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Academic year: 2022

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Bla-blas dans mes

ferrites

ΙΙ -

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Bla-blas

dans les ferrites…

Tome II

Dernière mise à jour : 15 mars 2020 Dix années de veuvage…

Un jour, je ne sais plus lequel, l’un de mes petits-enfants me déclara en riant : « Toi tu es Papy Grognon ! »

Je ris également de bon cœur mais soudain je pris conscience de la véracité du pro- pos. Dix ans d’une solitude, entrecoupée de longs voyages pour profiter de ma famille, me transformaient en vieil ours…

Une dérive angoissante !

L’écriture meublait cette solitude ; mes textes pour « Arts Mécaniques », quoique courts m’obligeaient à un travail assidu. Or, l’un d’entre eux me fit pénétrer dans le monde des latinistes, lectures de textes latins obligent. Je rencontrai ainsi une char- mante agrégée, veuve et grand-mère ; les versions latines nous occupèrent rapide- ment de moins en moins…

Ce tournant dans nos deux existences prend place pratiquement peu après le début de cette seconde vague d’écritures. Normal donc d’en parler car ses effets parsèmeront certainement ce volume.

Au fait, l’achèverai-je ?

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Difficile de répondre.

Alors je le livre dès à présent à la curiosité de mes amis, en les avertissant de son inachèvement continuel, donc de ses avatars.

dimanche 15 mars 2020

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Famille

Chapitre I

Famille

1 : Athanase, 1827-1927

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2 : Descendants de Jacob

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Famille

Les Nanas esclaves !

Marie Jo plaint les « Nous autres, pauvres femmes qui ont du boulot à la maison… »

Ah ! Ces pauvres femmes qui ont du bou- lot à la maison…

Les hommes ? Bof…

Vieille polémique dans laquelle je ne pé- nétrerai pas. Mais néanmoins une question : il existe une espèce de bipèdes peu connus et généra- lement discrets sur un aspect de leur condition com- mune, l’isolement ; je parle des veufs, ceux du sexe fainéant, avec parfois, circonstance aggra- vante, l’éloignement de la famille.

Re-bof ! Le boulot à la maison se fait tout seul ! Évident !

Bon, cela étant, dans mon inexpérience

ménagère de mâle glandeur, j’affronte depuis quelques jours un gravissime problème…

La horde déferlante de petits enfants dans ma maison a laissé une trace peu visible immédiatement, en raison des tonnes de poussière nécessitant une pelleteuse pour circuler : toutes mes cuillères restent souillées de Nutella ! Mesdames, que faire en une telle circonstance ? Au secours ! Cela colle aux doigts quand je déguste le yaourt que j’ai eu le courage d’acheter il y a deux mois. Ah ! Autre chose : j’ignorais que les écrans sont devenus tactiles. Vlan ! Je vois du Nutella, là, là, dans un coin, par-dessus les pixels. Comment « dentelle-t-on » ?

Mesdames, si vous ne venez pas faire mon boulot dans mon isba, je serai en difficulté pour trouver du temps pour débiter mes bêtises ici même…

29 avril 2014

Papy et sa « Belle Américaine »

Nous sommes devant l’échoppe de « Will’s Books » un bouquiniste connu de toute l’Université de Ca- lifornie et que je suppose efficace dans la remise en circulation de bibliothèques d’universitaires défunts.

Sa boutique, un capharnaüm inimaginable occupe une vieille masure en plein centre du quartier ultra chic de La Jolla. Impossible de l’ignorer. La première fois que je passai par-là, je pensai :

« Tiens encore une verrue qui va bientôt disparaître, certain ! »

Que nenni, elle est toujours là et désormais j’en suis l’un des habitués. Me plaignant un jour de la pauvreté de la boutique dans le domaine du calcul « à l’ancienne », le libraire me rétorqua :

« C’est de votre faute, vous ne me laissez rien dans le genre, vous emportez tout ! ».

Vrai, je suis un rapace répertorié dans ce domaine.

Et là, sur l’image je suis hilare. À quatre pattes, je viens de dénicher une réédition moderne d’un ancien volume réunissant les écrits de Babbage sur sa fameuse machine à calculer et imprimé vers 1890 ; avec un peu de chance, un jour ou l’autre je finirai par trouver l’original à un prix raisonnable.

La gamine, si j’ose m’exprimer ainsi, étudie l’orgue ; j’espère qu’elle persévérera et je ne suis pas seul avec cet espoir. En attendant la paroisse de ses parents, donc aussi la sienne, lui permet de faire des gammes avec l’instrument de la chapelle. Elle joue plus que des gammes et le Papy, Pépé en français, qui adore le contrepoint se porte systématiquement volontaire pour l’accompagner à cet endroit

J’y découvris un aspect que j’ignorais de la musique : chausser des chaussures façonnées pour faciliter l’usage du pédalier. À ce propos, parlant de pieds, voyez : Éricka, en dépit de diplômes laissant supposer de solides connaissances sur la nature humaine et d'un viseur permettant de bien viser, est incapable de photographier sa fille et son père dans leurs intégralités anatomiques : manquent les pieds !

18 août 2013

3 : Petite-fille et grand-père

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Un petit rien chez les Bretons.

Enfin, je n’en suis pas certain.… Allez, don- nez-moi votre avis : Piriac, où est-ce ? Bretagne ? Vendée ? Kamtchamka ? Non ! Là je divague

Résumons : c’est au bord de l’eau. Le gamin semble bien connaître, la belle-famille aussi ; ils y ont leurs habitudes, dans un estaminet justement au bord de toute cette eau. J’avais invité toute la famille à cet endroit par eux recommandé pour fêter l’anniversaire de la petite fille, la Cosaquo-Bretonne de par ici, pas la Cosaquo-Californienne, plus à l’ouest.

Je vous livre ce petit dialogue :

« Et pour monsieur (moi), ce sera en en- trée ? »

« Des bulots, je vous prie. »

« Monsieur est sans doute Normand ? » « Heu, non ! Pourquoi Normand ? » « Je plaisantais, les bulots, c’est normand. » « Heureux de l’apprendre. Merci cow- boy ! »

« Pourquoi cow-boy ? »

« Je plaisantais, moi je suis d’un lointain Est ; ici, pour moi ici, c’est le Far-West ! »

Que voulez-vous, le Bourbon qui n’était pas Breton était bon et je l’avais demandé double…

23 août 2013

Un acte important

Vous savez vraisemblablement que j’ai un ancêtre qui fut nanti par SMI Catherine d’une vaste terre dans la lointaine Ukraine de l’Est ; cadeau mérité à cette époque car l'aïeul avait contribué à chasser les Turcs de la région. Sa majesté lui demanda d’y faire souche. Il obéit en bon officier et épousa la fille d’un cosaque du pays ; je suis là, aujourd’hui, en conséquence de ce sens de la discipline, pour vous parler de ce passé.

Mon arrière-grand-père conservait pieusement des archives relatant ces événements ; que sont devenues ces archives ? Hélas je n’en sais rien ; les bolcheviks ayant sévit de nombreuses années, je ne me fais guère d’illusion. Néanmoins, mon oncle, né en 1898 et mon père, né en 1900, étaient de robustes adolescents avant le début des hostilités en 1914 ; l’aïeul leur présenta ces vieux papiers en leur racontant l’histoire de notre famille, rite assez répandu assurant la pérennité et la qualité de la tradition orale.

Je reçus cette tradition avec la charge de la transmettre à mon tour, le moment venu. Malheureusement ces papiers étaient perdus, en ce qui me concerne ; j’ai donc écris ce que je savais ; il existe néanmoins, en l’absence de nos archives, un risque d’erreurs dans ce que je raconte à mon tour à mes enfants et petits-enfants.

Vous comprenez donc l’importance que j’attache aux vieux documents et à leur conservation, non seule- ment les actes relatifs aux événements essentiels de l’existence mais encore ceux, papiers de toutes sortes, l’étof- fant.

C’est ainsi que ce modeste feuillet revêt un grand intérêt. Il explique comment mon grand-père, Louis Victor, d’origine franc-comtoise, vint pour la première fois à Raon aux Bois ; il y rencontra vraisemblablement lors de ce premier séjour, Marie Marguerite, qui devint ma grand-mère.

Ce qui me vaut aujourd’hui l’avantage d’être le cousin de nombreux habitants de Raon aux Bois, Vosges, France, comme je le suis d’habitants de Smeloïe, oblast de Sunny, Ukraine.

7 septembre 2013

Où suis-je ?

1937 ou 1938… En fait, je ne savais pas encore écrire. Aujourd’hui je sais alors je traduis : Où suis-je ? (Là, dedans la photographie).

Il s’agit des classes maternelles de l’École Gohyprée à Thaon. En 1937 ou 1938 et pas plus tard car en 1939 nous habitions à Épinal. Madame Levieux dirigeait l’école maternelle. Son mari, Marcel Levieux professa au collège de Thaon et il m’enseigna l’aquarelle ; il excellait dans cette technique et devint un artiste réputé de notre département.

4 : Léa

5 : Nomination à Raon aux Bois

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Famille

Il excellait moins en physique et je dois à son ignorance des faits naturels les plus élémentaires, le fait d’avoir produit la pire horreur, le pire des barbouillis à l’eau, de mon existence ! Il m’avait entraîné à Châtel pour saisir le portrait d’un petit morceau de ruine qu’il avait repéré. Cher Marcel, vous oubliâtes dans votre louable intention de m’enseigner cet art subtil de l’aquarelle, qu’il valait mieux éviter un jour de gel pour étendre de la peinture à l’eau en extérieur !

Néanmoins un bon, très bon souvenir... De 1949 ! 26 janvier 2014

Dans l'avant dernier rang, le quatrième à partir de la droite : le gamin avec une blouse à carreaux et la raie dans les cheveux tirée au cordeau par sa maman. Je devais avoir un esprit frondeur car, l'avez-vous remarqué ? Je ne croise pas les bras.

Que sont devenus tous ces bambins ? Ils sont les octogénaires d’aujourd’hui ; je suppose que plusieurs d’entre eux sont toujours thaonnais… Lesquels ? Je possède toujours ma maison familiale à Thaon mais je n’y demeure pas.

Toute cette marmaille ne se doutait guère de ce qui se préparait. Nous étions à l’âge des découvertes et notre grand motif d’émerveillement était le convoi qui passait régulièrement devant Gohyprée dans un sens ou dans l’autre.

Une voie ferrée reliait la BTT à la gare de Thaon. L'usine avait quelques locomotives, deux ou trois pour tracter ses trains. Il s’agissait en fait de simple réservoirs de vapeur surchauffée nécessaire pour actionner les pistons ; ce genre de locomotive devait s’alimenter à la chaufferie de l’usine lorsque sa réserve de vapeur bien pressurisée s’épuisait. Cette voie longeait une autre usine : l’usine Willig, une filature si mon souvenir est exact.

Durant l’occupation, les Allemands réquisitionnèrent l’usine Willig, la relièrent à la voie de la BTT en ajoutant une bretelle et installèrent là un grand atelier de maintenance de moteurs pour leur aviation. Durant quatre ans, ce fut l’inquiétude dans ce quartier : un bel objectif pour l’aviation alliée ; heureusement pour les Thaonnais, les alliés l’ignorèrent. J’ai conservé le souvenir du bruit strident des moteurs sur le banc d’essai. Curieusement, je n’ai pas, par contre, le souvenir d’une présence militaire dans Thaon alors qu’Épinal fourmillait de « Verts de Gris ».

En attendant le halètement des locomotives, les gosses dont j’étais se précipitaient aux fenêtres de la salle de jeux ou aux grilles de la cour ou à celles des terrasses accessibles à l’époque, pour admirer les passages des trains de l’usine. Ensuite ils jouaient au train… Deux garçons en vis-à-vis se tenaient par les mains, puis imitaient en avançant sur des rails imaginaires le mouvement des bielles avec leurs bras et les bruits d’échappement avec leurs bouches : « tch-tch » … ; en outre, un troisième entre les deux, jouait au conducteur. Les copains et copines suivaient en convoi ; notez bien : les fillettes n’étaient point admises à former la locomotive ou à la conduire, déjà l’inégalité !

On ne jouait pas encore à la guerre.

Patience ! La mode ne tarderait pas à venir… deux ans plus tard, la moindre caisse devenait une carlingue d’avion et les « tch-tch » étaient transformés en « tacatac », sorte d’actualisation du monde enfantin de ces sombres années, hélas !

Et moi, ce matin, je retombe en enfance… Gâtisme ? 28 janvier 2014

Danse

Marie Jo, fondatrice du forum, nous interroge à propos d’un Christian Prud’homme, né en 1960 à Paris, et, semble-t-il ancien patron du tour de France. Question qui éveilla quelques souvenirs.

Prud’homme, aux multiples or- thographes, est un patronyme assez cou- rant. Pourrais-tu nous en dire plus sur celui qui t’intéresse ?

Naguère, près de soixante-dix ans passés, il me semble bien que le SAS, qui signifiait quelque chose

6 : École maternelle Gohyprée, 1937

7 : Express de l'Est, 1943

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comme : Stade Athlétique Spinalien, était présidé par un Prud’homme. C’était l’époque durant laquelle Madame Mère se décarcassait à promouvoir la danse classique et rythmique à Épinal. Le succès venant, les difficultés financières envahirent la famille Savoysky dont la maigre cassette pouvait difficilement faire face seule aux questions matérielles d’une association de taille respectable, même pas déclarée, et continuant à prendre une ampleur insoupçonnée. Alors Monsieur Prud’homme vint et dit :

« Occupez-vous de la danse, je m’occupe du reste… »

C’était vers 1943. Résultat : Madame Savoysky, maîtresse de ballets, on en parle encore… Enfin, à Thaon et dans sa banlieue, Épinal compris.

Je crois me souvenir que ce monsieur Prud’homme, cotonnier très aisé, lequel ne ménageait pas sa peine pour les sportifs spinaliens, eut néan- moins quelques ennuis à la Libération ; mais tout cela est si vieux désormais ! Cependant, il avait la fibre sportive et peut-être a-t-il transmis cette qualité à des descendants.

Monsieur Prud’homme fut un grand ami du célèbre graveur vosgien, Jacquemin. Il lui demanda

de graver le portrait de maman. Un exemplaire fut remis à chacune des « grandes » du cours de danse ; ma cou- sine détient l’exemplaire remis à sa marraine, modèle du por- trait.

6 février 2014

L’ordre

Hé ! Ho ! L’ordre, l’ordinateur en bon état, les pa- piers bien rangés, et tout, et tout… Mais manifestement à la vue de vos images tirées au cordeau, vous ne savez pas ce que c’est !

Voici un lieu de travail bien en ordre : Voilà…

Et prenez-en de la graine !

L’ordre est si parfait que j’interdis à Isabelle d’y pénétrer et d’y mettre la main, l’aspirateur et toutes ces sortes de choses…. Vous savez quoi ? Elle est d’accord.

22 mars 2014

Je possède de nombreuses pendules, certaines fonctionnent, d’autres pas. Comment reconnaître celles qui fonctionnent ? C’est tout simple : elles sont à l’heure…Les deux pendules visibles sur la photographie ne sont pas à l’heure… Comment savoir si elles sont à l’heure ou pas ? Je ne me suis jamais posé cette question ! En fait je n’ai que deux pendules jouissant de cette qualité car réglées sur l’émetteur européen et l’horloge de l’ordinateur. Je devrais ajouter l’estomac de mon Toutou, assez précis trois fois par jour, sauf aux équinoxes, le temps de s’adapter au règlement !

Le gamin en haut de l’armoire est Oleg, il y a une quaran- taine d’années. Le portrait - ce n’est pas une photographie - derrière moi représente Louis Victor, mon grand-père maternel, décédé il y a plus d’un demi-siècle.

Même date

Documentation

Je vous communique, à toutes fins utiles, une source docu- mentaire.

9 : Le maître du lieu bien rangé

10 : Nouvelle Angleterre, immigration 8 : Express de l'Est, 1943

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Famille

Le site « Amazon » offre quotidiennement par courriel aux Internautes qui le désirent la possibilité de recevoir gratuitement la copie numérique d’un livre ancien. Il faut évidemment chaque jour examiner la copie proposée : l’amateur peut découvrir un ouvrage l’intéressant et pas facile à trouver ailleurs. C’est ainsi que je récupère, de temps en temps la copie d’un vieil ouvrage de mathématique. Ce matin, pas de math à l’horizon ; par contre j’ai reçu du site une étude concernant les immigrés en Nouvelle Angleterre. J’ignore encore si je pourrai en obtenir quelques informations sur les ancêtres paternels de ma petite-fille ; néanmoins certains d’entre eux sont passés autrefois par Boston ou quelque autre port de la côte Est, alors à tout hasard j’ai enregistré le volume.

Bien évidemment j’ignore quand d’autres ouvrages de ce genre seront proposés et quels seront leurs con- tenus mais cela vaut la peine d’un coup d’œil rapide, quotidien et matinal, avec une tasse de café cela réveille.

Voilà, bonne pioche…

Je ne me souviens plus malheureusement comment je fus inscrit à ce service relativement récent. J’ai acquis depuis le début de cette année un ou deux ouvrages chez Amazon chez qui il est parfois possible de récu- pérer de vieilles éditions originales. L’offre quotidienne résulta vraisemblablement de cet achat.

Cela étant, la recherche documentaire est une activité difficile. Ceux d’entre nous s’aventurant hors des registres paroissiaux, dans les archives notariales ou autres en sont certainement persuadés. Actuellement, par exemple, je recherche « De temporum ratione » de Bède le Vénérable ; le manuscrit fut probablement publié au XIXe siècle par Migne dans le fameux « Patrologiae cursus completus ». Des copies numériques existent, notam- ment chez Gallica ; mais quel turbin ! Faut y croire pour se lancer là-dedans surtout quand la version latine n’est plus qu’un lointain souvenir peuplé de sales notes… Bof ! Un petit Bourbon et les neurones se ressoudent. Allez, je rigole !

17 avril 2014

Vieilles photos

Christian déniche une vieille photographie de mariage…

Heureuse trouvaille, Christian ! Récompense de ton opiniâtreté.

Je vous ai raconté depuis belle lurette mes incursions, étant gamin, dans le salon de « Cousine Claire », grande pièce de la maison bourgeoise à l’entrée de Raon Basse en venant de Raon Haute ; la photographie de son époux, Capitaine de Vaisseau, entouré de son équipage sur la plage avant d’un croiseur devant une tourelle, y trônait en bonne place. Découverte, disons exotique, pour un bambin Vosgepatte n’ayant jamais vu la mer ; mais c’est pour cela que je m’en souviens !

Cette photographie, ancrée dans ma mémoire, m’a conduit à redécouvrir l’identité du bâtiment : le « La- motte-Piquet », le nom de son « Pacha », enfin l’époque de la prise de vue : 37-39. De fil en aiguille, j’ai réussi à mettre la main sur la photographie d’un mariage, à Raon, d’un Officier de Marine en grande tenue. Aucune ambi- guïté donc en ce qui concerne le marié mais difficile de reconnaître la mariée sous ses fanfreluches !

J’avance donc mais il reste des zones d’ombre et je ne sais toujours pas avec certitude qui fut exacte- ment « Cousine Claire ». Raison pour laquelle j’irai à Raon très prochainement.

Quand tout sera éclairci, je vous raconterai.

Mais tout de même, Un Officier de Marine, en outre pas Lorrain, marié à Raon aux Bois, que j’aurais pu rencontrer de surcroît, c’est peu banal.

Alors, les photographies : chercher, trouver, numériser si possible et surtout légender.

2 août 2014

Recherches…

Marie Paule souhaite trouver.

Le fonds de documents numérisés, disponibles via l’Internet, croît continuellement chaque jour. Si tu cherches un ouvrage, ou plusieurs, il convient donc de temps en temps, une fois par semaine ou même quotidien- nement parfois, de faire appel aux moteurs de recherche. Chacun a sa méthode qui dépend de la nature de ce que l’on cherche : il est bien évident que si je cherchais du « X », je ne procéderais certainement pas comme je procède pour mon travail généalogique ou mathématique, dadas de ma vie de retraité ; j’ignore comment j’agirais mais je peux dire comment j’agis pour la mathématique. C’est tout simple.

Je commence par chercher dans mes sites préférés : la BN ou la base patrimoniale du Ministère de la Culture. Ensuite selon les réponses, on trouve quelque chose immédiatement ou alors on récolte des informations orientant la recherche ailleurs. On pourrait écrire tout un livre sur ce sujet et peut-être est-il déjà écrit quelques part… l’expérience vient avec la pratique et il faut se souvenir qu’il y a quelques années seulement, faute d’Inter- net, il fallait écrire ou voyager pour chercher et éventuellement trouver.

Je songe toujours à ce propos, à cet aïeul de mon épouse qui voyagea, en diligence, d’Arbois à Paris, pour trouver à la BN la trace d’un ancêtre, Crispian Billecard de Wall, recteur de l’Université de Dôle au XVe siècle.

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J’ai retrouvé en deux heures la même information, au même endroit mais depuis chez moi sans subir le supplice de la diligence et des nuits d’auberges peuplées de puces !

Ma horde bretonne débarque aujourd’hui. Je l’héberge durant toute la fin de semaine, leur dernier séjour chez le grand-père avant le départ à Tahiti. Tout de suite après c’est ma horde alsacienne qui arrive. Dès que je serai remis de ma tâche d’hôte pépère, je partirai à la recherche de « La Bresse martyre », je numériserai l’ouvrage et je le placerai dans mon « nuage », « cloud » dans le patois d’Outre-Manche. Néanmoins, patience, un truc de cinq millimètres d’épaisseur, plus petit qu’un in-4°, perdu au milieu de quelques milliers d’autres, faut chercher ! Là, le moteur de recherche c’est le bonhomme sur ses jambes en bas et avec ses mains en haut… Quant à la cervelle, j’espère qu’elle se trouve à sa place habituelle…

18 avril 2014

Épître à Daniel

Daniel, c’est le nouveau.

Je suis l’hybride du forum, moitié « cosaque », moitié « Vosges pattes », avec ou sans marque de pluriel (on a deux pattes).

Pour la partie Cosaque, descendant d’un français qui se plaça au service de S.M.I. la Grande Catherine, notamment en Ukraine, sous les ordres de S.E. le Prince Potemkine, pour en chasser les Turcs. Il reçut en remer- ciement le devoir de s’y établir en défendant cette frontière et d’y prospérer, ce qu’il fit avec ardeur et avec l’aide de la fille d’un « Spoutnik » cosaque, vraisemblablement son compagnon d’arme. Il en résulte cette petite satis- faction actuelle de me considérer comme « cosaque », ce qui n’est réel que pour une fraction s’amenuisant au fil des générations.

Mais tu l’as déjà constaté, et Michel s’est fait un plaisir de le rappeler, je suis un incorrigible bavard… Et l'imagination brode parfois sur le réel.

Installée sur ordre de S.M.I. Catherine en Ukraine de l’Est, je peux attester que ma parenté se considère indéfectiblement Russe, petit clin d’œil vers les Occidentaux polémiquant à ce propos débordant largement mon cadre familial. Néanmoins, ceux qui ne pensent pas ainsi ne sont tout de même pas des Turcs qu’il convient de sabrer comme au bon vieux temps ; alors c’est bien dommage de se chamailler entre nous et même avec les Turcs.

Pour résumer, ma généalogie de ce côté présente bien des difficultés, les bolcheviks ayant été véritablement ma- lintentionnés en se partageant le patrimoine familial, dont nos archives

Pour la partie « vosgespattes », une grande partie de mon ascendance se retrouve à Raon au Bois et ses environs : Hadol, Plombières, Bellefontaine, Val d’Ajol, etc. J’excepte Louis Victor, issu de la Haute Saône mais c’est tout proche. Un mélange de certitudes et d’incertitudes avec toutefois des résultats. Par exemple je suis certain d’être cousin de l’époux de Marie Paule, mais sans

pouvoir préciser comment, la faute à Maître Bexon qui rédigea un contrat en oubliant quelques détails… J’ai développé ce point de vue naguère et mes arguments sont inscrits dans l’une des centaines de pages - hé oui ! – que j’ai noircies ici.

Ensuite, tout se complique… J’en ai déjà parlé et je pourrais y revenir ; or c’est le moment du café.

6 mai2014

Gisèle, veuve

Le mari de Gisèle décéda récemment. Gisèle est cette correspondante qui me demanda, l y a trois ans maintenant d’aider le fils de son amie, parti étu- dier à San Diego. Érika et Steve s’en occupèrent si bien qu’il les fréquenta assidument durant tout son séjour.

C’est ainsi que je fis sa connaissance un dimanche en promenade à Jullian et à Borego.

Ma relation virtuelle avec Gisèle resta très amicale depuis cette époque ; cela explique mon ton affec- tueux…

Chère Gisèle,

J’épousai ma chère défunte en décembre 1959. Nous fûmes unis par notre serment, pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort nous ait séparés en 2005…

11 : Mariage de « Cousine Claire »

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Famille

Le meilleur et le pire. Passons… Tu connais ma manie d’écrire, alors j’en laisserai des pleines pages à mes enfants. Je veux seulement rappeler ici le caractère éminemment imprévu en toutes circonstances du meilleur et du pire. Dans tous les cas, tant que le couple existe, deux personnes bénéficient du meilleur et restent deux pour affronter le pire.

Pour les couples demeurant unis en dépit des imprévus, trouvant toujours dans le meilleur l’énergie pour surmonter le pire, il reste malheureusement, au-dessus de tous les incertitudes de la vie à deux, une certitude monstrueuse, la seule certitude que Dieu nous impose : tôt ou tard la mort désunit et obligatoirement l’autre reste seul, rançon du bonheur passé.

Ensuite, le meilleur et le pire continuent, toutefois dans la solitude. Le temps apaise ; néanmoins le soli- taire éploré doit absolument trouver des présences amies dans son entourage, dans sa famille, enfin dans sa foi pour ceux qui par chance la possèdent. Elles ne remplacent pas celui ou celle parti, mais je pense qu’elles sont utiles pour la suite.

Je te souhaite tout le courage et la ténacité indispensables à cet effet.

6 mars 2015

Adieu

Tante Jeanne décéda alors que j’étais chez Éricka…

Nous rentrons d’excursion. Éricka, lasse de conduire, me demande de ranger la voi- ture dans son garage ; elle rentre chez elle. Je manœuvrais sans trop me précipiter, puis dé- marrant doucement je l’aperçois qui ressort de chez elle, me faisant signe d’arrêter. Je pressens un gros ennui. C’est un événement triste ; Tante Jeanne est morte, la nuit dernière. Nous saurons ensuite qu’elle s’est éteinte durant la nuit, certainement d’un arrêt cardiaque. Elle avait 92 ans, la maladie la faisait vivre dans un monde à part d’où la mémoire est bannie. Cette fin indolore et inconsciente est certainement une issue douce. Il reste notre peine.

La maison de retraite avait prévenu Lucile dès dimanche matin. Lucile pris la route aussitôt que possible pour Montmarault ; Oleg nous rendit le grand service de prolonger son séjour pour garder la maison et surtout nos pe- tits compagnons. Merci Oleg, d’autant plus que nous ignorons les conséquences de ton geste dans ta vie affective.

C’est Oleg qui nous téléphona la nou- velle à l’hôtel dont j’avais donné le numéro à Lucile. Le décalage horaire jouant, le téléphone

dut sonner vers deux heures du matin à la réception. Oleg s’exprime mal en anglais et le concierge n’a pas dû saisir le motif de son appel. Je comprends mal toutefois pourquoi la réception de l’hôtel n’a rien affiché signalant un appel de nuit pour un étranger dont le nom fut incompris. Je me serais renseigné et il m’aurait été facile et rapide d’être informé avant notre long retour vers San Diego.

Je ne pourrai pas être de retour à temps pour les obsèques. En admettant que je prenne le premier avion pour Paris, lundi matin, je ne peux qu’arriver mardi matin. Les formalités, la sortie de l’aérogare et le retour à Vigneux nécessitent au moins trois heures ; il m’est donc impossible d’être à Montmarault en début d’après-midi.

Avec Lucile et les enfants nous convenons donc que je reste à San Diego jusqu’au terme prévu de mon séjour, lequel est désormais proche.

Adieu Tante Jeanne. Vous étiez de la famille et vous nous avez rendu service plus d’une fois à Lucile et à moi. Le fait que dans votre esprit vos aides n’étaient qu’un juste retour des choses ne change rien. Il m’est arrivé plus d’une fois dans l’existence familiale, de vous donner la préséance même devant mes parents ; c’était par affection et je suis heureux d’une certaine manière que vous ayez pu avoir dans le passé ces petites satisfactionsans

29 septembre 1996

12 : † « Tante Jeanne »

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Mlle Viviani

Je dois mentionner l’École Viviani, non pas que j’en fusse l’élève mais je fréquentais souvent cet établis- sement de formation professionnelle. Sis dans un immeuble cossu en face du cours, son ré de chaussée recelait un grand atelier pour la formation des garçons aux arts mécaniques, au-dessus des classes pour l’enseignement des arts ménagers et du secrétariat. La directrice d’alors, Mademoiselle Leroy, et sa petite chienne Cybelle, occupaient dans l’étage supérieur un confortable appartement.

Personnage remarquable Mademoiselle Leroy ! Pieuse huguenote elle militait en outre dans une associa- tion antialcoolique, La Croix Bleue. Maman exerça dans cet établissement et, bien évidemment, il m’arriva souvent de l’accompagner. Or, juste avant l’invasion de 1940, les alertes devenaient de plus en plus fréquentes et tout le monde se réfugiait dans un abri installé dans les caves de l’immeuble voisin. On occupait alors l’esprit des élèves par des lecture édifiantes. Fichtre ! J’en ai oublié les thèmes mais c’était terriblement barbant, cela je m’en sou- viens.

Mademoiselle Leroy fut une grande amie de ma famille. Elle fréquentait mes grands-parents, mes parents, elle venait parfois à la maison. Artiste dans l’âme, son conseil fut toujours recherché par Maman dans ses activités chorégraphiques. Les visites dans l’École Viviani, à ce sujet, furent donc fréquentes et pendant que ces dames discutaient dans le bureau directorial je me réfugiais dans le salon de l’appartement et, vautré sur le canapé je dévorais librement l’un ou l’autre des bouquins alignés dans les rayons, juste au-dessus de ma tête. La bibliothèque de Mademoiselle Leroy ! Pensez donc ! Que de saines lectures !

Elle affirma toujours être ma marraine, ce que contestait ma Tante Paulette qui affirmait l’être… Il reste de cet aimable conflit que c’est grâce à Mademoiselle Leroy que je fus baptisé dans le temple protestant d’Épinal.

Je lui suis toujours reconnaissant de cette orientation décisive qu’elle donna à mon instruction religieuse.

Novembre 2017

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Chapitre II

Archives

84 ans : je suis en fin de parcours… C’est dire que j’ai bien tardé à me rendre compte de l’importance des achives, mémoire d’une collectivité, depuis la famille jusqu’à la nation et plus encore. Qu’en dire ? Beaucoup d’idées, farfelues ou raisonnables mais en vrac. J’en parle, dans le désordre, pour ne pas dire n’importe comment, à mes amis. J’ouvre donc ce chapitre pour collectionner ce que je leur en dis.

(17)

Archives -

13 : Nîmes, archives lapidaires

(18)
(19)

Archives -

Vous dites « archives » ?

La généalogie nous amène à fouiller dans toutes sortes d’archives. Mais qu'est-ce donc ? Des tas de pa- piers inertes dans lesquels chacun puise à sa manière sans restriction ? Appréciation courte ! Alors que peut-on dire de plus ? En avons-nous parlé ? Je cherche dans nos écrits et je ne trouve que peu de choses… Allez, une parole honnête : rien de consistant !

Jamais trop tard pour bien faire ! Alors je commence, je déballe mes idées en essayant d’éviter le fouillis, comme dans mes archives à moi !

Je commence par une anecdote visant haut : les Archives Nationales.

Les Archives Nationales constituent la mémoire de notre Nation. Au moins une grande partie car la pauvre semble parfois souffrir de trous. Il y a peu, recherchant le texte de l’Édit de Villers-Cotterêtsiv, je naviguai entre nos Archives Nationales et la Bibliothèque également Nationale pour finalement trouver le texte dans la biblio- thèque de l’Assemblée, elle aussi Nationale, plus précisément dans son rayon des lois anciennes (1). Dans ce cheminement, explorant Gallica - collections numérisées de la B.N.- je dénichai un ouvrage (2) que je n’ai pas eu le temps encore d’examiner en détail, assemblant diverses pièces concernant semble-t-il ce que nous nommons aujourd’hui le « Dépôt légal » ; il comporte des fragments imprimés et des copies manuscrites de textes concoctés par les successeurs de notre bon Roi François sur ce sujet et qu’un amateur collectionna dans le passé et relia ; or, en tête figure une note manuscrite sur le fameux Édit ; pourquoi et comment ce document était-il arrivé là ? Je l’ignore mais il y était, bel et bien numérisé en outre, alors je me suis servi ! Et vivent donc, même cachés, les documents ne semblant pas essentiels.

Le métier d’archiviste appartient aux vieux métiers de l’information. Personnellement, je connais deux institutions française formant des archivistes. Tout d’abord l’École des Chartes : elle délivre le diplôme d’archi- viste paléographe à l’issue d’une formation concernant la conservation de patrimoine écrit, graphique et monu- mental. Sont issus de cette École les cadres de nos Archives Publiques. Par ailleurs, le Conservatoire National des Arts et Métiers assure une formation aux métiers de documentaliste spécialisé, métiers souvent exercés dans les entreprises, inévitablement concernées par les fonctions d’archivage de leurs documents. Ces courts rappels pour souligner que le métier d’archiviste ne s’improvise pas. Nonobstant, individuellement ou collectivement mais sans aucune formation à ces métiers, nous sommes, de fait, des producteurs de futurs objets d’archives et en outre, tôt ou tard, des utilisateurs. Ce voisinage est tellement banal qu’on le côtoie quotidiennement sans y prêter une atten- tion particulière, excepté lorsqu’on nous demande de contribuer pécuniairement.

Le rôle d’un dépôt d’archives dans une collectivité est de recueillir et conserver tout document concernant cette collectivité. Je propose cette définition : un document est un objet physique porteur d’information. À vrai dire, n’importe quel objet, ramassé n’importe où est susceptible d’apporter une information à qui souhaite pénétrer tous les aspects de ce qui environne le dit objet. Ainsi, lors d’une promenade dans les sommets dénudés des Alpes de Haute Provence, je ramassai un caillou noirâtre et brillant qui avait attiré mon regard car je regarde toujours où je pose mes pieds en marchant dans la montagne ; je le fourrai dans ma poche, sans plus, pour constater ensuite, revenu dans mon milieu de laboratoire que c’était une météorite. « Mon » laboratoire ? Un site où l’on se cogne à des géologues dans n’importe lequel de ses couloirs ! J’appris ainsi rapidement la raison de sa forme tourmentée et sa composition probable. Peu de choses direz-vous, néanmoins une simple amusette suggérant que la curiosité conduit à déceler de l’information n’importe où. Sherlock Holmes ne me contredirait pas !

Qu’on se rassure ! Je ne cherche pas à peupler les dépôts d’archives de tous les cailloux collectables et susceptibles d’être essentiels… Quoique j’en possède dans ma maison thaonnaise que j’estime de toute beauté mais désespérants pour mon aide-ménagère chargée de les épousseter sans les abimer.

Cernons le sujet.

Un dépôt d’archives, nommé plus simplement « Archives » dans la suite, appartient au patrimoine d’une collectivité. La collectivité importe, exporte, produit ou transforme des objets de toutes natures : c’est donc une machine agissant sur des flux d’objets. Poursuivant l’analyse, ce même schéma vaut pour tous les éléments com- posant la collectivité, chacun agissant en interaction avec les autres. C’est le cas en particulier des Archives qui travaillent, tel un être vivant, en symbiose avec leur environnement : l’intérieur de la collectivité mais aussi son extérieur. Cette vision vaut pour tous les autres éléments ; ainsi une collectivité et, de proche en proche, n’importe lequel de ses éléments, apparaissent chacun comme un système avec une morphologie définissant sa composition et sa physiologie définissant son fonctionnement. Revenant au cas particulier des archives il convient maintenant d’examiner successivement : les flux entrant, internes, sortant, les objets étant dans cette approche essentiellement des documents.

2 janvier 2018

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Entrées.

Une mosaïque d’organismes de toutes natures forme généralement la collectivité propriétaire des Ar- chives : administrations, artisans, commerçants, artistes, professions libérales, communautés religieuses, familles, simples particuliers de tous âges et conditions, etc. De cette multitude résulte deux caractères fondamentaux pour l’ensemble des documents qu’ils produisent :

L’hétérogénéité matérielle,

La multidisciplinarité intellectuelle.

En l’absence de règles restrictives les flux en entrées conservent ces caractères.

Le papier est, jusqu’à présent le support le plus usuel. L’hétérogénéité de cette classe est déjà remarquable, d’abord dans ses matériaux de compositions diverses, puis dans ses formats : papiers normalisés mais encore feuillets informes, les uns ou les autres séparés, reliés, emboîtés, etc., ensuite dans ses usages : plans, textes, images, partitions de musique etc., enfin dans ses techniques de l’information : manuscrit, imprimés, transferts, etc. Des dépôts anciens existent également composés de supports d’antan, obsolètes mais survivants et obstiné- ment présents : tablettes d’argile, écailles de tortue, bouts d’os, cordelettes ; ils enrichissent essentiellement nombre de musées dont le rôle s’identifie à celui des archives. Accompagnant ces supports classiques ou ancestraux s’im- posent désormais ceux issus d’inventions modernes, depuis les premières gravures, cylindres de gramophones et leurs suites, jusqu’aux mémoires magnétiques, sans oublier les supports chimiques déjà promis semble-t-il à la désuétude. Cette énumération, rapide et incomplète souligne la variété matérielle des objets peuplant les flux d’en- trées des archives. Ajoutons que, même si cette variété était connue exhaustivement à la présente, tôt ou tard s’ajouteraient de nouveaux documents, de types encore inexistants aujourd’hui, voire insoupçonnés : songeons au futur avec par exemple, tôt ou tard mais inévitablement, l’exploitation des propriétés nucléaires de la matière pour supporter de l’information… À quand l'utilisation du "spin" quantique comme élément binaire ? Je déraisonne ? Allez savoir…

Mon expérience personnelle ?

Je déménageai, il y a peu, plus d’un an tout de même, mais une année pour un octogénaire, c’était juste hier… J’avais garni de solides rayonnages une pièce de service jouxtant mon garage, dans le pavillon que je quit- tais. Durant quarante-cinq ans, fidèle à cette réflexion passe-partout : « je ne peux pas jeter cela », j’alignai sur mes rayons toutes sortes de choses : cartes postale, déclarations de revenus, brouillons de communications à des congrès, radiographies en tous sens, vieux numéros de Pilote, paperasse de tous les jours dans des classeurs à anneaux - un par an -, cartes, etc., etc. Vint le moment, plusieurs jours, où je dégarnis les rayons pour empiler derechef tout cela dans des conteneurs. Lourds ces conteneurs… En conséquence de « gros bras » m’aidèrent, avec un sens de l’ordre différent du mien…

Alors j’empile de nouveau maintenant, dans mes deux greniers vosgiens en tentant de respecter un mini- mum d’ordre malmené par ces avatars d’archives… Et de vitupérer contre la diversité dans l’intérieur de mes conteneurs, cela soulage. Naguère, c’est-à-dire près de vingt ans, le Directeur des Archives de nos Vosges me fit visiter son domaine. Je fus impressionné par le local de réception, ses paquets d’archives reçues et leur ordre.

Aujourd’hui, je suis en mesure de quantifier cette impression : l’ordre nécessite du travail et le kilojoule me parait faible comme unité à ce propos…

La multidisciplinarité des informations superpose sa diversité à celle des supports. Pour s’en convaincre considérons de nouveau le papier dans sa forme la plus simple : le bout de papier, à portée de main, griffonné en un court instant. Que peut-on y trouver ? Mais de tout ! Dans la poche d’un quidam au hasard par exemple : simple, une liste de courses… N’est-ce rien ? Que nenni : récupérées, si cela était possible, elles feraient la joie d’écono- mistes étudiant le quotidien ménager de leur cité. Foin de la banalité ! Hissons-nous dans les antichambres de nos palais nationaux et observons les huissiers portant parfois de petites notes rapides banalement échangées entre Excellences et leurs Cabinets : leur accumulation jalonne l’histoire de notre pays et en témoigne : beaucoup de choses écrites sur pas grand chose. Poursuivre l’exploration de cette documentation « grise » et de son inestimable richesse informative emplirait des volumes entiers !

Mon expérience de nouveau.

Durant les années soixante, deux jeunes gens, j’étais l’un deux, fondèrent un bureau d’études proposant des conseils à des organismes de Génie Civil découvrant l’informatique toute neuve mais ne sachant pas trop bien s’en servir. Les deux jeunes gens étant honorablement connus par leurs récents travaux, les commandes affluèrent.

L’une d’elle m’emplit d’aise.

Le client ? Le Service Spécial des Autoroutes représenté comme il se doit par un Ingénieur des Ponts et Chaussées, connu dans notre petit monde de spécialistes comme un personnage doué et inventif. L’I.P.C. "L…"

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Archives -

car c’était lui, s’était mis dans la tête de confier aux ordinateurs les calculs dynamiques, et pas seulement statiques, de rampes hélicoïdales. Vous connaissez ? Ces rubans tordus qui montent à l’assaut des autoroutes pour permettre d’y accéder et qui vibrent surtout lorsque de nombreux camions les empruntent.

Il me convoqua, normal, il était client et moi fournisseur, pour que nous examinions ensemble comment s’y prendre. Notre bonne entente justifiait cette exploration commune pour évaluer le sujet. Une analyse mathé- matique préalable assez ardue s’imposait mais nous étions l’un et l’autre en surcharge et, avouons, intimidés par la difficulté du sujet. Alors, L… suggéra :

« Bon ! Je vais demander à Papa ce qu’il en pense ».

Papa ? Rien moins que Monsieur L…-père, Professeur au Collège de France et mathématicien mondiale- ment renommé ce qui va de pair…

La réponse arriva rapidement. Encore un bout de papier, visiblement récupéré dans un fatras sur un bureau ou ailleurs, couvert au recto de vieilles annotations en tous sens et proposant au verso, ajouté dans une écriture rapide, le modèle analytique souhaité de la rampe hélicoïdale vibrante, précédé de quelques notations résumant comment parvenir à ce résultat. J’avais sous les yeux un bijou de la mathématique, un exemple de construction mathématique rigoureuse, exposée avec une concision exemplaire ! Mais sur un simple bout de papier, froissé de surcroît ! Je n’ai pas conservé ce document, je le regrette mais il ne m’appartenait pas ; je l’espère sincèrement aujourd’hui déposé aux Archives.

Voilà donc une idée de ce qui piétine chaque jour devant la porte des archives. Que laisser passer ? Qu’en faire et à quel prix ?

2 janvier 2018

Tri des archives.

Les documents constituent fondamentalement les objets des flux en entrées des archives. Maîtriser le fonctionnement d’un système nécessite d’en connaître toutes les fonctions y compris celle du contrôle de ses en- trées, donc de les analyser. Songer à trier des documents préalablement à leur entrée dans des archives correspond sans doute au souci de bien maîtriser cette fonction. Néanmoins l’information constitue une richesse patrimoniale et l’évolution rapide en efficacité des moyens d’exploiter cette richesse accroît les profits que l’on peut en attendre.

Ce qui choque donc dans l’idée de tri est sa conséquence ignorée de la perte, sans doute par destruction, de la richesse ainsi rejetée ; on regrette en outre que cela s’accomplisse selon des critères de choix dont il sera toujours difficile d’apprécier la pertinence.

Ce soir, je souhaite m’amuser un peu avec quelques blagues, qui n’en sont peut-être pas …

Dans notre société qui se veut résolument écologiste, avec bien des difficultés pour y parvenir il et vrai, on jette énormément. On jette des tas de choses qui ne servent plus à rien et qui encombrent ; c’est sale, plein de vermine, cela pue éventuellement et agresse toujours le regard. J’emploie un jardinier pour entretenir mes quelques mètres carrés de verdure ; croyez-moi, je ne suis pas un aristocrate profiteur du pauvre peuple, simplement un octogénaire qui ahane pour déplacer la moindre brindille ; hélas c’est ainsi ! Le jardiner, dès son recrutement, me somma de lui acheter des sacs en papier biodégradables pour déposer toutes les cochonneries vertes à la déchette- rie. Solution provisoire car nous réhabilitons le pourrissoir au fond du jardin. De plus, promis : en 2018, je m’équipe d’un broyeur qui facilitera je l’espère, les futures digestions de Dame Nature dans mon jardin ; il y en a un, je suppose à qui cela déplaira : c’est mon voisin qui fait des ronds dans l’eau dans sa belle piscine, juste de l’autre côté de notre mur mitoyen.

Le dépotoir au fond du jardin me permet de revendiquer haut et fort ma qualité de descendant de braves paysans vosgiens qui n’hésitaient pas à garnir le devant de leurs fermes avec des tas de fumier ; je n’en suis pas là car je n’ai pas de vaches… Je vous ennuie certainement avec mes digressions fortement fumantes et odoriférante.

Oui, évidemment mais voilà où je voulais en venir : je ne digresse pas car les premières archives de l’humanité furent vraisemblablement des dépôts d’ordures, constitués sans soin, sans tri sélectif ; ils sont néanmoins le bon- heur de nos modernes archéologues. Importance irréfutable ! Voyez…

Ces dépôts parsèment souvent le sol autour de ce qui fut des emplacements de vie de peuplades disparues.

On imagine ainsi des individus occupés à des tâches domestiques, jeter plus ou moins à proximité et pour s’en débarrasser leurs objets primitifs devenus usés ou inutiles. Le Musée d’Histoire Naturelle de Bruxelles possède ainsi des fragments d’os gravés, jetés par de lointains ancêtres de notre humanité, en particulier un vestige nommé

« os d’Ishango ». Ses gravures sont de simples traits dont la disposition sur leur support indique que, bien avant l’écriture, des humains effectuèrent des dénombrements. Or certains groupes de traits représentent des nombres premiers ! Ce concept devait être ignoré du graveur ; mais avec un peu d’audace on imagine un lointain ancêtre surpris par son incapacité de distribuer dans son groupe, un butin quelconque de « n » objets », en le divisant en parts égales ; alors il conserva une trace de ce cas curieux pour néanmoins s'en débarrasser ensuite.

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Bel exemple d’objet réputé sans intérêt à son époque, jeté, récupéré quelques millénaires ensuite et con- sidéré désormais comme un témoin indiscutable des balbutiements de l’arithmétique ! Un vénérable document d’archives…

Bien plus proche de nous, mais tout de même il y a environ quatre à cinq mille ans, un scribe sumérien, comme beaucoup d’autres était commis à des tâches comptables. Calculer avec le système de numération de cette époque dans ce pays constituait un travail difficile ; les scribes d’alors notaient consciencieusement leurs résultats et les conservaient scrupuleusement parce que le droit de la preuve l’imposait déjà à cette époque et en outre parce que c’était un modèle pour d’éventuels calculs ultérieurs.

Il eut ainsi à calculer ce qu’un emprunteur devait rembourser pour un emprunt assorti d’un loyer de taux constant mais capitalisable ; vrai, l’invention de ce genre de prêt est ancienne. Il s’aperçut alors que le montant du remboursement croissait plus vite que le temps qui passait en progression arithmétique selon notre vocabulaire moderne. Ah ! Ah ! Il nota… Ce scribe anonyme eut ensuite un coup de génie, il eut la curiosité de se poser le problème réciproque : Il considéra un loyer cumulé en progression arithmétique et calcula le temps nécessaire pour atteindre chaque échelon. Certes, ses calculs se limitèrent à quelques valeurs simples. Néanmoins il composa ainsi une table de fonction exponentielle et celle de la fonction logarithmique réciproque. Les premières du genre semble-t-il ! Et cela, bien avant l’exposé théorique de ces concepts par Archimède dans l’Arénaire et leur concré- tisation pratique par Neper et Burgy.

Il rangea sa tablette comme les autres, sans trier car il avait sans doute d’autres choses à faire, et l’oublia.

Enfouie sous les décombres de l’antique salle d’archivage et sous le sable qui s’accumula par-dessus, elle est aujourd’hui l’un des joyaux des archives de mathématique de l‘Université de Yale.

L'un jette tout, l'autre ne jette rien… Deux historiettes sans grande importance mais bien réelles et anta- gonistes et aujourd’hui un même résultat : miraculeusement conservés, deux documents d’intérêt majeur pour l’histoire des techniques. Ils montrent, d’une façon sans doute caricaturale, que tout auteur qui publie une infor- mation dans un but déterminé ignore toutefois l’intérêt de sa publication dans le futur.

Qu'en penser ? 4 janvier 2018

Continuons à parler d’archives

Toutefois, dans ce forum, je n’exerce aucun métier, je me contente de discuter des sujets m’intéressant sans me soucier de tous ces cadres formels que je dus respecter naguère dans ma profession. Alors ce soir, je digresse sur quelques souvenirs de mes débuts professionnels, a priori bien éloignés du sujet ; patience, ils me permettront par la suite de justifier quelques points de vue d’apparence excentrique.

Ma promotion de sortie d’École accuse désormais un demi- siècle d’existence : 57 ! Mon École ? Une ENSI, nouvellement créée ; les vides provoqués par la guerre dans les rangs de la population active handicapant la relance de nos industries, nécessita la formation de nombreux ingénieurs. À l'époque, l’aéronautique était parti- culièrement gourmande ; à l’issue des concours, à l'entrée de l'École, j’optai donc pour l’art et la manière de propulser des avions et des fusées…

L’un de mes professeurs aimait les fioritures dans ses cours magistraux ; ainsi :

« Jeunes gens, pour concevoir un compresseur il faut penser à ce qui se passe après, dans la chambre de combustion, aussi dans la tuyère d’éjection ! »

En clair : ne jamais trop séparer les entrées, les sorties et le cœur d’un système étudié.

Bien cela, mais je ne devins jamais motoriste. On m’orienta très vite, sans trop me demander mon avis, vers une tâche à laquelle je n’étais guère préparé, comme la plupart des cadres de l’époque : l’usage des machines à calculer électroniques. Le néologisme « informatique » attendait d’être inventé par le professeur Dreyfus. Peu de prédé- cesseurs pour enseigner comment procéder avec ces engins révolutionnaires. Je m’aperçus rapidement que le con- seil de mon professeur s’appliquait exactement à mon domaine tout neuf d’activité ; l’analyse d’un système d’in- formatique implique une progression ordonnée dans l’étude de ses organes : étudier chacun de ses éléments les uns après les autres, en gardant un œil cependant sur ces autres, en vue de la synthèse finale.

Je plongeai donc dans le bain de la future informatique, involontairement puisque mes premiers patrons m’y poussèrent, et j’y restai, me débrouillant avec assez d’efficacité pour maintenir mon nez au-dessus de ma ligne de flottaison. Deux entreprises m’accueillirent successivement à la suite des mes études. La première, le Centre d’Essais en Vol de Brétigny, juste avant mon service militaire, le second, l’Omnium Technique OTH, puissant bureau d’études de génie civil. Assez curieusement le Directeur qui me reçut lors de chacun des deux recrutements fit preuve d’une prescience étonnante de ce qu’allait être ma carrière…

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Archives -

L’Ingénieur en Chef du CEV tout d’abord…

« Monsieur Savoysky, des pilotes, nous en avons plein dans l’Armée de l’Air, des calculateurs : non, et vous faites l’affaire ! Alors vous serez affecté au futur service chargé de développer l’usage des nouvelles machines électroniques ; et il n’y a pas que le calcul à ce propos, on en espère beaucoup pour nos mesures, leur conservation et leur exploitation… »

Trois années plus tard, après de grandes vacances dans ce qui était encore une grande région française bien ensoleillée, vint le temps de parole du Directeur Technique de l’OTH.

« La Savoie - notez le manque absolu de protocole -, bon travail avec Agadir - des calculs évidemment - , vous êtes bien le premier à avoir utilisé une machine électronique chez nous ; mais on peut faire autre chose que du calcul avec ces trucs-là. On utilise beaucoup de « doc » et on en produit énormément ; voyez là aussi ce que vous pouvez faire… »

Propos complétés par ceux du Directeur Général dans les jours suivants :

« Allez-y… Et que cela ne me coûte pas trop cher ! »

C’est ainsi que par la suite je travaillai beaucoup sur le sujet des bases de données. À votre avis, des « Archives » qu’est-ce donc sinon une base de données ? Base particulière, d’accord, car passé et présent s’y entre- mêlent, mais vraie base. Alors je continuerai de parler de ce que j'en connus durant ces cinquante dernières années.

sd

Informatique

Je considère fort vilain le néologisme : informatique ; sentiment sans doute excessif car fondé sur la nostalgie du passé ; néanmoins désignant les métiers devenus nécessaires dans notre société pour un bon usage des ordinateurs et de ce qu’il y a autour, l’informatique relègue injustement dans l’indifférence, des métiers dont le noble but commun fut, de tous temps, de contribuer à la création et la diffusion de la connaissance.

La connaissance est une richesse. Pour tout individu, elle offre plusieurs formes associées ; la première est intrinsèque de l’être : l’individu la possède en lui ; toutes les autres, extrinsèques, constituent des biens person- nels ou partagés, extérieurs. Brève distinction sur laquelle je reviendrai. L’inconvénient de la connaissance pour n’importe qui est l’effort intellectuel à consentir pour l’appréhender alors que la recherche de richesses matérielles bénéficie d’un plus large éventail de possibilités d’acquisition. Bien considérer ici qu’appréhender la connaissance signifie non seulement l’acquérir mais encore la comprendre.

Partager les richesses équitablement constitue un problème permanent pour toute société. Or l’égalité, dans son sens le plus strict n’existe pas dans la nature. Alors, imaginer une distribution équitable de la connaissance considérée exclusivement comme bien matériel, devient illusoire dès lors qu’on espère aussi l’équité intellectuelle.

À notre époque d’intensification du développement de la connaissance, cette constatation suscite une crainte : l’accroissement inéluctable des inégalités dans l’espèce humaine si elle ne s’adapte pas, dans son ensemble à cette évolution. Problème insidieux, dont on parle peu mais qui de mon point de vue, je le crains, risque de devenir conflictuel dans l’examen du devenir des archives.

Or, problème tout bête…Nous avons, d’un côté, des individus obnubilés par le coût de la mission de conservation des archives, avec leur imagination tellement inhibée par ces importantes questions matérielles que cela relègue au second plan de leurs préoccupations la moindre pensée futile d’usages futurs des archives. Ils sont légions ainsi…Et de l’autre, ceux dont l’imagination déborde et trouve mille usages futurs et insoupçonnés des piles envahissantes d’archives. Ils sont seulement quelques-uns, si enthousiastes qu’ils en oublient le prix, aspect superfétatoire…Véloce, j’oublie ceux certifiant seulement : conservons on verra toujours bien plus tard ce qu’on en fera… Ils sont nombreux mais mal armés, munis de ce petit argument devant les légions précitées en premier.

Bon, j’ai l’air de prendre ces choses dans un mode outrancièrement caricatural ; c’est de peur d’avoir à pleurer tôt ou tard des méfaits des légions.

Bon, encore, il suffit pour aujourd’hui ! Je suis à Nîmes nouveau point de chute des enfants, plus proche que Papeete et énorme dépôt d’archives lapidaires. Ville remarquable, elle subit dans le passé d’innombrables destructions dans ses constructions, considérées comme inutilement coûteuses par nos anciens. Dommage ! Heu- reusement il en reste, véritables livres d’histoire ! Je la visitai souvent naguère ; je continue, insatiable…

14 janvier 2018

Conserves de papiers

Je me suis mis en tête, il y a peu de temps, l’idée de donner mon avis au sujet des archives. Souvenez- vous, il s’agissait de protester en signant une pétition contre une certaine politique malthusienne réfrénant les

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entrées de documents dans les archives. J’ai signé, à contre-cœur, mais j’ai signé. Pourquoi à contre-cœur ? Tout simplement parce que je ne savais pas très bien à quoi j’adhérais.

Au train où vont les choses dans le monde des archives, il n’y avait pas de quoi s’énerver… De tous temps des monceaux d’archives furent détruites sans que les collectivités concernées s’en émeuvent outre mesure. Alors, pensai-je, examinons la question, en prenant tout mon temps, pour donner mon avis.

Un brouillon, deux, un envoi dans le forum, puis je reviens à mes brouillons…Fichtre, mais c’est vrai ! Complexe cette question ! Elle mérite d’être approfondie, analysée, etc.

Ouaip ! Quatre-vingt quatre ans et quelques bricoles m’ont fait passer le goût pour ces grandes réflexions.

Et d’autres que moi aux neurones pas encore sclérosés doivent cogiter dare-dare, enfin je le suppose, surtout s’ils sont payés pour ce faire.

Donc retour au calme.

Je continue à penser sur ce sujet qui en vaut la peine, mais à mon rythme, sans négliger ma sieste d’après déjeuner, et surtout sans m’imposer de plan de travail. Ce sera ainsi, je vous aurai prévenus. Si, le matin, j’ai envie d’aligner quelques mots sur une petite idée, j’alignerai, sinon ce sera pour une autre fois et sur autre chose, du coq à l’âne.

Au fait, un forum, c’est fait pour cela : on, arrive, on dit bonjour ou on oublie, puis on s’en va après avoir dit au revoir, à moins d’oublier : mais on dit quelque chose entre les deux… Qui puisse être archivé !

16 janvier 2018

Archives papiers

Oui… Ce sont nos amies dans nos recherches. Et soudain, des souvenirs surgissent du tréfond de la mé- moire, souvenirs d’usager malhabile. Les noter ? Et comment donc, quelques minutes d’écriture au saut du lit, à déguster plusieurs matins à venir.

Nous sommes habitués désormais à fréquenter des archives départementales via l’Internet. Services assez rapidement mis en place, dont on peut en outre constater parfois des améliorations au fil du temps.

Avant ? Diverses possibilités…

La démarche banale tout d’abord : aller sur place… Mon expérience la plus lointaine dans le genre me conduisit aux Archives Départementales des Pyrénées Atlantiques : une visite de deux jours, méticuleusement préparée par correspondance avec une archiviste paloise. Un aller-retour en TGV, mobilisant pratiquement une journée dans chaque sens qui ne me laissa qu’un seul souvenir : ma dégustation dans le bar du train, au retour, d’un sandwich fadasse, au prix coupe-appétit, à côté de joyeux drilles ayant eu l’heureuse idée de se munir de croustillantes baguettes, de deux pots de foie gras et de jurançon en quantité suffisante pour lubrifier le passage du tout. L’expédition me permit toutefois de lire toutes les pages d’un registre d’écrou de la prison de Bayonne dans laquelle ma belle-mère fut emprisonnée par des gendarmes français pour être remise à l’autorité allemande qui l’expédia vit fait, et pas trop méchamment, en Allemagne. Résultats : son état-civil, son lieu et sa date de naissance.

Il va sans dire que je n’ai pas fini de travailler sur son cas.

Bien plus proche : le Centre de Documentation Familiale de l’Église des Saints des Derniers Jours, en raccourci, les archives des Mormons, rue de Romainville, Paris 19. Tout d’abord, j’ignore si ce Centre fonctionne encore aujourd’hui, l’Internet ayant modifié radicalement nos méthodes de travail.

Plus de dix ans se sont écoulés depuis le jour où je franchis le seuil de ce Centre de Documentation. On y trouvait un grand nombre de microfilms, copies d’archives paroissiales ou républicaines réalisées inlassablement par des missionnaires de l’Église, là où se trouvaient les originaux. Certaines copies étaient disponibles en perma- nence sur place, d’autres, les plus nombreuses nécessitaient un acheminement depuis leur lieu de conservation, Francfort ou Salt Lake City en ce qui concernait mes propres recherches. Salt Lake, j’y suis allé, ce n’est qu’à deux heures de vol de mon point de chute en Californie, chez ma fille.

La forte fréquentation de ce Centre nécessitait des rendez-vous, les lecteurs de microfilms étant conti- nuellement occupés. Lire des microfilms sur un écran et recopier ce qu’on pense devoir être conservé est fastidieux

; en outre la recherche progressant, on est souvent amené à des retours sur des microfilms déjà exploré. Tout cela est bien lent !

Personnellement, j’avais obtenu l’accord de la responsable du Centre de photographier les écrans m’ap- portant des réponses. Je trouvai plus simple peu après de photographier systématiquement ; plus simple en effet mais les piètres images ainsi obtenues étaient bien pénibles à lire ; la seule compensation était leur disponibilité permanente à domicile. Et puis, un jour, en visite au Salon du Livre, j’eus la chance de converser avec un photo- graphe qui me conseilla d’équiper ma caméra « Sony » d’un passe-vues permettant de numériser des diapositives.

Franc succès ! Je possède encore les enregistrements que je fis ainsi de pratiquement tous les registres paroissiaux de Raon aux Bois ! Ce que l’on obtient désormais via l’Internet est de bien meilleure qualité mais c’est un bon souvenir que je transmets aux jeunes qui prendront ma suite.

À un autre matin.

17 janvier 2018

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Archives -

Communication

Une locution sévit dans notre quotidien, répétée à qui mieux mieux par la meute des politiciens bavards et les hordes de journalistes pisseurs de copies : « Le Tout Numérique ». Les majuscules s’imposent si je perçois bien l’emphase des citations que j’entends à longueurs de journées.

Mais qu’est-ce donc que ce truc-là ?

En particulier lorsque j’entends, dans le même discours, citer le « Tout Numérique » et le risque de satu- ration des archives contre lequel il convient de se prémunir je me demande ce que ce rapprochement signifie exactement. De toute évidence l’émergence de l’informatique puis son évolution continuelle modifient tout métier faisant appel à cette technique ; de là, annoncer une saturation des archives comme conséquence de cette évolution, sans autre précision, semble imprudent.

Considérons qu’un service d’archives est un opérateur de communications ; communications dans l’es- pace tout d’abord, en raison des liaisons qu’il entretient continuellement avec ses fournisseurs, ses usagers et ses partenaires ; ensuite et surtout communications dans le temps qu’implique son rôle essentiel de mémoire.

Un service d’archives opère sur de l’information. Immatérielle, l’information est une grandeur physique mesurable ; en toute généralité la communication d’information nécessite un signal porteur se propageant dans un canal de transmission ; considérer le temps comme un canal guide d’enregistrements se propageant dans le futur semblera peut-être outrancier, mais pourquoi pas ?

Ce point de vue introduit une remarque incontournable : tout choix de couple, canal et signal, impose une limite au débit d’information qu’il véhiculera. Le risque de saturation est donc omniprésent pour toute fonction assurée par un service d’archives. L’ignorer serait de l’aveuglement mais aussi aveugle serait le fait de confondre tous les risques.

18 janvier 2018

Du vécu

Je poursuis donc ma petite idée, en espérant la rattraper un matin prochain, de parler de choses et d’autres concernant les archives.

Les idées, c’est bien, le matin, au saut du lit, hop ! Elles sont toutes fraiches, allez, re-hop ! Tripotage et tout passe dans l’« ordi » ; c’est ainsi que l’usage exige, semble-t-il, d’écrire « ordinateur » pour éviter de se retrouver affublé de l’étiquette « vieux schnock ». Heu… Je rouspète, en fait je voulais simplement dire qu’il serait préférable, en général, de ne jamais relire ce dont on est tout content d’avoir glissé matinalement et machinalement dans la « WD » de service ! Le trait de génie matinal redescend illico au niveau de la bouillie pour chat. Oui, d’accord j’exagère, « WD » désigne l’un de mes disques externes, en négligeant le fait que désormais le disque n’existe plus, remplacé par une galette de composants. C’est plus cher, pour le moment, mais mécaniquement plus fiable puisque sans rien de mobile. Parlant d’archives, cela mérite d’en parler. On en reparlera…

Je réviserai donc ma copie matinale et machinale. Toutefois l’envie d’écrire immédiatement me tenaille, elle me tenaille d’autant mieux que je me prépare pour mon retour demain matin à Thaon. Ce n’est pas l’idée de rentrer à Thaon qui m’attriste, c’est l’idée que cela me mène également chez le dentiste.

Dans cette attente, je relate quelques souvenirs. Naguère chercheur patenté, aujourd’hui simple généalo- giste amateur, je fus et je suis toujours un « pisseur de copies » ; ni journaliste, ni politicien, j’insiste car seulement simple quidam. Néanmoins producteur de papiers donc fournisseur d’archives.

En parler de temps en temps permet de placer quelques hors-textes croustillants dans un discours barbant.

Hors-texte n°1

Le 16 septembre 1970, je fus nommé chef du Service d’informatique du Laboratoire Central des Ponts et Chaussée, Service créé le jour même. Les équipements existaient, certains de bonne qualité, mais formant un tout hétéroclite qu’il fallait non seulement exploiter mais administrer. Le détail de cette époque vaut la peine d’être conté, je l’ai conté mais sa place n’est pas ici.Néanmoins, le « Tout Numérique » qui n’avait pas encore été baptisé ainsi par les technocrates de service provoquait déjà des désagréments. J’avais sous ma houlette des techniciens capables de prendre une carte, d’y insérer des composants divers formant ainsi un microcalculateur, de composer et d’y charger un programme et de connecter le tout à un équipement de laboratoire ou de chantier pour le contrôler.

Beaucoup de papiers publiés et archivés à ce sujet, mais hors du texte de ce hors-texte. Le dogme « Tout Numé- rique » avait également placé sous ma houlette le traitement mécanographique et suranné de la gestion du Labo- ratoire, y compris les salaires du personnel non titulaire de l’État, un millier de personnes environs, au statut cau- chemardesque pour les programmateurs.

Patience j’arrive aux archives…

M’intronisant dans ma fonction et conscient des difficultés inhérentes, le Directeur tint à préciser une subtile distinction entre les patates chaudes qu’il me transmettait :

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