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Migrations des Entomostracés pélagiques

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Migrations des Entomostracés pélagiques

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. Migrations des Entomostracés pélagiques. Archives des sciences physiques et naturelles , 1896, vol. 4e période, t. 2, p. 653-656

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111479

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ExTRAIT DES Archives des Sciences physiques et naturelles

Quatrième période, t. II. - Décembre 1896.

M. Eugène P1TARD résume ses observations au sujet des migrations des Entomostracés pélagiques. On admet générale- ment que ces derniers accomplissent des migrations diurnes.

Pendant le jour, ils viennent nager près de la surface; pen- dant la nuit, ils descendent dans la profondeur (Weissmann, F.-A. Fore!, Imhof). On croit qu'il s'agit là d'animaux crépus- culaires ou nocturnes dont le nerf optique souffrirait d'une lumière trop brillante, qu'elle provienne du soleil ou de la lune.

Ces migrations diurnes sont intéressantes: en elles-mêmes · d'abord; ensuite, parce qu'elles touchent à un point impor- tant de la théorie de la faune pélagique, car, selon Fore]

(1874) ', elles pourraient expliquer la rélégation définitive, dans la région pélagique, d'Entomostracés de la faune litto- rale et leurs transformations en animaux pélagiques par l'adaptation du milieu. En effet, par suite des migrations ver- ticales, ils sont entrainés en plein lac par la brise de nuit (brise de terre) et ils ne sont pas ramenés à la rive par la brise de jour (brise du lac), puisqu'au moment où cette der- nière souffle les organismes pélagiques sont dans la profon- deur, à un endroit où la brise n'a plus de prise sur eux.

Ces migrations diurnes vers les régions profondes sont admises, non seulement pour les Entomostracés pélagiques, mais encore pour les autres organismes qui composent le Plankton.

A ces observat10ns s'en ajoute une autre, faite dernière- ment. En 1894, Francé 2 a remarqué dans le lac Balaton

1 F. A. Fore!. Théorie de la faune pélagique dans les lacs d'eau douce. Arch. des sciences, Genève 1880, t. 4, p. 408.

2 Francé, R. H. Zur Biologie des Planktons. Vorlaufige Mitthei- lung. Biolog. Oentralbl. Bd. 14, 1894.

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(Platten see) en Hongrie, que le monde des Entomostracés n'apparaissait pas en bloc; mais que, au contraire, il y avait succession dans l'ordre d'apparition des diverses espèces.

Pour lui, les Copépodes apparaissent dans la nuit, plus lard à la surface que les Cladocère:>, mais pour y rester, aussi, jusqu'après le lever du soleil.

Il y a donc lieu de diviser la question en deux parties : a) la migration des Entomostracés en général (disparilien de la surface pendant le jour).

b) l'ordre d'apparitions successives des Copépodes et des Cladocères.

Sur le premier point

Les recherches de M. Pitard, ont, à cet égard, porté jusqu'à présent sur les lacs suivants : Léman, de Joux, Brenet,

· Rousses, Taney, Lovenex, Chavonnes, Zurich, Lowerz. Il en Tésulte bien, d'une manière générale, la disparition de la surface, en lumière solaire, de la plupart des Crustacés péla- giques. Cependant les procès-verbaux de pêche menlionnent de nombreuses exceptions à cette règle, si règle il y a.

C'est ainsi que, en plein jour, par un beau temps, clair,

·avec soleil; soit le matin, soit l'après-midi (de juillet à sep- tembre) les Crustacés étaient nombreux à la surface du Lé- man et du lac de Lovenex. Zschokke 1 a fait la même obser- vafîon dans le lac de Joux (19 mai 1894) et à la surface des lacs du Rhïitikon où Diaptomus gracilis, Sars; restait facile- '1Ilent et en grand nombre à une lumière très claire du soleil

à la surface des eaux. Par un beau clair de lune (20 juillet 1896) entre dix heures et minuit, M. Pitard a rencontré dans

·le Léman, à la surface, de très nombreux Crustacés. Il en est

de même pour le lac Taney.

Le 5 août 1896, par une nuit sombre, le filet promené da'Ds le lac de Zurich, ramène une grande quanlilé de Tabel- 11aria, Ceratium, etc, mais pas un seul Crustacé. Cette obser- vation négative (nuit noire), appuie les observations de présence, en lumière, indiquées ci-dessus. D'autres indications

1 F. Zschokke. Die 'Phierwe1t der Jurasseen. Rev. ·suisse de zoologie, t. II, p. 352. 1894.

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semblables à celles dont il vient d'être parlé, résultent d'études faites clans les autres lacs et de diverses façons·

C'est ainsi que les pêches en verticale pratiquées la nuit (Léman) par un beau clair cle lune, ont montré une diminu- tion progressive des Crustacés à mesure que l'on s'avançait dans la profondeur. ·

Sur le second point :

Y a-t-il succession dans l'ordre d'apparition dPs Cladocères et des Copépodes, à la surface~ C'est là une théorie qui de- mande à être justifiée par de nombreux faits. Jusqu'à présent Bile n'est pas confirmée, ou, du moins, elle est souvent infirmée.

En effet, un grand nombre d'observations appuyent ce qui vient d'être énoncé. Souvent, par des nuits noires, le filet promené à la surface recueillait de nombreux Copépodes - surtout Diaptomus gracilis, Sars; tandis que les représen-

tants des Cladocères (Leptodora hyalina Li-llj., Bythotrephes longùnanus, Leycl.) ne se rencontraient que clans les eaux plus prnfondes. Inversement, par des nuits de lune ou en plein jour, les Copépodes sont nombreux à la surface, mais dans la profondeur on les trouve encore en abondance, mêlés aux Claclocères: Daphnia hyalina, Leyd., Bythotrephes longimanus, Leptodora hyalina ; etc.

Cependant certains lacs offrent à cet égard, des particula- rités curieuses au sujet desquelles l'auteur de la communi- cation se réserve de revenir. Quoiqu'il en soit, il était inté- ressant de faire connaître cette diversité dans la manière de vivre des Entomostracés pélagiques. Nul doute qu'on pourra déduire, d'observations souvent renouvelées, deux ou trois grands ordres de faits, - auxquelles il y aura probablement des exceptions, les études biologiques nous en réservent toujours.

Pour bien faire, une étude systématique est nécessaire.

Elle pourrait avoir lieu dans un lac à large surface et à grande profondeur comme le Léman, par exemple. Mais elle nécessi- terait de nombreuses observations simultanées et faites clans les mêmes conditions. Et c'est là le difficile.

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