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Approche culturelle et postmodernité

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Géographie et cultures 

31 | 1999

La postmodernité

Approche culturelle et postmodernité

Paul Claval

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/10231 DOI : 10.4000/gc.10231

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 juillet 1999 Pagination : 2-3

ISBN : 2-7384-7993-0 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Paul Claval, « Approche culturelle et postmodernité », Géographie et cultures [En ligne], 31 | 1999, mis en ligne le 21 avril 2020, consulté le 24 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/gc/

10231 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.10231

Ce document a été généré automatiquement le 24 septembre 2020.

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Approche culturelle et postmodernité

Paul Claval

1 Géographie et Cultures va fêter son huitième anniversaire. Depuis 1994, la revue britannique Ecumene couvre un domaine analogue pour le public de langue anglaise.

Nous avons décidé d’instituer une collaboration régulière entre nos deux revues, marquée, entre autres, dans chacune par la publication chaque année de la traduction d’un article pris dans l’autre : ici, il s’agit de celui de Jeremy Poster sur les

« Hespérides » de John Buchan.

2 Il nous a semblé que l’ouverture de cette coopération était une occasion de montrer en quoi les approches retenues par les deux revues se ressemblent et se différencient : le renouvellement des études de géographie culturelle a commencé en France, aux États- Unis et en Grande-Bretagne à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Il était motivé par une réflexion parallèle sur le devenir de la géographie, mais il n’a pas suivi les mêmes voies. Pourquoi ne pas offrir à nos lecteurs un ensemble d’articles traitant de l’approche culturelle et d’un des domaines où elle a beaucoup apporté, celui de la postmodernité ?

3 En dressant un bilan de trente ans de curiosité pour les problèmes culturels, j’ai souligné, dans l’article qui ouvre le numéro, trois points qui me paraissent fondamentaux : 1) l’approche culturelle oblige à fonder la démarche géographique sur de nouvelles bases – c’est ce que l’on peut appeler la révolution épistémologique postmoderne ; 2) l’approche culturelle contemporaine analyse les processus à l’œuvre dans le domaine de la culture et évite de présenter celle-ci comme une substance ou une entité qui aurait une existence propre ; 3) l’approche culturelle conduit à repenser les ambitions de la discipline : le problème des généralisations se pose en termes nouveaux.

4 Scott Hoetle est américain ; anthropologue de formation, il enseigne aujourd’hui la géographie culturelle à Rio de Janeiro. L’essai qu’il nous propose met en perspective la nouvelle géographie culturelle anglo-saxonne en la replaçant dans le contexte plus

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vaste de l’évolution de la géographie et de l’anthropologie de langue anglaise depuis un siècle.

5 Les deux articles suivants nous expliquent les ambitions de la géographie culturelle telle que Denis Cosgrove et ses élèves la conçoivent. Ils nous montrent ce que la perspective qu’ils adoptent peut apporter. Denis Cosgrove rappelle le contexte intellectuel dans lequel la New Cultural Geography s’est développée : critique postcolonialiste de l’impérialisme et de l’eurocentrisme, effacement des barrières entre les disciplines. S’agissant des paysages, cela veut dire que construire le paysage à partir de traits morphologiques bien déterminés et ne le peupler que de la conscience du chercheur constitue peut-être une façon trop restrictive de poser la question. Une meilleure façon de procéder consisterait peut-être à dire que « les ruines continuent à être habitées par des fantômes » ou, comme le dit Michael Bell, à suggérer que « la signification du lieu, son genius loci, dépend des génies que nous y logeons ». La préparation des cérémonies du bimillénaire donne à Denis Cosgrove l’occasion d’illustrer ce point de vue.

6 Jeremy Foster s’est attaché au livre que John Buchan, un jeune Ecossais envoyé en Afrique du Sud à la fin de la guerre du Transvaal, consacre au Haut-Veld. Ce que les paysages qu’il décrit donnent à voir, ce n’est pas seulement la scène africaine, c’est aussi le sentiment d’exaltation qu’éprouve cet homme jeune à parcourir un espace ouvert qui paraît être celui de toutes les initiatives : les attitudes, les aspirations, les idéologies de l’Angleterre édouardienne affleurent dans ce texte pour qui sait les lire.

7 Louis Dupont est québécois et a enseigné aux États-Unis avant de s’installer en France : il est particulièrement bien placé pour comprendre les spécificités des points de vue francophones et anglophones sur la postmodernité. Ce qu’il nous raconte, c’est comment un mouvement qui trouve ses sources chez des philosophes français s’est enraciné en Amérique du Nord, où il est entré en résonance avec la classe intellectuelle.

Les techniques de la déconstruction critique lui permettent de dénouer les attaches qui la liaient encore à l’Europe. L’univers postmoderne que beaucoup d’universitaires américains essaient de construire est un monde sans auteur, où seul compte le regard du lecteur...

8 Mathias Le Bossé et Christine Chivallon s’attachent aux problèmes d’identité et de territorialité. Ce sont des Français très au fait des recherches anglo-saxonnes, par choix pour Christine Chivallon et à l’occasion d’un séjour à Madison, Wisconsin, pour Mathias Le Bossé. Ce dernier dresse un tableau précis et nuancé des recherches sur l’identité, mais aussi, à ce propos, sur le territoire. Christine Chivallon réagit contre l’emploi trop large de la notion de territoire. Pour elle, le terme ne prend tout son sens que s’il renvoie « à une sorte ’d’expérience totale’ de l’espace qui fait conjuguer en un même lieu les diverses composantes de la vie sociale : espace bien circonscrit par la limite entre extérieur/intérieur [...] et où se donne à lire dans le rapport fonctionnel et symbolique à l’étendue un ensemble d’idéalités partagées ». Il s’agit là évidemment d’un type idéal, qui paraît menacé par la mise en réseaux de l’espace et par l’accélération de l’histoire. En tant que modèle, il ne manque cependant pas de pertinence pour comprendre le monde postmoderne.

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AUTEUR

PAUL CLAVAL

Université de Paris-Sorbonne

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