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Les folles amours de la reine Margot

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Academic year: 2022

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Les folles amours

de la reine Margot

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LES AMOURS CELEBRES

Collection dirigée p a r Paul Cordeaux

Les folles amours de la reine Margot

par Claude Barret

GALLIMARD

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Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays, y compris la Russie.

© Librairie Gallimard, 1959.

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« Voir la Cour sans voir Mar- guerite de Valois, c'est ne voir ni la France ni la Cour. »

(Un diplomate italien, 1565).

« Il n'y a sorte ou qualité d'iceux en toute la France avec qui cette dépravée n'ait exercé sa lubricité; tout est indifférent à ses voluptés; et ne lui chaut d'âge, de grandeur, ni d'extraction, pourvu qu'elle saoule et satisfasse à ses appétits... »

(Le Divorce satyrique, Palma Cayet 1693).

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CHAPITRE PREMIER

— Sacrée garce! siffle entre ses dents jaunes et mal plantées Charles IX, roi de France, qui, les traits décom- posés par la colère, serre le poing et en donne un coup sur une nuque adorablement fraîche, fine et blanche.

« Oh! » font les gentilshommes du roi, les hérauts d'armes aux cottes chamarrées, les gardes avec clairons et cymbales, les dames et damoiselles en robes de toile d'or et d'argent. « Oh! » font les hommes et les femmes qui rivalisent d'habillements magnifiques et somptueux, de soieries et de velours, de fines fourrures, de broderies de métal, tous couverts de diamants, d'émeraudes, de rubis, de perles. « Oh! » fait le duc d'Anjou, futur Henri III, le plus parfumé et le plus élégant des fils de France. « Oh! » fait le prince de Condé, vêtu de satin jaune pâle. « Mordieu! » fait le roi de Navarre, cou- ronne en tête. « Poveretta! » fait Catherine de Médicis, l'Italienne aux yeux blancs, aux bajoues et au teint blême de vieille abbesse et qui porte toujours le deuil du roi Henri II qu'elle a tant aimé. « Oh! » fait le bon peuple de Paris, pressé autour du parvis de Notre- Dame.

Seule une femme de vingt ans ne dit mot. Les che- veux noirs, le teint brillant, l'œil d'ordinaire voluptueux,

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aujourd'hui rougi par les larmes, voilé de longs cils, la bouche vermeille au dessin charnu, le cou élégant, la taille riche et souple, et perdu dans une mule de satin, un pied d'enfant, habillée « avec la couronne et le couet d'hermine mouchetée qui se met au-devant du corps, toute brillante de pierreries de la Couronne et un grand manteau bleu à quatre aulnes de queue porté par trois princesses », Marguerite de Valois ne laisse échapper de ses lèvres, qu'elle mord jusqu'au sang, la moindre plainte. Cependant, sous la violence du coup de poing qu'elle vient de recevoir sur la nuque, elle baisse la tête, elle paraît acquiescer.

Et c'est ainsi que le 18 août 1572, Charles IX, chas- seur, forgeron, poète et poitrinaire, velléitaire qui a parfois des brutalités de faible, précipita le mariage de sa sœur la « bonne Margot » et d'Henri de Navarre, fils de Jeanne d'Albret.

Il y a subitement comme une gêne dans l'atmosphère qui se voulait à la joie, au bonheur, à l'enthousiasme.

Une gêne et même une espèce d'inquiétude. Cette fête royale ne se déroule pas comme à l'accoutumée. Et le populaire ne s'y trompe pas qui trouve à cette cérémo- nie un fond malsain où se mêlent l'intrigue, la ruse, la violence parfumée, le poison, que ni les trompettes déchirant la lumière de leurs cris stridents, ni les bro- carts, ni le soleil éclatant, ni les cloches sonnant à toute volée une allégresse de commande, presque semblable au tocsin, ne parviennent à masquer.

Curieuse union en effet que celle du chef des hugue- nots, prince des hérétiques, de belle mine mais aux manières de paysan, qui sent l'ail, le bouc et le lait caillé, avec une fille de France, beauté sans rivale à cette cour où Catherine de Médicis avait réuni les plus belles femmes de son époque. Une fille de France qui est aussi

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la plus lettrée des femmes de son temps, maniant avec aisance l'italien, l'espagnol, le latin et le grec.

On n'est pas très au courant des choses de la politique dans cette foule curieuse, bavarde et nerveuse, mais l'on sait que Marguerite de Valois est mariée contre son cœur et contre sa religion.

Contre son cœur parce qu'elle aime ailleurs. Elle aime Henri de Guise, le fils du Balafré qui est en train de devenir un capitaine aussi fameux que son père.

Contre sa religion, parce que, profondément croyante, elle a les huguenots en horreur.

Alors, au moment de prononcer le « oui » sacramen- tel, elle hésite. Elle est désespérée. Elle jette un regard implorant vers Guise qui se trouve à deux pas, vers ses trois frères : quatre hommes qui, à tour de rôle, l'ont initiée à l'amour, et, qui en cet instant suprême, l'aban- donnent et la trahissent.

— Je vous en supplie, l'entend-on murmurer... De grâce.

Elle porte la main à sa poitrine, puis à son front.

Charles, cardinal de Bourbon, qui officie, s'interrompt et l'interroge du regard. Henri de Navarre, l'œil vif et malicieux ne paraît se soucier de rien. Catherine de Médicis fait un pas en avant. Mais elle est devancée par le roi que la longue station debout a énervé. Et c'est le geste violent qui stupéfie l'assistance, la tête de la prin- cesse qui ploie et que le prélat interprète comme un signe d'assentiment.

Mais à peine les deux nouveaux époux se sont-ils acceptés du bout des lèvres, qu'on les sépare aussitôt.

Suivie de tous les siens, Marguerite pénètre dans la cathédrale pour assister à la messe de mariage. Henri l'accompagne jusqu'à la nef puis revient sur le parvis où il retrouve les gentilshommes huguenots de sa suite.

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Et pendant les quatre heures que durera l'office, ces Béarnais et ces Gascons, gens du Sud-Ouest, joviaux et diserts, plaisantent, ricanent, rient même aux éclats. Et avec quel épouvantable accent!

Le soir, c'est grande fête au Louvre. Toutes les fenêtres de la demeure royale sont brillamment éclairées.

Les protestants que trois mois auparavant Charles IX et Catherine de Médicis voulaient faire pendre, emplissent les vastes salles du palais, satisfaits d'un mariage qui leur promet un retour de fortune inespéré. Des groupes se forment çà et là, réunissant fraternellement les « héré- tiques » Coligny, La Rochefoucauld, Condé, Téligny, au duc d'Anjou, à son frère le duc d'Alençon, l'œil faux et caressant, à la Florentine, toute confite d'hypocrites gra- cieusetés et rayonnante de joie, à Charles IX, qui, le sourire rusé et entrouvrant ses lèvres pâles, déclare aux huguenots qui l'entourent :

— En donnant ma sœur Margot à Henri de Navarre, je donne mon cœur à tous les protestants du royaume.

Parmi ces groupes, un jeune homme de dix-neuf ans, la tête légèrement inclinée, l'oreille dressée, l'œil fin, les cheveux noirs coupés court, le nez recourbé en bec d'aigle, le sourire narquois, une ombre de moustache sur la lèvre supérieure, la barbe naissante, va et vient, recevant compliments sur compliments. Henri, roi de Navarre et beau-frère du roi de France, paraît tout à la joie de cette journée mémorable.

Soudain, un murmure doux et flatteur court par tout le Louvre : la jeune épousée, après être allée déposer

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sa toilette d'apparat, son manteau à traîne et son long voile, vient d'entrer dans la salle de bal. Charles IX se dirige aussitôt vers elle et entreprend de la présenter aux principaux de ses hôtes.

Le front haut, de grands yeux pleins d'expression, le nez un peu fort mais d'une forme parfaite, la bouche spirituelle et voluptueuse, la lèvre supérieure avançant légèrement qui est le signe d'une fine sensualité, la lèvre inférieure assez charnue qui est le signe d'appétits plus grossiers, Margot est belle et sait mettre en valeur ses attraits par des fards préparés selon les recettes de maître Nostradamus. Sa gorge enfin est d'une blancheur éblouissante. Ronsard, vivement impressionné, en fait une description suggestive :

Deux monts de laict qu'un vent presse et represse, Qui sur le sein, sans bouger, s'esbranloient, Comme deux coings emflez se pommeloient, En deux tétins, messagers de jeunesse.

En dépit cependant de l'apparente affabilité du roi, son frère, Margot, les traits tirés, les pommettes rouges, ne se déride pas un instant. Elle n'ignore pas qu'elle n'est qu'un instrument aux mains du monarque. Un pion sur son échiquier politique. Elle s'est inclinée, soit, mais qu'on ne lui demande pas en outre de feindre la joie et le bonheur.

Après tout, pour cette jeune princesse instruite, cul- tivée, spirituelle, élégante, raffinée, catholique et fort attachée à sa religion, toute meurtrie encore d'un pro- fond amour, qui a-t-on choisi? Un prince plus curieux des jeux du corps et de la guerre que de ceux de l'es- prit, troussant avec désinvolture filles communes et dames de haut rang, et de surplus, chef des hérétiques.

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Aussi n'est-ce pas une partenaire conquise et éna- mourée qui, le soir du 18 août 1572, entre dans le grand lit à colonnes et à rideaux de soie d'Henri de Navarre.

Le Béarnais n'a pas non plus à se soucier de déflorer son épouse, car si le cœur de Marguerite n'a été ému qu'une fois par le duc de Guise, son corps, lui, a vibré à plus d'une reprise. Depuis sa plus tendre jeunesse en effet, Margot a été avide d'étreintes mâles et même d'étreintes féminines. Brantôme en convient qui écrit :

« Jamais ne fut vu de si beaux seins, de gorge si pleine, si blanche, si charnue, qu'elle montrait si découverte, que la plupart des courtisans en mouraient, voire des dames que j'ai vues, aucunes de ses plus privées, avec sa licence, la baiser y provoquant un grand ravisse- ment. »

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CHAPITRE II

— La reine entre en gésine! La reine entre en gésine!

crient le 24 mai 1553, les valets du château royal de Saint-Germain-en-Laye.

Quelques instants plus tard, une foule compacte de courtisans se presse autour du lit de Catherine de Médi- cis qui, draps rejetés, ventre nu, hurle sans vergogne.

Les gentilshommes qui ne veulent rien perdre du spec- tacle, s'agglutinent, le cou tendu, tandis qu'opère Maître Ambroise Paré. Enfin le praticien amène à la lumière un gros bébé.

— C'est une fille, dit-il au roi Henri II qui assiste à l'accouchement.

Puis, après que l'enfant a été, selon la coutume, pré- senté à Diane de Poitiers, maîtresse du souverain, on la met dans son berceau.

— Nous l'appellerons Marguerite, dit le roi.

Marguerite... un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... A la folie... C'est bien ainsi que Marguerite aimera l'amour, toute sa vie.

Marguerite de Valois a pour précepteur un profond érudit, Henri de Maignan qui lui enseigne les lettres

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françaises et latines. D'autres maîtres réputés lui apprennent les arts d'agrément : la musique, le chant, la danse. Bientôt, elle se délecte de Plutarque. C'est une authentique Valois, issue de la Renaissance, éprise de luxe et d'élégance, pleine d'amour pour les lettres et les arts.

Mais conjointement à l'éducation de l'esprit, s'effec- tue celle du corps. « Dès l'âge de onze ans, raconta Brantôme un feu vif la tourmenta au bon endroit et elle commence à lorgner les garçons d'une façon qui inquiète son entourage. » De son côté, l'auteur du Divorce saty- rique écrit : « Deux gentilshommes, Antragues et Cha- rins eurent les prémices de sa chaleur alors qu'elle attei- gnait les onze printemps. Cette chaleur augmentant tous les jours, et eux n'étant point suffisants à l'éteindre, elle jeta l'œil sur Martigues qui venait la retrouver dans les fourrés du parc de Saint-Germain-en-Laye et lui donnait d'enivrantes leçons de choses... »

Pendant quelques années, la fillette s'amuse ainsi avec différents gentilshommes, se laissant aller à ses instincts, entrant dans le lit des jeunes gens qu'elle trouve plai- sants... C'est ainsi qu'à quinze ans, elle devint la maî- tresse de ses trois frères.

Palma Cayet est à ce sujet formel : « Elle ajouta tôt après à ses conquêtes, ses jeunes frères, dont l'un, à savoir François (futur duc d'Alençon), continua cet inceste toute sa vie. » Agrippa d'Aubigné confirme :

Les trois en même lieu ont à l'envi porté La première moisson de leur lubricité.

Enfin, Marguerite elle-même apprenant un jour que son frère devenu Henri III lui reproche sa conduite.

s'écrie : « Il se plaint que je passe mon temps à faire

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l'amour; hé! ne sait-il pas que c'est lui qui m'a mise le premier au montoir? »

Il est vrai qu'Henri lui paraît plein de grâce et d'intel- ligence. Elle lui voue une admiration exaltée, ce qui ne l'empêche pas de recevoir ses amants dans un lit recou- vert de mousseline noire afin de faire valoir sa peau

« blanche comme lait ». Elle porte aussi des vêtements d'une étonnante impudicité, car elle entend ne rien cacher de ses charmes. L'amour pour Margot n'a pas le goût du péché, elle s'y livre joyeusement, ignorant les contraintes, jusqu'au jour où son cœur bat pour tout de bon et sans équivoque pour son jeune et brillant cou- sin, Henri de Guise.

Guise est beau, blond. Il a vingt ans, et déjà c'est l'un des plus brillants capitaines de l'armée royale. Il a grande allure comme tous ces autres cadets de la Mai- son de Lorraine dont la maréchale de Retz dit : « Ils ont si bon air qu'auprès d'eux, les autres princes paraissent peuple!... »

Ardents et sans la moindre pudeur, les deux jeunes gens se livrent à l'amour, là où le désir les prend : une chambre, un escalier, un jardin, un couloir du Louvre...

Henri d'Anjou déteste les Guise. Il sent confusé- ment le danger que représentent pour les Valois au sang affaibli ces Lorrains débordant de vitalité, de santé, d'audace et d'ambition. Il est en outre jaloux de l'as- cendant que prend Henri de Guise sur sa soeur et ne tarde pas à prévenir sa mère :

— Ne parlez plus d'affaires à votre fille, dit-il à Catherine de Médicis, ne vous « familiarisez » plus avec elle.

Marguerite comprend sans peine qu'elle n'a plus la confiance de son frère préféré, ni celle de sa mère. Qu'im- porte, elle aime Henri de Guise et continue de le voir en

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cachette. Entre deux rendez-vous, elle écrit à son prince charmant des lettres aux termes si crus, si gaillards, que le jour où une de ces missives tombe entre les mains de Charles IX, elle ne laisse aucun doute sur la nature des relations entre les amoureux.

Charles IX aussi déteste le fils du Balafré. Sans le craindre toutefois. Il lui reproche simplement d'être intelligent et spirituel. Le roi est outré de voir une fille de France ainsi compromise. Il ne trouve pas le som- meil et se tournant et se retournant dans son lit, il ima- gine sa sœur Margot dans les bras de cet ambitieux cadet de Lorraine. Petit à petit, l'indignation fait place à la colère. A cinq heures du matin, Charles IX saute de son lit et, sans prendre le soin de s'habiller, il court en chemise de nuit chez sa mère, Madame Catherine.

— Vous, ici, mon fils! dit Catherine. A cette heure!

— Lisez, Madame!

L'esprit obstinément tourné vers l'intrigue, la Flo- rentine soupçonne aussitôt une machination.

— C'est un crime de lèse-majesté! s'écrie-t-elle. Retz, ordonne-t-elle à sa dame d'honneur de service, allez quérir ma fille sur-le-champ.

Quelques minutes plus tard, les yeux bouffis de som- meil, ne comprenant rien à cette audience insolite, Mar- guerite de Valois comparaît devant Madame sa mère et Monsieur son frère.

— Sortez, Retz, ordonne derechef Catherine à la comtesse; Et que le comte de Retz se place à ma porte et l'interdise à quiconque.

Puis, sans le moindre souci de la dignité royale, sans un mot d'explication, les deux majestés se jettent sur Marguerite et la battent comme plâtre. A coups de pied, de poings, elles l'assomment et la couvrent d'injures.

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— Drouine! Bruta bestia! Sac de nuit! Blanchisseuse de tuyaux de pipe! Catin!...

Autant d'appellations peu dignes d'une fille de roi.

Lorsqu'elles en ont terminé, Marguerite saigne du nez, a le visage tuméfié, une lèvre fendue, les cheveux en désordre, les vêtements en lambeaux. Catherine, apaisée, et qui a peur du scandale, tente de réparer les dégâts au moyen de compresses d'eau douce. Pendant une heure, elle s'efforce même de recoudre la robe déchirée.

Mais Charles IX ne s'estime pas satisfait pour autant.

Il est déchaîné. C'est une haine mortelle qu'il éprouve à présent vis-à-vis de cette envahissante maison de Lor- raine. Il fait mander son frère bâtard, Henri d'Angou- lême.

— Sire?

— Henri, je suis bien aise de te voir. J'ai une mis- sion à te confier.

— Votre Majesté n'ignore point qu'il n'y a de mis- sion que je ne saurais accomplir pour le service de mon Roi et le salut de notre maison.

— C'est bien, Henri, c'est bien. Je sais.

Charles soulève alors une portière de velours violet fleurdelisé d'or et pénètre dans un cabinet. Lorsqu'il en ressort, il tient à la main deux épées de combat.

— Regarde bien ces deux épées, Henri. Il y en a une pour te tuer. Je m'y engage si, demain, quand je serai à la chasse, tu ne tues toi-même le duc de Guise...

Marguerite de son côté s'est informée. La duchesse de Nevers, qui a des intelligences chez le roi, lui apporte vite des précisions : Charles IX veut faire assassiner

Guise.

— Henriette ma mie, en êtes-vous sûre?

— Comme je vous vois, Madame. La chose doit se

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faire demain pendant que le roi, votre frère, chassera à courre.

Malgré les risques immenses qu'elle sait courir, Mar- guerite parvient à avoir un entretien avec Henri de Guise.

— Fuyez, mon amour, fuyez vite. On veut votre mort.

Guise n'en croit rien. Marguerite néanmoins parvient à le convaincre. Il comprend ce qui l'attend et décide de s'enfuir. Une ultime étreinte et les amants angoissés se séparent.

Le Lorrain a de grands espoirs et de vastes pensées.

En aucun cas il ne veut compromettre le magnifique avenir qu'il voit s'ouvrir devant lui. Aussi se console- t-il rapidement. En grande hâte, pour supprimer tout nouveau prétexte à la colère royale, il épouse Catherine de Clèves, veuve d'Antoine de Croy, prince de Porçain.

Et la rumeur publique affirme qu'il accepte cette pru- dente solution, avec d'autant plus de docilité, qu'il couche dans le lit de la princesse depuis un certain temps déjà.

Charles IX paraît calmé par ce mariage impromptu.

Il n'en est pas de même de Henri d'Anjou, futur Henri III, qui, rencontrant Henri de Guise, lui dit :

— Gardez-vous bien de revoir ma sœur et de penser à elle, car je vous tuerais!

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CHAPITRE III

— Il est urgent, Sire, de marier votre sœur Margue- rite. Le bruit se répandra vite de ses déboires et turpi- tudes.

— Vous savez, Madame, que nous nous y sommes déjà employés. Sans succès toutefois.

— Ce n'est pas, mon fils, parce que nos entreprises ont échoué auprès du roi d'Espagne, dont l'héritier, Don Carlos, est devenu fou, qu'il nous faut abandonner.

— Je vous l'accorde, Madame. Mais après Don Car- los, vos émissaires échouèrent dans leur mission auprès de l'archiduc Rodolphe, fils de l'empereur Maximilien.

Ce jeune homme méprisait les femmes pour ne s'inté- resser qu'à l'astronomie nous apprit-on. Et derechef l'Espagne fit échouer le troisième de vos projets, infor- mant Don Sébastien, roi du Portugal, que le mariage que vous envisagiez ne lui agréait pas.

— Ce fut là une circonstance heureuse, Sire. Don Sébastien n'a que seize ans et sa santé est déjà bien chancelante.

— Eh bien, ma mère, nous ne nous trouvons guère plus avancés aujourd'hui. Qui avez-vous cette fois à me proposer?

— Ne sursautez pas mon fils, au nom que je vais

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LES AMOURS CÉLÈBRES

Les folles amours de la Reine Margot

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