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Action de la vapeur d'eau à haute température sur certains silicates éruptifs

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Action de la vapeur d'eau à haute température sur certains silicates éruptifs

BRUN, Albert

BRUN, Albert. Action de la vapeur d'eau à haute température sur certains silicates éruptifs.

Bulletin de la Société française de minéralogie, 1915, vol. 38, no. 7, p. 275-278

DOI : 10.3406/bulmi.1915.3632

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:148729

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était appelé à faire des découvertes. J'avais eu l'occasion, en 1913, dele retrouver à bord du paquebot qui nous ramenait

de New-York : il m'avait confié ses projets d'avenir, le pro¬

gramme qu'il se proposait de réaliser avec ses amis dans son cher Limousin. Gomme pour tant d'autres, une mort brutale, pour une glorieuse causé, est venu interrompre cette vie, qui promettait d'etre utile à la Science et à son pays.

Action de la vapeur d'eau à haute température sur certains silicates éruptifs;

Par M. Albert Brun.

Dans une publication relative à leurs recherches sur le volcan du Kilauea, MM. Day et Shepherd ont nié que la vapeur d'eau à la température de jioo° ait une action quelconque sur les silicates.

Voici ce qu'ils disent, page 6o3 de leur publication, dans le Bulletin of Geological Society of America (Water and volcanic activity ), novembre 191 3 :

« The result appears to support our wiew, for after several hours, of the most intimate contact between the gazeous H20 and the lavano chemical change, whatever could be detected either on the basic minerals or the water. »

J'ai étudié de près cette action niée par les savants amé¬

ricains, et j'ai obtenu des résultats différents de ceux qu'ils ont annoncés. J'ai construit un appareil permettant d'étudier l'action de l'eau sur les laves à des pressions de vapeur variant depuis i5mm de mercure jusqu'à 770mm; par un

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artifice, on pouvait faire monter la pression encore plus haut, mais on ne pouvait alors que la calculer et non la mesurer.

Les températures variaient depuis 750° jusqu'à i3oo° (l).

Dans tout ce domaine des deux variables, la vapeur d'eau agit sur toutes les laves qu'il m'a été donné de pouvoir expé¬

rimenter, aussi bien sur les laves basiques et riches en fer, que sur les laves acides et pauvres en fer.

MM. Day et Shepherd ayant particulièrement parlé des basic minerals , j'ai étudié avec soin le peridot (FeMg)2SiOv.

Ce minéral esl d'une sensibilité extrême vis-à-vis de la vapeur d'eau.

Plus la pression de la vapeur d'eau augmente et plus la température est élevée, plus ce minéral est décomposé.

Si l'on fractionne les gaz qui se produisent dans cette réac¬

tion, on observe que tout d'abord il se forme du CO et du CO*

avec H2 et il distille du bitume. Je n'ai pas encore rencontré un péridot des laves qui n'ait pas laissé distiller un peu de bitume à haute température. Le carbone est bientôt tout brûlé, l'attaque du silicate ferreux reste seule en jeu : elle est très vive.

À une température de rioo°, on obtient très rapidement des torrents d'hydrogène pur, encore mêlé d'un peu d'azote.

Autant que j'ai pu le constater, et si l'on opère en cellules fermées, la réaction est limitée par la pression de l'hydrogène engendré, tout comme dans l'action de l'eau sur le fer métal¬

lique. Si la cellule est assez grande, on peut obtenir autant d'hydrogène que l'on désire.

Dans un courant de vapeur d'eau qui entraîne H2 au fur et à mesure de sa formation, la décomposition du péridot devient intégrale.

(') Pour plus de détails, voir Archives des Sciences physiques et naturelles, Genève, 1915-1916.

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Ce minéral devient noir opaque. La genèse de H2 indique donc qu'il a été énergiquement oxydé.

La lave du Kilauea, qui semble avoir donné à MM. Day et Shepherd des résultats négatifs, est attaquée tout comme le péridot. On obtient des gaz très hydrogénés : l'hydrogène entre dans la composition des gaz pour 60 à 80 pour ioo, ceci à n'importe quelle haute température, et en abondance. On trouve en outre les oxydes du carbone, de l'azote, un peu de S0S, et du HG1. Il est facile d'obtenir, avec cette lave, iocm' à i5cm" de gaz par gramme de roche : il va sans dire qu'un chauffage préalable dans le vide avait expulsé tous les gaz magmatiques.

En passant, on peut se demander si les gaz retirés du Kilauea par MM. Day et Shepherd ne sont pas simplement dus à l'action d'une eau extérieure sur la lave chaude.

Un fait, qu'il est bon de signaler, est que toutes les pierres ponces étudiées à ce jour, à l'aide de cet appareil, se sont montrées d'une sensibilité extraordinaire. En même temps qu'il se forme de l'hydrogène, les échantillons de ponces blanches se recouvrent d'un enduit d'hématite. Les vacuoles et les pores intérieurs du fragment mis en expérience se colorent aussi soit en jaune, brun, gris ou noir, suivant que la température est moins ou plus élevée.

Une ponce du Klœt, ainsi que sa cendre, toutes deux d'une blancheur remarquable, quoique très riches en fer, sont devenues, en 5 minutes de temps, à iooo®, dans la vapeur d'eau, d'une teinte noire charbon, à poudre et cassure noires très foncées. La vapeur d'eau semble exciter le départ du fer volatilisé sous forme de chlorure, puis oxydé ensuite en hématite ou spinelle magnétique. En effet, le chauffage de la ponce seule ne provoque pas le départ de chlorure de fer,

d'une manière aussi abondante.

Comme les ponces blanches sont très répandues dans le

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monde entier, on peut se demander si la théorie aqueuse est bien exacte, et si l'existence de l'eau volcanique est bien aussi générale qu'on l'a souvent écrit. La blancheur de la ponce et la vapeur d'eau à haute température sont incompa¬

tibles : au moins dans les limites des expériences où la pres¬

sion est variable et peut dépasser celle de l'atmosphère, et, en tout cas, dans toutes les limites des températures volca¬

niques ayant pu former les ponces. Si l'action était lente, on pourrait hésiter; mais, lorsqu'une ponce est altérée en 5 mi¬

nutes de temps, le doute n'est plus permis.

Pour ma part, il y a longtemps que je combats la théorie aqueuse, et les expériences ci-dessus citées me fournissent un nouvel et sérieux argument. .

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