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Carte du territore d'étude incluant la baie Missisquoi

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Academic year: 2022

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Plan d'intervention sur la tortue-molle à épines au Québec _ _.._ 3 - - -- - - ..

Identification des habitats essentiels

de la tortue-molle à ép'ines (Apal one s p i n i f e r a s p i n i f e r a ) au lac Champlain par radio-télémétrie.

Patrick Galois

Projet réalisé dans le cadre du volet Biodiversité (Espèces) du programme Saint-Laurent-Vision 2000

Présenté

Ministère de l1~nvi'ronkement et de la Faune Direction régionale de la Montérégie

Service de l'aménagement et de llexploitation de la faune

ENV 2 0 0 3

(2)

' Le présent rapport d'étape concerne les travaux réalisés en 1996 au lac Champlain sur la tortue-molle à épines. Une campagne de capture dans le site baie Chapman-Pointe de la Province a permis d'attraper deux mâles et cinq femelles. Ces dernières ont été équipées d'émetteurs et suivies par radio-télémétrie durant l'été et l'automne. Ce suivi a permis de mieux connaître les déplacements des tortues-molles et d'identifier certains habitats utilisés au lac Champlain. Ainsi le site baie Chapman-Pointe de -la Province semble être fréquenté, pendant la période de ponte, soit de fin mai à début juillet, par des femelles qui se dispersent dans la baie Missisquoi et au sud du delta de la rivière Missisquoi pendant l'été. Les sites utilisés, identifiés par les localisations télémétriques et les observations, ont été caractérisés à l'aide de certaines variables décrivant le substrat, la végétation et le niveau d'artificialisation des rives. Des problèmes techniques rencontrés avec les émetteurs ont limité la récolte d' informations, notamment en ne permettant pas la localisation de sites d'hibernation. Les travaux seront poursuivis en 1997 en mettant un effort sur la rivière aux Brochets, où la campagne de capture a échoué en 1996, et en poursuivant l'identification des habitats utilisés par l'espèce au lac Champlain, notamment le ou les sites d' hibernation.

(3)
(4)

Chargé de projet et.rédaction : Patrick Galois, biologiste1 Coordination : Martin Léveillé2

Équipe technique : Lyne ou th il lier^, Jocelyne ri se bois^, et Louis-Marc Soyez3

Membres du Comité pour le plan d'intervention sur la tortue-molle à épines au Québec : Roger J. ~ i d e r ~ , Joël Bonin1, Claude Daigles, Michel ~ u o t ~ , Jacques Jutras5, Clément

~ a n t h i e r ~ , et Martin éveillé*

Collaboration : Joël Bonin1, Cécile ~ubé', Terry ~raham', Clément

~ a n t h i e r ~ , Raymond saumureg, et David ~eisrockl' Mise en forme et édition finale du document : Ginette g or el^

Consultant en herpétofaune

Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction régionale de la Montérégie, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune

Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction régionale de Lanaudière, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune

' Société d'histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent

Ministère de l'Environnement et de la Faune, ~irèction de la faune et des habitats, Québec Vétérinaire, Société zoologique, de Granby

' Herpéto. inc.

' Biology Department, Worcester State College, Massachusetts

Département des sciences des ressources naturelles, Université McGill Department of Zoology and Genetic, Iowa State University

iii

(5)
(6)

RÉSUMÉ

ÉQUIPE DE TRAVAIL LISTE DES TABLEAUX LISTE DES FIGURES LISTE DES ANNEXES INTRODUCTION

1 TERRITOIRE D'ÉTUDE

2.1'Techniques de capture 2.1.1 Verveux

2.1.1.1 Installation des verveux 2.1.1.2 Visites des verveux

2.1.2 Autres techniques de capture 2.2 Pri.se de données

2.2.1 Tortue-molle à épines

2.2.1.1 Marquage et pose d'émetteurs 2.2.2 Autres espèces de tortue

2.2.3 Poissons 2.3 Suivi télémétrique

2.3.1 Prise de données lors des repérages télémétrïques

2.4 Descriptions des habitats utilisés

3.1 Capture et marquage

3.1.1 Tortue-molle à épines 3.1.2 Autres espèces de tortue

iii vii ,

ix

(7)

3.1.3 Poissons 3.2 Suivi télémétrique 3.3 Observations

3.4 Caractérisation des habitats utilisés CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

(8)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 - Période d'installation des différents verveux dans le site baie Chapman-Pointe de la Province et

nombre de jours/trappe. 8

Tableau 2 . Période d'installation des différents verveux sur le site de la rivière aux Brochets et nombre de

j ours/trappe. 11

Tableau 3. Capture de tortues dans les verveux sur le site baie Chapman-Pointe de la province en 1996. 2 O Tableau 4. Données de capture portant sur les tortues-molles

à épines capturées au lac Champlain en 1996. 23

(9)
(10)

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Carte du territoire d'étude incluant la baie Missisquoi.

Figure 2. Schéma de verveux simple utilisé pour la capture de tortue-molle à épines dans les sites de baie Chapman-Pointe de la Province et de la rivière aux Brochets en 1996.

Figure 3 . Localisation des sites de capture à la baie Chapman et à la rivière aux Brochets.

Figure 4. Carte de répartition des verveux dans le site baie Chapman-Po'inte de la Province.

Figure 5. Points de capture des tortues-molles à épines dans le site de la baie Chapman-Pointe de la Province.

Figure 6. Points de localisation, obtenus par télémétrie, des tortues-molles équipées d'émetteurs.

Figure 7. Point de capture et points de localisation de la femelle 96-01.

Figure 8. Point de capture et points de localisation de la femelle 96-02.

Figure 9 . Point de capture et points de localisation de la femelle 96-04.

Figure 10. Point de capture et points de localisation de la femelle 96-05.

Figure 11. Point de capture et points de localisation de la femelle 96-07.

(11)
(12)

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 - Autorisations délivrées par le Vermont Fish and

Wildlife Department. 51

ANNEXE 2 - Autorisations délivrées par le New York State

Department of Environmental Conservation. 55 ANNEXE 3 - Fiche type de capture de tortue-molle à épines. 59 ANNEXE 4 - Composition et méthode de préparation de la

solution tampon utilisée pour les échantillons de

sang. . 63

ANNEXE 5 - Fiche type de capture et de marquage de tortue

géographique. 71

ANNEXE 6 - Fiche type de tournée de suivi radio-télémétrique

de la tortue-molle à épines. 75

ANNEXE 7 - Fiche type de localisation par repérage radio-

télémétrique de la tortue-molle à épines. 79 ANNEXE 8 - Suivi des nids de tortue au site baie Chapman-

Pointe de la Province en 1996. 83

ANNEXE 10 - Identification des espèces de sangsues prélevées sur les tortues-molles à épines et tortues

géographiques capturées. 97

ANNEXE 11 - Fiches de capture des tortues géographiques dans le site baie Chapman-Pointe de la Province en

1996. 99

ANNEXE 12 - Liste des localisati-ons télémétriques avec

caractéristiques de l'habitat. 129 ANNEXE 13 - Rapport d'autopsie de la femelle tortue-matière

organiquelle à épines 96-01. 133 ANNEXE 14 - Liste des observations de tortues-matière organi-

quelles à épines équipées (en dehors des localisations par télémétrie) et non-équipées d'un émetteur.

(13)
(14)

INTRODUCTION

La tortue-molle à épines (Apalone spinifera spinifera) fait l'objet d'un intérêt particulier depuis quelques années au Canada et au Québec. Elle est désignée menacée par le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (1993) et placée sur la liste des espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables au Québec (Beaulieu 1992). Dans cette province, la population, qui semble présente uniquement au lac Champlain selon les derniers inventaires et observations (Bonin 1993, 1996; Soyez et Brisebois 1993; Brisebois et Soyez [en prép. l ; Daigle 1994) , est isolée des populations ontariennes et américaines (en dehors du lac Champlain) de même sous-espèce. L'espèce a été peu étudiée au Québec et les connaissances concernaient surtout sa distribution.

En 1995, une étude intensive sur le site baie Chapman-Pointe de la Province a permis de récolter des informations sur l'utilisation de ce site par la tortue-molle à épines durant la période de ponte (Brisebois et Galois [en prép. 1 ) . Cependant des questions demeuraient et l'acquisition de plus amples connaissances, notamment sur les menaces qul pèsent sur l'espèce, devenait nécessaire pour pouvoir la protéger efficacement.

Le comité scientifique responsable de 1' élaboration du plan d'intervention sur la tortue-molle à épines au Québec a retenu deux actions prioritaires à entreprendre dès 1996 pour la mise en oeuvre du plan soit : l'identification des habitats essentiels de l'espèce au lac Champlain au moyen de la télémétrie, et la' poursuite des efforts de protection du seul site connu de nidification de l'espèce au Québec, soit le site de baie Chapman-Pointe de la Province.

Le présent document (rapport d' étape) présente les travaux réalisés en 1996 (première année d'une étude qui s'étendra sur deux ans) basés principalement sur un suivi par radio-télémétrie mené du printemps à l'automne 1996 au lac Champlain. Les principaux

(15)

objectifs étaient : 1) capturer au printemps 10 individus adultes afin de les équiper de radio-émetteurs pour suivre leurs déplacements jusqu'au mois de novembre; 2) identifier, grâce à la télémétrie, les habitats utilisés par l'espèce (sites d'exposition au soleil, de ponte, d' alimentation, et d'hivernage) ; 3) décrire certaines caractéristiques de ces sites. Étaient associés à ces objectifs principaux des objectifs secondaires liés à la capture d'individus, soit : démarrer un programme de marquage des tortues- molles à épines et de prise de données morphométriques, prendre des échantillons de sang pour l'analyse de l'ADN, et récolter les parasites externes en vue de leur identification. La collecte de ces données vise à mieux connaître la population du lac Champlain et éventuellement aider à la conservation de l'espèce.

Parallèlement, une campagne de marquage des tortues géographiques (Graptemys geographica) (placée sur la liste des espèces susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables au Québec), prises lors de la campagne de capture, a été entreprise en collaboration avec T. Graham, celui-ci étudiant actuellement une autre population de cette espèce au lac Champlain (Vermont).

Pour sa part, la collecte de données sur les habitats utilisés par l'espèce devrait permettre d'identifier des sites à protéger ou à aménager au lac Champlain. Ces informations pourraient aussi fournir des outils pour la conservation ou l'aménagement de sites potentiellement utilisables par l'espèce ailleurs au Québec où l'espèce a déjà été observée ou pourrait être observée dans le futur.

(16)

1 TERRITOIRE D'ÉTUDE

Le lac Champlain est situé dans le sud de la région naturelle des Basses Terres du St-Laurent (Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche 1986). Ancien fond de la mer de Champlain, elles présentent un relief plutôt plat et un sous-sol recouvert de sable et d'argile. Le lac est situé dans la zone climatique la plus méridionale du Québec, ce qui a favorisé, lié à la richesse des sols, le développement de l'agriculture. Il est aussi un site de villégiature privilégié, ce qui a entraîné une modification importante des rives et une activité nautique intense.

Le territoire d'étude (figure 1) comprenait l'ensemble de la partie québécoise du lac Champlain et la rivière aux Brochets, de St- Pierre-de-Véronne-à-Pike-River à son embouchure dans le lac Champlain. Cette aire comprenant le site baie Chapman-Pointe de la Province situé à la frontière canado-américaine, il semblait probable que des individus équipés d'émetteurs se déplaceraient aussi du côté américain du lac, notamment dans le delta de la rivière Missisquoi.

(17)

Figure 1

Carte du territore d'étude incluant la baie Missisquoi

Réalisé p a r : Point d e Vue Cartographie, enr.

(18)

2 MATÉRIEL ET MÉTHODES

Le projet comprenait deux volets principaux soit : la capture et le suivi télémétrique. Des autorisations préalables ont été obtenues auprès du Vermont Fish and Wildlife Department et du New York State Department of Environmental Conservation pour la capture éventuelle de tortues-molles à épines et le suivi télémétrique dans les eaux du Vermont et de l'État de New York (annexes 1 'et 2)

.

2.1 Techniques de capture 2.1.1 Verveux

Huit verveux simples en mailles de filet, composés d'une trappe (longueur : 1'50 m; diamètre : 0'90 m; maille 3 cm) et d'un guide (var.iant de 3 à 10 m; maille 3 cm), ont été utilisés. Deux verveux doubles, composés de deux trappes (maille 6 cm) reliées par un guide (maille 1,5 cm) , ont aussi été installés. Les verveux et leur guide étaient maintenus en place à l'aide de piquets de métal ou de bois. Les cages étaient maintenues en forme à l'aide de deux tubes de P.V.C. placés entre les deux arceaux des extrémités (figure 2) (Graham 1996). Les cages étaient appâtées avec des poissons morts, des sardines à l'huile (boîte percée de trous) et d'extrait d'écrevisses liquide (Real Craw de Riverside Lure). L'ouverture du cône inversé des verveux était aplatie horizontalement. Les trappes étaient placées dans l'eau en laissant une partie de quelques centimètres émergée afin de permettre aux tortues capturées de pouvoir monter à la surface pour respirer.

2.1.1.1 Installation des verveux

Les sites de capture proposés étaient:

- la baie Chapman, incluant le ruisseau East Swamp et la Pointe de la Province (figure 3) .

- la rivière aux Brochets, plus exactement une portion de la rivière située 3 km en amont de son embouchure (figure 3).

Les premiers verveux ont été installés le 13 mai autour de la Pointe de la Province (est et ouest) (tableau 1 , figure 4 ) ' site

(19)

r- .r 'El

'CL

a

E& .-r

s

(20)

Figure 3

Localisation des sites de capture à la baie Chapman et à la rivière aux Brochets

Site de capture de la Baie Chapman

New York

(21)

Tableau 1. Période d'installation des différents verveux dans le site baie Chapman-Pointe de

j ours/trappe.

la Province et nombre de

DATE DÉBU?

13-05 SITE

-

EST, D

POINTE EST, S*

POINTE DE LA PROVINCE

?OINTE OUEST, S*

BAIE EST, S

TOTAL

/

106

EMBOUCHURE, S 21-05 14-06 25 FORÊT 1,

s

21-05 11-06 22

RUISSEAU EAST SWAMP

CHENAL 1, D 129-05 107-061 10 X 2 CHENAL 2, S 30-05 14-06 16

I

D : verveux double.

S : verveux simple.

*

Situé aux U.S.A.

(22)

Figure 4

Carte de répartition des verveux dans le site baie Chapman-Pointe de la Province

Site V e ~ e u x ( -CI ) simple (DO) double Pointe 1

Pointe 2 Pointe 3 Pointe 4 Pointe 5 East Swamp 6 East Swamp 7 East Swamp 8 East Swamp 9 East Swamp 1 O East Swampll

c-ict C l " l 3 m n 1 1

Est, double Frontière, double Pointe Est, simple. U.S.A.

Pointe Ouest. simple. U.S.A.

Baie Est, simple

Ruis. East Swamp, embouchure, simple Ruis. East Swamp, forêt 1, simple Ruis. East Swamp, forêt 2, simple Ruis. East Swamp, forêt 3, simple Ruis. East Swamp, forêt 4, double Ruis. East Swamp, chenal 1, double

De,;- C-,-+C..,-.-- .-ha--! 7 -:--l-

Réalisé par: Point de Vue Cartographie, enr.

(23)

connu pour être fréquenté par les tortues-molles au printemps et en été (Bonin 1994; Daigle 1994; Brisebois et Galois [en prép.]). Le 21 mai, des verveux ont été installés dans le ruisseau East Swamp, et les 28 et 29 mai trois des quatres verveux situés autour de la Pointe furent transférés dans le ruisseau (figure 4 ) . Ce transfert de l'effort de capture faisait suite à l'observation d'un nombre important de tortues géographiques (Graptemys geographica) s'exposant au soleil sur des troncs flottants dans une partie inondée du bois bordant le ruisseau East Swamp, alors qu'aucune n'était observée dans la baie ou autour de la Pointe durant cette même période. À partir du 1" juin, suite à l'observation de tortues dans la baie Chapman et autour de la Pointe de la Province, des verveux ont été progressivement réinstallés autour de la Pointe de la Province.

Suite à l'observation de tortue-molles s'exposant sur les berges de la rivière aux Brochets au niveau du ruisseau Galipeau (Brisebois et Galois [en prép. ] ; prés. étude) , jusqu' à quatre verveux ont été installés parallèlement aux berges dans ce secteur du 6 juin au 21 juin (tableau 2). Le premier verveux double a été installé à 2 m en aval de l'embouchure du ruisseau Galipeau, site où avait été observée une tortue-molle à épines en 1995 (Brisebois et Galois [en prép.]). Les autres verveux ont été installés le long de la rive .

opposée, au niveau des points d'observation de tortue-molles s'exposant au soleil le 14 juin 1995 (Brisebois et Galois [en prép. 1 ) , et les 5 et 6 juin 1996.

Tous les verveux ont été enlevés au plus tard le 21 juin 1996 afin de minimiser le dérangement aux sites de ponte connus ou présumés.

2.1.1.2 Visites des verveux

Les visites des verveux étaient effectuées à pied, en canoë ou en bateau selon leur accessibilité. Les trappes étaient généralement visitées une fois par jour, habituellement le matin.. Du 22 mai au 27 mai les trappes étaient visitées deux fois par jour, soit le

(24)

Tableau 2. Période d'installation des différents verveux sur le site de la rivière aux Brochets et nombre. de

SITE

RIVE GAUCHE

RIVE DROITE

VERVEUX GALIPEAU 1, D

GALIPEAU 2, D

GALIPEAU 3 , S

GALIPEAU 4, S

DATE DÉBUT 06-06

DATE FIN

NOMBRE DE JOURS/TRAPPE

9 x 2 4 x 2 8 x 2

18-06 21-06

TOTAL D : verveux double.

S : verveux simple.

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matin entre 8 h 30 et 10 h, et l'après-midi à partir de 16 h.. Cette double visite avait pour but d'évaluer la réussite de capture de tortue ,durant la journée.

2.1.2 Autres techniques de capture

La capture s'est aussi faite de façon opportuniste lors de rondes à pied sur la Pointe et la digue. Les tortues étaient capturées à

la main ou à l'épuisette en eau peu profonde. Un essai de capture avec une seine coulissante a aussi été tentée dans la rivière aux Brochets alors que deux tortues-molles s'exposaient au soleil sur la berge.

2.2 Prise de données

2.2.1 Tortue-molle à épines

Lors de la capture d'une tortue-molle, celle-ci était ramenée au camping Miller où un laboratoire de terrain comprenant une tente- roulotte et une remorque fermée étaient installées. Ces installations permettaient de procéder sur place à un examen complet de la tortue, aux prélèvements, et à la pose de l'émetteur.

2.2.1.1 Marquage et pose d'émetteurs

Pour chaque tortue-molle, une fiche de renseignements était remplie (annexe 3) comprenant le sexe (Ernst et al. 1994) , les mensurations (longueur et largeur de la carapace et du plastron en mm), le poids

( g )

,

et une description de toute marque particulière. Les

opérations suivantes étaient elles aussi indiquées sur la fiche.

Chaque individu était photographié (face ventrale et face dorsale).

Lorsque présentes, les sangsues étaient prélevées et placées dans une solution de formaldéhyde en vue d'une identification ultérieure.

Un échantillon de sang (2 ml), en vue d'une analyse de l'ADN, était prélevé au niveau de la cavité axillaire. Le prélèvement était conservé dans une solution tampon (annexe 4 ) à la température ambiante.

(26)

Chaque individu était identifié à l'aide d'une micropuce (Passive Transponder System ID-100 de Trovan) injectée dans la cavité coelomique au niveau inguinal gauche. Une lecture (Lecteur Trovan is2Lid 500) était immédiatement faite afin de confirmer le code d'identification inscrit sur l'étiquette de l'emballage de la micropuce.

Chaque émetteur ( # LF-1-2/3A-RS-18" WR de L,L. Electronics) pesait 31 g environ, mesurait 38 mm de long et 23 mm de diamètre, et était muni d'une antenne composée d'un câble métallique de 445 mm de long. Les fréquences d'émission 'se situaient dans la bande de 48 MHz. La batterie devait assurer une durée de vie d'un an environ.

Chaque émetteur a été préparé au M.E. F. pour permettre la fixation sur les tortues. Le système de fixation comprenait une plaque de P.V.C., de 65 mm de long par 17 mm de large, percée d'un trou à chaque extrémité. Cette plaque était fixée à l'émetteur à l'aide de 4 brins de Dacron (résistance de 25 lb test)

.

Le tout était ensuite trempé dans une résine époxy transparente ( E .A. S. T system dlEpoxyteck). Chaque émetteur a été peint au'plus de trois couleurs différentes à partir d'une ,palette de 5 couleurs (jaune, blanc, bleu, rouge, noir) en vue d'une éventuelle identification visuelle à distance.

L'émetteur était installé sur des individus s'il représentait moins de 5 % du poids de l'animal, et en considérant l'encombrement pouvant nuire aux mouvements. L'émetteur, après que son bon fonctionnement ait été testé, était attaché sur la marge postérieure gauche de la face dorsale de la carapace, à environ 5 mm du bord. Il était maintenu à l'aide de fil de Dacron passé à travers la carapace à l'aide d'un poinçon de cordonnier en trois points à chacune de ses extrémités (Graham 1989). Les tortues étaient ensuite relâchées au lieu de capture.

Toutes ces opérations ont été effectuées sous la supervision d'un vétérinaire (Dr Clément Lanthier, .Zoo de Granby) lors de la capture

(27)

de la première tortue-molle. Toutes les personnes devant procéder à ces opérations (sans vétérinaire) lors des futures captures étaient présentes. Des photos des différentes opérations ont été prises.

2.2.2 Autres espèces de tortue

Lors de la visite d'une trappe, le nombre d'individus et leur espèce étaient enregistrés. Les femelles de tortue peinte (Chrysemys picta) , et si possible de chélydre serpentine (Chelydra serpentina) (difficulté de manipulation des gros individus) , étaient palpées pour détecter la présence d'oeufs avant d'être relâchées. Pour les tortues géographiques, une fiche était remplie (annexe 5) comprenant la détermination du sexe, les longueurs et largeurs de la carapace et du plastron (mm) , le nombre de lignes de croissance visibles, et le poids (g) . Elles étaient ensuite marquées en limant des encoches dans les écailles marginales selon un code individuel (annexe 5) puis relâchées au lieu de capture.

Cette campagne de marquage s'est faite en collaboration avec T.

Graham menant une étude sur cette espèce au lac Champlain.

2.2.3 Poissons

Lors de la visite d'une trappe, le nombre d' individus et leur espèce étaient enregistrés. Les poissons étaient relâchés immédiatement après identification.

2.3 Suivi télémétrique

Les individus équipés d'émetteurs étaient relâchés au point de capture le jour même de la capture ou le lendemain. Du 29 mai, soit à partir de la date de la première capture d'une tortue-molle, au 18 juillet, pour une période s'étendant approximativement jusqu'à la fin de la période de ponte, un suivi bihebdomadaire a été effectué. Par la suite, soit à partir du 24 juillet, une tournée de repérage était menée une fois par semaine. La dernière sortie en bateau a été effectuée le 14 novembre.

(28)

Le suivi télémétrique a été effectué principalement par bateau mais aussi occasionnellement à partir de points fixes sur les rives du lac (localisation grossière) rejoints par camion, et par avion.

Cinq antennes différentes ont été utilisées (portée de réception déterminée lors d'essais préliminaires) :

- une << antenne à éléments >> constituée d'un tube principal de 3 / 0 6 m sur lequel sont fixés aux extrémités deux tubes latéraux, un de 3'06 m de long (élément directeur) et un de 3'12 m

(réflecteur) , et au centre un tube double de 2 / 7 0 m de long (résonateur) . L' ensemble était monté sur un mât de fibre de verre de 3'70 m. Cette antenne permettait une réception directionnelle à 1 km environ;

- une antenne composée de trois tubes d'aluminium, un tube central de 2'70 m (diamètre 2'7 cm) entouré d'un résonateur de 1'50 m (diamètre 4'0 cm), et terminé par un tube de 1 / 4 3 m (diamètre 1'5 cm), le tout mesurant 3 / 7 0 m de long et permettant une réception non-directionnelle à 1 km environ;

- une antenne télescopique de 1,35 m de long utilisée lors des tournées de repérage par avion;

- une antenne flexible de véhicule de 1 / 3 0 m de long utilisée lors des repérages terrestres en camion;

- une antenne trapézoïdale, de 20 cm par 25 cm de côté, pour la localisation directionnelle précise à courte distance (moins de

Les récepteurs portatifs à cristaux (Advanced Telemetry Systems) utilisés sont munis d'un système de balayage de fréquences mises en mémoire. L'écoute des signaux a été facilité à l'aide d'écouteurs.

Selon le moyen de transport utilisé et les conditions météorologiques (vent, agitation de l'eau) différents types d'antenne ont été utilisés dans le but d'obtenir la localisation la plus précise possible. Généralement, la grande antenne directionnelle était utilisée pour capter un signal à grande distance. La petite antenne directionnelle (rayon de réception plus

(29)

petit), était utilisée dès qu'elle permettait de capter le signal.

La position de la tortue était alors déterminée par triangulation puis par localisation précise du point de plus forte intensité du signal (si possible au dessus en bateau). Lors des repérages par avion, des survols de transects systématiques du territoire d'étude permettait de déterminer la position de façon approximative. Les vols en avion ont eu lieu les 12 et 26 septembre 1996, à une altitude moyenne de 800 m et une vitesse moyenne de 49 noeuds. Le signal pouvait être perçu jusqu'à une distance de 2 km. Lorsque le signal était capté, sa position était déterminée par triangulation puis à l'aide de plusieurs passages successifs dans différentes directions afin de localiser le point de plus forte intensité du signal (cercle de 200 m de rayon). Ce vol était suivi d'une sortie en bateau le lendemain pour effectuer une localisation précise.

Le territoire couvert lors des suivis télémétriques comprenait la partie nord du lac Champlain, soit la baie Missisquoi et ses tributaires : sur la rive Est : Dead Creek, le delta de la rivière Missisquoi avec ses différents bras, la rivière Missisquoi jusqu'à Swanton, et Charcoal Creek; sur la rive Ouest : East Swamp et le marais attenant, et Mud Creek. Ce territoire a été visité principalement en bateau mais tous ces secteurs n'étaient pas visités systématiquement à chaque sortie, le circuit suivi variant selon le succès de localisation. Une sortie type en bateau comprenait la rive ouest de la baie de Venise-en-Québec (depuis le point de mise à l'eau) jusqu'à la baie Chapman; le ruisseau East Swamp, puis, si nécessaire, la traversée en direction du delta de la rivière Missisquoi; les différents bras du delta, la rivière Missisquoi jusqu' à Swanton, Charcoal Creek, Dead Creek, puis la traversée de retour jusqu'à Venise-en-Québec. La rive ouest a aussi été visitée à plusieurs occasions jusqu'à Little Bluff. La rive ouest de Hog Island, Maguam bay et l'intérieur du marais ont aussi été visités.

(30)

Le premier vol en avion a couvert la rivière aux Brochets puis la rive ouest du lac Champlain entre la baie de Venise-en-Québec, au nord, et le nord-est de l'île Hero Island au sud, avec un espacement de 800 m entre les transects orientés nord-nord-est sud- sud-ouest. Le milieu du lac puis la rive est, entre le nord de la baie Missisquoi et la rivière Lamoille au sud, ont été balayés avec un espacement de 1600 m entre les transects. Le deuxième vol comprenait le survol de la rivière aux Brochets puis uniquement des rives (est et ouest) du lac entre la rive nord du lac Champlain et jusqu'au niveau de la rivière Winooski au sud.

2.3.1 Prise de données lors des repérages télémétriques

À chaque ,sortie, une fiche de tournée de suivi radiotélémétrique (annexe 6) était complétée. Cette fiche comprenait entre autre une section permettant de noter des observations sur des tortues-molles non équipées d'émetteurs ou d'autres espèces de tortues. Pour chaque ïndividu équipé d'un émetteur et localisé, une fiche de localisation individuelle (annexe 7 ) était remplie rapportant une description du point de localisation (profondeur, substrat, végétation riveraine et aquatique, température de l'eau et de l'air) et les comportements si observables. Ce point de localisation était reporté sur une carte marine (échelle 1:40 000) et les coordonnées (longitude et latitude) prises à l'aide d'un appareil GPS (Magellan Nav 1000+).

2.4 Descriptions des habitats utilisés

Une prise de données concernant l'habitat était effectuée lors de chaque localisation d'individus équipés d'un émetteur et lors des observations d'autres individus. Elles comprenaient la profondeur, le substrat (utilisation d'une benne Eckman), la végétation riveraine et aquatique, et les températures de l'eau et de l'air.

Elles étaient reportées sur les fiches de localisation (annexe 6).

D'autre part, les points de localisation ont aussi été décrits à l'aide de cartes de caractérisation des rives (Thompson 1996a,

(31)

1996b). L'analyse de ces données a permis de caractériser certains habitats utilisés par la tortue-molle au lac Champlain.

Du début du mois de juin au début du mois de juillet, le site baie Chapman-Pointe de la Province a été visité à pied à plusieurs reprises. En effet ce site est connu pour être une aire de ponte importante (Brisebois et Galois [en prép.]). La visite de ce site nous a donc permis d'observer des activités de tortues-molles à épines (dont certaines équipées d'un émetteur) , et de tortues géographiques. Ces visites nous ont aussi permis de trouver des nids (annexe 8) .

(32)

3 RÉSULTATS ET DISCUSSION 3.1 Capture et marquage

La période de capture s'est étendue du 13 mai au 14 juin au site de la baie Chapman et du 6 juin au 21 juin dans la rivière aux Brochets. Lors de la double relève des trappes dans une journée, entre le 22 et 27 mai, aucune tortue n'a été capturée entre la visite du matin et celle du soir. Les trappes n'ont donc été visitées qu'une fois par jour, généralement le matin, à partir du 28 mai. Au total, l'effort de capture a été de 306 jours-trappe pour l'ensemble des trois sites, ruisseau East Swamp (139 jours- trappe) , Pointe de la Province (106 jours-trappe) , et rivière aux Brochets (61 jours-trappe).

3.1.1 Tortue-molle à épines

Quatre tortues-molles à épines ont été capturées dans des verveux, deux à l'embouchure du ruisseau East Swamp et deux autres dans le bois inondé (tableau 3 , figure 5, annexe 9). L'effort est de 61'2 jours-trappe par tortue-molle pour le site baie Chapman-Pointe de la Province. Il monte à 76,5 jours-trappe par tortue-molle, en incluant le site de la rivière aux Brochets où aucune tortue-molle n'a été capturée. La capture à la main ou l'épuisette lors de rondes d'observation apparaît très efficace puisqu' elle a permis la capture de trois tortues-molles à épines dans le secteur baie Chapman-Pointe de la Province, deux sur la digue et une dans la baie est (figure 5, annexe 9).

Le taux de capture de tortues-molles avec des verveux peut sembler faible puisque seulement quatre tortues y ont été capturées. En fait, ce résultat n'est pas surprenant lorsque l'on se réfère à la littérature où la tortue-molle est reconnue pour être une espèce difficile à capturer à l'aide de trappes (Graham 1989; Fletcher et Gillingwater 1994; Fletcher et al. 1995)

.

D'autre part, ce résultat peut aussi indiquer qu'un faible nombre d'individus fréquentent la baie. Pour augmenter le succès de capture à l'avenir, il semble qu'un effort devrait être mis sur la capture à l'épuisette, à

(33)

Tableau 3. Capture de tortues dans les verveux sur le site baie chaprnan-pointe de la province en 1996.

SITE

POINTE DE LA PROVINCE

RUISSEAU EAST SWAMP

NOMBRE DE TORTUES

1

CAPTUR~ES PAR

ESPECE

BAIE EST

1

POINTE EST POINTE 0UES.T

BAIE EST EMBOUCHURE

FORÊT 1

-

, 3 G , 3 P

-

2 M f 1 P 1 M , 13 G , 1 P, 3 C FORÊT 2

FORÊT 3 FORÊT 4 CHENAL 1 CHENAL 2

1 M, 3 G, 2 P 8 G , 2 P , 2 C

1 G 1 G

l G , 2 P , 1 C GALIPEAU 1

GALIPEAU 3

1

5 C

2 C GALIPEAU 2

I

1 P, 14 C

M : tortue-molle à épines.

G : tortue géographique.

P : tortue peinte.

C : chélydre serpentine.

I

GALIPEAU 4 -

(34)

figure 5

Points de capture des tortues-molles à épines dans le site de la baie Chapman-Pointe de la Province

Point de capture

0 femelle 96-01

O femelle 96-02 femelle 96-04 femelle 96-05

A femelle 96-07 3 mâle 96- 03 6 mâle 96-06

Réalisé par: Point de Vue Cartographie, enr.

(35)

partir du sol ou même de l'eau à la nage (avec tube et palmes) comme en Ontario (Fletcher et Gillingwater 1994; Fletcher e t a l . 1995). L'installation, à l'embouchure du ruisseau East Swamp, d'un filet barrant complètement le ruisseau et guidant les tortues vers une nasse pourrait aussi être envisagée.

Sept tortues-molles à épines, cinq femelles et deux mâles, ont donc été capturées sur le site de la baie Chapman (tableau 4). Les mâles n'ont pas été équipés d'émetteurs, ces derniers étant de poids supérieur à 5 % du poids des sujets et, de plus, semblant par leur taille présenter un trop grand encombrement pouvant nuire aux mouvements.

Des échantillons de sang ont été prélevés avec succès sur 5 individus (difficulté à trouver un vaisseau sanguin sur les deux autres individus) (tableau 4) et ont été envoyés à D. Weisrock, Iowa State University, pour l'analyse de l'ADN (Weisrock [en prép.

1

)

.

Sept sangsues ont été prélevées, une d'espèce indéterminée sur la femelle 96-01 et 6 de l'espèce P l a c o b d e l l a o r n a t a sur le mâle 96-07

(annexe 10). L'identification a été effectuée par R. Saumure.

L'espèce P l a c o b d e l l a o r n a t a a déjà été prélevée sur des tortues- molles (Sawyer 1972) .

3.1.2 Autres espèces de tortue

Trois autres espèces de tortue ont été capturées, soit la tortue géographique, la tortue peinte et la chélydre serpentine (tableau 3)

.

Concernant les tortues géographiques, 26 individus (24 femelles et 2 mâles) ont été marqués avant d'être relâchés. Le taux de capture au site baie Chapman-Pointe de la Province (aucune tortue de cette espèce n'a été vue dans la rivière aux Brochets en 1996) est de 7 / 6 5 jours-trappe pour une tortue géographique. Trois de ces femelles ont été recapturées. Une femelle marquée en 1991 (Bonin,

(36)

Tableau 4. Données de capture portant sur les tortues-molles à épines capturées au lac Champlain en 1996.

DATE DE CAPTURE

SITE

1

ENGIN

1

#

Ruisseau Verveux

East Swamw Embouchure 96-01 DE

CAPTURE

Ruisseau East Swamw

I

Verveux Forêt 2

1

96-02

DE CAPTURE

SUJET

Ruisseau East Swamp

Digue baie

C h a ~ m a n

1

Épuisette

1

96-06

Ruisseau East Swamp Baie est

Verveux Forêt 1

SEXE

w

96-03 Verveux

Embouchure Épuisette

Digue baie Chapman

1

LONGUEUR

96-04 96-05

i (mm)

1

PLASTRON (mm)

1

Épuisette (au sol)

LARGEUR LONGUEUR

96-07

CODE F~ZÉQUENCE

SANG

MICROPUCE ÉMETTEUR EMETTEUR (MHZ) F56F03 ROUGE 48,463

22BB60 48,314

4DA199

13637A 48,046

22B3E5 BLANC

F : femelle.

(37)

comm. pers.) a été recapturée. Les fiches de capture ont été portées à l'annexe 11. Les tortues des deux autres espèces n'ayant pas été marquées lors de la capture, le nombre de captures peut inclure des recaptures. Dans le secteur baie Chapman-Pointe de la Province, le total est de 12 captures de tortue peinte (six mâles et six femelles) et 6 de chélydre serpentine; dans la rivière aux Brochets, une capture de tortue peinte (femelle) et 21 de chélydre serpentine, dont au moins cinq femelles.

3.1.3 Poissons

Une analyse détaillée des captures de poisson est en préparation (Bouthillier [en prép. 1 ) .

3.2 Suivi télémétrique

Le suivi télémétrique s'est effectué au cours de 28 sorties en bateau (120 heures), trois sorties en véhicule terrestre et à pied (20 heures), et deux repérages par avion (huit heures) . Il a permis de faire un total de 39 localisations (tous individus confondus)

(figure 6 , annexe 12) .

La tortue 96-01 a été capturée le 29 mai dans l'embouchure du ruisseau East Swamp (tableau 4 , figure 5 ) ' et a été retrouvée échouée sur la rive à l'ouest de la plage de la baie Chapman, le 15 juillet, par monsieur D. Miller. Elle semble être restée dans le secteur de la baie Chapman de sa capture jusqu'à sa mort puisque tous les points de localisation (11) indiquent sa présence dans le ruisseau East Swamp, la baie Chapman et le canal du marais East Swamp (figure 7 , annexe 12). Clément Lanthier a procédé à l'autopsie (rapport d'autopsie à l'annexe 13). Cette dernière n'a pas permis de déterminer la cause de la mort. La tortue était en bonne condition physique (réserve de graisse présente), l'estomac plein d'écrevisses, et les oviductes remplis d'oeufs. L'absence de nécrose autour des points d; attache de 1' émetteur permet de rejeter l'hypothèse d'une possible infection causée par le système de fixation.

(38)
(39)
(40)

Figure 7

Point de capture et points de localisation de la femelle 96-01

Réaljsé par: Point de Vue Cartographie, enr.

O

Site de capture

Point de localisation par télémétrie

(41)

La femelle 96-02, capturée le premier juin (tableau 4 , figure 5), a été localisée dans le ruisseau East Swamp tout au long de ce mois

(figure 8, annexe 12)

.

Elle est ensuite descendue au sud de la baie Chapman, proche du pont de la route 78, avant de rejoindre le delta de la rivière Missisquoi o ù elle a été localisée pour la dernière fois le 16 juillet. Les recherches subséquentes n'ont pas permis de

La femelle 96-04, après avoir fréquenté la baie Chapman en juin suite à sa capture le 7 juin (tableau 4, figure 5), a rejoint le marais du Charcoal Creek où elle a passé au moins un mois, après un court passage dans la rivière Missisquoi (figure 9, annexe 12). Le signal a été capté pour la dernière fois le 6 août et n'a pas été retrouvé par la suite.

La femelle 96-05, capturée le 11 juin (tableau 4 , figure 5), a été perdue après la sortie en bateau du 5 juillet. Elle a été retrouvée lors de la première sortie en avion, le 12 septembre 1996, dans une baie située entre les pointes Little Bluff et Big Bluff, sur la rive ouest du Lac Champlain au sud de la frontière canado- américaine (figure 10, annexe 12). Le point n'ayant pas changé lors des trois sorties suivantes (13 et 26 septembre, 25 octobre), il semblerait que l'émetteur se soit détaché. Le dragage du fond à l'aide d'épuisettes le 25 octobre n'a pas permis de récupérer l'émetteur et confirmerait l'hypothèse du détachement. En effet le point d'émission n'a pas changé suite à la perturbation du fond entraînée par le dragage, dérangement qui aurait dû provoquer le déplacement de la tortue.

La femelle 96-07, capturée le 28 juin (tableau 4, figure 5), a été perdue un mois plus tard, soit après sa dernière localisation, le 24 juillet. Les points de localisation se situent dans le secteur de la baie Chapman et dans le delta de la rivière Missisquoi

(figure 11, annexe 12). La baisse de l'intensité et de la fréquence des signaux sonores lors de la dernière localisation, à l'entrée du

(42)

Figure 8

Point de capture et points de localisation de la femelle 96-02

0 Site de capture

O Point de localisation par télémétrie

(43)
(44)

Figure 9

Point de capture et points de localisation de la femelle 96-04

?% Site de capture

jr Point de localisation par télémétrie

(45)
(46)
(47)
(48)
(49)
(50)

delta de la rivière Missisquoi, laissent supposer que l'émetteur aurait cessé de fonctionner.

Ainsi, sur les cinq femelles équipées d'émetteurs, la femelle 96-01 est morte, la femelle 96-05 a sans doute perdu son émetteur, l'émetteur de la femelle 96-07 a probablement cessé de fonctionner, et les deux autres femelles, 96-02 et 96-04, sont perdues, un doute persistant sur l'état de leurs émetteurs. Excepté pour l'émetteur de la femelle 96-05 retrouvé par avion le 12 septembre, aucun autre signal n'a été capté après le 6 août, soit au cours des sorties en bateau des 13, 21, et 28 août, des 3 et 13 septembre, et 12 et 14 novembre (soit 36 heures sur l'eau), d'une sortie en camion le 17 octobre, et des deux vols en avion les 12 et 26 septembre.

Cependant, un certain schéma d'utilisation de 1 ' habitat apparaît lorsque l'on considère l'ensemble des localisations en fonction du temps. En effet, les localisations sont concentrées dans la zone baie Chapman-Pointe de la Province durant le mois de juin jusqu'à début juillet, soit la période de ponte, puis se dispersent ensuite au sud de la baie Missisquoi et dans le delta de la rivière Missisquoi (figures 6, 7, 8, 9 , 10, 11; annexe 12). Trois femelles (96-02, 96-04, 96-07) ont d'ailleurs été localisées au moins une fois dans ce delta (figure 6, annexe 12). Le site baie Chapman- Pointe de la Province est aussi fréquenté par des mâles en juin, puisque deux d'entre eux y ont été capturés (tableau 4).

La distance entre le point de capture et le point de localisation le plus éloigné pour un même individu est de 0,35 km (96-011, 5,O km (96-02), 6,6 km (96-04), 10,5 km (96-05), et 3,7 km (96-07) (figures 7, 8, 9, 10, 11). Il ressort donc de cette étude que les tortues-molles peuvent se déplacer sur de grandes distances. Ces grands déplacements ont entraîné une certaine difficulté dans la localisation, la surface à prospecter en bateau devenant rapidement difficile à couvrir intégralement dans une journée. Une combinaison

(51)

de recherche par avion et bateau pourrait être une solution à ce problème.

Des problèmes techniques liés aux émetteurs ont limité la quantité d'informations recueillies, et n'ont pas permis notamment la localisation d'hibernacle(s). Tous les émetteurs étaient vérifiés avant d'être placés sur les tortues et ont d'ailleurs fonctionné au moins pendant un mois. Cependant sur les quinze émetteurs reçus, des tests ont révélé que six au moins n'étaient pas utilisables (malfonctionnement lorsque placé dans l'eau, émission sur plusieurs fréquences) . Quant aui femelles 96-02 et 96-04, elles n'ont pas été retrouvées malgré d'intensives recherches dans la baie Missisquoi et au sud de la frontière américaine par bateau et par avion, laissant un doute sur l'état des émetteurs. L'utilisation d'émetteurs plus fiables dans les années à venir devrait permettre d'augmenter grandement l'efficacité d'une telle étude télémétrique.

De plus, des émetteurs de plus petite taille et plus légers devraient être utilisés afin de pouvoir équiper des mâles ainsi que des juvéniles. Ceci pourrait permettre de comparer entre les sexes, et entre les adultes et juvéniles, les déplacements et l'utilisation de l'habitat.

3.3 Observations

Tout au long de la période de capture et lors des sorties pour le suivi télémétrique, les observations de tortues, dont les tortues- molles à épines, ont été notées sur les fiches et le carnet de terrain (annexe 14). Ces observations ont été faites au cours d'environ 330 heures passées sur l'eau et sur les rives du lac Champlain et ses tributaires.

Sur les 43 points 'de capture et de localisation des tortues avec émetteurs (figures 5 et 6, annexe 12)' 17 se situent dans le ruisseau East Swamp, 9 dans la baie Chapman, 1 sur la digue du marais East Swamp, 1 dans la baie est (est de la Pointe de la Province), et côté américain 4 dans le delta de la rivière

(52)

Missisquoi, 1 dans la rivière Missisquoi (en amont du delta), 6 dans Charcoal Creek, 1 dans une baie sur la rive ouest du lac '

(proche du pont de la route 78)' et 1 dans une baie entre Big Bluff et Little Bluff.

Pour les données d'observation des tortues-molles (annexe 14)' dans 38 cas il s'agit d'observations de tortue (s) s'exposant au soleil, dans 14 cas d'une tête de tortue nageant ou se tenant à la surface, et 3 cas de creusage de nid sur la Pointe de la Province.

Au cours des 30 heures passées à la rivière aux Brochets, des tortues-molles à épines s'exposant au soleil ont été observées à trois occasions, une femelle le 5 juin, deux femelle le 6 juin et une femelle le 11 juin lors de la relève des verveux (annexe 14).

Aucune n'a été observée par la suite lors de la relève des trappes ou lors de suivis télémétriques.

Ces observations ont permis dans un premier temps d'identifier les sites d'installation de verveux les plus favorables à des captures.

Ainsi la première observation de tortue-molle a eu lieu le 22 mai dans le boisé inondé bordant le ruisseau East Swamp, alors qu'elle s'exposait au soleil grimpée sur un tronc flottant.

Les observations subséquentes se situaient dans le ruisseau East Swamp. L'observation d'une tortue-molle s'exposant au soleil a eu lieu à six reprises entre le 22 et le 31 mai (au moins deux individus selon la taille) (annexe 14). Le haut niveau des eaux autour de la Pointe, en comparaison de l'année 1995 (Brisebois et Galois [en prép.]), a sans doute concentré l'activité d'exposition au soleil en amont du ruisseau East Swamp, dans le marais inondé et le canal. En effet, les sites où ont été observées des tortues- molles et des tortues géographiques en 1995 (berge du ruisseau East Swamp proche de l'embouchure, roches émergées autour de la Pointe de la Province) étaient immergés en 1996 (Brisebois et Galois [en prép. 1 ) . La fréquentation du ruisseau East Swamp peut aussi

(53)

s'expliquer par le fait que ce secteur est à l'abri du vent, favorisant ainsi un réchauffement rapide de l'eau et de l'air, et limitant les vagues. À partir du 10 juin, des tortues-molles (ainsi que géographiques) ont été observées nageant autour de la Pointe de la Province, quelquefois à proximité de la berge (annexe 14) . Il semblerait s'agir .d'activités de reconnaissance (Vose 1964) , les tortues faisant des déplacements de va-et-vient le long d'un secteur de rivage, la tête tournée vers la terre. Des individus ont aussi été observés dans le canal du marais, l'un s'exposant au soleil sur la rive le 14 juin, et les deux autres nageant à quelques mètres de distance l'un de l'autre le 18 juin.

L'observation, le 18 juin d'une femelle, et le 19 juin de trois femelles de tortue-molles à épines sur le sol en train de creuser, à la Pointe de la Province, pourrait indiquer le pic de l'activité de ponte (annexe 14) . Ces observations répétées pourraient aussi être expliquées par l'impossibilité pour les tortues d'utiliser la plage comme en 1995 (Brisebois et Galois [en prép.]), celle-ci étant inondée.

Les activités d'exposition au. soleil se sont poursuivies au delà de la période de ponte puisque des femelles, ainsi que des mâles et/ou des juvéniles, ont été observés se chauffant dans le delta de la rivière Missisquoi jusqu'à la fin du mois d'août (annexe 14).

L'observation d'une tortue-molle le 5 juin, de deux le 6 juin, et d'une le 11 juin, s'exposant au soleil sur les rives de la rivière aux Brochets, au niveau du ruisseau Galipeau, soulève la possibilité de l'existence d'un site de ponte à proximité. Une femelle de tortue-molle avait été observée au niveau du ruisseau Galipeau sur cette même rive le 14 juin 1995, et sur la rive opposée le ler juin 1995 (Brisebois et Galois [en prép.] )

.

Le site

de ponte connu le plus proche est utilisé par la chélydre serpentine et la tortue peinte et se situe à l'embouchure de la rivière, soit trois kilomètres en aval du lieu d'observation

(54)

mentionné. La présence de berges peu inclinées et sans végétation, et de talus d17rosion autour du secteur d'observation pourraient permettre la ponte. De tels sites sont utilisés par la tortue-molle pour la ponte en Ontario (Fletcher et al. 1995).

3.4 Caractérisation des habitats utilisés

Lors de chaque observation ou localisation de tortues-molles, certaines caractéristiques de l'habitat étaient notées sur une fiche. Ces informations sont présentées dans les annexes 12 et 14.

L'ensemble des points de capture et de localisation des tortues avec émetteurs (figures 5 et 6, annexe 12)

,

se situent dans des secteurs avec rives naturelles ou peu modifiées, proche de la rive ou dans des secteurs peu profonds (1,s m ou moins) avec ou sans végétation aquatique, avec substrat fin et meuble d'argile et limon, ou matière organique ou sable. Aucune des tortues équipées d'émetteur n'a été vue s'exposant au soleil, celles-ci se trouvant donc dans l'eau lors de chaque localisation. Bien que certaines aient traversé des eaux profondes entre des rives opposées du lac (baie Chapman et rivière Missisquoi) à plusieurs occasions, aucune localisation télémétrique ne se situe en pleine eau au milieu du lac, lorsque les tortues ont effectué l'un de ces déplacements.

Pour les données d'observation des tortues-molles (annexe 141, 10 se situent dans la bàie Chapman et autour de la Pointe de la Province, 8 dans le ruisseau East Swamp, 2 dans le canal du marais East Swamp, 3 sur la Pointe (creusage de nid), et 3 à la rivière aux Brochets. Du côté américain, 28 se situent dans le delta de la rivière Missisquoi, 1 dans Charcoal Creek, 1 dans Dead Creek (un des bras du delta) et 1 dans Mud Creek (rive ouest au sud de la route 78).

Selon les cartes de caractérisation des rives (Thompson 1996a, 1996b), les rives du secteur baie Chapman-Pointe de la Province, au long desquelles ont été observées des tortues-molles, sont classées

(55)

<< naturelles avec forêt » (rive couverte de forêt naturelle avec dérangement humain limité à des activités saisonnières comme la chasse ou la pêche), avec dépôt de sable et pente douce (sur une échelle de 1, douce, à 3 , forte). Pour le secteur des observations sur la rivière aux Brochets, la rive droite est classée

« villégiature 2 » (chalet d'été avec une activité humaine réduite se concentrant surtout les fins de semaine, avec faible modification du milieu) , avec dépôt d'argile et limon, pente douce et végétation arborescente, et la rive gauche (ruisseau Galipeau)

« naturelle agricole >> (la rive est naturelle mais bordée par des terrains utilisés à des fins agricoles, avec dérangement humain au printemps et en automne lors de la préparation des sols, des semis et de la récolte) avec dépôt d'argile et limon, pente douce et végétation herbacée. En ce qui concerne le secteur américain, les tortues ont été observées dans des sites aux rives classées

« naturelles » (rive non modifiée) soit le delta de la rivière Missisquoi, Charcoal Creek, Dead Creek, et Mud Creek.

Il ressort de l'ensemble de ces données que les tortues ont été observées à proximité ou s'exposant le long de rives naturelles ou peu modifiées, avec peu ou pas de dérangement côté terre (East Swamp, Pointe de la Province, delta de la rivière Missisquoi, Charcoal Creek, Mud Creek, Rivière aux Brochets). Le support utilisé pour le bain de soleil est généralement de gros troncs d'arbre en partie immergés ou des roches, observations en accord avec la littérature (Williams et Christiansen 1981; Graham 1989;

Fletcher et Gillingwater 1994; Fletcher et al. 1995). Les tortues s'exposaient complètement ou bien laissaient la partie postérieure du corps immergée, ou même quelquefois se maintenaient juste à la surface de 1' eau, comportement déjà observé (Graham 1989; Fletcher et Gillingwater 1994; Fletcher et al. 1995). Sur la rivière aux Brochets, les tortues observées s'exposaient directement sur la berge, juste au bord de l'eau, peut-être en raison de l'absence de support propice (gros tronc immergé ou grosse roche) dans ce secteur de la rivière.

(56)

Concernant l'alimentation, l'autopsie de la femelle 96-01 (annexe 13) a révélé que son estomac était plein d'écrevisses, proie de prédilection de la tortue-molle à épines (Williams et Christiansen 1981). Il faut ajouter que les données de télémétrie indique que cette femelle semble être restée dans le secteur de la baie Chapman et du ruisseau East Swamp entre sa capture et sa mort (environ 48 jours). Cependant il ne faut pas négliger que la tortue-molle pouvant se déplacer rapidement, cet individu a pu se nourrir en dehors de la baie. Il faut toutefois ajouter que ce site est aussi reconnu comme site de fraie de plusieurs espèces de poissons (Bonin 1994)' fournissant ainsi une forte quantité d'alevins, et abritant des grenouilles de diverses espèces, produisant donc une grande quantité de têtards, ces deux items entrant en bonne part dans le régime alimentaire de la tortue-molle (Williams et Christiansen 1981). Aucune étude de productivité n'ayant été faite, il est impossible de savoir si ce site peut supporter l'alimentation des tortues-molles tout au long de l'été.

Les problèmes techniques rencontrés avec les émetteurs n'ont pas permis de localiser le (s) site (s) d'hivernage des individus équipés d'émetteurs. Lors des dernières tournées (11 et 26 septembre par avion, 12 et 14 novembre en bateau) l'effort de recherche s'est fait au-dessus d'un hibernacle connu (rivière Lamoille), et d'hibernacles présumés, soit les fosses dans la rivière Missisquoi et son delta. Aucune tortue équipée d'émetteur n'a pu être localisée mais les relevés bathymétriques ont permis d'identif-ier deux nouvelles fosses de 7 m de profondeur dans le bras Dead Creek.

Ce bras de la rivière Missisquoi s' est aussi avéré présenter une profondeur de plus de 4 à 5 m sur toute sa longueur. Des repérages ponctuels sur couvert de glace seront effectués l'hiver prochain, et éventuellement une recherche en plongée sous la glace dans des sites potentiels d'hibernation. Des efforts de repérage (télémétrique et visuel) seront aussi tentés en dernier recours lors de la période de sortie des hibernacles, soit tôt au printemps lors de la fonte des glaces.

(57)
(58)

CONCLUSION

Une partie seulement des objectifs ont pu être rencontrés. Ainsi cinq individus, uniquement des femelles adultes, ont été équipés d'émetteurs au lieu de dix mâles et femelles selon l'objectif initial. Aucun individu n'a été capturé à la rivière aux Brochets.

Les problèmes rencontrés avec la télémétrie ont limité la quantité de points de localisations, et donc limité l'identification de sites, non connus, utilisés par l'espèce au lac Champlain dont le (s) site (s) d'hibernation. La caractérisation de ces sites reste grossière mais une caractérisation fine aurait nécessité un investissement en temps que l'équipe de 1996 n'a pu fournir.

Considérant la difficulté à capturer cette espèce, la capture de sept tortues-molles est un bon résultat. Considérant l'effort de capture investi, ce qui semble être un faible taux de capture peut aussi refléter une faible quantité d'individus fréquentant la baie.

Un effort de capture à la nage comme en Ontario, en complément des verveux, pourrait augmenter le succès d'une campagne de capture. La récolte d' information de 1996, ajoutée aux données obtenues les années précédentes, confirme l'importance du secteur Baie Chapman- Pointe de la Province pour la population de tortue-molle de la baie Missisquoi. Ce site était déjà reconnu pour être une aire de ponte importante pour cette population puisque 16 nids y ont été trouvés en 1995 (Brisebois et Galois [en prép. 1 )

.

D r autre part, 1' étude télémétrique de cette année montre que le site est fréquenté par des tortues-molles tout au long de la période de ponte, notamment comme site d'exposition au soleil, soit de fin mai à début juillet.

Certaines tortues se retrouvent plus tard entre autre dans le delta de la rivière Missisquoi. Elle indique aussi que certaines femelles parcourent des distances de plusieurs kilomètres après avoir

fréquenté la Baie Chapman, traversant le lac en direction du delta ou allant vers le sud au-delà du pont de la route 78. Ce site semble donc être une aire privilégiée de ponte, attirant des

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femelles ne résidant pas dans la baie Chapman pendant 1 ' été mais se dispersant dans la baie Missisquoi, vers le delta de la rivière Missisquoi et plus au sud après la période de ponte. Il est aussi fréquenté par des mâles puisque au moins deux d' entre eux y ont été capturés. Il faut ajouter que ce site est aussi intensément utilisé tout l'été par une population de tortues géographiques (placée sur la liste des espèces susceptibles d'être désignées vulnérables ou menacées au Québec). Ce site revêt un intérêt supplémentaire lorsque l'on considère qu'il est l'un des derniers domaines naturels de la partie québécoise de la baie Missisquoi où 75 % des rives sont artificielles ou intensément utilisées par les humains

(Thompson 1996a).

Afin de compléter une partie des objectifs de 1996, il semble indispensable de procéder à une campagne d'observation et de télémétrie dans le delta de la rivière Missisquoi, site potentiel d'hivernage, ainsi qu' à la baie Chapman, très tôt au printemps 1997

(autour du début avril, lors de la fonte des glaces) afin de détecter les premiers signes d'activité des tortues à la sortie d'hibernation (tête dans l'eau, exposition au soleil). Cette activité précoce pourrait se situer aux abords de l'hibernacle et ainsi révéler sa position. Ces sorties d'observation pourraient aussi permettre de repérer, au moins visuellement (la durée de vie des émetteurs étant d'environ un an), les tortues équipées d'émetteurs et ainsi de déterminer si èlles se trouvent dans la rivière Missisquoi tôt au printemps (pouvant amener à supposer qu'elles y ont hiberné) et recueillir la date approximative de leur retour dans la baie Chapman.

L'observation de tortues s'exposant sur les berges autour du ruisseau Galipeau, trois kilomètres en amont de la rivière aux Brochets, et ce en 1995 et 1996 durant le mois de juin soulève la possibilité de l'existence d'un site de ponte dans ce secteur. Une recherche plus intensive de nids le long des rives pourrait être une action à envisager. L'installation d'émetteurs sur quelques

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