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La fin de vie et la mort en contexte de diversités

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Academic year: 2022

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1 APPEL DE PROPOSITIONS D’ARTICLES ET DE MANUSCRITS

La fin de vie et la mort en contexte de diversités

Direction du numéro : J. Ignace Olazabal (Faculté de l’éducation permanente) et Sylvie Fortin (Département d’anthropologie), Université de Montréal

La revue Frontières sollicite des propositions d’articles et des manuscrits qui traitent des liens entre les contextes de diversités en milieu urbain et occidental et la fin de vie et la mort, selon l’argumentaire ci-après. Les autrices et les auteurs sont priés de transmettre leur proposition d’article ou leur manuscrit à frontieres@uqam.ca, en respectant le protocole de rédaction de la revue.

Propositions d’articles : Soumettre avant le 1er mai 2022

Nom, affiliation et courriel; titre et résumé de 300 mots (espaces non comprises).

Si la proposition est acceptée, le manuscrit complet devra être fourni avant le 15 septembre 2022.

OU

Manuscrits : La revue recevra jusqu’au 1er septembre 2022 des manuscrits portant sur ce thème et provenant de personnes qui n’ont pas soumis de proposition d’article.

Nom, affiliation et courriel; les manuscrits doivent comporter environ 6 000 mots (excluant la bibliographie et les notes de fin de texte).

L’acceptation d’un manuscrit pour publication dépendra des résultats de la procédure d’évaluation par les pairs.

CALENDRIER

Réponse aux personnes qui ont soumis une proposition d’article Mai 2022

Sélection des manuscrits qui feront l’objet d’une évaluation par les pairs Septembre 2022 Évaluation des manuscrits par les pairs.

Communication des résultats

Octobre

à décembre 2022 Dépôt de la version finale des manuscrits retenus Mars 2023

Publication de la revue en ligne Juin 2023

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ARGUMENTAIRE

La reconnaissance de la diversité et des enjeux du « faire société » constitue un défi de taille dans les sociétés plurielles occidentales. L’ensemble des diversités revendiquées transcendent désormais les origines ethniques, nationales, religieuses et linguistiques, tout comme les pratiques culturelles déterminées par la tradition. Il convient en effet d'élargir les éléments de la diversité à d'autres catégories sociales telles que le genre, l'âge, la génération, etc. Les individus sont porteurs d'une diversité d'identités, les éléments de cette diversité étant mis en relief en fonction des contextes relationnels et enjeux sociaux (Cuche, 2001; Hannerz, 1996). La singularisation des croyances et des pratiques et les situations de minorisation multiples remettent en question la notion même d’interculturalisme au profit des concepts d’équité, de diversité, d’inclusion (EDI) et d’intersectionnalité (Jaunait et Chauvin, 2012; Bilge, 2009). Ces paradigmes contemporains peuvent aussi être mis à contribution pour saisir les pratiques liées à la fin de la vie et à la mort, par-delà les cultures d’origines et les cultures locales. La question se pose alors, pour paraphraser Michel Castra (2015), comment la fin de vie et la mort se vivent- elles dans les sociétés occidentales contemporaines, alors que les conceptions et les pratiques ne sont plus guidées par des conventions établies en fonction d’une «culture» dominante?

Au Québec, la fin de vie et la mort sont progressivement devenues des aspects de la vie privée, déliées du contexte traditionnel duquel elles faisaient jadis intimement partie. Aussi bien pour la personne en fin de vie, le proche ayant reçu un pronostic sombre ou les enfants, la fratrie ou le conjoint, la question de l’autonomie du mourant est souvent posée comme le gage d’une pratique éthique par-delà les dynamiques culturelles et sociales en présence (Fortin, Le Gall et Dorval, 2016, Paillet, 2007). Les rites entourant le mourir et la mort prennent quant à eux les formes les plus diverses, s’adaptant au cas par cas, d’une famille à l’autre, d’un individu à l’autre (Engelke, 2019, Rachédi, Montgomery et Halsouet, 2016). Le sens de la mort de son proche, qu’il s’agisse d’un parent âgé, d’un jeune enfant ou d’un conjoint adulte, fluctue tout autant, la gestion de la fin de vie et de la mort n’étant plus soumise à des normes précises.

Il faut également considérer les multiples perspectives et points de vue relatifs à la «bonne mort» (Castra, 2015; Cottrell et Duggleby, 2016; Meier et al., 2016; Soom Ammann, Salis Gross et Rauber, 2016; Gunaratman, 2013). L’avènement de la Loi concernant les soins de fin de vie (LRQ S-32.0001) et, plus largement, l’évolution des progrès thérapeutiques dans plusieurs pays du Global North, ainsi que la croissance des maladies chroniques et le vieillissement de la population, participent à cette évolution du paradigme du mourir (Lessard, 2021; Carr et Luth, 2019; Kellehear 2007). Cette évolution s’inscrit clairement dans cette orientation vers la «bonne mort», désireuse de donner au mourant le contrôle sur sa qualité de vie et sur sa décision de mourir à un moment déterminé. À l’aide du nouveau médiateur, constitué par le système de santé, le sujet peut agir et mourir de façon relativement autonome. À l’opposé des rigorismes religieux sur le mourir, ce nouvel acteur qu’est le « système de santé » assure aussi bien les soins palliatifs que la fin de la vie, son rythme et sa matérialité.

Or ces mœurs rivalisent potentiellement avec d’autres conceptions en vigueur à travers les divers types de société ou de culture qui partagent un même espace social (Crowley-Matoka, 2016; Papadaniel, Brzak et Berthod, 2015, Appiah, 2006). En effet, le mourir et la mort peuvent être conçus comme un moment social, impliquant les membres de la communauté ou de la famille (Le Gall, Samson et Fortin, sous presse). Ils peuvent tout autant être envisagés comme quelque chose d’intimement lié au sacré, dans un contexte où les enfants des mourants

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3 accompagnent ces derniers en faisant preuve de piété filiale (comme c’est généralement le cas dans les sociétés taoïstes, shintoïstes, confucianistes ou bouddhistes), en accord avec des ritualisations déterminées par la convention. Ainsi, dans ces sociétés régies par le culte des ancêtres, les conventions attachées à la mort se prêtent davantage à une inscription dans l’ordre familial et communal qu’aux pratiques singulières, comme c’est souvent le cas au Québec. Ces différentes approches ne s’opposent pas nécessairement, le contemporain et la pluralité des appartenances dans de nombreuses sociétés pouvant donner à voir des reconfigurations originales à l’œuvre.

Devant cette diversité d’attitudes vis-à-vis la mort, qui coexistent bien souvent, et ce, au sein d’une même famille parfois, plusieurs questions émergent. Comment se vit la fin de la vie d’une personne âgée dans le cas des familles transnationales, dont certains des membres (les plus jeunes) ne partagent pas forcément l’ensemble des valeurs traditionnelles des plus vieux?

Comment coexistent croyants et non-croyants au sein de sociétésqui pratiquent l’aide médicale à mourir, tant du point de vue des bénéficiaires des soins que de celles et ceux qui les assurent? Et, à l’inverse, que dire de l’intervention du système de santé qui vient accompagner la fin de la vie des sujets, prenant la place que pouvait occuper jadis la religion? Comment cette intervention est-elle vécue en fonction des valeurs de chacun, soit du mourant comme de ses proches? Est-ce perçu comme une intromission inacceptable ou plutôt comme une pratique collaborative cherchant à minimiser douleur et souffrance?

Ce numéro de la revue Frontières tente de répondre à ces interrogations. Les sociétés plurielles sont marquées par la diversité des conceptions de la société, desquelles la fin de la vie et la mort font partie, et qui, loin de tout consensus social, doivent être négociées pour assurer leur coexistence.

Les textes proposés prennent a priori ancrage dans des données empiriques, d’une longueur approximative de 6000 mots, références et notes en bas de page exceptées.

RÉFÉRENCES CITÉES

APPIAH, K. A. (2006). Cosmopolitanism: Ethics in a World of Strangers, New York, W.W. Norton

& Co.

BILGE,S.(2009).« Théorisations féministes de l'intersectionnalité », Diogène, vol. 1, no 225, p. 70-88.

CARR,D. et E. A. LUTH(2019). « Well-being at the end of life », Annual Review of Sociology, vol. 45, no 1, p. 515-534.

CASTRA, M. (2015). « Les transformations sociales de la fin de vie et de la mort dans les sociétés contemporaines », Empan, 97-1, p. 12-18.

COTTRELL, L. et W. DUGGLEBY (2016). « The “good death”: An integrative literature review », Palliative & Supportive Care, vol. 14, no 6, p. 686-712.

CROWLEY-MATOKA, M. (2016). « Cultural factors », dans S. J. YOUNGNER et R. M. ARNOLD (dir.), The Oxford Handbook of Ethics at the End of Life, New York, Oxford University Press, p. 292-307.

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4 CUCHE, D. (2001). La notion de culture dans les sciences sociales. Paris, Éditions La Découverte.

ENGELKE, M. (2019). « The Anthropology of Death Revisited », Annual Review of Anthropology vol. 48, no 1, p. 29-44.

FORTIN S., J. LE GALL et G. DORVAL (2016). « Prolonger la vie ou envisager la mort?

Quelques enjeux de la prise de décision lors de maladies graves », Anthropologie et Santé, vol. 12. https://journals.openedition.org/anthropologiesante/2081

HANNERZ, U. (1996). Transnational Connections : Culture, People, Places. New York:

Routledge

GUNARATNAM, Y. (2013). Death and the Migrant: Bodies, Borders and Care, Londres, Bloomsbury.

JAUNAIT, A. et S. CHAUVIN (2012). « Représenter l’intersection. Les théories de

l’intersectionnalité à l’épreuve des sciences sociales », Revue française de science politique, vol. 62, no 1, p. 5-20.

KELLEHEAR,A. (2007). A Social History of Dying. Cambridge / New York, Cambridge University Press.

LE GALL, J. SAMSON, M. E. et S. FORTIN (sous presse). « Pour une fin de vie relationnelle. La place des familles et des soignants dans les expériences de fin de vie d’ainés immigrants à Montréal », Anthropologie et sociétés, vol. 45, no 1-2.

LESSARD, S. (2021). Au seuil de l’acceptable : Pratiques sociales entourant le mourir des personnes du grand âge dans deux institutions gériatriques publiques montréalaises, Thèse de doctorat, Université de Montréal.

MEIER, E., J. V GALLEGOS, L. P THOMAS, C. A DEPP, S. A IRWIN et D. V. JESTE (2016).

« Defining a good death (successful dying): Literature review and a call for research and public dialogue », American Journal of Geriatric Psychiatry, vol. 24, no 4, p. 261-271.

PAILLET, A. (2007). Sauver la vie, donner la mort. Une sociologie de l’éthique en réanimation néonatale, Paris, La Dispute.

PAPADANIEL, Y., N. BRZAK et M.-A. BERTHOD (2015). « Individuals and humanity: Sharing the experience of serious illness », Zeitschrift für Ethnologie, vol. 140, no 1, p. 131-147.

RACHÉDI, L., G. MONTGOMERY et B. HALSOUET (2016). « Mort et deuil en contexte migratoire : spécificités, réseaux et entraide », Enfances, Familles, Générations, no 24.

http://journals.openedition.org/efg/1041

SOOM AMMANN, E., C. SALIS GROSS et G. RAUBER (2016). « The art of enduring

contradictory goals: Challenges in the institutional co-construction of a “good death” », Journal of Intercultural Studies, vol. 37, no 2, p. 118-132.

Références

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