HYPERMAGNÉSÉMIE ET
SÉCRÉTION MÉDULLO-SURRÉNALIENNE ( 1 )
Y. RAYSSIGUIER P. LARVOR Station de
Physiopathologie de
laNutrition, ’
Centre de Rechercheszootechniques et vétérinaires,
I. N. R.A.,
Theix, 63 - Saint-Genès-Champanelle
RÉSUMÉ
L’injection
d’adrénaline élève lamagnésémie
du Rat et onpeut
sedemander
si la médullo- surrénalepourrait expliquer
certaineshypermagnésémies
observées lors de la stimulation de la sécrétion surrénalienne. La démédullation surrénaliennen’empêche
pasl’hypermagnésémie
due à
l’anoxie, l’hémorragie, l’hypothermie, l’injection de morphine
oud’histamine ; donc,
dansces conditions
expérimentales,
ce n’est pas la sécrétion d’adrénalineendogène qui
modifie lamagnésémie
du Rat. Par contre,l’injection
depilocarpine
ou deméthylcarbachol
provoque unehypermagnésémie dépendante
de laprésence
de la médullo-surrénale. Le traitement par l’atro-pine
ou l’hexaméthonium n’inhibe pasl’hypermagnésémie après pilocarpine.
Le mécanismecholinergique
de la sécrétionmédullo-surrénalienne
est connu mais le facteurhypermagnésémiant
en cause ne
paraît
s’identifier ni àl’adrénaline,
ni à la noradrénaline pour les raisonssuivantes :
l’activation de lasécrétion
d’adrénaline parhypoglycémie insulinique
n’élève pas lamagnésémie.
L’hypermagnésémie après pilocarpine peut
êtresupprimée
par lepropranolol
et renforcée par laphentolamine
alors que lescaractéristiques pharmacologiques
dublocage
del’hypermagnésémie adrénalinique
sont très différentes. Enfin le traitement par laréserpine n’empêche
pasl’augmen-
tation de la
magnésémie après pilocarpine. L’hypothèse
d’un facteurhypermagnésémiant
médullo-surrénalien est
envisagée.
INTRODUCTION
L’injection de certaines substances adrénergiques peut entraîner
unehyper- magnésémie importante (I!ARVOR, z 9 68 ; CLASSEN et al., 1971 ). L’adrénaline possède
l’action la plus puissante
surla magnésémie, la noradrénaline est inactive. En raison des fortes doses de catécholamines utilisées, le caractère physiologique d’un tel
effet hypermagnésémiant reste incertain. Cependant,
onconnaît de nombreux fac- teurs qui induisent à la fois
uneforte libération d’adrénaline
et uneaugmentation
( 1
)
Unepartie
des résultats a étéprésentée
au 1erSymposium
international sur le déficitmagnésique
en
pathologie humaine, Vittel,
z97x.du magnésium plasmatique ; il est donc intéressant d’envisager la possibilité d’action
des catécholamines endogènes. Lors d’hémorragie, d’hypoxie, d’hypercapnie
oud’hypothermie, par exemple, la sécrétion médullo-surrénalienne
accruepourrait
être à l’origine des hypermagnésémies observées. Enfin diverses substances adrénalino- sécrétrices
commela morphine et l’acétylcholine sont
connuespour être hyper- magnésémiantes.
Pour tester cette hypothèse,
nous avonssoumis des rats adréno-démédullés
ou
pseudo-opérés à divers agents adrénalino-sécréteurs : facteurs stimulant la sécré- tion endogène (respiration dans
uneatmosphère confinée, hémorragie, hypothermie)
ou
substances pharmacologiques (morphine, insuline, histamine, pilocarpine et méthylcarbachol).
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Des rats de souche
Sherman,
non àjeun,
des deux sexes et du mêmeélevage
sontrépartis
au hasard dans les groupes nécessaires aux essais. Pour une même
expérience,
ils sont choisis de même sexe et depoids
voisin. Les rats sont adréno-démédullés selon latechnique
décrite par INGLE
et GRIFFITH
( 19 6 3 )
et sontutilisés,
sauf indicationcontraire,
un moisaprès l’opération.
Pendant cette
période
derécupération,
ils ne sontl’objet
d’aucun soinparticulier.
Des animaux«
pseudo-opérés
» subissent un simulacred’opération
et sont maintenus dans les mêmes condi- tions avant leur utilisation. Le sang estprélevé
parponction cardiaque
sous anesthésie à l’éther.Dans le
plasma hépariné,
on dose lemagnésium
parabsorption atomique (Appareil
Perkin-Elmer 303, DAWSON et
H EATON , 19 6 1 ).
Leglucose
est déterminé par laglucose oxydase (MI CHEL , 1971).
1
. -
Effet
de diversfacteurs
stimulant la sécrétionendogène Respiration
enatmosphère confinée.
Deux groupes de 6 rats mâles d’un
poids
moyen de 210g sont enfermés dans deux enceinteshermétiquement
closes d’unecapacité
de 6 litres. Pour éviterl’asphyxie,
l’air est renouvelérapidement
25 minutesaprès
la fermeture du bocal. Les animaux sont retirésaprès
une nouvellepériode
de 25 minutes derespiration
enatmosphère
confinée etponctionnés
aussitôt.Hémorragie.
Une
saignée représentant
3 p. 100 dupoids
du corps est réaliséerapidement
parponction cardiaque
sous anesthésie à l’éther chez des rats mâles oupseudo-opérés pesant
environ 240g.Une nouvelle
ponction cardiaque
est réalisée 60minutesaprès.
Hypothermie.
Des rats mâles d’un
poids
moyen de 250 gopérés
oupseudo-opérés
sontplacés
dans descages individuelles en matière
plastique,
maintenues à unetempérature
de - ioocpendant
60mi-nutes et sont
ponctionnés
aussitôtaprès
leur sortie de la chambre froide. Les rats témoins sont à latempérature
del’élevage ( 22 °C).
2
. -
Effet de l’injection
de substancespharmacologiques
Le
poids
et le sexe des animaux sontprécisés
dans les différents essais. Comme substancesadrénalino-sécrétrices,
nous avons utilisé successivement : lamorphine, l’histamine, l’insuline,
le
méthylcarbachol
et lapilocarpine.
Les rats témoins
reçoivent
du sérumphysiologique
enquantité équivalente
au volume in-jecté
chez les animaux traités. Les substances sont administrées par voieintrapéritonéale
àl’excep-
tion de la
morphine
par voie intraveineuse. Sauf indicationcontraire,
lesadrénolytiques (phen-
tolamine et
propranolol)
etl’atropine
sontinjectés
30minutes,
l’hexaméthonium 15 minutes et laréserpine
16heures,
avant lesinjections
de substances adrénalino-sécrétrices. Le sang estprélevé
6
0 minutes
après
ces dernièresinjections.
RÉSULTATS
I
. -
Effet de divers facteurs stimulant la sécrétion endogène
La respiration
enatmosphère confinée, l’hémorragie
oul’exposition à basse température entraînent
uneélévation significative de la magnésémie aussi bien
chez les rats adréno-démédullés que chez des rats pseudo-opérés
commele montre
le tableau
i.2
. -
Effet de substances pharmacologiques morphine.
I,’injection de 8 mg/kg de chlorhydrate de morphine élève la magnésémie de
la même façon chez des rats mâles opérés
oupseudo-opérés pesant
enmoyenne i8o g.
Histamine.
I,’hypermagnêsémie consécutive à l’injection de 150 mg/kg d’histamine chez des
ratsmâles de
200g
se retrouvechez des animaux
sansmédullo-surrénale. I,a
magnésémie des rats témoins démédullés est légèrement plus faible dans cet essai
que celle des animaux pseudo-opérés.
Insuline.
Chez des
ratsmâles d’un poids moyen de
210g, la magnésémie n’est pas modifiée par l’injection de 40 UI/kg d’insuline.
Méthylcarbachol.
La magnésémie après l’injection de 1 6 0 mg/kg de méthylcarbachol est signi-
ficativement plus faible chez des rats Sherman femelles démédullés pesant
200g.
I,e tableau
2résume les résultats de
cesdifférents essais.
Pilocarpine.
Chez des
ratsmâles pesant 2 8 0 g (tabl. 3 ) la pilocarpine à la dose de
200mg/kg
élève de façon hautement significative la magnésémie
etla glycémie. Chez des rats
privés de médullo-surrénale la magnésémie n’est pas augmentée tandis que l’hyper-
glycémie
estsignificativement plus faible. L’injection d’adrénaline provoque
unehypermagnésémie et
unehyperglycémie à la fois chez les opérés et pseudo-opérés.
Des résultats semblables à
ceuxdu tableau 3
ontété obtenus chez des rats utilisés aussitôt après
unedémédullation
ou unepseudo-opération.
Les injections d’atropine ( 100 mg/kg)
oud’hexaméthonium ( 25 mg/kg)
sontsans
effet
surl’hypermagnésémie due à la pilocarpine chez des
ratsfemelles de 1 6 0 g.
Le propranolol à la dose de 5 mg/kg permet d’empêcher l’hypermagnésémie pour
des rats mâles de 150 g environ, tandis que la phentolamine ( 10 mg/kg) renforce
l’effet hypermagnésémiant de la pilocarpine chez des rats mâles de 130 g (tabl. 4 ).
L’effet de l’association de
cesdeux derniers bloqueurs adrénergiques est indiqué
dans le tableau 5 , pour des rats femelles de 1 8o g vis-à-vis de l’hypermagnésémie après adrénaline
oupilocarpine. I,’hypermagnésémie due à l’injection simultanée
de phentolamine et de pilocarpine est inhibée par la démédullation des animaux
(rats femelles de
220g, tabl. 6) mais
nonpar l’injection préalable de 5 mg/kg de réserpine (rats mâles de
120g, tabl. 7 ).
DISCUSSION
Généralement la surrénalectomie totale
estsuivie de perturbations de la magné-
sémie difficiles à interpréter du fait du caractère composite des glandes surrénales (voir discussion in I, ARVOR et DURI,ACH, 1 97 1).
Dans
nosessais, les
ratsétaient utilisés
unmois après l’ablation de la médulla et
pendant cette période ils n’étaient l’objet d’aucun soin particulier. De l’eau
nonsalée était à leur disposition. Le
cortexsurrénalien restait donc suffisamment fonc- tionnel (G AUNT et al., ig68), même si
unepartie de la
zonecorticale était arrachée
avec
la médulla
aumoment de l’énucléation ; l’autopsie montrait d’ailleurs
unelarge régénération du cortex chez
cesrats.
La magnésie des animaux
sansmédullo-surrénale n’était la plupart du temps
pas différente de celle des animaux pseudo-opérés (le tableau 8 permet de comparer l’ensemble des résultats). Ces résultats diffèrent de
ceuxobtenus
avec unealimen- tation carencée
enmagnésium (I,nxVOR
etR AY SS I G UI E R , 1971 a) puisque dans
cedernier
casl’ablation des médullo-surrénales entraîne une aggravation de la
carence.Asphyxie.
S’il est bien établi depuis C ANNON et HosmNs (igii) qu’une hypoxie sévère
entraîne
unaccroissement de la sécrétion médullo-surrénalienne, les travaux
concer-nant la magnésémie et l’hypoxie sont plus fragmentaires.
L’acidose respiratoire s’accompagne d’une augmentation du taux du magnésium plasmatique chez le Chien (MauxnT et al., 19 6 4 ). Chez le Rat l’exposition à
uneatmosphère hypercapnique élève la magnésémie (B ANGE et al., ig6 4 ). Une corréla-
tion est observée entre les signes d’asphyxie à la naissance
etla magnésémie chez
le nouveau-né (E N GE L et E LI N, 1970).
Dans notre essai, les animaux
setrouvent dans
uneatmosphère hypoxique et hypercapnique et
nousobtenons
uneélévation de plus de 50 p.
100du magnésium plasmatique à la fois chez les opérés et les pseudo-opérés.
Hémorragie.
En
casd’hémorragie
unehypermagnésémie
aété décrite (Gor,DSa!Tx, 19 6 9 )
tandis que l’hypersécrétion de la médulla est
unedonnée classique, mais les animaux
démédullés et pseudo-opérés manifestent la même hypermagnésémie ; là
nonplus
on ne
peut conclure à
unerelation de causalité entre
cesdeux phénomènes.
Exposition
aufroid.
N EUBEISER
et al., 19 6 1 signalent
uneélévation de la magnésémie chez le Rat
après
unepremière journée d’exposition à + 4° C. Dans
nosconditions expérimen-
tales, la modification de la magnésémie est
unphénomène rapide
enrapport
avecune
exposition
aufroid sévère (― zo!C). La production, la libération et l’élimination urinaires de catécholamines
sont accrueslors de l’adaptation du Rat à basse tempé-
rature (I,!DUC, ig6i ; B ERTIN
etCHEVILLARD, 19 6 7 ) mais la noradrénaline semble
jouer le rôle principal lors de l’adaptation
aufroid (I,!Br,ANC
etPOULIOT, ig6q.).
Dans notre essai, l’ablation de la médullo-surrénale n’entraîne pas
unedimi- nution de la résistance et de la survie
aufroid (à
courtterme). L’augmentation de
la magnésémie est identique dans les deux groupes d’animaux.
Effets de substances pharmacologiques Morphine.
Parmi les substances pharmacologiques hypermagnésémiantes, la morphine (VACIiOTr
etMARCHAND, 1970 )
estaussi
connuepour stimuler la sécrétion de la médullo- surrénale (O U TSC H O ORN , 1952 ) mais l’hypermagnésémie obtenue n’est pas supprimée
par la démédullation.
Histamine.
Les relations entre histamine et métabolisme du magnésium ont été envisagées
en
particulier lors de recherches
surl’étiologie de la Tétanie d’herbage. Selon G!!r.!rr
et
al. (ig66), la perfusion d’histamine
nemodifie pas la magnésémie de la Vache lai- tière. Nous montrons chez le Rat qu’une forte injection d’histamine est hyperma- gnésémiante. I,’adrénalino-sécrétion (DE SCHA!PDRYV!R, 19 6 3 ) n’explique pas la réaction obtenue puisque les démédullés fournissent la même réponse.
Insuline.
Le choc hypoglycémique est l’un des stimulants les plus puissants de la sécré- tion médullo-surrénalienne (Vorr E ULER et L UFT , 1952 )
cequi correspond
auxcondi-
tions recherchées dans cette étude. I,’effet de l’insuline
surle taux du magnésium plasmatique
adonné lieu à des travaux cliniques et expérimentaux dont les résultats
ne
sont pas toujours concordants. Pour V ALENCIA (ig 55 )
au coursde l’hypoglycémie insulinique il y
a uneélévation de la magnésémie chez le Lapin. B ERTHAUX et M AURAT (
195
8) obtiennent
unehypomagnésémie chez le Chien
sousl’effet combiné de l’insu- line et du glucose mais dans
ce casla glycémie est maintenue
auvoisinage des taux physiologiques.
Au
coursde
nosessais l’insuline (sans glucose) n’a
eu aucuneffet
surla magné-
sémie du Rat, que
cesoit
enprésence
ou enl’absence de la médullo-surrénale.
Méthylcarbachol et pilocarpine.
Le mécanisme cholinergique de la sécrétion médullo-surrénalienne
nous a con-duit à étudier l’action de
cessubstances d’autant plus que T ERKILDS E N ( 1952 )
amontré l’effet hypermagnésémiant de l’acétylcholine ;
au coursd’essais préliminaires
non
publiés,
nous avonsretrouvé cette action chez le Rat, mais
sous uneforme très
fugace, par suite de l’action rapide des cholinestérases. Nous
avonsdonc repris
cesessais
avecle méthylcarbachol
etla pilocarpine, deux vagomimétiques beaucoup
moins sensibles à la destruction enzymatique. Avec
cesdeux substances
onobserve
régulièrement
unehypermagnésémie significative dépendante de la présence de la médullo-surrénale. La surrénale paraît bien jouer le rôle de relais sécrétoire et
nonavoir
uneaction simplement permissive, puisque la surrénalectomie réalisée juste
avant
l’injection de pilocarpine empêche l’hypermagnésémie.
L’action des agents vagomimétiques peut être classée (D ALE , I g I4 )
enaction muscarinique (action vagomimétique proprement dite) que l’on peut bloquer
aumoyen de l’atropine,
et enaction nicotinique (stimulation des relais ganglionnaires sympathiques à fonctionnement cholinergique) que l’on peut bloquer
aumoyen de ganglioplégiques
commel’hexaméthonium,
ou envidant les réserves de catécho- lamines de l’organisme par la réserpine.
Il
ne nous apas été possible de faire entrer de façon certaine le mode d’action de la pilocarpine
surla magnésémie dans l’une de
cescatégories. Chez les
ratstraités
à la pilocarpine, l’atropine empêche toute apparition de symptômes muscariniques (augmentation des sécrétions glandulaires, diarrhée) mais
nemodifie pas la magné-
sémie
cequi semble
enfaveur d’un effet hypermagnésémiant de type nicotinique.
L’absence d’action de l’hexaméthonium et de la réserpine
resteplus difficile à inter- préter. La pilocarpine est capable de stimuler la médullo-surrénale
etpréférentiel-
lement la sécrétion d’adrénaline (DOUG!AS et P OISNER , 19 65) mais bien que l’hyper- magnésémie soit inhibée totalement par la démédullation, la sécrétion surrénalienne de noradrénaline et d’adrénaline
nepeut expliquer l’effet obtenu après pilocarpine.
En effet, la noradrénaline
est sansaction
surla magnésémie (I, ARVOR , 10 68)
etl’action
de l’adrénaline
nepeut être bloquée efficacement que par l’association de phento-
lamine (bloqueur des «-récepteurs adrénergiques)
etde propranolol (bloqueur des fi- récepteurs adrénergiques) (L ARVOR
etR AYSSI R UIER , I g 71 b) contrairement à l’effet de la pilocarpine inhibé par le propranolol
etpotentialisé par la phentolamine.
L’absence d’hypermagnésémie après l’action de moyens hypoglycémiants très puissants (insuline) confirme qu’il
nepeut être question d’une hypermagnésémie ayant l’adrénaline endogène pour médiateur.
La cortico-surrénale régénérée d’un animal démédullé
nepeut être considérée
comme
tout à fait normale, mais la possibilité d’une modification de la sécrétion du
cortex nesemble pas devoir être retenue :
nosrésultats
sontidentiques chez des
rats injectés
unmois après la démédullation
ouutilisés dès la fin de l’énucléation.
CONCLUSION
Après mise
enjeu de
stresssévères (hypoxie, hémorragie, exposition à basse température), la magnésémie du Rat s’élève par
unmécanisme qui
nefait pas inter- venir la médullo-surrénale. Rien
nepermet d’ailleurs de penser que
cemécanisme
estle même dans
tousles
cas.Il
estpar ailleurs, évident que, dans
nosconditions d’expérience, la sécrétion endogène de catécholamines par la médullo-surrénale
nepeut modifier la magnésémie,
et à plus forte raison que cette sécrétion
nepeut
assurerl’homéostasie de Mg.
Néanmoins, la médullo-surrénale est indispensable à la manifestation de l’hyper-
magnésémie provoquée par des substances cholinergiques telles que la pilocarpine
ou
le méthylcarbachol.
Deux hypothèses logiques paraissent possibles quant à la nature de cette action,
et nous ne voyons
pas la possibilité d’une troisième solution :
-
Ou la médullo-surrénale agit par
sasimple présence,
encréant dans l’orga-
nisme
unétat réceptif qui disparaît après la démédullation. Cette hypothèse d’une
action permissive
nousparaît exclue du fait que la surrénalectomie inhibe instan- tanément la réaction d’hypermagnésémie à la pilocarpine.
-
Ou la médullo-surrénale est
unmaillon nécessaire dans la chaîne de réactions
qui
vade l’injection de pilocarpine à l’hypermagnésémie.
La vraisemblance de
cedeuxième terme de l’alternative
nousconduit à postuler
l’existence dans la médullo-surrénale d’un facteur hypermagnésémiant, mis en j eu
sousl’influence de la pilocarpine et différent de l’adrénaline
oude la noradrénaline.
Reçu pour publication
enfévrier
1972.SUMMARY
HYPERMAGNESEMIA AND bI!DUI,I,O-ADR>;NAI, SECRETION
Contrary
to noradrenalin which does notproduce magnesemia,
theintraperitoneal injection
of adrenalin causes severe
hypermagnesemia
in the rat. Some factors induce bothendogenous
catecholamine liberation andhypermagnesemia,
and it ispossible
that increased medullo-adrenal secretion mayexplain
themagnesemia
modifications obtained in these conditions.We used various
adrenalino-secreting agents
on rats with the medullo-adrenal excised or onthose
having
a simulatedoperation.
Blood wassampled by
cardiacpuncture
under ether anethesia.In the
heparinized plasma magnesium
was determinedby
atomicabsorption,
andglucose by glucose oxydase.
Effect of
variousfactors stimulating endogenous
secretionHypermagnesemia
are observed after 50 minutes ofrespiration
in a confinedatmosphere,
6
0minutes after a severe
hemorrage representing
3 p. 100ofbody weight,
and after a one-hourexposure at a low
temperature (― 100 C) (table i).
In all cases,normally accompanied by
increasedmedullo-adrenalin
secretion,
there is an elevation ofmagnesemia
in the medullo-adrenal excised ra.ts as well as in thosehaving undergone
the simulatedoperation.
Effect of injecting pharmacological
substancesUnless otherwise
indicated,
substances are administeredby intraperitoneal pathway.
Adre-nolytics
andatropin
areinjected
30 minutes before theadrenalino-secreting
substances areinjected,
and hexamethonium andreserpin
i5 minutes and 16hours, respectively,
before. Bloodsamples
are taken i hour after theadrenalino-secreting injections.
Intravenous
injections
ofmorphine
andhistamine,
known to beadrenalino-secreting agents,
are
hypermagnesemiant
both inoperated
animals and in thosehaving undergone
simulatedoperations (Table 2 ).
Thehypoglycemic
insulinshock,
one of the mostpowerful
stimulants of adrenalinosecretion,
had no effect on ratmagnesemia (Table 2 ).
Thecholinergic
mechanism of medullo-adrenal secretion led us tostudy methylcarbachol
andpilocarpin
action.Hypermagne-
semia occurs with these two substances
except
in animals with the medulla excised(tables
2and
3 ).
Results similar to those in table 3 were obtained in rats usedimmediately
after medulla excision or simulatedoperation. Atropin
or hexamethoniuminjections
have no effect onhyper-
magnesemia
due topilocarpin. Propranolol
inhibits whilephentolamine
reinforces thishyper-
magnesemic
effect(table 4 ).
The result ofassociating
these two latteradrenergic blocking agents
is shown in table 5.Hypermagnesemia
due to the simultaneousinjection
ofphentolamine
andpilocarpin
isinhibited
by excising the
medulla of the animals(table 6),
but notby previous reserpin injection (table 7).
There are several main
point
in these results to note. The control rats were used one monthafter
medulla excision and most of the time theirmagnesemia
was not different from that of the animalshaving undergone
simulatedoperations.
These results differ from those obtained witha
magnesium-deficient
diet since excision of the medulla in the latter caseaggravates
the defi-ciency. (LARV OR
and RAYSSIGUIER 1971a)
After severe stress
(hypoxia, hemorrage,
exposure to lowtemperature),
a rise in ratmagne-
semia is causedby
a mechanism which is not a result of medullo adrenalaction,
and in the expe- rimental conditionsstudied, endogenous
adrenalin secretion does not controlmagnesemia.
Hypermagnesemia dependent
on the presence of the medullo-adrenal canonly
be obtainedby using adrenalin-secreting agents
such asvagomimetic substances
likemethylcarbachol
orpilocarpin.
The action of these substances isusually
classed as muscarinic action(properly
calledvagomimetic action)
which can be blocked withatropin,
and nicotinic action(stimulation
ofsympathetic ganglion relays having cholinergic function)
which can be blockedby ganglioplegics
such as
hexamethonium
orby emptying
stored catecholamines withreserpin.
The effect ofpilo- carpin
onmagnesemia
does not seem tobelong
to one of thesecategories. (It
is not blockedby atropin,
hexamethonium orreserpin.) Hypermagnesemiant pilocarpin
action may be inhibitedby
medulla excision orby blocking adrenergic !- receivers,
and it may bepotentialized by bloc- king adrenergic
a- receivers.However,
thehypermagnesemic
factor inquestion
cannot beidentified with adrenalin or noradrenalin because noradrenalin
does
not act onmagnesemia
and the
hypermagnesemiant
action of adrenalin cannot be blockedby propranolol
alone.The absence of
hypermagnesemia
afterhypoglycemia,
and the fact thatreserpin
does notact in
hypermagnesemia
afterpilocarpin
seemto
show thathypermagnesemia
cannot haveendogenous
adrenalin as a mediator.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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