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Carl Gustav Jung

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Academic year: 2022

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Carl Gustav Jung

Je crois que j’étais sur le bord du néant, lorsque je tombai un beau jour sur les “Métamorphoses de l’âme et ses symboles” (Le Livre de poche, 1996), d’un certain Jung, dont je n’avais jamais entendu parler. Ce fut pour moi comme si un voile se déchirait : je découvrais que mon épreuve pouvait avoir un sens, et que beaucoup des images ou des thèmes mythiques qui me hantaient trouvaient des explications qui me remuaient jusqu’au fond des entrailles.

En effet, Jung était d’abord un psychiatre, et c’est à partir de cette expérience qu’il a bâti sa théorie. Les processus qu’il décrit existent à l’état naturel. Mais lui les a théorisés, en faisant ressortir leur universalité et en indiquant comment les soigner lorsque ces processus dérapent. A Jung, je dois, en vérité, et ma vie et ma raison.

Comment, dans ces conditions, ne pas être jungien ? Pensées

S’affranchir du maternel

Comment se développer quand on est un « enfant de la Mère » ? Pour Jung, il faut en passer d’abord par l’«

inceste symbolique » (l’inceste tel qu’il est désiré au plus profond de la psyché, et auquel renvoie son

interdiction formelle dans la réalité), puis par ce qu’il nomme « sacrifice », processus qui permet de se détacher de l’image de la Mère, ouvrant un espace de croissance et de liberté.

Affirmer le féminin

Libéré des images du maternel, le féminin peut alors s’affirmer. Le féminin de la femme, bien sûr, mais aussi celui de l’homme, qui porte en lui cette composante psychique, seuil comme obligé à la découverte de

l’inconscient : ce que Jung nomme l’anima. De fait, nous sommes tous androgynes dans l’âme, et c’est assumer notre pôle contraire, dans l’ordre sexué et psychique – l’anima chez l’homme, l’animus chez la femme – qui seul nous permet de viser la complétude de notre être. En particulier, c’est par le féminin que s’ouvre le chemin vers le Soi, notre Je le plus authentique et qui est bien au-delà de ce que Jung appelle le « complexe du moi », ou ego.

Légitimer le religieux

Par le Soi, nous retrouvons une attitude religieuse devant la vie, qui nous réaccorde à elle. Pour Jung, le terme de

« religieux » va bien au-delà des Églises et des confessions instituées. Il vise à travers lui une expérience fondatrice du sacré (nous ne sommes pas loin du « sentiment océanique » de Romain Rolland), mais aussi, étymologiquement, la religio latine. Celle-ci consiste dans l’observation scrupuleuse de ce que suscitent les forces psychiques qui nous traversent de part en part, comme la figure du Père ou celle de la Mère, à la fois fascinantes et terrifiantes.

Se découvrir dans les archétypes

Les archétypes, dénués au départ de tout contenu, engendrent les images qui apparaissent dans nos rêves ou notre imagination. Ils se définissent d’abord comme des « structures » de l’inconscient qui se remplissent différemment selon leurs manifestations dans telle culture singulière, dans telle ou telle histoire personnelle influencée par tel ou tel système familial… Si les archétypes (comme ceux de l’Enfant, du Vieux sage, du Soi ou du Mandala…) sont communs à toute l’humanité, les représentations et formes qu’ils prennent sont, elles, singulières à chaque personne.

Se réaliser

Le processus d’« individuation » dans lequel nous dépassons notre individualité divisée pour accéder à une unité psychique, et où, bien au-delà du Moi, nous découvrons l’image de la transcendance en nous, se déroule, il faut le dire, au risque de la folie sans arrêt négociée. L’expérience du sacré, telle qu’elle est ici impliquée, comporte une ambivalence profonde, entre création et destruction. Mystique et psychopathologie sont ici très proches l’une de l’autre, dans la mesure où le Je véritable est du registre de l’Autre, et où l’expérience assumée nous fait déboucher sur un point obscur où cessent toute connaissance et toute représentation. Le chemin devient alors comme à lui-même son but, le principe de toute chose nous demeurant dérobé à jamais.

Lorsque nous nommons la "psyché", nous évoquons symboliquement l’obscurité la plus épaisse qu’on puisse imaginer. Il relève de l’éthique du chercheur de reconnaître où son savoir touche à sa fin. Car c’est cette fin qui sera le début d’une connaissance plus haute(1941)

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