A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
A. S. W IGHTMAN
La théorie quantique locale et la théorie quantique des champs
Annales de l’I. H. P., section A, tome 1, n
o4 (1964), p. 403-420
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1964__1_4_403_0>
© Gauthier-Villars, 1964, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
403
La théorie quantique locale
et
la théorie quantique des champs
A. S. WIGHTMAN
Vol. I, n° 4, 1964,
Physique théorique.
SOMMAIRE. - Dans la théorie
quantique
locale on étudie lesalgèbres
devon
Neumann, engendrées
par les observablesqu’on peut
mesurer enemployant
unappareil
localisé dans un domaine ouvertborné, 0,
del’espace-temps.
On faitl’hypothèse
que lesalgèbres
satisfont à :1 ) d 1
OEimplique
que2) U(a, A)-1
=+ a).
3) implique
que c4)
jt(u 0,)
=1 1
Dans le
présent exposé,
on résumequelques
théorèmes de la théorie et ondiscute la relation entre la théorie
quantique
locale et la théoriequantique
des
champs.
Leprincipal
résultat nouveau est une démonstration queles
champs
de la théoriequantique
deschamps
nepeuvent
pas être définisen ( / P414
chaque point. ~~~4~
ABSTRACT. - Local
quantum theory
studies the von Neumannalgebras, 3t(0), generated by
the observables which can be measuredby using
anapparatus
located in a bounded open set,0,
ofspace-time, assuming
thatthey
have theproperties :
1 ) Oi
cO2 implies
c2) U(a, A)-i
=+ a).
3) Ole 0~ implies
c4)
3t(u 0,)
=i
(*)
Texte étendu d’une conférence faite à l’Institut HenriPoincaré, janvier
1964.(**)
En congé de l’Université de Princeton.The
present
article reviews some basic theorems of thesubject
and discussesthe relation between the and
quantum
fieldtheory.
Theprincipal
newresult is a
proof
that inquantum
fieldtheory
fields cannot be defined in eachpoint.
Le but de cet
exposé
estd’expliquer
comment onpourrait
arriver à unethéorie des
champs
en partant d’une théorie danslaquelle
desexpériences
localisées dans
l’espace-temps
sontpossibles. Qu’une
telle voie soit trèsnaturelle,
a étésuggéré
il y a dix ans par R.Haag,
mais une théorie mathé-matique complète
réalisant ses idées n’existe pas encore(1). Pourtant,
ces dernières années ont vu unprogrès considérable, qui
mérite d’êtreexposé (2).
La
plupart
des résultatsqui suivent,
saufpeut-être
ceux duparagraphe 3,
sont connus au moins
parmi
lesexperts.
C’est aux autres que s’adresse cette version. On trouve d’autrespoints
de vue dans(3) (4) (5).
Je remercie MM. R.
Kadison,
H.Epstein
et H. Borchers pour d’utilessuggestions.
I. -
PRÉLIMINAIRES
Il
s’agit
ici des théoriesquantiques concrètes,
c’est-à-direqu’on
n’essaiepas de caractériser une théorie de
façon purement algébrique (Le
lecteurest
renvoyé
à(6)
pour une tentative dans cesens).
Parconséquent,
une tellethéorie associe à
chaque
état dusystème considéré,
un rayon dans un espace hilbertienséparable
Je. Achaque observable,
elle associe unopérateur
auto-adjoint
de J~.Nous ne considérons que des
opérateurs
bornés sauf mentionexplicite
du contraire.
(~)
Voir R. HAAG et B.ScHROER,
Jour. Math.Phys.,
t.3, 1962,
p. 248-256 et articles antérieursqui
y sont cités.(2)
La discussion laplus complète
est celle de H.ARAKi,
Conférences àZurich,
1961-1962 et en
Illinois,
1963 (àparaître ) .
(3)
I. E. SEGAL, Les problèmesmathématiques
de la théorie quantique deschamps,
C. N. R. S., 1959, p. 57-103.
(4)
G. W. MACKEY, Mathematical Foundationsof
QuantumMechanics,
W. A. Ben-jamin,
1963.(5)
A. S. WIGHTMAN, Lesproblèmes mathématiques
de la théorie quantique deschamps,
C. N. R. S., 1959, p. 1-56.(6)
D. KASTLER et R. HAAG, Analgebraic approach
to quantum fieldtheory,
Jour. Math.
Phys.,
1964 (à paraître ).L’invariance relativiste
exige qu’il
existe une réalisation du groupe de Poincaré restreint(==
groupe de Lorentzinhomogène = ~)
par des trans-formations des rayons dans Je. Il est bien connu que, par un choix convenable des vecteurs
représentant
des rayons, cette réalisationapparaît
commereprésentation
unitaire continue du groupe de recouvrementde ~+ Q.
Si a est une translation dans
l’espace-temps
et A un élément du groupe de recouvrement du groupe de Lorentzhomogène,
la transformation unitairequi correspond
à A suivie de a se dénoteU(a, A).
La loi demultiplication
est
où
A(A)
est la transformation de Lorentzhomogène qui correspond
à A.L’interprétation physique
est trèssimple :
si 0 est un vecteur de Jequi repré-
sente un état du
système, U(a, représente
l’état obtenu en faisant subir à celuireprésenté
par0,
la transformation de Lorentzhomogène A(A)
suivie de la translation a.
La théorie des
représentations
du groupe des translations donne uneforme
canonique
pourU(a, 1) :
où E est une mesure à valeurs
projecteurs,
définie sur R4(espace
des carac-tères du groupe des
translations).
Encoordonnées,
nous écrivons .forme invariante par le groupe
homogène.
De l’action du sous-groupe des transformations de Lorentzhomogène
sur les translations onpeut
déduireque est absolument continue par
rapport
àdE(Ap).
On
interprète p
commequadrivecteur d’énergie impulsion
totale du sys-tème. Par
conséquent,
on neconsidère
que lesreprésentations
telles quedE(p)
a sonsupport
dans lafermeture, V+,
du cônefutur, V+,
définipar
Dans ce cas,
l’énergie
serapositive;
c’est cequ’on appelle
conditionspectrale.
Chaque
étatpossède
unedécomposition
selon la mesure E :(7) Voir,
parexemple,
Relations de dispersion etparticules
élémentaires, Hermann, 1960, p. 159-221.Si a son
support
dans unepartie compacte
deR4,
on ditque 03A6
està
énergie
compacte. Enparticulier,
une théoriepeut posséder
unvide,
c’est-à-dire par
définition,
un étatuniquement
caractérisé par la condition :à un facteur
complexe près.
Nous ne supposons pas engénéral
que notre théorie a unvide,
sauf pour le théorème duparagraphe
3.est à
énergie
compacte, onpeut
définirU(ai
+ pour tout al +ia2 E C4,
paral +
ia2
-U(ai
+ est une fonctionholomorphe
surC4,
à valeursvecteurs dans Je. Le vecteur
U(al
+ est àénergie compacte.
Dans la nature, il existe des limitations sur l’observation
qu’on
dénoterègles
desupersélection.
Onpeut
résumer leursconséquences
en disantqu’il
existe une somme directe
telle que
i. e. U est réduite par la somme directe et telle que
pour tout
opérateur auto-adjoint qui correspond
à un observable. En outre, ladécomposition
doit être minimale en ce sensqu’il
n’existe de sous-espacenon trivial
Je
deJej
satisfaisant à( 1. 5)
et( 1. 6).
En un mot, les B restreints àje/
doivent être irréductibles pourchaque j.
LesJ~~
sontappelés
sous-espaces cohérents ou secteurs de
supersélection.
La
signification physique
deJC~
est la suivante. Tout étatqu’on peut
réaliser au laboratoire estreprésenté
par un vecteur dans un certainJej.
Une combinaison linéaire non triviale de vecteurs
appartenant
à des sec-teurs distincts ne
peut correspondre
à un état réalisable.Un
exemple typique
derègle
desupersélection
est celui de lacharge électrique :
tout sous-espace cohérent a une valeur définie de lacharge électrique, multiple
entier de lacharge
de l’électron.Les
représentations
unitaires continues irréductibles du groupe de recou- vrementde ~ +
sont de dimension infinie à la seuleexception
de lareprésen-
tation
identique (a, A) -
1. Parconséquent,
les sous-espacescohérents,
sont de dimension infinie. Il y aurait une
exception
si le vide constituaità lui seul un sous-espace
cohérent,
mais ce n’est pas vrai dans la nature.Nous excluons donc ce cas.
Ce que
j’ai
ditplus
haut desrègles
desupersélection peut
être résumé etprécisé
commel’hypothèse
desrègles
desupersélection
commutative : l’ensemble desopérateurs qui
commutent avec toutes les observables estcommutatif, engendré
par lesprojecteurs
sur les sous-espacescohérents, 3C~
et commute avec les
opérateurs
unitairesqui représentent
le groupe de Poin-caré.
II. - LA
THÉORIE QUANTIQUE
LOCALE(1) (2)
Toutes les
expériences qu’un physicien peut
faire ont lapropriété qu’elles
se
produisent
dans un domaine borné del’espace-temps. Ainsi,
il est natureld’associer à
chaque partie
ouvertebornée, 0,
del’espace-temps
les obser- vablesqu’on peut
mesurer avec unappareil
situé dans0,
observables quenous
appelons
localisées dans O.Évidemment,
on nepeut
pas diregrand-
chose actuellement sur la
possibilité
des mesures dans unepartie
ouvertede diamètre
10-1010
cm mais il y aquelques propriétés générales qu’il
esttrès raisonnable d’attribuer à toute observable localisée. C’est le
point
dedépart
de la théoriequantique
locale.On commence par
remplacer
l’ensemble des observables localisées dans 0 parl’algèbre
de vonNeumann, R(0), qu’elles engendrent.
On
peut
considérer cette démarche comme une affaire de commoditémathématique.
Si tout élémentauto-adjoint
deR(0)
est observable on neperd
véritables observables pas d’information est en tellepassant qu’il
à seraitR(O).
très difficile de lesSinon,
notreignorance étiqueter.. des ?
En tout cas, on va étudier les
R(O).
Il estpossible qu’il
y ait des distinctionsimportantes qui
sontperdues
enpassant
àl’algèbre
de von Neumannet
qui
seraientpréservées
enpassant
à la C*algèbre (6).
Nous n’en discute-rons pas ici.
Les
propriétés
fondamentales desR(O)
sont les suivantes : etavec une
signification évidente,
etOn écrit 0’ pour l’ensemble des
points
tels que leurséparation
de toutpoint
de 0 est de genre espace. D’un autre
côté, R(0/
est le commutant deR(0).
Cette condition
(2.3)
veut dire que des observations faites dans deuxdomaines,
dont laséparation
est de genre espace, sontindépendantes.
Pour une théorie soumise à des
règles
desupersélection
dontest la
décomposition
en sous-espacescohérents,
il est nécessaire que toutes lesR(O)
laissent invariantchaque Jej.
En outre,chaque
observable étant localisable dansquelque partie
ouvertebornée, l’algèbre
de von Neumannengendrée
par l’ensemble desR(0)
doit être la même quel’algèbre engendrée
par toutes les observables. Il résulte de
l’hypothèse
desrègles
desupersélec-
tion
commutative,
que cela veut direoù { }"
estl’algèbre
de von Neumannengendrée
par lesprojecteurs
sur les sous-espaces cohérents
Un autre
aspect
de l’idée intuitive quechaque appareil
est unobjet
étendu dans
l’espace-temps
estexprimé
par l’axiomesuivant :
où
VR(O;)
estl’algèbre
de von Neumannengendré
par lesR(O;).
Il y a d’autres
propriétés
desR(O) qu’on pourrait
considérer commesouhaitables dans une théorie
quantique
locale etqu’on
a réussi à démontrer dansquelques
casparticuliers (8).
Parexemple,
lapropriété
de dualité0 0
où 0’ est l’intérieur de 0’ et
puisque
0’ sera non bornée si 0 estbornée,
on doit définir le sens du membre de
gauche
de(2.6)
enemployant (2. 5).
Un autre
exemple
est lapropriété
d’être facteurLes deux
propriétés
ne semblent pasindispensables
et par lasuite,
nousappelons
théoriequantique
locale uncouple { U, R ~,
où R est une fonctiondéfinie sur les
parties
bornées ouvertes del’espace-temps
à valeursalgèbres
de von Neumann dans un espace hilbertien J6. JC
désigne
ici un espace hil- bertienséparable,
U est unereprésentation
unitaire continue du groupe de(8)
H. ARAKi, Jour. Math.Phys.,
t.4,
1963, p. 1343 et t.5,
1964, p. 1.recouvrement dans
Je,
réduite par la somme directeEB Xï
et lessatisfont à
(2.1)
...(2 . 5).
Dans la
suite,
un rôle trèsimportant
estjoué
par le théorèmesuivant, qui
est essentiellement dû à Reeh et Schlieder(9).
THÉORÈME
(2.1).
- Soit {J) un vecteur àénergie compacte
tel que la pro-jection Oy
de 03A6 surj
n’est pas nullepour j
E S.Alors, 03A6
est totalisateur etséparateur
pourR(0)
restreinte à 0 est ici unepartie
ouverte bornée76S
quelconque
del’espace-temps.
Démonstration. 2014 Soit 03A6 un vecteur satisfaisant aux
hypothèses
du théo-rème. Ce
qu’il
faut démontrer pour établirque C
est totalisateur est quexe@je,et
/es
impliquent ~
= 0.Puisque l’hypothèse (2.4) implique
que lesprojecteurs E;
=appartiennent
àl’algèbre
de vonO2
bornéeouverte
}’,
on aPar
conséquent,
enremplaçant 03A6
par il suffit de démontrer 03A6 totali- sateur dans le cas E En outre,Ej { R(c~ 2) ; O2
bornéeouverte }"
E;
étant par(2 . 4)
un ensemble irréductibled’opérateurs,
il suffit d’établir quepour
chaque produit
deB, appartenant
àR(OJ, 0;
ouvertes bornées.Ici,
onutilise le fait que
chaque
vecteur non nul est totalisateur pour unealgèbre
de von Neumann irréductible.
On
peut
choisir unepartie
ouverte 0(1) OE 0 et telle que la distance euclidienne entre les frontières deOi
et 0 n’est pas nulle. Alors 0 1> + a OE (9 pour toute a suffisammentpetite.
Parconséquent, l’égalité (2.7) implique
pour
chaque
ensemble deB~
ER(0(D)
et tout ensemblede a;
suffisammentpetit.
Ici on écrit(9)
H. REEH et S. SCHLIEDER, Nuovo Cim., t.22,
1961, p. 1051.ANN. INST. POINCARÉ, A-1-4 27
Mais
(x, Blal
... estvaleur
au bord de la fonction -holomorphe
sibi,
...,bn - bn-1 E V+.
Si une telle fonction holo-morphe
a des valeurs à bord s’annulant sur unepartie
réelle ouverte, elle s’annulepartout. Ainsi l’égalité (2 . 9) implique (2 . 8)
pour tout ensemblede0,
de la forme + ai, ai une translation
quelconque.
Enemployant l’hypo-
thèse
(2.5),
on voit que celaimplique (2.8)
pour tout ensemble de 0 et il est démontréque C
est totalisateur.9 étant
bornée,
0’ contient unepartie.
ouvertebornée, 0~,
et par la démonstrationci-dessus,
on voitque C
est totalisateur pourR(0~).
Mais,
la condition de commutativité(2.3) implique
queR(0~)B
Par
conséquent, 03A6
estséparateur
pourR(O) (1 °)
et la démonstration du théo- rème estcomplète.
Remarques.
- 1 °Évidemment,
la démonstration vautégalement
pour toute 0 telle que 0’ contient unpoint intérieur,
si on étend la définition deR(O)
desparties
bornées ouvertes que nous avons considéréesjusqu’à
maintenant aux
parties
ouvertes nonbornées.
2° Le théorème est
également
vrai si onremplace l’hypothèse
« C = vec-teur à
énergie compacte »
par (( 0 = vecteuranalytique
pour un groupe à unparamètre U(Tn, 1),
- oo r 00, n étant un vecteur du genretemps
i. e. n2 > 0 ». La démonstration utilise lapropriété
deU( - an - ibn)O,
d’être
holomorphe pour bn
dans unvoisinage
del’origine.
3° Le fait que les vecteurs
d’énergie compacte
sont totalisateurs etsépa-
rateurs
implique
quechaque
*isomorphisme algébrique
d’unealgèbre R(O)
dans je sur une
algèbre Ri(0i)
dansJe1
estspatial (11)
i. e. il existe unopérateur
unitaire de domaine Je et contre-domaineJe1
tel que l’iso-morphisme
est donné par A -Ai
= UAU-1. Ce fait doit êtrecapital
dans les
applications
de la théoriequantique locale,
mais n’a pas encore étéexploité.
L’argumentation
du théorème 2.1 un peu raffinéepeut
fournir des infor- mations sur les relationsd’égalité
entre lesR(O).
Le théorèmegénéral qui
suit a été trouvé par H. J. Borchers
(12).
D’abord, quelques
notations. Achaque partie
ouvertebornée, 0,
deSi 0 est totalisateur pour une
algèbre
de von Neumann R, il estséparateur
pour R’. Voir J. DixMiER,
Algèbres
de von Neumann, p. 6,proposition
5.(11)
J. DIXMIER, C. R. Acad. Sci., Paris, t.238,
1954, p. 439.(12)
H. J. BORCHERS, Nuovo Cim., t. 22,1961,
p. 1051.l’espace-temps,
onpeut
en associer une autre que nousdénotons (0~,
« 0 à
chapeaux
de genre espace » définie comme suit. Si xet y
sontdeux points tels que x - y
EV+,
onappelle
le doublecône, Cx,y,
ducouple
x,y,
la
partie
ouverte déterminée par -On
obtient ( 0 )
comme union des doubles cônes descouples
x,
y E 0,
tels que x - yE V+
et lesegment
aux +(1
- 0 ce 1est dans 0.
THÉORÈME (2.2). 2014 R((0 ))
=R(O).
Démonstration. - Soit x, y, un
couple
depoints
de é): x - yEV + ;
xx +
(1
-(X)Y E 0
pour 0 (X 1.Puisque 0
est ouverte, il existe unvoisinage, JV,
dusegment [x, y]
tel
que N ~
O. Nous pouvons choisir unepartie
ouverte JC OEJY’,
telle que il+
a c: JY’ pour tout a dans unvoisinage
dusegment 03BB(x - y 2),
- 1
03BB 1.
FIG, 1. -
Configuration
despoints
x, y E 0, etvoisinages
et X.On considère les fonctions continues
de a,
avec
C,
’Y àénergie compacte.
Lapremière
est valeur au bord d’une fonctionholomorphe
dansl’argument (a
+ib) pour b
e -V+.
La deuxième estvaleur à bord de
holomorphe
dansl’argument
a + ib pour bEV +.
Si C E elles coïnci-dent
pour b
=0, a
dans unvoisinage
deX x 2 y , - 1
a 1. Alors lethéorème «
Edge
of theWedge
»(13)
ditqu’elles
sontholomorphes
dans unvoisinage
du double côneCx-y
.-(x /)
ducouple 2 , -- 2
.Ainsi,
C ER(X)’ implique
que C ER(Cx,y)’. Considérons,
enparticulier
C E Alors JW OE d et
(2 .1 )
donne cR(Cx,y)’
pourchaque
etchaque segment
du genretemps [~, yj c
JY’.Puisque
par(2.5),
les
R(Cx,y) engendrent R((
0~),
on aR(
0))’.
Mais0 = ( 0 )
et
(2.1)
donne)).
Parconséquent,
=R(é»)’
et~ , ~ , "" ~ ~ r ~ ~ ~ ~ r
Une
simple
relationd’inégalité
est donnée parTHÉORÈME
(2.3).
- SiOle
0 et la distance euclidienne entre les fron- tières de01
et 0 n’est pasnulle,
on aR(Oi)
7~R(O).
Démonstration. Sous les
hypothèses
du théorème pour a suffisammentpetit
Supposons
deplus
queR(01)
=R(O).
AlorsPuisque
tout a est somme de vecteurspris
dans unvoisinage
arbitraire dea = 0
(2 .11 )
vaut pour tout a. Enemployant (2. 5)
et(2 . 4),
on voit que=
R(0)
pour tout 0 etR(0i)’
={ }".
D’un autrecôté,
il existeO2 c 01
telle que et tout vecteur àénergie compacte
eteje,
est totalisateur pourR(02)
et parconséquent
pour{ }".
C’est làune contradiction et le théorème est démontré.
Les théorèmes
(2 .1 )
et(2 . 3)
rendentapplicable
à la théoriequantique
locale un résultat de Kadison sur le
type
desalgèbres
de von Neumannpossédant
un vecteur totalisateur etséparateur (14).
THÉORÈME
(2 . 4).
- SiRi
et R sont desalgèbres
de vonNeumann, Ri c R,
R et si ~ est un vecteur
séparateur
et totalisateur pourRi
et pourR,
niRi
ni R ne sont finis.(13)
Voir référence(12)
et B. S. VLADIMIROV, Trudi STEKLOV, Matem. Inst.,t.
60,
1961, p. 102, théorème 5.(14) R. V. KADISON, Jour. Math. Phys., t.
4,
1963, p. 1511. Voir aussi pour lecas
R(O)
aufacteur,
M. GUÉNIN et B. MISRA, Nuovo Cim., t.30,
1963, p. 1272 et S. DOPLICHER, Tesi di Laurea Roma, 1963 (nonpublié ).
Je
rappelle qu’un projecteur
E estinfini
dans unealgèbre
de von Neumann Rs’il existe un
projecteur
F E R tel quepour
quelque
UER. Unprojecteur est fini
dans R s’il n’est pas infini dans R.Une
algèbre
de von Neumann R est finie si tous sesprojecteurs
sont finisdans R. Elle est purement
infinie
si tous sesprojecteurs
sont infinis dans R.La démonstration de Kadison est
simple,
mais elle faitappel
à la théoriede la dimension à valeurs dans le centre. Cela nécessite
trop
detechnique
pour notre
exposé.
Puisque
toutealgèbre
abélienne estfinie,
on a leCOROLLAIRE. - Aucune
algèbre R(O)
d’une théoriequantique
localen’est abélienne.
Toute
algèbre
de von Neumann a unedécomposition
en somme directed’algèbres finie, purement
infinie et semi-finie infinie(Les algèbres
semi-finies infinies contiennent des
projecteurs
non nulsqui
sont finis ainsi que desprojecteurs qui
sontinfinis).
Lapartie
semi-finie infinie est encore somme directe d’unealgèbre
continue et d’unealgèbre
discrète. Unealgèbre
est discrète si elle est
isomorphe
à unealgèbre
dont le commutant est commu-tatif. Une
algèbre
est continue si on nepeut
pas ladécomposer
en sommedirecte d’une
algèbre
discrète et d’une autrealgèbre.
La notation deMurray
von Neumann est
type 100
= semi-fini infinidiscret, III
= finicontinu, Iloo
= semi-finicontinu, III
=purement
infini(15).
On a actuellement
quelques
raisons de croirequ’en
théoriequantique locale,
lesR(0)
n’ont pas departie loo
non vide. Araki l’a démontré pourune
grande
classe d’ouverts 0 et lesR(O) qui
seprésentent
dans la théorie d’unchamp
libre(16).
Il l’a aussi démontré dans le cas d’une théorie quan-tique
locale arbitraire mais pour une classe trèsspéciale d’O,
sousl’hypo-
thèse que
R(0)
est un facteur(17) (Les 0
doivent être invariantes par une trans- lation nonnulle).
D’ailleurs on a le résultat suivant
(18).
THÉORÈME
(2 . 5).
- SoitOi
c 0 0 non vide. Alors si E est unprojecteur
deOi,
il est infini dansR(O).
Tout comme actuellement est
compatible
avecl’hypothèse
que lesR(O)
sont
purement infinis,
mais on ne connaît aucun cas danslequel Iloo peut
’
(15)
Voir J. DixMiER, référence(~),
p. 96 et 120 pour ces définitions.(16)
H.ARAKi,
Jour. Math.Phys.,
t. 4, 1963, p. 1343.(1"1)
H. ARAKi, Jour. Math. Phys., t.5,
1964, p. 1,paragraphe
9.(l8)
H. J. BoRCHERS (àparaître ) .
Voir aussi B. MISRA (à paraître~ .A. S. WIGHTMAN
être exclu. Licht a donné une
interprétation physique
de lapropriété
d’êtrepurement
infiniqui
la rend assezplausible (19).
- -Une autre série de
questions
non résolues seprésente
si on cherche lastructure du centre
Z(O)
=R(O)
nR(0/
deR(O).
Pour lesR(é»
de lathéorie d’un
champ
hermitien scalairelibre,
Araki a démontré que lesR(O)
sont des facteurs :
Z(O) = { «1 ) (Dans
cettethéorie,
il n’existe aucunerègle
de
supersélection
et, parconséquent,
il y a un seul sous-espacecohérent).
Le seul résultat
général,
connu actuellement sur cesujet
estégalement
dûà H. J. Borchers
(18).
THÉORÈME
(2.6).
- SoitOi
et 0 ouvertes et bornées avecOi =
O.On suppose que la distance euclidienne entre les frontières de
9i
et 9 n’est pas nulle. Si E EZ(d 1)
nZ(O),
alorsIl est très naturel de
conjecturer
quepour 0
bornée et ouverteZ(O) = {
oe}
c’est-à-direR(O)
est unfacteur,
mais actuellement on ne sait pas le démontrer.’
III. - CHAMPS
D’OPÉRATEURS
1 :IMPOSSIBILITÉ
DES CHAMPSDÉFINIS
EN
CHAQUE
POINTD’un
point
de vuemathématique,
il est très naturel de chercher deschamps qui engendrent
lesR(O).
Onprécise
les notionsrequises
comme suit..
A titre
provisoire,
nousappelons champ d’opérateurs
bornés unefonction, B,
définie surl’espace-temps
à valeursopérateurs
linéaires bornés dans Je satisfaisant àet à
Il suit aussitôt de
(2. 3), (3.1)
et(3 . 2)
que et que(19)
A. L. LICHT, Jour. Math.Phys.,
t. 4, 1963, p. 1443(Note
ajoutée à lacorrection des épreuves: Récemment Araki a éliminé la
possibilité,
dans lecas d’un
champ
libre. H. ARAKi :Type
of von NeumannAlgebra
associated with freeField,
à paraître ).THÉORÈME
(3.1).
- Dans une théoriequantique locale, ayant
unvide,
il n’existe pas de
champs d’opérateurs
bornés non triviaux. Plusprécisément,
étant donné un espace hilbertien
séparable, JC,
unereprésentation
unitairecontinue du groupe des
translations, a
-7 satisfaisant à la conditionspectrale :
support
(dE(p)) c V+
et ayant un videuniquement
défini parles seules fonctions satisfaisant à
(3.2), (3.3), (3.4)
ont lapropriété
b un nombre
complexe.
Si deplus
B satisfait à(3 .1 )
pourquelque
théoriequantique locale, B(x)
= b t dans le sous-espace cohérent contenant le vide.Démonstration. Nous étudions la fonction définie pour
chaque couple
x, y depoints
del’espace-temps.
On trouvegrâce
à(3 . 6)
et
(3.2)
quePar
conséquent,
il existe une fonctioncontinue, F,
définie surR4,
telle queÉvidemment,
F a lapropriété
pour tout ensemble fini de nombres
complexes
et depoints
del’espace- temps
x;. C’est la définition d’une fonction detype positif.
Le théorème de Bochnerimplique
queoù u. est une mesure
positive
et finie surl’espace d’énergie-impulsion.
Lesupport de
est contenu dansV+,
carEn
conséquence,
F est valeur au bord d’une fonctionholomorphe,
F de lavariable,
x+ iy,
définie pour y E -V+
parL’argumentation précédente s’applique également
àOFo,
et donne au lieu de
(3.10),
pourG(x - y) = CFo,
avec :
support
de v c -v+.
G est valeur au bord deholomorphe
pour y EV+.
La condition
(3.4)
donne maintenantet nous pouvons
appliquer
le théorème deBogoliubov-Vladimirov (1°) qui
dit que F et G sont la même fonctionholomorphe
etoù z = x +
iy,
est unpolynôme, f
estholomorphe
dans Ci hors de l’axepositif
etoù x a son
support
dansV+
et est invariante par le groupe de Lorentz res- treint :Par
conséquent,
da est de la forme-
où p est une mesure sur RI et =
[p2
+La valeur de F à
l’origine
est donnée par(20)
N. N. BoGOUUBOv et V. S.VLADiMmov,
Nauchnie Dokladi VisheiSkoli,
t.
26,
1958.Puisque
0 et 00, il estpossible
de fairel’intégration
enchaîne
Le deuxième terme est infini presque
partout
relativement àdp.
Par consé-quent, dp
=0,
cequi
veut direMais,
selon(3 .1 ) B(x) eR(0)
si x = 0 et le théorème ainrme que estséparateur
pour lesR(O)
dans le sous-espace cohérent contenant le vide.Ainsi,
on adans ce sous-espace et le théorème est démontré.
Évidemment,
ce théorèmeimplique qu’aucun
ensemble{
dechamps d’opérateurs
nepeut
avoir lapropriété
En un mot, les
R(O)
nepeuvent
pas êtreengendrés
par deschamps.
La conclu-sion est claire : la notion de
champ d’opérateurs
introduite ci-dessus à titreprovisoire
est insuffisante pour les besoins de la théoriequantique
locale.Il est intéressant que
l’homogénéité
del’espace-temps implique qu’un champ
n’est défini en aucunpoint.
Par contre, laplupart
des distributionsqui
seprésentent
dansl’analyse
fonctionnelle sont des fonctions sauf surquelques
variétésqui portent
dessingularités.
On
peut
se demander si le théorème(3 .1 )
s’étend au cas desopérateurs, B(x),
non bornés. En examinant ladémonstration,
on voitqu’elle
est encorevalide si on fait des
hypothèses
convenables sur les domaines desB(x).
La faiblesse fatale de cette notion de
champ d’opérateurs
est d’être définieen
chaque point
et non pas d’être bornée. Nous passons sur les détails.Du théorème
(3 .1 ),
onpeut
déduire le théorème suivant :THÉORÈME
(3.2).
- Dans toute théoriequantique
localeayant
unvide,
l’intersection desR(O)
contenant unpoint x
estl’algèbre
de von Neumanntriviale
dans le sous-espace cohérent du vide.
Démonstration. Si B E
Rx
et B ~ocl,
on définitIl est clair que
en vertu de
(2.2)
etpour tout z, y tel que
(z
-y)2
0 en vertu de(2.3).
La fonctionB(y)
ainsi définie satisfait aux
hypothèses
du théorème(3 .1 ) ;
la conclusion de cethéorème donne une contradiction avec B # «1 et la démonstration est achevée.
IV. - CHAMPS
D’OPÉRATEURS
II : DISTRIBUTIONS A VALEURSOPÉRATEURS
Puisqu’un champ
nepeut
pas être défini enchaque point
on est conduitau
point
de vue de la théorie des distributions.’
Nous
appelons
unchamp d’opérateurs
bornés une fonctionlinéaire,
définie sur
D(R4) qui,
àchaque
associe unopérateur B(f).
B doitêtre continue dans la
topologie
faible desopérateurs
deJ~,
c’est-à-dire(C,
doit être une distribution ED(R4)
pourchaque D,
’Y e K. Deplus,
nous
exigeons
lesanalogues
de(3.1), (3.2), (3.3)
et(3.4) :
et
La condition
(4 .1 ) implique
si f(x)gj)
= 0 pour toutcouple
x, y tel que(x - y)2
> 0.Les
champs qu’on
considère enphysique
ont engénéral
une loi de trans- formation par le groupe de Lorentz. Parexemple,
pour unchamp scalaire,
on a
Nous n’aurons pas besoin dans cet article d’utiliser une telle loi de trans- formation et nous ne la
postulerons
donc pas.La
première question qu’on
doit poser est évidemment : existe-t-il deschamps d’opérateurs
bornés non triviaux ? Laréponse
est que nousignorons
si des
champs d’opérateurs
bornés existent mais nous connaissons deschamps d’opérateurs
non bornés. Un telchamp, A( f ?,
satisfait à(4 . 2), (4 . 3)
et(4.4)
defaçon
quel’égalité
subsistequand
les deux membres sontappliqués
à un vecteur d’un certain domaine
dense,
D. Deplus,
on aCette notion de
champ
coïncide avec celle que lesphysiciens emploient
depuis quelque temps..
Il n’est pas difficile de construire des
champs
«approximatifs
» enpartant
d’une théoriequantique
locale. On définitAinsi
défini, B(f)
ne satisfait pas exactement à(4 .1 )
maisapproximativement
Quant
à(4.3),
elle estremplacée
parsi tous les
points
desupp f
+ 0 sontséparés
de tous lespoints
de supp g+ 0
par des intervalles du genred’espace.
Si onpouvait
choisir une suiteOn,
tendant vers un
point
et tel que lesBn(f ) correspondants
convergent,on aurait
l’espoir
d’obtenir deschamps
dans une théoriequantique
locale.A
présent,
on ne sait pas si un telprocédé
est réalisable sauf dansquelques
cas très
spéciaux.
Leproblème
ressemble à ceux que pose le passage d’unereprésentation
d’un groupe de Lie à lareprésentation
del’algèbre
de Lieassociée,
avec la différenceimportante
que ces derniers sont résolus.Le passage inverse d’un ensemble de
champs
non bornés à une théoriequantique
locale est aussiimportant.
Sous deshypothèses
assez restrictives Borchers et Zimmermann ont démontré que c’estpossible (21) :
Pour
f E ~(R4)
etréelle,
lesopérateurs A( f )
doivent avoir levide,
comme vecteur
analytique,
c’est-à-dire(21)
H. J. BORCHERS et W. ZIMMERMANN, Nuovo Cimento, t.31,
1964, p. 1047.Cette
inégalité
est satisfaite si A est unchamp
libre mais pour le cas du cube: A3 : d’un
champ
libre elle ne l’est pas(~~). Néanmoins,
onpeut
associerune théorie