• Aucun résultat trouvé

Analyse Morphosémantique des faux-amis (français-anglais) -cas des étudiants du département de Lettres et Langue Anglaise-

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Analyse Morphosémantique des faux-amis (français-anglais) -cas des étudiants du département de Lettres et Langue Anglaise-"

Copied!
131
0
0

Texte intégral

(1)

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Mohammed Seddik BenYahia, Jijel

Faculté des Lettres et des Langues

Département de Lettres et de Langue Française No de série

No d’ordre

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master Option : Sciences du Langage

Intitulé

Membres de jury : Présenté par :  Rapporteur : Mr. Aomar Abdellaoui. Mlle Bouhidel Manel

 Président : Mr. Boukraa. Mme Younes Amira

 Examinatrice : Mme Assila.

Année Universitaire : 2018-2019

Analyse Morphosémantique des faux-amis

(français-anglais) -cas des étudiants du

département de Lettres et Langue Anglaise-

(2)

Remerciement

Avant tout nous remercions le bon Dieu, pour nous avoir

donné le courage et la patience afin d’accomplir ce travail dans

de bonnes conditions.

Nous adressons le remerciement à L’encadreur Monsieur

Abdellaoui Aomar pour avoir accepté d’être rapporteur de ce

modeste mémoire et d'avoir bien dirigé ce travail par ses

conseils, sa documentation, sa compréhension, sa patience et

ses encouragements.

Nos remerciements vont aussi aux membres du jury qui ont

accepté de lire et d’examiner notre travail de recherche.

Nous tenons également à remercier tous nos professeurs qui

nous ont enseignées, c’est grâce à eux que nous sommes arrivées

à ce stade.

En fin nous remercions tous les amis de la promotion et toute

personne ayant contribué de près ou de loin à l'élaboration de

(3)

C’est avec toute l’ardeur de mes sentiments que

je dédie ce modeste travail qui est le fruit de mes profondes

reconnaissances :

À MES PARENTS, QUE DIEU LES GARDE

ET LES PROTEGE.

À MES CHERES SŒURS : RIMA ET INES

À MA SŒUR SAMIRA ET SON MARI

HAKIM

À MA SŒUR NOUR EL HOUDA ET SON MARI

TARIK

À MA SŒUR WISSAM ET SON MARI HAMZA

AUX PETITS ENFANTS :

SAMI, MEHDI, AMINE, NASSIM, ET HIBA

À MES CHERES AMIES

À LA FAMILLE BOUHIDEL

Manel

(4)

Dédicace

Avec tout honneur et fierté je dédie ce modeste travail :

À MES TROP CHERS PARENTS, QUE DIEU

LES GARDE ET LES PROTEGE.

À MES CHERES SŒURS : AMINA ET

IBTISSEM

À MON FRERE OUSSAMA

À MON MARI TOUFIK ET MA BELLE

FAMILLE

À LA FAMILLE YOUNES ET LA FAMILLE

LEBEL

(5)

Table des matières

Introduction ... 11

Chapitre 1 : Les Faux Amis et l’Apprentissage des Langues ... 14

Définition du concept des faux-amis ... 14

1. Objectif de recherche ... 16

2. Problématique ... 17

3. Hypothèses ... 18

4. Corpus ... 18

5. Motivation ... 19

6. Les types de faux-amis ... 19

6.1. Les faux amis complets ... 19

6.2. Les faux amis partiels ... 20

7. Faux amis ou vrais amis ? ... 22

8. Les causes des faux amis ... 23

8.1. L’histoire du français ... 23

8.2. L’histoire de l’anglais ... 23

9. L’enseignement des langues étrangères en Algérie ... 26

10. L’influence des faux amis sur l’apprentissage du vocabulaire ... 28

10.1. Sur le plan phonique ... 28

10.1.1. Les consonnes ... 28

10.1.2. Les voyelles ... 29

10.1.3. Les diphtongues ... 30

10.2. Sur le plan lexical ... 31

10.3. Sur le plan grammatical ... 32

11. Stratégies et techniques pour un apprentissage correct d’une langue ... 34

12. Sur quoi se baser pour bien apprendre une langue ? ... 34

12.1. La phonétique ... 35

12.2. Le vocabulaire ... 35

(6)

Chapitre 2 : Analyse du Corpus ... 38

1. Protocole de recherche ... 38

1.1. Présentation de l’objectif d’étude ... 38

1.2. Présentation du lieu d’enquête et description de l’échantillon d’apprenant et l’outil d’investigation ... 39

2. Analyse des données ... 42

2.1. Analyse des faux-amis ... 43

2.2. Synthèse ... 69 Conclusion ... 72 Références bibliographiques ... 75 Annexes ... 78 Résumé ... 129 Abstract ... 130

صخلم

... 131

(7)
(8)

Les langues du monde sont dynamiques et en continuelle évolution, cela engendre plusieurs phénomènes linguistiques tels que : les interférences, les faux-amis, les alternances codiques, le calque…

L’Algérie un pays plurilingue qui connait la coexistence de plusieurs langues : d’abord, l’arabe comme première langue officielle, ensuite le français qui est considéré comme première langue étrangère obligatoire, après l’anglais comme deuxième langue étrangère, sans oublier l’espagnol, l’allemand, l’italien…

Notre analyse est basée précisément sur les deux langues étrangères : le français et l’anglais. L’Algérie est considérée comme le troisième pays francophone du monde après la France et le Congo, selon une étude faite en 2010 par l’Observatoire de la langue française, la plupart de la population algérienne est influencé par la langue française. Cette situation est dû à la colonisation française en Algérie qui remonte à 1830 et qui a duré 132 ans, en laissant un grand impact sur l’espace linguistique et culturel algérien. L'anglais est la langue la plus parlée au monde ; en tant que langue maternelle, il se classe troisième, après le chinois (mandarin) et l'espagnol. Considérée par beaucoup comme étant la langue internationale prédominante, l’anglais est la langue le plus souvent enseignée en tant que langue étrangère à travers le monde. La langue anglaise est également la langue la plus utilisée sur internet.

L’enseignement du français en Algérie se fait dès le niveau primaire (3ème année primaire) et celui de l’anglais dès le niveau moyen (1ère année moyenne). L’apprentissage de

ces deux langues étrangères est obligatoire pour l’élève dès qu’il atteint les niveaux scolaires mentionnés auparavant. En apprenant une langue étrangère, les élèves enrichissent peu à peu leur vocabulaire ; pendant ce processus, ils peuvent rencontrer un mot inconnu, mais il peut leur rappeler un mot qu’ils connaissent dans une autre langue. C’est pourquoi ils présument que ces deux mots ont le même sens. Or, il est à supposer qu’il s’agit des faux amis, c’est-à-dire des mots d’une orthographe similaire, mais de sens différent (des homonymes ou paronymes). Cette problématique n’est pas trop connue parmi les apprenants des langues étrangères, on n’y prête pas trop d’attention à l’école ou dans les cours de langue. C’est le

(9)

12

9

Introduction

cas des étudiants algériens lors de l’apprentissage de l’anglais comme deuxième langue étrangère, ils font recours au français à cause de la similitude entre les deux langues. Ce qui augmente la possibilité de tomber dans le piège des faux-amis.

Ce travail de recherche rentre dans le domaine du FLE, plus précisément la spécialité de science du langage. Notre thème de recherche s’inscrit dans le cadre de la sociolinguistique.

Notre mémoire de Master comprend deux chapitres, dont le premier est théorique, alors que le deuxième est pratique. Dans la partie théorique nous présentons en premier lieu la définition de faux amis. Ensuite nous citons les différents types de faux-amis, nous étudions aussi les différences entre vrais et faux amis, et à la fin nous présentons des causes principales de ce phénomène.

Nous parlons aussi de l’enseignement des langues étrangères en Algérie. Ensuite nous avons abordé l’influence des faux-amis sur l’apprentissage du vocabulaire : sur le plan phonique, lexical et grammatical. Et à la fin du chapitre, nous avons indiqué quelques stratégies et techniques pour un apprentissage correct d’une langue.

Le chapitre pratique contient une analyse morphosémantique des faux-amis (français-anglais) collectés dans des productions d’un texte en français pour le traduire en anglais donné aux étudiants du département de l’anglais, nous avons comparé les paires de mots en français et en anglais afin de voir dans quelle mesure ces faux amis se ressemblent et se différencient sémantiquement.

(10)

Chapitre 1 :

Les Faux Amis et

l’Apprentissage des

Langues

(11)

14

11

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

1. Définition du concept des faux-amis

La notion de « faux-amis » est née au début du XXe siècle depuis l’apparition de l’ouvrage de Derocquigny et Kœssler en 19281. Ce terme a été établi à partir de l’expérience

pédagogique des enseignants en fonctions des fautes les plus souvent relevées dans leurs classes à cause des ressemblances trompeuses2. L’objectif était d’attirer l’attention sur le fait qu’il est nécessaire de traquer les mots similaires pour ne pas tomber dans leur piège3.

Dans son article4 Monika Kiss parle de la difficulté que pause le terme « faux-amis »

concernant sa définition, elle pose deux questions qui sont -selon elle- nécessaires afin d’établir une image claire de quoi s’agit-il quand on parle de la notion de faux-amis. Commençant d’abord par la question du nombre des langues (s’agit-il d’un phénomène unilingue ou bilingue ?). Afin de répondre à cette question, nous avons énuméré plusieurs définitions de faux amis de plusieurs linguistes et chercheurs.

La notion de « faux-amis » était définie par plusieurs linguistes tout au long des années, Leila Caid dans son article5 regroupe les définitions de Guierre(1972), Kœssler(1975), Jean Rey(1964), Bretrand et Lévy(1972) :

 Guierre dans son manuel6 réfère aux faux-amis par le terme paronymes et les définie comme « des mots qui ont une différence phonique ou graphique qui peuvent être source d’erreurs » il donne les exemples suivants :

 Cloth |klɒθ|, Clothes |kləʊ(ð)z|  Colour |ˈkʌlə(r)|, Collar |ˈkɒlə(r)|  Desert |ˈdezə(r)t|, Dessert |dɪˈzɜː(r)t|  Devil |ˈdevl|, Evil |ˈiːvl|

1 Jules DEROCQUIGNY et Maxime KOESSLER, Les Faux-amis Ou Les Trahisons Du Vocabulaire Anglais

(conseils aux traducteurs), Paris, Librairie Vuibert, 1928.

2 Henriette, WALTER, « Les ‘faux amis’ anglais et l’autre côté du miroir », La Linguistique ,2001/2(Vol 37),

P 101 à 112.

3 Id.

4 Monika, KISS, « Les pièges du vocabulaire bilingue : les faux amis », Revue d’Études Françaises No 7

,(2002).

5 Leila,CAID, « Les cognates français / anglais », ELA. Etude de Linguistique Appliquée, 2008, p 65 à76. 6 Lionel, GUIERRE, Le Mot Juste, 1961.

(12)

15  Kœssler (1975) 7qualifie de faux amis :

Les mots d’origine romane dans la langue anglaise, qui ont « conservé leur sens primitif – en français ou en latin – ou qui, en raison du caractère éminemment productif de l’anglais, [se sont] enrichis de sens nouveaux » ; tous les mots anglais qui ont une relation de ressemblance par la forme, mais qui diffèrent seulement par un de leurs sens de leurs sosies français, sont des faux amis.

 Jean Rey (1964) Dans sa liste de « principaux faux amis et mots perfides », définie les faux amis de trois façons :

 il s’agit de mots qui ont des sens totalement différents de ceux de leurs correspondants français tels que le verbe abuse qui signifie « tromper », « injurier » et non « abuser » ou encore a bribe qui signifie « un pot-de-vin » et non « une bribe » ;

 ou encore de mots qui ont des sens secondaires différents de leurs sosies français comme a moment qui signifie « moment », mais aussi « poids, importance » ;  ou de mots anglais qui ont comme unique sens, un des sens de leurs

correspondants français. Il écrit donc « Assist (to) aider, et non assister. »

 En revanche Bertrand et Lévy dans leur ouvrage 8définissent les faux amis comme suit

« ces mots présentent avec des mots français une ressemblance phonétique ou orthographique qui n’a parfois aucun fondement étymologique ».

Plusieurs d’autres linguistes et chercheurs ont défini le terme et qui méritent de les mentionner :

 Robert Galisson et Daniel Coste (1976)9 affirment que Kœssler et Derocquigny

(1928)10 et Vinay et Darbelnet (1963) définissent les faux amis comme des «mots qui se correspondent d’une langue à l’autre par l’étymologie et par la forme, mais qui ayant évolué au sein de deux langues différentes et, partant, de deux civilisations différentes, ont pris des sens différents»

7 Maxime, KOESSLER, Les Faux Amis Des Vocabulaires Anglais Et Américain, Paris, Vuibert,

1975.

8 Claude-Jean BERTRAND et Claude LEVY, L’anglais de base, Paris [Hachette, 1972], Éd. du Temps, 1999. 9 Robert GALISSON et Daniel COSTE, Dictionnaire de didactique des langues, 1976, p.217-218

(13)

16

13

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

 Dans son Dictionnaire de Linguistique, Georges Mounin (1974) 11dit que le terme

faux-amis, employé pour la première fois par Maxime Koessler et Jules Darocquigny,

désigne des mots d’étymologie et de forme semblables mais de sens partiellement ou totalement différents.

Néanmoins nous pouvons conclure que la notion de faux-amis implique la nécessité de deux langues, on ne peut parler des faux amis qu’en relations de deux langues. Le

Dictionnaire de la linguistique confirme ainsi, d’une manière implicite, que dans le cas des

faux amis, il s’agit de langues différentes, d’où notre principe selon lequel les faux amis n’existent qu’entre deux langues.

Après avoir établi une réponse plus au moins satisfaisante et élaborée, parlons ensuite de la deuxième question celle de la parenté entre les mots ou les expressions examinés (doivent- ils avoir un rapport étymologique ou non ?). En ce qui concerne l’étymologie, il est inévitable d’évoquer l’histoire de la notion.

Après la publication du livre de Koessler–Derocquigny, la notion des faux amis se limitait à des mots ayant des rapports étymologiques. Les linguistes ont semblé garder cette tradition pendant plus d’un demi-siècle : « Les emprunts sont souvent des faux amis parce qu’ils n’ont pas, dans la langue emprunteuse, le même sens que dans la langue donneuse »12.

Depuis, grâce au développement des dictionnaires et à la diversité des langues examinées, la notion de faux amis s’est élargie. Elle est sortie de sa « cage » étymologique et lexicale et elle a été adoptée à d’autres niveaux de l’analyse linguistique (phonétique, morphologie, phraséologie, pragmatique). 13

2. Objectif de recherche

Le but visé par cette étude est d’informer sur le phénomène des faux amis. Nous voulons traiter la problématique des faux amis et proposer une analyse de ces derniers en deux langues (français-anglais) pour que moins d’erreurs soient faites. L’analyse du corpus se situe dans une perspective diachronique et comparée pour savoir quelle est la connexion

11 Georges MOUNIN, Dictionnaire de Linguistique, 1974, France, Quadrige, Juin 2006, p.139. 12 DEROY, Louis, L’emprunt linguistique, Paris, Les Belles Lettres, 1956, p. 261.

(14)

17

exacte entre ces termes français et anglais et comment les apprenants peuvent se tromper dans leur choix de mots ou d’expressions.

Donc l’objectif principal est de faire une analyse morphosémantique des termes dans les deux langues, et plus précisément sur la constatation, la catégorisation et l’analyse des différents sens des faux amis en anglais et en français. Le but de cette étude est de faire une recherche dans le domaine de la sémantique du mot, d’étudier le développement historique du sens des mots, et d’analyser les causes qui ont pu provoquer ces différences de sens.

3. Problématique

Les étudiants, depuis le niveau primaire de leur parcours éducatif jusqu’au niveau universitaire, ne sont pas à l’abri de commettre des erreurs car ce sont des êtres humains ; ne dit-on pas que l’erreur est humaine ? La linguistique s’est intéressée aux fautes

commises lors d’un processus d’apprentissage d’une langue. Et c’est, ici, l’un des points essentiels sur lesquels se base la présente recherche, en tentant, toutefois, de ramener la notion d’erreur vers celle des faux-amis, définis, eux-mêmes, comme une erreur courante que font les étudiants d’une langue étrangère.

C’est donc, ici, un intérêt particulier qui est porté sur un phénomène linguistique très fréquent mais peu connu.

Le présent travail cible les faux amis (français- anglais), le choix des deux langues en question s’est fait parce que l’anglais est l’une des langues les plus faciles à apprendre pour les francophones, grâce à un lexique, en grande partie, issu du latin et du français. Il est donc aisé de mémoriser rapidement des centaines de mots parfaitement transparents. Cependant, il convient d’être prudent face à certains termes très proches du français, mais qui présentent un sens différent. Il ne faut pas perdre de vue que nos deux langues, bien que cousines, ont évolué séparément pendant des siècles. Certains termes ont donc eu le temps de changer de sens, en anglais comme en français. Il demeure indispensable de rester vigilant face à ces faux-amis, mots presque identiques mais n’ayant pas tout à fait la même signification. Le phénomène, bien qu’il se voie simple et pas important, a des conséquences très graves lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue, car le fait de tomber dans le piège des faux amis risque à mettre l’apprenant dans une situation d’emploi de mots hors de leurs sens et de leurs contextes et finir par avoir une mauvaise communication avec son récepteur.

(15)

18

15

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

Le problème qui se pose, donc, dans notre travail est de savoir comment mettre en rapport le phénomène des faux amis et son influence sur les modalités d’apprentissage d’une langue étrangère et de répondre à notre question principale de notre travail.il s’agit, par ailleurs de chercher le lien exact entre ces termes français et anglais, du point de vue étymologique mais aussi du point de vue de leur signification dans leurs emplois synchroniques.

4. Hypothèses

Les hypothèses formées autour de questions principales se présentent comme suit :

-Le français est très proche de l’anglais et une grande partie du vocabulaire des deux langues et similaire ou la même. Néanmoins un grand nombre de mots peut avoir un sens différent et cette similarité apparente donne lieu à bien des erreurs.

-Les faux amis ont une grande influence sur l’apprentissage du vocabulaire de la nouvelle langue à apprendre chez les apprenants.

5. Corpus

Le support d’analyse que nous avons utilisé se présente sous forme d’un texte en français à traduire en anglais proposé aux étudiants du département de Lettre et Langues Anglaise. Le texte a été distribué à une trentaine des étudiants de département d’anglais, et ces derniers ont rendus le texte traduit en deux à trois jours maximum. Le corpus sur lequel est basé notre travail se constitue de l’ensemble des faux amis relevés dans les productions des étudiants de Licence du département des Lettres et Langues Anglaise, au cours de leur apprentissage de l’anglais et la difficulté de différencier ces termes ressemblables dans les deux langues.

Notre étude consiste à faire une analyse des faux amis collectés à partir des productions afin de voir dans quelle mesure ces derniers se ressemblent ou se différencient. En précisant leur influence sur l’acquisition du vocabulaire.

(16)

6. Motivation

Bien que la problématique des faux amis reste mal connue, le phénomène est peut-être si vieux que les langues mêmes. Plusieurs publications ont été écrites dans l’histoire concernant ce sujet. Et à partir d’une expérience vécue et une observation directe nous avons pu remarquer les traces de ce phénomène chez les apprenants d’une autre langue nouvelle. Et comme nous avons déjà tombé dans le piège de ce phénomène, nous avons voulu sensibiliser les étudiants des langues étrangères à faire attention à ce risque.

Nous avons choisi d’analyser les faux-amis (français-anglais), parce que l’anglais a emprunté 70% de son vocabulaire du français, d’où vient cette grande similitude entre ces deux langues. Nous avons fait exprès de travailler avec les étudiants de Licence dans le département de Lettre et Langues Anglaise, parce qu’ils sont en train de faire de faire une formation en anglais et ils vont avoir leur diplôme de fin d’étude, normalement, ils ne doivent pas commettre ces erreurs.

7. Les types des faux-amis

Dans son mémoire de Bachelor 14, Tessa Vergeer évoque deux types de faux amis qui sont élaborés par Van Roeu, Granger et Swallow dans leur Dictionnaire des faux-amis (1998). Dedans ils traitent plus profondément la création de faux amis et ils distinguent deux catégories : les mots-apparentés et les mots-faussement apparentés. Pour notre recherche, ce ne sont que les mots-apparentés qui sont intéressants. Dans les mots-apparentés, il y a les

faux-amis complets et les faux-amis partiels.

7.1. Les faux-amis complets

Ils s’appellent également « les faux-amis absolus » ou « les faux-amis stricts ». Ces mots ont la même forme, mais un sens complètement différent c’est-à-dire des homonymes. Selon le Dictionnaire Larousse15, homonyme se dit d’un mot qui a la même orthographe

(homographe) ou la même prononciation (homophone) qu’un autre mais qui en diffère par

14 T. VERGEER, L’influence Des Faux-Amis Sur L’apprentissage Du Vocabulaire (L’apprentissage Simple

Opposé A La Méthode De Combinaison, Mémoire de Bachelor, Université d’Utrecht, 18 Juin 2013, p.10.

(17)

20

17

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

le sens, donc il n’y a pas de relation sémantique entre les mots. Nous définissons les faux amis complets d’une manière similaire : ce sont des mots qui ont une forme identique ou presque, mais un sens complètement différent, par exemple le mot « actually » en anglais qui signifie « En fait »/« en réalité », tandis que « actuellement » en français signifie « currently » en anglais. Bien que le verbe « attend » en anglais qui signifie « assister à » et « attendre » en français signifie « to wait » en anglais. Les termes français et anglais n’ont pas de sens commun.Donc, il n’y a aucune connexion sémantique entre ces deux termes, seule la forme de ces deux mots est similaire.

7.2. Les faux-amis partiels

Les faux amis partiels se comportent comme des termes polysémiques dans une langue ou bien dans les deux, ayant au moins un sens commun et au moins un sens différent16. Cela veut dire que les faux amis partiels représentent une situation dans laquelle au moins un sens est partagé par les deux langues, mais où l’une d’entre elles comporte aussi au moins un sens que ne connaît pas l’autre langue 17

Selon Lorentzen 18, les faux amis partiels sont assurément plus fréquents que les faux amis complets. En effet, la nature des faux amis partiels varie :

Parfois le mot s’emploie dans une des langues avec un sens plus général que dans l’autre langue, parfois avec un sens plus spécifique, et d’autres fois il s’agit d’emplois métaphoriques ou métonymiques. Il peut aussi y avoir des différences de connotations, de fréquence des deux mots, et de registre de langue.

Citant par la suite des exemples de faux- amis dites partiels élaborés par Walter19:

16 T. VERGEER, op.cit., p.11.

17 H. WALTER, « Les ‘faux amis’ anglais et l’autre côté du miroir », La Linguistique, 2001, P 107. 18 Lorentzen. Lise R., 2006. « C’est un vrai bordel ! Faux amis norvégiens-français », p.4.

(18)

Il existe en anglais un grand nombre de mots qui ressemblent à des mots français. Il faut pourtant faire bien attention car si les mots se ressemblent ils ont souvent des significations différentes. Il ne faut surtout pas confondre : les mots voisins, les faux amis et le franglais. 20

 Les faux amis : ce sont des mots anglais qui ressemblent à des mots français, mais qui se traduisent différemment dans leurs langues respectives.

 Le franglais : ce sont des mots français qui tiennent leur origine de l’anglais, mais adapté au français, ce qui signifie qu’ils peuvent ne pas avoir de signification particulière en anglais.

 Les mots voisins : ce sont des mots anglais qui se ressemblent entre eux mais qui se traduisent différemment en français.

20 Josée DUMOUCHEL, « Anglais-Français : Les Faux-Amis »,(

(19)

22

19

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

8. Faux-amis ou vrais-amis ?

Lors de l’apprentissage d’une nouvelle langue ; faire des erreurs est une chose inévitable. Ainsi les mots qui portent une grande similarité dans deux langues peuvent amener à une fausse interprétation de l’énoncé et ils peuvent aussi troubler la communication à cause d’un malentendu21. La langue française et l’anglais partagent un grand nombre de

mots avec une forme identique ou presque, et ayant un sens identique ou différent dans les deux langues. On peut diviser ces mots formellement similaires en deux groupes : les « vrais amis » et « faux amis ». Alors que nous avons précédemment mentionné que c’était Derocquigny et Kœssler qui ont parlé pour la première fois de la notion de faux-amis, la notion de vrais-amis était mentionnée par Bertrand et Lévy22 dans leur ouvrage qui fait une

part aux formes anglaises qualifiées de " vrais amis ". Dans cet ouvrage, où le vocabulaire de l’anglais est classé en trois catégories (les vrais amis, les formes ordinaires, les faux amis), les auteurs commencent donc très pédagogiquement par présenter les connaissances les plus faciles à acquérir – c’est-à-dire les vrais amis – pour la bonne raison que non seulement les formes sont identiques ou très ressemblantes dans les deux langues, mais que les sens sont aussi les mêmes.23

Selon Caid 24« un vrai ami total est un mot homophone/homographe entre deux langues ayant une origine commune et qui est resté semblable entre les deux langues pour toutes ses acceptions ». Donc, tous les mots qui ont une structure tout à fait ou presque identique, ayant aussi les mêmes sens dans les deux langues, sont appelés les vrais amis Par exemple, des noms semblables de forme comme théâtre-theater, musique-music,

hypothèse-hypothesis, ironie-irony, éléphant-elephant, biology-biologie, analogie-analogy, anatomie-anatomy, philosophie-philosophy, etc. Ces mots ont un sens identique en anglais et en

français, seule la prononciation diffère. Ce sont des mots qui ne provoquent pas de confusion dans la traduction ou dans l’apprentissage de la langue.

21 Monika, KISS, op.cit., p.41.

22 Claude-Jean Bertrand et Claude Lévy, L’anglais de base, Paris [Hachette, 1972], Éd. du Temps, 1999, 412 p. 23 Leila, CAID,op.cit., p.71.

(20)

9. Les causes des faux-amis

Nous ne pouvons pas parler d’un phénomène sans évoquer la cause ou bien les causes qui ont été les fondations principales et les raisons de son existence. Et comme c’est notre objectif de recherche, nous nous concentrons sur les causes d’existence des faux amis anglais-français. Pour faire cela il faut revenir en arrière et faire une étude étymologique et historique sur les deux langues en question. Commençant d’abord par parler brièvement de l’histoire de chacun d’eux et d’où-t-ils viennent.

 L’histoire du français

Le français appartient à la famille des langues romanes, aussi appelées langues latines. Elles sont le témoin de l’influence que Rome a exercé sur le bassin méditerranéen pendant toute l’Antiquité. Le français a évolué à partir du latin tout en incorporant du vocabulaire issu des langues gauloises, puis franciques.25 On peut considérer que deux grands groupes linguistiques cohabitent en France, les langues d’oïl dans le nord et langues d’oc (ou occitan) dans le sud. Ces deux mots, oïl et oc, correspondent aux deux manières de dire « oui » dans ces langues. La variante du français qui s’est imposée peu à peu comme la langue nationale n’est autre qu’un dialecte d’oïl qui s’est diffusé depuis Paris. 26

L’histoire de l’anglais

L’anglais est une langue germanique au même titre que l’allemand et quasiment toutes les langues du Nord de l’Europe. Le mot anglais est dérivé du nom d’une tribu germanique, les

Angles de même que les Français tiennent leur nom d’une autre tribu germanique, les Francs.27 On peut distinguer deux grands groupes germaniques : la branche nordique et la

branche occidentale. La branche occidentale se subdivise elle aussi en deux catégories : le sous-groupe allemand et le sous-groupe anglo-frison. C’est le Sous-groupe anglo-frison qui a principalement donné naissance à l’anglais.28

25 (https://www.mondelangues.fr/langues-europe-1), consulter le 13-04-2019. 26 Id.

27 Op.cit , consulter le 13-04-2019. 28 Id.

(21)

24

21

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

Après avoir étudié brièvement l’histoire des deux langues, nous remarquerons que les deux langues sont issues de deux ‘langues mères’ complètement différentes, le français du latin alors que l’anglais il est de l’allemand. Donc d’où vient la similarité entre les deux langues ? Est-ce qu’il y avait des points de rencontre entre l’anglais et le français à travers le temps ? Et si oui c’était quand et où ?

Afin de répondre à ces questions il faut aller plus loin dans le temps. Beaucoup de philologues de la Renaissance et du XVIIe siècle considéraient l’anglais comme une langue latine. On mesurait alors la latinité d’une langue au nombre de mots d’origine latine que celle-ci comportait. Et le vocabulaire anglais aurait pour ses deux tiers une origine romane. L’avis des auteurs varie sur la question. Certains parlent de plus de la moitié, comme André Martinet, pour qui « l’anglais, langue germanique a emprunté la moitié de son vocabulaire au français, langue romane »29; d’autres de deux tiers. 30

Jusqu’au XIe siècle, l’anglais possédait déjà un substrat latin reste de la conquête latine

(A partir du VIIe siècle, les Anglo-Saxons se convertissent au christianisme : le vieil anglais reçoit donc des influences du latin, parlé par le clergé de l’époque) et un petit nombre d’emprunts au français.31 « C’est la conquête normande qui a permis l’entrée en masse de

mots français dans le vocabulaire de l’anglais, L’élite anglo-saxonne est alors presque complètement été remplacée par une élite normande, qui parle le latin et surtout le normand, une langue d’oïl, donc française. »32 Ce phénomène d’emprunt s’est prolongé, le français

représentant une langue de haute culture par rapport à un anglais en pleine régression du fait de la prédominance normande. Du XIe jusqu’au XIVe siècle, la langue de l’aristocratie anglaise, appelée par la suite l’anglo-normand, influence fortement la langue alors parlée par le peuple, le moyen anglais. De plus, le français du continent s’impose à la cour d’Angleterre comme une grande langue de culture. Les Normands eux-mêmes d’origine germanique et ayant gardé une phonologie germanique transmirent leurs propres règles de prononciation. Ainsi le [g] français devint-il [gw] puis [w]: war (guerre) à l’origine werre. Les deux

29 Préface à L’aventure des langues en Occident, de H. Walter, Laffont 1994. 30 Malherbe, M. : Les langages de l’humanité, Seghers 1983, p. 149.

31 Id.

32 Jean-Michel ROBERT, « L'anglais comme langue proche du français ? », Ela. Études de linguistique

(22)

prononciations pouvaient coexister ce qui a donné quatre termes pour « garde » ou « gardien » : warden/guardian, ward/guard. 33

La Renaissance devait accentuer l’importance du lexique d’origine latine avec de nombreux emprunts et néologismes latins, des emprunts au français comme34 portmanteau,

vogue, moustache, machine, connoisseur, nuance ; à l’italien comme bandit, volcano, granite, parapet, balcony, pastel ; à l’espagnol comme renegade, comrade, cargo, corvette, parade, escapade, etc. Cette « latinité » de l’anglais peut s’exprimer de quatre façons

différentes : 35

- Un respect de la graphie d’origine, avec prononciation anglaise (connoisseur), - Une transformation phonologique et graphique (war, carpenter « charpentier »), -Un maintien de la prononciation d’origine avec graphie anglaise reproduisant cette prononciation : easy (aisé),

- Une homographie complète entre l’anglais et le français

Il faut aussi bien sûr tenir compte des glissements sémantiques, des divergences de sens, qui ont produit des faux amis entre l’anglais et le français. Il ne faut pas perdre de vue que nos deux langues, bien que cousines, ont évolué séparément pendant des siècles. Certains termes ont donc eu le temps de changer de sens, en anglais comme en français. Les faux-amis se sont développés dans beaucoup de langues à travers les années, pour diverses raisons. Dans certains cas, par exemple, ces faux-amis ont des origines similaires, peuvent même parfois avoir tous les deux étés empruntés à une autre langue, mais leur sens a dévié avec le temps. Dans d’autres cas, cependant, ces mots peuvent avoir des origines tout à fait différentes, mais que l’on a fini par prononcer de la même manière, car les prononciations évoluent avec le temps.

33 Id.

34 Plus de 3 000 mots, 3 222 plus exactement selon Jean Camion : English French Homagraphs – Homographes

français anglais, 1993, ouvrage non publié, cité par H. Walter : Honni soit qui mal y pense, Robert Laffont,

2001, p. 121.

(23)

26

23

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

10. L’enseignement des langues étrangères en Algérie

Pour l’enseignement des langues on dit qu’il doit avoir un point de départ pour qu’il existe un tel apprentissage et pour que l’apprenant s’appuie sur une base solide pour consolider des nouvelles connaissances pour améliorer sa langue. « Nous parlons donc de sa langue maternelle ou L1 qui va être son point de référence pour son apprentissage d’une langue étrangère ou L2. »36 De cette manière nous sommes en train de faire référence à la théorie du développement cognitive de Piaget dite « Constructiviste » où nous construisons des nouvelles connaissances à partir des connaissances déjà existantes dans notre cerveau. La L1 servira de guide pour les nouvelles connaissances comme l'acquisition de la L2. « Nous parlerons donc de l’effet de transfert proactif. L’apprenant débutant à une forte prédisposition à s’attacher sur sa langue maternelle pour comprendre la langue cible »37. Il

aura toujours des comparaisons entre la L1 et la L2 dans sa tête pour essayer de donner de la logique à la langue étrangère.

Notre étude vise le processus d'apprentissage d'une L3 (anglais) typologiquement très éloignée de la langue maternelle L1 (arabe), mais plus proche de la L2 (français).

Traditionnellement, les recherches sur l'acquisition d'une langue étrangère portaient sur l'influence de la langue maternelle (L1) sur l'acquisition de la L2. Depuis un certain nombre d'années, cependant, les linguistes s'intéressent de plus en plus à la question de l'influence de la L2 sur la troisième langue (L3), et plus généralement, à l'interaction entre les grammaires des différentes langues étrangères chez l'apprenant. « Les professeurs d’anglais Langue Etrangère remarquent souvent l'influence du français dans la langue anglaise de leurs étudiants et surtout sur la parole en anglais » 38

Ce qui nous intéresse dans la combinaison de langues choisies est le fait que l'apprenant a la tâche d'apprendre une L3 (l'anglais) qui ne ressemble pas beaucoup à sa

36 Alejandro TORO CRIOLLO, Analogie et interférences dans l’apprentissage des langues, thèse de Doctorat,

Université de Bourgogne.

43 Id.

38 Aimee JOHANSEN, « SOMETIMES I MIX UP ENGLISH AND FRANÇAIS » : L'INFLUENCE DE LA

(24)

langue maternelle (l’arabe), mais qui ressemble beaucoup plus à une langue qu'il connaît déjà, son L2 (le français).

Acquérir une nouvelle langue est forcément influencé par les habitudes structurelles de la langue maternelle et des langues déjà apprises.

Cette influence a des conséquences diverses : la connaissance antérieure d’une langue peut faciliter ou gêner le « transfert », l’acquisition et, par la suite, la pratique d’une nouvelle langue. Les ressemblances entre deux langues facilitent l’apprentissage alors que les fausses ressemblances rendront cet apprentissage plus difficile. 39

« Les langues 1 et 2 sont deux systèmes à partir desquels nous formalisons le sens. Ce sont deux systèmes linguistiques qui entrent en contact et s’influencent mutuellement. Nous avons, par conséquent, deux codes qui interfèrent. Dans la pratique, cela consiste à transposer des unités linguistiques (phonétiques, morphologiques, syntaxiques, sémantiques) d’un système linguistique à l’autre »40. La première langue étrangère déjà

acquise par un apprenant d’une deuxième langue étrangère résulte à la fois des transferts positifs ainsi que des transferts négatifs autrement dit : des interférences, des faux amis, le calque…

Parmi les diverses phénomènes résultants d’un contact entre deux langues étrangères acquises chez l’apprenant, nous nous sommes intéressées à celui des faux amis, plus précisément, son influence sur l’apprentissage du vocabulaire. Le phénomène de faux-amis signifie qu’un mot qui ressemble à un mot d’une autre langue mais de sens différent, partiellement ou totalement.

Les faux-amis sont un phénomène du langage des bilingues. Ce sont des productions langagières qui n'auraient pas pu être réalisées par des monolingues. Une des deux langues agit sur l'autre : généralement, la langue L1 agit sur la langue L2, donc, c’est l’influence des systèmes linguistiques de la langue déjà acquise sur la langue étrangère (à apprendre) mais aussi, des faux-amis de retour issu de l’impact de la langue étrangère sur la langue

39 Taghrid BAIDOUN, L’influence de la langue arabe sur le français des arabophones migrants, Mémoire de

Master 2 – Linguistique, Université de Rennes II, Département d'Études Arabes, Juin 2015. https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01427030, consulter le 20-05-2019.

(25)

28

25

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

maternelle, ce qui influence divers niveaux linguistiques : phonétique, morphologique, syntaxique, lexical…etc

11. L’influence des faux amis sur l’apprentissage du vocabulaire

11.1. Sur le plan phonique

Les faux-amis phonétiques sont la complexité d’articuler certains sons en langue étrangère à cause de l’influence de la langue acquise. Cela se manifeste lorsqu’un sujet parlant utilise les sons d’une langue (L1) en parlant une langue (L2). Lors des faux-amis, la langue emprunteuse tend à substituer spontanément les phonèmes inconnus ou inhabituels aux éléments les plus ressemblants de son propre système phonétique41. En d’autres termes les faux-amis phonétiques désignent l’influence ou l’impact de la langue (L1) sur la prononciation de la langue (L2). Disant ici que (L1) est le français et (L2) est l’anglais.

« Le français compte 32 sons alors que l’anglais compte 39 sons. Les deux langues ont 25 sons en commun. C’est-à-dire 14 sons qui sont différents ; ces derniers existent en anglais mais pas en français » 42. Les voici :

5 consonnes : /θ/ /ð/ /ɫ/ /ɹ/ /h/

4 voyelles : /ɪ/ /ʊ/ /ɝ/ /æ/

5 diphtongues : /eɪ/ /aɪ/ /aʊ/ /ɔʊ/ /ɔɪ/

11.1.1. Les consonnes 43

 Le premier son TH : /θ/ comme dans panther /ˈpæn·θɝ/. C'est aussi le son du mot thing /θɪŋ/, birthday /ˈbɝθˌdeɪ/. Un francophone risque de tomber dans le piège de prononcer

41 Monika KISS, Op.cit.

42 Fabien SNAUWAERT, «Les 14 sons anglais qui n'existent pas en français », Publié par Click & Speak™

La formation d'anglais en ligne, https://bilingueanglais.com/blog/855/sons-anglais/, consulter le 15-05-2019.

(26)

les TH comme des Z ou des S, donc au lieu de dire /ˈbɝθˌdeɪ/ il dit /ˈbɝsˌdeɪ/ ou/ˈbɝzˌdeɪ/. Dont il faut imiter plutôt un F ou un V pour faire le son correct /θ/.

Nous pouvons maintenant passer à la prononciation du second son TH : /ð/ comme dans feather /ˈfɛð·ɝ/. C'est aussi le son du mot the : /ðə/. Ce second son TH, /ð/, s'articule exactement comme le premier son TH, /θ/, sauf que les cordes vocales vibrent cette fois-ci. La différence entre le premier son TH /θ/ et le second son TH /ð/ est la même qu'entre, respectivement, /s/ et /z/. Le risque pour les francophones est de prononcer un son /z/ au lieu de /ð/.

 Le son /ɫ/ comme dans lion /ˈɫaɪ·ən/. On peut distinguer deux types de son L :

- Le L clair noté /l/, utilisé en français.

- Le L sombre noté /ɫ/ (dark L), utilisé en anglais.

Si vous prononcez [l] à la place de [ɫ], ce n'est pas gênant – vous serez dans tous les cas compris.

 Passons maintenant à la prononciation anglaise du son R : /ɹ/ comme dans rabbit /ˈɹæb·ɪt/. C’est proche du son /w/. Comparons ce son /ɹ/ anglais au son /w/ que l'on a en français et en anglais (dans les mots « oui » et we). Les sons sont assez proches.

 Le son anglais /h/ comme dans horse /hɔɹs/. C'est aussi le son du mot hello /hɛˈɫoʊ/. En français, on dit le mot « hello » sans prononcer le H (h muet) mais, en anglais, ce mot se prononce toujours avec le son H, /h/.

La prononciation de ce son anglais est très facile pour les francophones. Il faut juste gardez en tête que la grande majorité des mots qui s'écrivent avec la lettre H en anglais se prononcent avec ce son /h/, qui doit s'entendre. C'est ce qui fait la différence entre I hate you! (/heɪt/) « Je te déteste ! » et I ate you (/eɪt/) « Je t'ai mangé ».

11.1.2. Les voyelles 44

 /ɪ/ comme dans pink /pɪŋk/. C’est un son à mi-chemin entre le /i/ de

green et le /ə/ de dust. Notez que /ɪ/ est bref et explosif alors que /i/ est long et

(27)

29

27

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

détendu. Une autre manière de présenter ce son : il se situe entre le /e/ du français « clé » et le /i/ du français « fini »

(28)

 Ensuite /ʊ/ comme dans wood /wʊd/. Que ce soit le mot wood (du bois) ou would (l'auxiliaire), les deux se prononcent pareils lorsqu'ils sont accentués. C'est un son à mi-chemin entre le /ə/ de dust et le /u/ de blue. Avec /ʊ/, le risque pour les francophones est de le prononcer comme le /u/ de blue.

 /ɝ/ comme dans purple /ˈpɝ·pəɫ/. C'est une voyelle bien sûr mais c'est un son qui ressemble un petit peu à la consonne /ɹ/. On commence sur une voyelle mais celle-ci tire ensuite vers une sorte de R. En anglais, on appelle ce type de voyelle une voyelle R-colored

(littéralement, « une voyelle avec une teinte de R ») ou voyelle rhotique en français.

 /æ/ comme dans sand /sænd/. Pour produire ce son, essayez simplement de faire un son entre le /a/ du français « chat » et le /ɛ/ du français « quel », une sorte de /a/ qui tire vers le /ɛ/ : /æ/.

11.1.3. Les diphtongues 45

 Commençons par /eɪ/ comme dans jade /dʒeɪd/ (la couleur vert jade). On commence sur le son /e/, au départ de la flèche et on termine sur le son /ɪ/ (comme dans pink, bref et explosif)

 Ensuite, /aɪ/ comme dans lime /ɫaɪm/ (la couleur vert citron ; ou le fruit, le citron vert). On commence sur un son /a/ ouvert et on glisse vers le /ɪ/, bref et explosif.

 Ensuite, /aʊ/ comme dans brown /bɹaʊn/ (marron). On commence aussi sur /a/ et on glisse cette fois-ci vers /ʊ/ comme wood.

 Maintenant, avant-dernière diphtongue : /oʊ/ comme dans gold /goʊɫd/ (de l'or). On commence sur /o/ et on glisse vers /ʊ/ comme dans wood

 Enfin, dernière diphtongue, /ɔɪ/ comme dans turquoise /ˈtɝ·kɔɪz/ (turquoise). On commence sur le son /ɔ/ comme dans mauve et on glisse vers le /ɪ/.

Sur les diphtongues, l'erreur la plus courante est de prononcer les diphtongues comme des voyelles simples. Par exemple, au lieu de dire [goʊɫd], un francophone qui ne connaît

(29)

30

29

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

pas la phonétique risque de dire [gold] comme si c'était une voyelle simple – mais ce n'est pas une voyelle simple.

(30)

Ce qui nous fait faire des erreurs aussi, c'est qu'il y a de nombreux mots anglais que l'on utilise en français avec la prononciation française. Et du coup, ça nous donne de mauvaises habitudes de prononciation en anglais.

Quelques exemples pour éviter l'erreur :46

 cheesecake. En anglais, on ne dit pas *[tʃizˈkek] mais [ˈtʃizˌkeɪk].

o On ne dit donc pas *[kek] mais bien [keɪk]. On doit bien entendre la diphtongue.

o Au passage, l'accent est sur la première syllabe /ˈtʃizˌkeɪk/, pas sur la seconde. [ˈtʃizˌkeɪk] et pas *[tʃizˈkeɪk].

 pacemaker. En anglais, on ne dit pas *[pɛsmɛˈkœʀ] mais [ˈpeɪsˌmeɪkɝ]. o Encore une fois, pas *[e] mais [eɪ].

 email. En anglais, on ne dit pas *[i'mel] mais [ˈi·meɪl] – pas *[e] mais [eɪ]. o (Et l'accent est sur la première syllabe).

 toast. En anglais, on ne dit pas *[tost] mais [toʊst]. o Pas *[o] mais [oʊ], comme dans gold.

11.2. Sur le plan lexical

« Un faux-ami lexical désigne le fait d’utiliser un mot de la langue une déjà apprise en langue étrangère deux »47. Autrement dit c’est l’emploi d’un terme d’une langue dans une autre langue d’une manière spontanée. Voici une liste des faux amis lexicaux les plus fréquents :

46 https://bilingueanglais.com/blog/855/sons-anglais/, consulter le 15-05-2019.

(31)

32

31

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

11.3. Sur le plan grammatical

« Un faux-amis grammatical se détermine par l’emploi des caractéristiques syntaxiques, grammaticales, orthographique…etc. d’une langue dans une autre langue. »48

 Ordre des mots. En français, les adjectifs suivent généralement le nom, par exemple une ville moderne ; quand en anglais c’est « modern city » c’est-à-dire « moderne ville ». Bien sûr, il y a les exceptions en français avec des adjectifs tels que bon, nouveau, petit etc., mais ce n’est pas le cas commun.

 Genre masculin et féminin des noms. En français, tous les noms prennent soit l’article ‘le’ soit l’article ‘la’ mais ce n’est pas logique de parler des « genres » en anglais car la plupart des noms sont neutres. Dans l’exemple précédent, le nom une

ville a l’article la (ou « féminin »), du coup l’adjectif modern(e) sera également

modifié en ajoutant e à la fin. En anglais, il n’y a pas de changements comme celles-ci. 49

 Accents. En français, les accents (accent aigu, accent grave, accent circonflexe, accent tréma) sont utilisés dans beaucoup de mots, quand en anglais ils sont seulement utilisés dans les mots étrangers.

 Conjugaison. En français, chaque sujet doit être conjugué différemment alors qu’en anglais, seule la troisième personne est différente.

48 Id.

49 Conor CLYNE, « Quelles sont les différences entre l’anglais et le français? », Français, Regional Linguistic

Differences, Mars 23, 2017. https://tsarexperience.com/quelles-sont-les-differences-entre-langlais-et-le-francais/, consulter le 19-05-2019.

Mot anglais Sens en français Mot français Sens en anglais

Eventually = finalement Eventuellement = perhaps, possibly

Actually = en fait/ vraiment actuellement = now, currently

licence = permis de conduire licence (diplôme) = degree

to rest = se reposer Rester = to stay

to demand = exiger Demander = to ask

to offer = proposer Offrir = to give

surname = nom de famille Surnom = Nickname

(32)

 Forme négative. Au lieu d’ajouter non au verbe principal comme il est fait en anglais, en français on ajoute n’avant le verbe et pas après. Par exemple, This is Jane (« C’est Jane ») sous la forme négative est This is not Jane (« Ce n‘est pas Jane »).50

 Les lettres majuscules sont fréquemment utilisées en anglais, dans les mots de langues, jours de semaine, mois, alors que la grammaire française essaie de minimiser l’utilisation des majuscules.

Aujourd’hui, l’importance de l’apprentissage d’une langue étrangère en fait une priorité. Il est effectivement important de souligner qu’une bonne base est nécessaire dans cette éducation. Il y en a des langues qui sont faciles à apprendre pour certains apprenants comme c’est le cas d’un francophone qui apprendra l’anglais comme langue étrangère, les deux langues -malgré leur origine différente- se rapprochent. L’anglais est une langue germanique alors que le français est d’origine romane. Cependant, à la différence de son cousin germain l’allemand, l’anglais est une des langues les plus faciles à apprendre. Il y a plusieurs raisons à cela : tout d’abord, l’anglais est une langue dite peu flexionnelle : pas de déclinaisons, pas de féminin, masculin ou neutre… « Même le système de conjugaison est relativement aisé à comprendre : il suffit, au présent, d’ajouter un -S à la troisième personne du singulier, et au passé, la terminaison -ED (hormis certains verbes irréguliers); quant au futur, il n’y a qu’à faire précéder le verbe de « will » ». 51

Par ailleurs, pour des raisons historiques, l’anglais a largement été influencé par le français dans sa forme actuelle, ce qui la classe parmi les langues les plus faciles à apprendre pour un francophone, du moins du point de vue du vocabulaire. « Prenons quelques exemples de mots couramment employés : ainsi, decide (décider), doubt (douter), choose (choisir), ou

hesitate (hésiter) sont tous des verbes extrêmement proches du français. Ainsi que, le fait

que l’anglais soit la langue internationale par excellence, en facilite encore plus l’apprentissage : entre littérature, musique, séries télévisées et vidéos en tout genre, les ressources ne manquent pas. »52

50 Id.

51 https://fr.babbel.com/fr/magazine/les-langues-les-plus-faciles-a-apprendre-pour-un-francophone/, consulter

le 30-05-2019.

(33)

34

33

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

12. Stratégies et techniques pour un apprentissage correct d’une langue

Il existe plusieurs types des techniques pour un apprentissage d’une langue nouvelle tout d’abord, les stratégies de compréhension, les plus convenables liées à l’apprentissage du vocabulaire sont celles résumées en trois classes :53

 Eviter la difficulté : l’apprenant en lisant ou en écoutant un texte, ne doit pas s’arrêter à chaque terme inconnu. Il évaluera l’importance de ce terme et il essaye de lui proposer un sens plus proche selon le contexte et vérifie si cela est toujours pertinent.

Utiliser ses connaissances antérieures : l’apprenant peut se référer aux

éléments para-textuels (titre- source- illustration) et les mettre en relation avec le sens du texte.

Exploiter le contexte : l’apprenant peut recourir à tous les indices

linguistiques (texte) et extralinguistiques (tableau, images…) pour comprendre le sens des nouveaux mots.

Il existe ainsi les Stratégies de mémorisation, il apparait plus facile de comprendre des mots inconnus utilisés dans un contexte donné, de les mémoriser et donc les réutiliser lors de la communication ; pour mémoriser du vocabulaire, l’apprenant peut trier et classer les nouveaux mots rencontrés ; utiliser des images pour mieux mémoriser le vocabulaire et

mettre les mots en contexte pour mieux comprendre.54

Enfin y’en a aussi, les stratégies compensatoires, comme son nom l’indique, une stratégie compensatoire sert à compenser les manques de connaissances. L’apprenant peut utiliser la nouvelle langue dans des situations de compréhension et d’expression même s’il possède un nombre limité de connaissances. 55

13. Sur quoi se baser pour bien apprendre une langue ?

Nous avons par la suite essayé de délimiter les aspects d’une langue sur lesquelles l’apprenant doit se baser pour bien l’apprendre.

53 Souheyla BELFETNI, Le recours à la langue maternelle pendant l’apprentissage du FLE : handicap ou

besoin d’apprentissage ? Cas des apprenants de 2ème année moyenne CEM El Khawarizmi Ain Fakroun, OEB, Mémoire de Master, Université Larbi Ben M’hidi, Oum El Bouaghi, 2018.

54 Ibid., p 31. 55 Id.

(34)

Utiliser une langue, c’est tout simplement transformer nos idées en sons et, vice-versa, du son en idées. Il ne faut pas oublier qu’une langue est avant tout parlée. Donc, autant que possible, dans la nouvelle langue, nous essayons de débuter avec une approche

(35)

35

35

Chapitre 1 : les faux amis et l’apprentissage des langues

100% orale. Ceci nous permettra de développer de bonnes habitudes de prononciation dès le début et de nous décomplexer par rapport au fait de parler. Tout faire par le texte

(comme à l’école) a tendance à rendre les gens timides à l’oral. Pour faire cela l’apprenant doit s’accentué sur ces trois aspects : la phonétique, le vocabulaire et la grammaire.

13.1. La phonétique

Le meilleur moyen d’apprendre une langue, qui est en plus le plus naturel et le plus efficace, est d’abord de l’entendre parler. A la maison, avec des amis, grâce à la télé, pendant un séjour linguistique ou des MP3, il est essentiel de baigner dans de l’oral. S’habituer aux sons de la langue nous permettra ensuite de les utiliser nous-même, pour parler. « Dans une langue, le signifiant et le signifié sont étroitement liés. F. de Saussure a judicieusement présenté le signe linguistique comme une unité à deux faces étroitement liées : support phonique (signifiant) et sens véhiculé (signifié). » 56

« Le succès de l’apprentissage de la prononciation d’une nouvelle langue est dépendant d’abord de l’apprenant, de ses motivations, de ses capacités naturelles ou acquises, des conditions d’apprentissage. Il n’en demeure pas moins vrai que les difficultés varient aussi en fonction de la proximité ou de la distance entre la prononciation de la langue maternelle et celle de la L2. » 57En français et en anglais, il existe autour de 40 sons avec une

majorité de sons communs aux deux langues. « Apprendre l’anglais, pour un francophone, cela signifie d’abord apprendre à reconnaître et reproduire une dizaine de sons qui existent en anglais mais pas en français. »58

13.2. Le vocabulaire

L’autre aspect qui nous intéresse est le vocabulaire. C’est-à-dire : des mots et, surtout, des expressions qui ont du sens, qui communiquent une idée, dans la langue. « Les apprenants souvent se lancent dans leur apprentissage du vocabulaire au hasard ou sous forme de liste de mots isolés, qui est faux. Le secret pour mémoriser du vocabulaire est de privilégier les mots les plus courants, puis mémoriser chaque mot dans son contexte. »59

56 A. BORRELL, «Importance de la phonétique dans l’enseignement/apprentissage des langues secondes

et étrangères ».

57https://lesacados.com/apprendre-une-langue-etrangere-facilement, consulter le 18-05-2019. 58 http://www.my-vschool.ch/anglais-pour-vacances-et-voyages.html, consulter le 18-05-2019 59https://lesacados.com/apprendre-une-langue-etrangere-facilement, consulter le 18-05-2019.

(36)

Pour avoir une idée des mots les plus courants dans la langue cible, nous utilisons les listes et dictionnaire de fréquence.60 Ce type de document nous donne les mots les plus

courants dans une langue, dans l’ordre de leur fréquence. Ces listes nous permettent de voir où nous nous situons dans la langue et sur quels mots concentrer nos efforts.

Pour le contexte ; L’immense majorité des mots, pris seuls, n’ont pas de sens et n’ont pas d’utilité. Si je dis « blue » en anglais, je pense évidemment à la couleur, mais cela pourrait aussi signifier « être triste ». Il est donc nécessaire de mémoriser les mots au sein d’une phrase qui a du sens.

Le meilleur moyen d’assimiler du vocabulaire est donc de combiner les deux éléments ci-dessus : prenons les mots dans l’ordre de leur fréquence et apprenons-les chacun dans un contexte, en pratiquant sa prononciation et en visualisant le sens de la phrase que nous apprenons.

13.3. La grammaire

« Pour les enseignants, la grammaire est la composante linguistique qu’ils estiment la plus importante en classe de langue, avant le lexique, la civilisation et la phonétique »61, mais c’est plus efficace de pratiquer que d’étudier en matière de grammaire. Les livres de grammaire ont leur utilité pour savoir ce qui existe dans notre nouvelle langue. Un livre de grammaire nous permettra alors d’avoir conscience des différences qui existent dans les langues à apprendre. Mais, ce n’est pas efficace pour parler la langue.

La difficulté de la grammaire se situe dans la manière dont nous l’apprend. La méthode classique est d’apprendre par cœur, chaque règle et chaque usage séparément. « Le problème c’est qu’après avoir mémorisé toutes les règles nous avons souvent du mal à passer à la pratique, et s’en servir directement quand nous parlons et que nous formulons des phrases. »62 Donc ; la meilleure solution est d’essayé d’interagir avec des natifs ou bien si cela est difficile à accomplir il suffit seulement de les écouter parlés (par podcast, enregistrement et vidéos sur internet …) et de prendre note sur les structures de grammaires qu’ils utilisent

60 http://invokeit.wordpress.com/frequency-word-lists/, consulter le 19-05-2019.

61 Op.cit. https://lesacados.com/apprendre-une-langue-etrangere-facilement, consulter le 19-05-2019. 62 Id.

(37)

Chapitre 2 :

(38)

38

I.

Protocole de recherche

L’enseignement apprentissage des langues étrangères en Algérie constitue un champ de recherche très vaste, ainsi que les différentes méthodes d’enseignement de ces langues étrangères. Nous sommes intéressées par les deux langues étrangères suivantes : le français comme langue étrangère première63, enseignée dès le niveau primaire, et l’anglais, langue étrangère seconde enseigné dès la première année moyenne.

Le contact entre ces deux langues étrangères et la grande similitude des mots engendre un phénomène linguistique appelé « les faux-amis », ce dernier est sur quoi porte notre recherche. Nous allons voir dans quelle mesure ce phénomène affecte-t-il les apprenants d’une langue étrangère.

1. Présentation de l’objectif d’étude

Le but de cette étude est d’informer sur le phénomène des faux amis. Nous avons voulu sensibiliser sur la problématique des faux amis et proposer une analyse de ces derniers en deux langues (français-anglais) dans l’espoir de contribuer à éviter des erreurs liées à ce phénomène. L’analyse du corpus se situe dans une perspective diachronique et comparée pour savoir quelle est la connexion exacte entre ces termes français et anglais et comment les apprenants peuvent se tromper dans leur choix de mots ou d’expressions.

Notre choix est porté sur les étudiants du département de Lettre et Langues Anglaise, où nous avons constaté que malgré des années d’apprentissage des deux langues en question, les étudiants ont encore du mal à différencier entre des mots qui sont similaires dans les deux langues, ce qui augmente la possibilité de tomber dans le piège des faux-amis.

Notre objectif principal est de mener une analyse morphosémantique des termes dans les deux langues, et plus précisément sur la constatation, la catégorisation et l’analyse des différents sens des faux amis en anglais et en français. Le but de cette étude est de faire une recherche dans le domaine de la sémantique lexicale, d’étudier le développement historique du sens des mots, et d’analyser les causes qui ont pu provoquer ces différences de sens.

63Langue Co-officielle (statut officieux, non déclaré).

(39)

39

39

Chapitre 2 : Analyse du Corpus

2. Présentation du lieu d’enquête et description de l’échantillon d’apprenant et l’outil d’analyse

Afin d’obtenir des résultats fiables nous avons effectué notre enquête dans l’université de Jijel Mohammed Seddik BenYahia pôle de Tassoust, plus précisément la faculté des Lettres et Langues dans le département de Lettres et Langues Anglaises.

Le public visé par notre travail de recherche comprend trente apprenants de Licence (première, deuxième et troisième année Licence). Tous ces étudiants ont un bagage dans les deux langues concernées, bien que leurs niveaux de compréhension et de maitrise des deux langues varient d’un étudiant à l’autre, certains sont doués en anglais et le sont moins en français alors que d’autres sont plus doués en français qu’en anglais malgré l’importance de cette dernière en considération qu’elle constitue leur spécialité. Nous avons écarté les apprenants qui ont un niveau similaire ou qui sont doués dans les deux langues parce que ces derniers ont une chance très basse de faire des erreurs et de tomber dans le piège des faux-amis.

 L’outil d’investigation

Le support d’analyse que nous avons utilisé se présente sous forme d’un texte en français à traduire en anglais proposé aux étudiants de département de Lettres et Langues Anglaises -université de Tassoust-.

Cette analyse est faite sur quelques faux amis constatés dans les productions (pratiques) collectés à partir du texte proposé. Nous avons choisi de donner aux étudiants un texte traduire au lieu de faire une production écrite car ce phénomène a un grand impact sur le processus de la traduction. Parce que lors de notre recherche nous avons constaté qu’en proposant un texte à traduire en français plein des mots similaires en anglais, l’étudiant tombera sans doute dans le piège des faux-amis s’il n’est pas attentif, alors que dans le cas d’un texte à rédiger il y aura moins de confusion et moins d’erreurs.

 Le texte

Le premier texte est un sujet de Bac Blanc de la filière de lettre et philosophie de 2011, et le deuxième est un passage descriptif d’Aurélien Laine de son article pourquoi voyager :

(40)

40

Les années passent et ne se ressemblent pas. Actuellement le monde change et se transforme. L ‘homme aussi. Il est perpétuellement à la recherche d’un maximum de confort pour une meilleure vie. L’étendue de son intelligence, ces dernières années, a considérablement évolué : énergies nouvelles, médecine astronomie, automobile …

L’avancée intellectuelle est de taille ; mais, hélas, souvent les bases les plus élémentaires de la vie sont grave bafouées.

Quelque part, au fond de lui-même, l’homme reste un conducteur conscient à faire du mal, pourquoi ? Pourquoi l’homme commende la fabrication des armes nucléaires et chimiques ? Oui, pourquoi investit-il chaque année de milliards de dollars à fabriquer des armes qu’il vend aux autres par suite qu’ils puissent s’entretuer ? Pourquoi ne propose-t-il pas d’investir ces mêmes milliards de dollars à sauver et préserver la vie de notre propre planète et celle de nos enfants sensibles ? n’avons –nous pas vu assez de guerres atroces défiler au fil des siècles d’enfants mourir de soif, de faim et d’un état misérable par manque d’eau, de nourriture ou simplement d’hygiène pour cause de stupidité humaine ? N’avons-nous pas enterré assez d’hommes par manque de soins et de médicaments ? C’est à croire que la vie n’a aucun sens aux yeux de l’homme.

Aucune religion, aucune morale n’engage à la guerre ni encourage le mal. Au contraire, elles nous enseignent à nous aimer les uns les autres. Alors d’où vient ce caractère de vouloir du mal ? En toute probabilité : de l’homme lui-même.

Basta ! Moi je dis arrêtons de philosopher car ne sont pas ces quelques lignes qui vont sauver le monde, et c’est pour cela que je me supplie directement aux maitres du monde d’arrêter d’attendre à que ce problème trouve des solutions à lui-même et de mettre un plan effectif et le plus important de l’achever.

Références

Documents relatifs