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Pandémie Covid-19 : stress-test pour les soins primaires?

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REVUE MÉDICALE SUISSE

WWW.REVMED.CH 4 novembre 2020

2118

Pandémie Covid-19 : stress- test pour les soins primaires ?

Pr NICOLAS SENN Derrière cette formulation un peu provocante

se cache en réalité une question fondamen- tale : quel a été le rôle des soins primaires dans la réponse au Covid-19 et comment ont-ils participé ou au contraire résisté à cet effort collectif ?

Au niveau international, l’implication et le rôle qu’ont joué les soins primaires ont été parfois très différents d’un pays à l’autre, voire à l’intérieur d’un même pays. Pour certains, cette pandémie a révélé un certain nombre de défaillances du système alors que pour d’autres, elle a permis de montrer au contraire certaines forces, voire une dynamique d’inno vation intéressante en soins primaires.

Parfois les deux à la fois ! Dans cette série d’articles, nous allons explorer comment a été vécue cette crise sanitaire dans quatre pays francophones : la Belgique, la France, la Suisse et la province de Québec au Canada.

Il en ressort de ces différentes expériences un certain nombre de similitudes. Par exemple, durant les premiers mois suivant le

Covid-19, l’attention des autorités sanitaires et de la population s’est focalisée essen tiel- lement sur les structures hospitalières. Parallè- lement, cela s’est accompagné d’un sentiment important d’abandon des professionnel·le·s en soins primaires par les pouvoirs publics.

Plus généralement, les similitudes et les différences peuvent se retrouver à travers cinq domaines (les 5 S en anglais) qui sont exposés dans les différents articles pour chaque pays : la logique territoriale (space), les professionnel·le·s (staff), Les équipements (stuff), la gouvernance (systems) et la sur- veillance épidémiologique.

Si les caractéristiques cliniques, et par con- séquent la prise en charge adéquate de patient·e·s malades du Covid-19, ont été assez facilement comprises et mises en œuvre par les soignant·e·s, on constate en revanche des problèmes majeurs en matière d’organisation du système. Par exemple, l’approvisionnement du matériel, l’organisation des systèmes d’information ou encore les modalités de financement comptent au nombre des diffi- cultés largement rencontrées. À titre illustratif,

des stratégies très diversifiées ont été observées dans les quatre pays pour les tests de diag- nostic du Covid-19, avec des stratégies de gestion centralisée vs décentralisée et des professionnel·le·s autorisé·e·s à réaliser ces tests divergents.

On note également un déploiement rapide et massif des activités de téléconsultations sou- vent du fait de la créativité des soignant·e·s de première ligne eux·elles-mêmes. Plusieurs consultations téléphoniques, voire vidéos ont été réalisées. On constate ensuite, et au fur et à mesure que la pandémie a évolué au cours de ces derniers mois, l’importance croissante qu’ont joué les soins primaires dans la

réponse à la crise. Que cela soit pour la prise en charge de base de la population, des activités de diagnostic et de dépistage des malades ou la surveillance épi- démiologique. En résumé, cela indique l’importance que revê tent les soins primaires dans des activités de santé publique, une responsabilité souvent mal re- connue et mal comprise, parfois par les soignant·e·s eux·elles-mêmes.

Cette série d’articles s’inscrit dans le sillage de la constitution en septembre 2020 du Groupe Francophone de Soins Primaires (GFSP, www.gfisp.org). Cette association nouvel- lement créée s’est donné pour objectif de rassembler différent·e·s acteur·trice·s franco- phones en lien avec les soins primaires qu’ils soient chercheur·euse·s, acteur·trice·s de terrain ou spécialistes en santé publique. Elle se veut à la fois un lieu de création de connais- sance dans ce domaine, d’échange d’expé- riences et plus largement de développement d’une communauté de collaboration en soins primaires. Ses activités n’en sont qu’à leur début, mais il est déjà prévu l’organisation de conférences et symposia dans les différents pays partenaires (Belgique, France, Suisse et Québec) au cours de ces prochaines années.

Cette série d’articles représente une première réalisation officielle du GFSP et montre l’inté- rêt que représente la création d’une commu- nauté francophone de soins primaires forte.

Nous vous souhaitons une bonne lecture ! Articles publiés

sous la direction de

NICOLAS SENN Département de médecine de famille Centre universitaire de médecine générale et santé publique, Unisanté 1011 Lausanne

CELA S’EST ACCOMPAGNÉ D’UN SENTIMENT

IMPORTANT D’ABANDON DES PROFESSIONNELS

EN SOINS

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