• Aucun résultat trouvé

Le Mot du Président. Sommaire. - Nouveaux retraités - Alexandre le Grand - Montagne. - Le mot du Président - Administration 4 AS - CFR

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Le Mot du Président. Sommaire. - Nouveaux retraités - Alexandre le Grand - Montagne. - Le mot du Président - Administration 4 AS - CFR"

Copied!
19
0
0

Texte intégral

(1)

Sommaire

- Le mot du Président - Administration 4 AS - CFR

- Nouveaux retraités - Alexandre le Grand - Montagne

- Poème

- L'évasion du roi Jean - Groupe Histoire

Le Mot du Président

Le 8 février dernier, j’ai assisté à la présentation, par Madame Yannick MOREAU, présidente du Conseil d’Orientation des Retraites, du premier rapport rédigé par cet organisme composé de 32 membres d’origines diverses. Cette présentation était destinée aux associations représentatives des retraités en pré- sence des présidents des quatre fédérations qui constituent la CFR (Confédération Française des Retraités).

D’après ce que j’ai entendu, ce rapport, le troisième commandé depuis le début de la législature par un gouvernement qui n’a pratiquement rien entrepris d’autre pour mettre en oeuvre une solution aux difficul- tés que tout le monde redoute, m’a paru assez réaliste et marqué par le bon sens. A partir de certaines hypo- thèses sur l’évolution de la situation économique et démographique, il établit un certain nombre de scénarios d’évolution en soulignant lez effets bénéfiques, pervers ou parfois contradictoires de mesures qui peuvent être envisagées pour assurer l’avenir à long terme d’un système qui réduise les différences de traitement entre les différentes catégories professionnelles (fonctionnaires, salariés du privé, artisans, professions libé- rales, etc...).

En résumé, il indique les besoins de financement, les grandes orientations possibles et fournit des éléments pour les discussions. Faute de temps, il ne prétend pas être exhaustif et un certain nombre de pro- blèmes seront traités par la suite. Entre autres, si les membres du conseil ont été d’accord sur le principe d’un rapprochement entre le régime des fonctionnaires et celui du domaine privé, de profondes divergences se sont manifestées sur les propositions à faire pour le mettre en pratique.

Si nous voulons que nos politiques, qui vont disposer de la plupart des éléments dont ils ont besoin, finissent par se pencher sérieusement sur la question, il faudrait bien entendu les exciter un peu. C’est exactement le but des lettres que nous vous avons demandé de leur envoyer. Malheureusement, seuls neuf d’entre vous nous ont communiqué la réponse de leur interlocuteur. Cela signifie-t-il que personne d’autre n’a écrit à son député. Je n’ose le croire. Cela signifierait que nous dépensons une partie de notre énergie pour rien. Écrivez donc car il n’est pas trop tard et communiquez nous les réponses ou informez nous de l’absence de réponse en indiquant l’identité du « coupable ».

A bientôt en Alsace.

J.Chaumeron

(2)

Conseil d'Administration et Bureau de votre Association (4AS) 2000/2001

J. Beaucher J. Chaumeron R. Danon B. d'Artensac

J.P. Desné P. Fournier Mme Y. Leclère C. Monnier

Mme J. Motron Mme M.Th. Petit P.Pharisier R. Rouy

Le Bureau Président: J. Chaumeron----Vice-Président: P. Fournier----Secrétaire Général: R. Rouy Secrétaire Général-Adjoint: R. Danon----Trésorier: P. Pharisier----Trésorier Adjoint: B d'Artensac

Comité de rédaction du journal

B.d’Artensac—G.de Brichambaut—JP.Desné---P.Fournier---C.Monnier---R.Rouy- --Mme J.Motron

Rédaction : C.Monnier (E-mail : monnier.ch@wanadoo.fr)

Site Internet

Adresse

: http://4aspace.free.fr ou http://4aspace.online.fr Site créé et suivi par : P.Gsell – J.P. Desné – C.Monnier

APPEL POUR COTISATIONS 2002: 25 Euros

La cotisation 2002 comporte, en plus du bulletin de liaison 4AS, l'abonnement individuel aux 4 numéros d'Actualités Retraite publiés par l'Union Française des Retraités (UFR).

Vous pourrez également participer aux débats et vote de l'Assemblée Générale annuelle de votre asso- ciation.

Bulletin d'adhésion ou de renouvellement 2001/2002

Nom Prénom:. . . Date de départ d'Alcatel-Space: . . . Etablissement: . . . .

Je souhaite adhérer ( ou renouveler mon adhésion) à l' Association Amicale des Anciens d'Alcatel-Space

Montant de la cotisation: 25 Euros

Chèque à adresser à R. Rouy 1, Rue St Christophe 31600 Muret à l'ordre de la 4AS et à libeller en Euros à partir du 1/1/2002

(3)

CFR CONFEDERATION FRANCAISE DES RETRAITĖS

Paris le 7 décembre 2001

COLLOQUE SUR LES RETRAITES LE 5 DECEMBRE 2001 A L'ASSEMBLEE NATIONALE COMPTE-RENDU DE L'INTERVENTION DE A.MORIN

Je voudrais tout d'abord remercier Monsieur le Député Pascal TERRASSE de m'avoir proposé d'intervenir au cours de ce colloque en tant que représentant de la Confédération Française des Retraités. Ce faisant il a le mérite d'être le premier à prendre en compte l'évolution de l'ex- pression citoyenne des retraités dans notre pays. Je pense que son geste relève d'un certain courage car il ne lui vaudra pas que des félicitations. Je souhaite enfin, avant de m'adresser à vous, corriger une idée exprimée pendant le déjeuner sur les préoccupations des retraités. Si nous sommes attentifs à ce qui nous touche directement, nous sommes encore plus vigilants sur ce qui concerne les retraites de nos enfants et petits-enfants, je vais immédiatement le dé- montrer.

Quelle est la situation à laquelle nous sommes confrontés?

Nous avons un problème important qui est parfaitement identifié et connu de tout le monde.

Inutile donc de nous livrer à une nouvelle analyse. Rappelons cependant que la situation de- viendra intenable si rien n'est entrepris pour la corriger. Constatons surtout que tous les Fran- çais sont concernés quel que soit le régime auquel ils appartiennent.

Par ailleurs nous avons le privilège d'appartenir à un pays riche où le PIB progresse. Cette richesse appartient à tous les français puisqu'elle est directement ou indirectement produite par eux.

La question posée n'est autre que: comment répartir cette richesse durablement dans le respect des principes de justice et d'équité ? Vous l'avez bien compris: il s'agit d'un choix de société et donc avant tout d'une décision politique.

Cela dit, les solutions ne sont pas trouvées pour autant. Il faut donc convenir, puisque nous sommes tous concernés, que nous devons participer, chacun à notre niveau, au débat qui est déjà engagé. Ne pas regarder la situation en face ou nier l'urgence est une attitude irrespon- sable vis à vis des jeunes générations.

Imprégnons-nous bien de l'idée qu'il n'y aura pas le salut pour les uns et le naufrage pour les autres. Nous en sortirons ensemble ou nous sombrerons ensemble. Ne prenons pas enfin le risque insensé d'un conflit intra et inter générations. La responsabilité collective doit prendre le dessus sur les égoïsmes ou la protection de privilèges non justifiés. C'est incontestablement une nouvelle forme de répartition qu'il nous faut inventer en définissant des règles claires, justes et équitables pour plusieurs décennies.

Nous avons une occasion unique de tout remettre à plat pour bâtir un système de

base donnant des droits identiques à tous les Français. La première disposition sans

laquelle nous voyons mal des négociations s'engager consiste à fixer rapidement une

définition juridique unique de la retraite. Pour le reste, les rapports sont suffisamment

nombreux pour que tous les aspects soient traités. Je saisis l'occasion de cette inter-

(4)

vention pour souligner entre autres le remarquable travail du Conseil d'Orientation des Retraites qui va remettre demain son premier rapport au chef du gouvernement

.

Sans que la liste soit exhaustive, les grandes lignes d'un nouveau système devraient:

- Garantir un taux de remplacement constituant l'essentiel de la ressource du retraité.

- Fixer un minimum permettant aux plus modestes de vivre dans la dignité

- Maintenir un régime complémentaire, assis sur la répartition, pour ceux qui ne "tien- draient" pas dans le régime général.

- Respecter impérativement les droits acquis jusqu'à la date d'entrée en vigueur de la ré- forme.

- Mettre en place les mesures d'accompagnement nécessaires pour étaler dans le temps la mise en place du nouveau système.

- Redéfinir objectivement une grille de pénibilité de certains postes de travail préalable- ment identifiés.

- Prendre en compte à chaque fois que possible la neutralité actuarielle qui doit contribuer au respect de l'équité.

- Bien entendu, comme dans tout système, les aspect connexes comme l'indexation, les pensions minima et la réversion devront être traitées dans le respect des principes de soli- darité, de justice et d'équité.

En dehors des cotisants, salariés notamment, qui seront soumis aux mêmes bases de contribu- tion, les pistes possibles de ressources pour la ou les caisses de retraites pourraient être par exemple:

- Le prélèvement, au moins partiel, de la cotisation patronale sur la valeur ajoutée. Ceci permettrait de compenser les cotisations perdues du fait des gains de productivité dont la principale conséquence a été une diminution du nombre de salariés. En fait ces gains ont été accaparés par les entreprises sans contrepartie. Une organisation syndicale a évalué l'évasion de cotisations à 100 milliards de francs (à noter que la CFR mène actuellement une réflexion sur une cotisation patronale assise sur la valeur ajoutée).

- On peut également s'interroger sur la compatibilité entre la jouissance des bienfaits de l'allongement de la durée de vie et le refus de prendre en compte, même partiellement, les conséquences économiques, pour les retraites, engendrées par cet allongement.

- On doit enfin faire en sorte que la pratique des préretraites devienne, aussi rapidement que possible, exceptionnelle et donne lieu à une compensation intégrale des cotisations perdues.

Quoi qu'il en soit, il faut savoir que la solution ne pourra venir que d'un panier de mesures pour rendre la réforme acceptable et contribuer ainsi à sa réussite.

Il est temps de conclure cette intervention trop courte pour aborder tous les aspects d'une fu- ture retraite qui pourrait être définitivement opérationnelle entre 2010 et 2015.

Il s'agit de créer les conditions permettant la mise en place d'un véritable pacte social national en rétablissant la confiance et la transparence, en disant la vérité sans hypocrisie; en responsa- bilisant sans heurter, en expliquant pour convaincre. C'est un immense débat qui s'ouvre; tous les Français sans exception doivent y participer. Il se pourrait bien que nous soyons à la veille d'un rendez-vous avec l'histoire sociale de notre pays.

La Confédération Française des Retraités qui regroupe 2.000.000 d'adhérents entend partici-

per activement et de façon la plus large à ce débat. Elle y est prête.

(5)

Nouveaux RETRAITES à fin Novembre 2001

M BREMENSON Claude

M. DELTOUR André

M. DENOYES Alain

M MAHIEUX Jacques

M. MARTIN Claude

M MAURY Jean-Louis M RICORDEL Paul

Mme, ALAUX Yvette

Mme. BARDOU Monique

M. BERMEJO Joseph Aimé

M. CHEA Christian

M. CHARLE S Claude

M. COLLOMBY Michel

M. DEUTZ D'ARRAGON Bernard

M. FLOURY Gérard

M. FRUCTUOSO Manuel

M. GIRARD Jean-Claude

M. LANNELONGUE Norbert

Mme. MARC Danielle

M. MANIERRE Roland

M. ROY Jean-Pierre

M. SIORAT Michel

ont cessé leur activité en 2001.

Merci à Mrs Bremenson, Deltour, Denoyes, Mahieux, Martin, Maury et Ricordel de nous avoir rejoints. Nous serions heureux d' accueillir les autres dans notre association.

Qu’ils prennent contact avec Robert Rouy, en lui adressant le bulletin d’inscription qui figure en page 2 de ce bulletin.

L'UN DES NOTRES A L'HONNEUR

Nous sommes heureux de porter à la connaissance de nos adhérents la nomination au grade de Chevalier dans l'ordre National du Mérite, au titre du Ministère de l'Economie et de l'Industrie de notre ami:

Monsieur Eugène POMMIER 12 rue du Port

63570 Brassac les Mines

Connu et apprécié de tous, Eugène POMMIER était chef de l'atelier mécanique de Meudon années 1970-1980.

Les membres du Conseil d'Administration, ainsi que l'ensemble des Adhérents de la 4AS lui pré- sentent leurs plus sincères félicitations.

Le Bureau

.

(6)

ALEXANDRE LE GRAND

(dernière partie)

V. LE PRIX DE LA DEMESURE

La descente de l'INDUS n'avait pas été une promenade d'agrément. Il avait fallu combattre en- core pour traverser les territoires des OXYDRAQUES et des MALLIENS dont la capitale résista plusieurs jours aux assauts furieux des Grecs. ALEXANDRE avait été blessé grièvement : une flèche ayant perforé sa cuirasse avait pénétré dans sa poitrine causant une hémorragie sérieuse.

On l'avait cru mort... Mais finalement le Macédonien avait vite retrouvé toute sa vigueur et les in- digènes s'étaient soumis. Une bourgade des environs, une ville de "brahmanes" selon ARRIEN, paya les pots cassés : 5000 brahmanes malliens furent passés au fil de l'épée, inutilement...

Quelle grande procession, cette descente de l'Indus ! Deux mille navires de toutes sortes trans- portaient l'infanterie légère, la cavalerie des Compagnons et les archers, une colonne à pied sur la rive droite, l'autre sur la rive gauche avec le reste de l'armée et 200 éléphants...

Décembre 326 : la mer, enfin ! Mais une mer déconcertante : celles que connaissaient les Grecs, la mer Egée et la mer Ionienne n'avaient pas ces variations d'étiage. Les Grecs décou- vraient les marées, avec crainte d'abord. Rapidement, CRATERE montra que l'on pouvait mesu- rer l'amplitude de ces mouvements et prévoir leur retour. Les soldats furent alors émerveillés et rassurés.

Pendant six mois, ALEXANDRE explore le delta de l'Indus et prépare le retour vers le centre de l'Empire. En Juillet 325, le premier à partir est CRATERE avec les éléments encombrants de l'armée, notamment les éléphants. Il doit passer par Alexandrie d'Arachosie (actuelle

(7)

KANDAHAR) avant de rejoindre son chef à HARMOZIA (Ormuz). Itinéraire long de 1600 km mais sans grande difficulté. Cinq mois plus tard il va être au rendez-vous !

C'est ensuite ALEXANDRE qui prend le départ à la fin d'Août 325 : il emmène 12.000 combat- tants, auxquels il faut ajouter le train des équipages et les civils... Il suit la côte pour atteindre le golfe Persique. C'est un itinéraire très dur à travers le désert de GEDROSIE qui recouvre tout le sud du BELOUCHISTAN, une des contrées les plus arides du monde : "il faillit y trouver sa Bere- zina".

Enfin la flotte prend la mer en Septembre sous la direction de NEARQUE dont les trières ont embarqué 12.000 soldats : il doit naviguer près du rivage et toucher terre de temps en temps pour trouver de l'eau et des vivres. NEARQUE a tenu un journal de bord qui a été reproduit par ARRIEN. Après 80 jours de mer, la flotte va mouiller au large du port d'HARMOUZIA, ayant ac- compli le plus grand exploit maritime de l'histoire ancienne. Sur 100 navires (à rames) partis de PATALA il n'en manquait que quatre à l'appel.

Pour les phalanges d'ALEXANDRE le trajet est une lente agonie. Les hommes se traînent dans le désert, les vivres manquent ; les sacs pèsent de plus en plus lourd, on les abandonne. On ne peut marcher que la nuit pour éviter la chaleur du jour. Les malades sont laissés à eux-mêmes...

Début Novembre, après deux mois de souffrances indicibles, les hommes d'ALEXANDRE attei- gnent POURA, ville royale de la GEDROSIE où siège le satrape de la province. Selon PLUTARQUE, l'armée avait perdu les trois quarts de ses effectifs dans le désert !... C'est sans bagages, sans butin, presque sans armes, en haillons, hâves et décharnés que les survivants de la conquête du monde font leur entrée à POURA !

Les retrouvailles entre la flotte de NEARQUE, le groupe de CRATERE et l'armée d'ALEXANDRE eurent lieu à ORMUZ et à POURA où les troupes purent prendre un peu de re- pos. Les effectifs de la colonne terrestre furent recomplétés par des éléments débarqués de la flotte.

Toutes les forces macédoniennes maintenant réunies, la joie éclate : on organise des jeux athlétiques, des concours artistiques. On offre des sacrifices à ZEUS, à HERAKLES, à APOLLON le protecteur, à POSEIDON dieu de la mer.

NEARQUE surveille la remise en état de ses bateaux qu'il reçoit mission de ramener jusqu'à SUSE en remontant le TIGRE depuis le fond du golfe Persique par le Chatt-al-Arab.

Après avoir passé en revue ses soldats et constaté que leur bonne forme semble revenue, ALEXANDRE remet l'armée en marche.

L'étape naturelle sur la route de SUSE est PASAGARDES, capitale historique des Achémé- nides. Lorqu'ALEXANDRE y arrive, il trouve un grand désordre : on a violé le tombeau de CYRUS pour dérober les objets précieux qu'il contenait et un nouveau prétendant du nom de BARYAXES revendique la succession de DARIUS.

Les profanateurs du mausolée de CYRUS sont crucifiés, BARYAXES décapité, deux satrapes perses coupables de malversations mis à mort. Trois gouverneurs macédoniens à qui on repro- chait des sévices sur la population, six cents soldats qui s'étaient livrés à des pillages sont ras- semblés dans un enclos et tous massacrés.

Cette remise en ordre avait pour but de faire comprendre aux gouverneurs et hauts dignitaires qu'ils devaient "se présenter devant le trône avec les mains nettes" (DROYSEN).

En Février 324, ALEXANDRE est de retour à SUSE.

(8)

Une nouvelle idée germe alors dans son esprit : opérer la "fusion" des Gréco-macédoniens et des Perses ! Pour établir le nouvel ordre universel des choses, hâter l'apparition d'une race nou- velle porteuse de l'héritage de la Perse et de la Macédoine, unissons "par amour légitime et ma- riages honnêtes" (PLUTARQUE) les plus glorieux combattants aux plus nobles princesses de l'aristocratie locale !

Aussitôt pensé, aussitôt décidé !...

Les historiens antiques ont rapporté longuement les récits des témoins oculaires de la cérémo- nie des "noces de SUSE", selon DROYSEN. Ils ont décrit la fête de Février 324 au cours de la- quelle on maria 10.000 officiers et soldats macédoniens à 10.000 persanes devant 9000 invités royaux...

ALEXANDRE lui-même paie de sa personne : il épouse deux Persanes en même temps, des filles de DARIUS sans répudier ni BARZINE sa première épouse mère de son fils HERAKLES, ni ROXANE sa seconde épouse.

"On notera que quatre femmes, pour un homme qui avait la réputation d'être continent en ma- tière d'amours féminines, et qui semble n'avoir eu qu'une passion amoureuse (homosexuelle) dans sa vie, celle qu'il éprouvait pour HEPHESTION, c'est peut être beaucoup mais il est le roi, il se doit de donner l'exemple et épouser n'est pas, comme on le disait vulgairement jadis, con- sommer" (R. CARATINI).

Il marie HEPHESTION à une autre fille de DARIUS, le général CRATERE à une nièce de feu le Grand Roi ; SELEUCOS son lieutenant, ses collaborateurs proches PTOLEMEE et EUMENES convolent également...

Chaque nouveau couple reçoit d'ALEXANDRE une dot et un cadeau de noces, au total 500 tonnes d'or !

Les cités de l'Empire, les royaumes alliés envoyèrent des présents, notamment des couronnes d'or pour une valeur de 15.000 talents (soit 400 tonnes d'or...).

A la fin de la fête qui avait duré cinq jours, ALEXANDRE fit annoncer qu'il ferait régler sur sa cassette personnelle toutes les dettes de ses soldats, sans qu'ils aient à se nommer ! Encore 20.000 talents d'or furent ainsi distribués...

En 324, l'armée d'ALEXANDRE vient d'être décimée par la campagne des Indes et la retraite dans le désert de GEDROSIE. Pour la reconstituer, le roi incorpore 30.000 jeunes perses.

Jusqu'alors les contingents asiatiques étaient formés en unités séparées. Poursuivant sa poli- tique de "fusion", ALEXANDRE décide d'amalgamer les soldats perses dans les unités macédo- niennes, en commençant par la cavalerie, domaine exclusif de l'aristocratie grecque...

Ces mesures déchaînent la colère des Macédoniens qui éclate à OPIS, ville forteresse où est stationnée l'armée (à 80 km au Nord de la moderne BAGDAD) en ce printemps 324.

Face à ce qui est une véritable révolte, ALEXANDRE harangue ses troupes réunies en assem- blée générale mais le tumulte s'amplifie, des vétérans dégainent leurs épées ; le roi descend de la tribune et ordonne à ses gardes de se saisir des meneurs et de les noyer dans les flots du Tigre, ce qui est aussitôt fait.

Il reprend la parole, pour une violente mercuriale qu'il termine sur ce simple mot : "Partez, ren- trez chez vous". Durant trois jours, il reste invisible puis signifie aux Perses sa décision de s'en

(9)

remettre entièrement aux troupes asiatiques, investit certains d'entre eux du titre honorifique de

"Parent du roi"... Il envoie aux Macédoniens l'ordre d'évacuer le camp d'OPIS et d'aller où ils voudraient...

Se sentant abandonnés de leur Chef, désemparés (ALEXANDRE avait compté là-dessus), ils implorent ALEXANDRE de leur pardonner, expliquant leur révolte par leur dépit devant la promo- tion de Barbares au rang de parents du roi !... Une crise de jalousie en somme, rien d'autre !

Le Macédonien s'écrie alors : "Vous tous sur l'heure, je vous nomme mes PARENTS"...

Et on se réconcilie autour d'un grand festin.

Les recrues asiatiques restaient toutefois incorporées dans les rangs helléniques avec les mêmes grades que les Macédoniens. ALEXANDRE avait remporté la plus belle victoire de sa vie : on était maintenant sur la voie de l'édification de la monarchie universelle.

ALEXANDRE quitte OPIS à la fin de l'été 324 et se rend à ECBATANE avec une partie de l'ar- mée. Un grand malheur le frappe alors : un soir d'Octobre, HEPHESTION, son frère d'armes, son amant, son confident meurt après une courte maladie. ALEXANDRE est abattu par le chagrin ; plusieurs jours durant, il refuse toute nourriture, il ne dort pas. On transporte le corps embaumé à BABYLONE où le roi fait élever un monument colossal destiné à recevoir le bûcher et le tombeau de son ami.

On dépêche une ambassade au temple de ZEUS-AMMON à SIOUAH pour demander à l'oracle s'il convient de faire au défunt des funérailles divines. La réponse des prêtres de ZEUS arrive six mois plus tard : HEPHESTION doit être traité en héros c'est-à-dire en demi-dieu.

Les funérailles officielles d'HEPHESTION eurent lieu le 30 Mai 323 en présence de nom- breuses délégations étrangères. Le cadavre est sorti du tombeau et hissé sur le bûcher. Les chœurs chantent les hymnes des morts pendant qu'ALEXANDRE dédie les sacrifices au demi- dieu son ami : on dit que 10.000 bêtes furent abattues à cette occasion, la viande distribuée à l'armée et aux nécessiteux...

Juin 323, il fait très chaud à BABYLONE. Un soir, après un long festin, ALEXANDRE prend un bain alors qu'il se sent fiévreux. Le lendemain il grelotte, la fièvre monte, il s'affaiblit. Il meurt le 13 Juin 323. Le soir même, on embaume son cadavre.

ALEXANDRE allait avoir 33 ans, il était dans la treizième année de son règne.

Immédiatement, les membres de son entourage se déchirent. Après avoir fait assassiner STATEIRA la fille de DARIUS qu'ALEXANDRE avait épousée à SUSE, ROXANE met au monde un fils qu'elle nomme ALEXANDRE du nom de son père. Cet enfant, ainsi qu'HERAKLES le fils que lui avait donné BARSINE furent tués quelques années plus tard, comme leurs mères, pen- dant la guerre de succession pour le trône de Macédoine.

OLYMPIAS, la mère du Macédonien prit sa part dans cette guerre. Sept ans après la mort de son fils, elle fut à son tour exécutée par ses adversaires.

Dès la mort du Chef, ses proches avaient tenté de se concerter pour dégager une politique commune. Ils n'y parvinrent pas sauf à se répartir les grandes satrapies. C'est ainsi que PTOLEMEE fils de LAGOS reçut le gouvernement de l'Egypte.

Pensant que le lieu où se trouverait la dépouille d'ALEXANDRE deviendrait le centre de l'Em- pire, PTOLEMEE déroba le cadavre, le transporta à ALEXANDRIE et l'ensevelit dans un sarco- phage d'or.

(10)

Proclamé roi d'Egypte en 306, PTOLEMEE est le fondateur de la dynastie des LAGIDES dont le dernier souverain fut la grande CLEOPATRE VII morte en 30 avant J.C. L'Egypte devint alors une province romaine.

Au moment où s'achève la vie d'ALEXANDRE, une des seize villes qu'il a fondées et qui ont porté son nom, commence à sortir de terre et connaîtra une destinée éblouissante : c'est ALEXANDRIE d'Egypte.

Il en avait tracé le plan, un immense quadrillage d'avenues et de bâtiments imposants qui dé- note chez lui le goût de la clarté et le sens du monumental.

C'est PTOLEMEE qui achèvera la construction de la ville et du phare de PHAROS, objets de l'admiration de tous. Bon nombre d'auteurs antiques nous ont décrit la cité en termes flatteurs. A la fin du IVème siècle de notre ère, SAINT JEAN CHRYSOSTOME la qualifie de "tout à fait royale". Elle fut un foyer de lumière qui éclaira le monde antique. Au MUSEION vécurent et en- seignèrent les savants les plus illustres : ARCHIMEDE, EUCLIDE, ERATOSTHENE, THEOCRITE et des centaines d'autres.

La bibliothèque du MUSEION, son cœur et sa gloire, créée à partir de celle d'ARISTOTE, elle- même constituée grâce à la générosité d'ALEXANDRE fut appelée par les Anciens "le miroir de l'univers" : elle contenait 700.000 papyrus en 47 avant J.C. au moment du premier incendie. Re- constituée, elle brûla encore trois fois mais elle fonctionnait toujours après la conquête arabe : il y restait 6.000 manuscrits parmi lesquels des oeuvres de PYTHAGORE, PLATON, ARISTOTE, EPICURE, PLOTIN, etc... que consultaient les plus grands savants musulmans. L'université et la bibliothèque s'éteignirent doucement, peut être après le transfert de la capitale au CAIRE vers l'an 1000.

Toutefois, par les grandes universités arabes (CORDOUE, FES, DAMAS, BAGDAD), les tré- sors de culture et de savoir qui avaient prospéré à ALEXANDRIE furent transmis aux universités chrétiennes de SALAMANQUE, OXFORD, NAPLES, MONTPELLIER, PARIS...

Comme l'avait voulu son fondateur, ALEXANDRIE a été "la première arche d'un pont jeté entre l'Antiquité et les Temps Modernes" (A. BONNARD - Civilisation grecque).

Quant au phare de PHAROS qui éclairait la mer à 50 km à la ronde, il fut détruit par un trem- blement de terre en Août 1303.

Le corps d'ALEXANDRE reposa longtemps dans son sarcophage d'or placé dans un mausolée entre le PHARE et le MUSEION. Un des successeurs de PTOLEMEE le LAGIDE, impécunieux, vola ce sarcophage et le remplaça par un cercueil en verre. Un autre rassembla tous les corps de ses ancêtres et le MAUSOLEE resta vide. Et CLEOPATRE traversant une crise financière pilla toutes les richesses des sépultures...

A la fin du IIIème siècle de notre ère la nécropole royale avait disparu.

A ce jour, on n'a encore rien retrouvé du tombeau d'ALEXANDRE le GRAND.

Chers Amis, ces lignes, écrites à votre intention à partir des ouvrages cités et de quelques autres, se veulent aussi un hommage à un homme hors du commun. Malgré les zones d'ombre profonde et tragique de sa personnalité, malgré les traces sanglantes qu'il a laissées tout au long de son périple asiatique (notre merveilleux 20ème siècle a fait bien pire...), il fut l'un de ceux qui ont porté la culture grecque sur leurs épaules, protégeant l'espace méditerranéen où allaient fleu-

(11)

rir la romanité et la civilisation occidentale. Sans ALEXANDRE, sans PHILIPPE son père, précur- seur et initiateur, nous ne serions pas tout à fait ce que nous sommes.

FIN

P. Fournier

Bibliographie :

 BENOIST-MECHIN : Alexandre le Grand - (Perrin 1997)

 Roger CARATINI : Alexandre le Grand - (Hachette 1999)

(12)
(13)

Surprise ! Aujourd’hui le montanhol vous entraîne dans … LE COIN DE LA S.F.1

1 NOTE du RÉDACTEUR – Pour les non-initiés : S. F. = SKIENCE-FICTION.

ENGATNOM

I

À peine la machinerie d'entraînement des ASCENDEURS avait-elle commencé à vrombir que, déjà les pre- miers STATIONEFS arrivaient.

II

Le ronronnement de leur moteur s'éteignit. Des lumières s'allumèrent dans l'habitacle ; des silhouettes se mu- rent (eh oui !) derrière les grands hublots rectangulaires. Puis une période de calme s'installa ; mais brève : le sas de sortie venait de s'ouvrir et les passagers débarquaient.

Vêtus de leurs combinaisons spéciales multicolores ils se consultaient en gesticulant, s'intéressant – appa- remment – à l'état du sol, au caractère du vent, à l'aspect du ciel.

Pour le sol, d'un blanc neigeux, ils l'exploraient du capteur-semelle de leurs chaussures pour en déterminer les caractéristiques physiques. Les anémomètres digitaux, préalablement mouillés, fournissaient une estimation suffisante de la célérité et de la direction du vent. Quant au ciel, par bonheur il était pur : quelques corps cé- lestes, mal réveillés sans doute, n'en avaient pas encore disparu.

(14)

Enfin les écoutilles sub-latérales furent relevées. Les passagers se précipitèrent vers les soutes avec assez d'agitation et d'indiscipline ; néanmoins, après quelques recherches confuses, ils parvinrent tous à en extraire leurs IKS 2.

III

L'expédition avait été préparée de longue date, minutieusement.

Après les vérifications de routine, le compte à rebours s'était déroulé sans incident. Les RAC s'étaient rapi- dement éloignés d'ECNASI-ALP, tandis que des familiers, venus assister au départ, se dispersaient vivement sur le port de ETSOPALEDEC-ALP pour fuir les gaz échappés des propulseurs.

La vitesse de croisière atteinte, c'était au-delà des hublots une impressionnante sarabande d'étoiles ; les pas- sagers négligeaient pourtant de profiter du spectacle, assoupis, soucieux d'économiser l'énergie qu'il leur fau- drait déployer plus tard.

Un crachotement, précurseur d'une annonce, retentit dans la sonorisation du bord : " IPIP TERRA ! " clame le navigateur, informant ainsi de l'arrivée proche à la station intermédiaire.

Cette expédition n'était pas la première et depuis longtemps déjà la nécessité était apparue de permettre, au cours du voyage, détente et ravitaillement. Aussi des stations relais, fixes, avaient-elles été mises en place.

Selon la destination finale, c'était SNEDUAG-TNIAS, YRAL-TNIAS, voire SNORIG-TNIAS, ou même SEMREHT-SEL-XA, la plus ancienne, comme son nom l'indique.

IV

Les RAC étaient repartis et allaient maintenant au devant d'une lumière de plus en plus vive ; leur allure, en revanche avait notablement faibli. Les passagers sortaient peu à peu de leur torpeur et s'animaient à l'approche du but : ENGATNOM, la bosse blanche.

V

C'est vers les années septante qu'avaient été découverts les TROUS NOIRS. Ces zones de l'espace, d'une densité énorme, sont, on le sait, dotées d'un champ gravitationnel si intense qu'elles retiennent jusqu'aux corpus- cules de leur propre lumière ; d'où leur appellation.

Mais il avait fallu bien peu d'années aux chercheurs pour concevoir qu'en vertu des principes fondamentaux de la physique cosmique (équilibre, dualité, antagonisme et emm. max. réunis) il devait exister dans l'univers d'autres zones où la densité serait, au contraire, infiniment ténue, tout corpuscule repoussé par une force anti- gravitationnelle considérable : autant il était impossible de sortir d'un trou noir, autant il serait difficile, sinon impossible, d'approcher d'une bosse blanche.

Et voici que maintenant, grâce à la puissance développée par leurs moteurs, les RAC atteignaient la base même d'ENGATNOM...

VI

Pour les membres de l'expédition c'était une tout autre affaire. Il leur fallait avoir recours aux divers modèles d'ascendeurs plus ou moins sophistiqués, depuis l'IKS-ELET jusqu'au KIREF-ELET multiplace en passant par l'EGEIS-ELET à 2/3 places.

En haut de la bosse, abandonnant l'ascendeur et repoussés par la force, ils ne pouvaient plus compter que sur leur dextérité dans la manœuvre des IKS, sur les pentes de surcroît glissantes, pour regagner le bas sans ani- croche. Aussi devaient-ils profiter du séjour, trop bref, sur l'ascendeur pour contempler le paysage ; et quel pay- sage magnifique, dans sa puissante sobriété de formes coniques ou pyramidales.

2 NOTE du TRADUCTEUR - Les lecteurs voudront bien pardonner la liberté prise de laisser en langue-source (variante dialectale du

(15)

La bosse elle-même avait cette morphologie puisque la majeure partie de sa matière s'était trouvée repoussée vers la base.

Les arbres, malgré des années d'efforts opiniâtres, n'escaladaient ses flancs qu'avec une extrême difficulté, sans d'ailleurs parvenir à dépasser une certaine limite ; et pas n'importe quels arbres, au demeurant : coniques, eux aussi, les feuilles de moins en moins nombreuses vers le haut ; et pratiquement dépouillées de tout lobe, réduites à des sortes d'aiguilles ; les quelques fruits qui n'étaient pas encore tombés dressaient désespérément leur cône vers le ciel, les écailles serrées pour retenir leurs graines.

Jusqu'à l'horizon ce n'était que l'imbrication, la superposition, renouvelées à l'infini, de telles pyramides 3. Pour les contempler plus à loisir, les plus habiles stationautes réussissaient à ralentir leur descente, voire à s'arrê- ter. Mais peu. La raréfaction de l'atmosphère (aux niveaux supérieurs) et le froid intense (dû au refoulement du mercure au bas des thermomètres) incitaient à descendre au plus vite.

Cependant, après quelque repos, la plupart reprenaient un ascendeur ; et c'était, une fois encore, cet émerveil- lement devant la nature, ce soulagement progressif des bruits amenuisés par l'altitude, l'évanouissement des pensées mêmes, retenues dans la vallée, ce vide apaisant qui emplit peu à peu les cerveaux.

VII

Aussi est-ce l'esprit purifié et clair, les muscles raffermis par l'effort, que, le soir venu, le regroupement s'opère ; puis le départ, le retour vers ECNASI-ALP 4 ; le retour vers la pesanteur normale, vers l'atmosphère dense et chargée, vers les bruits et l'obscurité.

Dans la somnolence transitoire, les têtes de nouveau se remplissent : on recornmence lentement à penser.

Que sont-ils donc allés faire si loin ?

Sont-ils venus seulement pour la beauté du site ? Ou pour la mesure un peu vaine de leur habileté ? Ou la joie teintée d'orgueil de l'effort maîtrisé ?...

Ils ne savent pas vraiment ce qu'ils sont venus faire.

Ils ne savent pas qu'ils sont aussi venus pour chercher autre chose ; ou peut-être l'ont ils oublié ? Quelque chose qu'on appelle sur Terre, tout justement, l'OUBLI.

G. Montaillier

3

NOTE de l'AUTEUR - On a d'ailleurs retrouvé dans un ancien grimoire l'inscription : "…PYRAMIDES... 40 SIÈCLES...

CONTEMPLENT..." dont le sens n'a pas été, à ce jour, parfaitement élucidé.

4

NAUTE de l'HAUTEUR - S'il arrivait que le lecteur renversât par mégarde (maladroit, va !) quelques mots du langage d'ECNASI-ALP, il pourrait alors rencontrer une certaine ressemblance avec des lieux, des faits ou des personnes ayant réellement existé ; ce n'est pas le fruit d'une coïncidence fortuite : il aura droit à une relecture gratuite.

(16)

A LA DEMOISELLE QUI PASSE.

Demoiselle au gentil minois Paré d'un sourire angélique, Chaque jour ouvré, je vous vois Trottiner à votre boutique, Souvent d un air ironique

De brefs clins d'oeil, vous me lancez, Tout en riant de ma panique,

Demain, j'irai vous embrasser.

Croyez vous, à me voir pantois, Que mon amour soit platonique, C'est vrai, par vos airs narquois, Je reste coi et aphasique

Mais ce n'est que psychologique Car je n'ai, pour vous enlacer, Pas besoin de potion magique, Demain j 'irai vous embrasser.

Pourtant, j'ai été quelquefois A votre égard, un peu sceptique A tort, peut-être, je le crois Vous me paraissez authentique Et à ce contact sympathique J'ai senti le courant passer D'une façon énigmatique, Demain j'irais vous embrasser.

Demoiselle en toute logique De moi, qu'allez-vous penser Quand je vaincrai ma peur pudique, Demain, j 'irai vous embrasser.

Guy Bertaud

Guy Bertaud a eu la gentillesse de nous faire parvenir un recueil de poésie, dont il est l'auteur. Nous vous proposons, avec son autorisation, de vous le faire rencontrer et ainsi de faire connaissance une deuxième fois avec notre ami.

Dialoguez avec l'auteur, et retrouvez l'ensemble de son ouvrage accompagné de la critique, des com- mentaires des lecteurs, et de la possibilité de commander ce livre sur le site : http:flwww.publibook.com

A bientôt la suite

R.Rouy

(17)

L’ EVASION DU ROI JEAN.

(1ère partie)

Le roi Jean ! Ce fastueux surnom fut donné par ses familiers au général Jean de Lattre de Tassigny lorsqu’il commandait les troupes d’occupation françaises à constance et pendant son « proconsulat » en indochine. il caractérisait à merveille les qualités et les défauts de cette forte personnalité. Sa magnifi- cence et son goût un peu tapageur du faste; sa légendaire bravoure; son sens aigu du devoir; sa hauteur, qui allait parfois jusqu’à la morgue; son goût pour la cour empressée qui l’entourait : bref, ce que notre Cyrano eût appelé d’un mot son « panache ».

On devine ce qu’un tel homme eut à souffrir de la désastreuse campagne de 1940 et de

l’effondrement de la France devant les blindés de Hitler. La patrie fut coupée en deux par une « ligne de démarcation » qui réduisait la France dite « libre » à la moitié sud de son territoire. Un lambeau de pa- trie, comme le poète Verhaeren disait de sa Belgique bien-aimée, lors de la guerre de 1914...

Le général de Lattre se vit confier un commandement dans le Massif central, à Clermont-Ferrand.

L’armée dite « d’armistice » était squelettique. Aux effectifs qui lui furent donnés, le général entreprit de forger un corps et une âme à toute épreuve. Il exerçait durement ses soldats; il les entraînait physi- quement; il les exaltait moralement par une série de conférences sur les grands hommes de notre pays, superbement baptisée « les fiertés françaises ».

Au bout de quelques mois, le général fut envoyé en Tunisie, où sa femme et son fils Bernard l’accompagnèrent. La Tunisie jouxtait la Libye et ces vastes espaces où les forces italo-allemandes lut- taient contre les troupes britanniques venues d’Egypte, avec une alternance de succès et de revers qui se traduisaient par de rapides avancées et des reculs plus rapides encore.

La Tunisie en était séparée par la « Ligne Mareth ». Mais qu’arriverait-il si, pressé par les Anglais, le général allemand Rommel s’avisait de vouloir franchir cette ligne pour replier ses troupes en Tunisie française? Pressenti sur ce point, le général fit une réponse sans équivoque : il désarmerait les Alle- mands et leur interdirait tout ravitaillement. De Lattre se vit tout aussitôt muté à Montpellier, au com- mandement de la 16éme division militaire.

8 novembre 1942,

Une date historique : le débarquement américain en Afrique du Nord. Le gouvernement de Vichy a depuis longtemps étudié cette éventualité; ou, du moins, celle où les troupes ennemies occupant la France du Nord seraient amenées à envahir aussi la zone « non occupée », celle que les titis parisiens appelaient irrévérencieusement la « zone nono ».

Des instructions secrètes ont été envoyées à tous les commandants militaires en zone sud. Dès qu’ils en recevront l’ordre, ils devront abandonner immédiatement les villes trop vulnérables où ils sont can- tonnés pour replier leurs troupes dans des régions faciles à défendre, où pourra s’organiser la résistance : Le Jura, les Alpes, les Pyrénées. Le général de Lattre donne à ses officiers un ordre de repli vers Nar- bonne, pour gagner les Pyrénées; car dès le 10 novembre il a reçu à Montpellier la visite du comman- dant de Bernard de Vaux qui arrive de Vichy, tout exprès pour lui confirmer verbalement ces instruc- tions.

11 novembre 1942,

Les troupes allemandes franchissent la « Ligne de démarcation ». Dès sept heures du matin de Lattre en est averti. Il se dispose alors à quitter la ville.

A cet instant, on lui apporte un télégramme de Vichy. Non seulement ce télégramme ne confirme pas les instructions précédemment données, auxquelles il a déjà commencé de se conformer, mais encore il les contredit, puisqu’il donne à de Lattre l’ordre de rester sur place !

(18)

Vichy aurait-il changé d’avis ? Que faut-il faire ? Obéir aux anciens ordres ou aux nouveaux ?

L’hésitation du général n’est pas longue. Il ne subira pas la présence des Allemands. Sans doute pourrait-il passer en Espagne, mais il ne veut pas abandonner ses hommes qui, à son commandement, ont déjà fait mouvement et se trouvent par conséquent en dissidence avec les nouveaux ordres de Vichy.

Alors il va essayer de regrouper ses troupes pour organiser la résistance. Il ne se fait aucune illusion sur le sort qui lui est réservé s’il est pris. Mais, pour lui, l’honneur passe avant la sécurité.

Un de ses officiers le trahit en signalant à Vichy sa désobéissance : deux heures plus tard de Lattre est démis de son commandement.

Ne voyant arriver auprès de lui aucun des officiers qui devaient le rejoindre, il se doute que quelque chose a grippé dans les rouages de la machine et décide d’aller lui-même se rendre compte de ce qui se passe. Arrivé à Saint-Pons, il y trouve les gendarmes qui lui enjoignent de téléphoner à Montpellier. Là, le sous-préfet le supplie de revenir, en promettant de lui faire rendre son commandement. J’ai refusé, écrit Jean de Lattre à sa femme. On fera de moi ce qu’on voudra. Rien ne compte pour moi que ce que j’ai essayé de faire : sauver l’honneur de notre pauvre armée. Ma liberté, ma vie ne sont rien à côté.

Arrêté par les gendarmes, ce grand soldat, qui avait été décoré de la main du général Weygand, est transféré à la prison militaire de Toulouse. Il est inculpé de tentative de trahison, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et d’abandon de poste. Le 13 novembre, de Lattre charge sa femme d’aller demander audience à Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy. Non certes pour solliciter quoi que ce soit, mais pour expliquer clairement et nettement les raisons de sa conduite. Cette entrevue n’aura aucune suite positive.

De Lattre demeura un mois dans la prison de Toulouse. Il y apprend que Vichy a annoncé son ar- restation en le présentant comme un factieux. Le 27 novembre les Allemands décrètent la dissolution de

« l’armée d’armistice », qui ne comptait que 100 000 hommes; et la prison de Toulouse passe sous commandement allemand. La veille, 9 décembre, de Lattre est transféré au fort Montluc, à Lyon, en attendant d’être jugé par le tribunal militaire. C’est à Montluc que son jeune fils, il n’a que quinze ans, bouleversé retrouvera son père. Le général est en cellule, avec un trou percé à sa porte afin que le poste de garde ne le perde pas de vue un seul instant. le jugement doit intervenir sous huitaine. Celui-ci a lieu à huit clos. De Lattre est assisté de deux avocats, Me Punthous et Me Valentin; mais, pour l’essentiel il assume lui-même sa défense : Notre armée, cellule essentielle de notre résurrection, ne peut avoir qu’une mystique : résister à l’agression. Ce qui est fou, c’est d’oublier le sens du sacrifice... Le réquisi- toire a abandonné l’accusation de trahison et se contente de parler d’abandon de poste.

Le tribunal délibère pendant quarante-cinq longues minutes. Il rapporte enfin un verdict condam- nant le général à dix ans de prison, mais non pas à la dégradation militaire. C’était le 9 janvier 1943.

En apprenant la terrible sentence, Bernard s’est écrié : Quoi ! j’aurai donc vingt-cinq ans quand pa- pa sortira de prison? C’est impossible... Il faut le faire évader. Une première tentative avait été envisa- gée au fort Montluc; mais le plan prévu impliquait la mort de deux gardiens. Le général refusa de s’y prêter.

La prison de Riom offrirait-elle des conditions plus favorables? Le général y fut transféré tout de suite après son jugement. Il logea d’abord dans une cellule sombre, glacée et misérable, puis dans un peu moins inconfortable. Sa femme, alors gravement malade, et son fils avaient réussi à se loger dans une demeure toute proche de la maison d’arrêt et entourée d’un jardin. Mais il ne leur était que rarement accordé la permission de voir le prisonnier. Celui-ci vivait dans une grande sérénité, tout occupé de la formation intellectuelle et morale de son fils. Pour l’anniversaire de celui-ci, le 11 février, il lui écrit :

Si certains jours tu es mal disposé pour ton travail, pense à ton papa qui est en prison, qui s’y en- nuie tant, qui est si souvent malheureux. Alors pour lui, pour qu’il soit fier de toi un jour, reprends-toi, rattrape le temps perdu, pense à l’avenir et travaille loyalement.... Pense à la promesse que tu m’as faite.

Un garçon comme toi n’a qu’une parole.

(19)

Le général souffre terriblement de la solitude. A peine peut-il échanger quelques mots, pendant la promenade réglementaire, avec un condamné à mort polonais, qui se prend pour lui d’une grande amitié et dessine à longueur de journée des bouquets ou des vierges de Czestochowa dont il a fait don à Mme de Lattre, qui lui a témoigné de la bonté. Une nouvelle tentative d’évasion fut envisagée. Le plan consis- tait à acheter l’aide du gardien chef, Dumas, qui paraissait accessible. La chose était sur le point de se faire, quand la générale et son fils s’aperçurent que le complot était découvert : La garde avait été ren- forcée; il ne fallait plus songer à s’enfuir, et les visites de sa famille furent interdites au captif.

Mme de Lattre eut alors une rechute grave, après laquelle on lui accorda de nouveau la permission de voir son mari, non plus au parloir cette fois, mais dans sa propre chambre. Elle s’y traînait, appuyée sur le bras de son fils. Ce fut au retour d’une de ces visites que Bernard lui dit : Ma petite maman tu ne t’occupes pas assez de faire évader papa. C’est notre affaire à nous et nous devons la prendre en main.

Cette fois nous ne mettrons personne dans le secret; excepté Louis, bien sûr.(Il s’agissait de Louis Roetsch, parfumeur à Clermont et fidèle ami du général.) Tu n’y songes pas ! répondit-elle. Tu oublies les gardiens qui entourent la prison. Et même si nous parvenions à faire sortir ton père, où irait-il, et d’abord comment sortirait-il, mais comme dans les romans policiers ! en sciant les barreaux de sa fe- nêtre et en franchissant le mur avec une corde, si nous ne pensons qu’à cela, si nous ne travaillons qu’à cela, si nous acceptons les risques, même celui de perdre notre vie, nous y arriverons tu verras.

C’est en effet cet enfant de quinze ans qui va être le principal artisan de l’évasion du général, Le 17 août. Sois mon fils, mon ami, mon camarade, digne de la tâche qui nous attend tous les deux.

(à suivre)

Source : Extrait des évasions célèbres (Edition Gautier-Languereau)

R.Rouy

Groupe Histoire

Après une longue attente, la Direction de la Communication d’Alcatel Space a publié dans IN (journal intranet de la société), le communiqué qu’elle nous avait promis et qui invite les actifs à participer à la collecte et surtout à la sauvegarde des informations qui seront nécessaires plus tard pour écrire la suite de l’histoire de la société.

Nous allons donc pouvoir reprendre nos travaux et, pour cela, nous allons contacter ceux d’entre vous qui ont déjà manifesté dans le passé leur intérêt pour cette opération afin de constituer, dans chacun des quatre principaux centres de la société, un noyau de deux à quatre personnes avec lesquelles nous met- trons au point la méthode la plus efficace pour rassembler les informations et préparer le travail de ré- daction que nous ou nos successeurs entameront dans quelques années.

Ayant décidé de céder la place à quelqu’un de plus jeune et donc plus dynamique pour piloter la suite des opérations, j’ai proposé à notre ami Jacques Beaucher, qui a participé d’une manière particulière- ment efficace à l’édition précédente, de se préparer à assurer ma succession à la tête du groupe de tra- vail.

J.Chaumeron

Références

Documents relatifs

• Cette formation doit intégrer une réflexion pédagogique innovante qui a pour objectif une compréhension des connaissances nouvelles, mais aussi le développement

Si, comme nous l'esp erons, vous êtes volontaires pour participer a cette etude, vous aurez une fiche num erique simple a remplir en ligne pour chaque nouveau cas de m elanomes,

Dès le d ebut de l'ann ee 2020, la FFFCEDV va proposer des soir ees de FMC a d ecliner dans les associations sur le thème « Perfectionner votre prise en charge du m elanome » :

Les s eances pl enières consacr ees aux cas cliniques ont et e, comme de coutume, une excellente tribune pour la dermatologie lib erale et les travaux de groupe ont permis de

Les critères dermoscopiques pr ecis qui vous ont orient es seront mentionn es, comme par exemple la pr esence de globules p eriph eriques asym etriques (voir notre rubrique Le

Last but not least, fin septembre 2019, nous souhaitons faire une Journ ee de Dermoscopie : elle nous permettra, après 20 ans de perfectionnements, de faire le point des

Ces consultations de d epistage ont et e un puissant moteur pour notre apprentissage de la dermoscopie, anxieux que nous sommes de passer a côt e d'un m elanome d ebutant : il y

En premier lieu, les enquêtes nationales inscrites dès l'origine dans le projet de la F ed eration : Internet n'existait pas encore mais maintenant, grâce a notre site et au travail