Paraissait le Jeadi et le Dimanclis à la CMu-de-Fonds

Seizième Année. — N° 39 P r i x d u n u m é r o : 10 centimes.

Dimanche 19 Mai 1901.

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Paraissait le Jeadi et le Dimanclis à la CMu-de-Fonds

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suisses 20 ct., étrangères 25' et. la ligne Offres et demandes de place

10 centimes la ligne.

Les annonces se paient d'avance.

Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.

Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .

Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.

L'apprentissage

chez les graveurs et guillocheurs

On nous écrit de la Chaux-de Fonds : 11 appartient aux partisans convaincus de tous les apprentissages par l'école pro- fessionnelle, de répondre à l'argumentation de M. G. B. lequel a dû être assuré par la lecture des pièces de procédure, que les partisans des apprentissages en atelier ne sont pas restés inactifs, qu'ils ont produit, au cours de la longue discussion dans les différents comités et congrès, les arguments qu'il avance lui-même avec d'autres plus décisifs encore.

Admettons avec M. A. K. tout le monde étant de bonne foi, et la majorité des hommes de notre métier préférant l'école professionnelle, que cette dernière peut fournir la meilleure méthode d'enseigne- ment. Cette opinion adoptée, comme il y a urgence extrême, laissons de côté toute récrimination rétrospective, et mettons- nous tous à l'œuvre pour faire aboutir la nouvelle organisation, afin de ne pas laisser à la concurrence étrangère le loisir de se créer. Tous nos efforts doivent tendre, à donner à l'école professionnelle, ce qui lui manque encore pour être en situation de nous fournir des ouvriers pratiques.

Que M. G. B. me permette de lui allir- mer que la limitation des ateliers est une mesure de sécurité pour arrêter leur dé- peuplement, causé premièrement par la suppression des apprentissages, et deuxiè- mement par la grande facilité qu'il y avait précédemment de s'établir. Il suffisait de louer un tour à guillocher, d'acheter un établi pour dix francs, pour s'intituler pa- tron graveur.

Lors de la grève de 1872, il y avait, si je ne me trompe, à la Chaux-dc-Fonds 300 ouvriers pour 45 ateliers; nous avons au- jourd'hui 460 ouvriers pour 120 ateliers,

soit en 1872 une moyenne de 7 ouvriers pour un patron et aujourd'hui une moyenne de 4.

Cette progression du nombre de patrons a créé une concurrence telle que malgré la bonne marche des affaires, notre situation

à chacun n'est pas des plus enviables ; d'un côté le salaire des ouvriers augmente con- tinuellement et de l'autre les prix de façon diminuent de même, c'est donc une posi- tion des plus anormales. D'ailleurs, nous n'avons pas monopolisé le métier, puisqu'un ouvrier désirant s'établir peut le faire en reprenant la suite d'un atelier existant. Il le fait ainsi dans de meilleures conditions que ses plus vieux collègues, profitant de la clientèle et de l'expérience de son pré- décesseur. Celte mesure coercitive, parais- sant si injuste à première vue, a eu pour bon résultat de nous donner un patronat plus sérieux dans un ensemble présentant une meilleure surface morale et matérielle.

Pour me résumer, en demandant la limita- tion des ateliers, les patrons graveurs n'a- vaient pas pour seul objectif de faire un marché pour s'assurer entre quelques-uns la monopole du métier, mais bien de cher- cher à améliorer la situation générale.

Comme dans beaucoup d'autres cas le principe de liberté a dû céder le pas aux faits tangibles.

Un patron graveur.

La crise horlogère à Besançon et les apprentissages.

Un correspondant de Besançon du «Mo- niteur de la bijouterie et de l'horlogerie», écrit à ce journal une lettre que nous re- produisons ; nos lecteurs y trouveront d'in- téressantes indications sur les causes de la crise horlogère chez nos voisins de France.

Ils y liront aussi, sur la question des apprentissages, une opinion diamétralement opposée à celle exprimée par « un patron graveur», dans l'article précédent.

« L'horlogerie à Besançon traverse une nouvelle crise des plus graves, risquant fort de compromettre l'avenir de notre cité et les intérêts de tous les commerçants bi- sontins. Nous voulons parler de la pénurie progressive d'ouvriers horlogers. Celte crise, sévissant au moment où les affaires de notre industrie pourraient être prospères, est des plus préjudiciables pour le présent et peut, si on ne l'enraye pas sans relard, èlre fatale pour l'avenir. Il y a quelques années déjà,

plusieurs fabricants poussèrent un cri d'a- larme et tâchèrent d'allirer l'attention de leurs collègues sur la situation qui allait être créée incessamment à la fabrique. Ils ne furent pas écoutés : le danger n'était pas encore assez menaçant pour faire sortir les intéressés de leur indifférence regrettable.

Aujourd'hui, les temps sont changés, et la majorité des patrons n'hésite plus à déclarer que leur chiffre d'affaires est sérieusement compromis par le manque de bons ouvriers.

Cet état de choses amena los intéressés à se rappeler qu'il existait à V rançon, une Ecole nationale d'horlogerie dont l'entre- tien revient fort cher et. qui, depuis quel- ques années ne fournit plus d'ouvriers à la fabrique, bien que les élèves y soient relativement nombreux.

Le syndicat des fabricants d'horlogerie, après enquête, fut convaincu que celte école telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, ne ré- pond absolument pas aux besoins de l'in- dustrie bisontine ; qu'elle n'est à même, ni de former des horlogers d'élite, ni de sim- ples praticiens, capables d'exercer une spé- cialité quelconque à la fin de leurs études.

La chambre syndicale estime cependant, que celte école devrait être à Besaucon le Conservatoire de l'Horlogerie, et qu'il est, à tous les points de vue, profondément re- grettable qu'elle ait été détournée de son but. A son avis, elle ne pourra être utile à Besançon que d'autant qu'elle aura été transformée en une école d'horlogerie sé- rieuse, capable de fournir des sujets ayant une instruction théorique et pratique com- plète.

En effet, si une école est indispensable pour que ce genre d'instruction soit donné dans de bonnes conditions, il n'en est pas de même pour l'apprentissage des jeunes gens destinés à faire de simples praticiens spécialistes. L'école, quelle qu'elle soit, à notre avis, ne peut donner de bons résul- tats pour ces derniers.

Ce n'est qu'à côlé d'un ouvrier habile et expérimenté qu'un jeune homme pourra apprendre son métier dans de bonnes con- ditions.

Or, malheureusement, depuis quelques

224 LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E SUISSE années, les ouvriers ne forment plus eux-

mêmes d'apprentis. C'est la cause princi- pale de tout le mal et c'est de ce côté, sans nul doute, qu'il faut remédier.

A ce sujet, la Chambre syndicale ayant examiné plusieurs projets, se prononça pour l'un d'eux comme offrant le plus de garanties aux patrons et aux ouvriers.

Voici ce projet résumé en quelques lignes:

La Chambre syndicale des fabricants de- manderait des subventions à la ville et à l'Etat, si possible. Ces subventions seraient destinées à rétribuer de bons ouvriers qui se chargeraient de former des apprentis.

Une commission composée de personnes choisies parmi les plus compétentes serait constituée par la Chambre syndicale. Celte commission examinerait scrupuleusement les demandes des ouvriers et des apprentis.

Elle ouvrirait une enquête sérieuse sur les capacités des maîtres d'apprentissages et sur l'intérêt qu'offriraient les élèves.

La commission ferait passer aux appren- tis des examens périodiques, et les primes ne seraient versées q u e d'autant q u e ces derniers seraient reconnus capables.

De plus, cette commission aurait la con- signe formelle de n'encourager les apprentis- sages q u e dans la mesure des besoins de la fabrique, afin d'éviter aux ouvriers une concurrence excessive qui amènerait fata- lement u n abaissement au pi ix de main d'œuvre.

L'application de celle idée n e peut don- ner q u e d'excellents résultais.

La Chambre syndicale adresse un chaleu- reux appel à tous les horlogers qui pour- raient l'aider à mener à bien ce projet qui intéresse, au plus haut point, l'avenir de notre belle industrie.»

Iles Philippines L e c o m m e r c e à M a n i l l e .

B i j o u t e r i e , H o r l o g e r i e . Le commerce de détail de lous les articles d'importation est entré, durant les premiers jours de mai dernier, dans une des périodes d'ac- tivité qui marque l'époque du payement de la solde des troupes. Pendant quelques jours, les magasins de Manille offrent un aspect animé qui correspond à un mouvement d'achats nom- breux d'objets de prix moyens, et le commerce local réalise certainement des bénéfices qui ré- compensent les efforts et les tentatives d'innova- tions rendus nécessaires par le changement sur- venu dans la marche des affaires.

Les magasins, presque tous français, de bijou- terie-horlogerie, dont les chefs, après avoir craint pour l'avenir de leur commerce, dans celte ville, se sont tous approvisionnés d'articles de prix re- lativement très modérés, présentent de nouveau des chiffres de vente très appréciables, grâce à la quantité considérable de ces articles qu'ils écou- lent dans leur clientèle spéciale; mais ces commer- çants doivent se donner dix fois plus de peine qu'autrefois pour obtenir un gain inférieur. 11 est vendu parfois des objets d'un prix assez élevé, quand quelques soldats heureux au jeu viennent en ville, car ils convertissent presque immédia- tement leur gain accidentel en bijoux de prix.

Le commerce de la bijouterie continue, en conséquence, à donner à ceux de nos compatio- tesqui sont établis à Manille, des bénéfices, dont l'industrie française ne profile plus entièrement, ainsi qu'elle le faisait avant la guerre hispano- américaine. Les articles de fabrication américaine augmentent de jour en jour dans l'assortiment des magasins, et il y a lieu de craindre que ce mouvement progressif ne s'accentue encore da- vantage. C'est à nos fabricants de s'entendre avec les bijoutiers français de Manille pour cher- cher la manière de leur fournir des articles qui puissent lutter de qualité et de prix avec ceux que fabrique l'industrie des Elals-Unis. Du reste, presque lous les bijoutiers français de Manille ont des dépôts ou des représentants à Paris, et les autres vont de temps à autre faire une !our-

née en France pour se mettre au courant des nou- veautés dont l'introduction à Manille pourra être fructueuse. Les montres en or, en argent, en nickel, etc., s'écoulent avec la môme facilité;

mais il est à observer que les Indiens qui avaient accueilli avec une grande faveur les montres et les bijoux en acier noirci, portent leur choix ac- tuellement, de préférence, sur les articles nicke- lés. Cette défaveur provient de l'expérience, car les montres en acier noirci principalement s'oxy- dent avec une rapidité extraordinaire dans ce cli- mat de chaleur humide, et il est difficile de les remettre en état.

Il y aura probablement dans cette branche de commerce, une modification notable à apporter dans la fourniture des magasins de joaillerie-bi- jouterie de Manille et, dans celte voie nouvelle,

nos fabricants ne devront pas s'écarter des indi- cations qui leur seront données par les commer- çants de cette place, sous peine de s'exposer à des inconvénients préjudiciables à leurs intérêts.

« Celte branche de commerce, écrit notre con- sul à Manille, est malheureusement pour le dé- veloppement de notre industrie, la seule qui soit représentée aux Philippines par des Français : el comme ces représentants ont obtenu des ré- sultats avantageux, dans la passé, et que ceux qu'ils obliennent aujourd'hui ne sont pas à dé- daigner, malgré les circonstances défavorables de celte époque de troubles, je conclus qu'il serait possible d'arriver, dans d'autres branches déjà indiquées à diverses reprises, à la réussite.

(Office national français).

L'évolution industrielle des Etats-Unis

par CAKKOLL D. W R I G H T , administrateur du

Bureau du travail des Elals-Unis, traduit par F . Lepellclier, professeur à la Faculté libre de droit de Paris. Avec une préface de E. Levasseur, membre de l'Institut, 1901. V. Girard et E. Brièrc, éditeurs, Paris, 1 vol. in-8°, broché, 7 fr.; relié, 8 fr.

{Bibliothèque internationale d'Economie politique),

Publiée sous la direction de A. Bonnet.

Par le développement prodigieux de leur population et de leurs richesses, par l'ex- tension croissante de leur commerce et de leurs exportations, les Etals-Unis ont de- puis longtemps affirmé leur puissance ; dans la plupart des branches de la produc- tion ils sont à la tète des nations indus- trielles. Aussi la traduction que nous offre si heureusement la Bibliothèque interna- tionale d'Economie politique vient-elle bien à son heure pour nous retracer l'évolution de ce peuple, n é d'hier, et qui, en moins de deux siècles, a su conquérir u n e place si prépondérante dans le monde écono- mique.

M. Carroll D. Wright, commissaire du travail à Washington, si bien placé pour connaître à fond lous les faits de nature à expliquer celle ascension progressive et ininterrompue vers la suprématie, nous re- trace successivement les débuts si difficiles des différentes industries clans la période de colonisation, puis leur extension crois- sante au cours du siècle qui vient de finir.

Il nous fait assister à la substitution de la grande industrie au petit atelier domes- tique, aux efforts faits par les colons pour s'affranchir de la tutelle industrielle de la mère-patrie, aux manifestations diverses de l'esprit d'invention, qui a tant contribué à améliorer aux Etats-Unis les conditions de la production. L'histoire du mouvement ouvrier, l'action puissante des grandes as- sociations de travailleurs, les différentes formes de conflits entre le capital et le tra- vail et notamment les grèves historiques qui eurent à certaines heures un contre- coup si désastreux sur la richesse nationale, fournissent la matière de plusieurs chapitres

aussi intéressants que suggestifs. Enfin, dans une dernière partie, M. Carroll D. Wright étudie spécialement l'influence du dévelop- pement d u machinisme sur le travail.

A signaler également un curieux chapitre dans lequel l'auteur étudie l'influence m o - rale du machinisme, rendant nécessaire une éducation technique plus complète, diminuant la durée du travail, laissant par suite plus de loisirs au travailleur, amélio- rant la condition des classes ouvrières par la hausse des salaires et la baisse du prix des principaux articles de consommation, apportant enfin à celles-ci des conditions de confortable et de bien-être inconnues jusque-là ! Ce n'est certes pas le moindre intérêt du livre q u e d'amener cette conclu- sion que « les grands centres industriels

«sont des centres d é p e n s é e , de frottement

«intellectuel, d'intelligence et de progrès ».

Dans une substantielle préface, INI. Emile Levasseur a résumé en formules concises le développement industriel et agricole des Etats-Unis et noté son influence grandis- sante, m ê m e dans le domaine de la poli- tique extérieure des Etals de l'Europe.

Le monde économique.

La situation financière au Japon O n se demande parfois, dit le Bulletin du Comité de l'Asie française, pourquoi le J a p o n a joué un rôle relativement si ef- facé depuis le commencement de la crise chinoise, pourquoi il parait résigné à laisser la Russie continuer son œuvre d'absorption en Mandchourie, tandis q u e les progrès des chemins de 1er transsibériens et trans- mandchouriens doivent bientôt rendre cette œuvre indestructible. La raison semble en être n o n seulement que le Japon a hésité entre plusieurs politiques, depuis q u e l'intervention de la Russie, de la France et de l'Allemagne l'a obligé à renoncer à son rêve d'être le rénovateur intéressé de la Chine, mais surtout q u e sa réorganisation militaire n'est pas achevée et sa situation financière est devenue assez délicate.

Le programme militaire, naval, économi- que, qui a été entrepris après la guerre avec la Chine a entraîné des dépenses formida- bles. Le budget des dépenses a triplé depuis 1895. Avant, il s'élevait à environ80 millions de yen par an (le yen vaut environ fr. 2.50).

Immédiatement a p r è s , le budget pour 1895-9(5 s'élevait à 118,400,000 yen. Le budget de 1901-1902, qui vient d'être pré- senté à la Diète, monte à 255,400,000 yen.

Il est évident que les charges qui résultent pour le pays d'une pareille augmentation sont extrêmement lourdes. A vrai dire, on prévoit une diminution des dépenses pour le moment où le programme militaire et naval sera achevé. E n outre, une partie des sommes employées a été demandée aux indemnités payées par la Chine et qui se sont élevées à 305,195,000 yen. Mais ce capital est maintenant mangé et la prudence s'impose aux h o m m e s d'Etat japonais.

Il est vrai q u e les ressources économi- ques du pays se sont accrues, de manière à grossir beaucoup le rendement des im- pôts ordinaires: il a . d o u b l é depuis cinq ans. A l'heure actuelle, les principales sources de receltes sont les suivantes : im- pôt foncier, 40,501,000 y e n ; impôt sur le revenu, 5,018,000; patentes, 0,142,000;

taxe du saké (alcool de riz) 55,001,000;

douanes, 15,028,000; postes et télégraphes

LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E 225 24,G(3ü,0OO ; chemins de fer de l'Etat, 3,170

mille; monopole.des tabacs 9,542,000.

Sans doute les impôts ont été fort habi- lement répartis de manière à nuire aussi peu que possible à la production d u pays et une b o n n e part des sommes qu'ils o n t données sont allées n o n aux dépenses mi- litaires, mais à des dépenses productives.

Mais il n'en est pas moins clair qu'il faut s'arrêter. L'état économique du pays n'est pas très brillant. Les importations dépas- sent largement et régulièrement les expor- tations, et la nécessité de faire venir d u dehors tout l'outillage d'une industrie nais- sante ne suffit pas à expliquer cette diffé- rence. E n outre, les conditions de la vie se modifient. Les prix des objets nécessai- res ont beaucoup augmenté, souvent de 40 à 100 °/o. L'industrie ne trouve plus la main-d'œuvre prodigieusement économique qui devait, au début, assurer d'énormes bénéfices. L'essor industriel tend donc à être moins rapide, d'autant que le Japon n'a plus de capital liquide. Il n'en avait pas u n e très grande quantité et il l'a, à l'heure actuelle, employé entièrement et immobilisé. Et le Japon n'aime pas à s'a- dresser aux capitalistes étrangers.

Si donc les dépenses, augmentaient en- core beaucoup, les revenus, la richesse na- tionale ne les suivraient sans doute plus dans leur marche ascendante. Si le Japon

faisait une grande guerre, il risquerait de se trouver, faute de réserves, en proie à une profonde détresse financière. Il est vrai q u e d e s alliés éventuels pourraient l'aider. Mais dans quelles conditions? Il se trouverait sans doute ensuite avoir u n e

dette extérieure, ce qu'il redoute p a r des- sus tout. E t puis, son crédit n'est pas très assuré, son essai d'un petit e m p r u n t tenté l'an dernier s u r le marché de L o n d r e s , n'a pas été très encourageant. L e s hommes d'Etat japonais ont donc de bonnes raisons de désirer éviter à leur pays une aventure prématurée, d'autant que la Russie a grand soin de se montrer p r u d e n t e sur le terrain sur lequel ils devraient se montrer intrai- tables ; la Corée.

Nouvelles diverses

Les p r e m i è r e s é l e c t i o n s f é d é r a l e s e t le p r o t e o t i o n i s m e en A u s t r a l i e . Les premières élections de lu Fédération australienne viennent d'avoir lieu et se sont faites presque uniquement sur la question des tarifs douaniers. D'une façon générale elles paraissent avoir tourné en faveur d'un protectionisme modéré. Il semble cependant difficile de se prononcer d'une manière exacte, parce que la terminologie politique a beaucoup varié selon les Etals de la Fédération. Les can- didats se sont fait appeler partisans des hauts tarifs, partisans des bas tarifs (High Tarrifists, Low Tarrifists), protectionnistes et libre-échan- gistes. Le sens de ces termes variait selon les Etats.

Quoi qu'il en soit, on croit pouvoir juger du futur tarif douanier par ce qu'on sait être le pro- jet du gouvernement de M. Barton, qui a la ma- jorité. C'est un compromis entre le protection- nisme tel que Victoria le pratiquait avant la Fédération et l'ancien libre-échangisme des Nou- velles Galles du Sud. On fera un tarif assez bas pour rapporter des sommes considérables en lais- sant passer l'importation, mais pourtant suffisant pour sauvegarder les industries existantes, sans aller jusqu'à permettre l'éclosion de «plantes de serre chaude». Les droits ne dépasseraient pas 10 à 15 % ad valorem.

Il est à remarquer que des tarifs différentiels seraient concédés à la métropole si elle pouvait

faire aux importations d'Australie des conces- sions équivalentes. Le Canada a déjà accordé, on le sait, un tarif différentiel à la métropole ; c'est môme le seul commencement de réalisation de cette union douanière impériale que M. Cham- berlain a rêvée, mais qui est si peu conforme aux exigences économiques des grandes colonies, placées de manière que leurs véritables marchés ne sont pas toujours dans l'Empire.

E c h a n g e d e colis p o s t a u x a v e c la T u r - quie, — Ensuite de suspension du service mari- time entre Constanza et Constantinople, la voie d'Autriche-Roumanie (Constanza) ne peut plus être utilisée jusqu'à nouvel avis pour l'expédition de colis postaux à destination de la Turquie. Les autres voies restent ouvertes.

E m i g r a n t s s u i s s e s . — Le nombre des emi- grants suisses pour les pays d'outre mer a été, en avril 1901, de 459 contre 309 en avril 1900, soit une augmentation de 150. Depuis le 1er jan- vier à fin d'avril 1901, le nombre des emigrants a été de 1307 contre 1053 dans la période corres- pondante de 1900, soit une augmentation de 254.

L ' i n d u s t r i e du c h a r b o n . — On eslime que le Japon produit annuellement 4 million de ton- nes de charbon, dont les trois quart fournis par l'île de Kiou-siou. En 1899 l'exportation a été de 2 millions et demi de tonnes. La Chine a pris 949.000 tonnes et Hong-Kong 660.000 tonnes.

Mais l'exportation japonaise va beaucoup plus loin, elle a fourni 3Ö0.000 tonnes aux établisse- ments anglais du détroit de Malacca et même à l'Inde.

A l'intérieur, le charbon n'est demandé que pour les usines, les chemins de fer et la naviga- tion, car la consommation domestique est insi- gnifiante.

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O R D R E DU J O U R : Lecture du protocole de la dernière assemblée.

Rapport du Conseil d'administration sur l'exercice de l'année 1900.

Rapport des contrôleurs.

Approbation des comptes et du bilan.

Nomination du Conseil d'administration. (H 1(597 C) 1387 0. Nomination des contrôleurs pour 1901.

7. Divers.

Conformément à l'article 27 des statuts, le bilan et le compte de pro- lits et perles au 31 décembre 1900 ainsi que le rapport des contrôleurs sont dès ce jour à la disposition de MM. les actionnaires au bureau de la So- ciété, Chemin de Montbrillant N° 1.

La Chaux-de-Fonds, le 17 Mai 1901.

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