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Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance

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Academic year: 2022

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Géographie et cultures 

58 | 2006

Multiculturalisme/ mondialisation

Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance

Anne‑Marie Frérot

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/gc/8076 DOI : 10.4000/gc.8076

ISSN : 2267-6759 Éditeur

L’Harmattan Édition imprimée

Date de publication : 1 octobre 2006 Pagination : 142-143

ISBN : 2-296-01810-6 ISSN : 1165-0354 Référence électronique

Anne‑Marie Frérot, « Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance », Géographie et cultures [En ligne], 58 | 2006, mis en ligne le 18 décembre 2018, consulté le 22 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/gc/8076 ; DOI : https://doi.org/10.4000/gc.8076 Ce document a été généré automatiquement le 22 mars 2021.

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Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance

Anne‑Marie Frérot

RÉFÉRENCE

Lamine Diédhiou, 2004, Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance, Québec, Presses de l’université Laval, 339 p.

1 Plusieurs ouvrages, dont le plus récent Négrologie de S. Smith, ont dressé l’indéniable faillite économique, politique et sociale d’une « Afrique mal partie » qui serait du fait de ses valeurs son propre fossoyeur. C’est de ce rapport entre mentalités endogènes et développement importé que discute le sociologue et philosophe Lamine Diédhiou, à partir de l’exemple des Diolas du Sénégal1 qu’il situe à l’interface entre tradition et modernité, dans un contexte agricole sénégalais en crise dont il retrace l’historique.

L’auteur souhaite démontrer que les projets de développement ne peuvent réussir que s’ils s’ancrent dans la réalité culturelle et sont vécus de l’intérieur.

2 L. Diédhiou a compilé tous les écrits de sciences humaines et sociales sur la Casamance et en fait la synthèse. Beaucoup plus intéressant est son ouvrage lorsqu’il retransmet un savoir de terrain et nous livre les représentations sociales diolas. Son travail d’enquêtes et d’entretiens lui permet de faire le point sur la cosmogonie diola partagée en trois sous-régions en fonction du fait religieux et de l’organisation du travail.

3 La société diola a une très forte identité culturelle où superstition et raison, sacré et profane s’entremêlent, unis par des rites et rituels dont la répétition permet aux Diolas animistes, islamisés ou christianisés, de reproduire l’œuvre primordiale d’Emitaï (Dieu) et des génies délégués. Ces génies, forces cosmiques médiatrices entre Dieu et les hommes, sources du bien et du mal, ukiin, kouhoka, bagoune et autres entités positives ou négatives, visibles ou invisibles, expliquent l’environnement ; certains le protègent.

Individualiste et renfermée sur elle-même, la société diola est structurée autour de la production du « riz, base et symbole de la civilisation », signe de richesse. Les végétaux

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et les minéraux, doués d’une âme, chargés d’une énergie vitale positive ou négative, font partie d’une nature anthropomorphisée respectée. La riziculture est valorisée par une « éthique du labeur » entre « fatalisme et créativité humaine ».

4 Dans un univers symbolique hiérarchisé, le monde des hommes se divise en deux catégories principales : « gens qui ne voient pas la nuit » ou « mouches tsétsé » ; « gens qui voient la nuit » ou « têtes larges », chaque homme ayant son double dans un animal totémique (siwoum). Les femmes, quant à elles, ont un rôle de procréation, d’éducation, de production et l’auteur souligne le paradoxe diola de la soumission, domination des femmes consentantes qui ont voté contre la loi sénégalaise interdisant l’excision – alors que leur rôle économique s’accroît grâce à la mise en œuvre de stratégies de contournement de cette domination : réseaux de commercialisation des produits locaux, migration, emploi rémunéré, associations, soutien des revendications... Malgré tout, la dévalorisation des femmes et des jeunes encourage leur départ.

5 Là n’est pas le seul paradoxe : syncrétisme religieux, transfert de sens de la tradition à la modernité, comportements figés, mais aussi instrumentalisation des valeurs traditionnelles dans une société en crise. Dans la troisième partie, L. Diédhiou analyse les projets de développement rural et les raisons exogènes – classiques– de leur échec.

Au final, en grande connivence avec son sujet, l’auteur défend la thèse de Pinadaptation des projets de développement qui continueront à être voués à l’échec tant qu’ils ne seront pas en adéquation avec les mentalités africaines, puissants leviers du progrès malgré leurs paradoxes : la symbolique diola d’une riziculture de prestige ne s’inscrit pas dans la logique productiviste et utilitariste des développeurs.

6 On aurait souhaité un fil conducteur plus affirmé liant mieux les trois parties, un recentrage sur le riz élagué de généralités connues, un glossaire, une bonne carte de localisation plutôt que la figure 2 du cycle de l’eau, mais le livre apporte beaucoup sur la cosmogonie diola et contribue à la définition d’un patrimoine.

NOTES

1. Lamine Diédhiou, 2004, Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance, Québec, Presses de l'université Laval, 339 p.

AUTEURS

ANNE‑MARIE FRÉROT Université de Tours

Riz, symboles et développement chez les Diolas de Basse Casamance

Géographie et cultures, 58 | 2006

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