A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
P. I GLÉSIAS
Équilibres statistiques et géométrie symplectique en relativité générale
Annales de l’I. H. P., section A, tome 36, n
o3 (1982), p. 257-270
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257
Équilibres statistiques et géométrie symplectique
en
relativité générale
P. IGLÉSIAS
Centre de Physique Théorique, C. N. R. S., Marseille Inst. Henri Poincaré,
Vol. XXXVI, n° 3, 1982, p.
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ. - Nous donnons une construction
géométrique
des étatsstatistiques d’équilibre
d’unsystème
departicules
dans lechamp gravita-
tionnel en relativité
générale.
Grâce à une méthode de localisation desvariables,
on donnel’expression
desgrandeurs thermodynamiques associées,
et on montre la
compatibilité
de cettedescription
avec un modèle macro-scopique
de milieu continu relativiste pour une certaine valeur de la fonctionénergie-libre.
INTRODUCTION
L’étude
thermodynamique
des milieux continus en relativitégénérale
s’est
développée
suivant deuxpoints
de vue : lemicroscopique (théorie cinétique)
et lemacroscopique :
définitions de modèlesphénoménologiques
de milieux matériels. Nous montrons dans cet article que le
point
de vuemicroscopique
et lepoint
de vuemacroscopique développé
dans[7] ] [2] ]
coïncident lors de la
description
del’équilibre.
Le
point
de vuemicroscopique
que nous choisissons est celui de lamécanique statistique :
définition des états de Gibbs dans leur formulationsymplectique ;
choixjustifié
par le fait que les mouvements d’unpoint
maté-riel soumis au
champ
degravitation
en relativitégénérale,
comme enmécanique classique,
constituent une variétésymplectique
de dimension 6.Cette remarque nous permet entre autre de définir les espaces des
phases
Annales de l’Institut Henri Poincaré-Section A-Vol. XXXVI, 0020-2339/1982/257;’$ 5,00/
258 P. IGLESIAS
d’un
système
relativistequi,
comme enmécanique classique,
sont desvariétés de dimension 6
(et
non 7 ou8),
cartes locales del’espace
de mouve-ments.
Le rôle de
l’énergie
estjoué
par lagrandeur conjuguée
du groupe àun
paramètre
assurant la stationarité duchamp gravitationnel,
ce para-mètre étant
interprété
comme le tempsthermodynamique.
La méthode de
comparaison
utilise d’unepart
laconstruction,
par la méthode de lasusceptibilité gravitationnelle,
d’un tenseurimpulsion T~,1,
associé à l’état de Gibbs et d’autre part la construction des vecteurs flux
d’entropie,
flux departicules,
par une méthode utilisant lespolarisations
de
l’espace
des mouvements. Cette méthodeest esquissée
au dernier para-graphe ;
elle en faitl’expression géométrique
de la théoriecinétique
del’équilibre.
On
donne, enfin, l’expression
de la fonctionénergie
librequi
permetau modèle
macroscopique
de décrire les étatsd’équilibre
d’un fluide rela- tiviste et ses mouvements nondissipatifs (fluide parfait).
§
l. TENSEUR IMPULSIONÉNERGIE ASSOCIÉ
A UN
ÉTAT
DE GIBBS ENRELATIVITÉ GÉNÉRALE
L’étudestatistique
d’un gaz departicules indépendantes
en relativitégénérale
seramène,
comme enmécanique Newtonienne,
à l’étudestatistique
des mouvements d’une seule
particule
dans lechamp
degravitation.
Nousnous restreindrons donc à ce cas.
Comme nous le savons
[8], l’espace
des mouvements d’uneparticule
dans le
champ
degravitation
en relativitégénérale (moyennant
unehypo-
thèse raisonnable
(1)
peut être muni d’une structure de variétésymplectique
~6 quotient
d’un espace d’évolution1/7
par lefeuilletage caractéristique
d’une 2-forme
pré-symplectique
03C3v :l’espace
d’évolution1/7
est le sous-fibré
tangent
des vecteurs del’espace
tempsV4
delongueur (2)
m, où mest la masse de la
particule.
C’est une variété de dimension 7, ainsi que sonanalogue
de lamécanique
Newtonienne(~) Cette hypothèse étant que la particule ne remonte pas le temps, c’est-à-dire que
l’espace temps admette une orientation temporelle globale.
(~) La signature de g, tenseur métrique fondamental, est choisie (+ - - -).
(~) La barre désigne le covecteur =
Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 259
La 2-forme (J 11" est définie par :
où
dP
est le vecteur de composante :Les mouvements de la
particule,
courbesintégrales
duchamp d’espaces
vectoriels
[y
~--> sont évidemment les mouvementsgéodésiques.
Ainsi
l’analogie
est totale entre la relativitégénérale
et lamécanique
newtonienne : il y a permanence de la structure
symplectique
del’espace
des mouvements de la
particule.
Nous pouvons donc
appliquer
au cas d’une(ou plusieurs) particule(s) soumise(s)
à unchamp
degravitation
en relativitégénérale
la théorie etles méthodes de la
mécanique statistique
dans son formalismesymplectique,
c’est-à-dire : .
un état
statistique
d’une(ou plusieurs) particule(s)
dans lechamp
degravitation
en relativitégénérale
est une densité deprobabilité
définiesur son espace des mouvements.
Ce qui peut s’écrire :
où
[x
)2014~À est
la densité de Liouville associée à la formesymplectique
définie sur
0/16 et [x
- p] est
une fonction réelle à valeurspositives.
D’autre part, l’existence
d’équilibre
est comme nous le savons associéeétroitement à l’existence de groupes
dynamiques agissant
surl’espace
mouvements, c’est-à-dire des groupes de transformations de
l’espace 1/7 qui
respectent la structurepré-symplectique (comme
c’est le cas en méca-nique
newtonienne des translationstemporelles
pour lessystèmes
conser-vatifs).
Dans le casrelativiste,
ce sont des isométries de lamétrique d’univers,
leur action infinitésimale sur
l’espace
temps définissent des vecteurs deKilling.
Si nous notons 0 un élément de
l’algèbre
de Lie du groupedynamique
et
8v{X)
= 0 son action infinitésimale surV4, [X
-0 est
unchamp
devecteur de
V4,
que l’oninterprétera
comme le vecteurtempérature,
on a :260 . P. IGLÉSIAS
g est la
métrique d’espace
temps et20v(g)
la dérivée de Liede g
par lechamp [x
-o ], ô représente
la dérivation covariante.La
grandeur
conservée associée à l’action de 8 surl’espace
temps est le moment M du groupeengendré
par 8[8 ],
c’est ellequi joue
le rôle del’énergie
de lamécanique
newtonienne à condition de considérer que l’action de 8 surV4
définit l’évolutiontemporelle
dusystème.
On supposera alors 0 du genre temps, il définira lefutur,
et on posera :le moment
M,
c’est-à-direl’énergie de
laparticule
définie par l’état de Gibbsconsidéré,
est donné par :L’état de Gibbs associé à ce groupe à un
paramètre
d’isométries del’espace
temps est donné par la formuleclassique
de lamécanique statistique :
z est
appelé potentiel
de Planck ou fonction departition.
Ceci nécessite évidemment quel’intégrale
ci-dessus converge, cequi
sera assuré si le gaz est contenu dans une boîte ayant,naturellement,
lessymétries
de 0(4).
Nous allons formuler
géométriquement
ceshypothèses,
en introduisant les variablesadaptées qui
seront utilis.ées dans la suite pour le calculexplicite
des
grandeurs thermodynamiques
associées à l’état de Gibbs dusystème dynamique
considéré.a) L’espace
tempsV4
est un espace temps stationnaire au sens de Lichne- rowicz[6 ] :
il existe un groupe à unparamètre
d’isométriesopérant
surV4,
les orbites de ce groupe sont orientées dans le temps et constituentune variété
V3
de dimension 3 que nousappellerons
espace deconfiguration.
Nous noterons q un
point
deV3
et n : x - q laprojection
naturelle deV4
àV3.
b)
La boîte B est un ouvert relativement compact deV3,
le tube deV4 qui
seprojette
sur B sont les lieuxd’espace
tempsqui
peuvent êtreoccupés
par la
particule :
(~) Cette condition est suffisante, il est possible toutefois que pour certaines distributions [q - elle ne soit pas nécessaire, le champ de gravitation jouant le rôle de la boîte, les
trous noirs par exemple ?
Annales de l’Institut Henri Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRAI.E 261
Il existe une méthode
(Souriau [9]),
méthode de lasusceptibilité gravi- tationnelle, qui
permet d’associer à un étatstatistique
d’uneparticule
dans le
champ
degravitation
un 2-tenseursymétrique TJlv
vérifiant leséquations
d’Euler :ce tenseur assimilé au tenseur
impulsion-énergie
d’un milieu continu permetd’interpréter
un étatstatistique
d’uneparticule (ou plusieurs)
comme unmilieu matériel
(un fluide)
soumis auchamp
degravitation.
Il est défini par la formule :
Vol.
262 P. IGLÉSIAS
où ç est un hamiltonien défini sur
l’espace
des mouvements par :l’intégrale
étantprise
sur latrajectoire
du mouvement x. Nous allonscalculer ce tenseur pour un état de Gibbs.
Calcul du tenseur
impulsion énergie
pour un état de Gibbs.Il est commode pour le calcul de z et T d’introduire les variables
adaptées :
Grâce à la
projection
H deV4
àV3, l’espace
d’évolution1/7
est fibrésur le tangent à
V3 : TV3
par laprojection :
où q est la
projection
de X et p laprojection
de P parl’application
linéairetangente de
il,
c’est-à-dire :- !
les variables
(q, p)
sontappelées
variablesadaptées.
Il est facile de vérifier alors que lespoints
de1/7 qui
seprojettent
sur un mêmepoint (q, p)
deTV3
sont lesorbites,
de dimension1,
du groupe d’isométriesopérant
surV7.
Ainsi,
étant donnée une section locale s : q H x deV4
au-dessus de laboîte B il existe une section
associée,
de1/7
au-dessus deTB,
la restriction de laprojection
de1/7
àûIi 6 au
domaine de valeur de cette section est undifféomorphisme
à valeur dans un ouvert de?~6 :
on oublie les mouvementsqui
ne coupent pas la section s, nous ferons alorsl’hypothèse (5)
que cet ouvert est dense dansûli6 et
ainsi les calculs surûli6
peuvent être ramenéssur TB.
Cette construction est
l’analogue
exact de la construction des espaces dephases
enmécanique newtonienne,
la section s revient en effet à choisirune date arbitraire relativement au temps
thermodynamique
défini par le vecteur 0. Ainsil’espace
desphases
d’uneparticule
soumise auchamp
degravitation
en relativitégénérale
est, comme enmécanique
newtonienne,une variété
différentielle
de dimension 6 et s’identifie à un ouvert du fibré tangent àl’espace
deconfiguration V3.
Ces remarques devraient permettre(~) Cela contient l’hypothèse des coeurs durs, des chocs élastiques, cela suppose qu’il
n’existe pas de trous noirs dans le domaine d’espace temps considéré, etc.
Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 263
d’unifier les définitions des espaces des
phases
enrelativité,
dont la dimen-sion
varie,
suivant certains auteurs, entre 7 et 8.Le vecteur P s’écrit en terme de variables
adaptées :
L 1 j
où
a) ~3
= est une fonction de quniquement.
b)
y = - h est la conformation[2],
c’est-à-dire laprojection
par II du tenseur contravariant
y munit
V3
d’une structure de variété riemanniennepositive.
c)
A est un covecteur défini surVg
commel’image réciproque
par la section s du covecteur deV : 2014~
0Le moment 8P s’écrit aussi en termes de variables
adaptées :
La forme
présymplectique
(Jfqui
nous permettra d’écrire leséquations
du mouvement, et la densité de
Liouville,
s’écrit en posant :le réet 03C4
représente
le « tempsthermodynamique »
La forme Q est la dérivée extérieure de A
(6) :
(6) En fait, 8/f32 est une forme de connexion sur V4 considéré comme fibré principal
sur V3 et Q sa forme de courbure.
264 P. IGLÉSIAS
et le
symbole 3 représente
la différentiation covariante surV3
par rapport à y. Leséquations
du mouvement sont alors données par :La restriction de (J f â ~ = est
(on
fait dr = =0)
permet de calculer la densité de Liouville et, combinée avec lapremière équation
du mouvementet la formule donnant
l’expression
du tenseurénergie-impulsion,
permet le calcul de z et T :Vol3
est le volume riemanien défini par y etK2
la fonction de Bessel modifiée d’ordre 2.Et : 1
Ceci est
l’expression
du tenseurimpulsion énergie
d’un fluide de densitéspécifique 8
et depression
~.§
2. ENTROPIESPÉCIFIQUE
ET FLUX D’ENTROPIENous savons que
l’entropie
d’un étatstatistique
est donné par :en remarquant que la densité définie par :
est une densité de
probabilité
sur B que nous pouvonsinterpréter
commeHenri Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 265
la
probabilité
deprésence
de laparticule
ou densité nombre departicules :
on peut construire la densité
d’entropie
définie surV3
par :l’intégrale
de 6 étantl’entropie
totale dusystème :
Cette densité définit par
image réciproque
surV4
un flux que nousappel-
lerons flux
d’entropie,
caractérisé par un vecteur S tel que :le calcul montre alors que
S,
T et 0 sont liés parl’équation :
où F est la fonction définie sur
V3
par :La construction de S a comme
conséquence
immédiatel’équation
deconservation de
l’entropie :
....§
3. COMPARAISONENTRE UN
MODÈLE MACROSCOPIQUE
ET LA
THÉORIE STATISTIQUE
L’expression
du vecteur fluxd’entropie suggère
uneanalogie
entre cette construction et le modèlephénoménologique
de milieu continuproposé
par J. M.
Souriau,
C. Vallé et l’auteur dans les articles[7] ] [11 ] [2 ],
dansce modèle est introduite une fonction arbitraire F des variables
indépen-
dantes
(n, fi)
où nreprésente
le nombre departicules
etf3
latempérature réciproque ~3
=1/kT,
de telle sorte que le tenseurimpulsion énergie
s’écriveà
l’équilibre :
et le vecteur flux
d’entropie :
Vol. XXXVI, n° 3-1982.
266 P. IGLÉSIAS
avec les
équations
de conservation : Si nous posons alors :n et
~3
sontprises
ici comme variablesindépendantes.
Et si nous posons :
la densité
spécifique
8 et lapression spécifique P
du tenseurimpulsion énergie
associé à l’état de Gibbs s’écrivent :ces
expressions
étant calculées pour la valeur n et{3
aupoint q,
les expres- sions de T données par les deux modèles coïncident alors. Nous pouvons donc conclure que le modèlemacroscopique
donné dans[7] ]
et[2] ]
estcompatible
avec lamécanique statistique
dans ladescription
del’équilibre
et c’est la
mécanique statistique qui
nous fournit la valeur de la fonctionénergie
libre F en terme des variablesindépendantes (n,
Ainsi,
le vecteur 0 del’espace
tempsqui
définit l’action infinitésimale du groupe à unparamètre
desymétries s’interprète
bien comme le vecteurtempérature,
salongueur {3
est latempérature réciproque 1/kT,
sa direc-tion U = définit l’évolution du milieu. D’un autre
côté,
la fonction arbitraire F du modèlemacroscopique
voit bien son nomd’énergie
librejustifié, puisque
c’estl’énergie
libre dusystème
au sensstatistique
du terme.Enfin le flux du vecteur
T(0) -
F0 estégal
àl’entropie
de Boltzman de l’étatstatistique :
ce
qui justifie
son nom de vecteur fluxd’entropie, l’équation
de conser-vation :
Annales de l’Institut Henri Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 267
caractérise la non
dissipation
liée au caractèreKilling
du vecteurtempé-
rature.
Remarquons
enfin que les définitions que nous avonsposées
pour comparer les deuxdescriptions
ne sont pas arbitraires et peuvent fairel’objet
d’une formulation entièrementgéométrique
que voici.§
4.GÉOMÉTRIE
DE LATHÉORIE CINÉTIQUE
DE
L’ÉQUILIBRE
Il est
possible
en choisissant une section s deV4
au-dessus de la boîte B d’associer à presque tout mouvement lepoint q
deV3 image
par laprojec-
tion II de l’intersection de la
trajectoire
de laparticule
et de la section s :Ceci définit alors une
projection P
de0ù6
àV3,
il est facile de vérifierque les
points
x de0ù6 qui
seprojettent
sur un mêmepoint q
deV3
constituentune sous-variété
lagrangienne
de~6,
lefeuilletage
induitpar P
est doncune
polarisation
del’espace
des mouvements au sens deKostant,
c’est cequi justifie
le nomd’espace
deconfiguration
donné àV3.
Considérons alors une mesure de
probabilité
a définie sur0/16’
sonimage
directe sur
V3 : v
=fP(oc)
est aussi une loi deprobabilité qu’il
est naturelde définir comme la
probabilité
deprésence
de laparticule,
eneffet,
l’inté-grale
de v sur un domaine ~ deV3
est laprobabilité
de trouver lesystème
dans une «
configuration » quelconque
de D.Puisque Vg
est muni naturel-Vol. XXXVI, n° 3-1982.
268 P. IGLESIAS
lement,
par la structure riemanienne définie par y(§ 1),
d’un élément de volumeVolg,
on peut poser alors :où
[q
~n] ]
est une fonctionpositive, n s’interprète
comme le nombrede
particules
et coïncide dans l’étude del’équilibre
avec la définition quenous avons données
au §
2.D’autre
part,
toute variabledynamique [x
~u] ] (c’est-à-dire
unefonction réelle définie sur
l’espace
desmouvements) 03B1-intégrable,
définitsur
%~
une mesureP-transportable
parmultiplication
avec oc :[x
-M.x].
Il existe alors une fonction réelle
[q
-il] ]
définie presquepartout
surl’espace
deconfiguration V3
telle que :c’est-à-dire :
l’image réciproque
par laprojection
FI deV4
àV3
de cette densité y définitun flux associé à la variable
dynamique u :
où J~ est défini comme le vecteur flux de
particules
par :J et SJ vérifiant les
équations
de conservation :C’est cette
opération qui
nous apermis
de construire entre autre le vecteur fluxd’entropie
S.Enfin,
il faut remarquer que lors del’équilibre,
cesquantités
sont indé-pendantes
du choix de la section del’espace
temps et sont desgrandeurs intrinsèques
à l’étatstatistique.
Elleslocalisent,
surl’espace
temps, les variablesdynamiques
définies sur les mouvements et définissent ainsiune relation entre le
microscopique
et lemacroscopique.
Remarquons
que ceci peut être réaliségrâce
à l’utilisation de densitéstransverses définies sur les feuilles
~-1(q)
àpartir
de la densité de Liouville définie surOU 6
et de la densité riemanienne définie par y surV3.
C’est parcette méthode que l’on a effectué les calculs
explicites
de z,T,
...’ CONCLUSION
La
description géométrique
deséquilibres statistiques
d’uneparticule
dans le
champ
degravitation
en Relativitégénérale,
au sensgénéralisé
Henri Poincaré-Section A
ÉQUILIBRES STATISTIQUES ET GÉOMÉTRIE SYMPLECTIQUE EN RELATIVITÉ GÉNÉRALE 269
de la
mécanique symplectique,
permet de retrouver, pardéduction,
unedescription complète
deséquilibres cinétiques :
tenseurimpulsion-énergie,
flux
d’entropie,
flux nombre departicules, équilibre thermodynamique
local
[1 ] [3] ] [~] ] [5] ] [10 ].
Par contre si on assemble autrement des
équilibres thermodynamiques locaux,
on obtient un modèlequi
n’est pasdescriptible
en terme de statis-tique
sur desparticules gravitant
suivant leprincipe
desgéodésiques.
En associant
l’expression
du tenseurimpulsion-énergie
et des autresgrandeurs thermodynamiques,
construites dans le cadre de lathéorie,
avec les
équations d’Einstein,
on a unsystème complet
permettant de décrire non seulement dessystèmes
isothermes ethomogènes,
mais dessystèmes plus compliqués,
comme parexemple
des étoiles doubles en rota- tion desgalaxies...,
tantqu’on
peut considérerl’approximation
du gazparfait
commelégitime.
En ce
qui
concerne la dimension des espaces desphases
d’uneparticule
dans le
champ
degravitation
en relativitégénérale, qui
est souventprise égale
à 7 ou 8 suivant les auteurs, nousadoptons
ici ladescription géomé- trique qui
donne aux espaces dephases
de cesystème
leur statut de « carteslocales » de
l’espace
desgéodésiques ;
ce sont alors des variétés de dimen- sion6,
comme leursanalogues classiques,
munies d’une structuresymplec- tique
del’espace cotangent
à la variété deconfiguration V3.
Enfin,
la formulationgéométrique
deséquilibres statistiques
permet ici dedéfinir,
nous l’avons vu, une nouvelle variable que nousappelons
le tempsthermodynamique :
c’est leparamètre
d’évolution du groupe de transformationsengendré
par le vecteurtempérature
définissant l’état de Gibbs dusystème,
ce tempsthermodynamique
ne doit pas être confonduavec le temps propre de la
particule.
Paranalogie
avec lamécanique
.
newtonienne où
l’énergie
estdéfinie,
pour lessystèmes conservatifs,
commela
grandeur conjuguée
dutemps,
il est raisonnable dedéfinir,
dans cecadre
relativiste, l’énergie
de laparticule
comme laquantité conjuguée
de ce tempsthermodynamique,
c’est le moment, au sens de Souriau[8 ],
du groupe à unparamètre
assurant la stationarité duchamp gravitationnel :
cettedéfinition
originale
del’énergie
d’uneparticule
sembleimposée
par la nature del’équilibre,
c’est cetteénergie qui
est la variablefigurant
dansla loi de Gibbs.
Il est,
toutefois,
peuprobable
que de tels états se rencontrent, parexemple
en
astrophysique,
la valeur de ce modèle est alors de donner une idée des étatsasymptotiques
verslesquels
évoluent lessystèmes dissipatifs.
REMERCIEMENTS
Les discussions que
j’ai
eues avec J. M. Souriau et J. M. Stewart m’ont étéprécieuses
pour la rédaction de cetarticle ; je
les en remercie.Vol. XXXVI,
270 P. IGLESIAS
REFERENCES
[1] J. EHLERS, Progress in relativistic statistical mechanics, thermodynamics and conti-
nuum mechanics.
[2] P. IGLÉSIAS, Essai de thermodynamique rationnelle des milieux continus, Ann.
Inst. Henri Poincaré, t. XXXIV, Section A, 1981.
[3] W. ISRAËL, Papers in honour of J. L. Synge, Clarendon Press, Oxford, 1972.
[4] W. ISRAËL, Non stationary irreversible thermodynamics : a causal relativistic theory.
Preping OAP-444. California Institute of Technology, Pasadena.
[5] W. ISRAEL et J. M. STEWART, Transcient relativistic thermodynamics and kinetic
theory, Annals of Physics, t. 118, n° 2, 1979.
[6] A. LICHNEROWICZ, Théories relativistes de la gravitation, Ed. Masson, 1955.
[7] J. M. SOURIAU, Thermodynamique et Géométrie, Preprint, 78/P. 1008, Centre de Physique Théorique, C. N. R. S., Luminy, Marseille.
[8] J. M. SOURIAU, Structure des systèmes dynamiques, Ed. Dunod.
[9] J. M. SOURIAU, Structure of Dynamical Systems, North Holland Publ. Co., à paraître.
[10] J. M. STEWART, Non equilibrium relativistic theory, Lecture Notes in Physics,
t. 10, Springer, Berlin, 1971.
[11] C. VALLE, Thermodynamique relativiste des milieux continus, Institut de Mécanique
des Fluides, Poitiers.
(Manuscrit reçu le 1er octobre 1981 )
Henri Poincaré-Section A