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Etude documentaire de statues-menhirs du département du Tarn en vue de mesures de protection et de conservation

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Archéologie en Languedoc,n"22,1998

Etude documentaire de statues-menhirs du département du Tarn en vue de mesures de

protection et de conservation

par Marc JA RRY *

Résumé:Lesproblèmesdeprotectionctde conservation de lastatuairemégalithique sontrégulièrementévoqués.Si quelquesraresmonumentsbénéficientd'unenvironnementassez favorable,la grande majoritéestlivrée àdesagressions auxconséquencesirréversibles.Les causes decesdégradations sont multiples, lesfacteursnaturels étant lespremiersres- ponsables.Lesstatues-menhirsdugroupe rouergat sont malheureusementconservées,pour laplupart,dansdesconditions précaires. Cesmonuments.le plussouventexposésenplein air,souffrentdes agressio nsd'un milieunaturelrude:hivers rigoureux.amplitudes thermiques importanteselfortehygrométrie.Acesdétériorations«naturelles» (desquamations, désagrégat ions granulaires,proliférationsdemousses etdelichens) s'ajoutentdesdégradationsd' origineanthropique.Si le purvandalismeestrare.l'ignorance estsouvent lacausedemutilations inadmissiblespources précieux: vestiges (rayures.chocs,impacts.gravures.raclages, «nettoyages».surlignage des figurations à lacraie,scellement dansdu béton...). IIestdonc nécessaire d'assurer une protectionphysiqueet juridiqueefficace,adap téeàlasituationparticulière de chaque monumentmenacé.

LaConservationRégionale desMonumentsHistoriques,..urpropositiondu ServiceRégionalde l'Archéologie,a en conséquence commandédesopérationsderele véseld' étudesde certaines monuments , le.splusmenacés oulesplus carac- téristiques.Notre interventionse proposed'exposerlamethode ellesrésultatsdeces opérations.lis'agit d'unbilan..sani- taire»complet:relevésgraphiquesmultiples ct détaillés, couverture photographique.étudetechnologiqueetpétrogra- phique.analysedescriptive.

Cettebased'information.qui en ellemême constitueunesauvegarde desdonnées scientifiq ues, doitparailleurs servir d'argumentaire àla pré..cntation de dossiersdeprotectionautitredesMonumentsHistoriques.

Abstract :Protectionand preservation problems ofthe megalithicsratuaryareregularlymentioned.lfa fe...monu- mentsprofitfrom a ratherfavourable environrnent. mastofthem are damagcd withirreversible consequences.Thecauses of rhesedeteriorationsaremultiple,thenaturaleleme nts bcingthemain factors.Themcgalithic statuariessbclonging10the Rouergatgroupare.for themostpart.unfortunat elyin precarious conditions of preservation .Tbesemonuments,most of them cxposedtotheopen air.aredamagedbyaharsh naturalcnvironment:harshwintcrs.important thermie amplitudes and ahighhygrometry,Tothèse«natural»deteriorations(desquamations. granular weatherings, prolife rationsof masses andlichens)areaddedanthropicdamages.Ifthe sbeervandalis m remainsrare,theignoranceisvery often the cause of unacceptablc mutilationstcthcsepreciousvestiges (scores,shocks impacts.carvings,scrapings.chalk-highlighting ofthe figures, concrere embedding...).Itisthereforeneces saryto providean efficient pbysical and legalprotection.finedtothe specifiesituation ofeachthreatenedmonument.

Onthe Servic eRégional deI'Archéolog le'srecommandation,theConservationRégionaledesMonumentsHistoriques bas consequer ulyorderedsurveyandstudy processes on themostthreatenedandtheroost typicalmonuments.Ourinter- ventionintends to explain themethod andthercsultsofthèseprocesses.ftis acomplete «check-up» of numerous and detailcdgraphiesurveys, photographiecoverage.technologicalandpetrographicalsludy,descriptive unalysis.

This basic information. whichrepresemsinitselfa safeguard ofthescientific dale,mustbestdes,heuscdasargumen- tationwhenprescntingthefiles for protectiontotheHistoriealMonuments.

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INTRODUCTION

En complément de travaux tels que ceux de J.

Lautier,A. D'A nna ou plus récemm entceuxde G.

Rodriguez et J.-P. Serres, le Service Régional de

l'Archéologie de Midi-Pyrénéesaentrepris,depuis 1992, unesérie d'interventions surla statuaire mé- galithique du groupe rouergat. Dans le cadre de l'élaborationdelacarte archéologiquedela France, un inventaire complet des monuments ramais a

*LaboratoiredePréhistoire -UMR5608,MaisondclaRecherche - Université deToulou se-le-Mirail-31058 Toulouse Cedex5.

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Archéologieen Languedoc,n"22,1998

d'abord été entrepris parCharles Cambe(C,Cambe, 1993).La mêmeopération apu être menée l'année suivante pour l'Aveyron (C.Cambe et

e.

Servelle , 1994). Ce recensement général, complété par une étude documentaire (C, Ser veIle ct G. ServeIle, 1994a et 1994b),a aboutià unemise à jourd'unfi- chier dedonnées sur l'ensemble de lastatuaire im- plantéeenMid i-Pyrénées(enquêtessur lescircons- tances de découvertes, positionnement précis des monuments, rassemblement d'un fonds bibliogra- phique complct...).

Cestravau x ontpermisde constaterqueces ves- tiges,plusfragilesqu'onnelepense,subissent quel- quefois de nombreuses dégrad ations. Ces monu- ments,leplus souve ntexposésenpleinair,souffrent desagressionsd'un milieu naturel rude: hivers ri- goureux,amp litudesthermiquesimportant esetforte hygrom étrie. A ces détériorations naturelles (des- quamations, désagrégations granulaires, proliféra- tions de mousses ct de lichen s) viennent s'ajouter des dégradations d'origine anthropique. Si le pur vandalisme estrare,l'ignoranceestsouventlacause de mutilations dommageables, voire inadmi ssibles (rayures, chocs, impacts, gravures, raclages, «net- toyages»,surlignage desfigurationsàlacraie, scel- lementdans du béton...). Il est donc indispensab le d' envisager une protection physique ct juridique adap tée à la situation de chaque monument. La Conser vati on Région ale des Monuments Histo- riques, sous l'égide de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, en collaboration avec le Ser- vice Régional de l'Archéologie, ont. en co nsé- quence,engagédes opérationsderelevésetd'études de monumentsmenacésoucaractéristiques(V.Tas- tet et

e.

ServeIle, 1994 ; M. Jarry et

e.

Servelle, 1995 ). Cesinterventionsrépondaientà deuxobjec- tifs: dresserun«bilansanitaire» etcompléter lecor- pus d'observations et de relevés graphiques. La constitution de tels docume nts, qui eneux-mêmes forme nt une sauvegarde des données, doit servir d'argumentaireà la présentationde dossiersdepro- tection au titre des Monuments Historiques. A ce jour,l'étudedesept monuments estachevée (La Bo- riede BlavyàEscrou x,Grani sse etlaPierrePlantée à Lacaune, Rieuvel ]] à Moulin-Mage, le Col des Saints et Malvielle à Murat-sur-Vebre, et enfin la statue-menhirde BonEspoirà Viane,conservée au Travet).

Nous nous proposonsd'exposer ici lesrésultats obtenus pour lestro isderniersmonument s étudiés : la Pierre Plantée, le Col des Saints et Bon Espoir.

Ces statues-menhirs sontdansdes situationstrèsdi- verses,donc exemplaires .Lesdifférencesdestatuts juridiques, de types de propriétés, d'environne- ments et de matièr es pre mières permettent en

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quelque sorte d'effectu erdes états deslieux compa- ratifs.

i\ŒTH ODE

La base documentaire réunie par

e.

et G. Ser- velle a permis de reconstituer l'histoire des monu- ments depuis leur invention jusqu'à nous. Cet in- ventaire bibliograph iq ue a laissé percevoir les lacunes des relevé s graphiques antérieurs. La ca- rencedan slalittératurederelevésfiablesnousa in- citésauxplus grands soinsquantà l'élaborationde ceux-ci.Jusqu 'à présent, du moins pour les monu- mentsconcernés, les illustratio ns disponibles (hors couverture photographique) n'étaient souvent que desimples croq uis.

Pour les prises de relevés sur le terrain, nous avo ns abandonné la technique du film plastique (problèmesdeprise auvent,déformations etfragi- lité du film, distorsions imputables aux réductions ultérieures d'un rele vé grandeur nature). Nous avons opté pour la solution de relevés au 1/5 ou Ili apar repo rt d'unquadrillage régulierde 5ou 10 cm.Latopographie,lesdégradations etlesdiverses obser vatio ns peu vent ainsi être effectuées à une échelleraisonnable.Lestra vauxdemise aunetsont réalisésà partir desrelevés avec vérificationde cer- tainsdétailssur photographies (effetsde roche,vo- lumes...). Un ultime contrôle de la mise au net est effectué sur le terrain, pour accentuer ou atténuer les contrastes.

Cesdessinsdoivent mettreenvaleurcertainsélé- ments sanspourautant les exagérer.Ils se veulentle plus «objectifs» possible sur la réalité des figura- tions,mais ilspermettentausside proposeruneana- lysequen' autorisepastoujours laphotographie.En effet,les surfacesd'unmonumentnesontpasparfai- tement planes, l' éclairage desdifférentes zones est donc inégal. Ilest difficile de réduire ces contrastes avec une photographie, alors que l'oeil permet de synthétiser l'éclairage. Le traitement informatique d'images numérisées permettra, dans l'avenir. de compléter avantageusementlesrelevésmanuels.

Les données morphométr iques, les sections, les relevésdétaillésdesdégradations, la nature litholo- gique des statues-menhirs (travaux

e.

Ser velle) et les essais de lecture technologique de la mise en form edesdalles complètent la basededonnéesre- lativeàcesmonuments.

Nous ne présenteronspas ici ledossiercomplet de chaque statue-menhir. Nous exposerons ce qui concerne laconservationde smonuments, lanature lithologique des dalles, les observations technolo- giq uesetéventuellementdeséléments inédits.

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Archéologie en Languedoc, n'' 22, 1998

RESULTATS

La Pierre Pla ntée (Lacaune, Tarn)

Hauteu rtotale (d'après littérature):450 cm. Hauteur horssol:344 cm.

Largeur maxi male (entre la ceinture et l'objet) : 184 cm.

Epaisseurmaximale(entrelaceinture etl'obj et): 67cm.

Poidsesti mé : 9300 kg.

Observations généra les

Cemégalitheest implanté àenviron 3kilomètres à l'e st deLacaune,entre la Métairiede Barthes etla ferme de Basse-Vergne, non loin du «Tro u de l'Avent». 11 est dressé ,en plein cham p, à une cin- quantai ne de mètresde laroutedépartementale .Son accès estfacile et le s visite ursnombreux.

La Pierre Plantée est une propriété privée ,mais c'est aussi la seule statue-menhir classée parmi les Monuments Historiques. Nos recherches aux Ar- chive s Départeme ntales d'Albi no us ont permis de

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Fig.1- LaPierrePlantée(Lacaune.81),granite.face princi- pale(sud).

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compléter l'histoi re du monument tout au long du XIXesiècle .Nousprésentonsdoncunhistoriqueré- visé grâce à ces inform ati ons.complétant ainsi les donnéesdéjàdispo nib lesdanslalittérature .

Vers 1821, la Pierre Plantée sc dresse encore au mêm eemplaceme ntsansdoutedepuisla préhistoire. Cependant, un officier du Génie fait opérer des fouille s infructueuses à son pied. La statue-menhir se trouve ébranlée et s'incline dang ereu sem ent (lettre deM.Mozimanau Ministre de l'Intérieur,25 octobre 1825 ). Toujours d'après cc courr ier, en 1822, ct non en 18 17 (H. Crozes, 1865, p.61 ; J.

Lautier,1981,p. 55 ), des laboursmettent au jourune seconde statue-menhirtrès semblable (375 x 170 x 40 cm) : d l ya trois ans qu' un propriéta ire la bo u- ranlt] cinq uante pas, à l'est-sud-est de celte pierre, en découvrit une autre de même espèce, forme, et dimen sion : seulement elle estun peuplus mince ».

Cc monument,la statue-menhirduTroude l'Avent, est aujourd'hui détruit.

En 1825, la Pierre Plantéeest toujours en place (<<à 200 mètres ausud de la route»,il s' agit de l'an- cien che min), maiselle menacede tomber. M.Mo- zima n propose,à l'occasionde travauxde réfection

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Fig.2- LaPierre Plantée(Lacaune. 81),granite,face secon- daire (nord).

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dela route,de fairedéplacerlesdeuxmonuments.

En 1826, la Préfecture duTarn donne son aval pour «consolider deux pierres-levées». Insistance est faite pour ne pas déplacer les monuments. La suite de cetteaffaireest inconnu e.

En 1862,il estnotédansleBulletindela Société LittéraireetScientifique deCastres(pp. 144-145) :

«cette pierreétait encore parfaitement droite, il ya quelq ues années, mais des travaux exécutés à sa base en ont détruit l'équ ilibre,Elle est aujourd' hui trèsinclinée.»

En 1865, elle est signalée renversée (H. Crozes, 1865).

En 1881et 1882, M. Rouanet entame des dé- marches pourson redr essement.NI. Jo libo is,secré- taire de la Société des Sciences, Ans et Belles Lettresdu Tarn,poursuit lesrequêtesauprèsdu mi- nistère.Un bornage estetfectuépar leJugedePaix de Lacaune, indiquant la position alors mitoyenne dumonument.

Le 17septembre 1883,laPierrePlantéeestclas- séeparmi lesMonum ents Historiqu es.

Fin 1883/début 1884,lastatue-menhirestredres- sée sous l'égidedela CommissionArchéologiquedu Tarn. Lesnombreusestractations etla faiblesomme engagée pour les travaux laissent penser qu' elle est simplement redressée,sansdéplacement.

L'Abbé Hermet l'identifi ecommestatue-menhir en 1898(E Hermet, 1898).

Lithologie

Lesubstratum du lieud'implantation delaPierre Plantée n' est pas granitique. Les affleureme nts de gran ite les plus proches se trouvent au sud de la failledesMontsde Lacaune. Cette frac ture, impor- tanteà l'échellerégionale, sépare la zone axiale de la MontagneNoiredesséries carnbro-ordoviciennes desMontsdeLacaune. Troiskilomètresenviron sé- parent la Pierre Plantée des premiers affleurem ents granitiques. Au cours du Pléistocène, en domaine mo rphoclimat iqu c péri glaciaire les blocs el les dallesgranitiq uesdu Montalet ontétéentraînésvers lebasdes versants desreliefs granitiques exposés au

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I 50cm

Fig. 3- LaPierrePlantée (Lacaune.81).sections et relevédesfigurations(l'i ntensitédesgrisés correspondaudcgréd'interprétation).

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Archéolog ie en Languedoc,n?22,1998

nord.Lespopulationspréhistoriquesquiont façonné et dressé lesstatues-menhirs ont pu puiser dans ce stocknaturel.

A l'échellede l'affleurementou deladalle, c'est une roche homogène trè s claire. Le grainestrelati- vement gros. La particularité de cette roche est la présence de grands micasblancsd'envergure milli- métrique.Cespaillettes sontgénéralement disposées parallèlement lesunesauxautres,et de surcroît pa- rallèles aux faces principales de la dalle travaillée.

Cette obse rvationestàmettreenrapportaveclatex- ture particulière et la composition minéralogique que présente le granite du Montalet le long de la faille cles Montsde Lacaune.

Tech nologie

La surface du monument est trèsusée.Lesalté-

rations ont «lissé» ladalle de sorte qu'il est même difficiledelirelesgravures.Cependant,certains élé- mentspe uve ntêtreavancés .

Ilest probable que l'épaisseur dela dalle origi- nellen'aitpas été diminuée.Nouspouvonssupposer un aplanissement des aspérités des deux grandes faces, mais aucun stigmate n'a survécu. La face principale est plus plate (cf. figure 3), a-t-elle été plusspécialementbouchardée oua-t-elle été choisie pour cette qualité ?

Lesdeux côtésdela dalle portentlestracestrèsté- nuesd'enlèvementsplusoumoinsgrandsqui peuvent être interprétés comme des stigmates résultant de l'équarrissage. Il nous semble par contre impossible de déterminer l'originedescieux encoches situéesde partet d' autredela faceprincipale,àenviron20 cm audessusde laceinture. Sont-ellesduesau différentes manoeuvresderedressementausiècledernier?

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Fig. 4- La PierrePlantée (Lacaune,81),relevésdesdégradations.Entraméserré :desquamations;entramélâche etcrurccroisc : usureset polissagesprovoquésparles animaux ;entireté :brossages;en noir: chocs etimpacts:enpointillésclairsoufoncés:li- chensgris011ve rts

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La techniqueutiliséepour laréalisation desfigu- rationsest la gravure. Sur la ceinture, ilest encore possible de lire la section de certains sillons : en augeàbords serni-ubrupts. L'intérieurdela bouclea été abaissé presque totalement.L'intérieurde l'«ob- jet»estenfaitune cupule assezprofo nde.Cesdeux

motifs scdégagentdonc légèrementen basrelief.

Les figurations(fig. I, 2 et 3)

Les éléments anciennement décrits sont : «l'an- neau de l'«objet», la ceinturesans décor ni boucle, lesjambesdisjointes sans pieds»(A. D'Anna. 1977, p. 64). Récemment.J.-P.Serres acomplété le des- criptif : traces de bras, baudrier, boucle, «objet»

complet (J.-P.Serres, 1997, p.206),letoutconcen- trésurla faceprincipa le.Nosobservations nousont permisderepérerdenouveaux éléments.

Il est possible de suivre laceinture sur les deux profilset depart ctd' autredu dos.

Laceinture,forméededeux sillonsparallèles,est ornéed'unebouclerectangulaire évidée .Alafaveur d'unéclairagerasant nocturne, nousavonspuiden- til'ier deschev ronsàdroitede la boucl e.Cesdécors sont très usés, des reliefs irréguliers perm ettent de suspecter une extension de ces chevronsjusqu'à la boucl e,et mêmeà gauchede celle-ci.

Lapartiesupérieurede la faceprincipaleesten- vahie d'épais lichens. Une partie légèrement en creux occupe cependant l'espace généralement ré-

Fig. 5- Statue-menhi rde Bon Espoir(Viane.XI). grés pcr- ruienrouge,faceprinci pale.

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servé au visage.Cette dernière remarque reste très hypothétiqu e.

Bilall de conservation (figA)

:-Iotonsd'abord quelafaceprincipale estdéchaus- séede40cm par rapportàl'arrièredu mégalithe.

La désagrégationgranulaire dugraniteest surtout observable surlesommet dumonument.Celtepartieest effectivement relativement friable. Les conséquences sont l'altération des surfaces à moyen termeet l'élar- gissementdefissureslelongdesplansdeschistosités.

Desdesquamations plus ou moins récentes sont observablessurtoutelaface principale. Ces enlève- ments de matière semblent relativement fréquents, mêmesi lelichen lesmasquevite.Cedernier, effec- tivement, recou vre la presque totalité de la surface dumonument.

Leschocset impacts sont assez nombreux, sans être profonds.Cette statue-menhir souffre de sa si- tuation au milieu d'un champ sans protection. Les enginsagricolessontobligésdela contourneret pas- sent donctrèsprès.En période dejachère,desche- vauxet bovins sont parquésdansle cha mp.Ilsutili- scnr la Pierre Plantée pour gratter leurs flancs.

L'usurepeutallerjusqu'au polissagedesangles.

Notonsenfinparmi lesdégrada tio ns.le brossage desfigurationspar lesvisiteurs.Lemonumentaurait dailleurs subi en diverses occasions des «net- toyages»deliruégralitédesa surface.

Fig .6- Statue-menhir de Bon Espoir(Viane,SI), grésper- mienrouge. face secondaire.

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Statue-menh ir deBon Espoir (Via ne, Tarn)

Hauteur totale :93,3cm.

Largeur maxim ale (au niveau de la ceinture ) 76,6 cm.

Epaisseurmaximale : 14,6 cm.

Poidsestimé :225 kg.

man ipuléc. Enfin, d'après notre enquête auprès du propriétaire, celieu destockagesemble provisoireet l'avenir de ce monument reste incerta in.

L' association pour la protect ion du patrimoine mégalithiq ue du Haut- Languedoc a par ailleurs fait effectuerun moulagedecette statue-menhir.

Lithologie Observationsgénérales

Elleestmiseau jouraucoursdelaboursen 1954, à 100 mètres au S.S.E.dc la ferme de Bon Espoir (co mmunedeViane )où elle serastockéeàpartir de 1979.Cen'estqu'en 1980que soncaractère anthro- pomorphe est identi fiépar M.Maraval.Celtestatue- menhirestconservéedepuis 1991au Travet;elleest unepropriétéprivée.Jusqu 'au débutdenotreétude, le monumentétai tdéposécontre unmurextérieur de la terme, à l'aplo mb d'une gouttière et à pro ximité de l'entrée d'une étable. La base repo sait directe- ment sur le sol. Lemonument a ainsi subi pendant plus de trois ans des dégradations inte nses aux- quellesilfaut ajoutercellescauséespardesman ipu- lationspar ou pour les visiteurs.

Depu is notre intervent ion et en collaboration avec le propriétaire, la sta tue-menhirest entreposée dans un hangar agricole, à plat sur une palette. Si celle condition est nettement plus conforta ble, le lieusert toujoursaustockage defoin oude machines agricoles. De plus, la dalle cst toujours rudement

Cettestatue-me nhir aété découverte prèsdelali- mite septentrionale des écailles des Monts de La- caune. Le substratum estconstitué par des terrains cambro-ordov iciens indifférenciés essen tiellement schisto-gréseux.

Cemégalithe a étéfabriqu édansungrèsperm ien fougeà graingrossier. Les conglomérats et grès du bassin perm iendeSaint-Affriqu elesplusprochesde lafer mede Bon Espoir sontà une distanced'envi- roncinq kilo mè tresau nord-est.

Tech nologie

11 est probable que la dalle originelle ait été équarrie pargrandsenlèvementslatéraux.Desnéga- tifs sontencore visibles surcertainsbords. L'amin- cisse me nt desfacesadû, enpartieau moins, être fait par l'enlèvem en t d' écailles par percuss io n sur la tranche.Un dc ces négatifs reste lisible sur la face princip ale. 11 est attesté par la continua tion d'un sillon du bandeaude laceintureau fond de l'écaille.

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Fig. 7 - Statue-menhirdeBonEspoir(Viane, 81), relevésdesfigurations ;l'intensité des grisés correspondau degréd"interpréta- tion.les zones enpointillésirréguliersindi que ntledéc rochagedes sillons.

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Les indice s de finition sont malheureusement illi- sibles, tout justepo uvon s-nou s supposerunerégul a- risation de la surface par piquetage, d' autant que cetterocheest très tendre.

Le contour dissymétrique de cette statue-menhir n'est sans do ute pas une marque de maladresse . Nous pen sonsque cet éléme nt est volontaire ou du moins qu'il s'agit d'une adaptatio n du suje t à la morphologi e originelle de la dall e. Nous ne nous avancerons pas sur la série d'enlè vements visibl es sur uncôté,leur eontemporanéité avec la figurat ion n' est pascertaine. Parco nIre,l'observation de la fi- nition des contours du dosCllesretours de lacein- ture ct des épaules sur les profils permettent de cons idérer la silhouette actuelle du mo nument comme quasiment celle d' origine. La situation des deu x encochesdéga ge ant la tête plaident en faveur d'un e asymétrie recherchée, conférant à la statue-

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Fig.H- Statue-menhir deBon Espoir(Viane.81),sections.

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menhir une allure moinsrigide qu' à J'accoutu mée.

Laba se du mégalithe,quant à elle,peut trèsbien avoireuceueapparencedèsJ'origine.Ils'ag itd'une cassure brute. La possibilité d'une statue-menhir simpleme nt posée est tout àfait imagin able.

Les techniques util isées pourles figurations res- tent aisément ide ntifiables. Dans tous les cas un sillon détoure le motif. Pour faire se détacherunsu- jeten bas-relie f,la lèvre externe du sillonestabais- sée,sans doutepar piquetage.Sideuxmotifs sontas- sez près, une zone de dépressionest créée, plus ou moins bombée suiva nt la finition, co m me par exemple surlafaceprincip alele s zones entre lacein- ture,lespendeloques ,lesbras ct la tête.Sur lesrele- vésdes figura tio ns (fig ure 7), no usavons sym bo lisé ceszonespar unpointillé irrég ulier plus oumoinsin- tense enfonctio n dudegréde décrochage du sillon.

Lesfigurations (fig.5, 6et 7)

Face principale

Les motifs ancie nne ment reconnus sont ; les se ins,en position asym étrique, un collierà 5 rangs, deux pendel oqu es bien prononcées, le nez. les bra s et avant -bras sansmainsdétaillées, la ceinture sans décor(J.Cloues, 1981,p.566-56 7) .

Nousremarquerons en premierlieuquele nez est très hypothétiq ue et que les seins ne sont pas très probants. Ces derniers seraient alo rs placés sur la tête et de plus ce so nt des cupules, motifs peu convaincants pour ce type de symbole .Sur lescinq rangs du collier, nous n' en avons com pté que 4, le petitsillo nsupérieur, dansJ'état de conservatio ndu monument, ne peut être raisonnablem ent interprété comme délimitant un rang supérieur.

Le brasdroit est dotéd'un coude.avec un avant- bras très large . L'autre bras est plus gracile, sans coude bien marqué,avec un resserrem entdéga gea nt unemainsur laquelle ilnous semble possible de dis- tinguerdesdoi gts.

Lesjambesjointes, représentées sur le rele véde s figura tio ns,re stenttrèshypothétiques.

Face secondaire

Anciennement reconnus: «lachev elure, ramen ée en chig no n vers le milieu du dos,avant de s'étale r jusqu'à la ceinture ; celle dernière csr bie nvis ible et en partie ornée de chevrons. Sous la ceinture se voient 4 plis de vêtem ent. Les cross es des épaules sontapparentes »(op. cit.) .

Nous n'avonspasretrou vé lesplisdevêtements.

Pour la chevelure, nous parlerons plutôt d'une natte .d'un noeud et d'une houppe .Il ne peut s'agir ni d'une queu e-de-cheval, ni d'un chignon. Par

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Bilan de conservation

Hauteur totale(d'aprèslittérature): 245 cm. Hauteurhorssol: 178cm.

Largeur maximale (au niveau de la ceinture) 108cm .

Epaisseur maximale (au niveau de la ceinture) : 45cm.

Poidsestimé:2200 kg.

Observations générales

pôt dans de s conditions déplorable s. La dalle est donc très sa le (terre , moisis sure , mousse s, li- che ns ...). Aux divers tran sports et manipulations, nous pouvons imputer de nouveaux stigmates de chocs,maisaussideszonesde raclages et d'écrase- ment obser vablesà la périphériedela dallc.Cesdé- gradation ssont très graves et lastatue-menhir conti- nue àsub ir cesrudesmanipulations.

Nous resterons circonspects sur l'origin edu«po- lissage »de certaineszones.

Lemonumenta subiil y a peu d'annéesune très gravemutilation. Il a été lacéréavec un objet pointu.

La face principal e porte de longue s raies obliques dont la profondeur peut atteindre trois millimètres.

Si ces griffures ont été quelque peu estompées par les salissure s, elles laissent des marques désormais indélébiles sur cette oeuvred'art.

Statue-menhir du Col des Saints (Murat-sur- Vèbre, Tarn)

Lemonument,àune période deson histoirequ'il estdifficile dedéfinir,asubi unetentative de récm- ploi (cinqcoinsdcdébitage sont visibles sur le dos).

Avant la Seconde Guerre Mondiale, l'habitant d'une ferme voisine effectue des fouilles, à la re- cherche d'un Iiypothétique tré sor enfo ui. Celles-ci semblent infructueu ses, mais la dalle est déjà cou - chéeet peut donc avoir été déplacéeantérieurement.

Ce monument est sig nalé comme menhir par P.

Roque en 1952, il gisaitalors,couc hé parmi lesfou- gères,à200 mètre sdu lieu d'implantationactuel.

En 1953, par les soins de H.Amen,pré sidentdu syndicat d'initiativede Murat-sur-Vebre,le redre s- seme nt de la dalle esteffectué sur le lieu dedécou- verte. Les travaux nepermettentpasla mise au jour devestigesarch éologiquesdanslesenvirons.

Ce n'estqu'en 1959 que lemonumentestidenti- fié commestatue-me nhir par l'AbbéJ.Record.

Récemment, la statue-menhira étédéplacéepuis redressée,la base noyéedansdu béton,à200 mètre s à l'e st de son implantation primitive. Cette opéra- tion, due au syndicat d'initiative de Murat-sur - Vèbre. nous interdittouteobser vation sur la basedu Fig. 9- Statue-menhir du Col des Sain ts.(Murat-sur-Vebre,

81),granite,face principale (ouest) .

l i t em

«noeud»,nous entendons tout système de maintien . La houppe semblepassersousla ceinture.

Découverteau cours de labours,lastatue -menhir a souffert du charr uage avant son invention. Il est difficile d'évaluer lesdégradations survenues alors.

Les grands enlèvement s latéraux et une partie des stigmates dechocs sont probablement attribuablesà cettepériode.

La roche constituantce monument est trèsfragile et trèsfriable. L'exposition auxintemp ériesdecctte statue-menhir n'apu que provoqu er de graves dé- gradations du fait de la présence de grains de feld- spa th partiellement kaolinisés (gonfle ment de l'ar·

gile ) et de l'abondance des phyllites possédant une orientation préférentielle(effets du gel et du dégel).

Les résul tat s sont une forte désagrégation granulaire de la partie supérieure du monument et de large s plages de desqu amation conce rn ant sur tout la face principale.

Après son invention, le monument a connu de nombreux déplacements et plusieurspériode sde dé-

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monument. Nous ne devo ns la mesure de sa lon- gueur qu'aux documen tsanciens.

Le monumentestdonc implanté à environ3 ki- lomètres ausud-est deMurat-sur-Vèbre.Ilestsurle bord d'unchemin, dans un environnementde lande et de friche,face principale versl'est. Ilest unepro- priété communale. Des pancartesdrainent les visi- teurs vers le monument qui devient un but de pro- menade. L'accès en véhicule normal est difficile.

L' altitude de 1100 mètre s confère au lieu une am- biancemontagnarde(la neigepeutêtre abondante en hiver).

Lithologie

Al'emplacementdulieudedécouvertede cemo- nument, le substratum est constitué par des terrains métam orph iques de la série du Somai l (gneiss oeillés), ici affectés par une intense granitisation : granitemigmatiquesà cordiérite du Laouzas.Lasta- tue-menhir duCol des Saintsest formée par ungra-

niteclairàgrain moyen(3à8mm delong).Lescris- taux de feld spath sontgénéralement disposésparal- lèlement lesunsaux autres.Celleorientation préfé- rentiellecoïncideavecl'axelongitudinalde ladalle.

Par contre, les phénocristaux de feldspath (20 à 30 mm d'envergure), sont rép artis sans ordre. Cette roche offre de grandes similitudes avec celle qui constituelesblocsdela forêt deSalesse voisine. La répartition aléatoire des différents faciès rend diffi- cile une déterm ination plusprécisedu lieu d'origine.

Technologie

Ce monument est fabriqué dans une dalle mas- sive dont leprofil origineldevaitêtre moinsogival.

Nous remarquons une cert aine régularité de laface principale, par opposition à un dos très bombé (cf.

figure 10).

Le monum ent est beaucoup trop corrodé pour permettre des observations technologiques fi ables.

Toutjuste pouvonsnous supposer,par oppositionà

J ~ 30cm

Fig.10- Statue-menhir du ColdesSaints (Murat-sur-Vebre,81),sections et relevédesfigurations,J'i ntensitédesgriséscorrespond audegré d'interprétation.

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uneface seconda ire trèsbombée,quelaface princi- pale a été aplanie pardesenlèvements latéraux . La dépre ssionaunivea u dusol,àgauche.estpeut-êtrele négatif de l'un de ces enlèveme nts. Les deux en- coches de part ctd'autre du sommet dela face prin- cipale ne peuven t raisonnab lementêtre rapportéesà lamiseen formedela dalle.Lesprofilsetlafacese- condaire ne permettent aucu ne lecture. Ilest regret- tabl e que la base ne soit plus accessible et qu'elle n'aitpas étédécrite avant d' être noyéedan sdubéton .

Lesfigurations(fig.9 et JO)

Ladescription donnéepar A.Soutouest déjàtrès complète (A. Soutou, 1959) : «O n distingue très bien en face nord une ceinture ornée de che vrons vertica ux imbriqués les unsdansle s autres avec, au centre , une grande plaqu e bor dée d'un bourrelet en relief. (...)On distingue égaleme nt deux cupules si- tuéesrespectivementà29 età64 cmau-dess ous du sommet de la pierre . La cupule inférieure pourrait

correspondre à remplacement del'«objet».»

A la faveur d' éclairage rasant. il nous a semblé pouvoir identifier ce qui pourrait être des jambes.

Ellesparaissent jointeset seprolongentjusqu ' ausol.

La partie intéri eure de la boucle n'est pas très profonde,elle n'apasététotaleme ntévidée.Unpe- tit sillon est encore perceptible le long dubourrelet périp hérique. Notonsaussipour ce derni er deuxpe- tites encoches qui vie nne nt lecouper dans sa partie inférieure.

Les chevrons qui ornent la ceinture sontconsti- tuésde sillonsmoinspro fondsque ceuxqui forment le bandeau.

Bilan de conservation (fig.11)

Nousregretteron senpremierlieuquela base du monumentsoit noyéedanslebéton.Compte tenude lataille et desproportionsdeladall e,uncalagedans lesol naturelauraitétéamp leme ntsuffisant.Notons d'aill eursque lemonumen t aétéimplanté avec une légère incl inaison vers lagauche .

J ~i30cm

___ __--- . '__· 1

Fig.Il- Statue-menhirduCol desSaints (Murat-sur-Vèbre,81),relevésdesdégradations.En tramé:desquamation:'>; enpointillés : lichens;ennoir:chocs etimpacts. Sontindiqués1~~cninv rlelate ntativededébitage(coinsetzonesd'éclatements).

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Nous avonsdéjà évoqué le climatdes Monts de Lacaune.Lastatue-menhir duColdesSaintsest sans doute cellequiest laplusexposéeauxagressions cli- matiques.En hiver,lestempératures sont trèsbasses et la face nord du monument peut rester plusieurs journéessans dégeler.Legranitequi composecette dalle est sensible à l'action des agents atmosphé- riques.La désagrégation granulairepeuts'exercervi- goureusementà sa surface.L'influence de lacompo- sition minéralogique sur ledegréetla progressionde l'altération, le rôle de la cohésion des éléments constitutifs peu ventêtre déterminants. La partie su- périeure étantla plus exposée aux éléments,estbien sûrlaplustouchée.Quelques micro-joints,situés le long des profils, pourraient s'élargir sous l'action combinéede ladésagrégationgranulaireetdu gel.

Nous avons pu observer entre deux séances de relevés la form ation d'une écaiIlede desquamation sur la face principale qui devrait sans nul doute s'étendre encore.Cetyped'écaill e disparaîttrèsvite sousleslichens.maisla dégradation,de 1à3mmde profondeur, est bien réelle.

Les deux faces sont presque entièrement recou- vertesdelichengris.Son influence surlaconserva- tion du monument est difficile à évaluer. Il nous semble cependant qu'il retient l'hum idité et que, lorsqu'il est arraché, il empo rte avec lui des parti- culesminérales.Nousremarqueronsqu' enface nord le lichenest plussombre.

Parm i les dégradations d' origine anthropique, nousrappelonsla tentative de débitage de ladalleà une époque indéfinie.Heureusementladalle n'apas étéfractionnée,mais5 coinsont laissé leurstigmates de 9à 28mmdeprofondeursur laface secondaire.

La figure Il permet d'apprécier la prolifération des graffiti.Ilvasans dire que ce typede vandalisme est lié à l'isolemen t du monument, mais aussi à l'igno rancedesvisiteurs.L'absencetotale deprotec- tion ne pourra pas décourage r des promeneurs qui, dans la plupartdes cas(nous l'avons co nstaté nous même), considè rent cette dalle commeunbloc ano- dinérigé pourmarquerlajonction dedeu xchemins.

Labasenoyéedanslebéton n'argue pasdansle sens d'un monumentde grande valeur.

Ilest difficiled'i soler les stigmatesde chocsimpu- tablesauxenginsagricoles.Cependant, ledosdu mo- nument présente à45et à75cm du sol,surtoutcôté gauche, deuxbandesd' arrachagedeslichens.Le fau- chagemécaniquedes environs enestpeut-êtrelacause.

CONCLUSION

Enprésentantcestravaux, notrevolontéétaitd'ex- poser les observations sur ces trois monuments des Montsde Lacaune ct decompléter ainsi des mono-

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graphies comprenantdesdonnéeshistoriographiques, lithologiques,technologiques ouiconographiques.

Nous avonsaussiélaboréuncatalogueetunecar- tographiedesdégradationsanciennesourécentessu- biespar cesmégalithes.Sila situationn'estpastou- jours alarmante, certaines observations devraient susciter undébatraisonnésurlesmoyensàmettreen oeuvre pour sauvegarderce patrimoine.Chaquemo- nument étant un cas spécial,c'estaucoup parcoup sans doute qu'il faut agir,encollaborationavec les populationslocalesetlespropriétaire s.Quoi qu'il en soit, ces vestiges dupassé,dontla portée scientifique et culturelle dépasse largement les cadres adminis- tratifs et art ificiels des départeme nts, cess eront d' êtreune richessesi nous leslaissonsdépérir.

Les problèmes de protection et de conservation delastatuaire mégalithiquedugrouperouergatsont biensûrrégulièrem ent évoqués .S'ilest aujourd'hui communéme ntadmisque ces monuments mériten t d'être protégés, les moyens de sauvegarde envisa- geables(in situ,sousabri,en musée,moulages,clas- sement...) ne font toujours pas l'unanimité. Si de plus en plus de monuments bénéficient d'un env i- ronn ement relativement favorable, d'autres, par contre,sontconservésdansdesconditionsde préca- rité difficilem ent acceptables. De plus, nous avons pu constater que les monumentsconsidérés comme protégés souffrent encore quelquefois de détériora- tions irréversibles. L' objectif de cette communica- tion n'était enaucuncasde proposer des solutions deconservationphysiqu e.Cesujet,très sensible,dé- passerait largement le cadre de nos compétence s.

Nous nous sommes volontairement limité à la pré- sentation de donnéesbrutes,de nouveauxrelevéset d'un «bilan sanitaire» de monumen ts exemplaires desMonts de Lacaune.

Gageonsqu'un esolutiondurableetunanimesoit un jour proposée pour que ces monumentspuissent bénéficierd'uneprotectionphysique etjuridiqueeffi- cace, à la hauteur de leur valeurpatrimoniale.Cette volontédeprotectiontotaledoit être placéeenexorde de tout discours surl'avenir decesoeuvresd'art.

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