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Un foisonnement d’innovations

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Interro de Sciences Sociales n° : TIC – méthodologie (questionner le réel) :

1. Quel est le fait social évoqué dans ce document ? Justifie la réponse en te servant des 4 caractéristiques des faits sociaux (articule dans ta réponse élément théorique et contenu du texte). /4

2. Formule une question de départ. /3

3. Formule une hypothèse de travail pour laquelle tu identifies les deux variables. /3 Proclamée dans de nombreux pays, la continuité éducative a recouvert des réalités variées. Petit tour d’horizon en francophonie.

Près d’un milliard six cents millions d’élèves privés d’école en raison du coronavirus, tel est le triste record enregistré par l’Unesco à la fin du mois de mars 2020.

Rapidement, les États concernés ont tenté de minimiser l’impact de la suspension des cours. En France, c’est le concept de « continuité pédagogique » qui est mis en avant.

Introduit par la circulaire du 13 mars, il se traduit « d’une part, par la continuité des apprentissages et, d’autre part, par le maintien de contacts humains entre les élèves et les professeurs ». Sa mise en œuvre s’est néanmoins révélée délicate, estime Philippe Meirieu, professeur émérite en sciences de l’éducation : « Il s’agit d’une cote mal taillée entre une continuité didactique, telle que le propose classiquement le Cned (1), et une continuité éducative où il s’agirait de maintenir le contact et stimuler l’intelligence de l’enfant sans avancer de manière régulière dans les programmes. » En Suisse

romande(2) et en Belgique francophone, où le terme « continuité » a aussi été utilisé, la confusion a été atténuée par un cadrage des objectifs : « Il ne s’agissait pas de faire de nouveaux apprentissages mais seulement des révisions », relate le psychopédagogue Bruno Humbeeck, pour qui la priorité était de limiter le stress des familles. Un souci du vécu psychologique des élèves qui a aussi été à l’œuvre au Québec, où deux semaines de vacances exceptionnelles ont d’abord été décrétées : « L’idée d’une continuité comme si rien n’avait changé n’a jamais été présente. Il s’agissait au contraire d’un temps de relâchement, pour permettre aux familles de faire face à la crise », analyse Christine Brabant, professeure d’éducation à l’université de Montréal.

Un foisonnement d’innovations

Au-delà de ces divergences, la fermeture des écoles a donné lieu à des pratiques similaires dans les pays francophones occidentaux, à commencer par un maintien du lien avec l’enfant par téléphone ou mail, et l’envoi régulier aux familles de propositions d’activités. La plupart des États ont en outre offert des ressources complémentaires – « trousse pédagogique » hebdomadaire au Québec, activités ludo-éducatives via la plateforme « Petit bazar » dans le canton de Genève. Autre point commun, la

mobilisation des chaînes de télévision pour diffuser des émissions éducatives, venue compléter une dynamique globale de recours aux outils numériques – classes virtuelles et environnements numériques de travail. Cet engouement a donné lieu à un

foisonnement d’innovations pédagogiques hétérogènes que salue B. Humbeeck : « On a vu plein d’enseignants s’essayer à la pédagogie inversée (3) ou tenter des formes

d’accompagnement très individualisé : il faudra faire un bilan pour capitaliser ce qui a bien marché. »

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Mais la continuité pédagogique s’est aussi heurtée dans tous ces pays à des obstacles similaires, conduisant à une redécouverte de l’ampleur des inégalités sociales. Édouard Gentaz, professeur d’éducation à l’université de Genève, refuse pourtant de s’en affliger : « Cette période est un hymne à l’école qui nous rappelle que sans elle, l’éducation redeviendrait un privilège réservé à ceux qui disposent d’une chambre individuelle, d’un ordinateur, et de quelqu’un qui accompagne les apprentissages. » Un optimisme que partage également P. Meirieu, qui salue un regain d’intérêt pour la relation de coéducation : « Les parents ont redécouvert la difficulté du métier d’enseignant ; et les enseignants, le rôle crucial des parents pour aider leurs enfants à être autonomes et persévérants. »

1. Opérateur public de l'enseignement à distance, le CNED assure pour le compte de l'Etat la continuité de la scolarité des élèves ne pouvant se rendre en classe pour diverses raisons. Il est également aux côtés des adultes qui entament un parcours de formation.

2. La Suisse romande, correspond au côté francophone du pays.

L'école au temps du coronavirus, Béatrice Kammerer, Sciences Humaines, juin 2020.

https://www.scienceshumaines.com/l-ecole-au-temps-du-coronavirus_fr_42395.html

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