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SOMMAIRE. Le disciple que Jésus aimait p. 5. Le jeune chef riche p. 19. De Lazare à Jean p. 27. Lazare et Jean le Baptiste p. 37

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Texte intégral

(1)

M Ma M a a r r r c c c R R R I I I B BE B E E Y YR Y R R E E E

L L L E E E D D D I I I S S S C C C I I I P P P L L L E E E Q QU Q U UE E E J JÉ J É ÉS S S U US U S S

A A A I I I M M M A A A I I I T T T

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SOMMAIRE

Le disciple que Jésus aimait p. 5

Le jeune chef riche p. 19

De Lazare à Jean p. 27

Lazare et Jean le Baptiste p. 37

Elie et Jean-Baptiste p. 43

La vie des éons p. 53

Abraham et Siméon p. 59

Individualité et destinée p. 67

Arjuna et Lazare p. 73

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Le disciple que Jésus aimait

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Une énigme parcourt tout le 4ème évangile : celle du disciple que Jésus aimait.

En effet, l’auteur de cet évangile ne se nomme pas explicitement, mais dit au dernier paragraphe de son récit :

C’est ce disciple qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites. (XXI 24)

Le disciple en question est précisé dans le paragraphe précédent :

Pierre, s’étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s’était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? (XXI 20)

* * *

Une chose peut nous surprendre : l’auteur de cet évangile, en disant à plusieurs reprises dans son écrit : le disciple que Jésus aimait, semble ainsi pouvoir indiquer un disciple bien particulier, comme si Jésus n’aimait qu’un disciple.

Or nous savons que l’amour de Jésus était sans limite, et qu’il avait manifesté cet amour envers une multitude d’êtres humains.

Il y a là un paradoxe, qui nous invite à comprendre autre chose dans l’expression : le disciple que Jésus aimait.

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Cela ne voudrait-il pas dire : le disciple en qui Jésus pouvait mettre toute sa confiance ?

Cette notion de confiance apparaît très tôt dans cet évangile :

Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de la Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous, et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rende témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qui était dans l’homme. (II 23-25)

Jésus n’aurait-il pu déposer sa confiance qu’en un seul homme ?

La manière dont Jésus s’adresse à Pierre, dans le dernier chapitre, semble confirmer cela :

Après qu’ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Il lui dit une seconde fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. (XXI 15-17)

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Or, Pierre, peu de jours avant, avait renié Jésus par trois fois.

Ainsi, il nous faut reconnaître que Jésus ne pouvait déposer toute sa confiance qu’en un seul disciple : le disciple que Jésus aimait, ce disciple qui, par la suite, rédigea le 4ème évangile.

* * *

Nous venons de faire un premier pas, dans la volonté de lever le voile de cette énigme. Pour aller plus avant dans cette recherche, voyons ce que signifie le mot : disciple.

Spontanément, nous pourrions confier cet attribut de disciple aux douze disciples que Jésus avait choisis pour l’entourer d’une manière plus proche. Nous serions ainsi persuadés que l’auteur du 4ème évangile est l’un des douze.

Il nous faut prendre appui sur le texte grec d’origine pour voir si cette assertion spontanée est véritablement fondée.

Dans le texte grec, son auteur utilise toujours le même mot pour dire disciple. Mais ce mot ne veut nullement dire l’un des douze. Son acceptation est beaucoup plus large ; et lorsqu’il parle de l’un des douze, souvent il le précise.

Ainsi, nous pouvons lire :

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Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. Jésus dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? (VI 66-67)

Il parlait de Judas Iscariote, fils de Simon, car c’était lui qui devait le livrer, lui, l’un des douze. (VI 71)

Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. (XX 24)

Nous devons reconnaître que notre empressement à compter l’auteur du 4ème évangile parmi les douze disciples de Jésus n’est absolument pas fondé.

A aucun endroit de ce texte il n’est dit : le disciple que Jésus aimait, l’un des douze. Il est seulement dit : le disciple que Jésus aimait.

* * *

Au sujet de l’énigme, dont nous nous approchons pas à pas, le chapitre central de cet évangile, le 11ème, par trois fois, s’exprime avec une étonnante acuité, si nous voulons bien y être attentif, et chaque fois en rapport avec la même personne : Lazare de Béthanie, le frère de Marthe et de Marie :

Les sœurs envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade. (XI 3)

Après ces paroles, il leur dit : Lazare, notre ami, dort ; mais je vais le réveiller. (XI 11)

(11)

Jésus pleura. Sur quoi les Juifs dirent : Voyez comme il l’aimait. (XI 35-36)

Tous ceux qui ont approfondi cet évangile savent combien son texte est d’une sobriété, d’une cohérence et d’une rigueur extrêmes. Il n’y a pas une seule phrase, pas un seul mot, qui ne soit lourd de sens. Aussi cette assertion, qui apparaît par trois fois dans le même chapitre, doit-elle être accueillie avec conséquence.

Elle apparaît même une quatrième fois, mais, cette fois, les sœurs de Lazare lui sont associées :

Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare. (XI 5)

Nous avons accepté, précédemment, que Jésus ne se fiait qu’à un seul disciple, mais ici, il nous est dit que Jésus aimait trois personnes : Marthe, Marie et Lazare, leur frère.

Ainsi cette notion d’unicité est affaiblie, mais elle n’est pas détruite, car Marthe et Marie ne peuvent être appelées des disciples, ce terme étant certainement réservé, ici, aux hommes et non aux femmes.

Le verset XI 11 nous apprend, en outre, que Lazare est familier et aimé des autres disciples de Jésus. Et le verset XI 36 nous révèle que les Juifs venus au tombeau de Lazare connaissaient bien l’amour que Jésus avait pour lui.

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Affirmons donc, non sans raison, que Lazare est le disciple que Jésus aimait, et voyons si cette affirmation résiste à une lecture attentive du reste de l’évangile.

* * *

Six jours avant la Pâque, il y a un repas pour Jésus, à Béthanie, et il est dit :

Là, on lui fit un souper ; Marthe servait, et Lazare était l’un de ceux qui se trouvaient à table avec lui. (XII 2)

Or, cinq jours plus tard, lors de la sainte cène, il nous est dit :

Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus. (XIII 23)

Pour ces deux phrases, le texte grec emploie, de façon identique, quatre mots, ce qui n’apparaît pas dans la traduction française.

Nous sommes tous marqués par la prestigieuse représentation de la sainte cène de Léonard de Vinci. Là, le disciple couché dans le sein de Jésus nous apparaît nécessairement comme l’un des douze. Mais, sans vouloir restreindre la valeur universelle de cette œuvre, devons- nous lui attribuer une valeur historique absolue ? N’y avait-il que douze disciples autour de Jésus au moment du repas ? D’autres artistes de la Renaissance ont traduit cette scène différemment, en y faisant figurer beaucoup plus de personnes.

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Lorsque Jésus est arrêté, cette même nuit, il est dit :

Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur ; mais Pierre resta dehors près de la porte. L’autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre. (XVIII 15-16)

Nous voyons apparaître ici deux disciples : Pierre et

« l’autre disciple », mais il ne nous est pas dit qui est cet

« autre » disciple.

Au matin de Pâques, nous allons retrouver une constellation semblable : Pierre et « l’autre disciple ».

Dans les versets XX 2-8, les termes « l’autre disciple » seront même employés quatre fois, dans le texte grec, si bien que, naturellement, nous pensons que cet autre disciple qui accompagne Pierre est le même au chapitre XVIII et au chapitre XX. Or, au chapitre XX, la première fois que les termes « autre disciple » sont employés, ils sont associés au disciple que Jésus aimait :

Elle courut vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. (XX 2)

Aussi pouvons-nous affirmer, par le style même de la rédaction de ces deux évènements proches l’un de l’autre, que l’autre disciple qui, avec Pierre, suit Jésus jusque dans l’enceinte du souverain sacrificateur, est le disciple que Jésus aimait. C’est d’ailleurs lui –et là nous en

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sommes sûrs– qui, le lendemain, sera au pied de la croix de Jésus :

Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. (XIX 26-27)

Or, il nous est dit, par deux fois, que cet « autre disciple » (que nous disons être le disciple que Jésus aimait) est connu du souverain sacrificateur, qu’il entre et sort à sa guise, et a le pouvoir de lever des interdictions et de faire entrer Pierre dans l’enceinte !

Ce disciple que Jésus aimait serait-il un juif éminent ?

Que nous apprend encore le chapitre XI, au sujet de Lazare ? :

Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. (XI 18-19)

Lazare serait-il, lui aussi, un Juif éminent, connu et vénéré de beaucoup de ses congénères de Jérusalem ? Serait-il de cette classe aisée et dominante à laquelle appartient le souverain sacrificateur ?

Que nous est-il encore dit, à son sujet, au chapitre suivant ? :

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Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie ; et ils y vinrent, mais aussi pour voir Lazare, qu’il avait ressuscité des morts.

Les principaux sacrificateurs décidèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs se retiraient d’eux à cause de lui, et croyaient en Jésus. (XII 9-11)

Lazare, Juif éminent et vénéré de beaucoup d’entre eux, par son adhésion à Jésus et son autorité sur ses congénères, mettrait-il en péril le judaïsme-même, au point que les principaux dussent décider sa mort ?

Si c’est en Lazare que Jésus a mis toute sa confiance, combien est inouïe l’intensité de l’enjeu qui repose en lui !

* * *

Retournons au matin de Pâques :

Marie de Magdala trouve le tombeau vide, et court prévenir Pierre et l’autre disciple, que Jésus aimait. Elle leur dit :

Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l’ont mis. (XX 5)

Pierre et l’autre disciple courent au sépulcre, mais l’autre disciple court plus vite que Pierre, et arrive le premier.

Que fait-il alors ? :

(16)

S’étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n’entra pas. (XX 5)

Comment s’est passé la résurrection de Lazare, très peu de jours plus tôt ? :

Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le et laissez-le aller. (XI 44)

Quand Lazare est ressuscité, on lui retire les bandes qu’il avait autour des pieds et des mains.

Quand, le matin de Pâques, le disciple que Jésus aimait se penche, à l’entrée du tombeau, il voit les bandes sur le sol, et, profondément remué, il ne peut entrer : il reste dehors.

C’est Pierre qui, arrivant à son tour, entre en premier.

Alors seulement, l’autre disciple entre, et :

…il vit et il crut. Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l’Ecriture, Jésus devait ressusciter des morts. (XX 8-9)

Elle prend alors sa pleine signification, la réponse que Jésus donne aux envoyés de Marthe et Marie qui lui annoncent la maladie de Lazare :

Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle. (XI 4)

(17)

Car en ressuscitant Lazare, Jésus ne manifeste pas seulement son pouvoir divin, mais il permet à un homme –Lazare– de réaliser, en entrant dans le tombeau, le matin de Pâques, que le Christ est ressuscité.

* * *

Au dernier chapitre de cet évangile, nous trouvons encore le disciple que Jésus aimait, disciple auquel Pierre accorde un crédit sans réserve, puisqu’il se jette à l’eau pour rejoindre l’inconnu qui se tient sur le rivage, dès que ce disciple lui dit :

…C’est le Seigneur. (XXI 7)

Il est dit une chose étonnante au sujet de ce disciple :

Là-dessus, le bruit courut, parmi les frères, que ce disciple ne mourrait point. (XXI 23)

Nous pouvons comprendre cela si nous nous rappelons ce que Jésus dit à Marthe, en présence de ses disciples, juste avant de ressusciter Lazare :

Celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. (XI 25- 26)

* * *

Assurément, Lazare croyait en Jésus, et Jésus aimait Lazare !

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Le jeune chef riche

des évangiles synoptiques

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L’Evangile de Marc est le plus court des trois évangiles synoptiques. Ce fut, en fait, le premier des trois à être rédigé. Les deux autres évangélistes, Luc et Matthieu, accueillirent ce texte comme faisant autorité : ils adoptèrent sa trame pour rédiger leur propre évangile, en le complétant de recherches personnelles (sur la naissance de Jésus notamment) et de détails qui venaient nuancer ou préciser tel ou tel fait retracé par Marc.

Marc a ordonné son récit selon une nécessité intérieure rigoureuse. Luc et Matthieu, s’appuyant sur cette structure, n’en perçoivent plus toujours la nécessité intérieure, si bien que des détails fondamentaux dans la structure de l’évangile de Marc sont laissés de côté par Luc et Matthieu, parce que leur véritable portée n’a pas été saisie de l’intérieur, mais qu’ils s’appuient extérieurement sur cette trame.

Un de ces détails d’une importance capitale, relaté par Marc, et qui disparaît chez Luc et Matthieu, concerne un homme qui avait de grands biens :

Marc X

17 Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut et, se jetant à genoux devant lui : Bon Maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ?

21 Jésus, l’ayant regardé, l’aima.

Chez Matthieu, les modifications sont significatives :

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Matthieu XIX

16 Et voici, un homme s’approcha, et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ?

Chez Luc :

Luc XVIII

18 Un chef interrogea Jésus et dit : Bon maître, que dois- je faire pour hériter de la vie éternelle ?

Nous apprenons, chez Matthieu, que c’est un jeune homme :

Matthieu XIX

20 Le jeune homme lui dit

et chez Luc, donc, au verset 18, que c’est un chef.

Ce sont là des données complémentaires importantes ; mais l’essentiel est omis chez Luc et Matthieu :

Marc X

21 Jésus, l’ayant regardé l’aima.

Nous voilà en présence d’un homme que Jésus aima. Si nous prenons à nouveau au sérieux ce petit mot présent, parmi les évangiles synoptiques, seulement chez Marc, nous pouvons nous demander : S’agit-il de la même personne que le disciple que Jésus aimait ?

Nous apprenons des synoptiques que c’est un jeune chef.

(23)

Or, voyons comment, le matin de la résurrection, le disciple que Jésus aimait se rend au tombeau :

4ème évangile XX

3 Pierre et l’autre disciple sortirent et allèrent au sépulcre.

4 Ils couraient tous deux ensemble. Mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre ;

Nous avons là la description d’un homme alerte, dynamique, vigoureux. Ces qualités pourraient fort bien être celles d’un jeune chef.

Les synoptiques disent encore que ce jeune chef a de grands biens :

Marc X

22 …car il avait de grands biens.

Matthieu XIX

22 …car il avait de grands biens.

Luc XVIII

23 …car il était très riche.

Ces caractéristiques peuvent très bien correspondre à Lazare, qui est une connaissance du souverain sacrificateur. Nous apprenons aussi que ce jeune chef riche est pénétré de la Thora et qu’il a observé ses commandements depuis sa plus tendre enfance :

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Marc X

20 Il lui répondit : Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.

Matthieu XIX

20 Le jeune homme lui dit : j’ai observé toutes ces choses.

Luc XVIII

21 J’ai observé, dit-il, toutes ces choses dès ma jeunesse.

Or, comment commence l’évangile du disciple que Jésus aimait ? Exactement comme la Thora, par un retour aux origines de la Création, par les mots : Au commencement :

Genèse I

1 Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre.

4ème évangile I

1 Au commencement était la Parole, et la Parole était près de Dieu, et la Parole était Dieu.

Au fond, le prologue du 4ème évangile est le début de la Thora, revivifiée par le Verbe devenu chair. Celui qui écrit ce prologue est imprégné, depuis son enfance, de la Thora dont la structure vibre puissamment en lui et a façonné toute sa constitution spirituelle.

Ce qui est également fondamental, qui apparaît chez Marc et Luc, mais plus chez Matthieu, c’est que ce jeune chef riche dit à Jésus : Bon Maître.

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Il est probable –et même certain– que, parmi les milliers de personnes qui se sont adressées à Jésus pendant son ministère, seul ce jeune chef riche lui ait dit : Bon Maître.

Lui seul avait une âme d’une telle grandeur et d’une telle noblesse pour ne pas être subjugué par la puissance des prodiges réalisés par Jésus, mais pour percevoir que la source de tout cela était l’incommensurable amour dont Jésus était le foyer.

Lui seul, ce jeune chef riche, a su percevoir l’essentiel, l’amour dont était inondé Jésus. Et c’est pour cela qu’il est accouru non pas en lui disant : Maître puissant, mais en lui disant : Bon Maître.

Nous pouvons affirmer que ce jeune chef riche fut le seul homme qui sut entrer dans la réelle intimité de Jésus et reconnaître que Jésus était avant tout Amour.

Et parce que l’évolution intérieure de cet homme était telle, Jésus pouvait lui faire confiance, Jésus pouvait faire de lui son intime, pouvait lui ouvrir son cœur et l’aimer, c’est-à-dire faire de lui son compagnon en Amour.

Tous les autres hommes, que Jésus a rencontré pendant son ministère, n’avaient pas encore mûri intérieurement au point de s’éveiller à la réalité de l’Amour. Ils étaient encore dominés par le joug de la puissance.

Mais un sacrifice était demandé à ce jeune chef riche, à Lazare :

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Marc X

21 va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.

Ce fut une grande épreuve pour cet être évolué, une épreuve qui le bouleversa profondément :

Marc X

22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.

Et cette épreuve le rendit malade : 4ème évangile XI

1 Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie…

(27)

De Lazare à Jean

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(29)

Posons nous cette question : quand le disciple que Jésus aimait a-t-il écrit son évangile ?

La fin du 4ème évangile est surprenante. Concernant l’auteur de cet évangile, Jésus dit :

4ème évangile XXI

22 Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je revienne, que t’importe ?

Ainsi Jésus, avant de quitter définitivement les disciples, après sa résurrection, annonce qu’il reviendra vers son disciple aimé avant que celui-ci ne meure.

Aussi ce disciple, Lazare ressuscité, le seul en qui les paroles du Christ s’enracinent avec une inébranlable certitude, va-t-il, empli d’une persévérance ardente, attendre le retour de Jésus.

Il n’est donc pas question alors, pour lui, d’entreprendre la rédaction de son évangile, car l’histoire de Jésus sur terre n’est pas achevée : il a promis de revenir.

Lazare, le jeune chef juif riche, a peut-être trente ans lorsque Jésus quitte ses disciples.

Nous le retrouvons, bien plus tard (certainement dans les années 91-96, sous le règne de Domitien), sous un autre nom, dans l’île de Pathmos où il reçoit la Révélation (Apocalypse). Là, il se nomme explicitement Jean :

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Apocalypse I

9 Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulations et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île de Pathmos, à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus.

Une question légitime se pose : Pourquoi Lazare, le disciple que Jésus aimait, changerait-il de nom et s’appellerait, à présent, Jean ?

Nous pouvons d’abord constater qu’une telle pratique existe, puisque Jésus lui-même donne à Simon, le frère d’André, un nouveau nom :

4ème évangile I

42 Jésus l’ayant regardé dit : Tu es Simon, fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre).

Jésus dépose en Simon, à cet instant, une mission : celle de devenir le roc sur lequel s’édifiera la communauté de ceux qui accorderont leur foi dans le Christ.

Plus tard ( 4ème évangile XXI 15-17), Jésus lui ordonnera par trois fois d’être le pasteur de son troupeau.

Changer de nom -si ce changement est authentique- c’est signifier un changement de nature intérieure, c’est opérer un bouleversement de sa nature profonde.

Nous pouvons nous demander si Lazare a opéré un changement de nature intérieure qui justifierait un changement de nom.

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Depuis la fin des années 1980, sous le titre générique

« La vraie vie en Dieu », Vassula publie les messages qu’elle reçoit de Jésus. Dans l’un de ces messages Jésus lui dit qu’il a révélé sa nature divine pendant quatre jours à Lazare, mais qu’il lui a demandé de le garder scellé, de ne pas le révéler.

Rappelons-nous ce que Jésus répond aux envoyés qui lui annoncent que Lazare est malade :

4ème évangile XI

4 Cette maladie n’est point à la mort ; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.

Jésus a demeuré parmi les hommes, durant son ministère, dans un corps de chair. Mais la réalité de sa divinité ne pouvait pas être perçue directement par les hommes. Elle se manifestait au moment des prodiges qu’il accomplissait, ou au moment de son arrestation quand il dit : C’est moi (4ème évangile XVIII 5) et que la troupe qui venait le saisir recule et tombe à terre. Car la puissance surnaturelle de Jésus aveugle et terrasse.

Selon le témoignage de Vassula, Jésus a révélé sa gloire à Lazare, pendant les quatre jours de sa mort.

Quels flots de vie, quelles vagues de lumière, quelles ondes d’amour ont alors envahi Lazare, libéré de son enveloppe charnelle ? Cela dépasse tout entendement et toute possibilité de l’exprimer par des mots, mais il est certain que Lazare a vécu alors la plus grande

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transformation qu’il n’ait jamais été donné à un être humain de vivre.

Or le mot Jean, en hébreux, signifie « Dieu accorde une grâce ».

En revenant à la vie, Lazare ne sent-il pas qu’une grâce incommensurable lui a été faite ? Ne peut-il pas, naturellement, vouloir signifier, attester, qu’il n’est plus le même, qu’il est investi maintenant d’une nouvelle mission par le torrent de grâce dont il a été envahi pendant quatre jours ?

* * *

Le moment est venu de nous poser une autre question :

Alors que dans l’Apocalypse son auteur prend soin de se nommer sans ambiguïté dès le début : Moi Jean, votre frère…, le lecteur du quatrième évangile est dans une situation très étrange : on lui dit que cet évangile a été écrit par Jean, l’auteur de l’Apocalypse (affirmation émanant de la tradition des anciens qui ont connu Jean), mais ce Jean prend un soin infini à ne pas se nommer dans l’évangile qu’il rédige : Pourquoi ?

Mais justement parce qu’au moment des événements qu’il relate il avait un autre nom : il s’appelait Lazare.

Jean, alors qu’il s’appelait Lazare et que sa dépouille charnelle était dans un sépulcre, a vécu pendant quatre jours une expérience d’une dimension incommensurable : la perception de la nature divine de Jésus

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Puis Jésus l’a ressuscité.

Empli d’une sainte vénération pour ce qui lui a été donné de vivre, il est envahi d’une pudeur sacrée et ne peut révéler directement au lecteur : C’est moi, Lazare, moi que Jésus a ressuscité, qui écris ces choses.

Il ne le dit donc pas ouvertement, mais par maintes allusions, fines et précises, permet au lecteur attentif de discerner ce qu’il se garde de dire ouvertement.

Mais, s’il ne veut pas le dire ouvertement, il ne veut pas non plus empêcher que cela se sache. Or, s’il disait : C’est moi, Jean, qui écris ces choses, le lecteur ne pourrait identifier Lazare avec Jean, car il considèrerait comme impossible que l’auteur se nomme de deux façons différentes dans son récit.

Voilà pourquoi l’auteur du quatrième évangile ne peut pas dire son nom et qu’il se caractérise par cette expression si belle, si profonde et si bouleversante : le disciple que Jésus aimait.

* * * Revenons à Pathmos :

Alors que Lazare-Jean, durant les quatre jours de sa mort à Béthanie, avait été inondé, totalement transformé par la grâce du Verbe qui se déversait librement en lui, une nouvelle fois cette irradiation totale va s’opérer, mais cette fois-ci, Lazare-Jean étant bien vivant.

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Devant cette apparition du Fils de Dieu, du Verbe étincelant, Jean tombe comme mort, terrassé :

Apocalypse I

12 Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or,

13 et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine.

14 Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme la laine blanche, comme de la neige ; ses yeux étaient comme une flamme de feu ;

15 ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une fournaise ; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux.

16 Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants ; et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force.

17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort…

Mais le Fils de l’homme le réconforte :

17 …Il posa sur moi sa main droite, en disant : ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, et le vivant.

Voici une deuxième fois qu’à cet être unique, au disciple qu’il aimait, Jésus se révèle dans toute sa puissance et sa majesté.

Voici que s’accomplit la promesse faite sur les bords du lac de Tibériade :

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4ème évangile XXI

22 …Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je revienne…

Et comment se termine l’Apocalypse ? Naturellement, par ces mots :

Apocalypse XXII

20 Oui, je viens bientôt. Amen, viens Seigneur Jésus.

Maintenant seulement, après l’expérience de Pathmos, le disciple que Jésus aimait peut entreprendre la rédaction de son évangile. Il est certainement alors fort âgé (plus de quatre-vingt-dix ans), et sait depuis longtemps quel fut le destin de Pierre, dont la tradition fixe la mort, à Rome, à la fin des années 60 :

4ème évangile XXI

18 En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu te ceignait toi-même, et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.

19 Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu.

Son récit aura la profondeur, la liberté et l’ampleur d’une expérience décantée et mûrie par le temps. Il aura la clarté et la concision que seul le grand âge peut apporter à la vision.

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Mais ce récit sera surtout pénétré de la grâce qui lui aura été faite, par deux fois, d’être totalement inondé par la divinité du Fils de Dieu, une première fois, pendant quatre jours à Béthanie, alors qu’il n’avait que trente ans, et la seconde fois sur l’île de Pathmos, alors qu’il avait plus de quatre-vingt-dix ans.

Quoi donc d’étonnant que cet évangile soit imprégné de cette constante ferveur : témoigner que Jésus est bien le Christ, le Verbe, qui s’est fait homme.

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Lazare et Jean le Baptiste

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Nous avons vu, dans la première partie de cette étude, combien les éléments qui permettent, dans le 4ème évangile, de découvrir l’identité du disciple que Jésus aimait sont donnés avec discrétion, et que seule une lecture très attentive, silencieuse et patiente du texte peut les mettre en évidence.

C’est de cette manière quasi imperceptible que l’auteur de cet évangile nous fait le récit de sa première rencontre avec le Christ :

I

35 Le lendemain, Jean (le Baptiste) était encore là, avec deux de ses disciples ;

36 et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu.

37 Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus.

38 Jésus se retourna, et voyant qu’ils le suivaient, il leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu ?

39 Venez, leur dit-il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait ; et ils restèrent auprès de lui ce jour là.

C’était environ la dixième heure.

40 André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus.

Il nous est ainsi mentionné la première rencontre de deux disciples de Jean le Baptiste avec Jésus, et nous apprenons que l’un des deux est André, le frère de Simon

(40)

Pierre. Mais l’identité du second ne nous est pas dévoilée.

Remarquons que c’est à l’occasion de cette rencontre que l’auteur du 4ème évangile, le disciple que Jésus aimait, relate, pour la première fois, une parole du Christ.

I

38 …Que cherchez-vous ?…

Il nous faut attendre la fin de cet évangile ( le dernier chapitre) pour retrouver une constellation identique :

XXI

2 Simon Pierre, Thomas, appelé le Jumeau, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, se trouvaient ensemble.

Ici, tous les disciples sont clairement identifiés (tous des Galiléens), sauf deux autres.

Tous montent dans une barque pour pêcher, la nuit, sur la lac de Tibériade.

Un peu plus loin, dans le récit, nous apprenons que le disciple que Jésus aimait (donc l’un des deux autres) est dans la barque :

XXI

7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur.

(41)

Cette manière particulière de ne pas se nommer dès le 2ème verset de ce chapitre, mais de dire : deux autres disciples, permet au lecteur de pressentir que c’est la même personne qui est ainsi indiquée au premier et au dernier chapitre de cet évangile.

Nous comprenons dès lors que l’auteur de cet évangile, le disciple que Jésus aimait, Lazare, le jeune chef juif riche, connaissance du souverain sacrificateur, était celui qui était avec André lorsque Jean le Baptiste dit :

I

36 …Voilà l’Agneau de Dieu.

Ainsi, le disciple que Jésus aimait, avant de rencontrer pour la première fois Jésus et de le suivre immédiatement, était un disciple de Jean le Baptiste, et c’est Jean le Baptiste qui lui a indiqué, parmi tous les hommes qui venaient se faire baptiser par lui, lequel était le Christ, l’Agneau de Dieu.

La particularité du 4ème évangile, par rapport aux trois autres évangiles, dits synoptiques, et que son auteur est un témoin direct des faits et paroles du Christ qu’il relate.

Avant de rencontrer le Christ, grâce à Jean le Baptiste, le disciple que Jésus aimait était un chef juif éminent, jeune et riche, qui quitta sa bourgade de Béthanie, avoisinante de Jérusalem, pour répondre à l’appel de Jean le Baptiste qui, depuis la Béthanie de l’autre côté du Jourdain, invitait les hommes à se faire baptiser par lui.

(42)

S’étant certainement fait baptisé par lui, son degré d’évolution intérieure lui permit de percevoir immédiatement que Jean le Baptiste accomplissait réellement une mission divine, et il devint aussitôt son disciple.

C’est la raison pour laquelle l’auteur de cet évangile, qui ne relate que des faits dont il a été le témoin directe, commence par relater la rencontre des Juifs venus de Jérusalem :

I

19 Voici le témoignage de Jean (le Baptiste), lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites, pour lui demander : Toi, qui es-tu ?

Puis ensuite, une fois que le Baptiste lui révèle qui est l’Agneau de Dieu, ce Juif éminent, devenu immédiatement disciple du Baptiste, devient disciple de Jésus et peut, dans le récit de son évangile, communiquer les actes et paroles du Christ, dont il a été le témoin direct.

(43)

Élie et Jean-Baptiste

(44)
(45)

Nous venons de voir que le disciple que Jésus aimait, l’auteur du 4ème évangile, était, avant de rencontrer Jésus et de le suivre, un disciple du Baptiste.

Tentons à présent de découvrir de manière plus intime qui était ce Baptiste qui disait, à propos du Christ :

I

26 …Moi, je baptise d’eau, mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi ;

27 je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales.

et encore :

III

30 Il faut qu’il croisse, et que je diminue.

* * *

Jean-Baptiste et Élie sont-ils la même individualité ?

Cette question que nous nous posons est tout à fait légitime. En effet, dans le Nouveau Testament, nous voyons les contemporains de Jean-Baptiste se la poser :

4ème évangile I

21 Et ils lui demandèrent : Quoi donc ? Es-tu Élie ? D’autre part plusieurs passages, dans les Évangiles synoptiques, évoquent cette identité :

(46)

L’affirmation la plus explicite se trouve, à deux reprises, chez Matthieu :

Matthieu XI

14 et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Élie qui devait venir.

Matthieu XVII

12 Mais je vous dis qu’Élie est déjà venu, qu’ils ne l’ont pas reconnu, et qu’ils l’ont traité comme ils ont voulu.

De même le Fils de l’homme souffrira de leur part.

13 Les disciples comprirent alors qu’il leur parlait de Jean-Baptiste.

Mais elle se trouve aussi chez Luc, lorsque l’ange Gabriel annonce à Zacharie la naissance de Jean- Baptiste :

Luc I

17 il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.

Ces trois passages du Nouveau Testament nous autorisent donc à affirmer, avec pleine certitude, que Jean-Baptiste et Élie sont la même individualité.

Notons, au passage, la grande similitude entre Luc I 17 et les deux derniers versets de l’Ancien Testament :

(47)

Malachie IV

5 Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel n’arrive, ce jour grand et redoutable.

6 Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit.

Il y a en outre quelques détails extérieurs où la similitude entre Élie et Jean-Baptiste est étonnante :

2ème livre Rois I

7 Achazia leur dit : Quel air avait l’homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles ?

8 Ils lui répondirent : C’était un homme vêtu de poil et ayant une ceinture de cuir autour des reins. Et Achazia dit : C’est Élie, le Thischbite.

Marc I

6 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins.

Matthieu II

4 Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins.

Il y a également parfaite identité entre le lieu où Élie est arraché à la vie et celui où Jean-Baptiste commence son ministère, à la hauteur de Jéricho, mais de l’autre côté du Jourdain.

(48)

2ème livre Rois II

6 Élie lui dit : Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’envoie au Jourdain. Il répondit : l’Eternel est vivant et ton âme et vivante ! je ne te quitterai point. Et ils poursuivirent tous deux leur chemin.

7 Cinquante hommes d’entre les fils des prophètes arrivèrent et s’arrêtèrent à distance vis-à-vis, et eux deux s’arrêtèrent au bord du Jourdain.

8 Alors Élie prie son manteau, le roula, et en frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec.

9 Lorsqu’ils eurent passé, Élie dit à Élisée : Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d’avec toi. Élisée répondit : Qu’il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit !

10 Élie dit : Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d’avec toi, cela t’arrivera ainsi ; sinon, cela n’arrivera pas.

11 Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Élie monta au ciel dans un tourbillon.

4ème évangile

I 28 Ces choses se passèrent à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.

X 40 Jésus s’en alla de nouveau de l’autre côté du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d’abord baptisé. Et il y demeura.

(49)

D’Élie à Jean Baptiste

Il y a une très grande différence dans la manière dont Élie et Jean-Baptiste ont accompli leur ministère. Percevoir cette différence permet de cerner plus clairement la nature du ministère de Jean-Baptiste.

La différence fondamentale est la suivante : alors que la vie d’Élie, décrite dans 1er livre Rois XVII-XXI et 2ème livre Rois I-II est une succession presque ininterrompue de prodiges, de faits miraculeux, le ministère de Jean- Baptiste se caractérise, au contraire, par l’absence totale de prodige :

4ème évangile X

40 Jésus s’en alla de nouveau au-delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d’abord baptisé. Et il y demeura.

41 Beaucoup de gens vinrent à lui, et ils disaient : Jean n’a fait aucun miracle, mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai.

Ce verset X 41 est fondamental pour comprendre le ministère de Jean-Baptiste.

Beaucoup de ses contemporains jugeaient selon la chair, et ne voyaient donc en Jésus qu’un homme parmi d’autres :

4ème évangile VIII

15 Vous jugez selon la chair ;

(50)

Or l’essence du Christ ne repose pas dans la chair, et seul un être humain ouvert à la réalité spirituelle peut reconnaître la nature divine dont Jésus est le porteur

Ainsi Jean-Baptiste, fondé de plein pied dans la réalité spirituelle, est l’intermédiaire entre les hommes dont seuls les yeux de chair sont ouverts, et le Christ dont l’essence est de nature purement spirituelle, donc totalement imperceptible pour des yeux de chair.

Et Jésus dit de Jean-Baptiste :

4ème évangile V

35 Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière.

C’est ainsi qu’est décrite l’essence de Jean-Baptiste : il était une lampe vive qui percevait la réalité spirituelle, et qui pouvait donc rendre témoignage :

4ème évangile I

29 le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.

36 et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu.

Selon qu’il est écrit :

7 Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.

(51)

Et devant la splendeur que Jean-Baptiste percevait dans l’être du Christ, naturellement il se mettait en retrait et disait :

27 je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

Et lorsqu’il rend témoignage :

32 J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur lui.

il faut savoir que cette colombe n’était nullement accessible aux yeux de chair, mais seulement aux yeux de celui qui, comme Jean-Baptiste, percevait l’événement spirituel qui s’accomplissait au moment du baptême de Jésus.

(52)
(53)

La vie des éons

(54)
(55)

Lors du ministère de Jésus, nombreux sont ceux qui se sont tournés vers lui pour demander une guérison. Et comme ils ont eu foi en lui, la guérison leur a été accordée.

Nous avons vu que le jeune chef riche accourt vers lui avec une requête d’une toute autre nature :

Marc X

17 …Bon Maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter de la vie des éons ?

Que dit le Christ lui-même, s’adressant au Père, les yeux levés vers le ciel, quelques instants avant d’être arrêté par la cohorte conduite par Judas :

4ème évangile XVII

1…Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie.

2 selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie des éons à tous ceux que tu lui as donnés.

3 Or, la vie des éons, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.

Nous apprenons ainsi que la mission du Christ, sur Terre, est de permettre aux êtres humains d’accéder à la vie des éons

Notons, ici, que les termes « vie des éons » du texte grec d’origine, sont souvent traduits par « vie éternelle » traduction qui ne rend pas exactement l’idée de cycles évolutifs qu’ils contiennent.

(56)

Vouloir accéder à la vie des éons, c’est reconnaître implicitement les limites de la conscience ordinaire (bornée par les seuils que constituent la naissance et la mort), et aspirer à retrouver la conscience de l’Adam premier, qui communiait avec les forces créatrices originelles du Père.

L’événement de la chute exprime, de manière imagée, cette perte de conscience :

Genèse III

4 Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ;

5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.

6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea.

7 Les yeux de l’un et l’autre s’ouvrirent…

Renouer avec la conscience des origines, c’est renaître à une conscience qui s’enracine non pas dans la chair, devenue périssable depuis la chute, mais dans les forces créatrices de nature céleste, impérissables. C’est se constituer un trésor dans le ciel.

C’est pourquoi, afin de satisfaire cette soif ardente, si rare, du jeune chef riche accouru vers lui, Jésus lui dit :

(57)

Marc X

21 …il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel.

Puis viens, et suis-moi.

22 Mais, affligé de cette parole, cet homme s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.

23 Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples : Qu’il sera difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu.

Pour accéder à la vie des éons, l’homme doit se libérer de la conscience enracinée dans le cadre étroit des contingences périssables, et laisser croître en lui une conscience qui mûrit au soleil de la réalité spirituelle.

Cette nouvelle conscience, beaucoup plus que l’autre, est apte à conduire à la prospérité sur le plan terrestre.

Mais à chaque tentative du Christ d’éveiller les êtres humains à la vie des éons, ceux-ci se scandalisent et cherchent à le faire mourir :

4ème évangile XIII

56 Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui.

57 Les Juifs lui dirent : Tu n’as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham !

58 Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis.

59 Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple.

(58)
(59)

Abraham et Siméon

(60)
(61)

Renonçant à la logique terrestre, dans laquelle bien des Juifs qui entourent le Christ sont enracinés, essayons de nous ouvrir à ce que dit celui-ci :

4ème évangile XIII

56 Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui.

Voici ce que dit l’Eternel à Abram (plus tard appelé Abraham) :

Genèse XII

2 Je ferai de toi une grande nation,…

3 …et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.

L’Eternel lui promet une postérité aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. Mais les années passent, il a bientôt cent ans, et sa femme Sara quatre-vingt-dix ans, et leur couple n’a toujours pas d’enfant. Mais Abraham croit en la promesse de l’Eternel. Et leur premier fils, Isaac, naît alors qu’il a cent ans.

Le Nouveau Testament relate une situation analogue, au moment où les parents de Jésus vont le présenter au temple de Jérusalem, quarante jour après sa naissance :

Luc II

25 Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était sur lui.

26 Il avait été divinement averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Christ du Seigneur.

(62)

27 Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi,

28 il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit :

29 Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.

30 Car mes yeux ont vu ton salut,

31 salut que tu as préparé devant tous les peuples,

32 lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.

Ainsi, Siméon peut voir l’accomplissement de la promesse faite par l’Eternel à Abraham :

Genèse XII

3 …et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.

Et, il peut dire, exaucé :

Luc II

30 Car mes yeux ont vu ton salut,

31 salut que tu as préparé devant tous les peuples,

32 lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.

Si, ouvert à la vie des éons, nous acceptons les paroles du Christ :

4ème évangile, XIII

56 Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour : il l’a vu, et il s’est réjoui.

(63)

alors, de même que nous avons pu reconnaître en Élie et Jean-Baptiste la même individualité, qui accomplit et parachève sa mission d’une incarnation en la suivante, il nous est possible d’envisager qu’Abraham et Siméon soient la même individualité qui, dans la seconde incarnation voit l’accomplissement de la promesse faite par l’Eternel au cours de la précédente.

Tel est l’enseignement du Christ, enseignement qui choque et scandalise la conscience bornée de l’homme soumis au joug de la mort, mais qui permet, à ceux qui s’adonnent à sa lumière transcendante, de s’enraciner dans le royaume de la vie des éons, dans la mystérieuse et prodigieuse alchimie de la destinée humaine, d’incarnation en incarnation.

Dès lors nous comprenons les paroles que Siméon dit à Marie, la mère de Jésus :

Luc II

34 … Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction.

Ainsi, la vie des éons -les incarnations successives de l’individualité humaine- peut-elle être une clef pour la compréhension de la destinée.

Il est en effet possible de reconnaître dans la destinée de Siméon l’accomplissement de la destinée d’Abraham :

(64)

Abraham, pour répondre à l’appel de l’Eternel, accepte de quitter son pays de Chaldée et de se rendre dans un pays qui lui est inconnu.

L’Eternel lui promet alors une postérité aussi nombreuse que les grains de sable de la mer, que les grains de poussière de la terre, que les étoiles du ciel.

C’est seulement lorsque Sara, son épouse, est âgée de quatre-vingt-dix ans, et lui-même de cent ans, que cette promesse commence de s’accomplir par la naissance de leur enfant Isaac.

L’Eternel demande à Abraham que tous les mâles de sa maison soient circoncis, et établit, comme ordonnance perpétuelle pour sa postérité, que tout nouveau-né mâle soit circoncis le huitième jour.

Ce sera le signe distinctif du peuple juif.

Pour éprouver Abraham, l’Eternel lui demande d’égorger son propre fils Isaac, afin de l’offrir en sacrifice dans le feu sur un autel.

Abraham se soumet à cette volonté qui le bouleverse, et ce n’est qu’au dernier instant, au moment où son bras, armé d’un couteau, est prêt à trancher la gorge de son fils Isaac, que l’Eternel le retient et que l’offrande humaine est remplacée par un bélier, dont les cornes sont prisonnières d’un buisson tout proche de l’autel.

L’Eternel a promis à Abraham que sa postérité conduirait à la naissance d’une bénédiction pour tous les peuples :

(65)

Genèse XII

3 …et toutes les familles de la terre seront bénies en toi.

Et voici que Siméon reçoit lui-même dans ses bras le fruit de cette promesse, au moment où Joseph et Marie viennent présenter leur enfant au temple :

Luc II

30 Car mes yeux ont vu ton salut,

31 salut que tu as préparé devant tous les peuples,

32 lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple.

Telle est la patience divine en laquelle doit s’enraciner l’être humain s’il souhaite rassembler et recueillir des fruits pour la vie des éons.

Abraham est à l’origine du peuple qui conduit à la naissance du Salut devant tous les peuples.

Et Siméon, recevant ce Salut dans ses bras, accueille une nouvelle lumière qui va transfigurer sa destinée à venir, les prochaines incarnations de son individualité.

(66)
(67)

Individualité et destinée

(68)
(69)

Nous venons de mettre en évidence, en nous appuyant sur les paroles du Christ lui-même et sur d’autres témoignages historiques d’une authenticité incontestable, pour deux individualités différentes, comment leur destinée se développe, d’une incarnation à la suivante, selon une loi spécifique à chacune d’elle.

De même que chaque plante annuelle croît et se développe selon sa loi puis, avant de disparaître, produit la graine qui, à son tour, se développera selon la loi qui est spécifique à cette plante, de même, l’individualité humaine, d’incarnation en incarnation, développe sa destinée selon des modalités uniques, qui lui sont spécifiques.

Ainsi l’individualité Élie-Jean le Baptiste accomplit sa destinée, d’incarnation en incarnation, d’une manière totalement différente que l’individualité Abraham- Siméon.

Tout en respectant une loi de croissance unique, ces étapes successives, chez l’être humain, sont amenées à se métamorphoser de manière significative, ce qui n’est pas le cas de la plante, dans notre comparaison.

Ainsi, pour l’individualité Élie-Jean le Baptiste, tout en conservant des caractères communs d’une incarnation à la suivante (vêtement en poil de chameau, vie dans le désert, etc…) nous avons vu qu’Élie a fait beaucoup de miracles, alors que Jean le Baptiste n’en a fait aucun.

(70)

La puissance spirituelle agissante d’Élie se transforme, en Jean le Baptiste, en puissance de vision, en claire- voyance, qui dépasse la vision des yeux de chair et permet de reconnaître, en Jésus, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Pour l’individualité Abraham-Siméon, l’incarnation accomplit en Abraham est marqué par le sceau de la procréation, qui doit conduire à une postérité innombrable. Et ce sceau est imprimé jusque sur l’organe de reproduction mâle par l’ordonnance de la circoncision.

Mais en Siméon cette ordonnance atteint son accomplissement, son terme, au moment où il accueille dans ses bras la lumière pour éclairer les nations.

Siméon n’est pas un procréateur, mais le premier représentant d’une nouvelle lignée d’êtres humains, qui ne seront plus identifiés par leur origine ethnique, mais par la lumière dont leur cœur sera éclairé.

Abraham est le géniteur de l’Eternel (notons cependant que cette procréation est dépourvue de toute fougue passionnelle, puisqu’Abraham et Sara sont très âgés lorsqu’ils engendrent Isaac).

Siméon, guidé par l’Esprit-Saint, entre dans le temple pour accueillir le sceau qui caractérise la nouvelle lignée, celle des enfants de Dieu, dont les membres sont les individualités vivant au sein de toute race, de tout peuple, qui accueillent en eux la lumière des nations.

(71)

Alors qu’Abraham est à l’origine du peuple hébreux, dont il est la racine-même, Siméon est celui qui vient mettre un terme à cette filiation, pour en inaugurer une nouvelle. C’est en cette même individualité (Abraham- Siméon) que prend naissance et est mis un terme à la mission d’une religion fondée sur le génétisme.

Une fois que la lumière pour éclairer les nations voit le jour, la circoncision et la postérité d’Abraham n’ont plus aucun sens, et vouloir maintenir cette spécificité c’est vouloir scléroser le courant évolutif de l’humanité, c’est se rigidifier soi-même spirituellement.

Jean le Baptiste sait parfaitement cela ; c’est pourquoi il s’insurge contre les pharisiens et les sadducéens qui tentent de se prévaloir de leur ascendance juive :

Matthieu III

7 Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? 8 Produisez donc du fruit digne de la repentance,

9 et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham.

En l’individualité Abraham-Siméon a pris naissance puis s’est achevée la mission d’une religion fondée sur le génétisme, pour le salut des nations.

(72)
(73)

Arjuna et Lazare

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(75)

Essayons, de la même manière que nous l’avons fait pour les deux individualités Élie-Jean le Baptiste et Abraham- Siméon, de découvrir quelle est la loi qui régit, d’incarnation en incarnation, l’individualité Lazare-Jean, le disciple que Jésus aimait.

Ce qui est caractéristique de cette individualité, c’est qu’elle est la seule à entrer dans l’intimité du Seigneur.

Elle semble former avec lui un couple, dont les deux éléments constituent comme des composantes indissociables, indispensables l’une pour l’autre.

Nous touchons là un profond mystère de l’aventure de l’espèce humaine :

Il semble indispensable que la divinité créatrice, appelée Logos, Verbe, dans le 4ème évangile, ait besoin d’une individualité -et d’une seule, bien particulière- qui puisse servir d’intermédiaire entre le monde spirituel et le genre humain.

Nous concevons, dès lors, que la relation entre cette individualité humaine et la Divinité devenue chair est d’une intensité inouïe.

C’est la raison pour laquelle le 4ème évangile, écrit par le disciple que Jésus aimait, est d’une sobriété extrême.

Cet évangile rend témoignage d’un mystère incommensurable, que les mots humains ne peuvent pas décrire.

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