LE TESTAGE DES TAUREAUX SUR LA PRODUCTION EN MATIÈRE AZOTÉE DU LAIT DE LEURS FILLES
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES ( 1 ) (Première Partie)
M. POUTOUS
Suzanne CROCHEZ Lucie TASSENCOURT
Station centrale de
Génitique
animale,Cer2t y
e national de Recherches
zoolechitiqzies, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
0 ,8 4
).
Il en est de même pour le taux azoté par rapport au tauxbutyreux (’I:1,/TB :
F. F. P. N. = o,8gNO =
o,6 9 ).
Par des corrélationspartielles,
àquantité
de lait constante, entrequantité
et taux,on a réestimé la corrélation
phénotypique
entre les taux à o,j!, la corrélationgénétique
devantdépasser
o,67. L’effet de la sélection sur ces résultats et l’utilité du contrôle azoté seront discutés dans une étude ultérieure.INTRODUCTION
Les
problèmes
queposent
laproduction
et l’utilisation des constituants azotés du lait intéressent deplus
enplus
éleveurs et transformateurs. C’est ainsiqu’en 19
6 3
,
l’Association LaitièreFrançaise
a retenu cesujet
comme thème de sesJournées
d’études. Ceci
s’explique
par une meilleure connaisancequ’auparavant
de la valeur nutritionnelle des éléments non gras dulait, principalement
de celle desprotéines.
D’autre
part,
on attacheplus d’importance
à la matière azotée à cause des difficultés actuelles dumarché,
car l’écoulement sembleplus
facile pour lefromage
que pour le beurre. Il est donc normalqu’on
cherche àproduire
des laits riches en constituantsazotés,
matièrepremière indispensable
à la fabrication desfromages.
Plusieurs mises au
point
sur les connaissancesacquises
dans ce domaine ont étépubliées
par ROB!RTSON et GiL.( 195 6),
TYLER( 195 8),
LEGATES( I g6 0 ), et JOHANS-
SON
( I g6 I ).
Lesplus
récentes sont celles d’ AuRror.( I g6 2 ),
et d’AuRror, etJ ARRI GE (
I g6 2
).
Les auteurs de ces revues,après
étudecritique
de la documentation biblio-graphique,
s’accordent à admettre que le taux azoté( 1 )
du lait est surtout affecté par la sous-nutritionénergétique.
Il semble par contre difficile et, en tout cas, nonéconomique
de vouloir l’améliorer par une suralimentation des animaux au-delà des normes usuelles. Pourreprendre
enpartie
les conclusions d’AuPIOL etJARRtG!,
l’animal n’atteint son niveau maximum deproduction qu’en milieu favorable,
maisce
plafond,
seule la sélectionpeut
utilement ledéplacer.
Or il semble
possible
depratiquer
une telle sélectionpuisqu’il
existe des diffé-rences
génétiques
entre races et même entre individus d’une même race.I,e coeffi-
cient d’héritabilité du taux deprotéines
serait relativement élevé et voisin de celui du tauxbutyreux.
Ces deux caractèresseraient,
deplus,
liés par des corrélationsphénotypique
etgénétique positives.
Par contre, lesopinions divergent
sur l’intérêtd, ’1’ . 1 taux azoté , ., , A
d’une sélection sur le
rapport taux butvreux ’ Préconisée par
AupioLet JARRIGE,
sonaux utyreux
efficacité
pratique
seraitlimitée,
selonJoxANSSOn,
par les faibles variations de cerapport.
Ces résultats n’ont malheureusement pas la
précision
nécessaire pour desplans
rationnels de sélection. Les auteurs n’ont souvent fait que des observations
phéno- typiques
àpartir
d’effectifs engénéral
faibles. Par ailleurs lesexpérimentateurs
n’ont pas tous suivi le même
protocole
de recueil des données ni observé la mêmepériodicité
des contrôles au cours de la lactation. Ces différencespourraient
affectersérieusement les valeurs
génétiques
estiméespuisque,
selon O’CoNNORet LIPTON(
19 6 0
),
le coefficient d’héritabilité du taux de l’extrait secdégraissé
atteint 0,90 pour des contrôlesjournaliers
contreo,61
pour des contrôles tous les 28jours.
Il est( 1
) Les expressions : taux azoté et taux de protéines seront utilisées indifféremment, faute d’une termino-
logie officielle en langue française.
raisonnable de penser
qu’une
variation de mêmegrandeur
se retrouverait pour les matières azotées(fraction importante
de l’extrait secdégraissé).
Enfinparmi
lesraces
exploitées
enFrance,
seule laPie-Rouge
de l’Est a faitl’objet
de travauxgénétiques importants
sur lespropriétés
du lait en relation avec la fabrication defromage (A URI OL,
1954,1962).
MATÉRIEL
ETTECHNIQUES
MÉTHODES DE CONTROLE ET D’ANAI,! SE
Pour les besoins de son
programme
de testage, laCoopérative d’Élevage
du Centre Nord(C.
E. C.N.)
mesure la teneur en matière azotée de toutes les vaches contrôlées dans son rayon d’action(Loiret
et Yonneprincipalement).
Les contrôles sont effectués suivant lesrègles adoptées
par le Comité National Fédératif de Contrôle Laitier. Les
prélèvements
mensuels de lait sont en-voyés
au Laboratoired’Amilly (Loiret) qui
détermine le tauxbutyreux
par la méthode GERBER et le taux azoté par la méthodecolorimétrique
au noir amido. Cette dernièreopération
estsupervisée
par la Station
expérimentale
laitière dePoligny (Jura).
Lesquantités
de lait total, de matières azotées totales et de matières grasses totales ont été calculées par la méthode dite « D n(CARRÉ
et al.,
1958).
MATÉRIEL D’ÉTUDE
Pour
éviter toute correction, seules lespremières
lactations d’une duréesupérieure
à r5ojours
ont été retenues. De
plus,
on a éliminé les résultats de tous les groupes(filles
d’un mêmepère) n’atteignant
pas l’effectif minimum de 23sujets. Les taureaux représentés dans l’échantillon conservéappartenaient
tous au C.LA. deCharmoy (Yonne).
Unedescription
de la zone d’action et dumode de travail de ce Centre a été faite par LESSEURet al.
(i 959 )
et AUCxos(rg 5 8).
Larépartition
des lactations, l’effectif de taureaux et le nombre moyen de filles par
père
sontreportés globalement
et pour
chaque
race, dans le tableau i.Parce
qu’elle
étaitreprésentée
par des effectifs trop faibles, la Brune desAlpes
a été exclue de toutes lesinterprétations
séparées par races, mais ellefigure cependant
dans lesanalyses
globales.MÉTHODES D’ANALYSE ET DE CALCUL
Voici le modèle
mathématique
et lessymboles
utilisés pourl’analyse
etl’interprétation
desdonnées :
Modèle : y2jx = 1-’- + ri + t;j + e7yx.
SYMBOLES
Indices : i = n° de la race du taureau ;
j = n° du
père
à l’intérieur de la race ;k = n° d’une fille à l’intérieur du groupe de ses demi-sœurs.
Y i j
k : Valeur
phénotypique
observée pour la variable Y.1-’- : Moyenne théorique de la
population
pour Y.r
i : Déviation moyenne
théorique,
autour de 1-’-, des animaux de la race i.t!j : Déviation moyenne
théorique,
autour de 1-’- + ri, des filles dupère ij.
ei l
k :
.’ ë!7’& =
vatx -(u
+ yi -i- t!j). Variation résiduelle.Aux 3derniers niveaux de cette classification
hiérarchi d ue correspondent
3composantes ortho-gonales
de la variance dues a des différences entre races, entre descendants de taureaux intra-race et enfin entre vaches à l’intérieur d’un même groupe de demi-soeurs depère.
La composante « Race »sera
désignée
par lesymbole a Race ! la composante « Taureau » par a et
la composante
« Résiduelle o par
cr!.
Le ccxfficient d’héritabilité de Y(h 2 )
et la variancephénotypique ( O p)
seronttoujours
calculés intra-race par les formules :1
D’une façon tout à fait analogue, la somme des
produits
centrés de 2variables X et Y se sub- divise en 3composantesorthogonales
de la covariance « Race », « Taureau », « Résiduelle ». La cova-riance
phénotypique,
dans la race, est égale à la somme des composantes « Taureau n et « Résiduelle ».Les coefficients de corrélation
génétique (p)
etphénotypique ( 7 r)
et le coefficient derégression génétique (f i yj x )
de Y sur X, intra-race, seront :p
_
Covariance « Taureau »
pour X et Y p =
―;-――― - ――――-―
pour X et Y
J Produit
des variances « Taureau » 7r_
Covariance
phénotypique
Xet Y
ir = j!---. ° !!’!!! ―’――――――――――
pour X et Y
J
Produit des variancesp hénotypipues
p°urX et Y
!Y x = Covariance « Taureau pour X et Y
1
Variance « Taureau » pour XLeurs valeurs estimées, à
partir
des données analysées serontdésignées
par les lettres latinescorrespondantes.
Les composantes de la variance et de la covariance ont été calculées par la méthode de GANGULIapplicable
au cas de schémashiérarchiques
non-orthogonaux (VISSAC, 1962). Pour queces estimées et celles
qui
en dérivent soientstatistiquement
correctes, il faudrait que tous les élé- ments du modèlemathématique,
sauf !t, serépartissent
suivant 3lois de distributionindépendantes
des indices i,
j , k
etd’espérance mathématique
nulle. L’exactitude de ceshypothèses
sera discutéedans
l’exposé
des résultats.RÉSULTATS
ET DISCUSSIONI. - PARAMÈTRES STATISTIQUES ÉLÉMENTAIRES
Pour
chaque
variable centrée et normée la courbe desfréquences
cumuléesrelatives a été tracée. Le test
approximatif
de SMIRNOW(D IX O N
etMASSE Y , 1957 ) appliqué
àchaque
variable n’a pas mis en évidence de différencesignificative,
auseuil de 5 p. 100, entre les fonctions de distribution des races F.F.P.N. ou Nor-
mande. Les courbes des différentes
variables,
sauf pour la durée delactation,
étant elles-mêmes trèsproches,
on n’areproduit
que 2 courbes moyennes, l’unepour la
durée et l’autre pour tous les autres critères
(fig. I).
L’abscisse de cegraphique
est
graduée
en1/4 d’écart-type
autour de la moyenne dechaque
variable. Parrapport
à la loinormale,
on relève un déficit dans les valeurs extrêmes et unelégère dissymétrie
àgauche
de la courbe.Une
comparaison
del’amplitude
de variation entre les taux azoté etbutyreux
est fournie par les limites de l’intervalle
qui
contient le tiers des données dechaque
côté de la moyenne et par l’étendue de cet intervalle
(tabl. 2 ).
Les limites et les étendues sont
plus
élevées en raceNormande,
tandis que le taux deprotéines apparaît toujours
moins fluctuant autour de sa moyenne que le tauxbutyreux
Les valeurs obtenues pour les
paramètres typiques
des distributions(moyenne, écart-type phénotypique,
et coefficient devariation)
sont rassemblées dans le ta- bleau 3.Comparer
les racesd’après
ces résultats n’offrirait d’intérêt que si elles étaientexploi- tées,
en moyenne, dans le mêmemilieu,
cequi
necorrespond
vraisemblablement pas à la réalité. On noteracependant
lasupériorité
des Normandes à la fois pour les taux azoté etbutyreux,
lerapport
de ces taux étant par ailleursidentique,
à celuides Frisonnes. Pour celles-ci les résultats sont à
rapprocher
de ceuxenregistrés
enHollande pour les vaches contrôlées durant l’année
19 6 1 (5) :
4420kg
de lait à3
8,5
p. I o0o de tauxbutyreux
et 33,4p. i o0o de taux azoté en30 6 jours.
En ig5g, les vaches Normandes contrôlées en France ontproduit
365 0 kg
de lait à 41,2p. i ooo de tauxbutyreux
en 288jours (C.
F. N. C. I,.( 7 )).
Les raisons pourlesquelles
lesteneurs sont manifestement
plus
faibles dans notre échantillon ne sont pas entiè- rement connues.L’âge
des animaux(Ires
lactations pour la C. Pà. C.N. ;
toutes lacta- tionsailleurs)
nejoue
sans doutequ’un
rôle minime. Iln’explique
eneffet,
que 5 p. 100de la variance auplus
et tendrait àmajorer
les résultats du Centre de Char-moy car les taux diminuent avec
l’âge (R OB E R T SON
etal., 195 6,
VonK R OS I GK et al., ig6o).
Des écarts aussigrands,
entre notre échantillon et ceux des berceaux de race,pour le
taux azoté(- 2 , 4 p.
io0o F.F.P.N.)
et le tauxbutyreux (- 2 ,6 p.
i o0o dans les2
races)
nes’expliquent
sans doute pas en entier par des différencesgénétiques.
Dans la
région
de la C. E. C. N. on achète en effetdepuis longtemps
laplupart
destaureaux dans les berceaux
d’élevage
et lepeuplement frison
s’est fait récemment àpartir
de souchesimportées
desPays-Bas.
Ilparaît
donc raisonnable d’admettreque le milieu local défavorise la
production
d’un lait à concentration élevée. Enl’Vlontbéliarde,
seule racefrançaise
bien connue(A URIOL , 19 6 2 b),
les taux azoté(3 1
,8
p.i ooo)
etbutyreux ( 3 6, 5
p.r ooo)
moyens sontlégèrement supérieurs à ceux
des F.F.P.N. de
Charmov.
Écarts-types
et moyennes tendent à varier dans le même sens. Cesparamètres
sont
plus
élevés en raceF.F.P.i’V.,
pour lesquantités,
et en race Normande pour les taux. En raceN arma I/ de,
les coefficients de variation restenttoujours
un peuplus grands
traduisant ainsi une certainehétérogénéité phénotypique. D’après le
même critère les variables se classent aisément en 3 groupes de variabilité décrois-
sante : d’abord les
quantités,
ensuite la durée delactation,
enfin les taux. La trèsgrande
mobilité desquantités s’explique
d’ailleurs enpartie
par celle de la duréecar on verra
plus
loin que ces caractères sont liés. Le taux azoté varie lui-même nettement moins que le tauxbutyreux.
Lerapport (TrI!TB)
desécarts-types, plus
faible en race
Normande,
est en moyenne inférieur à2,/ 3
et lerapport
des coefficients de variation à3! !.
Ces valeurs concordent bien avec celles obtenues par AURIOLetJA RRI
GE (1 9 62 a)
àpartir,
il estvrai,
de donnéesd’origines
assezdisparates.
Laplus grande
stabilité des constituants a?otés du lait se retrouvequand
on compareles
quantités
de matièresproduites
mais defaçon
moins nette : lerapport
deleurs
écarts-types
est voisin de5/ 6
et leurs coefficients de variation presque iden-tiques.
2. - COMPOSANTES DE I,A VARIANCE ET COEFFICIENTS
D’HÉRITABII J TÉ
La variance
phénotypique
a étédécomposée
en 3parties
attribuées à des diffé-rences entre races, entre les taureaux d’une même race et enfin à des variations résiduelles entre les filles d’un même taureau. La même
analyse
a étérépétée
par race, lacomposante
race nepouvant,
bienentendu,
être alors estimée. Les racines carrées de ces valeurs arrondies à 2chiffressignificatifs,
se trouvent dans letableau 4 .
Dans le
tableau
se trouvent rassemblées les valeurs des coefficients d’héri-tabilité,
de leurécart-type
estimé et enfin les coefficients d’héritabilitéaprès
élimi-nation totale de l’influence de la durée par
analyse
de covariance. Lesécarts-types
ont été estimés à
partir
de la formule donnée par FAi!CONER(i 9 6o), en prenant comme
effectif par taureau,supposé
constant, la moyenneharmonique
du nombre de filles parpère.
La
composante
« Race » de la variance n’estime pas correctement lapart
de la variationqui
a sa source dans des différencesgénétiques
entre races. Elle mesure,en
réalité,
les effetsconjoints
pour lespopulations
étudiées tant de leur dissemblancegénétique
que des différences dans les conditions de leurexploitation.
Deplus
F.F.P.N. et -Yor»i?ii.de
appartiennent
à 2types
d’animaux bien distincts et nepeuvent
être considérées comme choisies « au hasard » dans l’ensemble des races.Malgré
ces réserves il convient de remarquer que l’efficacité de la sélectiondiminue,
en apparence,
quand
onnéglige
cette sourceimportante
de variation dans les ana-lyses
faites intra-race. Parexemple
le coefficient d’héritabilité de laquantité
de laitdouble si on inclut la
composante
race dans la variancegénétique
etphénotypique.
Les
quantités
delait,
de matière azotée totale et de matière grasse totale secomportent pratiquement
de la mêmefaçon
avec seulement un coefficient d’héri-tabilité un peu
plus
fort pour laproduction
de lait(tabl. 5).
Lesécarts-types géné- tiques
de la Frisonnedépassent
ceux de la Noymande(tabl. 4 )
de sorte que le coeffi- cient d’héritabilité reste finalement presque constant entre races. Il en est de même pour lesrapports
desécarts-types génétiques
desproductions
de matière azotée etde matière grasse
qui
restent,d’ailleurs,
trèsproches
de leurs valeurs « résiduelle »ou «
phénotypique
». Les coefficients d’héritabilité de laproduction
de lait sont unpeu
plus
faibles que la valeurgénéralement
admise bien que lesécarts-types géné- tiques
soient du même ordre degrandeur
que ceux trouvés par ROBERTSONet al.( 195
6)
et O’Con!;oR( 195 8).
Pour les taux,
l’analyse
des résultats révèle un contrastefrappant
entre les2
races. Les coefficients d’héritabilité des Normandes pour le taux azoté
( 0 , 42 )
etle taux
butyreux ( 0 , 37 )
sont àrapprocher
des valeurs calculées par la même méthode.A
URIOL
( 19 6 2 b)
trouve 0,42 et 0,39 sur 32gMontbéliardes,
POWTIEK( 1957 )
0,45 et 0,
79sur 180
Frisonnes,
Von KROSIGKet al.( 19 6 0 )
0,44 et 0,49àpartir
de 793 données.La concordance reste bonne avec les auteurs
qui
ont éliminé l’influence de l’étable pour lescomparaisons
mère-fille. Pour ROBERTSONet al.(rg56)
les coefficients d’héri- tabilité des taux azoté etbutyreux
sont0 ,48
et 0,32(5 00 couples
en raceAyrshire)
et pour von KROSIGm et al.
( 19 6 0 ) 0 , 4 8
et 0,52.Cependant
la valeurgénéralement
admise pour le taux
butyreux (o, 5 o) dépasse
le chiffre obtenu ici.D’après
POLY etV’zssac
(ig 5 g)
la différence viendrait de la sélection sur ascendance des taureaux.En effet cette sélection réduisant la variance
génétique
sans modifierbeaucoup
lavariance
phénotypique
diminueraitl’héritabilité,
calculée àpartir
de leurrapport.
Sur des données
enregistrées
par la C. E. C. N. de 1951 à zg57 ces auteurs ont estimé l’héritabilité du tauxbutyreux
à o,igd’après
la ressemblance des demi-s!urs depère
mais ào,66 d’après
larégression
des filles sur leur mère. Or les taureaux du Centre deCharmoy
sont choisis avec soind’après
la richesse engraisse
du lait deleurs ascendants alors que les éleveurs n’éliminent presque pas leurs vaches
d’après
ce critère. Une autre confirmation de cette thèse est fournie par les résultats obtenus ici en race F.F.P.N. : les héritabilités sont faibles parce que les variances « Tau-
reau » le sont aussi. En
effet,
les variances résiduelles vraies(variance
« Résiduelle »- variance cc Taureau»),
trèsproches
pour le tauxbutyreux,
sontpratiquement
iden-tiques
pour les 2 races dans le cas du taux deprotéines.
Sansnégliger
les causesd’erreur
purement statistiques
de cesestimées,
ilparaît
ainsi raisonnable d’admettreune sélection
plus
intense sur le tauxbutyreux
en race Frisonne. Une telle sélectionpourrait
d’ailleurs être volontaire ou non,l’échantillonnage
d’un nombrepetit
d’ani-maux étant évidemment
sujet
àd’importantes
fluctuations aléatoires.Le
rapport (TA/TB)
desécarts-types génétiques
du taux azoté au tauxbuty-
reux est, de
loin,
leplus
élevé en race Frisonne(o,8g).
Ildépasse
alorslargement le rapport
desécarts-types phénotypiques ( 0 ,6 7 ) (tabl.
4et3 ).
Au contraire toutes ces va-leurs concordent de
façon
satisfaisante pour lesquantités
de matière azotée ou de matière grasse. Dans une étude ultérieure on montrera que ceciindique
une intensitéde sélection
plus
élevée sur le tauxbutyreux
en F.F.P.N. Dans le cas de la quan- tité de matière grasse la sélection sur descendance n’aurait euqu’une
efficacitélimitée.
- CORRÉLATIONS
PHÉNOTYPIQUES
ETGÉNÉTIQUES
La
composante
« Race» explique
unepart importante
de la covariance totale.Cependant
cette source de covariation a été éliminée et les calculs faits « intra-race » pour les mêmes raisons que dans le cas descomposantes
de la variance. A remarquerau passage que 2 races seulement avaient des effectifs suffisants pour modifier en
pratique
les résultats des calculs. Enpareil
cas, le coefficient de corrélation obtenu àpartir
descomposantes
« race » de la covariance et de la variance doit varier autour de ± i, cequi
s’est effectivementproduit
pour cet échantillon(tabl. 6).
i)
CorrélationsPhénotypiques
Les corrélations
phénotypiques (tabl. 6)
sont trèshomogènes
d’une race à l’autre.Pour le taux de
protéines, cependant,
les valeursapparaissent légèrement plus
éle-vées,
pour les F.F.P.N.Les 3
quantités
secomportent
de la mêmefaçon.
Ellesdépendent
nettementde la durée
(r
=0 ,68)
et surtout elles se déterminent mutuellement en trèsgrande
partie (r
=o, 9 8).
La liaison lait total et matière grasse ou matière azotée totalesne varie
pratiquement
pas à durée de lactation constante ; ellepeut
donc être étudiéeen elle-même sans référence à l’action de la durée. Du
point
de vuephénotypique
il
importe
finalement assez peu de connaître le taux azoté oubutyreux
pourprévoir
les
quantités
de matières azotées ou grassespuisque
les coefficients de corrélation directe ne sont que de + o,ig et + 0,27 et les valeurs croisées de + o, I et -! 0,14. Les teneurs ont tendance àaugmenter
pour les lactations delongue durée,
cequi
estlogique,
et sontquasi indépendantes
de laquantité
de lait. A durée de lacta- tion constantecependant,
une corrélationphénotypique négative apparaît
pour les2 taux
(r
= ―o,16
parexemple
en race7 ’ ’.7*’.. P .,V.).
Ces résultats ne nécessitent pas d’autres commentaires car ils confirment les nombreuses étudesqui
ont été con-sacrées à ce
sujet.
La valeur moyenne,intra-race,
du coefficient de corrélation entre le taux azoté et le tauxbutyreux (r
= +0 , 54 )
coïncide elle-même avec celle obtenue parA URIOL
etJ ARRIGE ( 19 6 2 a)
àpartir
de donnéesbibliographiques.
Sans nierl’existence
possible
de différencesraciales,
ilparaît
donc raisonnable d’admettre que le coefficient de corrélationphénotypique
pour les taux estcompris
entre 0,50 et0 ,6 0 .
Le coefficient de corrélationpartielle
entre matière grasse totale et matière azotéetotale,
àquantité
de lait constante, a été estimé à + 0,53d’après
les valeursmoyennes obtenues dans notre échantillon. La corrélation entre les taux et la quan- tité de lait étant
pratiquement nulle,
ils’agit
d’une autre estimation de la corrélation des taux entre euxqui
confirme la valeur trouvée directement. Il en est d’ailleurs de même pour les corrélationspartielles,
àquantité
constante delait,
entre la matièreazotée et le taux
butyreux (r
= -!0 ,6 0 )
et vice versa(r
=o,!!).
La moyenne deces valeurs
(r
= -f-0 ,56) peut
ainsi êtreprise
comme une estimée de la corrélationphénotypique
entre les taux.2
)
Corrélationsgéllétiqllcs
La variance
génétique
de la durée de lactation ne diffère passignificativement
de o, surtout pour la race F.F.I’.N. Les corrélations
génétiques
de cette variablene seront donc pas discutées ici. Pour les autres
critères,
les 2 races fournissent des estimées dont les valeurs s’accordentbien,
surtout si l’on tientcompte
de leurs inter- valles de confiance(tabl. 6).
Une réserve estcependant
à faire : en race F. F. P. N.toutes les corrélations sont
supérieures
en valeuralgébrique.
LTn classements’impose
ici
aussi, qui
regroupe lesquantités produites
d’unepart
et les taux de l’autre.Le coefficient de corrélation
génétique
moyen(r
=0 , 57 )
entre les taux estlégè-
rement
supérieur
au coefficientphénotypique (r
=0 , 54 )
comme l’avaient notévon KRosicx et al.
(ig6o).
Ces auteurs avaient estimé ceparamètre
à o,7od’après
lesrésultats moyens fournis par
l’analyse
des relations entre 240couples
mère-fille(r
=0 ,6 2 )
et entre 232groupes de demi-soeurs(r
=o,!S).
Lepremier
de ces résultatsest très
près
de celui calculé pour la race Normande(r
=0 ,6 3 ),
tandis que la valeuren race Frisonne
(r
=0 , 4 6)
estcomparable
à celle obtenue par Ros!RTSOrr et al.( 195
8)
pour des vachesAyrshire (r
=0,.!8).
On sait
depuis longtemps qu’il
existe une corrélationgénétique négative
entrequantité
de lait et tauxbutyreux. D’après
GAINES( 1940 )
cette relation serait d’au- tantplus
étroite que la teneur moyenne pour la race estplus
élevée. C’est effective- ment ce que confirme lacomparaison
des résultats de l’échantillon étudié ici : pourles Frisonnes r = - o, y et pour les Normandes v = - 0,35. RoB!RTSOrr et al.
( 195 6)
ont calculé un coefficient de corrélation
génétique positif
entrequantité
de lait etteneur en matières azotées totales. Avec des animaux de la même race O’CONNOR
(
195
8)
acependant
trouvé une liaisongénétique négative
entrequantité
de lait etteneur en extrait sec
dégraissé (constitué, rappelons-le,
pour unepart importante
par les matières
azotées).
Pour l’échantillonanalysé
les valeurs sontpratiquement
les mêmes que pour les relations lait et taux
butyreux, qu’on
les prenne race parrace ou
globalement. Compte
tenu ici encore de l’intervalle de confiance desestimées,
il semble donc raisonnable d’admettre que les corrélations
quantité
de lait - tauxazoté et
quantité
de lait - tauxbutyreux
sont du même ordre degrandeur.
Les coefficients de corrélation
génétiques
entre lesquantités
restent presque aussi élevés que les valeursphénotypiques.
Enparticulier,
la variancegénétique
de laquantité
de matière azotée est réduite de oo p. 100 au moinsquand
on connaît laproduction
de lait ou de matière grasse. Par contre, les corrélationsgénétiques
entreles
quantités
degraisse
ou de matières azotées et les tauxhomologues
sont très faibles.Il existe même une relation
négative
entrequantité
de matière azotée et tauxbuty-
reux et vice versa. Aussi une sélection sur le taux
butyreux
aboutirait-elle à diminuerun peu le
potentiel
deproduction
des matières azotées. Cette situations’explique
par le
jeu
des corrélationsnégatives
entre taux etquantité
de lait. Eneffet,
les corrélationspartielles,
àquantité
de lait constante, ont été estiméesd’après
lesvaleurs
obtenues,
en moyenne, dans notre échantillon :entre matière azotée et taux
butyreux
r = + 0,55 entre matière grasse et taux azoté r = -j- 0,77Leur moyenne
(r
=+ 0 ,66) égale
presque le coefficient de corrélationpartielle (r
= +0 ,6 7 )
entre matière grasse et matièreazotée, toujours
en éliminant l’effet de laquantité
de lait.Malgré
leurimprécision,
ces corrélationspartielles
sont inté-ressantes, parce
qu’elles
fournissent une autre estimation des liaisons entre consti- tuants,après
élimination de l’effetquantité
de lait. La corrélation moyenne entre les taux devrait donc leur êtresupérieure
car ils sont liés par l’intermédiaire de laquantité
de lait. Cela seproduit
effectivement en race Frisonne(r
= 0,43contre0 , 4 6)
mais non en Normande
( 0 ,6 9
contreo,6 3 ),
lesdifférences,
il estvrai, n’ayant
sansdoute pas de
signification statistique.
Ces résultats tendent à montrerqu’il
existeentre les taux une corrélation
génétique supérieure,
en moyenne, à0 ,6 0 .
CONCLUSION
Cette étude a
permis
decompléter,
pour deux desplus importantes
racesfrançaises,
lesenquêtes déjà
faites dans leJura
sur la race Montbéliavde. Elle nousa fourni les estimations des
paramètres indispensables
pourapprécier
l’efficacité d’une sélection sur les constituants azotés du lait.(Coefficients d’héritabilité,
compo- santes de lavariance,
corrélationsgénétiques
etphénotypiques). Cependant les
va-leurs ont pu être faussées par le
type
de sélectionpratiqué
par le Centre deCharmoy,
comme nous l’avons relevé au cours de la discussion.
Par ailleurs
l’opportunité
dudosage
des matièresazotées,
dans les échantillons individuelsprélevés
lors du contrôlelaitier,
doit êtrejugée
dans le cadre d’une sélec- tionportant
sur tous les critères deproduction
à la fois. Pour letestage,
le choix desreproducteurs
sefait,
eneffet,
par unjugement synthétique qui
sera en définitivebon s’il
permet
d’améliorer la rentabilité de laproduction
laitière. Nous nous propo-sons de discuter
plus
en détail certains de cespoints
dans une étude ultérieure.Reçu pOlir
publication
en mars i96¢.SUMMARY
PROGENY TESTING OF DAIRY BUL1,S FOR PROTEIN PRODGCTION. PRELIMINARY RESULTS
An
analysis
of 1584first lactation records, from 45 bulls of theCharmo y :B.1.
center, was under- taken. The animalsbelonged mainly
to the French Friesian (F. F. I’. N. : 788 n, zIôô) and theNormandy (NO. :
7z¢ §§, 21ôô)
breeds.The mean and the limits
including
2/3 of the data around the mean, for theprotein (TA)
andbutterfat
(TB)
percentage were :F. F.P.N. B’0.
TA p. i o00 3r.o ; 28.9 - 32.8 33-4 31.1 - 35·3 TB p. 1o00 .>5·9 ! 33.0 - 38.6 ,;8.6 ; ,;;.3 - 41.9 There is a great
variability (C.
V. ! 30 p. 100) in the values of total milk yield, butterfat con-tents
(MG)
andprotein
contents(MA)
per lactation, the three variablesbeing
furthermoreclosely
correlated to one another
(phenotypic
r j 0.95 ; genetic r ! o,go).Heritabithy
values areslightly higher
for milkyield
but of the same order for all three variables(o. 1 6
hz 5 0.20). Theexisting phenotypic variability
of milkyield
is due, in part, to lactationlength (r
! 0.67).The
variability
of thecomposition
elements isdistinctly
lower((’.
V. : ’f A = 6.4 ; TB = 8.6)and the
heritability
valuescomparable
butshowing important
breed differences(F.
F. P. N. : hzTA= 0.17 ; h2’TB = o.io. N0. : h2TA = o.¢z ; h2TB = 0.,;7). The
phenotypic
andgenetic
correla-tions evaluated between butterfat and
protein
percentage are 0.61 and 0.46 for the French Friesian and 0.50 and o.63for the Normandy breed,respectively ;
the iyatra-breed averages are 0.54and 0.57. Thephenotypic
correlations between the twocomposition
elements and lactationlength
arevery low
(r
TA = 0.09 ; r TB = 0.14) andpractically naught
between the two percentages andmilk yield,
except when corrected to constant lactationlength (r
- o.16). There is little report betweenprotein
contents and percentage(r
= 0.19) and even less between protein contents andbutterfat percentage
(r
= ― 0.06). A similartendency
was observed between milkyield
and butter- fat -protein
percentage(r
’1’B = 0.27 ; r TA = 0.14). Thegenetic relationship
betweenprotein
contents and percentage as well as between butterfat contents and percentage is small (r TA. MA =
0 . 02
; r rB- MG =
o.io) ;
the crossedgenetic
correlations arenegative (r
TA. MG = ―0 . 07 ;
yTB. MA = ― 0.06). More
negative
correlations between milkyield
andcomposition
were obtai-ned for the
Normandy (r
TA = - 0.39 ; r TB = - 0.35) thanfor the
Fy!e!ach Frisia!x breed(r
T:1 = - 0.10; r TB = - 0.14).The
genetic
standard deviation is lower forprotein
than butterfat contents (MAjMG = 0.84),it is also lower for
protein
percentage ascompared
to butterfat percentage (TA/TB : F.F’.P.1’. =0 .8 9
; N0. = o.69).
By
the use ofpartial
correlations, corrected to constant milkyield,
aphenotypic
correlation of 0.57 was reestimated between butterfat and
protein
percentages thegenetic
corre-lation
being
over o.67. Selection effects on these results and the walue of aprotein
control will beinvestigated
in a futurestudy.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier la
Coopérative d’Élevage
du Centre Nord pour le trèsimportant
travail
technique
qu’elle a réalisé etplus spécialement
M. CHEVALDONNE, Directeur général, quia mis à notre
disposition
tous les documents nécessaires à cette étude.’