• Aucun résultat trouvé

Article p.224 du Vol.9 n°4 (2015)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Article p.224 du Vol.9 n°4 (2015)"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

DOSSIER THÉMATIQUE /THEMATIC FILE

Immunothérapie et tube digestif Conclusion

X. Treton

© Lavoisier SAS 2015

A la lecture de ce dossier thématique on aura mesuré les énor- mes progrès réalisés en une dizaine d’années, dans le domaine de l’immunologie appliquée aux pathologies d’organes.

Ces progrès sont légèrement plus avancés en cancérologie que dans le domaine des MICI, pour l’instant. La caractéri- sation de l’infiltrat immunitaire et inflammatoire au contact des cellules tumorales, son évolution et son caractère prédic- tif, a changé la façon de percevoir le cancer colorectal. Grâce aux données de ce profil immunitaire, en le couplant au phé- notype MSI/MSS, les patients pourront certainement très bientôt, recevoir un traitement personnalisé encore plus effi- cace. Même si elles ne sont pas encore validées, les thérapies immunologiques, basées sur une vaccination tumorale et/ou un transfert adoptif de cellules immunes autologues, vien- dront certainement bientôt enrichir l’arsenal thérapeutique.

Dans les MICI, probablement en raison de moyens de recherche plus limités, mais aussi de par leur facteurs physio- pathologiques plus variés et inhomogènes, les avancées sont moindres. Cependant, la révolution thérapeutique connue lors de l’introduction des anti-TNF, dans la fin des années 1990, qui a été possible grâce à l’immunologie, n’a pas connu d’égal depuis. Ceci, en dépit d’une recherche acharnée, pour déve- lopper des biothérapies ciblant d’autres cytokines ou molécu- les régulatrices du système immunitaire.

Dans les MICI, il existe une discordance importante entre les observations « immunologiques » impliquées dans la physiopathologie et le fait de cibler spécifiquement ces voies, dans un but thérapeutique. Par exemple, si l’IL-17 est clairement impliquée dans les processus inflammatoires chroniques, les anticorps anti-IL-17 ont plutôt aggravé la maladie de Crohn des patients inclus dans les essais et favo- risé les infections (majoritairement fungiques). Il n’existe à ce jour, à l’inverse de l’oncologie, aucun biomarqueur effi- cace dans les MICI permettant de définir le profil évolutif de

la maladie, ou de prédire la réponse aux traitements. Par ail- leurs, les essais basés sur une thérapie cellulaire sont plus limités.

Un essai de phase III évalue actuellement l’efficacité de lymphocytes T régulateurs autologues, stimulés ex vivo par l’ovalbumine, dans la maladie de Crohn. D’autre part, plu- sieurs essais modestes, ont fourni des résultats encourageants, dans le traitement des fistules ano-périnéales crohniennes, par injection locale de cellules souches adipeuses autologues ou issues d’un donneur. Ces deux pistes nécessitent une confir- mation, avant d’envisager leur développement.

Enfin, dans les formes sévères de maladie de Crohn, la greffe de moelle osseuse, a permis l’obtention de réponses prolongées, au prix d’une mortalité/morbidité difficilement acceptable. Cependant, il est important de regarder les pro- grès réalisés dans les deux disciplines de façon transversale.

L’exemple de la voie CTLA-4 est illustratif. Lorsque l’on utilise un anticorps neutralisant, comme l’ipilimumab, dans le mélanome, on bloque l’inhibition de la co-stimulation lymphocytaire. On réactive ainsi des lymphocytes T cytoto- xiques, afin de détruire les cellules tumorales. Ce faisant, on induit des colites sévères expérimentales, identifiant ainsi cette voie CTLA-4, comme majeure dans les MICI. En revanche, l’abatacept, molécule de fusion CTLA-4, qui bloque la co-stimulation lymphocytaire, et améliore la colite de plusieurs modèles murins, est inefficace dans les MICI, voire aggrave la RCH.

De quoi rester humble face à la complexité et la plasticité du système immunitaire, surtout lorsque l’on cherche à le moduler.

Les résultats des interventions thérapeutiques sont parfois inattendus, ou contre-intuitifs, mais restent une source majeure de progrès pour les années à venir.

X. Treton (*)

Pôle des maladies de l’appareil digestif, CHU Beaujon, 92000 Clichy

e-mail : xtreton@gmail.com Colon Rectum (2015) 9:224 DOI 10.1007/s11725-015-0611-5

Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-cer.revuesonline.com

Références

Documents relatifs

Que faire d ’ autre que reprendre les mots utilisés pour décrire la qualité dans notre domaine de la périnatalogie : continuité bien sûr dans la philosophie de la revue et

Le Professeur Jean Pierre Delagoutte a été membre de la Société Française de Médecine et Chirurgie du Pied (SFMCP), depuis 1974.. Il en a assuré la Présidence de 1980

Après avoir passé un CES de sérologie, il débutait sa carrière hospitalo- universitaire comme moniteur de bactériologie puis comme attaché de Faculté et comme chef de

Et voici le dernier éditorial de l ’ année 2015 pour notre revue chérie qui a traversé vaillamment cette année 2015 avec une équipe rédactionnelle toujours active, mais qui

Depuis plus de 10 ans des anticorps monoclonaux dirigés contre certains facteurs de croissance (EGFR, VEGF) ont permis une avancée majeure dans le traitement des patients atteints

Randomized Clinical Trial of Transcutaneous Electrical Posterior Tibial Nerve Stimulation versus Lateral Internal Sphincterotomy for Treatment of Chronic Anal Fissure Youssef

Parallèlement au déploiement de ce nouveau dispositif, l ’ action en cours permettra aussi de mieux faire reconnaître le risque élevé et très élevé de cancer colorectal par

Pour autant, instaurer un dialogue est enrichissant pour tous les médecins et chirurgiens qui s ’ intéressent à la coloproctologie : il permet d ’ abord aux médecins adultes