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Communication, échanges : piliers de nos sociétés, fondements des progrès scientifiques

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Academic year: 2022

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Le Courrier des addictions (18) – n° 3 – juillet-août-septembre 2016

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Huile sur toile, Anne de Colbert Christophorov

editorial

Florence Noble Le Courrier des addictions

Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson

Rédacteur en chef : Dr Didier Touzeau (Bagneux) Rédacteurs en chef adjoints :

Florence Arnold-Richez (Chatou) - Dr A. Dervaux (Paris) Comité de rédaction

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Imprimé en France - Bialec - 54001 Nancy.

Communication, échanges : piliers

de nos sociétés, fondements des progrès scientifi ques

Communications, exchanges: not only bases

of our societies, but also bases of scientifi c progresses

F. Noble*

* CNRS ERL 3649 “Neuroplasticité et thérapies des addictions” ; Inserm UMR-S 1124 ; université Paris Descartes, Paris.

L

es objectifs principaux pour la recherche clinique et la “recherche amont” (ou recherche fondamentale) dans le champ des addictions sont clairement les mêmes : mieux répondre aux besoins des patients, avec, bien sûr, des angles d’attaque diff érents.

Il est donc temps de sortir de cet “aff rontement” stérile de savoir qui détient la vérité et quelle discipline est la plus importante. Elles le sont toutes. Communiquons, échangeons, dialoguons tous ensemble avec nos connaissances respectives.

Il est parfaitement établi pour tous, patients, cliniciens et chercheurs (issus de la biologie et des sciences humaines et sociales), que l’addiction est une pathologie d’une extraordinaire complexité. Trois composantes majeurs peuvent y intervenir :

• la génétique, avec des polymorphismes susceptibles d’augmenter la vulnérabilité et la variabilité individuelle, aussi bien en termes de mise en place de conduites addictives que d’effi cacité des traitements (rôle du génome) ;

• les facteurs environnementaux, avec les expériences de vie (rôle de l’épigénome) ;

• l’eff et du produit lui-même, en particulier sur les réseaux neuronaux, qui peuvent se trouver très fortement perturbés (plasticité neuronale et neuro-adaptations).

De par cette complexité, il est bien évident que l’addiction ne peut qu’être partiellement modélisée dans les laboratoires de recherche fondamentale qui utilisent principalement des modèles de rongeurs, la recherche sur les primates non humain devenant extrêmement diffi cile à développer. Au cours de l’évolution, le cerveau humain s’est diff érencié de celui des autres mammifères, notamment par un développement très important du cortex et une augmentation de la complexité des connexions nerveuses. Pour autant, les structures plus anciennes, où se trouvent les cellules nerveuses du système hédonique (le système de récompense chez l’animal) n’ont pas été éliminées : elles sont enfouies dans le cerveau ances- tral, dit reptilien. Cela explique bien, contrairement à ce que l’on pensait encore récemment, pourquoi l’homme n’est pas le seul à consommer volontairement des drogues, et à développer, dans certain cas, une consommation compulsive. En eff et, de nombreuses autres espèces animales sont aussi des consommatrices volontaires et certains individus peuvent également développer un comportement compulsif de prise de drogues, caractéristique de l’addiction.

Le psychopharmacologue américain Ronald Siegel soutient que le règne animal se révèle un véritable repaire d’intoxiqués, de son plein gré et pour le plaisir   (1) .

Dans la majorité des cas de consommation de drogues, on est face à des usages festifs et récréatifs, mais certains individus vont peu à peu glisser vers d’autres modes d’usage, passant d’une consommation récréative à une abusive, puis à une véritable addiction. À  l’annonce, au début des années 2000, du séquençage du génome humain, l’idée est venue que l’on pourrait prédire tous les événements de vie d’un individu, en particulier l’apparition des maladies, y compris, bien sûr, les addictions. Les études génétiques menées chez des patients dépendants ont alors explosé, et de nombreux polymorphismes de gènes ont été mis en évidence, et décrits comme responsables des addictions. Rien de moins ! Pourtant, les études montraient bien que l’on pouvait parler seulement de facteurs de vulnérabilité, sans bien comprendre la variabilité qui persistait.

Le “tout génétique” a vite été ébranlé par des observations simples, venant en particulier de la biologie végétale et de la biologie du développement. En eff et, toutes nos cellules, cardiaques, musculaires, neuronales, etc. ont toutes le même code génétique et, pourtant, elles sont clairement diff érentes. D’où cette diversité vient-elle ? Une partie s’explique très certainement par l’épigénétique. On peut considérer le code génétique comme un grand livre où la lecture de chaque chapitre peut donner naissance à un élément fonctionnel. L’épigénétique aurait comme fonction de donner accès à certains chapitres, mais pas à d’autres. On comprend alors que les phénotypes peuvent être très diff érents en fonction des chapitres accessibles à la lecture. Toutes les connaissances de l’épigénétique, largement mises en avant maintenant

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dans les études cliniques, viennent donc de la recherche fondamentale.

Il est aussi très intéressant de remarquer que les cliniciens travaillant dans le champ de l’oncologie ont été les premiers à s’être emparés de la thérapie épigénétique, en utilisant des molécules pharmacologiques capables de modifier l’épigénome. De nombreuses disciplines s’engouffrent maintenant dans ce type d’études, y compris la psychiatrie. La recherche clinique se nourrit donc des avancées de la recherche amont, dont un des objectifs est de décrypter des mécanismes de régulation, afin de faire avancer la compréhension des observations cliniques.

Et réciproquement, la recherche amont s’inspire fortement des obser- vations cliniques. Pour étudier et mieux comprendre l’étiologie et les mécanismes sous-tendant les addictions, le recours aux modèles animaux intégrés est essentiel. Ceux-ci sont néanmoins incapables de reproduire la

“vraie vie” des patients, mais au cours des dernières années les chercheurs n’ont eu de cesse d’essayer de les optimiser, en profitant notamment de critères cliniques de mieux en mieux définis. Conscients, en particulier, que les neuro-adaptations observées chez l’animal consommant de la drogue ne sont sûrement pas celles qui sous-tendent une consommation compulsive et non contrôlée chez les patients, ces chercheurs ont mis en place de nouveaux modèles en essayant de modéliser chez l’animal les symptômes cliniques observés. Ce sont eux qui font maintenant référence dans la littérature et ouvrent de nouvelles perspectives grâce à la meilleure compréhension des mécanismes neurobiologiques à la base des comportements compulsifs et de leur persistance, malgré leurs conséquences négatives.

La recherche technologique est également d’un apport essentiel et a fait progresser aussi bien la recherche clinique que la recherche plus en amont. Par exemple, l’imagerie cérébrale a permis d’avoir accès au fonctionnement du cerveau humain, et les progrès technologiques en biologie à des échelles d’exploration qui étaient encore inconnues il y a peu (génome, épigénome, modifications morphologiques des neurones).

Tous ces progrès technologiques, associés à des méthodologies plus rationnelles, permettent actuellement des avancées remarquables dans la compréhension des mécanismes neurobiologiques à l’œuvre dans les maladies psychiatriques.

Il apparaît donc essentiel que toutes ces recherches puissent échanger entre elles pour s’enrichir mutuellement et permettre de progresser aussi bien dans l’acquisition des connaissances que dans la prise en charge des patients. Il est temps de vraiment mettre en œuvre des projets de recherche translationnelle (terme peut-être un peu trop

“tarte à la crème” actuellement). Pour cela, les appels d’offres doivent très certainement être plus interdisciplinaires, et les évaluateurs faire montre aussi d’une vraie ouverture d’esprit. Et ne pas systématiquement plaider seulement pour leur chapelle !

F. Noble déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

Référence bibliographique

1. Siegel RK. Intoxication: Life in the pursuit of artificial paradise. Dutton, Penguin, 1989.

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l’équipe Edimark vous souhaite

une belle rentrée 2016 en pleine forme

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