• Aucun résultat trouvé

CHATEAUX ET RUINES D'ALSACE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "CHATEAUX ET RUINES D'ALSACE"

Copied!
17
0
0

Texte intégral

(1)
(2)

CHATEAUX ET RUINES D'ALSACE

(3)
(4)

Paul S t intzi

CHATEAUX ET RUINES D'ALSACE

G U I D E I L L U S T R É

E D I T I O N S A L S A T I A

(5)

Illustrations R o t h mu ll e r

IMPRIMÉ EN FRANCE 19 4 8

Copyright b y Editions Alsa ti a Col ma r Tous droits de reproduction et de traduction réservés

p our t ous pays, y c ompr i s l'URSS

(6)

PRÉFACE

L 'ALSACE est par excellence un pays de ruines clas- siques. Nombreux, en effet, étaient les châteaux qui, dès le Moyen Age, se dressaient dans nos régions et dont les ruines enfouies sous le lierre se découvrent au visiteur sur les sommets de nos Vosges, dans la so- litude des forêts, sur les pentes ensoleillées du vigno- ble, ou encore sur les premiers contreforts du Jura, et lui parlent du riche passé de notre province. Ces rui- nes de nos châteaux d'Alsace sont devenues de vrais symboles pour notre cher petit pays.

Non moins nombreux étaient, jadis, les châteaux d'eau et les manoirs construits dans la région vallonnée du Sundgau ou dans la grande plaine du Rhin. Les nombreuses guerres qui se sont déroulées sur notre sol les ont presque tous anéantis, et leur nombre a, hélas, fortement diminué. Ils sont par ailleurs moins connus que les ruines des Vosges.

Cette brochure illustrée par les vieilles gravures de Rothmuller, tend à présenter d'une façon simple et brève, aux nombreux touristes qui visitent notre belle Alsace, et dont beaucoup s'intéressent à notre histoire, les châteaux et ruines existant encore, et à tirer de l'oubli ceux qui ont complètement disparu.

Puisse ce petit guide trouver partout bon accueil.

P. S t i n t z i

(7)
(8)

LE CHÂTEAU

LE château, symbole du Moyen Age, constituait du- rant des siècles la demeure seigneuriale; il appartenait à un seigneur, à une abbaye, ou à une ville, était ad- ministré par le propriétaire lui-même ou donné en fief ou en gages, et situé à un endroit facile à défendre, par exemple sur une hauteur souvent escarpée d'où l'on dominait les alentours, ou bien au milieu d'une région marécageuse, et en outre protégé par des fossés, un ruisseau ou des étangs, d'où la distinction à faire entre châteaux de montagne et châteaux d'eau. Les châteaux d'eau se trouvaient dans les vallées des Vosges et du Sundgau, ainsi que dans la plaine du Rhin. Par contre les pentes des Vosges et du Jura étaient garnies de châteaux qui devaient leur importance et leur situa- tion privilégiée en premier lieu à la montagne protec- trice.

Le château du Moyen Age servait de demeure et de

forteresse; il comprenait une tour assez haute (le don-

jon), la demeure seigneuriale (« le palais »), des tours

renforçant les murailles très épaisses, la chapelle, les

demeures pour les domestiques, les bâtiments écono-

miques, et, à l'entrée du château, une construction qui

avait pour fonction de protéger le portail. Des fossés

et des palissades entouraient le vaste ensemble, dont

le donjon et le mur intérieur constituaient les parties

les plus anciennes. La partie la plus intéressante du

(9)

château était le donjon qui, du haut d'un rocher, do- minait l'ensemble; il servait d'observatoire et de forti- fication suprême. Certains châteaux avaient deux donjons, lorsqu'ils appartenaient à plusieurs seigneurs ou s'ils étaient très étendus. Le donjon, rond ou carré, avait une hauteur de 25 à 30 m. et un diamètre de 15 m. environ, il comprenait plusieurs étages reliés entre eux par des échelles ou des escaliers en bois.

Des créneaux protégeaient le donjon, couronné d'une toiture pointue. Au rez-de-chaussée on avait aménagé les sinistres oubliettes. Dans certains châteaux on pou- vait passer d'un bâtiment ou du chemin couvert dans le donjon, lequel était fortifié et protégé, après les croisades, par des tours reliées aux murs. Ces tours, placées aux angles, furent transformées plus tard en oriels qui donnaient au château un aspect pittoresque.

Après l'invention des armes à feu, on construisit des tours solides comprenant plusieurs étages et ayant des murs d'une épaisseur de 3 à 8 m.

Un mur, appelé chemise, enveloppait le donjon; il

avait parfois une hauteur de 20 m. et une épaisseur de

4 m. Le mur de défense était couronné de hourds, de

galeries couvertes en bois, souvent embellies par des

créneaux et des tourelles. Un fossé entourait le châ-

teau, dont la porte d'entrée était protégée par une

herse, par des ouvrages avancés, par des tours, par des

mâchicoulis qui servaient à verser sur l'ennemi de

l'huile et de l'eau bouillantes ou à lui lancer de grosses

pierres lorsqu'il attaquait. Par les meurtrières on se dé-

fendait à l'aide de flèches; ces ouvertures étroites fu-

rent élargies pour l'usage des arquebuses et des cou-

leuvrines. Un pont-levis franchissait le fossé; souvent

on devait passer par trois portes pour arriver au châ-

(10)

Le Landskron

(11)

teau proprement dit. Dans certains de nos châteaux, par exemple au Fleckenstein, au Wasenbourg, au Fran- kenbourg, au Haut-Barr, on voit des marques lapidaires rappelant celles de nos cathédrales et églises gothi- ques. Le corps de logis formait le palais (Palas), sou- vent construit dans le style roman ou gothique; la plus belle partie en était la salle des chevaliers. (Dans quel- ques châteaux on montre encore le puits souvent très profond et des restes de la chapelle.) En hiver, on chauffait les salles par des cheminées, plus tard par des poêles, dont on a trouvé des vestiges dans plu- sieurs châteaux. L'intérieur du château était sobre et modeste. Au cours des siècles, surtout sous l'influence des croisades, on procéda à de grandes transforma- tions des châteaux : on les rendit intérieurement plus confortables, on les embellit, on les fortifia en ajoutant aux murailles des tours, des créneaux, des meurtrières.

L'invention de la poudre, et le développement des ar- mes à feu (bombardes), porta un coup mortel au châ- teau. Les seigneurs durent les abandonner et construi- re des manoirs qu'ils érigèrent dans les petites villes et les villages, ou des hôtels dans les grandes villes.

Le nouveau château ne servit plus que de demeure seigneuriale. Seuls les fossés et les étangs rappelaient encore le rôle défensif du château d'autrefois.

Les châteaux d'Alsace furent détruits surtout au cours du XV siècle, — par exemple durant les conflits entre les Habsbourg et les Confédérés, de 1444 à 1449 et de 1446 à 1468, — pendant la terrible guerre de Trente ans et les guerres de Louis XIV (XVII siècle).

Mais le tremblement de terre de 1356 éprouva dure- ment les châteaux, surtout au sud de la Haute-Alsace.

De nombreux autres châteaux de campagne furent dé-

(12)

vastés et démolis pendant la Révolution; les construc- tions des temps modernes, qui remplaçaient les ancien- nes, ne furent pas toujours heureuses.

Certains de nos châteaux-forts on été construits sur l'emplacement d'une ancienne fortification romaine (par exemple Guirbaden, Horbourg, Frankenbourg, Eguisheim, Liebenstein). Leur origine remonte à l'épo que des invasions hongroises, lesquelles furent ren- dues possibles par la décadence de l'empire carolin- gien et donc par le manque d'une puissance centrale capable de défendre le territoire contre l'envahisseur.

Ce fut la naissance du régime féodal, symbolisé par le fief et le château, le suzerain et le vassal. Cette époque vit s'élever les premiers châteaux, bien primitifs au début, défendus par des vassaux.

Au Moyen Age, l'Alsace faisait partie du Saint Em- pire romain germanique. Elle était morcelée en une série de territoires appartenant à des dynastes puis- sants, tels les comtes de Ferrette, les Habsbourg, les seigneurs de Bollwiller, de Guirsberg, les comtes d'Eguisheim et de Horbourg, les seigneurs de Ribeau- pierre, de Werd, de Dabo, d'Ochsenstein, de Gerolds- eck, de Hunebourg, de Lutzelbourg, de Lichtenberg, d'Ettendorf, de Lutzelstein (Petite-Pierre) et les Hohen- staufen. Les Habsbourg, qui portaient leur nom d'après leur château situé en Argovie, au confluent de la Limmat, de la Reuss et de l'Aare, étaient originaires de la région d'Ottmarsheim (Hart); les nobles de Boll- willer, de Werd, d'Ettendorf, de Horbourg et les Stau- fen étaient également fixés dans la plaine. Le domaine des comtes de Ferrette se concentrait dans le Haut- Sundgau. Issus des comtes de Montbéliard, ils possé- daient un château à Altkirch (sur l'emplacement de

(13)

l' église actuelle) et à Ferrette tenant ainsi la vallée de l'Ill, le val du Hundsbach, le chemin vers la Largue et la Porte de Bourgogne. Pour se protéger du côté du Jura, ils firent élever le Liebenstein et le Morimont;

leur domaine s'étendait du Sundgau à la Thur. Par l 'Engelsbourg (Thann) ils commandaient l'entrée de la vallée de St-Amarin et le chemin vers le duché de Lorraine. Tout ce vaste territoire revint par mariage, en 1324, à la famille des Habsbourg qui possédaient déjà la partie orientale du Sundgau autour de Landser.

Ils firent d'Ensisheim, situé au croisement des routes, le centre fortifié de leur domaine qu'ils cherchaient à protéger par de nombreux châteaux érigés dans le Sundgau, le long du Jura et dans la Porte de Bour- gogne et donnés en fief à des vassaux fidèles (par exemple Florimont, Delle, Belfort, Rosemont, Rouge- mont, les châteaux d'eau du Sundgau). Tous les autres dynastes étaient établis dans les Vosges ou le long des montagnes : les Guirsberg au val St-Grégoire (Munster), les Ribeaupierre entre la Weiss et la Lièp- vrette, les nobles d'Ochsenstein, de Geroldseck, de Lichtenberg, de Lutzelbourg autour de Saverne et de Bouxwiller. Parmi toutes ces familles, les comtes d'Eguisheim sont les plus anciens. Issus, selon une vieille tradition, de la famille d'Etichon, les comtes d'Eguisheim, dont les ancêtres se retrouvent dans l'his- toire de Murbach et de Masevaux, habitaient au début le « palais » à Eguisheim, puis les trois châteaux au- dessus du village; ils possédaient également Guirba- den et Bernstein et s'alliaient par mariage aux comtes de Dabo en Lorraine. Mais leur projet de constituer un vaste domaine en Alsace et d'y jouer un rôle po- litique ne se réalisa pas; les Hohenstaufen, devenus

(14)

Le Morimont

(15)

ducs de Souabe et d'Alsace en 1079, s'établirent en Alsace où ils avaient des biens et combattirent les comtes d'Eguisheim. Ceux-ci s'éteignirent en 1235, les Hohenstaufen prirent Guirbaden, l'héritage des comtes d'Eguisheim fut partagé.

Peu après, les Hohenstaufen acquirent la forêt de Haguenau, et Frédéric le Borgne érigea sur les hau- teurs des Vosges des châteaux-forts destinés à proté- ger le domaine de sa famille, tels le Hohenbourg, le Wasigenstein, le Fleckenstein, Lutzelhardt, Windstein, le Lichtenberg. Le château de Haguenau était le pa- lais des Hohenstaufen. Plus au sud, leurs territoires étaient concentrés autour de la vallée de la Zorn, autour du Mont Ste-Odile, de la vallée de la Bruche, autour de Sélestat, du Val de Villé, de Colmar, des vallées de la Weiss et de la Fecht. Leurs châteaux situés dans ces régions devaient surtout les protéger contre le duc de Lorraine; des ministériaux issus de situation modeste, auxquels on donna plus tard le titre nobiliaire, administraient et défendaient les terres des Hohenstaufen.

Ce fut le « siècle d'or » de nos châteaux qui, par leur architecture et leurs sculptures (fenêtres romanes et gothiques, oriels élégants etc.), atteignirent leur apogée et rivalisèrent en beauté avec les églises construites à cette époque. Le grès rouge, employé à la construc- tion des châteaux situés souvent hardiment sur des rochers abrupts, rehaussa encore cette impression grandiose.

Mais le même siècle vit également s'éclore les villes d'Alsace dont le développement fut favorisé par les Hohenstaufen. Ils accordèrent à de nombreuses villes le droit de construire des murailles et des fortifica-

(16)

Du Lutzelhard, restes du beffroi et de souterrains.

Du château d'Arnsberg, situé sur un immense rocher, on ne trouve que des restes d'une Tour et de la mai- son d'habitation.

CHÂTEAU DISPARU Haguenau

La ville devait son origine à un château situé au milieu d'une île de la Moder, construit peut-être par Hugues IV, comte du Nordgau-Eguisheim. Frédéric le Borgne, père de Frédéric Barberousse, y érigea un château d'eau, centre d'une agglomération fortifiée (1142). Frédéric Barberousse en fit son palais, la rési- dence préférée des Hohenstaufen, et construisit à côté de celui-ci une superbe chapelle. Le château ressem- blait aux palais carolingiens; la chapelle octogonale, renfermant les trésors impériaux et les reliques de la Passion, était un remarquable monument d'architec- ture. Ce fut l'apogée du château qui prit fin avec les Hohenstaufen. En 1628, les Jésuites occupèrent le châ- teau; il fut terriblement éprouvé par l'incendie de la ville, dû aux troupes de Créqui (1677). Peu de temps après, on démolit les restes du château; les pierres servirent à la construction du Fort-Louis. Quelques belles sculptures, au Musée et dans le jardin Nessel, rappellent le souvenir du château disparu.

(17)

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia

‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

Références

Documents relatifs

Enfin, de la même manière, il convient de chercher au moins un début d’explication à la présence de nombreuses plantes qui ne sont vraiment d’aucune utilité

Si Ferguson G. dans Diglossia recense les situations dans lesquelles la variété H est utilisée et celle où la variété L est employée dans la so- ciété diglossique, Gumperz

Une attention toute particulière sera accordée aux relations qu’elles impliquent entre le château (ou la résidence seigneuriale) et le noyau de population qui s’installe à

Pour ses comités de territoire 2016, l’EPCC invitait les acteur.rice.s locaux.ales à échanger autour de la place de la culture dans la vie du département, et plus

[r]

Le piton volcanique rocheux de Saint-Ilpize s’impose à la vue depuis Villeneuve- d'Allier, en remontant la vallée de l’Allier depuis Brioude, surprenant par les constructions du

Ceui-ci est classé, au titre des sites naturels, du fait de son aspect pittoresque dès 1931, puis les ruines du château le seront à leur tour, au titre des monuments historiques

Quelques pans de murs et un morceau de tour qui se découpent sur le ciel… c’est tout ce qu’il subsiste du château d’Apchon, jadis forteresse imposante construite sur un éperon