A NNALI DELLA
S CUOLA N ORMALE S UPERIORE DI P ISA Classe di Scienze
J EAN -P IERRE V IGUÉ
Sur les applications holomorphes isométriques pour la distance de Carathéodory
Annali della Scuola Normale Superiore di Pisa, Classe di Scienze 4
esérie, tome 9, n
o2 (1982), p. 255-261
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pour la distance de Carathéodory.
JEAN-PIERRE
VIGUÉ
1. -
Introduction.
On déduit facilement de H. Cartan
[1], premi6re application
du th6or6mefondamental,
p.771,
le th6or6me suivant.THI20RIitME 1.1. Soit D un domaine born6 de
Cn,
et soit a unpoint
de D.Soit
f
uneapplication holomorphe
de D dans D telle quef(a)
= a. Alors lesconditions suivantes sont
equivaZentes :
(i)
la dérivéef’(a)
def
aupoint
a est une isometriesurjective
pour lamétrique infinitésimale
deCaratheodory YD(a, .);
(ii)
les valeurs propres def’(a)
sont toutes de module1;
(iii)
lediterminant jacobien
def
aupoint
a est de module1;
(iv) l’application f
est unautomorphisme analytique
de D.[11
est clair que(i)
=>(ii)
+(iii)
et que(iv)
=>(i).
Dans[1],
H. Car-tan montre que
(iii)
=>(iv).]
Supposons
maintenant que D soit un domaine born6 d’un espace de Banachcomplexe
E. Nous aimerions savoir si le th6or6me 1.1 seg6n6-
ralise à cette situation.
Remarquons
d’abord que la condition(iii)
n’a pas de sens pour un domaine born6 d’un espace de Banachcomplexe.
Parcontre,
la condition(i)
a un sens, et il est naturel deremplacer
la condi-tion
(ii)
par la condition(ii bis)
suivante:(ii bis)
lespectre
def’(a)
estf orme
de nombrescomplexes
de module 1.T. Franzoni et E. Vesentini ont montr6
([2] exemple,
p.95)
que, mgmesi D est la boule-unit6 ouverte d’un espace de Banach
complexe
E et aPervenuto alla Redazione il 28 Settembre 1981 ed in forma definitiva il 18 Gen- naio 1982.
256
l’origine
0 deE, (ii bis)
n’entraine pas(iv).
D’autrepart,
on déduit facile- ment des r6sultats de Harris[3]
que, si D est la boule-unite ouverte d’un espace de Banachcomplexe .E,
et al’origine
0 deE, (i) ’entraine (iv).
Dans cet
article,
nous allons montrer que, si D est un domainecercle
born6 d’un espace de Banachcomplexe E,
et si a estl’origine
0 deE, (i)
n’en-tralne pas
(iv).
Pluspr6cis6ment,
nous construirons un domaine cercle born6 D d’un espace de Banachcomplexe E, complet
pour la distance int6-gr6e
deCarath6odory
et uneapplication holomorphe /: D --> D
telle quef’(0)
soit une isométriesurjective
pour lam6trique
infinitesimale de Cara-théodory YD(ol .)
et quef
ne soit meme pasinjective.
Nous donnerons aussi une condition suffisante sur un domaine cercl6 borne D pour que touteapplication holomorphe f :
D - D telle que/(0)
= 0 et que1’(0)
soit uneisom6trie
surjective
pour lam6trique
infmit6simale deCarath6odory yD(o, · )
soit lin6aire
6gale
af’(0).
Enfin,
dans un dernierparagraphe,
nous 6tudierons laquestion
suivante:si D
est,
parexemple,
un domaine bornehomog6ne
deCn,
on déduit duth6or6me 1.1 le r6sultat suivant.
THÉoRÈME
1.2. Soit D un domaine bornéhomogène
de Cn. Soitf :
D - Dune
applications holomorphe,
et supposonsqu’il
existe a E D tel quef’(a)
soitune isomitrie pour la
mjtrique infinitisimale
deOarathéodory. Alors f
est unautomorphisme anatytique
de D.On
peut
se demander si ce r6sultat reste vrai si on ne suppose pas que D c Cn esthomog6ne.
Nous verronsqu’il
n’en est rien: il existe un domaine borne D deCn,
et uneapplication holomorphe f :
D - Dqui
est meme uneisom6trie pour la distance de
Carath6odory CD
etqui
n’est pas un auto-morphisme analytique
de D.[Le
referee m’asugg6r6
des ameliorations et abeaucoup simplifié
l’exem-ple
duparagraphe
5. Je Fen remercievivement.]
Commengons
par un brefrappel
sur lam6trique
infinit6simale de Ca-rath6odory.
2. -
Rappel
sur lametrique
infinitésimale deCarathiodory.
Soit D un domaine borne d’un espace de Banach
complexe
.E. On d6-finit
([2]
et[4])
sur le fLbretangent T(D)
identifie a D XE unemetrique
[,X(D, d) d6signe
1’ensemble des fonctionsholomorphes
de D dans ledisque-
unite 4 c C et
1’(x)
est la d6riv6e def
aupoint x.J
On v6rifle que, pour toutx E
D, YD(X, .)
est une norme surE, equivalente
a la norme deE,
et on ditque yD est la
metrique
infinitesimale deCarath6odory. Si /:
D - D est uneapplication holomorphe,
on a, pour toutx E D,
pour tout v c- B:En
particulier,?
lesautomorphismes analytiques
de D sont des isométries.Si C:
[o,1]
-->- D est un chemin de classe C’ par morceaux, on definitsa
longueur E(C)
par la formuleSi x
et y
sont deuxpoints
deD,
nous noteronsCD(x, y)
la borne inf8rieure deslongueurs
des chemins de classe Ci par morceauxd’origine
x et d’extr8-mite y. On v8rifie que
C£
est une distance surD,
et on dit queC£
est ladistance
intégrée
deCaratheodory.
Rappelons
la definition suivante.DEFINITION 2.1. Un domaine D d’un espace de Banach
complexe E
est dit cerclé si
1’origine
0 de .Eappartient,
aD,
etsi,
pour tout x ED,
pour toutA e C, IÂ.I
=1,
a,.xappartient
a D.On montre facilement la
proposition
suivante.PROPOSITION 2.2. Soit D un domaine
cerclé
borne d’unespace de
Banachcomplexe
E.Supposons
que E est muni de la normeÎ’D(O, .). Alors, la
boule-unité ouverte B de E pour cette norme est
t’envetoppe
convexe de D.3. -
Exemple.
Soit a un nombre
reel > 0,
et soit p un entier > 0. Soit A Ie domaine cercle born6 de C2Soit
258
11 est clair que C est
l’enveloppe
convexe de A. Consid6rons1’application holomorphe:
C2 - C2 d6finie parConsidérons
l’espace
de BanachE c fl (C2)n
des suites((zi, zi)_z)
tellesque nEz
muni de la norme
11 - 11
que nous venons de d6finir.Soit
A,, c(C2).
une infinite decopies
indexée par Z de A. SoitCn c (C2)n
une infinite de
copies
indexée par Z de C. Soit D Ilint6rieurde rj An
XX fl Cn c E.
Consid6rons1’application f :
E - E definie par "°n>O
avec
et
(o-h 99
estl’application pr6c6demment definie).
On v6rifle que
of
pour tous les nombres
complexes
A et p de module 1.Ainsi,
A est un po-ly6dre analytique généralisé.
Ceci suffit à prouver que D est
complet
pour la distanceintégrée
deCarathéodory 01.
C’est donc un domained’holomorphie
pour les fonc- tions bornées. Il est clair quel’enveloppe
convexe de D est la boule-unité ouverte B de E.L’application f
envoie D dansD,
et on montre leTHÉORÈME 3.1.
L’application holomorphe f:
D -+ D que nous venons dedéfinir
est telle quet ( o )
= 0 et quef’ (0)
soit une isomitrie line’airesurj ective
pour
Î’D(O, .).
SiP ’> 2,
et si ex est assezgrand, f
n’ est pasinjective.
DEMONSTRATION.
Il est facile de verifier quef’(0)
est uneisometrie
pour
yD(o, -).
Il reste seulement a montrer quef
n’est pasinjective.
Pourque
f
soitinjective,
il faut et il suffit que 99: A --> C le soit. Ledeterminant
jacobien J(q)
de q vautet (p
n’est pasinjective
auvoisinage
de tout zero(zi, z,)
deJ(T).
· h estfacile de voir que, si
p > 2,
et si « est assezgrand,
un tel zero(zl, Z2)
appar- tient a A. Le theorenae est d6montr6.4. - Un risultat
positif.
Nous allons montrer
cependant
que, sous certaineshypotheses
sur ledomaine cerclé borne
D,
touteapplication holomorphe f
de D dans lui-meme telle que
f(0)
= 0 et que/’(0)
soit une isométrie lin6airesurjective
pour
yD ( o, · ),
est la restriction a D d’uneapplication
lin6aireégale à 1’(0).
[Bien siir,
ceci nlentraine pas quef
soit unautomorphisme analytique
deD.]
Plus
pr6cis6ment,
nous avons le th6or6me suivant.THÉORÈME 4.1. Soit D un domaine cerclé borni d’un espace de Banach
complexe E,
et soit BIlenveloppe
convexe de D.Supposons
que toutes leslonc-
tions
holomorphes
bornieg sur D(a
valeurs dans un espace de Banach com-plexe F)
seprolongent
à B. Soitf :
D -+ Duneapplication holomorphe
telleque
1(0)
= 0 et que1’(0)
soit une isométriesurjective
pouryD ( o, · ) .
Alorsf
est la restriction à D d’un
automorphisme
linéaire de B.DEMONSTRATION. On
peut prolonger f
en uneapplication holomorphe
.F’de B dans E.
D’apr6s
le th6or6me deHahn-Banach,
il existe une famillede fonctions lin6aires
(ggi)icl
telle queOn a:
Par
suite,
ceci entrame quece
qui
prouveque .F’
est uneapplication holomorphe
de B dansB.
Le r6- sultat se déduit du th6or6me 1 de[3].
260
5. - Un
exemple
en dimension finie.Soit H le
demi-plan
de Poinear6 dansC,
et soitf :
H - Hl’application
dgfinie par
Soit d un sous-ensemble discret de H tel que
/(/))
contienne strictement 4.[Par exemple,
onpeut prendre
4 ={- inl n
cNJ. Eniin,
soit D =-H’-2013 J.]
Alors,
D estisomorphe
a un domaine borne deC,
et nous avons Ie th6or6me suivant.THÉoRÈME 5.1.
L’application holomorphe f
envoie D dansD, et est
uneisométrie pour la distance de
Carathiodory
CD.Cependant, f
n’est pas unautomorphisme anatytique
de D.DTMONSTRATION.
La seule chosequ’il
faut montrer est quef est
uneisom6trie pour Cp. Comme les fonctions
holomorphes
born6es sur D seprolongent
toutes aH,
on a:D’autre
part, f
est unautomorphisme analytique
de H et est done uneisométrie pour c$ . Par
suite, f
commeapplication
de D dans D est une isom6trie pour cD .On sait
(voir [4]
of[5])
que, si D est un domaine bornehomog6ne
deCn,
alors D estcomplet
pour la distance deCarath6odory
cD . Il serait int6- ressant de savoir si le th6or6me 1.2 reste vraisi,
au lieu de supposer le do- maine Dhomog6ne,
on suppose seulement que D est un domaine bornecomplet
pour la distance deCarath6odory
cD .BIBLIOGRAPHIE
[1]
H. CARTAN, Sur lesfonctions
deplusieurs
variablescomplexes.
L’itération destransformations
intérieures d’un domaineborné,
Math. Z., 35(1932),
pp. 760-773.[2] T. FRANZONI - E. VESENTINI,
Holomorphic
maps and invariantdistances,
Mathe-matical studies no. 40, North-Holland,
Amsterdam,
1980.[3] L. HARRIS, A continuous
form of
Schwarz’s lemma in normed linear spaces, Pacific J. ofMath.,
38(1971),
pp. 635-639.[4] L. HARRIS, Schwarz-Pick systems
of pseudometrics for
domains in normed linear spaces in Advances inHolomorphy,
pp. 345-406, Mathematical studies no. 34, North-Holland,Amsterdam,
1979.[5] L. HARRIS - J.-P. VIGUÉ, A. metric condition
for equivalence of
domains, Atti Accad. Naz.Lincei,
67(1979),
pp. 402-403.University de Paris VI
D6partement
deMath6matiques
4 Place Jussieu 75230 Paris - France