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LE PLAN DE PARTAGE DE LA PALESTINE BRITANNIQUE.., Ft947J ISRAËL PLUS GRAND QUE L'ÉTAT JUIF DU PLAN DE PARTAGE

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Ft947J LE PLAN DE PARTAGE DE LA PALESTINE BRITANNIQUE . . ,

O S

ISRAËL PLUS GRAND QUE L'ÉTAT JUIF DU PLAN DE PARTAGE

Frontières issues de la fin de la 19r9 guerre israélo- arabe. L'&af arabe palestinien est rayé de la carte : ses restes sont absorbés par la Jordanie.

ISRAËL A P R È S LA G U E R R E

«H i DES SIX-JOURS m b é

Le Sinaï et Gaza sont conquis sur l'Égypte, la Cisjordanie est conquise sur la Jordanie, le Golan sur la Syrie.

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I S R A Ë L

1 0 0 A N S D ' H I S T O I R E

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Retrouvez-nous sur Internet

http://www.Ed-Hors-Coliection.tm.fr catalogue, informations, jeux, messagerie Email : horscoll@club-internet.fr

Maquette : Graphie Garage

@ 1997, Les Éditions Hors Collection ISBN : 2-84228-033-4

Numéro d'éditeur : 36

Tous droits réservés, reproduction interdite pour tous pays.

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Hugues Néel

I S R A Ë L

l O O A N S D ' H I S T O I R E

Préface de Marie-Claire Mendès France

Le Pré aux Clercs

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Marie-Claire Mendès France entre deux pionniers des négociations secrètes israélo-palestiniennes : à gauche, l'Israélien Lova Eliav et, à droite, le président Pierre Mendès France, à Jérusalem, le 16 novembre 1977.

@ Mm" Pierre Mendès France.

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PRÉFACE

L

année 1998 verra le cinquantième anniversaire de la proclamation d'indépendance de l'État d'Israël et le centième anniversaire de la tenue du premier congrès sioniste à Bâle sous la présidence de Theodor Herzl. Aux délégués présents dans la cité helvète, le jour- naliste viennois avait, en brandissant un exemplaire de sa brochure, L'État juif, déclaré : « Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve ! » C était l'époque où l'Europe rêvait beaucoup. Nous savons que certains de ses rêves se sont tragiquement terminés et qu'ainsi, le Grand ir a engendré bien des petits matins blêmes. Le rêve de Herzl, aussi généreux fut-il, aurait pu se terminer, lui aussi, en cauchemar. Le nationalisme, qu'il soit juif ou non juif, est souvent, pour ne pas dire toujours, synonyme de fermeture, de chauvinisme, d'exclusion et de refus de l'autre. La célèbre « Question d'Orient », si chère au xixe siècle et dont le conflit israélo-arabe a été l'un des prolongements, l'a montré jusqu'à l'absurde. Israël n'a pas failli à la règle. L'on vit en effet un peuple — du moins ses gouvernements successifs - refuser aux autres, en l'occurrence les Palestiniens, ce qu'il avait voulu pour lui-même : l'indépendance nationale et la possession d'institutions étatiques souveraines.

C est contre cette injustice flagrante que Pierre Mendès France s'était insurgé et avait accepté, le premier, à la demande de Lova Eliav, etre le témoin et le conseiller de contacts directs entre Israéliens et Palestiniens réunis dans notre maison de Montfrin. Issam Sartaoui, qui paya de sa vie son courage, et ses interlocuteurs israéliens tracèrent ainsi la voie qui devait aboutir en 1993 aux accords d'Oslo et à la rencontre historique, à la Maison Blanche, entre Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat. Comme le disait Pierre Mendès France :

« Les deux nations peuvent et doivent vivre là-bas, côte à côte, sans qu'aucune menace l'autre et la mette en danger. C'est la seule solution qui conduira à la paix parce qu'elle leur assurera la dignité et la sécurité auxquelles leurs peuples aspirent. »

Ces lignes n'ont rien perdu de leur actualité, tout au contraire. Car, fruit d'efforts initiés entre autres par Pierre Mendès France, les accords israélo-palestiniens n'ont jamais été, malheureusement, appliqués dans leur totalité. Accords - faut-il le préciser ? - qu'il est nécessaire appliquer totalement. L'actuel Premier ministre d'Israël, Benyamin Netanyahou, par des provocations successives, n'a eu de cesse, au contraire, que d'en limiter la portée ou d'en freiner la mise en œuvre, au point que le processus de paix paraît aujourd'hui bien mal en Point, pour ne pas dire définitivement compromis.

e telle situation profite aux extrémistes des deux camps et contrarie les efforts sincères de celles et ceux pour qui la reconnaissance mutuelle des Israéliens et des Palestiniens pouvait ouvrir une nouvelle ère de paix et de prospérité au Proche-Orient. Des pas très impor- tants en ce sens avaient été faits : établissement de relations diplomatiques et commerciales entre l'État juif et nombre de ses voisins, ouverture des frontières, échanges culturels et intellectuels. Tout cela est aujourd'hui arrêté, à moins que Bill Clinton ne se décide à taper du poing sur la table et à faire entendre raison aux dirigeants israéliens.

Malgré cette conjoncture défavorable, il ne faut pas perdre l'espoir et plus que jamais se cramponner à la vision des prophètes de l'ancien Israël qui s'assignaient comme but la recherche de la justice et de la paix. En cette année qui verra le cinquantième anniversaire de l'État d Israël, il faut souhaiter plus que jamais que se réalise le rêve d'Isaïe, II, 4 : « Une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre et ils n apprendront plus l'art de la guerre. » Et c'est à la lumière de ce texte, dans lequel peuvent se reconnaître croyants et non-croyants, qu'il convient de lire l'histoire des cent dernières années au Proche-Orient, cette histoire dont le livre de Hugues Néel nous fait découvrir les principales étapes et les faits marquants. Cette histoire, dont nous mesurons la grandeur tout autant que la tragédie, doit nous inciter à médi- ter cette phrase-clé de l'historiographie juive et israélienne selon Haïm Yossef Yeroushalmi : « Zakhor ! » (Souviens-toi). Comme le dit la haggadah pascale, il faut se souvenir que « nous fûmes esclaves du pharaon d'Egypte » et à ce titre, toute libération qui se traduirait, indi- rectement, par l'asservissement d'un autre serait contraire à la tradition même du judaïsme. Si l'on a pu dire avec raison des juifs qu'ils sont le « peuple de la mémoire », l'on conviendra qu'en ces temps-ci l'injonction « Zakhor ! » s'applique à la situation géopolitique au Proche-Orient et qu'il convient d'encourager tous ceux qui l'établissent en ayant recours à l'histoire dont on ne peut mépriser les leçons.

Marie-Claire Mendès France Paris, le 2 juillet 1997

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Pourquoi, depuis 1948, Israël a-t-il connu cinquante ans d'espoirs et de larmes en Terre sainte ? Comment, au milieu d'un XXe siècle en pleine

décolonisation, et malgré le refus arabe, un État j u i f a-t-il pu se reconstituer au Proche-Orient deux mille ans après l'antique royaume biblique de David et Salomon ?

Rien n'aurait pu se faire sans la volonté politique de transférer hors d'Europe - et sans recourir à la lutte armée - toute une population victime des

pogroms et de la barbarie nazie.

Les Juifs ont accompli un tour de force inimaginable dans des circonstances dramatiques et exceptionnelles : c'est le seul peuple qui, absent de sa terre

pendant deux millénaires, ait réussi à la retrouver dans l'indépendance. Une aventure qui s'est pourtant réalisée au détriment d'un autre peuple, celui des Palestiniens autochtones qui revendiquent le même sol et qui seront contraints à l'occupation ou à l'exil.

De 1897, date du premier congrès sioniste, à 1947 et le vote de partage de

l'ONU, voici quels ont été les cinquante ans de genèse de ce nouvel État hébreu

né aux forceps en Palestine.

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M Double-page précédente : arrivée de pionniers en Terre promise après la Première Guerre mondiale.

A Theodor Herzl, le père fondateur, mort en 1 904.

c

INQUANTE ANS D'EXISTENCE. Pour imaginer l'État d'Israël, c'est un passé et un présent tourmentés qu'il faut avoir en tête. De la verte Galilée au désert du Néguev, le peuple qui s'est établi ici en une centaine d'années au bord de la Méditerranée est sans doute celui qui dans l'histoire a eu le destin le plus singulier, sinon le plus tragique.

Il y a trente ans, ce jeune État était euphorique après sa retentissante victoire sur les armées arabes. Aujourd'hui, cette nation formée d'hommes et de femmes venus de tous les hori- zons se rend compte qu'elle s'est bâtie sur l'exil d'un autre peuple qui revendiquait la même terre. Les dunes de Tel-Aviv ont disparu sous le béton. Les hauteurs de Jérusalem se sont hérissées de grues. Jamais ce peuple multiple, sur le sol qu'il a conquis, n'a autant été divisé par les tensions.

Le voyageur passionné de comprendre n'oublie pas que l'État juif est né d'une chimère, des hasards de l'histoire contem- poraine et d'une vitale nécessité. Depuis des siècles, les com- munautés juives, persécutées à travers l'Europe, ont vécu d'exil, de sang et de larmes. Depuis que les tribus d'Israël ont dû fuir la Palestine romaine de l'empereur Constantin converti au chris-

tianisme, elles se sont dispersées, repliées sur leurs traditions religieuses, en entretenant un vague espoir : le retour à la Terre promise.

Au xix6 siècle, les cités humaines s'organisent peu à peu en États-nations. Et Dieu perd de son influence en Occident. Pour que le rêve de « l'an prochain à Jérusalem » devienne une revendication politique, il aura fallu, entre autres, qu'un jour- naliste viennois né à Budapest s'en mêle. Il s'appelle Theodor Herzl.

« MORT AUX JUIFS ! »

« Mort aux Juifs ! » crie la foule devant un tribunal, à Paris, en 1894. Entendre une telle expression de haine en France, pays des Droits de l'homme et d'une Révolution qui s'est voulue uni- verselle !... Herzl suit le procès du capitaine Alfred Dreyfus.

Parce que cet officier est juif, l'état-major français l'accuse d'es- pionnage au profit de l'Allemagne.

Ni le capitaine Dreyfus ni l'homme de presse Herzl - qui, chacun à sa façon dans son pays, ont cru à l'assimilation et à l'idéal républicain - n'en croient leurs oreilles. Dreyfus est injustement condamné sur des preuves falsifiées ; il est dégradé dans la cour de l'École militaire, déporté au bagne de Guyane.

L'écrivain Émile Zola déclenchera une campagne de presse en sa faveur et la IIIe République, découvrant que les vrais cou- pables sont de « bons officiers français », réhabilitera un homme brisé. Désormais convaincu que les Juifs, où qu'ils soient dans le monde, ne seront jamais à l'abri du racisme, Herzl, intellectuel converti au nationalisme, se décide à passer à l'action politique.

Pourquoi ne pas s'inspirer des israélites qui ont fondé Hovevei Sion (les Amants de Sion), société créée en Palestine ottomane dans le dessein d'y organiser l'émigration ?

Theodor Herzl réussira dès août 1897 à réunir en Suisse, au casino de Bâle, le Ier Congrès sioniste. Deux cent quatre délé- gués accourus de la Russie tsariste des pogroms, des provinces polonaises catholiques et antisémites, de l'Allemagne de Guillaume II, de toute l'Europe (et même un délégué d'Afrique du Nord) adopteront un programme : « Le sionisme a pour but de créer pour le peuple juif en Palestine un asile garanti par le droit public. »

► Les environs de Jaffa en 1909.

Sur ces dunes, les Juifs bâtiront Tel-Aviv, aujourd'hui la plus grande ville d'Israël.

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Sion, colline de Jérusalem du temps biblique du royaume d'Israël, représente tout un symbole. Certains délégués laïcs ont envisagé un territoire juif autonome en Argentine ; Herzl avait songé à l'Ouganda, alors indu dans le Kenya britannique ; mais la Terre « sainte », malgré le triomphe de l'islam en Orient et l'épopée chrétienne des croisés, porte depuis toujours les espé- rances messianiques du peuple de l'exode et de la diaspora (mot grec signifiant « dispersion »). Choix lourd de sens et de conséquences !

« DANS CINQ ANS PEUT-ÊTRE, DANS CINQUANTE ANS SÛREMENT... » À cette époque, des milliers d'émigrants juifs européens V ont préféré le Nouveau Monde et sont déjà partis pour l'Amérique. Pourtant, à Hébron, à Tibériade, à Safed, à Jérusalem - les quatre cités « saintes » -, de petites commu- nautés consacrées à la conservation des saints rouleaux de la Torah et l'étude des textes sacrés du Talmud n'avaient jamais cessé de maintenir une mémoire. Le premier village juif renaît en 1878 à Petah Tikva. La première colonie agricole s'est établie à Zikhron Yaacov avec l'aide de la banque Rothschild en 1880.

Alors que l'Empire ottoman règne sur sa province arabe de Palestine, la colonie compte environ 24 000 âmes qui accueillent avec joie les pèlerins débarqués au port de Jaffa.

Mais, depuis 1882, des colons, russes en majorité, s'installent en plus grand nombre. Et les voyageurs notent que, subissant

le joug turc, les ouvriers et les bourgeois arabes s'inquiètent aussi de cette importante implantation étrangère déterminée à vivre en vase clos et ne cherchant pas à parler la langue du pays.

En 1901, un Fonds national juif pour l'achat de terres est créé. Les effendis et les gros propriétaires arabes (dont beau- coup résident sur d'autres domaines au Moyen-Orient) vendent au prix fort sans trop se laisser forcer la main. Les Juifs inves- tissent les pentes du mont Carmel. Les colonies s'étendent autour de Petah Tikva, à Richon-le-Zion (Premier-à-Sion).

Nouveau prophète, Herzl s'enthousiasme : « À Bâle, j'ai fondé l'État juif ! » À Istanbul, il négocie avec le sultan Abdülhamid et ses fonctionnaires chargés d'appliquer les mesures adminis- tratives en Palestine. Il fait le siège des gouvernements de Grande-Bretagne, d'Allemagne, de France. Il va demander audience au pape Pie X.

Quand il meurt, épuisé, en 1904, une deuxième aliya, une nouvelle vague d'immigration, « monte » en Terre promise. « Un État dans cinq ans peut-être, dans cinquante ans sûrement, avait dit Herzl, chacun le verra. » C'était écrit ! Abraham, Moïse, David, Salomon sont réactualisés. La loi du retour est en marche. Vers la Palestine.

Quand on parcourt Israël aujourd'hui, il faut se souvenir que la création récente de cet État a été en partie l'aboutisse- ment d'une formidable lutte diplomatique. Pendant la Première Guerre mondiale, Haïm Weizmann, professeur de chimie à Manchester, a repris le flambeau sioniste. La pression sur le gouvernement britannique, alors en guerre au Proche-Orient

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A Décembre 1 9 1 7 : e n t r é e du g é n é r a l Allenby à Jérusalem. La Grande-Bretagne chasse les Turcs d e Palestine.

L'Empire o t t o m a n y a u r a r é g n é q u a t r e siècles.

contre la Turquie, alliée de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, est plus que jamais à l'ordre du jour : le Royaume-Uni ne compte-t-il pas sur l'influence des Juifs américains pour que les États-Unis isolationnistes s'engagent franchement dans le conflit ? D'autant que la révolution bolchévique éclate bientôt en Russie et que ce pays, qui combat jusqu'alors aux côtés de la France et de l'Angleterre, va accepter une paix séparée.

VERS UN « FOYER NATIONAL POUR LE PEUPLE JUIF EN PALESTINE » 1917 : le triomphe de Lénine est une date révolutionnaire pour ses camarades juifs et... pour les sionistes. En novembre, Arthur James Balfour, ministre britannique des Affaires étran- gères, adresse une lettre en forme de déclaration à Lionel Walter Rothschild. Ce membre du Parlement londonien est le fils de Nathan Meyer Rothschild, premier israélite anglais élevé au rang de lord. La nouvelle se répand : la Grande-Bretagne reconnaît officiellement sur un papier du Foreign Office l'établissement d'un « foyer national pour le peuple juif en Palestine » !

L'armée britannique du général Edmund Allenby est alors en train de défaire les Turcs. Elle occupera avant 1918

Jérusalem, dont le maire arabe Salim el-Husseini accueille les représentants des armées alliées. C'est l'éclatement de l'Empire ottoman, après quatre siècles de domination sur la Palestine.

Les Arabes, du Caire jusqu'à Bagdad en passant par Damas et toute la péninsule arabique, et parmi eux l'émir Faysal, com- prennent que l'implantation des juifs d'Europe sur le sol pales- tinien va désormais leur être imposée par une grande puissance coloniale : l'Angleterre, qui, par l'intermédiaire du colonel Thomas Edward Lawrence - surnommé Lawrence d'Arabie - les a incités à se battre contre les Turcs et leur a fait bien des promesses.

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, deux nationa- lismes en voie d'émancipation revendiquent déjà la même terre.

Mais un peuple est là, sur place, et l'autre, depuis des siècles, est dispersé ailleurs... L'un des premiers colons américains, Aaron Aaronsohn, qui a mis sur pied un réseau d'espionnage hébreu contre les Ottomans, en est tout à fait conscient : c'est avec les Arabes qu'il faudra « se libérer » des Turcs, puis des Anglais.

Sous les auspices du colonel Lawrence, Faysal et Weizmann se rencontrent pour la première fois à Akaba, sur la mer Rouge.

On pense à un État libre qui pourrait être binational : le « foyer juif » de la déclaration Balfour ne veut pas dire « État juif ».

Représentant les Arabes à la conférence de la paix de Versailles en 1919, Faysal assure le mouvement sioniste de la

« sympathie la plus profonde de son peuple ». À l'époque, le monde arabe peut facilement admettre la notion de « foyer juif » au sens religieux, comme autrefois dans le royaume de Grenade.

En Palestine, pour environ 600 000 musulmans, les Juifs, au même nombre que les Arabes chrétiens, ne sont alors que 60 000 âmes.

En 1988, lorsqu'on sillonnait la Cisjordanie arabe en pleine

« révolte des pierres », c'est-à-dire lorsque éclatait l'émeute de tout un peuple contre l'armée d'Israël occupante, à Hébron, à Naplouse, à Ramallah, on ne manquait pas de regretter le début de dialogue de cette époque-là. Dans le bassin méditerranéen, les Arabes musulmans et chrétiens n'ont-ils pas été jusqu'alors plus tolérants que les Européens envers les Juifs ?

Mais, sur les rives du Jourdain comme ailleurs, l'Angleterre impériale a divisé pour régner. La France, voulant aussi sa part de l'Empire ottoman moribond, a obtenu à Genève de la Société des Nations d'administrer la Syrie et le Liban, où elle entendait

« protéger les chrétiens ». Le général Gouraud chasse Faysal de Damas et l'Angleterre l'installe pour le contrôler sur un trône

► Août 1936 : les soldats britanniques font face à la première grande révolte palestinienne.

Les Arabes demandent l'arrêt de l'immigration juive.

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plus lointain, à Bagdad. Les deux grandes puissances coloniales, liées depuis 1916 par un accord secret négocié par les diplo- mates Mark Sykes et Georges Picot, exerceront leur mandat à l'est de la Méditerranée, près du canal de Suez. Le rêve arabe d'un royaume des Mille et Une Nuits en Palestine et en Syrie s'écroule.

L'Irak ne pourra se proclamer indépendant qu'en 1932.

WEIZMANN CONTRE JABOTINSKY : LES PRÉMICES D'UNE DIVISION

De nos jours, on se rappelle vite, quand on voit ses jeunes soldats fébriles, fusil-mitrailleur Galil en bandoulière, talkie- walkie à l'oreille, qu'Israël n'a pu naître que par la force des armes. La venue au pouvoir d'Adolf Hitler, nommé chancelier d'Allemagne en 1933 après sa victoire électorale, a provoqué un nouvel afflux d'immigrants en Palestine. L'auteur de Mein A^mp/hurle sa haine des Juifs.

Cette année-là, les tensions au sein du mouvement sioniste s'exacerbent à la suite de l'assassinat mystérieux sur la plage de Tel-Aviv du leader politique Haïm Arlosoroff. Les rivalités éclatent entre modérés et activistes. Plus dur que le cosmopo- lite Weizmann, qui, afin de réunir des fonds, crée une Agence

juive élargie à une diaspora méfiante envers le sionisme, le diri- geant russe Vladimir Zeev Jabotinsky réclame l'arrivée de

« grandes masses colonisatrices » en Palestine. Cette terre doit devenir une colonie de peuplement comme l'Algérie et l'Afrique du Sud.

Weizmann est un libéral lié aux Rothschild qui veut asseoir le foyer juif dans le giron de la superbe Albion. Jabotinsky, créa- teur de la Légion juive en 1918, fondateur en 1923 des sections fascisantes du Bétar, est un activiste en uniforme influencé comme d'autres par l'exemple de Mussolini : il veut se tailler un territoire juif sur les deux rives du Jourdain. Lui aussi sait que la Palestine n'est pas un désert, et que les Arabes y vivent.

N'a-t-il pas écrit : « A-t-on jamais vu un peuple donnant son ter- ritoire de sa propre volonté ? » C'est le premier sioniste à avoir pensé à créer une armée : il faudra, quoi qu'il en coûte, déloger les Arabes.

1 9 3 6 : L'INSURRECTION PALESTINIENNE

Tel-Aviv, banlieue de Jaffa surgie des sables, et Haïfa, grande cité portuaire, accueillent de plus en plus d'immigrants. Les agents sionistes leur avaient parlé d'un désert : ils découvrent

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