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COLLECTION o/canadiana

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(1)
(2)

COLLECTION o/CANADIANA

ê^ueens (Jniversity at Kingston

(3)

/

(4)
(5)

LA QUESTION RIEL

/

JMPATRIOTES,

Un

vent de révolte souffle, en ce

moment,

avec violence sur la jrovince deQuébec,

menaçant

de renverser sur son passage, si

on

^e l'arrête, le parti conservateuret le ministère. Plaise àDieu

que

à, seulement, seborne le désastre, et que la nationalité à laquelle

! îous appartenonsn'en soit pas laruine la plus sérieuse.

Un

parti

j x>litiquepeut vite se réorganiser, un ministère est bientôt oublié fit se remplace encore plus facilementqu'il ne s'oublie; maisles

I blessures que la nationalité reçoit saignent longtemps et ne se

! guérissentjamaiscomplètement.

Autantjerespecte le sentiment national qui produit le

mouve-

.nt actuel,autantjedéplore la cause de ce soulèvement, autant gémissur lestristes conséquences qui peuvent en résulter.

La

I îilleurepreuve que lacause est mauvaise, c'est qu'un esprit d'in-

? tice semble le dominer.

On

soupçonne,

on

accuse,

on

con-

mne

d'anciens et fidèles serviteurs

du

pays, sans les entendre, ant

même

qu'ils aient parlé.

Depuis dix-huit ans que je suis député,

on

n'a jamais mis doute lasincérité de

mon

patriotisme etde

mon dévouement

au

uple. C'est avecune conviction qui n'a pas diminué chez

moi

te j'ai travaillépource peuple dont je suis sorti et à qui je dois

>ut. J'ai été accusé souvent de prédilections exagérées pour la ause canadienne-française, parce que je faisais tous

mes

efforts

pour donnerà la province de Québec, les

moyens

de développer, le plusrapidement possible,ses immenses ressources, sous l'impul- sion d'un puissant courant d'influence française. Je n'ai pas à

(6)

regretter

mes

efforts,j'étais dans

mon

droit : carje n'attaquaist

les intérêtsde nosconcitoyens d'origine britannique. Stimulépi leur esprit d'entreprise, jevoulais voir les miens marcher depail aveceux,dans lavoiede laprospérité matérielle. Aujourd'huiTel m'accuse de

manquer

àce grand sentiment national, delerenier! ntë<

C'est

une

injure que je ressensprofondément, que jene méritj pas, et dontj'ai droitde

me

dire blessé.

On me

reproche d'avoir failli à l'honneur en restant à

m*

poste, après que le cabinet fédéral eut refusé de

commuer,

en ml

emprisonnement

pour la vie, la sentencede lapeine capitale porj tée contre Louis Riel parle tribunal, et l'on regarde le refus d<\

donner ma

démission sollicitée par

un

grand

nombre

d'amis,

comme

une faute

énorme

dontjeserai lapremière victime. Je n'au- rais pasparlé, ici, de cette affaire,si

un

des chefs del'opposition, M. Mercier, n'avait déclaré, à l'assemblée

du Champ

de-Mars, à Montréal, qu'il m'avait écrit qu'il était prêt à marcher, avec ses amis, sous

mes

ordres, sije donnais

ma

démission

comme membre du

cabinetfédéral. Oui,j'enconviens,j'ai étépressé,sollicité, prié, par

mes

amis,

comme

par

mes

adversaires politiques de prendre la direction de ce

mouvement

populaire. Ces offres étaient bien

flatteuses pour moi, laperspective qu'elles m'ouvraient bien attray- ante. Je

me

voyaisle défenseurreconnu de

ma

race, suivi, accla-

par tous

mes

compatriotes, interprète de leurs sentiments etj de leurs aspirations.

Ce

rôle auquel tous

me

conviaient, m'assu?

rait une éclatante réparation des opprobres sans

nom

dontcertains!

hommes

m'ont abreuvé, depuis trois ans; mais entre ce rôle se-,

duisant et

moi-même,

j'ai vu se dresser,

comme

une muraille) infranchissable, le serment que j'ai prêté de remplir

mon

devoir,;

au risque de perdre amitiés et profits, et le sentiment intime, laj conviction inébranlable, que ce que l'on

me

demandait était con-]

traire à la justice et aux intérêts bien entendus de notre pro-j vince. J'ai vu,

comme

conséquence logique de ce

mouvement,)

l'isolement de

ma

race créant l'antagonisme, provoquant desrepré-- sailles, des luttes, des désastres. J'ai senti qu'il y avait plus de i

courage à braverle courant qu'àlesuivre, et j'ai laissépasser, sans

j

faillirà

mon

devoir, la foule égarée qui m'accablait des

noms

de

j

traître et de lâche. Qu'importait

ma

personne?

Dans

les crises

)

(7)

difficiles que traverse une nation, les

hommes

ne sont rien, le salut

du

peuple est tout.

La

responsabilité

du

pouvoirimpose, à ceuxqui en sont chargés, l'obligation de voir au-delà des intérêts

du moment,

de bien étudiersi, en cédant àun entrainement popu-

laire, quelque légitime qu'il paraisse, ils ne compromettent pas, pourbien des années, une causesacrée.

Examinons

les faits qui ont motivé

ma

conduite et celle de

mes

collègues.

Louis Riel a quitté, l'an dernier, les Etats-Unis, dont il s'était fait naturaliser citoyen, pour venir combattre les institutions, les lois, les autorités canadiennes. Il alevé l'étendard de la révolte dans notreCanada, si tranquille et siheureux danslapaix.

On

vous adit pour tenterdejustifier larébellion de Riel:

u

Les

tc Métis avaient des griefs que le

gouvernement

ne voulait pas u fairedisparaître." Je laisserai le Père

André

répondre lui-même à cette affirmation.

Au

procès de Riel il a déclaré que :

"

Les a réclamations des Métis ont souventchangé de forme, après l'ar-

"

rivéedeRiel.

Avant

son arrivée, ils voulaient des patentes

" pourleurs terres, ensuite des scrips

donnant

des droits trans-

" férables sur desterres,

comme

ilen avait été

donné

aux Métis

du

" Manitoba, puis des terres riveraineset l'exemption de lataxe

du

rt bois.

Le

gouvernement répondit à leurrequête, en leuraccor- a dant des lots le long des rivières. C'était

une

concession très

;( importante.

La

seule question qui restait àrégler était celle des u patentes et desdroits aux coupes de bois et elle étaiten

bonne

" voiede règlement.

" Vers le 4 mars, un télégramme fut reçuannonçant que legou- u vernement avait fait ces concessions."

Ainsi, d'aprèsle Père André,les principales réclamationsétaient réglées et lesautres en train del'être.

Dès

1883, le

gouvernement

avait décidé d'envoyerle chef

du

département des terres,

M.

Lind- say Russell, régler cesréclamations, mais un accident, arrivé à cet officier, l'empêcha de partir.

Dans

Tannéesuivante,legouvernementdut s'enquérir

du

meilleur

mode

de satisfaire les Métis, qui n'étaientpas eux-mêmesfixéssurce qu'ils voulaient,soit par le

don

de terres

non

transférables,soit par

(8)

6

desscrips

comme

au Manitoba, soit par desscripspour une

somme

d'argent déterminée.

Au

mois de janvier 1885, le 26, le

gouvernement

adoptait une

ordonnance

en Conseil instituant une commissionchargéederégler touteslesréclamations des Métis.

Le

8février dernier,un télégramme fut envoyé au Nord-Ouest pourfaire connaître lanomination de la

commission et, quelques jours plus tard, des circulaires étaient adresséesaux maîtresde poste,aux prêtresde ces contrées, pourles

informerde l'arrivée prochaine dela commission.

On

sait quecelle-ci se composait de

MM.

Street, Forgetet

Gou-

let, etqu'elle aréglé la plupart des réclamations. Riel, qui était trèsbien renseigné sur tout ce qui se passait, se hâtade précipiter les événements afin

d'empêcher un

règlement qui auraitdérangé tous sesplans et tous ses calculs. Il est évident queson orgueuil etson ambition ne trouvaient pas leurcompte, dans une solution si

simple, sipratique, qui aurait épargné aux Métis la ruine, au pays une centaine d'existences et plusieurs millions de dépenses dont voussoldez le

compte

avec le reste dela nation.

Ilnefit alors

du

reste que répéterce qu'ilavait faiten 1870.

On

sait qu'à cette époque,

Mgr Taché

était accouru de

Rome

pour tâcherde pacifier son diocèse en insurrection. Arrivéaux

Grandes

Fourches,

un

malheureux accident lui survint. Malgréles plus vives souffrances,Mgr. continuasarouteverslefort Garry. Riei

en

fut informé, et sentant queson règneallait finir, il n'hésitapas àjeter

un

cadavre entre lessiens et laconciliationqui arrivaitavec le saint missionnaire. Scott fut

immolé

et son sang fut jeté

comme un

défi à toute tentative de rapprochement.

On

atort deprétendreque cerévolté avaitun noblebut, qu'il ve- naitaider ses frères etrevendiquerleursdroits.

En

disantcela,onlui prête des sentiments qu'il n'avait pas,

on

l'affuble d'un vêtement d'emprunt pour cacher le rôle sinistrequ'ilajouédansle

drame

de l'insurrection

du

Nord-Ouest. S'il eut été

mu

par

un

patriotisme éclairé, ilaurait suivi une autrevoie, il aurait prisd'autresmoyens,

ilaurait recherché et pratiqué d'autres conseils que ceux que lui

donnait son ambition. Il savait où aller, iln'avait paslong

chemin

à faire pourcela. Il savaitlezèleet latendressedecelui qui l'avait

(9)

élevé, protégéetdéjà, une fois, sauvé. Mais, non.

"Une

ambition

" effrénée qui a vicié sonintelligence et l'a poussé jusqu'au délire,

" une soifdésordonnée de pouvoir, un orgueil insensé qui l'a con

" duit à l'apostasie, ont été les mobiles de ses actes; " voilàce qu'en aditle plus grand prélat

du

Nord-Ouest.

Un

mobile pire encore, un mobile sordide,le faisait agir, si l'on en croit lestémoi- gnages les plus respectables.

Le

Pèie André, dont

on

ne saurait mettre en douteles sympathies pour Louis Riel, adéclaré, sousser-

ment, au procès de Régina, que ce prétendu défenseur desdroits desMétisl'avaitprié,à plusieursreprises,deseservirdesoninfluence, auprès

du gouvernement

fédéral, pourlui obtenir $100,000,etqu'il avaitdéclaré qu'en retour il s'engagerait à quitterle

Manitoba

pour

alleril plairaitau

gouvernement

fédéral de l'envoyer.

Comme

le Père

André

lui faisait remarquer l'énormité de cette

somme,

il

n'hésita pas à déclarer qu'il se contenterait de beaucoup moins.

Quant

auxréclamations des Métis, Riel sebornait àdire: <lJesuis

"

moi-même

la question métisse, si je suis satisfait, les Métis le seront."

Je necrois pas que

mes

compatriotes,si chatouilleuxsurle point d'honneur, si désintéressés dans leur patriotisme, pardonnent cet acte devénalité. Et l'onnepeutdirequec'était làune conversation oiseuse de Riel, dont

on

ne s'est pas occupé.

Le

contraire estla vérité: on a

donné

suite à cette basse proposition.

Louis Riel n'en était pas, l'hiver dernier, à ses débuts

comme

agitateur.

On

serappelle les troubles de 1869,le meurtre inutile de Scott qu'il fit exécuter, lorsque ce pauvre malheureux était

dans l'impossibilité de lui nuire.

On

se rappelle qu'il s'en- gagea, quelque temps après ces malheureux événements, en rece- vant une

somme

d'argent

du gouvernement

canadien, à ne plus revenir au

Canada

pour y faire de l'agitation.

Au

mépris de sa promesse, à l'automne de 1884, il revient au

Canada

etse met, secrètement, avec une habileté

consommée,

à préparer une nou- vellerévolte. Pour réussir, il

commence

d'abord à mineretà ruinerl'influence des prêtres surles Métis, et, lorsqu'il aaveuglé ces derniers,il les pousse àla boucherie. Après le derniercombat,

il n'a pasle courage desuivre

Dumont

dans sa fuite; il préfère se laisserarrêter, pensant bien que laprovince de

Québec

qui l'avait sauvé une fois, lesauverait encore. Il s'est trompé dansses calculs.

(10)

Fauteurde rébellionpour laseconde, fois il n'avait plus les titres à l'indulgence qu'on a l'habitude d'accorderaux accuséspolitiques.

Mais n'est pas le trait le plus noir de sa faute. Personne ne nie que c'est lui qui a soulevé les tribus indiennes

du

Nord- Ouest, et qui est lacause directe

du

massacre affreux où

nombre

de personnes, dont

deux

missionnaires catholiques, ont péri, victimes dela barbarie des Sauvages.

Demandez

àtous lesprêtres, àtousles Métis

du

Nord-Ouest, quel est le meurtrier des Pères Fafard et

Marchand,

et tous vous répondront :

u

Riel ". Lui seul

avaitpu persuader aux tribus sauvages de se soulever; et il est responsable, au premier chef, des meurtres que ce soulèvement a causés ; or, souleverles Indiens est regardé par tousles gouverne- ments, quien ont sousleurcontrôle,

comme

un crime qui méritela peine capitale, parceque c'est

un

crime contre toutes les lois de l'humanité.

La

guerrepourles Sauvagesest la guerre d'extermina- tion, sans quartier, sans merci pour les personnes sans défense, pour les

femmes

et les enfants. C'est leplusgrand attentat possible contre la civilisation et

un

crime qui sort dela classe des crimes politiques.

Avant

l'exécutionde Riel, ceux qui voulaientle sauver ont fait valoir, à son profit, la prétention qu'il était fou, et, par

même,

irresponsabledesesactes.

On

a exigé

du

gouvernement,au dernier

moment,

qu'une enquête fut faite, surson état mental. Cette en- quête a eu lieu,Riel a été trouvéassez sain d'esprit pouravoir con- sciencede sa fauteet les faits lesplusrécentsont confirmélerésultat decette enquête.

En

effet, depuisson exécution, on se

donne

bien garde de letraiter d'insensé.

On

le

met

au rang despatriotes,des héros, des martyrs.

On

va

même

jusqu'à

demander

qu'on l'enterre sous le

monument

desnobles victimes de 37-38.

Que

diraient Car- dinal, Duquet, de Lorimier, Chénier, si

on

leur proposait depar.

tager leur gloire avec

un homme

qui voulait troquer lacause des sienspour de l'argent, qui terrorisait les religieuses et les prêtres, qui appelait les Sauvages au massacre des blancs et qui faisait égorger desaints missionnaires.

Il est mort en se repentant des crimes dont il avait été la cause, mais ce serait un outrage de lui faire partager l'auréole glorieuse des patriotes, morts pour la liberté en 38,

de

le mettre aurang des victimes deces jours héroïques.

(11)

9

Le

vénérable évêque de Saint-Albert,

Mgr

Grandin, a dit que la (conduite de Riel, pendant qu'il dirigeait l'insurrection, avait été odieuseetmonstrueuse, et qu'il avait systématiquement persécuté a religion. Si c'est là le héros que l'on veut nousfaire vénérer,je

e serai pasde sesadmirateurs.

On

voudrait

même

aujourd'hui faire passer Riel pour un saint.

Ju'il soitmort enbonnesdispositions, jel'espère,Dieuseul enest le uge.

Nous

n'avons pasàconsidérer

comment

ilest mort,mais

com- ment

il a vécu; or, sur cette dernière question, il n'est pas besoin queje

me

prononce

moi-même,

je n'ai qu'à citerle témoignagedes

jmissionnaires

du

Nord-Ouest qui, étant surleslieux,l'ontconnu, jont

pu

jugerdeses actes,de ses principes, de sa piété, desa vertu,

:et, certes, ils ne nous le

donnent

pas pour

un

saint.

A

partles appréciationsquej'aidéjàcitées,voici cequedit lalettre collective les missionnaires de la région de Prince- Albert, datée le 12 juin 1885.

On

parait avoiroublié ce

document

importantquia pourtant été publié partout:

Prince-Albert, 12 juin 1885.

11 Nous, prêtres des districts qu'affecte plus particulièrement la ébellion, savoir: Saint-Laurent, Saint-Antoine, Grandin, Lac-aux- Janards et Batoche, puisque c'est là,au milieu denotre population, ,me Louis " David " Riel avait établi son quartier-général, dési- onsattirer l'attention de nos nationaux

du Canada

etd'ailleurssur hes faits.

.

'•

Ce

mécréant, Louis " David

"

Riel, ne mérite pasles sympa-

aies de l'Eglise Catholique

Romaine

et des

membres

de cette iglise, ayant usurpé notre mission deprêtres et privé notre popu- ltion des avantages etdes consolations que nous aurions

pu

lui

"Il a fait tout celadansson intérêt purement personnel

"Signé: RR.

PP.

André,

" " Touse,

"

u

Moulin,

" " fourmond,

'* " Vegreville.

"

" Lecoq."

(12)

— 10

Et lePère

Fourmond,

desservant Batoche

même

:

"

J'ai été bien près de lamort, car si les balleset la fureur de

"

révoltés

m'ont

fait défaut, la guerre, l'apostasie, l'hérésie, 1

" trahison, lapersécution, l'incendie, lepillage, touts'estdéchaîna

cc contre nous;

on

se serait cru à la fin

du monde.

Déjà nou

l<avions notre Antéchrist dans la personne de ce fameux Riel

u

contre lequel

ilnous a fallu lutter, au péril de notre vie, pou

"

détruire sa funeste influence surnospauvresgens.

"

Mon

Dieu ! quel

homme,

quelle hypocrisie, quelle impiétt

<l

tout àla fois !

11 C'estpourcelaqu'ila ruiné nosfamilleschrétiennes, parlepillage

"

et l'incendie; c'est par une conséquence horrible de ses plans

"

diaboliques qu'a coulé le sang des blancs et celuides chers e

<c

zélés confrères, massacrés parlesSauvages, sur ses ordres."

Ces témoignages, si forts etsi accablants, suffisent àédifier tou'

homme

de

bon

sens sur le caractère et laconduite de celui qui entraînéses frères, les Métis, danslesplusgrands malheurs.

Pour

condamner

notre conduite,

on

pose en principe qu'on i punit plus, de nos jours, de la peine capitale, les crimes dehaut trahison. C'est une

maxime

nouvelle, aussi étrange que

dangc

reuse, contre laquelle s'insurge la justice, protectrice de la paix<

de

la sécurité des sociétés. Proclamer que la haute trahison, qf '

entraîne avec elle le meurtre, le pillage, la ruine des populatioi ne doit pasêtre punie demort, c'est faire appel aux passions s'

versives, c'est encourager les tentatives des déclassés ambitie c'est provoquerlarévolte contre l'ordreétabli.

Prétendre sérieusement qu'un

homme,

coupableunefoisdehr 1

trahison et demeurtre, gracié unefois et reprisensuitepour une ')

j

conde

offense,doitcompteravoirlavie sauve, c'estmontrer une a<

ranceque Riellui-même n'a jamaiseue,puisqu'enquittant le

M<

tanaila déclaré, que sa tête pourrait être le prix de la tentât, qu'il faisait.

Cette doctrine de la miséricorde en faveur des criminels poli- tiques nesaurait,

même

si elle était admise, s'appliquer àcelui qu

(13)

11

esang-froid déchaîne sur ses compatriotes les hordes de tribus Uivages.

Qu'on

ne vienne pas le justifier, en disant qu'il avait foi danssa lission,que sa volontén'était pas criminelle puisquesaconscience aidée par sonesprit,neluireprochaitpaslesactes effroyables qu'il

commis

etfaitcommettre. Maisdepuis

quand

est

donc

venuecette Sctrine étrange qu'on nedoit paspunirlesfautesdel'intelligence?

hs

fautesdel'intelligence sontpluscriminelles encore quecelle

du

;œur.

Une

passion mauvaise avait vicié l'intelligencede cegrand coupable. Devant Dieu et devant les

hommes

il était coupable i'avoir faussé,dansson esprit, les éternelles notions

du

juste et de

' njuste,

du

vrai et

du

faux,de l'obéissanceetdel'insubordination ; ette première culpabilité ôtetoute excuse àsesactes criminels qui n ont découlé,

c

Non, il n'y avait qu'une excuse possible en sa faveur, c'était 'excuse de la folie. Ils'est chargé lui-même, dansses derniers

mo-

ns, et il s'en est fait gloire, de prouver au

monde

qu'il était taitement librede savolonté, conscient de ses acteset respon-

»le deses fautes,

r

(

:*ourles

hommes

quipensentetqui raisonnent,laconduitedeRiel

(

mérite aucune sympathiesérieuse. Aussi dit-ondetoutes parts :

Ce

n'est paspour lui que nous noussoulevons, nous n'avonspas ie sympathies pource qu'il a fait, mais nous voulions que sa

>einefut

commuée

parce que tousles Canadiens-français

deman-

' .aient qu'il ne subît pas la peine infamante de la mort sur

* £chafaud."

la avoue quej'ai été profondément touché

du

concert de pitié et

finiséricorde qui s'est élevé en faveur de ce grand coupable, et

?st

monté

jusqu'au pied

du

trône. Mais dans cet élan de géné- é de touteunepopulation,

on

a perdu de vue le fait important

le crimea été commis, dans une région lointaine, plus exposée lanôtre aux surprises, aux brigandages, aux soulèvements des vages.

On

aoublié quel'unique sécurité de laviedes colonset e la propriétédans ces contrées nouvelles, réside dansl'exécution igoureusedeslois.

On

aoublié que les Sauvages meurtriers

du

lac laGrenouille ne pouvaient êtregraciés, sans mettretoutela

popu-

a"ion blancheàla merci deces tribus féroces qui croient encore à

(14)

leur victoire,etd'unautrecôté,qu'onnepouvaitleslivrer aux

ma du

bourreau etaccorder laviesauve àcelui qui leura faitprenc lahache de guerre.

On

a oublié les angoisses mortelles dans 1

quellestoute une population a vécu de longs mois.

On

a oub

le deuil, la douleur, le désespoir des victimes de cette odiei révolte.

On

a oublié que le sang des colons paisibles, dessai:

missionnaires, dessoldats tombés sous les coups des révoltéscri

vengeance etquelajusticedevait faire une réparation éclatante.

l'on nevoulait que la clameurdéchirante partiedes quatre coins cette

immense

région, ne sechangeât en un cri de désespoir et1

haine.

On

a oublié dese

demander

si, dans cette grave questi

de

larigueur ou de la miséricordede laloi,ceuxqui avaientsouffe ceux dont les pères, lesfils, les frères avaient péri par la faute rebelleet dontl'avenirpouvait encore être menacé, n'avaient ]p autant le droit d'être entendus que ceux dont la facilepitié pstn s'exercer sans souci d'une réparation pour le passé, sans le sei

ment

d'un danger pour l'avenir.

On

a oublié

même

que, au Me- tobaet danslesTerritoires,nous avonsdes compatriotes dissemir éparsau milieu d'une population qui leur est étrangère et que braves avant-coureurs de la conquête pacifique que nous rêvon>

pourraient bien ressentir fatalement le contre-coup de l'agitât

de notre province.

Pour l'ancien Canada, c'est une question de sentiment :

pp

les habitants

du

Nord-Ouest, c'est une question de sécurité, affairedevie ou de mort.

le.

her

k

iifltinr

vei

fini

:ran

m

te-

.

il,

léte

ans

Ministrede Sa Majesté,j'ai

penser à toutes ces choses, p toutes ces raisons, envisager froidement la question sous toute:

faces, et, ne pas perdre de vue le serment solennel que j'ai p

de faire

mon

devoir, de défendre l'autorité, et de protéger!

administrés. Responsable à

ma

conscience et à Dieul chacune de

mes

décisions, je n'ai pu trouver de justification d'excuse valable au crime

du condamné.

Ses avocats eux-mê ont déclaréque l'instruction de son procès s'était faite d'une

[

nière impartiale, et, la question de la folie étant écartée, le£

vernementn'apas cru, malgré la

demande

de grâce, devoir c nu

îs

ë'.'

Dr.

3n

er

'

m

FF

Mac,

ICe.:;;

(15)

13

ad1er à Sa Majesté, dans la personne de son représentant, d'em- Uier quela loi n'eût son cours.

é

ei

inte,

oins

uestu

le

aute

Fous n'avons cédé, en prenant cette décision, ni aux appels, ni ntimidation d'aucunesecte ou faction,

comme

les ennemis

du

vernement se sont plu à le répéter.

Nous

n'avons consulté l'intérêt suprême de la société, le plus grandbien

du

pays, ranquillité nécessaire au développement si désirable des im- îses régions de l'Ouest et, de plus,pour

ma

part,jepuis ledire oute sincérité, le plusgrand bien d'une province etde

compa-

tesqui

me

sontchers.

ctef

/estime, l'affection, l'appui de nos concitoyens noussont pré-

itpx, dansl'exécution des devoirs publics qui nous sont imposés.

jtnotre désir,autant que notreintérêt, de lespréserver intacts,

eijii,

du

poste élevé que nous occupons, avecla connaissance la

[a;étenduedes besoins dela société,desécueils à éviter,desdan-

;eniinp àprévoir, nous avonscrudevoirprendre une décision quinous

t aussi pénible qu'àvous,au point de vue del'humanité, nous ns ledroit de vous

demander

de nous continuer la confiance vous avez, jusqu'ici, reposée ennous, etque nous ont méritée re

dévouement

et notre conduitepassée.

în nousexposant à encourir votredisgrâce, nous risquions notre nir.

On

nous menaçait d'une chute certaine si nous consen-

îs àl'exécution de lasentence

du

tribunal.

Nous

avons mis

de

le l'attrait de la popularité et la crainte devotre ressentiment

rresterfidèlesà notredevoir. N'est-ce pas une présomption notre droiture, denotre

bonne

foi?

er

M

t

)n invoque l'affinité de race, lesentiment national pour nous er de faiblesse et de trahison. Faire autrement que nous ns fait eut été violer notre serment, sans profit pour le con- nné, qui aurait été exécuté

quand même

tous les ministres fran-

3 auraient

donné

leur démission, sansprofit pour le pays, sans

fit pour notre province, avec le risque effrayant de

compro-

ttre pour toujours sesintérêts les plus chers.

Via conscience

me

dit que je n'ai failli, dans cette circons- ce, ni à Dieu, ni au Souverain, ni à

mes

compatriotes.

Le

cou-

(16)

— 14

ter

rage qui

m'a

porté àfaire

mon

devoir, sans faiblesse, nelie ferapjj défautdans les tribulations dont

on me

menace. J'ai servi mo.

pays,

comme

député, depuis dix-huit ans, avec joie, avec orguei; Je ne continuerai à le faire qu'à une condition: celle de garde

ma

liberté, etd'avoirseullesouci de

mon

honneuretde madignit

J. A.

Chapleau.

Ottawa,

28

Novembre

1885.

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Références

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