Influence d’un blocage
de l’extrémité du pivot d’un semis de chêne,
sur
la morphogenèse de
sonsystème racinaire
M.
LAMOND,
Unive
R. TAVAKOL sité de Clermont-
A. RIEDACKER and, France Université de Clermont-Ferrand, France
’F I.N.R.A., Centre de Recherches
forestières Nancy-Champenoux,
F 54280 Seichampsavec la collaboration
technique
de MM.MULLER,
GIORIAet HENRION
(pour
lesdessins)
Résumé
La
pointe
depivots
de semis de chêne (Querct!.s! robur L.) de différenteslongueurs
(6 cm - 20 cm - 35 cm) élevés en caisson à aérosol nutritif ou sur tourbe en minirhizotrona été
bloquée.
Cela entraîne dans les deux cas une stimulation des racines secondaires lesplus
distales et lesplus
grossesqui,
sinon, seraient restées fines, obliques et à croissance peu durable. Certaines poursuivent leur croissance et deviennentorthogéotropes.
Lorsque
toute lapartie
dupivot
portant des extrémités en croissance estplâtrée,
desracines secondaires
qui
avaient cessé des’allonger
recommencent à croître. Ilapparaît
aussi des racines secondaires tardives, dont le diamètre de
l’apex
est dès le débutsupérieur
aux racines secondaires apparues en
séquence
normale. Leur croissance seraégalement plus importante
etplus
durable que celle de ces dernières. Sur caisson àaérosol,
des racinessecondaires
qui
avaient cessé des’allonger
peuventspontanément
recommencer às’allonger pendant quelques jours
sans que lepivot
soitbloqué,
en même tempsqu’apparaissent
desracines secondaires tardives. Sur tourbe, on n’observe cela
qu’après blocage
de la croissanceaxiale du
pivot.
Les résultats observés semblent
pouvoir s’expliquer
en faisantappel
à la fois : 1) à desphénomènes
de corrélationsactives ;
2) aux différences
d’aptitudes
à la croissance des diversespointes
de racines, cesaptitudes
pouvant être déterminées par lecomplexe
de corrélation dans lequel ellesnaissent ;
3) à des variations de niveau d’un
pool hormo-trophique
utilisable par les racines.1. Introduction
Le
système
racinaire de semis de chêneprésente
unépais pivot vertical,
à croissancedurable,
surlequel
naissent des racinessecondaires,
fines et à croissance axialegéné-
R. TAVAKOL : actuellement Université de Hamadan, Iran.
ralement limitée. C’est un type de
système
racinaire comportant despointes
de dimensions et à destins biendifférenciés,
que nousappellerons « système
racinaire bien hiérarchisé »(fig. 1).
A
l’opposé,
il existe dessystèmes
racinaires peu hiérarchisés dont les racines secon- dairesprésentant
descaractéristiques analogues
à celle de la racineprincipale
sontcapables
deremplacer
facilement cette dernière. Tel est le cas dusystème
racinaire desCedru.s atlantica que nous étudions par ailleurs
(R IEDAC xER, 1976).
Peu d’études ont
cependant
été effectuées pourcomprendre
le déterminisme d’arrêt de croissance des racines secondaires dessystèmes
racinaires desvégétaux ligneux
bienhiérarchisés,
à part celles de DYANAT & NEVILLE (1970 et 1972) sur le cacaoyer et celles de CHAMPAGNAT 1V1. Plal., 1974,
de LANIOND, 1979, RIEDACKER &P ODA , 1977,
et RLEDACKER et
al.,
1982 sur les semis de chêne.Dans le
présent travail,
nous avons cherché àpréciser
les corrélations de croissance existant entre lepivot (’c’est-à-dire
la racineprimaire)
et les racines secondaires. Pourcela,
nous avons effectué desblocages
d’unepartie plus
ou moinsimportante
de l’exhré-mité distale de
pivots
de différenteslongueurs.
2. Matériel et méthodes
Cette étude a été réalisée avec des semis de chêne
pédonculé
(QllerclIs rolmr L.) issus de lagermination
de glands récoltés dans diversesrégions
de France (Creuse, 1976 ; Haute- Vienne, 7978 ;Hautes-Pyrénées,
1976 et 1977 ;Puy-de-Dôme,
1976 et 1978). Cesglands
ontété conservés
jusqu’à utilisation,
enrobés de rhodiazan, dans de la tourbe sèche, soit à- 1 &dquo;C, soit à 4 °C. Leur mise en germination a été
précédée
de l’enlèvemcnt desenveloppes
séminales (péricarpe et téguments) et d’un lavage des embryons à l’eau courante
pendant
48 h. Ce traitement des semences réduit à quelques
jours
le délai degermination
sans modifierla croissance et le
développement
ultérieur des semis (LAMOND,1979).
Le type d’observations et de mesures
qu’il
estpossible
de réaliser sur dessystèmes
racinaires dépend du
dispositif
d’élevage desplants.
Deuxdispositifs d’élevage
ont étéutilisés : le minirhizotron (RtEnACxrR, 1974) et le caisson à aérosol nutritif (LAMOND &
M OUSAIN
, 1979). Le minirhizotron a été employé pour préciser en particulier les directions
de croissance, ainsi que les réactions géotropiques de chacune des racines visibles. Le caisson à aérosol a été utilisé pour observer la dynamique de croissance de la totalité du
système
racinaire et évaluer avec
précision
le nombre, la dimension, ainsi que lepoids
de sesdifférents composants.
Dans le cas des cultures effectuées sur minirhizotron, les embryons ont été
posés
àplat
sur la tourbe fertilisée (DeI.RnN et al., 1975), immédiatement après leur lavage à l’eaucourante. Dans le cas des cultures sur caisson à aérosol, ils ont été élevés sur vermiculite
jusqu’à
ce que leurpivot
atteigne une longueur de 10 à 12 cm.L’élevage des semis en minirhizotrons a été réalisé au laboratoire (5 000 Lux, 16 h
d’éclairement,
18 h à 24 &dquo;C), tandis que celui sur aérosol a été réalisé en chambre climatisée (5 000 Lux, 16 h d’éclairement, 25 °C, 70 ± 10 % d’humidité relative).Les traitements suivants ont été effectués chacun sur 10 individus élevés sur caisson et sur 6 individus élevés sur minirhizotron (fig.
2) :
-
Plâtrage
de l’extrémité depivots
sur unelongueur
de 1 cm pourbloquer
leurcroissance en longueur. Ce traitement a été effectué sur des
pivots
mesurant 6 cm (1 ouP.),
20 cm (2 ou P!.) et 35 cm (3 ou P!).
-
Plâtrage
de l’extrémité distale depivots
de 35 cm delong,
sur deslongueurs
variables. Ce traitement
bloque
non seulement la croissance de la racineprincipale,
maisencore celle de ses ramifications. Les
portions
suivantes dusystème
racinaire ont étéplâtrées :
- extrémité distale du
pivot
surlaque1le
aucune ramification n’est encore visible(4 ou Pxzn) ; .
- extrémité distale du
système
racinaire sur unelongueur
de 25 cm, c’est-à-dire toute la zone danslaquelle
les racines latéralesprésentent
un allongement notable (5 ou P:!!al).- Plant témoin dont la croissance du
pivot
n’a pas étégênée
(6 ou T).Pour éviter de traumatiser les racines latérales pendant le
plâtrage
dupivot,
lesparties
non traitées ont été recouvertes d’unpapier
filtre humidelorsque
lesplants
étaientélevés sur
minirhizotrons,
soit maintenues dans l’aérosol.Pour étudier les
réponses morphogénétiques
consécutives à cestraitements,
nous avons :- dessiné chaque semaine les allongements
(parties
enpointillé
sur lesfigures)
desracines visibles sur une feuille de
polyéthylène appliquée
sur la face transparente du minirhizotron ;- mesuré la longueur des racines latérales des zones AA’, BB’ et C
(fig.
2) visibles sur minirhizotronaprès
3mois ;
- révélé la nature du
géotropisme
des racines latérales en faisant subir aux minirhi- zotrons une rotation de 90° dans leplan vertical ;
- mesuré 3 semaines
après
lesopérations,
lenombre,
le poids sec et la longueur de la totalité des racines latérales desplants
élevés sur aérosol et situées dans les 3 zonesindiquées
sur lesfigures
10 et 12.2.1.
Morphogenèse
dusystème
racinaire desplants
témoinsLe
système
racinaire des semis témoins se compose d’une racineprimaire verticale,
de racines secondaires
obliques
ou horizontales et de nombreuses racines tertiairesplus
ou moins
perpendiculaires
à leur axesupport (fig. 1).
La racine
primaire,
oupivot,
est directement issue de la croissance de la radicule.Elle est
orthogéotrope (R IEDACKER
etal., 1982).
Le
pivot s’allonge
engénéral
sans arrêt(fig. 4,
courbeA)
à une vitesse à peuprès
constante :
1,4
=:1::0,15 cm/jour
à 18° et2,0 cm/jour
à 25 °C. Surquelques
individuspeu
vigoureux,
elle cesseparfois
momentanément des’allonger (fig. 4,
courbeB).
Cesarrêts de courtes durées
(maximum
1semaine)
s’observent leplus
souvent au cours dela
quatrième
oucinquième
semaine deculture,
c’est-à-direlorsque
les réservescotylédon-
naires arrivent à
épuisement (L AMOND ,
enpréparation).
Le diamètre de
l’apex
dupivot,
mesuré à0,4
cm de lacoiffe,
varie entre1,2
et1,8
mm. Laportion basale,
mesurée à 1 cm ducollet,
s’accroîtrégulièrement ;
son diamètredépasse généralement
5 mmaprès
2 mois de culture.Les racines
secondaires,
ou ramifications d’ordre1, apparaissent
normalement àune distance de 6 à 10 cm de
l’apex
dupivot.
Elles sontsemi-plagiogéotropes,
maisjamais orthogéotropes (R IEDACKER
etal., 1982).
La croissance en
longueur
de ces racines secondaires varieconsidérablement,
maisdemeure
toujours
limitée. Lesplus
grosses, enparticulier
celles insérées à une faibledistance
ducollet, s’allongent pendant
environ 3 semaines etpeuvent
atteindre unelongueur
voisine de 10 cm. Al’opposé,
les racines lesplus
fines cessent des’allonger quelques jours
seulementaprès
leurémergence ;
leurlongueur
finale nedépasse
pas 1 cm(fig. 1).
Le diamètre de leur apex, mesuré à 2 mm de la
coiffe,
variebeaucoup d’une
racine à l’autre(0,09
à0,43
mm, 7 à 10jours après
leurémergence)
et diminuejusqu’à
ce que la croissance axiale cesse. Seulement
quelques-unes
d’entre elles(10
à15 p. 100) présentent
un accroissement radial à leur basequi
soit détectable.Mais,
même cesdernières restent fines et leur diamètre mesuré à 5 mm du
pivot
nedépasse généralement
pas
0,63
mmaprès
2 mois de culture.Lorsque
les semis sont élevés surminirhizotron,
l’arrêt de croissance des racines secondaires est définitif. Par contre,lorsqu’ils
sont cultivés sur caisson à aérosol nutritif etprésentent
unelongueur satisfaisante,
un bon nombre de racines latérales(généralement
les
plus grosses),
recommencent às’allonger
vers laseptième
semaine de culture. Lareprise
de croissance s’effectue de manièresynchrone
sur un mêmeplant, après gonfle-
ment des apex
impliqués (fig. 5).
La croissance axialequi
en résulte cesse assezrapide-
ment et
n’ajoute
quequelques
centimètres à leurlongueur.
Cette
reprise
de croissances’accompagne,
dans laportion déjà
ramifiée dupivot,
de
l’émergence
dequelques
racines latérales d’ordre1, tardives,
dont le diamètre àla naissance est environ le double de celui des ramifications de même ordre initiées en succession
acropète
auvoisinage
del’apex
dupivot (fig. 6).
Sur desplants âgés
de20
semaines,
certaines d’entre ellesatteignent
unelongueur
voisine de 60 cm et undiamètre à la base de
1,5
mm.Les racines tertiaires
apparaissent
environ 25jours après
lagermination.
Ellescroissent en succession
acropète
sur les racines secondaires lesplus longues.
Elles sont trèsfines, agéotropes,
nes’allongent
quequelques jours, puis
brunissent. Leurlongueur
dépasse
alors rarement 5 mm.Lorsque
lesplants
sont élevés sur aérosolnutritif,
leurpointe
redevienttemporairement
blanche au moment de lareprise
de croissance des racines secondaires.En
résumé, l’appareil
souterrain des semis de chênepédonculé
seprésente
commeun
système
bienhiérarchisé,
danslequel
les différents ordres de croissance sedistinguent
nettement non seulement par leur
taille,
mais encore par la durée de leurpériode
decroissance.
Et, malgré
lespetites
différences de croissanceobservées,
lamorphologie
des
systèmes
racinaires cultivés sur tourbe(fig. 7 a)
diffère très peu de celle obtenuesur aérosol
(fig. 7 b).
2.2.
Influence
dublocage
del’apex
despivots
2.21.Blocage
d’unpivot
de 6 crrc delongueur
Ce traitement ne modifie ni l’ordre
d’apparition,
ni le nombre des racines secon-daires
(fig.
3 et8).
Il influence peu ou pas la durée de croissance de lamajorité
deces racines. Seules
quelques-unes,
situées auvoisinage
dupoint
deblocage,
sontstimulées. Deux à trois d’entre elles
acquièrent
une croissance indéfinie(du
moins tantque l’extrémité
apicale
dupivot
restebloquée)
deviennentorthogéotropes
et ont unecroissance en
épaisseur importante, quoique
inférieure à celle d’unpivot.
Nous lesappellerons
des racines secondaires transformées.Après
deux mois deculture,
leur diamètre à 1 cm dupivot,
estégal
à 1a moitié de celui de ce dernier.Des observations sommaires montrent :
- que leurs formations secondaires
ligneuses
sont alors nettementplus développées
que celles des racines secondaires non
stimulées ;
- que leur gros
vaisseaux,
inexistants dans les racines secondaires nonstimulées,
sont
cependant
moins nombreux et de taille inférieure à ceux despivots ;
- que le diamètre de leur moelle est
également plus important
que chez lestémoins,
mais reste inférieur à celui dupivot.
Les racines latérales tertiaires se
développent
par ailleursdavantage
sur les racines stimulées que sur les témoins. Environ un moisaprès
leblocage,
nous avonsobservé,
surla
paroi transparente
desminirhizotrons, l’apparition
dequelques
racines secondairestardives,
dont lescaractéristiques
sont semblables à cellesqui
ont été décrites chez les témoins élevés sur aérosol nutritif. La croissance axiale de ces racines tardives estoblique
ou horizontale. Elle cesse environ 4 semaines
après
leurémergence.
2.22.
Blocage
d’uupivot
de 20 cm delongueur
Ce traitement
(fig.
3 et9)
ne modifie defaçon appréciable
ni la croissance des racines latérales visibles au moment dublocage,
ni lenombre,
nil’ordre,
ni la vitessed’apparition
des racines secondairesqui
se formeront par la suite dans laportion
nonencore ramifiée du
pivot.
Il stimule par contre très nettement 1,a croissance de cesdernières : deux à trois d’entre
elles,
situées trèsprès
dupoint
deblocage, acquièrent
une croissance indéfinie et deviennent
orthogéotropes.
Les racinestertiaires, portées
par les racines fortementstimulées,
peuvent atteindrejusqu’à
6 cm etporter
des racinesquaternaires.
Un mois
après
leblocage,
on observe aussi bien sur tourbe que sur aérosolsl’émergence
en divers endroits de racines latérales tardivesayant
descaractéristiques
analogues
à celles décritesprécédemment.
Deux mois
après
leblocage,
lafréquence
deslongueurs
des racines secondaires situées dans lapartie
ramifiée dupivot
au moment dublocage
n’est pas différente de celle des témoins. Par contre, dans lapartie
dupivot
non ramifiée au moment dublocage,
on observebeaucoup
moins de racines de 0 à 2 cm que chez lestémoins,
lesmanquantes
se retrouvant en excès dans les classes delongueur supérieures.
Les mesures effectuées, sur les racines latérales des semis cultivés sur caisson à aérosol
nutritif,
21jours âpre
leblocage
depivot
de mêmelongueur,
conduisent à des conclusionsanalogues.
Ellespermettent
en outre depréciser
que la stimulation moyenne de la croissance en matière sèche des racines de laportion
située entre 0 et 3 cmdu
blocage
est voisine de 630 p. 100(fig. 10).
Cet accroissementpondéral
est dû nonseulement à
l’allongement,
mais encore à un accroissement radialplus important (fig. 11).
L’anatomie des racines les
plus
fortement stimulées est modifiée comme dans le traite-ment
précédent.
2.23.
Blocage
d’unpivot
de 35 on delongueur
Lorsque
lepivot
atteint 35 cm delongueur,
un certain nombre de racines secon-daires situées au
voisinage
du colLet ont cessé des’allonger.
Leblocage
de l’extrémité distale dupivot
n’entraîne pas lareprise
de croissance de ces dernières. Il ne modifie pas nonplus
defaçon appréciable
la croissance des autres racines visibles au moment dublocage. Et,
il stimule la croissance des racinesqui
se forment dans la zone nonramifiée du
pivot
au moment dublocage,
de manière tout à faitanalogue
à celle du traitementprécédent (fig.
3 et 12 et tabl.1 Toutefois,
ceblocage
ne provoque pasl’apparition
de racines latérales tardives au cours des deuxpremiers
mois de culture.3. Influence du
blocage
d’uneportion plus importante
dusystème
racinairede semis dont le
pivot
atteint 35 cm delongueur
3.1.
Blocage
de toute l’extrémité distale dupivot
sctr
lctquelle
atccunerarnification
n’e.rt encore visihle(P : ,, - ,zil)
Ce traitement n’entraîne pas la
reprise
de croissance des racines secondairesqui
avaient cessé de
s’allonger.
Les racines secondaires encore encroissance,
situées àplus
de 5 cm de la
partie bloquée,
sontlégèrement
stimulées. Celles situées immédiatement au-dessus de lapartie bloquée
sont stimuléesplus longuement, acquièrent
une croissancepLus
durable.Quelques-unes
d’entreelles,
c’est-à-dire cellesqui
étaient audépart
lesplus
grosses,s’allongent jusqu’en
find’expérience
et deviennentorthogéotropes (fig.
12et tabl.
1).
Une dizaine de
jours après
leblocage,
ilapparaît généralement
une ou deuxracines tardives au
voisinage
immédiat de lapartie bloquée.
Leur apex est dès la naissanceplus
gros que celui des autres racines secondairesqui
se sont transformées.Elles
présentent également
une croissance radialeplus
forte que ces dernières.3.2.
Blocage
de toute la zone dus ’ vstètiie
racinaire danslaquelle
les racines latérales
pré.sentent
titiallongement
notable(P . , 5 al)
A la suite de ce
traitement,
aucunallongement
de racines. n’est détectablependant
une dizaine de
jours. Puis,
bon nombre de racines secondaires recommencent à s’al-longer pendant quelques
semaines(fig. 13).
Parmi cesdernières, quelques-unes
continuent às’allonger jusqu’à
la fin del’expérience.
Le diamètre de leurportion,
forméeaprès
la
reprise
decroissance,
estplus
gros que celui de leurpartie
formée antérieurement(fig. 5),
mais reste néanmoinsplus
faible que celui des racines secondaires apparuesaprès blocage
dans les traitements(P; ¡; .a
etP._&dquo;a).
. FIG. 12
Action sur le nombre et le poids sec de racines secondaires dans
différentes
zones du pivot deplants
élevés sur caivvon à aérosol nutritifet ayant subi différents traitements : T, P35a, P3.;zn et P iàal.
Effect of various treatments on the number and dry weigth of
secundary
rootsgrorvn in aeroponics : T, P,!a, P!,zn and P!,al.
Simultanément à cette
reprise
de croissance des racinessecondaires,
ilapparaît
des racines secondaires tardives. Le diamètre de leur apex est environ deux fois
plus
gros que celui des racines latérales
après
leurreprise
de croissance. Leur croissance radiale estplus
forte et elles sontobliques.
Lesplus
distalesacquièrent
une croissanceindéfinie et deviennent
orthogéotropes,
tandis que lesplus proches
du collet restentobliques.
Par la
suite,
ilapparaît également
d’autres racines secondaires tardives en d’autres endroits de lapartie
nonbloquée
dupivot,
mais leur croissnce est moins durable que celle desprécédentes (tabl. 1). ).
4. Discussion
Les
expériences qui
viennent d’être décrites montrentqu’un blocage
del’allongement
du
pivot
entraîne une stimulationimportante
de la croissance des racines secondaires lesplus
distales et lesplus
grosses dès leur naissance.Mais,
leur vitessed’allongement
restelongtemps
inférieure à celle despivots placés
dans les mêmes conditionsthermiques.
Leur croissance en
épaisseur
eststimulée,
mais reste aussilongtemps
inférieure à celle despivots.
Leurgéotropisme
est enfin modifié. Deplagiogéotropes,
elles deviennentorthogéotropes,
mais leurorthogéotropisme
estplus
faible que celui despivots.
Le rayon de leurs courburesgéotropiques
est en effetplus grand
que celui despivots (R!EDncKett
et
al., 1982).
Quelles
que soient leslongueurs
deplâtrage,
ce sonttoujours
les racines libres lesplus
distalesqui
sont lesplus
stimulées.Et, parmi elles,
ce sont les racines lesplus grosses
dès leur naissancequi
auront la croissance enlongueur
laplus importante
et laplus
durable.Notons enfin que la
décapitation
de lapointe
dupivot (0,5
cm) avant lesplâtrages (résultats
nonpubliés)
modifie peu lecomportement
des racines secondaires.On peut donc penser
qu’il
existe d’une part des corrélations actives entre lepivot
et les racines secondaires et d’autre
part
une certaine hiérarchie entre les racines secon-daires,
cette hiérarchiedépendant
engrande partie
de la taille des racines à leur naissance.En
effet, lorsque l’allongement
dupivot
n’est nibloqué,
nifreiné,
les racines secondaires restent toutes courtes et fines.Mais,
il existecependant
une certaine variabilité au sein de cettepopulation
des racines : certaines sontplus longues
etplus
grosses que d’autres.Lorsque l’allongement
dupivot
est réduit ouannulé,
les racines secondairespeuvent
se
développer davantage.
Les différences entre les racines secondairess’amplifient
alorset ce sont les racines les
plus
grossesqui
sont lesplus
stimulées.Ainsi, lorsqu’on
ne laisse libre que la zone dupivot près
ducollet,
où avait cessé toutallongement
deracines,
onobtient à la fois une stimulation des racines secondaires et
l’émergence
tardive de nouvelles racines secondaires dontl’apex
est d’embléebeaucoup plus
gros que celui desracines
préexistantes.
Et ce sontprécisément
ces racines secondaires « tardives» qui
sedévelopperont
leplus.
On
peut
aussi se demanderpourquoi
ilapparaît davantage
de racines secondaires tardives dans certaines circonstances.Lorsque
lepivot
n’est pasbloqué,
iln’apparaît
eneffet pas de racines latérales tardives sur les
plants
élevés en minirhizotrons. Enrevanche,
loesqu’il
estplâtré depuis
lapointe jusqu’à
la zone où les racines secondaires ont cesséde
s’allonger,
ilapparaît
de nombreuses racines secondaires tardives.Lorsque
la zonenue des
pivots
élevés en minirhizotrons estplâtrée,
il enapparaît également quelques-
unes. Cela
suggère
que ces racines secondaires tardivesn’apparaîtraient
quelorsque
les autres racines sont
incapables
« d’utiliser » la totalité dupool
nutritif et hormonaldisponible
pour lesystème
racinaire. Le fait que des racines latérales tardives appa- raissent même sur lespivots
desplants
témoins élevés en aérosolnutritif,
donc surdes
plants
dont l’alimentationhydrominérale
est sans doute constammentsupérieure
àce
qu’elle
est dans lesminirhizotrons,
nousparaît
être un argument en faveur de cettehypothèse.
D’ailleurs, lorsqu’on
nebloque
que lapointe
dupivot,
ilapparaît
peu de racines secondaires tardives. Celapourrait
être dû au fait que les racines secondairesqui
croissent
après
leblocage
sont d’embléetransformées,
c’est-à-dire ont un diamètreplus
gros et une croissance indéfinie leur permettant d’utiliser la presque totalité du
pool hormono-trophique.
Lorsqu’on plâtre
lepivot
et toutes les racines encroissance,
on constate à la foisune stimulation des racines secondaires
qui
avaient cessé des’allonger
et uneapparition
de racines secondaires tardives. Ces deux types de racines diffèrent néanmoins par la taille de leur apex et par leur diamètre.
Bien que cette stimulation augmente fortement le diamètre des apex des racines secondaires
préexistantes,
celui-ci reste inférieur à celui des racines secondaires tardives.Elles arrêteront
rapidement
des’allonger.
Leur transformation est d’ailleurspeut-être
d’autant moins
susceptible
des’opérer rapidement qu’il
existedéjà
un tronçon de racine secondaire très fin dont la croissance radiale initiale était très faible. Lasupériorité
initiale des racines secondaires tardives
pourrait
être due à la fois au faitqu’elles
ontun diamètre
d’apex plus grand
et pas de tronçon finpréexistant.
La zone la
plus
stimuléequi
s’étend surcinq
à dix centimètres esttoujours
situéedans la
partie
laplus
distale. Apriori,
onpourrait
donc penserqu’il
existe une certainepolarité. Mais,
cettepolarité
est-elleresponsable
du fait que ce sont les racines lesplus
distalesqui
sedéveloppent
leplus,
ou est-elleresponsable
seulement du fait quece sont les racines les
plus
distalesqui,
croissantaprès
unblocage,
ont aussi lesplus
gros apex, ce
qui
les rendrait lesplus compétitives ?
Les deuxhypothèses qui
ne sontpas contradictoires semblent
pouvoir
être retenues pour l’instant.Sur le
plan pratique,
ilapparaît
que leblocage
de lapointe
dupivot permet
d’obtenir unsystème
racinaire ayant des racinescharpentières
distribuées différemment de celles d’unpivot décapité (fig. 14)
et parconséquent susceptibles d’explorer
un volumeplus important
de sol. Ce résultatpourrait
être mis àprofit
pour modifier lamorpho- génèse
dusystème
racinairepivotant pendant l’élevage,
soitlorsqu’il
estimpossible
desoulever
lesplants
surplace,
notammentlorsque
le sol estcaillouteux,
oulorsque
lesplants
sont élevés en conteneurs. Leblocage
dupivot pourrait
avoir l.ieu à 5 ou 6 cmdu
gland.
Cetteopération permet également
de stimuler ledéveloppement
de racinestertiaires,
donc d’améliorer le chevelu racinaire(fig. 6).
Il n’est pasimpossible
que celapuisse
être un facteur favorable à lamycorhization..
Le
blocage,
contrairement à la dessication de lapointe
dupivot
arrivant à l’air libre(R IEDACKER
etal., 1982), permet
enfin d’obtenir des racines secondaires ortho-géôtropes susceptibles
de coloniser le sol enprofondeur lorsque
les conditionsédaphiques
le
permettent.
IIpermettrait
sans douteaussi
d’obtenir unsystème
racinaire mieuxadapté
à la colonisation des solssuperficiels
ouhydromorphes.
Leblocage paraît égale-
ment
plus
intéressant que la déviationqui
nepermet
d’obtenirqu’un pivot
coudé etun
développement
limité des racines secondaires.Summary
Effect of blocking
thetip of
the taproot on rootmorphogenesis of
oakseedlings
Quercu.s
roburseedlings
grown inaeroponies
and in minirhizotrons filled with peat behavefairly similarly (fig.
7). When thetip
of 6 cm, 20 cm or 35 cmlong
taproots isblocked (see treatment 1 to 3 on
fig.
1) growth of the most distal lateral roots is stimulated(fig.
2, 10, 11, 12). We call these roots « transformed secundary roots >>. Some continue togrow and become
orthogeotropic (fig.
8, 9). When all thegrowing
secundary roots are plastered (fig. 1 P35al) some secundary roots which were no longer growing thicken their tipand resume growth (fig. 13). « Late secundary roots » appear also amongst the former lateral roots (rlt in fig. 13). The diameter of their apex is from the
beginning
much greater(fig. 5).
Eventually
they will continue to grow and to thicken more than the regular lateral roots(fig.
6 and14).
On root systems grown in aeroponics secundary roots may also resume extension growth for a few days after growth cessation and some « late lateral roots may appear even on control
seedlings.
The data obtained
migtht
be explainedby taking
into account : 1) Active growth correlations.2) Differences in growing abilities of the lateral roots. These differences migth however have been determined by the
complex
of correlations in whichthey
were born.3) Variations of
hormonotrophic pools
available for the growth of the root system.on , ,... n ...n...
Reçu
pourpublication
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