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ESSAIS DE MARQUAGE PAR LE PHOSPHORE RADIOACTIF P32 POUR L'ESTIMATION ABSOLUE DES POPULATIONS LARVAIRES DE CULICIDES (DIPTERA-CULICIDAE)

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ESSAIS DE MARQUAGE PAR LE PHOSPHORE

RADIOACTIF P32 POUR L’ESTIMATION ABSOLUE

DES POPULATIONS LARVAIRES DE CULICIDES

(DIPTERA-CULICIDAE)

J Rioux, H Croset, P Suquet, S Tour

To cite this version:

J Rioux, H Croset, P Suquet, S Tour. ESSAIS DE MARQUAGE PAR LE PHOSPHORE

RADIOAC-TIF P32 POUR L’ESTIMATION ABSOLUE DES POPULATIONS LARVAIRES DE CULICIDES

(DIPTERA-CULICIDAE). Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1968,

pp.55-62. �hal-02952685�

(2)

ESSAIS DE MARQUAGE

PAR LE PHOSPHORE RADIOACTIF

P32

POUR L'ESTIMATION ABSOLUE

DES POPULATIONS LARVAIRES

DE CULICIDES (DIPTERA-CULICIDAE)

par J.A. Rioux, H. CROSET, P. SUQUET et S. TOUR (1) Laboratoire d'Ecologie médicale et Pathologie parasitaire

Laboratoire de Physique médicale Faculté de Médecine, 3b - Montpellier

Les méthodes modernes de lutte contre les moustiques ne peu-vent s'appliquer rationnellement sans une connaissance écologique précise des diverses espèces, et ce, à chaque étape du cycle évolutif. En particulier, on doit pouvoir estimer à tout moment le volume absolu des populations (budget vital), de manière à agir, en temps et lieux sur les stades les plus vulnérables.

Or, s'il est relativement aisé de calculer l'effectif d'une popu-lation culicidienne au stade œuf (2), il est par contre difficile de décompter directement les stades mobiles (larves, nymphes, imagos) ; le rendement des pièges habituellement utilisés dépend en effet, pour une grande part, de l'âge physiologique et du comportement de l'inseecte et, par voie de conséquences, les données obtenues n'expriment que de manière très vague et souvent fallacieuse les fluctuations réelles de la population considérée.

En fait, seule la méthode « capture-recapture » permet d'obte-nir un résultat satisfaisant. Rappelons simplement son principe :

(1) Collaboration technique : M. MAISTRE, T. ROVIHALTA et F. VILA.

(2) Le nombre des œufs de Culex ou d'Anophèles peut être facilement apprécié après prélèvement direct au filet. Les oeufs d'Aedes doivent être au préalable extraits du sol par la méthode de Horsfall.

(3)

— 56 —

Si l'on marque X individus au sein d'une population N, un échantillon n prélevé au hasard après brassage, comprend x indi-vidus marqués. On a la relation :

x X n

— = — d'où N = X —

n N x

n, x et X étant connus, il est facile de calculer N(l).

Il faut remarquer toutefois que l'utilisation pratique de cette technique suppose réunies les conditions suivantes :

— la population doit être « encagée » ou, si elle ne l'est pas, il doit être possible d'apprécier les émigrations et les immigrations; — il ne doit y avoir ni naissance ni mort entre deux échan-tillonnages ou, s'il y en a, leur taux doit pouvoir être mesuré;

— les marques doivent persister sans altération;

— les animaux marqués doivent se mélanger intimement à la population originelle;

— la population marquée doit être échantillonnée au hasard.

*

**

Les techniques de marquages sont nombreuses, mais en prati-que, le marquage rapide et massif de larves de Moustiques n'est possible qu'avec les isotopes radioactifs. Dans cette méthode, il suffit, durant quelques heures, de laisser séjourner les larves dans une solution de phosphore P32, produit choisi en raison des

faci-lités de manipulation (pouvoir de pénétration faible du rayonne-ment demi-vie de 14 jours éliminant tout risque de pollution à long terme).

Les essais préliminaires, destinés à calculer la dose minimale active, ont été réalisés au laboratoire sur les larves d'Aedes (0.) détritus Haliday. Pour ce faire, deux lots de 200 larves du 4e stade sont placés dans des

solutions de P32 aux concentrations de 0,1 [iC/ml et 0,2 [iC/ml (tab. 1).

Un prélèvement de 60 larves est effectué après 24, 48 et 72 heures de contact. Après 24 heures, le taux de radioactivité est sensiblement iden-tique pour les deux concentrations (513 et 449 coups/minute). Ulté-rieurement ce taux augmente dans la solution à 0,2 u.C/ml (1 014 coups/ minute à 72 heures) mais reste stable dans la solution à 0,1 uU/ml (619 coups/minute). Aucune mortalité n'est observée parmi les larves irradiées.

Au regard de ces résultats, il est décidé d'utiliser la solution à 0,1 p.C/ml pendant 48 heures car le taux de radioactivité obtenu

(4)

est suffisant pour distinguer aisément les larves marquées durant deux semaines (1).

TABLEAU 1

Taux de radioactivité (exprimés en coups/minute) des larves d'Aedes détritus en fonction du temps

et de la concentration en Pas Temps de contact Taux de radioactivité (en coups/minute) 0,1 "C/ml 0,2 /LtC/ml 24 heures 513 449 48 heures 510 1.346 72 heures 619 1.014

*

**

Pour nos essais de terrain, nous avons choisi le cas simple d'espèces à développement synchrone, occupant des gîtes exigus et clos. Ainsi les biotopes à Ochlerotatus de l'étage sub-alpin des Pyrénées-Orientales se prêtaient particulièrement à cette étude (2). Sur les replats moréniques des contreforts méridionaux du massif du Carlit, dans les petites collections d'eau temporaires (« estagnols » et tourbières) vivent en effet cinq espèces d'Aedes dont les œufs éclosent massivement dès la fonte des neiges. Les larves, ralenties par les froids nocturnes, évoluent en général en un à deux mois, laissant ainsi une marge suffisante pour les expé-riences de marquage. Il s'agit essentiellement d'Aedes (O.)

excru-cians (Walk., 1856), Aedes (O.) punctor (Kirby, 1837), Aedes (O.) communis (De Geer, 1776), Aedes (O.) pullatus (Coq., 1904) et Aedes (O.) cataphylla Dyar, 1916.

Aedes pullatus peuple les petites dépressions sous le couvert de

la forêt de Pins (Pinus uncinata et Pinus sylvestris) ; Aedes punctor domine dans les tourbières à Sphagnum; Aedes cataphylla colonise les gîtes ouverts à Carex ampullacea et Carex vesicaria, vers 1 800 m d'altitude; Aedes excrucians abonde surtout entre 1 400 et 1 700 m. En fait, pour ces essais préliminaires, seuls les gîtes à Aedes

excrucians et Aedes cataphylla, suffisamment peuplés et de capacité

assez importante, pouvaient permettre une appréciation correcte des populations culicidiennes.

(1) Détecteurs MESCO (type BDE et type MDE couplés).

(2) A Monsieur le Professeur DRACH, Directeur du Laboratoire Arago (Ba-nyuls-sur-Mer, P.-O.) qui a aimablement mis à notre disposition le chalet-laboratoire de la Bouillouse, nous adressons nos plus vifs remerciements.

(5)

— 58 —

Fie. 1. — « Estagnol » caractéristique de l'étage subalpin des Pyrénées-Orientales, biotope larvaire à Aedes excrucians, Aedes communis, Aedes punctor,

Aedes pullatus, Aedes cataphylla et Mochlonyx culiciformis. Dans le gîte :

groupement subaquatique à Carex vesicaria; en bordure : pelouse à Nard

(Nardus sricta) et forêt de Pins à crochets (Pinus uncinata) (Koute de MontLouis

(6)

— 59 —

**

En définitive, nous avons choisi un gîte à Aedes excrucians

situé dans une clairière à 1 700 m d'altitude, sur la route

Mont-Louis - Les Angles (N. 118). Ce gîte, de forme générale triangulaire

(51m de base, 11m de hauteur), contenait environ 70 m

3

d'eau

pour une profondeur moyenne de 0,25 m au moment des essais

(fig. 1).

Le 17 avril, nous capturons un lot de 104.507 larves dans lequel

nous décomptons :

Aedes excrucians

100 000

Aedes pullatus

57

Aedes commuais

2 136

Aedes cataphylla

17

Aedes punctor

107

Mochlonyx culiciformis 2 090

Seules les larves d'Aedes excrucians sont utilisées pour le

mar-quage. Elles sont introduites dans un aquarium gonflable (fig. 2)

contenant 100 litres d'eau additionnée de 10 mC de P

32

(0,1 [iC/ml).

Le contact avec le marqueur est maintenu pendant 48 heures à

20 °C. Les larves marquées sont alors dispersées dans le gîte. Au

bout de 24 heures, un échantillon de 2 543 larves obtenu par

prélè-vements multiples, permet de décompter 525 larves radioactives,

soit 20,60 % ± 1,56. Un nouvel échantillon de 1 937 larves, prélevé

7 jours plus tard, donne 414 larves radioactives, soit 21,37 % ± 1,83.

Ce dernier chiffre n'étant pas significativement différent du

précé-dent, nous établissons leur moyenne (20,95 % ± 1,19) à partir de

laquelle nous calculons les effectifs de chaque espèce. Cet effectif

s'établit comme suit (tabl. 2) :

TABLEAU 2

Estimation des effectifs absolus des populations larvaires de Culicides par la méthode « Capture-Recapture »

Espèces Nombre de larves comptées % des diverses espèces Effectif total calculé après marquage Densité larvaire par litre d'eau Aedes excrucians 100.000 95,688 % 388.321 ± 20.825 5,5318 ±0,02967 ^4edes commuais 2.136 2,136% 8.082 ± 434 0,11545 ±0,00619 Aedes punctor 107 0,103 % 405 ± 22 0,00580 ± 0,00031 Aedes pullatus 57 0,056 % 216+ 12 0,00308 ± 0,00016 Aedes cataphylla 17 0,017 % 64 ± 4 0,00091 ± 0,000048 Mochlonyx culiciformis 2.090 2,000 % 8.001 ± 434 0,11558 ± 0,00619 Total Culicidae 104.507 100% 406.179 ± 21.783 5,77502 ± 0,30971

(7)

— 60

En dernière analyse, le phosphore P

32

est un « marqueur »

convenable pour l'étude quantitative des populations larvaires de

Culicides par la méthode « capture-recapture ».

Les manipulations de l'isotope radioactif, sous forme de

phos-phate soluble, sont simples et ne demandent qu'un minimum de

précautions. Les seules difficultés proviennent du nombre de larves

à capturer et à compter. De même, le stockage des larves avant

FIG. 2. — Marquage des larves d'Aedes excrucians par le phosphore P32.

Piscines gonflables et thermographe à sonde (Chalet-laboratoire de la Bouil-louse, P.-O.; ait. 2 000 m).

marquage peut être délicat, dans certaines conditions de terrain, en

raison des phénomènes d'intoxication dus au confinement ou à

l'action léthale de certains facteurs extérieurs (froid). Il est enfin

capital de s'assurer préalablement du mélange homogène des larves

marquées au sein de la population originelle. Pour ce faire, un

échantillonnage aléatoire du gîte doit être effectué et si nécessaire

répété plusieurs jours consécutifs. Ces conditions une fois satisfaites,

la méthode aboutit à l'estimation correcte d'une population

culici-dienne au stade larvaire et permet dès lors d'en envisager sa

dyna-mique écologique.

(8)

RÉSUMÉ

L'estimation absolue des populations larvaires de Culicides est possible par l'utilisation de la méthode « capture-recapture ». Le marquage peut être facilement obtenu par le phosphore radioactif P32. Une application satisfaisante a pu être réalisée sur les

popu-lations larvaires d'Aedes excrucians dans les gîtes forestiers de l'étage subalpin des Pyrénées-Orientales (France).

SUMMARY

The absolute estimation of larval populations of Culicidae is made possible by the utilization of the " capture-recapture " method. The marking can easily be achieved by radioactive phosphorous P32. A valid application of that method was realized upon larval

populations of Aedes excrucians living in forest habitats of the subalpin belt of Pyrénées-Orientales (France).

ZUSAMMENFASSUNG

Eine wirkliche Schâtzung der Larvenpopulationen von Culici-den ist dank der « Fang-Wiederfang » - Méthode môglich geworCulici-den. Die Markierung kann leicht mit radioaktivem Phosphor P32

erhalten werden. Die Méthode konnte an Larvenpopulationen von Aedes excrucians aus Waldbestànden des subalpinen Gùrtels der Ostpyrenâen (Frankreich) erfolgreich angewendet werden.

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Figure

FIG.   2.  —  Marquage  des  larves  d'Aedes  excrucians  par  le  phosphore  P 32 .  Piscines  gonflables  et  thermographe  à  sonde  (Chalet-laboratoire  de  la   Bouil-louse,  P.-O.;  ait

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