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(1)

HAL Id: jpa-00233253

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Sur les valences du polonium

M. Haissinsky, M. Guillot

To cite this version:

(2)

SUR LES VALENCES DU

POLONIUM

Par MM. HAISSINSKY et M. GUILLOT.

Sommaire. - L’addition de quantités croissantes

d’électrolytes

aux solutions acides de polonium

pro-voque un déplacement du potentiel critique de dépôt à la cathode vers des valeurs de plus en plus

néga-tives. Un fort déplacement de même sens est observé en présence de traces de substances réductrices. La discussion des conditions chimiques de ce dernier phénomène montre qu’il est distinct de l’effet d’électrolytes

et attribuable à une réduction des ions du polonium. La confrontation de ce résultat avec ceux d’expériences

antérieures de syncristallisation par isomorphisme de composés de polonium conduit les auteurs à préciser

qu’il s’agit d’une réduction de PoIV à PoIII.

Introduction. - La

première

tentative de

déter-mination de la valence du

polonium

en solution a été

effectuée par G. von

Hevesy

(1),

qui

l’a déduite de la mesure du coefficient de diffusion de cet

élément,

dans l’acide

chlorhydrique

0.1

n. M.

Haïssinsky

a

déjà

mon-tré

(2)

qu’en

raison de la tendance des ions du

polo-nium à

s’hydrolyser

en milieu faiblement

acide,

et à

former des

complexes

en milieu fortement

acide,

le

résultat de

Hevesy,

confirmé

depuis

par M.

Servigne

(3),

n’indique

pas l’électro-valence propre du

polonium-élément,

mais une valeur

qui

est fonction des

charges

des divers ions du

polonium

présents

dans la

solution,

simples

et

complexes, positifs

et

négatifs.

D’autre

part,

M. Guillot

(1)

a été

conduit,

à la suite

d’expériences

d’entrainement et de

syncristallisation

sur

lesquelles

nous reviendrons

plus

loin,

à admettre que le

polonium

peut,

suivant les conditions

chimiques

du

mi-lieu,

prendre,

dans des

complexes

cristallisés,

soit la

va-lence IV,

soit la valence 111. La

généralisation

de cette

hy-pothèse

lui a

permis

d’interpréter

l’existence de deux

potentiels critiques

de

dépôt cathodique

du

polonium

dont l’un â

+

0,37V

(par

rapport

à l’électrode normale de

calomel,

comme

toujours

dans la suite de ce

travail)

a été mis en évidence par v.

Hevesy

etpaneth (5)

(en

milieu

nitrique),

et retrouvé par F.

Joliot (1)

(milieux nitrique,

sulfurique

et

acétique),

l’autre à

+

0,02

V a été

signalé

par F. Joliot

(milieu oxalique

ou milieu

acétique

en

présence

d’eau

oxygénée).

Le

premier potentiel

serait relatif à l’ion

tetravalent,

le second à l’ion trivalent.

Cette

hypothèse

a été

depuis

renforcée par les

expé-riences de M.

Haïssinsky (1)

sur le

comportement

du

polonium

en

présence

de

pyrogallol.

(1) G. v. HEVESY, Phys. Z., (1913), 14, 49, 1202.

(2) M. HAISSINSKY, J. Chim. Phys. (1932), 29, 453; (1933), 30, 27.

(3) M. SERviGNE, ibid (1934), 31., 21L

’ (~) M. GUILLOT, ibid (193~), 28, 14 et 92.

(5) G. v. HEVasY et F. PANETH, IVien. Ber. (’1913),122,103a, 1049;

(1914), 423, 1619.

(s) F. JOLIOT, J. chim. phys. (1930), 27, 119.

(’) M. HAISSIRSKY, loc. cit., p. 32; C. R. (t93~),192, 1645.

Dans une récente

publication,

0. Erbacher et H.

Kading

(1)

ont

critiqué

nos conclusions en ce

qui

con-cerne l’existence de deux

degrés

de valence du

polo-nium,

tant dans ses

composés

solides

qu’en

solution. Ils s’en tiennent à la valence II admise par

Hevesy

et

qui

serait mieux en accord avec la

position

du

polo-nium dans le

système périodique (2).

Nous verrons

plus

loin,

à la lumière de nouvelles

expériences

électro-chimiques,

si

l’hypothèse

de l’existence de deux valences du

polonium

en solution est

justifiée

ou non,

et nous essaierons de montrer que les conclusions de M. Guillot

quant

à,l’état solide ne sont pas sérieusement

atteintes par les

objections

de ces auteurs. Mais nous

croyons nécessaire d’insister dès maintenant sur le

point déjà mentionné,

à savoir que la méthode de dif-fusion de

Hevesy

et les méthodes

analogues

ne

per-mettent

aucunement de calculer la valence d’éléments

à faible électroaffinité comme le

polonium.

Les

expé-riences de Paneth et

Benjamin (3)(effectuées

avec l’acide

chlorhydrique),cellesdeHaïssinsky

(avec

de nombreux autres

acides)

ont en effet montré que, suivant la

con-centration et la nature de

l’acide,

les ions du

polonium

migrent,

dans un

champ électrique,

tantôt vers la cathode et tantôt vers

l’anode,

souvent à la fois vers

les deux électrodes. Ce résultat ne

peut

être

interprété

(1) 0. ERBACHER et H. KXmNG, Z. phys. Chem. A, (1933), 465, 42~.

(2) Nous ne jugeons pas mile de discuter longuement avec

Erbacher et Kâding ce point particulier : D’après sa place dans le système périodique, le polonium devrait être tetravalent plutôt

que bivalent. Mais nous pensons que les exceptions qu’on

ren-contre dans le système périodique, au sujet des valences des

elé-ments, sont trop nombreuses pour qu’on puisse tirer à priori des conclusions relatives aux valences inconnues d’un ë’ément, de la seule position de ce dernier dans la table de Mendeléev. Il est d’ailleurs inexact que M. Haïssinsky ait eu recours au système périodique pour prévoir la valence du polonium. Les considéra-tions qu’il a développées sur les éléments se trouvant dans les groupes secondaires (auxquels appartiennent le tellure et le

polo-nium, alors que Erbacher et Kàding les placent dans les groupes

principaux), concernent les potentiels électrochimiques et non

les valences.

(~) et Z. Elektrochem. (192~), 31., 512.

(3)

420

autrement que par la formation d’ions

complexes

par union des cations

simples

du

polonium

avec les anions de

l’acide,

ou encore éventuellement avec les ions de de l’eau

(hydrolyse partielle

donnant lieu par

exemple

à Poo

+,

Po03--).

C’est donc une valeur moyenne des

valences de ces divers ions

simples

et

complexes

qu’on

mesure par la méthode de diffusion.

Mais nous verrons que si l’étude

électrochimique

ne

permet

pas de déterminer les valencesf du

polonium,

elle nous montre toutefois

qu’il

en existe

trois,

dont deux seulement font

l’objet

de ce travail. Ce résultat,

confronté avec les conclusions tirées des

expériences

de

syncristallisation,

va nous conduire

àpréciserque la

valence normale du

polonium,

dans divers

acides,

est

IV,

tandis

qu’en présence

d’un

grand

nombre de

réducteurs,

elle devient III. Ces

conclusions,

comme

nous le verrons, rendent

compte

d’une manière

satis-faisante des nombreux faits

observés,

sans encontredire aucun, et sans

obliger

à recourir à des

hypothèses

supplémentaires.

Méthode et conditions

expérimentales. -

Nous

avons ét*dié l’inf luence de divers réactifs

chimiques

et,

en

particulier

de substances

réductrices,

sur la marche

de l’électrolyse

des sels de

polonium,

et sur les valeurs du

potentiel cri

tique

de

dépôt

de ce dernier sur la catho-de.

Hevesy

et Paneth ont été les

premiers

à mesurer ces

potentiels (dits potentiels

de

décomposition

de seconde

Fig. i .

espèce) qui

sont définis par

l’intersection,

avec l’axe des

potentiels,

de la

tangente

au

point

d’inflexion de la courbe

représentant

les variations de la vitesse de

dé-pôt

L en fonction du

potentiel (voir

courbes

fig.

1).

Nous

avons utilisé le

dispositif expérimental

de F. Joliot

(1),

qui permet

de mesurer à

chaque

instant,

sans interrom-pre

l’électrolyse,

la

quantité

de radioélément

déjà

déposée

sur l’électrode.

Nous avons

employé,

dans toutes nos

expériences,

des électrodes d’or pur de

0,8

cm’ de surface. La solu-tion

(10 cm3)

renfermait en

général

30 à 40 U. E. S. de

polonium (2,6

à

3,5

10-" atomes

gramrnes).

Enfin,

les

potentiels

étaient mesurés par

rapport

à l’électrode

normale de calomel.

Dans

chaque

expérience,

on

évaporait

à sec une

so-lulion

nitrique

de

polonium,

et le résidu

(impondé-rable)

était

repris

par la solution voulue. Pendant

l’électrolyse,

le

liquide

était

agité énergiquement

par

un courant

régulier

d’azote.

Résultats

expérimentaux. - a)

Influence des fortes concentrations en

électrolytes.

- Les cour-bes de la

figure

1

représentent

l’effet

produit,

par l’addition de nitrate de sodium à une solution

nitrique

de

polonium,

sur le

potentiel critique.

On a

porté

en

abscisses,

les

potentiels

de l’électrorle sur

laquelle

le

dépôt

s’effectue,

et en ordonnées les vitesses de

dépôt,

en unités arbitraires. On voit que le

potentiel

critique

se

déplace,

à mesure que la concentration en sel

aug-mente,

vers des valeurs de

plus

en

plus négatives.

Le

même

phénomène

se

produit

mais

plus rapidement

avec le sulfate de

sodium,

ajouté

à une solution

sulfu-rique

normale

(1).

Nous avons observé des

déplacements

du même genre, et

d’importance analogue,

avec l’acétate de

sodium en milieu

acétique

et le

phosphate

de sodium en milieu

phosphorique,

ainsi

qu’en

présence

de fortes

concentrations en acides

sulfurique

ou

acétique (2).

Or nous avons vu

plus

haut que l’un de nous avait

interprété

le

déplacement

du

potentiel critique qui

a

été observé par F.

Joliot,

en

présence

d’acide

oxalique,

comme résultant d’une

réduction,

par ce

réactif,

de

Polir à l’état de Les nouveaux

déplacements

que

nous

observions,

en

présence

d’électrolytes

non

réduc-teurs,

pouvaient

faire douter du bien-fondé de

l’inter-prétation

indiquée :

on était amené à se demander si

le

déplacement

du

potentiel

n’était pas

plutôt

dû,

dans

tous les cas, à la formation de

complexes

par union du

polonium

avec les anions

étrangers,

l’effet étant

simple-ment

plus

accentué avec l’ion

oxalique,

en raison de sa

forte tendance à former des

complexes

stables, comme l’avaient montré les

expériences

de

migration

(3).

(1) 1B1. GUILLOT HAISSIxsKY, C. R. (’1931), 198, 1158.

(2) Le potentiel de dépôt, dans I*acide nitrique concentré

(jus-qu’à 4 n) ne varie pas, dans les limites des erreurs expérimentales.

On doit toutefois faire remarquer que, Dour établir entre la cathode et l’électrode de référence, un potentiel égal ou supérieur à

+ 0,31 V, on est obligé, dans le cas de ces solutions très

concen-trées, d’appliquer aux électrodes des tensions relativement

éle-;ôes, voisines de 1,6 V. Il n’est donc pas impossible que le dépôt

se produise dès ce potentiel, par suite de réactions secondaires.

(4)

Mais nous avons

indiqué

ailleurs

(’)

que la

forma-tion de

complexes

ne semble pas

pouvoir

rendre

compte,

à elle

seule,

de l’effet des fortes concentrations

d’électrolytes

(que

nous

désignons

par le terme :

effet

d’électrolytes)

sur la valeur du

potentiel critique.

IL

serait,

en

effet,

difficile de concevoir alors

pourquoi

des concentrations en nitrate de sodium inférieures ou

égales

à 2 5 n

produisent

un effet à

peine marqué

(fig. 2)

tandis

qu’une augmentation

de concentration

Fig 2.

de 3 à

3,25 n

suffit à

déplacer

le

potentiel

de

0,17

~V~

(valeur moyenne)

à -

0,07

V. D’autre

part,

les

expé-riences faites avec le

sulfocyanure

de

potassium,

dont

l’anion a une électroaffinité

plus

faible encore que celle

de l’acide

oxalique

(c’est-à-dire

une tendance

plus

forte

à former des

complexes)

montrent que l’action de ce

sel n’est certainement pas

supérieure

à celle d’autres sels non

réducteurs,

comme le sulfate. Il semble donc bien que le

déplacement

provoqué

par l’ion

oxalique

ne soit pas attribuable seulement à sa faible

électro-aîîinité.

Rappelons,

enfin, qu’un

fort

déplacement

du

potentiel

a été observé par F. Joliot en milieu

acétique

par addition d’eau

oxygénée,

réactif non

susceptible

d’augmenter

la formation de

complexes.

Quoi qu’il

en

soit,

dans

l’ignorance

où nous sommes de la

signification

exacte de l’effet

d’électrolytes,

1 il

nous a paru nécessaire de

préciser,

par de nouvelles

expériences,

les conditions dans

lesquelles

on observe le

déplacement

du

potentiel,

en

présence

d’acide

oxa-lique

ou d’eau

oxygénée

en milieu

acétique,

et de

re-chercher si d’autres

réducteurs,

à fonction non

acide,

ne

produisent

pas des effets

analogues,

dans des cas où le

déplacement

du

potentiel

ne

pourrait

être attribué ni

à l’effet

d’électrolytes

ni à la formation de

complexes.

b)

Acide

oxalique.

- Une seule

goutte

de solution saturée d’acide

oxalique

introduite dans 10 cm3 de solu-tion

0,5 n

d’acide

acétique

contenant du

polonium,

ramène le

potentiel

de

dépôt

de la valeur initiale

+

0,35

V à

+

0,12

V. Avec une concentration douze

fois

plus

grande

en acide

oxalique,

nous avons mesuré le

potentiel

+

0,10 V.

De

même,

l’introduction d’une

goutte

du même réactif

dans 10 cm3 de solution

sulfurique

0,93 n

amène le

potentiel

à

+

0,1‘~

V

(valeur

moyenne).

Mais dans ce

dernier cas, la transformation dont la variation de

potentiel

est l’indice est

généralement beaucoup

plus

lente,

sa vitesse étant influencée par la

température

et

peut-être

par d’autres facteurs. En

effet,

si on

procède

à la détermination du

potentiel critique

immédiatement

après

addition d’acide

oxalique,

on observe

parfois

un

déplacement

beaucoup

plus

faible du

potentiel.

Si on

laisse alors la solution au repos

pendant

quelque jours,

et

qu’on

refasse la mesure, on obtient la valeur défini-tive

+ 0,12 V.

Une

particularité analogue

est illustrée par les

cour-bes de la

figure

3,

relatives à une solution saturée

Fig. 3.

d’acide

oxalique (t,55 1l).

La courbe I a été obtenue aussitôt

après

la dissolution

(à froid)

du polonium

dans l’acide. Elle montre l’existence de deux

potentiels

cri-tiques

distincts,

dont les valeurs sont voisines de

+ 0, 37

V et de

-~- 0,0~

V. Une courbe

analogue,

mais

plus

régulière,

avait

déjà

été obtenue par M.

Haïs-sinsky ‘2) avec

l’acide

tartrique,

et

interprétée

comme

révélant l’existence en solution de deux

espèces

ioni-ques de valence différente. La courbe lI se

rapporte

à la

même solution que

I,

mais

l’expérience

a été effectuée

vingt-quatre

heures

plus

tard. On voit que

le’premier

potentiel

a

disparu,

mais la montée lente de la courbe semble

indiquer qu’une

faible

proportion

d’ions se

déchargeant

au-dessous de ce

premier

potentiel

sub-sistent

cependant

encore dans la solution. Le

potentiel

critique indiqué

par cette courbe est -

0,03

V. Par

ailleurs,

dans une solution d’acide

(5)

422

En

résumé,

il suffit d’une concentration en acide

oxalique

0,05 n

(une

goutte

de solution saturée dans 10 cm3 de

solution),

pour amener le

potentiel

à

-j- 0,12

V. Si la concentration atteint

0,1.~

n, le

poten-tiel s’abaisse à

0,00 V,

et enfin en solution saturée

(1,55

n)

il atteint -

0,03

V. L’effet

d’électrolytes

se

superpose donc visiblement ici au

déplacement

dû à la

présence

d’une trace de réactif.

c)

Eau

oxygénée. -

Nous avons mesuré en

solu-tion

acétique

0,5 n

additionnée d’une

goutte

d’eau

oxy-génée

à 100

volumes,

un

potentiel

critique

de

+

0,09 cl,

confirmant ainsi

approximativement

le résultat de F. Joliot

(qui

donne

+

0,04

V).

Cette valeur du

poten-tiel est la même

après

vingt-quatre

heures,

bien que la solution ne donne

plus

les réactions de l’eau

oxygénée.

En solution

sulfurique

normale,

si on effectue les

mesures aussitôt

après

l’addition d’eau

oxygénée,

on

observe des

irrégularités

dans le

dépôt :

le

potentiel

critique

mesuré

prend

des valeurs

parfois plus

posi-tives que

+

0,37

V

(1).

De

plus,

à

potentiel

constant,

la vitesse de

dépôt

diminue alors

beaucoup

plus

rapi-dement que dans les conditions habituelles. Il en résulte

une déformation des

courbes,

d’origine

vraisemblable-ment

analogue

à celle que nous avons

signalée plus

haut,

à propos de l’acide

oxalique.

Mais

après

un

temps

suffisant

(quelques

heures),

le

potentiel

se stabilise au

voisinage

de

+

0,10

V.

Or on sait

qu’en

milieu acide l’eau

oxygénée

ré-duit CrVI à l’état de

CrIII,

avec formation intermédiaire

d’acide

perchromique

Dans les mêmes

condi--tions,

on passe de Celv à

CeIII,

de CoIII à

CoII,

de MNIII

à MnII. Dans tous ces cas, il y a formation d’un

per-oxyde

intermédiaire,instable

en

présence

d’eau

oxygénée

(mais qui peut

être stable par

lui-même,

comme par

exemple

l’ion

permanganique).

D’autre

part,

le

polonium

forme par

électrolyse

un

dépôt anodique

que les auteurs s’accordent à

considé-rer comme un

peroxyde.

De

plus,

en solution

faible-ment

chlorhydrique,

le chlore semble

oxyder

le

polo-nium au delà de sa valence normale

(2).

On est donc amené à penser que la réaction de l’eau

oxygénée

sur

(1) On est ici en présence d’une complication que nous croyons nécessaire de signaler. Nous ne nous sommes occupés, dans nos

recherches que du dépôt « cathodique » du polonium c’est à-dire du dépôt caractérisé par le fait que sa l,ites’)e augmente

régulière-z yMe / /)oM /’cro6 par rapport ment à mesure que le potentiel de l’électrode diminue par rapport à l’électrode de référence. Or les premières recherches de Paneth et Hevesy sur l’électrochimie des radioéléments avaient déjà

montré que les phénomènes de dépôt de quantités minimes de ccs

substances sont essentiellement définis par le potentiel de

l’élec-trode, que celle-ci soit cathode, anode ou lame isolée. Dans le cas

pTécisémént

du système S04 H2 + H’ 02, le dépôt que nous avons

étudié commence à se produire sur l’anode faiblement polarisée

si les mesures sont effectuées aussitôt après l’addition de l’eau

oxygénée.

Il est alors possible qu’un véritable dépôt anodique se

super-pose transitoirement au dépôt « cathodique )). Malheureusement,

en raison de l’instabilité des conditions dans lesquelles le dépôt est observable à des potentiels très positifs, il nous a été

impos-sible de l’étadier.

(2) M. GUILLOT, IOC. G2t., p.

le

polonium,

en milieu

acide,

est du même

type qu’avec

les métaux mentionnés ci-dessus : réduction à l’état t

de valence

inférieure,

en

passant

d’abord par un

com-posé,

à valence

supérieure

à la

normale,

et instable

en

présence

d’eau

oxygénée.

Cette

interprétation,

qui

nous

paraît

rendre

compte

des

particularités

observées dans le

dépôt

électrolyti-que,

implique

donc,

à elle

seule,

l’existence de trois valences différentes du

polonium.

d)

Hydrazine. -

Si l’on

ajoute quelques

milligram-mes

(5

à

10)

de ce réactif dans 10rc d’une solution

sulfurique

normale de

polonium,

et si l’on trace immé-diatement la courbe de

dépôt cathodique

en fonction du

potentiel,

on obtient une valeur du

potentiel

criti-que voisine de

+

V. Si au contraire on chauffe

la solution à ébullition une minute

environ,

avant d’effectuer ensuite la mesure avec la solution

refroi-die,

on trouve un

potentiel

de

+

0,90

V.

En solution

acétique,

le

potentiel

mesuré est voisin de

+

0,10 V,

même si la solution n’a pas été

préala-blement chauffée. De

plus,

si on introduit une

quantité

plus grande

d’acétate

d’hydrazine,

le

potentiel

mesuré devient

plus négatif,

en raison de l’intervention de

l’effet

d’électrolytes

signalé plus

hant.

Rappelons

que le

polonium,

contrairement aux

éléments voisins dans la série des tensions

(Au,

Ag, Te),

n’est pas réduit à l’état

métallique

par le

chlorhydrate

d’hydrazine

en solution fortement

chlorhydrique (1-)

même à 100°. Le résultat de nos

expériences

d’électro-lyse

fait penser que

l’hydrazine

réduit seulement le

polonium

de la valence IV à la valence

III,

et que, l’ion réduit étant moins noble que l’ion

normal,

cet abais-sement de la valence

préserve

le radioélément d’une réduction totale à l’état

métallique,

avec

précipitation.

e)

Hydroxylamine. -

Une solution

acétique

ou

sulfurique

normale contenant du

polonium,

addition-née d’une trace

d’hydroxylamine

(5

à 10 mg pour 10

cc)

et chauffée à ébullition une

minute, donne,

après

refroi-dissement,

un

potentiel critique

de

0,13

V à

0,10

V.

f)

Acide nitreux. - Une solution

nitrique

décinor-male contenant du

polonium

est additionnée de quan-tités croissantes de nitrite de sodium

(concentration

variant de

0,2 n

à 4 Dans tous les cas,

après

quel-ques heures de repos à la

température

de

18°,

on ne

peut plus

obtenir,

par

électrolyse,

de

dépôt

du radio-élément. Des

expériences

de

centrifugation

montrent que la

plus grande partie

du

polonium

a

précipité.

Toutefois,

si on effectue

rapidement

la mesure du

potentiel,

aussitôt

après

l’introduction d’une

quantité

assez

grande

du

réactif,

on trouve une valeur voisine

de

+

0,02

V. Il est

cependant

difficile de dire dans ce cas

quelle part

est attribuable dans le

déplacement

observé du

potentiel,

à la

précipitation,

qui

se

pour-suit

pendant

la durée de la mesure

(une

à deux

heures),

et

qui peut,

en

appauvrissant

peu à peu la solution

(6)

en

polonium,

produire

un

déplacément apparent

du

potentiel

critique,

s’ajoutant

au

déplacement

éventuel

dû à la

réduction,

et

peut-être

à l’effet

d’électrolytes.

g)

Autres réducteurs. - Nous n’avons observé aucun

déplacement

du

potentiel

dans l’acide

formique

dilué,

ni en

présence

de formol en milieu acide

froid).

Par contre le

formol,

en milieu

alcalin,

précipite

le

polonium,

très

probablement

à l’état

métallique.

L’hydrosulfite

de sodium

précipite

immédiatement,

à froid et en milieu

acide,

le radioélément à l’état

métallique

(’2)

(suppression

du

dépôt

et existence d’un

précipité

totalement

centrifugeable).

L’acide

hypophosphoreux

forme un

précipité

très lentement

(sel

insoluble réduit ensuite à l’état

métal-Ii que ut)

e).

Conclusions relatives aux

expériences

élec-trochimiques. -

L’ensemble des faits

exposés

montre

que les réducteurs se

comportent

en solution

acide,

vis-à-vis du

polonium,

de trois manières différentes :

1° aucune action

(acide formique,

formol en milieu

acide) ;

précipitation

à l’état

métallique

(formol

en

milieu alcalin et vraisemblablement L

hydrosulfite

et

hypophosphite

en milieu

acide);

brusque

et forte variation du

potentiel critique

de

dépôt cathodique,

provoquée

par une trace de

réactif,

et ceci

indépen-damment de la nature

chimique

du réducteur : anion

(oxalique,

tartrique),

cation

(hydrazine,

hydroxyla-mine)

ou

non-électrolyte (eau oxygénée).

Les

condi-tions dans

lesquelles

le

phénomène

se

produit,

et surtout l’influence de la

température

sur la vitesse

de

transformation,

nous autorisent à conclure

qu’il

s’agit

d’une réaction

chimique

intéressant les ions formés par le

polonium,

réaction

qui,

d’après

ce que

nous

enseigne

la chimie

minérale,

ne

peut

consister

qu’en

un

changement

de valence du radioélément.

Quand

on se

place

dans les conditions où la

forma-tion de

complexes

et l’effet

d’électrolytes

sont le moins

importants,

la valeur du

potentiel critique

de l’ion réduit est

+

0,10

V

0,03

V),

pour des concen-trations en

polonium

de l’ordre de 10-9 n.

D’autre

part

nous avons retrouvé le

potentiel critique

de l’ion normal :

+

0,37

V

(iL

0,0~

V)

non seulement dans les solutions

sulfuriques, nitriques

et

acétique

diluées

(0,1 n

à 1

n),

mais en solution dans l’acide

phosphorique

normal,et

dans l’acide

formique (à froid).

Nous nous

gardons cependant

de calculer par

extra-polation,

à l’aide de la loi de

Nernst,

les

potentiels

(1) Rappelons qu’antérieurement nous avons déjà interprété

comme des réactions de réduction le~ précipitations de thiosulfo-carbamates et de pyrogallate insolubles de polonium trivalent.

Ajoutons que la valence III du polonium, dans ce dernier composé a été admise par M. Haïssinsky en raison de l’analogie des

pro-priétés de ce pyrogallate et de ceux que fournissent l’antimoine

et le bismuth. Il serait inutile de préciser que l’argument tiré de

cette analogie se référait à la irivaleiice des métaux Sbl" et Biili, et qu’elle n’avait rien à faire avec la triple fonction phénol ou

« acide du pyrogallol, si Erbacher et Kading n’avaient objecté

à cette conclusions le fait que le pyrogallol est plutôt assimilable

à un monoacide.

électrochimiques

normaux des deux cations du

polo-nium,

pour des raisons

déjà développées

ailleurs

(1),

tant que

l’expérience

n’aurait pas montré que cette loi

est

applicable

dans ce domaine de concentrations.

Confrontation des résultats

électrochimiques

avec ceux des

expériences

de

syncristallisation.

-

Nous admettons donc que le

polonium possède

en

olution,

suivant la nature du

milieu,

deux

degrés

d’oxydation

différents

(abstraction

faite de la valence

supérieure correspondant

au

peroxyde,

et dont nous ne nous occuperons pas

ici).

L’étude

électrochimique

ne

permettant

pas de

pré-ciser la valeur de ces deux

valences,

on est conduit à

recourir à des méthodes

chimiques,

et par

exemple

à rechercher

parmi

les réactions du

polonium,

celles

qui

révèlent un

isomorphisnte

du

composé

polonié

entraîné

et d’un

composé

entraîneur convenablement

choisi,

de formule connue. Ce résultat

obtenu,

on devra encore

se demander s’il est attribuable à une

analogie

par-faite

de structure

moléculaire,

ou seulement à une

analogie

de structure

cristalline,

des deux

composés.

C’est seulement dans le

premier

cas

qu’on

pourra en déduire la valence du

polonium,

égale

à celle du métal

entraîneur.

Examinons maintenant si les

expériences

de

syncris-tallisation

qui

ont conduit antérieurement M. Guillot

à attribuer les valences III et IV à ce radioélément

satisfont bien à ces conditions. Et

d’abord, rappelons

brièvement ceux des résultats de ces

expériences qui

vont être utiles à notre discussion.

i° En solution

chlorhydrique

concentrée,

le

polo-nium est entraîné par les cristaux de

(NH4-)2,

(NH4)J,

[SnI’°C16]

en

présence

d’un excès de chlore. Il en est de même avec

[PlIVC1]6

(NH4)2,

même en l’absence d’excès de chlore. Cet

entraîne-ment est très faible avec le

complexe

plati-, plus

important

avec le

stanni-,

avec le

plomb-

et le telluri-. Dans les conditions où le

complexe

entraîneur est

stable,

la

répartition

du

polonium

entre les cristaux et l’eau-mère est presque la même que celle du métal

entraîneur.

2° En

présence

d’une solution aqueuse de

thiosulfo-carbamate

alcalin,

le

polonium,

en milieu neutre ou faiblement

acide,

forme un

composé

insoluble dans

l’eau,

soluble dans le chloroforme. Si la réaction a lieu

en

présence

de

quantités

macroscopiques

d’un métal

lourd,

donnant un thiosulfocarbomate insoluble dans

l’eau,

non

électrolyte

(1),

ce

dernier,

en

précipitant,

entraîne la totalité du

polonium (3).

L’entraînement

s’effectue aussi bien avec les

complexes

de

Nllj, Cul’,

BiIII ou Si on dissout le

précipité

dans le chlore.

forme,

et

qu’on évapore

cette solution tout le

polo

nium est rassemblé à la surface des

cristaux,

dans le

cas de

Nill,

tandis que la

répartition

du

radio-1) M. HAISSINSKY, loc. C!’/.

(~) ~1. DÉLÉPINE, C. R. (9907),144, i125 ; (i908), 146, 98i.

(7)

424

élément de l’intérieur à la

périphérie

est

plus

homo-gène

avec le

complexe bismuthique,

et

plus

homo-gène

encore avec celui de cobalt. De

plus,

si le

polo-nium a été entraîné par

précipitation

avec le

com-plexe

de

nickel,

et que la solution

chloroformique

de

celui-ci,

contenant

lepolonium,

est

mélangée

à une

solution

chloroformique

inactive de

complexe

cobal-tique, l’évaporation

du

mélange

fournit des cristaux distincts des deux

complexes;

mais les cristaux du dérivé en CoIII contiennent la totalité du

polonium,

tandis que ceux du dérivé en NiII sont inactifs.

De ces

expériences,

l’auteur a conclu à la

tétrava-leuce du

polonium

dans le

premier

cas, à la trivalence

dans le

second,

et à la valeur 6 de l’indice de

coordi-nation,

dans les deux cas.

A ces

conclusions,

Erbacher

etKâding

opposent

plu-sieurs

objections qui

se

rapportent

surtout au

premier

cas, et que nous allons examiner successivement.

a)

Possibilité de formation de cristaux de Grimm.

-

La

première objection

est la suivante : l’existence de cristaux mixtes n’est pas une preuve

d’isomor-phisme

vrai,

car il

peut

s’agir

de cristaux mixtes de

Grimm,

tels que ceux dont cet auteur a le

premier

étudié les conditions de

syncristallisation :

SO’BA et

MnO-’K,

S Pb et etc.

(~).

Mais les conditions for-mulées par Grimm lui-même à l’existence de tels

isomorphismes,

dans le cas où les deux sels

possèdent

un ion commun, excluent la

possibilité

de différence de

charge

entre les deux autres ions. En

effet,

l’isomor-phisme

de Grimm n’est

possible

que si les deux mailles cristallines sont construites sur le mème

type,

ou, en d’autres

termes,

si les structures moléculaires

sont

analogues,

abstraction

faite

des valences

(ex :

SO’BA, MNOIK, CrOlPb,

etc.)

Il est évident

qu’il

ne

peut

en être ainsi avec d’un côté

[TeIvCll] (NH’)2

et de l’autre ou

[PoiiCP] (NH~)2, qui

sont les deux formules des

composés

que

pourrait

avoir formés le

polonium,

s’il était bivalent. Il est d’ailleurs facile de

voir,

si on tient

compte

de la variation de l’attraction

électrostatique

des ions en fonction de leur

charge et

de leur rayon, que la formation de cristaux de Grimm

(avec Poll)

est

impossible ici,

les rayons

calculés,

par

interpolation,

des divers ions

possibles

du

polonium

étant pour Po++:

1,40 À;

pour Po+++ :

1,10;

pour

po++++;

0,87,

et ceux des ions entraîneurs : Pb++++:

0,84,

Te++++ :

0,89

(2’).

b) Isomorphisme,

valence et indice de coordina-tion. - Ce

que nous venons de dire

répond

en même

temps

implicitement

à la seconde

objection

de Erba-cher et

Kading :

l’existence de cristaux mixtes formés par deux

complexes,

ne

permettrait

de

conclure,

même s’il y a

isomorphisme,

qu’à

l’égalité

des indices

de coordination des métaux centraux et non à celle de leurs électrovalences.

Quelques

exemples

illustreront la contradiction d’une telle assertion avec les faits connus :

(1) H. GRDIM, Z. Elektrochei?t (1922), 28, (192/t), 30, 467.

(l) GOLDSCHMIDT, Ber. deut. chent. Ges. (19~), 60, 1263.

L’iridihexachlorure de

potassium

IrTy

C16]

K2,

iso-morphe

du

composé

plati

correspondant

[ptjVC16]K2,

n’est pas

isomorphe

de l’iridohexachlorure

l IrIIIC16 J K3 ;

les deux ions

[IrIIlCI6]

- -

-,

malgré

l’égalité

des indices de coordination des deux

métaux,

ne

peuvent

se substituer l’un à l’autre dans le

réseau,

leurs

charges

étant différentes. Il n’existe à notre

con-naissance aucun

exemple

du contraire.

Mais

l’égalité

de

charge

électrique

des deux ions

complexes

n’est pas

davantage

une condition suffi-sante : ainsi des ions

(PtIICP-] - -

et seul le second

peut

se

substituer,

par

isomorphisme,

dans

des cristaux

mixtes,

à l’ion -, parce

qu’en

raison de leur structure

analogue,

leurs diamètres

sont voisins.

Si on passe en revue un

grand

nombre

d’exemples

de ce genre, on arrive à la conviction que, dans le cas

où l’un des ions est commun,

l’isomorphisme exige

l’identité de structure des deux ions non communs, c’est-à-dire : 1 0

l’égalité

de

charge globale

des deux ions

complexes ;

l’égalité

de valence des métaux

cen-traux ;

30

l’égalité

de leurs indices de coordination.

c) ~

Cristaux mixtes » de Hahn. -- Enfin Erbacher

et

Kâding rappellent

une série

d’exemples

d’entraîne-ments non attribuables à

l’isomorphisme :

et Cr0’Pb

(ThB);

S0’K2 et SO’Pb

(ThB);

CIK et

(PbClx)

Ky,

etc. Il

s’agit

ici non de cristaux de

Grimm,

mais du nouveau

type

de cristaux mixtes par «

isodi-morphisme

» admis par Hahn et ses collaborateurs. Dans tous ces cas, le sel entraîné est

présent

en très

petites quantités

par

rapport

à l’entraîneur

(moins

de 1 pour

100),

autrement dit le domaine de «

syncris-tallisation » est

toujours

très réduit. Les criteria

d’existence de ces cristaux mixtes seraient : 1° l’allure

de la loi d’entraînement

(’) ;

‘~° le fait que le taux

d’entraînement varie peu avec la

plus

ou moins

grande rapidité

de la cristallisation

(précipitation

rapide

ou

lente,

évaporation

de la solution

satu-rée,

etc.).

Sans

entreprendre

une discussion detaillée de tous

les faits

signalés

et de

l’interprétation qui

en

est donnée,

nous

rappellerons

que

déjà

Iiolthoff

(2)

a

jugé

peu

con-vaincante la distinction faite par Hahn et ses

collabora-teurs, entre

formation de cristauxmixtes et

adsorption :

Suivant cet

auteur,

l’adsorption,

si elle se

poursuit

durant toute la croissance du

cristal, peut

donner le même résultat

apparent

que la formation de cristaux

(’--3) On utilise surtout trois formules mathématiques pour repré-senter l’entrainement :

Concentrat

onsele1llrainédanslescristaux

= C te ( h onlOgeneilé )

lo

Conc.selentraiaeur dansles cristaux

2o

Conc.

sel entraîné des cr.

cône

sel entraîné des eaux-mères o 201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013 = D 201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013

Conc. sel entraineur des cr.

=

conc. sel entrain. des eaux-mères (loi de Ber thelo L-Xernst, où D = cte).

3-

cône.

sel entrainé des cr. conc. sel entraîné des cr. 30 a

conc. totale sel

entrainé ~

r

cone

totale sel entraineur loi de Doerner et Hoskins, y = cte. Cette loi

(8)

mixtes. Des

expériences

antérieures de Balarew

(’),

s’accordent avec cette manière de voir de Kolthoff. Balarew a montré que de nombreux sels

peuvent

être entraînés par des cristaux de sulfate de

baryum

en

formation, par un processus

d’adsorption,

et cela

jus-qu’à

une

proportion

de 6 pour 100 de sel entraîné.

L’ex-périence

réussit avec :

S0’Li’, S04Na2,

C12Ba,

rapprocher

des cristaux mixtes

+

SO’PB

(ThB)

de

Hahn)

(-).

Une

analyse

très

précise

des nombreux facteurs de

l’adsorption

d’ions

présents

en très faible concentra-tion dans la

solution,

par un réseau cristallin de structure

déterminée,

a été faite par

Fajans

et

Erdey-Gruz

(3).

Il semble

qu’on puisse,

en se

guidant

par les

considérations de ces

auteurs,

rendre

compte

d’un

grand

nombre des faits

signalés

par Hahn et ses

colla-borateurs.

La difficulté n’est d’ailleurs pas seulement de

distin-guer entre

adsorption

et

isomorphisme, puisque

les

recherches de

Kâding,

Mumbrauer et Riehl

(1)

ont mis

en lumière le fait que même en cas

d’isomorphisme,

la

forme de la loi

d’entraînement,

dans un même cas par-ticulier

(ex. :

-. bromures de radium et

baryum),

varie considérablement avec les conditions de

l’expérience :

température

décroissante ou

constante,

cristallisation

brusque

ou très

lente,

solution initiale sursaturée ou

non,

liquide

immobile ou

agité.

Suivant les cas,

l’entraî-nement passe de l’une à l’autre des trois formes

signa-lées

plus

haut. Les recherches de Mm,

Marques

(5)

ont montré en outre que la nature

chimique

des deux

composés

isomorphes,

et notamment leur

solubilité,

intervenait

également.

Il en résulte

qu’il

est bien diffi-cile de tirer de l’allure de la loi d’entraînement t des conclusions relatives à la nature de ce dernier

(adsorp-tion ou

syncristallisation).

Cette difficulté est d autant

plus

grave que le choix de la loi

susceptible

de

repré-senter

l’entraînement,

dans un cas

précis,

nous

parait

souvent arbitraire. Ainsi Mumbrauer

(6),

étudiant le

système Cr0’Ag’

+

Cr0’Pb

(ThB),

admet que l’entrai-nement suit la loi de

Berthelot-Nernst,

en raison de la

constance du facteur D.

Or,

si on

calcule,

à

partir

des nombres

expérimentaux

de cet auteur, les valeurs

cor-respondantes

du coefficient

y de

la loi

logarithmique

de Doerner ct

Hoskins,

on voit que sa constance est bien

plus

satisfaisante

(y

varie de

1,00

à

1, Il-),

tandis que D varie de

1,01

à

1,61).

En raison de ces nombreuses difficultés

d’inter-(’) BALAREW, Z. anorg. chem. ( 1928), 174, 295.

(2) 0. HA.HN, Naturw. (B926),14,1191.

(~) K. FAJANS et ERDEY-GRUZ, Z. Phy.r;. chem. A, 1931,158, 19. R. MUMBRADER et N. RIEHL, ibid (t9 Z2), 161, 30?.

(5) B. E MARQUES, C. R. (1933), 196,1309; (193j), 198, 819.

1) R. 3Iu>IBRAUER, ibid. (1933), 163, 142.

prétation

des

phénomènes

d’entraînement,

nous sommes d’accord avec Erbacher et

Kâding

pour penser

qu’une

grande

prudence

doit être

apportée

au choix des

expé-riences de

syncristallisation

dont on désire tirer des

conclusions relatives à

l’isomorphisme.

Il nous semble

même

qu’il

est

impossible

de ne

s’appuyer

pour cela

que sur un seul cas de

syncristallisation apparente,

quel

qu’il

soit. Par

contre,

l’isomorphisme

devient d’au-tant

plus probable

que l’entraînement se

produit

avec un

plus

grand

nombre de sels entraîneurs

isomorphes

entre eux, surtout si cet entraînement est d’autant

plus

parfait

que les deux

métaux,

entraîneur et

entraîné,

sont

plus

voisins par l’ensemble de leurs caractères.

Ce sont là

précisément

les conditions

remplies

par

l’en-traînement du

polonihexachlorure

d’ammonium.

d)

Cas des

thiosulfocarbamates.

-

Quant

à l’en-traînement du

polonium

par les thiosulfocarbamates

non

électrolytes,

il

échappe

entièrement aux

objections

de Erbacher et

Kâding.

L’entraînement ne

peut

ici

s’expliquer

que par un

isomorphisme

vrai : Le

polonium

passe en solution

chloroformique,

où il ne

peut

exister

sous forme d’ions normaux

(ce

qui

a été vérifié

expéri-mentalement).

Comme dans ces

conditions,

les métaux lourds forment des ammines du

type

[MII(S2CNRR’)2]

(ou

MIII ou

MIV,

nous ne pouvons hésiter que sur le

type

de formule de l’ammine

poloniée,

mais non sur son

existence, prouvée

par l’insolubilisation du

radio-élément dans

l’eau,

et sa solubilisation dans le chlore

forme. La

syncristallisation

se

produit

ici entre

molé-cules entières non dissociées en ions. Elle nous

appa-raît donc comme une preuve

d’isomorphisme,

entraî-nant 1 identité des

formules,

et par suite des valences et indices de coordination des deux

métaux,

entraîneur et entraîné.

En

résumé,

l’étude

électrochimique

des solatîons aqueuses de

polonium

révèle l’existence de trois

degrés

d’oxydation

de ce radioélément

(ion

normal,

ion réduit et ion

peroxydé).

Il résulte d’autre

part

d’expériences

de

syncristallisation

que le

polonium

peut

former des

complexes

dans

lesquels

il est tétravalent ou trivalent.

Le

plus simple

est donc d’admettre que l’ion normal en solution est

tétravalent,

et l’ion réduit

trivalent,

la valence du

polonium

dans le

peroxyde

restant à déter-miner.

Ce travail a été effectué à l’Institut du Radium de Paris. Nous

prions

MUle Pierre Curie de bien vouloir trouver ici

l’expression

de nos remerciements très

res-pectueuxlpour

l’intérêt bienveillant

qu’elle

a

constam-ment

porté

à nos recherches.

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