A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
G ABRIEL V IGUIER
Canonisation géométrie spatiale de l’équation de Riccati
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 12 (1948), p. 77-82
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1948_4_12__77_0>
© Université Paul Sabatier, 1948, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
CANONISATION GÉOMÉTRIQUE SPATIALE DE L’ÉQUATION
DE RICCATI
par M.
Gabriel VIGUIER
Docteur ès-Sciences
Résumé. - Une
généralisation spatiale
de notionsmétriques classiques,
telles que les courbes àparamétrisation isométrique, permet
de se demander si la véritable canoni- sationgéométrique
del’équation
de Riccati n’est pas àprendre
dansl’espace.
Soient deux courbes
gauches
données en coordonnéesparamétriques :
la
paramétrisation
choisie étant la même pour les deuxcourbes,
lespoints
M et L
correspondent
à une !.même valeur duparamètre
t. Sur latangente
en M
à, la
courbe-base(NI)
nousportons
lalongueur :
Nous déterminerons ainsi une courbe
(N)
àlaquelle
nousimposons
lacondition d’avoir sa
tangente qui
passe par lepoint
’L.Désignant
par 03C3l’élément
d’arc de la courbe-’base nous utilisons les notations :’
Nous formons alors
l’équation
de latangente
à la courbe(N) et, exprimant qu’elle
passe par lepoint
Lcorrespondant
de lacourbe-adjointe,
nousmettons sous forme différentielle le
problème géométrique précédemment
- défini.
Avec les notations vectorielles
l’équation
duproblème
a la formec’est
donc uneéquation
de Riccati.Les ~1 courbes ainsi définies à
partir
de cette dernièreéquation pourront
êtreregardées
comme des «développantes gauches généralisées »
de la courbe-base(M ) .
..78
Nous les
rapprochons
desdéveloppantes projectives
de M. ElieCARTAN
car les courbes
(N) peuvent
enquelque
sorte être considérées commerésultant d’un
développement projectif
de la courbe(M).
Pour
compléter
nosdéfinitions, indiquons
que letriangle spatial
MNLsera
appelé
«triangle
fondamentaltangent
»..Il est intéressant de constater que
l’équation (4)
nous donne toute unefamille de
développantes
àpropriétés anharmoniques,
doncprojectivement égales, puisque
les coordonnées dupoint
N sont liées linéairement à la . fonction T(t),
solution d’uneéquation
de Riccati.*
**
COURBES A PARAMÉTRISATION
ISOMÉTRIQUE.
Nous considérons maintenant une
équation
de Riccati écrite sous saforme la
plus générale
où P, Q, R,
sont trois fonctions absolumentquelconques
de la variableindépendante
t.Nous allons essayer
de
lui associer unproblème
dedéveloppantes géné- ralisées ;
pourcela,
l’identification deséquations (4)
et(5)
conduit aux relations :La dernière de ces
égalités
fournit des courbes(M)
àparamétrisation isométrique,
c’est-à-dire telles que, pour uneparamétrisation choisie,
lesarcs limités à des
points correspondants égaux
ont une mêmelongueur :
Enfin la courbe-base étant
choisie,
les deuxpremières égalités
de(6)
définissent la
courbe-adjointe
associéeCes dernières montrent
d’ailleurs
quel’adjointe
à la courbegauche (M)
perce le
plan
osculateur enM,
en unpoint
Lunique
dans un intervallerégulier;
cette conditionqui s’exprime
par lefait
que les vecteurssont
coplanaires, justifie
l’existence del’équation (4)
écrite sous sa formevectorielle.
Tout ceci coïncide fort heureusement avec les résultats
précédemment
obtenus pour le cas
plan.
Il y a là unegénéralisation spatiale
de notionsmétriques classiques,
telles que les courbes àparamétrisation isométrique,
associées à une même
équation
de Riccati."
M.
VALIRON,
s’attachant à la forme vectorielle(4),
constate fortjuste-
ment que la torsion ne
figure
pas dans notreéquation;
celapermet
alorsde dire que
l’équation
est la même pour toutes les courbes déduites d’une courbeplane, d’équation intrinsèque donnée, lorsque
l’on tord arbitraire- ment cette courbe.Malgré cela,
l’intérêt des relations(6)
sembleindiscutable,
cequi permet
alors de se demander si la véritable canonisation
géométrique
del’équation
de Riccati n’est pas à
prendre
dansl’espace.
’Cela n’a d’ailleurs rien
d’étonnant,
car d’éminentsauteurs, parmi
les-quels
nous retenons M. Elie CARTAN et M.Adolphe BUHL,
onttoujours pensé qu’une équation,
aussi ancienne quel’équation
deRiccati, pouvait rester,
même de nosjours,
unsujet plein
desurprises
et de nouveautés. ’Si maintenant nous reprenons
l’équation (4)
et si nous introduisons lesprojections
L’ et L" dupoint
L sur latangente
et la normale à la courbe-base,
nous pouvons lui donner la forme .qui permet
de mettre en évidence certains cassimples
dedégénérescence.
***
UN CAS D’INTÉGRABILITÉ.
Nous reprenons
l’équation générale (4)
que nous allonsécrire
sous uneforme
canonique parti.culière;
pour cela nous utiliserons les transforma- tionsclassiques
de L. RAFFY et de M. RenéLAGRANGE,
et nous faisons choix de certaines notationsappropriées.
Posant : 1
’
la transformation
permet
d’écrirel’équation (4)
sous la forrneNous voyons
apparaître
la solutionparticulière :
n m
lorsque
lacourbe-adjointe
est telle que l’on a la relationCette dernière s’écrit vectoriellement :
soit,
si nous posons :d’où la surface
développable ( B~ )
sur
laquelle
se trouve lacourbe-adjointe
associée.La solution
particulière (12)
fournit la valeur. , ., ,
d’où la
développante généralisée spatiale (No)
qui
estarête
de rebroussement d’e la surfacedéveloppable
La
génératrice (NoL)
est donc l’intersection desplans
osculateurs à la courbe-base en NI et à ladéveloppante spatiale (No)
en No.Remarquons
en outre que la solutiongénérale
de(4), .compte
tenu dela solution
particulière (12),
s’écrit :la discussion de cette
expression
peutprésenter quelque intérêt,
mais nousla réservons car elle nous
éloignerait
du caractèregéométrique
de laprésente
étude.L’équation (18)
nous fournit ladéveloppante spatiale (N)
81
qui
est arête de rebroussement de la surfacedéveloppable ~~~ .
sur
laquelle
se trouve évidemment lacourbe-adjointe (L)
associée.La
génératrice
NL se trouve par suite à l’intersection desplans
oscula-teurs à la courbe-base en
(M)
et à ladéveloppante spatiale (N)
en N.Le
point
L est à l’intersection des deux droites NoL etNL,
définies par leséquations (16)
et(20),
toutes deux dans leplan
osculateur en M.On obtient donc la valeur :
CONCLUSION.
Il y a dans ce
problème,
nous venons de le voir ,d’ailleurs très succinc-tement,
un nouveau domainegéométrique,
àexploiter,
extrêmementfécond,
tant pour
l’équation
deRiccati,
que pour sesgénéralisations
ou pour sesdégénérescences.
Le domaine
plan,
lié directement àl’équation
deRiccati, l’équation
d’Abel dont
l’équation
de Riccati elle-même devient une formeparticulière,
et maintenant le domaine
spatial
lié lui aussi àl’équation
deRiccati,
voilà troisproblèmes
àpeine, abordés,dont
l’extrême fécondité vient d’être miseà jour.
La
quatridme étape
de cette vaste étude, dont l’idée maîtresseest,
d’unepart,
l’existence de courbesplanes
ougauches
ditesdéveloppantes
oudéveloppées généralisées
d’une même courbe-baseet,
d’autrepart,
le ratta- chement à des notionsmétriques classiques
telles que les courbes àparamé-
trisation
isométrique
ou isorad ue,pourrait
être leproblème
de lacanonisation
géométrique spatiale
del’équation
d’Abelqui
contiendrait .ainsi, en
lui,
tous les résultatspartiels précédemment acquis.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
N. H. ABEL : 0152uvres
complètes,
t. 2; n° 5.Oslo,
1881.E. CARTAN :
Leçons
sur la théorie des espaces à connexionprojective
(Paris, Gauthier-Villars, 1937).L. RAFFY : Nouvelles Annales de
Mathématiques (1902.
R. LAGRANGE : Bulletin de la Société
Mathématique
deFrance,
t. LXVI;fasc.
3-4,
1938).G. VIGUIER : C. R. Acad. Sc. Paris, t.
227;
n°21,
22-11-48.Algèbre
etgéométrie
de
l’équation
de Riccati (Annales Fac. Sc. Toulouse, 1945;t. 9,
p. 1).2014 Canonisation