NOTE
INFLUENCE DE LA RESTRICTION DU TEMPS D’ACCÈS A LA BOISSON SUR LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE
ET LA CROISSANCE DU LAPIN
F. LEBAS A. DELAVEAU Station de Recherches sur
l’Élevage
desl’orcs,
Centre national de Rechercheszootechniqî 4 es,
1. 1V. R.A.,
.,783,50
joity
eazJosas
RÉSUMÉ
Dix
lapins de semaines
ont été alimentés ad libitunx en eau et en alimentgranulé
durant9
jours, puis
l’accès à l’eau ne leur a étépermis
quer/2
heure par 24heures,
pour une durée de 8jours.
On observe les 2premiers jours
une baisse de la consommation pour l’aliment solide de 53-
55 p! roo et pour l’alimsnt
liquide
de6 3 -6 5
p. ioo. Les consommationsaugmentent
ensuitemais
atteignent
un maximum de i iog/j pour l’eau
dès leSe jour.
Letemps
consacrépar les
animauxh la
prise
d’aliments solides suit une évolution semblable.Les vitesses de croissance moyenne pour la
période
d’abreuvementlibre, les ¢ premiers jours
d’abreuvement restreint et enfin
les ¢ derniers,
sontrespectivement
de40 ::!::
8, 20 ! 4, et4
6 -L
iog/jour.
Ainsi la restriction de l’alimentation en eau entraîne immédiatement unedépres-
sion de consommation
qui
dure environjours.
On
enregistre généralement
des diminutions de consommation et de croissance deslapins
dans les
élevages
deproduction,
à la suite d’abreuvement des animaux insuffisant enquantité
ou en
fréquence.
Nous avons donc cherché à savoirquelle
était la réaction delapins
en croissanceà une réduction sensible du
temps pendant lequel
ils sont à même de s’abreuver.Dix
lapins de semaines,
des 2 sexes et de race « Californien » ont étélogés
dans des cages individuelles munies d’unemangeoire
et d’un abreuvoir <t surface d’eau libre relié v uneéprouvette graduée permettant
de contrôler la consommation d’eau. Lepoids
moyen dedépart
était del 327 ± 19
g. Après
14jours,
dont 9d’enregistrement,
l’accès à l’abreuvoir n’a étépermis
auxlapins qu’une
demi-heure par z¢ heures(de
9h 30 à 10h).
Cette restriction a étéappliquée
durant8
jours.
Unsystème automatique
détectant laprésence
dechaque lapin
devant samangeoire
apermis
d’obtenir une indication dutemps
consacré par les animaux à la consommation d’alimentsolide. Les
quantités
d’alimentéquilibré granulé (diamètre : mm)
distribuées et refusées ont été contrôléeschaque jour
immédiatement avant laprise
de boisson. Enfin, lepoids
deslapins
a étécontrôle tous
les-t 4 jours.
Après
la réduction dutemps
d’accès à laboisson,
on observe d’abord une baisse trèsimpor-
tante de la consommation
quotidienne
d’aliment solide(—
53 p.100 )
et d’eau(-- 6 3
p.100 ).
Ces consommations tendent même à être
plus
faibles le 2ejour
que lepremier ( f ig. i).
On observeensuite une
reprise
des consommations maisl’ingestion
d’eau ne semblepouvoir dépasser
iiog/
jour,
tandis que celle d’aliment solide atteint 132le
8cjour,
soit uneingestion
de matière sèchesupérieure
à celle de l’eau de boisson deprès
de 20p. 100.Après quelques jours
de réduction dutemps
d’accès à laboisson,
leslapins
se« précipitent
» afin de boire dèsqu’on
leurpermet
d’accéderà l’abrcuvoir. La durée de la
prise
d’eau estégale
il io minutes en moyenne ; leplus
souvent elleest effectuée en une seule fois. Immédiatement
après
cetteingestion d’eau,
on constatetoujours
une
prise
d’aliment solide. Autotal,
letemps
consacré à laprise
d’aliment solide par2 ! heures
est réduit de q! p. ioo le
premier jour
et d’environ 30 p. ioo au delà du 3ejour
de restriction de l’accès aLl’abreuvoir,
soit dans desproportions comparables
il la diminution del’ingestion
d’ali-ment solide. Ceci
peut
laisser supposer que la vitessed’ingestion
moyenne serait pou affectée parce
type
de restriction en eau. Nous avons parailleurs,
constaté uneopposition
entrel’importance
(durée)
de laprise
d’aliment solidequi
suit celle de laboisson,
et les consommationsjournalières
d’eau et d’aliment. L’animal
qui
réalise un repasimportant
sit8taprès
l’abreuvement semble assoifféplus rapidement
et diminuerait ainsi sa consommation totalejournalière.
Enfin,
la croissance des animaux est affectée très sensiblementles ! premiers jours
de la res-triction
(gain
moyenquoditien
de 2o ± 2g),
mais ne l’estplus les 4 suivants (gain
de4 6 ± g) puisque pendant
lapériode
témoin(8 jours)
la croissance moyennequotidienne
était de40 ±
g.Ainsi,
la restriction dutemps
d’accès à l’abreuvoir constitue un choc que les animaux mettent 3 à 4jours
à surmonter, mais en aucun cas la consommation d’eau nepeut
alors atteindre des valeurscomparables
à celles obtenues avec un abreuvement libre. Au-delà de ces 3-4jours,
nousretrouvons des
performances
de consommation d’aliment et de vitesse de croissanceproches
decelles obtenues dans le cas de l’abreuvement à
volonté,
comme l’ont montré PRUD’HON et al.( 1 9 75
b)
avec une restriction dutemps
d’accès à l’eau de 10 minutes parjour. Enfin,
nous avonsprécisé
que la forte réduction de consommation de l’aliment solide seproduit
les 2jours
suivantl’arrêt de l’abreuvement libre et
qu’avec
une réduction dutemps
d’accès à la boisson à1/2
heurepar
jour,
leslapins peuvent ingérer plus
de matière sèche que d’eau contrairement à cequi
estclassiquement
observé chez leLapin
abreuvé ad libitum(PxuD’xo!r
etal.,
1975a).
Reçu pour pablication
eu décembre 1975.SUMMARY
EFFECT OF REDUCED DRINKING TIME ON FEED INTAKE AND GROWTH OF RABBITS
Ten weeks
old rabbits receivedpelleted
feed and water ad libitum for gdays
and thereafter, the time allowed fordrinking
was reduced toi/2
h per 24 hoursduring
aperiod
of 8days.
Thefirst two
days,
the solid andliquid
food intake decreased : 53-55 p. 100for thepellets
and6 3 -6 5
p. ioo for the water(fig. i).
Then theconsumption
of food and waterincreased,
but in the case of water the maximum was reached from the5 th day (i 10 g/day).
The total timespent by
the animals for the intake ofpelleted
feed remained in direct relation to the amount eaten.The mean
growth
rates recordedduring
theperiods
of ad libitunxdrinking,
thefirst 4 days
of restricted
drinking
and thelast 4 days
were40 ±
8, 20 ! 4, and4 6 ±
iog/day.
Thus, waterrestriction
immediately
leads to adepression
of the feed intake for aperiod
of about 2days.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PauD’tioN M., CIIÉRIJBIN 1B1., GouSSOPOULOS
J.,
CARLES Y., ig7j a.Évolution
au cours de la crois- sance, descaractéristiques
de la consommation d’aliments solide etliquide
duLapin domestique
nourriad libitttm. Ann.
Zootech.,
24, 289-298.PauD’xoN