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Texte intégral

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Présentation du D

r

Robert KILLICK- KENDRICK, récipiendaire 2006

par le D

r

John B

AKER Monsieur le Président, Éminents collègues et amis

C

’est un grand plaisir pour moi d’avoir été chargé de dire quelques mots sur le scientifique éminent qui va aujourd’hui avoir l’honneur de recevoir le prix international Émile-Brumpt ; je veux parler de mon ami et collègue de lon- gue date, le Dr Robert KILLICK-KENDRICK.

Il y a deux ans, j’étais présent pour la remise de ce prix à une autre amie et collègue, le Professeur Elizabeth CANNING. Cette fois-là, c’était le Dr KILLICK-KENDRICK qui présentait le titulaire du prix, et il avouait qu’il était difficile de parler d’elle autrement qu’en l’appelant « Liz », comme il l’avait fait pendant des années. J’ai le même problème, ayant connu le Dr KILLICK-KENDRICK depuis 1952 – c’est à dire pendant 55 ans, pas moins. Pour moi, il fut, est, et sera toujours « Bob » ; aussi, avec votre permission, Monsieur le Président, je parlerai de lui de cette façon, ce qui a l’avantage d’être bref et plus agréable à entendre que son nom de famille, un peu long.

Comme je viens de le dire, j’ai connu Bob pendant plus d’un demi-siècle. Notre amitié a commencé alors que je préparais ma thèse doctorale (PhD) à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, sous la direction du grand et regretté Prof. Cyril GARNHAM. J’ai passé trois ans à travailler pour cette thèse principalement au laboratoire de terrain de la Lon- don School, situé à environ 50 kilomètres du centre de Lon- dres. Bob, frais émoulu du service militaire obligatoire, était là le technicien du laboratoire – ce qui veut dire qu’il faisait tout le travail et que c’est moi qui ai obtenu le titre de docteur.

En préparant cet exposé, je me suis plu à me remémorer que la première publication de Bob (en 1959) fut écrite par lui, notre ami commun le Dr Ralph LAINSON et par moi-même sur une espèce de Lankesterella chez le corbeau freux, Corvus frugilegus (1). Ce travail, qui concernait un parasite dit sans importance chez un hôte également dépourvu d’importance, par trois auteurs eux-mêmes sans importance (au moins à cette époque), sombra rapidement dans les eaux boueuses de la protistologie parasitaire, sans laisser de trace.

Ce n’était pas le premier rendez-vous de Bob avec la science.

Il avait auparavant travaillé dans le laboratoire de recher- che vétérinaire du ministère de l’agriculture à Weybridge, en Angleterre, puis dans le Royal Army Medical Corps. Il joignit l’équipe de la London School en 1949. En 1954, l’année même où je quittai la « School », avec mon titre de docteur tout brillant tout neuf, pour une période de recherche en Afrique (Ouganda), Bob aussi partait en Afrique, mais lui pour le

Nigéria (photo 1). Il y a un proverbe anglais qui dit « l’Est est l’Est, l’Ouest est l’Ouest et jamais les deux ne se rencon- treront ». Dans notre cas, il ne fut pas confirmé, car Bob et moi nous nous sommes à nouveau rencontrés, comme je le mentionnerai plus tard.

Bob passa huit ans à travailler dans l’Institut de recherche sur la trypanosomiase de l’Afrique de l’Ouest, au Nigéria, participant à la fois aux études en laboratoire et à celles de terrain sur les infections trypanosomiennes chez l’homme et surtout chez les animaux domestiques. Ce travail était fait en collaboration avec notre ami commun, le Dr David GODFREY, bien connu pour avoir été le premier à utiliser les isoenzymes pour identifier les populations de protozoaires parasites, les trypanosomes salivarian d’Afrique. Un de leurs projets fut une marche de 664 kilomètres effectuée en 28 jours, en partant du nord du Nigéria, avec un troupeau de 30 zébus mâles qu’ils conduisaient sur la route (une pratique normale à cette épo- que) infestée au sud par les tsé-tsé, pour trouver quand et où les bovins étaient inoculés par les trypanosomes (2) (figure 1).

On ne sera pas surpris que ce travail n’ait pas été répété.

En 1963, Bob revint à la London School pour travailler à nouveau dans le département de parasitologie, toujours dirigé par le Professeur GARNHAM (photo 2). Deux ans plus tard, une jeune, et maintenant réputée, malariologiste du Muséum national d’histoire naturelle, Irène LANDAU arrivait à la Lon- don School avec deux nouvelles espèces de Plasmodium de rongeurs, qu’elle et son directeur de recherche, le Professeur

S OCIÉTÉS CORRESPONDANTES

P rix international Émile-Brumpt 2006.

Photo 1.

R. KILLICK-KENDRICK dans les Iles Canaries en route vers Lagos pour un deuxième séjour au Nigéria, 1957.

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caine. Irène vint étudier le cycle des parasites, ultérieurement nommés Plasmodium yoelii et Plasmodium chabaudi, à l’aide des colonies de moustiques élevés dans le département. À cette époque, malgré des efforts soutenus, personne n’avait vu les schizontes tissulaires des autres Plasmodium de rongeurs (du Katanga) maintenus au laboratoire. GARNHAM demanda à Bob de travailler avec Irène ; immédiatement, ils infectèrent des moustiques et, du premier coup, ils obtinrent une superbe série de schizontes tissulaires des deux espèces de parasites, dans le foie des souris blanches (3). Sans qu’ils le sachent, le Prof. Meir YOELI, aux États-Unis, avait déjà découvert les schizontes tissulaires de Plasmodium berghei et se préparait à publier ses résultats. Irène et Bob commémorèrent son succès en lui dédiant une des espèces d’Afrique centrale.

À cette époque, j’étais aussi revenu au « département » et je participais à cette recherche, en tant qu’acteur mineur, en

zontes exoérythrocytaires de Plasmodium yoelii, avec Bob et d’autres, sous la direction du Professeur GARNHAM (4).

Je pense que cette collaboration avec le Muséum de Paris a été le point de départ pour Bob de son introduction dans le monde français de la parasitologie et le début de son entente cordiale personnelle avec la France et tout ce qui est français.

Ceci allait porter ses fruits quelques années plus tard et, fina- lement, allait le conduire à ce jour mémorable de l’attribution du prix.

Le Prof. GARNHAM prit sa retraite en tant que chef du dépar- tement de parasitologie de la London School à la fin de 1968, et partit s’installer dans les vastes locaux de l’Imperial College of Science and Technology à Ascot, un endroit campagnard très plaisant, à environ 30 kilomètres à l’ouest du centre de Londres, pour continuer son travail sur les espèces de Plasmo- dium. Si grande était son estime pour Bob qu’il fut ravi quand

celui-ci vint aussi, en 1969, à l’Imperial College, ce qui leur permettait de continuer leur collabo- ration. Cette recherche comprenait un travail sur Plasmodium vivax des humains et sur des espèces parasites de l’orang-outan Pongo pygmaeus à Bor- néo. Ce travail sur Plasmodium vivax fut centré sur une phase qui suit l’inoculation des parasites, la prépatence, prolongée chez certaines souches et qui est présente dans les rechutes à long terme, un phé- nomène caractéristique de cette espèce. À cette épo- que, on pensait que les rechutes étaient le résultat de cycles de schizogonies exoérythrocytaires continus dans les cellules du foie. Le travail dans lequel Bob était impliqué conduisit à la découverte et la des- cription d’un stade jusqu’à présent inconnu dans le cycle de Plasmodium vivax, l’hypnozoite (5). Chez Plasmodium vivax et d’autres espèces proches, ce sont ces stades hépatiques latents, à croissance lente, présents dans le foie des hôtes vertébrés qui sont en fait responsables des rechutes. La découverte des hypnozoites, bien que controversée à son début, fut de première importance pour la malariologie humaine. Évoquer les noms de ceux qui compo- saient l’équipe de recherche, c’est faire la liste des meilleurs et des plus grands de la malariologie à cette époque, c’est à dire de scientifiques éminents anglophones tels que, par ordre alphabétique, R S.

BRAY, W.E. COLLINS, P.C.C. GARNHAM, W. KRO-

TOSKI (chef de l’équipe), R.E. SINDEN et, bien sûr, notre Bob KILLICK-KENDRICK ici présent.

Pendant presque 30 ans, Bob a travaillé à l’Imperial College à Ascot d’abord comme Research Fellow, puis comme Scientist (Special Appointments Grade) au Medical Research Council du Royaume-Uni, suivi par trois années comme Leverhulme Scholar and Visiting Professor. Lors de son départ pour la France en 1998, il fut nommé Honorary Research Fellow de l’Imperial College, position qu’il occupe toujours.

En 1972, l’intérêt de Bob a commencé à se tourner vers l’étude des leishmanioses et phlébotomes, le premier de ses 110 articles sur ces sujets étant publié en 1974 (6). Avec David MOLYNEUX, Dick ASH-

FORD et un microscope électronique, Bob décrivit le cycle de trois espèces de Leishmania chez les phlébotomes en utilisant un élevage de Lutzomyia

Figure 1.

Carte du Nigéria montrant le trajet (ligne en pointillés) emprunté par D.G. GODFREYET R. KILLICK- KENDRICK lors de leur marche de 664 kilomètres effectuée en 28 jours avec 30 zébus mâles, du

nord du Nigéria indemne de trypanosomiases animales, jusqu’au sud infesté de tsé-tsés.

Photo 2.

Quelques membres du Service de protozoology de la London School of Tropical Medicine and Hygiene lors du départ à la retraite du Professeur GARNHAM, 27 septembre 1968. Assis de gauche

à droite : J.R. BAKER, P.G. SHUTE, R.B. HEISCH, P.C.C. GARNHAM, H.E. SHORTT et R.S. BRAY. R. KILLICK-KEN-

DRICK est debout derrière P.C.C. GARNHAM.

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Prix international Émile-Brumpt 2006.

longipalpis maintenu au laboratoire à partir de femelles qu’il avait récoltées dans les fameuses grottes de Lapina, dans le Minas Gerais, au Brésil, en 1972. Quatre ans plus tard, encore une fois au Brésil, il était un apprenti de Ralph LAINSON et, ayant servi à Ralph d’appât humain pour attraper les phlébotomes d’Amazonie (photo 3), il revint en Angleterre avec un souvenir indésirable de cette deuxième visite au Brésil, une lésion leishmanienne sur son bras !

Ni les phlébotomes, ni les Leishmania parasites ne sont endémiques en Angleterre (même si, en 1996, Bob fut le premier à suggérer que le réchauffement global pourrait changer cette situation (7)). Aussi, pour poursuivre son travail, Bob voyagea beaucoup et déposa ses pièges à phlébotomes dans 23 contrées où la leishmaniose est endémique. Mais, de loin, le pays le plus productif a été la France. En 1975, il a commencé une étude en collaboration avec le doyen français de la leishmaniose, le Prof. Jean- Antoine RIOUX, du département de parasitologie de la Faculté de médecine de Montpellier (photo 4).

Pour développer leurs études sur les phlébotomes et la leishmaniose, l’équipe anglo-française établit une station de terrain dans les collines situées aux pieds du massif des Cévennes, sur la commune de Roque- dur. L’équipe vivait dans une vieille maison cévenole qui, très vite, devint une véritable ruche de scienti- fiques pour utiliser une métaphore entomologique assez déconcertante. Je me rappelle bien ma visite un soir où l’équipe faisait voler un modèle réduit d’avion à moteur auquel étaient fixés des filets afin de déterminer si la migration du phlébotome était facilitée en hauteur par le vent. C’était un vrai tra- vail scientifique pour des écoliers devenus grands et c’était manifestement un grand amusement.

Ils attrapèrent des Culicoides mais, hélas, point de phlébotomes. Le travail à Roquedur se répéta chaque été pendant plus de 20 ans et maintenant, à cause des KILLICK-KENDRICKs et RIOUX, la biologie de Phlebotomus ariasi, un des deux vecteurs de la leishmaniose en France, est la mieux connue parmi tous les phlébotomes.

Pour citer une phrase anglaise bien connue, the rest is history, Bob a eu la grande chance et le grand bon sens d’épouser une des scientifiques françaises, puis de s’installer dans le Midi.

La scientifique française est, bien sûr, Mireille KILLICK-KEN-

DRICK, dont les talents sont entre autres d’être une véritable

« reine de la phlébotomologie ».

La conjonction, si c’est le mot correct, de ces deux scientifi- ques de premier plan, une qui a travaillé avec les phlébotomes encore plus longtemps que Bob et l’autre, un leishmaniaque (comme des gens peu gentils appellent parfois ceux qui tra- vaillent sur la leishmaniose) a donné naissance à un grand fruit scientifique et, indubitablement, représente l’apogée, au moins à l’heure actuelle, de l’entente cordiale personnelle de Bob. L’habileté presque magique de Mireille à élever les phlébotomes en laboratoire (et même dans leur propre salle de bain) combinée avec l’acuité scientifique et la capacité de recherche de Bob, ont conduit à une véritable explosion de connaissance sur la biologie des phlébotomes et celle des leish- manies parasites. Cependant, le travail de Bob et Mireille n’a pas été seulement fondamental et il a conduit à une importante

découverte ayant une application pratique. Ensemble, ils ont constaté que les chiens pouvaient être protégés par un collier imprégné de deltaméthrine pendant plus de sept mois contre plus de 90 % de piqûres de phlébotomes. En attendant l’arri- vée d’un vaccin, ceci fournit un moyen unique de contrôle de la leishmaniose canine et de la leishmaniose viscérale humaine dans les lieux où les chiens sont les hôtes-réservoir. En Iran, par exemple, depuis cette découverte, le Dr Clive DAVIES et ses collègues ont montré qu’en mettant des colliers dans une population locale de chiens, le risque de leishmaniose viscérale des enfants est fortement réduit.

Cela me donne le grand plaisir de féliciter Bob pour cette reconnaissance de ses nombreuses et importantes contribu- tions à la parasitologie médicale et vétérinaire, et de féliciter le jury du Prix Émile-Brumpt, Monsieur le Président, pour ajouter à la liste des éminents lauréats le nom de mon ami Robert KILLICK-KENDRICK.

Remerciements

Je remercie beaucoup mes amies Odile BAIN et Mireille KILLICK- KENDRICK pour leur traduction de mon anglais.

Photo 3.

R. KILLICK-KENDRICK sur le terrain à Altamira dans le Bassin de l’Amazone, Brésil, 1972.

Photo 4.

R. KILLICK-KENDRICK, P.C.C. GARNHAM et J.-A. RIOUX à Banyuls-sur-mer, France, 1979.

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Références bibliographiques

1. BAKER J R et al. – Journal of Protozoology, 1959, 6, 233–238.

2. GODFREY D G et al. – Annals of Tropical Medicine and Parasito- logy, 1965, 59, 255–269.

3. LANDAU I et KILLICK-KENDRICK R – Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 1966, 63, 328–332.

4. GARNHAM P C C et al. – Transactions of the Royal Society of Tro- pical Medicine and Hygiene, 1969, 66, 328–332.

5. KROTOSKI W A et al. – American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 1982, 31, 24–35.

6. KILLICK-KENDRICK R et al. – Proceedings of the Royal Society of London, B, 1974, 187, 409–419.

7. KILLICK-KENDRICK R – Bulletin of Tropical Medicine and Interna- tional Health, 1996, 4, 5.

Réponse du D

r

R. KILLICK-KENDRICK

Monsieur le Président,

Madame et Messieurs les Membres du Jury du Prix Émile- Brumpt,

Chers collègues et amis.

C

’est avec une certaine émotion que je suis devant vous pour l’attribution du prestigieux prix international Émile-Brumpt. Mon vénéré Maître, le Professeur P.C.C. GAR-

NHAM, dont John vous a déjà parlé, fut le lauréat de ce même prix il y a presque cinquante ans. Ma réaction immédiate, à l’annonce du grand honneur qui m’est fait aujourd’hui, a été cette pensée : « mes pieds sont beaucoup trop petits pour marcher dans ses traces ».

J’ai fait la connaissance de GARNHAM en 1949, lorsque j’ai intégré la London School of Hygiene and Tropical Medicine pour la première fois. Le chef du service de parasitologie à l’époque était le Colonel Henry SHORTT qui m’avait reçu pour l’interview d’un poste de technicien de laboratoire. C’était un officier de l’Armée des Indes britanniques typique et un homme peu bavard. Je me souviens de cet entretien, au garde à vous devant lui, dans mon uniforme impeccable, mes chaus- sures bien cirées ; il me posa une question :

« Quand quittez-vous l’armée ? »

« Le 5 septembre mon Colonel » ai-je dit.

Sa réponse ? : « Commencez le 6 ! ».

Ce fut là mon introduction à la parasitologie tropicale.

GARNHAM connaissait Émile BRUMPT pour lequel il avait une grande admiration. En 1931, lorsqu’il était officier médical au Kenya, il avait obtenu un congé d’études pour rencon- trer les trois grands parasitologistes européens de l’époque :

Nicolas SWELLENGREBEL à Amsterdam, Alberto MISSIROLI

à Rome et Émile BRUMPT à Paris. Au cours d’un entretien que j’ai pu enregistrer chez lui en 1985, GARNHAM m’a fait part de ses impressions les concernant. Il avait été fortement impressionné par le programme de lutte antipaludique de SWELLENGREBEL, avait trouvé MISSIROLI extrêmement dis- tant, mais regardait BRUMPT comme son véritable mentor.

GARNHAM devint alors un ami fidèle de la famille BRUMPT

et resta en contact avec le fils d’Émile, Lucien, jusqu’à la fin de ses jours. À l’occasion du 90e anniversaire de GARNHAM, une réception fut organisée à l’Imperial Collège à Ascot : Lucien BRUMPT et son épouse figuraient parmi les invités (photo 5), ainsi que quatre autres éminents scientifiques fran- çais que vous reconnaitrez.

Il ne fait aucun doute qu’Émile BRUMPT eut une énorme influence sur GARNHAM. BRUMPT avait voyagé dans de nom- breux pays minés par des maladies tropicales, dont sept pays d’Amérique du Sud, le Mexique, la Chine, le Japon, Ceylan, l’Indochine, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte et le Congo français. De nos jours, les voyages semblent relati- vement aisés si nous les comparons à celui de BRUMPT en 1901-1903 lorsqu’il traversa l’Afrique équatoriale à pied, de la mer Rouge à l’océan Atlantique, comme membre de l’expédi- tion scientifique dirigée par un jeune homme fortuné, Pierre- Marie Robert, vicomte du BOURGDE BOZAS (1). Le récit de leur périple transforme notre randonnée avec le troupeau en simple promenade. À l’heure actuelle, lors de nos travaux sur le terrain, nous n’endurons jamais les souffrances qui ont été celles de BRUMPT pendant cette traversée (photo 6). Le 2 février 1901, DE BOZAS, BRUMPT et trois autres français quit- tèrent Djibouti, qui était alors en Somalie française, accom- pagnés par 95 porteurs, 80 chameaux, 40 chevaux, des ânes et des mules. Dix mois s’écoulèrent avant qu’ils atteignent Addis-Abeba, en Éthiopie voisine. D’ores et déjà, la plupart des porteurs s’étaient enfuis, la totalité des chevaux avaient péri de trypanosomose, ainsi que la moitié des chameaux et plusieurs mules et ânes. Après de nombreuses et dramatiques vicissitudes, qui incluent la mort tragique de DE BOZAS de paludisme cérébral, la perte d’animaux dévorés par les cro- codiles, et une tentative d’assassinat de BRUMPT lui-même, ils arrivèrent enfin à Brazzaville avec un véritable trésor d’échan- tillons scientifiques. Notons au passage un détail peu connu de cette expédition : Brumpt avait observé des mouches tsé- tsé dans les foyers de maladie du sommeil et en avait suspecté leur rôle de vecteurs de la maladie.

Photo 6.

Émile BRUMPT près du lac Turkana ; juillet, 1902 (© Institut Pasteur, Paris).

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Prix international Émile-Brumpt 2006.

GARNHAM voyagea également beaucoup et continua de le faire après l’âge de ce que l’on nomme la retraite. À 68 ans, il était sur un bateau sillonnant l’Amazone à la recherche d’un parasite du paludisme de chauve-souris et, à 71 ans, il était dans les forêts de Bornéo pour étudier le paludisme des Orang-outans. En 1979, il publia son allocution présidentielle intitulée The importance of fieldwork in biology, pronon- cée à l’occasion d’une réunion de la British Association for the Avancement of Science (2). Je pense que cette idée avait germé dès 1931 lorsque GARNHAM étudiait dans le laboratoire BRUMPT.

Dans son discours, lors de son attribution du prix Brumpt en 2005, Isabelle DESPORTES nous rappela que nombre de lauréats avait témoigné de l’influence de BRUMPT sur eux- mêmes. Mais nous pouvons affirmer qu’il a marqué tous les parasitologistes, soit par la lecture de ses travaux de recherche, soit par son chef-d’œuvre classique Précis de parasitologie.

Combien de cours ont-ils été basés sur cet ouvrage et transmis cette influence aux nouvelles générations d’étudiants ? Dans mon cas, elle m’a été transmise directement par mon Maître P.C.C. GARNHAM.

Dans les occasions comme celle d’aujourd’hui, il est de cou- tume pour les lauréats de souligner certains moments de leur carrière. Un souvenir me revient en mémoire : c’est une anec- dote, jamais racontée auparavant, des jours lointains du début de mes activités professionnelles qui illustre à quel point un enthousiasme excessif peut induire en erreur de jeunes cher- cheurs. Elle a pour sujet une comparaison que nous avons réalisée, David GODFREY et moi, au Nigéria en 1962. Elle concernait la susceptibilité des chimpanzés à la transmission, par piqûre de glossines, d’infections par les trypanosomes du groupe brucei. Pour ce faire, nous avions besoin d’une souche de T. brucei connue pour être non infectieuse pour l’homme. Comme aucune n’était disponible, nous eûmes l’idée de tester une souche que nous avions isolée d’un porc à l’Est du Nigéria où la trypanosomose humaine n’avait jamais été signalée. Nous étions les seuls volontaires disponibles pour le test. Notre laboratoire était situé à 200 km de l’autre partie de l’Institut où se trouvait le bureau du directeur, et nous pensions qu’il était préférable de ne pas lui demander une autorisation, car nous aurions pu nous heurter à un refus.

Quelques tsé-tsé furent infectées et David mit l’une d’entre elles à gorger sur mon bras. J’inoculais à David 2,8 millions

de trypanosomes dont l’origine était un rat infesté expérimentalement. Nos températures respectives furent contrôlées quotidiennement et les frottis san- guins examinés. Chaque semaine nous inoculions notre sang à des rats de laboratoire et notions la vitesse de sédimentation. Tous les tests restèrent négatifs. Mais nous savions qu’il restait une pos- sibilité d’infection inapparente qui n’aurait pas été révélée par nos tests. Pour en avoir le cœur net, j’inoculais un cheval avec 210 ml du sang de David par voie intraveineuse et il inocula par voie intra péritonéale à son énorme chien 470 ml du mien.

Aucun des animaux ne se révéla infecté et la souche, n°8/18, était identifiée comme T. brucei brucei non infectieuse pour l’homme. Un chimpanzé sur lequel une mouche tsé-tsé infectée s’était gorgée devint positif. Lorsque le directeur apprit l’expérience imprudente et stupide réalisée par deux membres de son personnel, il devint furieux et il nous sem- bla que notre présence en Afrique touchait à sa fin.

Mais j’eu du mal à rester silencieux lorsqu’il nous fit remarquer que si l’un d’entre nous avait succombé à une trypanosomose expérimentale, sa carrière aurait pu être ruinée ! Plus tard, il produisit un brillant rapport de ce travail dans ses comptes-rendus annuels et nous fumes pardonnés.

En regardant en arrière, je réalise combien un enthousiasme juvénile peut nous égarer.

J’ai eu la grande chance de travailler en collaboration avec de nombreux et éminents collègues de divers pays, mais je vais limiter le reste de mon discours aux travaux réalisés en France, avec un court détour par le Brésil. John a déjà résumé cette

« French connection » mais il y a quelques détails sur lesquels je voudrais insister. J’ai gardé en mémoire le jour où, il y a de cela plus de quarante ans, GARNHAM me fit appeler dans son bureau pour me dire qu’une certaine Madame LANDAU

était arrivée et qu’il souhaitait que je l’initie à nos travaux du laboratoire. J’avais une montagne de travail à abattre et la der- nière chose que je désirais était un visiteur. Irène se rappellera certainement que j’étais d’humeur peu amicale. Mais, en très peu de temps, elle devint un membre de valeur de l’équipe de recherche, prenant part aux dissections de masse de glandes salivaires de moustiques et contrôlant les parasitémies des singes atteints de paludisme. Elle partit ensuite en République centrafricaine avec Alain CHABAUD, découvrit de nouveaux parasites de paludisme de rongeurs et les ramena à la Lon- don School où les cycles de développement furent réalisés.

Cette collaboration se poursuivit ensuite dans le laboratoire de CHABAUD au Muséum national d’histoire naturelle à Paris où nombre de précieuses leçons sur l’évolution des parasites et sur des concepts étrangers à la plupart des chercheurs anglais, tel la vicariance, m’ont été prodiguées.

Lorsque je tournais le dos au paludisme pour me consacrer aux leishmanioses, ma collaboration avec le Muséum prit fin. Mais je n’ai cessé de suivre le travail extrêmement ori- ginal d’Irène et ses collègues avec grand intérêt et maintenu le contact avec la prestigieuse École Chabaud, notamment à la réunion annuelle de Normandie à l’occasion des fameuses cueillettes de champignons.

Bien que j’aie pris un immense plaisir à travailler sur le palu- disme, sujet de deux de mes thèses, dont celle de PhD, je devins de plus en plus fasciné par les leishmanioses. En 1968, RIOUX et GOLVAN avaient publié un grand classique, Épidé- miologie des leishmanioses dans le sud de la France, mono- graphie malheureusement introuvable à présent. À peu près

Photo 5.

La « French Connection » à l’occasion du 90e anniversaire de P.C.C. GARNHAM, Silwood Park, Ascot, Royaume-Uni, 28 janvier 1991.

De gauche à droite debout : B. BRAY, R.S. BRAY, A. CHABAUD, J.-A. RIOUX, R. KILLICK-KENDRICK. De gauche à droite assis : M. KILLICK-KENDRICK, I. LANDAU, P.C.C. GARNHAM, M. & Mme L. BRUMPT.

(6)

au même moment, HOOGSTRAAL et ses collègues faisaient paraître une série d’articles scientifiques sur les leishmanio- ses au Soudan et LAINSON et SHAW s’occupaient de démê- ler l’écheveau des leishmanioses du Nouveau Monde. Ces affections sont certainement les plus complexes des maladies parasitaires d’importance médicale. Rappelons qu’à ce jour, 23 espèces de Leishmania ont été isolées de patients, 69 espèces de phlébotomes sont des vecteurs prouvés ou suspectés et au moins 30 espèces de mammifères sont impliquées comme hôtes réservoirs. Et la liste ne cesse de s’allonger chaque année.

Ajoutons à cela la grande variété des manifestations cliniques chez les humains et l’on peut franchement dire que l’épidé- miologie descriptive des leishmanioses est un véritable kaléi- doscope comportant une étonnante série de combinaisons dans les foyers de quatre continents.

L’étude des structures de foyers requiert un travail important sur le terrain. Mais nous n’avons aucun moyen de contrôler ce qui s’y passe et l’on doit se borner à observer. Il devient alors nécessaire d’avoir un pied au laboratoire et un pied sur le terrain. Après la confirmation, au début des années 1940, du rôle des phlébotomes dans la transmission des leishmanioses, les travaux sur les Leishmania étaient entravés par le manque d’élevages de ces insectes. En 1972, lorsque je commençais à m’intéresser à la leishmaniose, je pensais établir un élevage et réexaminer le cycle parasitaire. Je pris connaissance de la littérature sur le sujet et réalisais alors que je pouvais très facilement échouer. En ce temps là, les scientifiques russes obtenaient des élevages de courte durée de Phlebotomus papa- tasi qu’ils établissaient lorsque cela étaient nécessaire, et les chercheurs à Panama maintenaient des élevages de deux espè- ces de Lutzomyia qu’ils alimentaient de temps à autre avec des phlébotomes capturés sur le terrain. Si un élevage était établi en Angleterre, il devrait être maintenu en permanence sans la possibilité de le réalimenter avec des phlébotomes sauvages.

Lorsque j’évoquais devant GARNHAM l’éventualité d’un échec, il décréta que seules les recherches qui n’avaient jamais été réalisées auparavant valaient la peine d’être entreprises. Avec cette encourageante réflexion, je partis pour l’Institut Gorgas à Panama afin d’étudier les élevages qui s’y trouvaient : ils étaient peu importants et à peine utilisables. Mais ce n’était pas du temps gaspillé : Aristides HERRER me montra très aimable- ment comment capturer des phlébotomes sur un cheval-appât et les identifier. Je me rendis ensuite à Belém, au Brésil pour apprendre davantage de Ralph LAINSON et son équipe, pris peu après un avion pour Belo Horizonte afin de capturer Lutzomyia longipalpis puis rentrais en Angleterre avec quel- ques douzaines de phlébotomes femelles gravides. Au labora- toire de l’Imperial College, mon assistant, Tony LEANEY, un étudiant, Paul READY et moi avions établi un tour de garde pour surveiller cet élevage sept jours sur sept, et ce pendant les deux premières années. Durant cette période, nous avions amélioré nos méthodes et gagné suffisamment de confiance pour oser parfois nous absenter durant un week-end. Grâce à cet élevage j’ai pu entreprendre mes travaux sur les

cycles parasitaires et la transmission de L. amazo- nensis et L. braziliensis. Nous étions les premiers à transmettre une Leishmania du Nouveau Monde en laboratoire par la piqûre d’un phlébotome d’élevage.

Le second élevage fut celui de Phlebotomus papatasi avec lequel nous avons pu étudier le développement de L. major. Enfin, lorsque Mireille rejoignit notre équipe, le nombre de nos élevages augmenta de telle manière que lorsque je partis de l’Imperial College nous avions travaillé avec des élevages en continu de 15 espèces, 10 de Phlebotomus, 4 de Lutzomyia

et 1 de Sergentomyia. L’hypothèse que les élevages en circuit fermé étaient impossibles à obtenir était bel et bien détruite et l’on en trouve à présent dans plusieurs pays. Nous devons reconnaître toutefois qu’ils demandent un soin minutieux si l’on veut être sûr d’obtenir une production constante de phlébotomes pour les travaux de recherche.

Revenons à présent à la France. Ma deuxième fructueuse collaboration fut une extension naturelle de mes études de laboratoire sur les cycles évolutifs des leishmanies chez les phlébotomes. GARNHAM, qui avait été extrêmement enthou- siaste lorsqu’il vit nos premières images au microscope électronique des parasites dans l’intestin de L. longipalpis, m’engagea à répéter cette observation avec une paire naturelle de parasite et vecteur. Il était en effet possible que les images que nous avions obtenues ne soient pas typiques en raison de l’utilisation d’une espèce qui n’était pas le vecteur naturel des parasites étudiés. Ceci m’amena donc à ma longue collabo- ration avec mon ami Jean-Antoine RIOUX. Sa monographie rédigée avec GOLVAN est le meilleur exemple de landscape epi- demiology de n’importe quelle forme de leishmaniose. Après la lecture de cet ouvrage, je pris conscience qu’il existait un endroit idéal où je pourrais répéter le travail sur les cycles évolutifs avec une paire naturelle de vecteur et de parasite.

J’ai rencontré mon « Patron » français, RIOUX, pour la pre- mière fois en 1974 lors du congrès sur les leishmanioses qu’il avait organisé à Montpellier. L’été suivant, je commençais à travailler avec lui dans les Cévennes. Il m’introduisit dans le foyer qu’il avait étudié pendant de nombreuses années et ce avec une générosité remarquable. Il m’initia à ses techniques de capture, d’identification, d’infection des phlébotomes sur chien leishmanien, et, par-dessus tout, à « lire » le terrain de manière à prédire les secteurs de haute densité vectorielle, c’est-à-dire les zones à risque d’infection. Nous avons sou- vent eu des discussions très animées, mais de ces très ami- cales différences d’opinion ont émergé quelques idées fort intéressantes.

John a mentionné nos tentatives de capture de phléboto- mes en migration avec un modèle réduit d’avion. Ce travail faisait suite à notre étude de la dispersion de Phlebotomus ariasi à l’aide du marquage-relachage-recapture laquelle, à notre grande surprise, nous permit de recapturer un phlé- botome femelle marqué à 2,3 km de son point de départ, et ce, 67 heures seulement après le relachâge. D’après nos observations météorologiques enregistrées au cours de ce laps de temps, nous avions la certitude que cette femelle n’avait pas été assistée dans ses mouvements par le vent au niveau du sol. Il était toutefois possible que les phlébotomes, comme beaucoup d’autres insectes, dont quelques espèces de moustiques, migrent à une certaine altitude au dessus du sol grâce au vent. Ma première tentative d’investigation de cette question avait été réalisée à l’aide de ballons sondes, mais les filins s’emmêlaient sans cesse dans les branches d’arbres et mes étudiants en eurent vite assez de grimper pour les déta-

Photo 7.

L’avion télécommandé équipé de filets à insectes.

(7)

Prix international Émile-Brumpt 2006.

cher. J’abandonnais donc cette technique pour celle des filets fixés sous les ailes du modèle réduit d’avion radio contrôlé (photo 7), filets que nous pouvions ouvrir par signal-radio dès que l’avion avait atteint une certaine hauteur. Au début, les essais étaient réalisés de jour et, bien que nous ayons cap- turé des insectes, aucun n’était un phlébotome. Nous avons donc opéré de nuit : l’avion, équipé de diodes sur les ailes, fut utilisé sans problème au coucher du soleil, puis ensuite à la nuit complète. Si aucun phlébotome ne figurait sur la liste des captures, les échantillons représentaient néanmoins sept familles différentes d’insectes.

D’autres moments de nos travaux en Cévennes à souligner ont été la première transmission expérimentale de la leishmaniose à un chien par la piqûre d’un phlébotome et la découverte que le sucre naturel utilisé par P. ariasi était le miellat d’un des pucerons du chêne. Puis, en 1980, avec une équipe de terrain allant jusqu’à 30 personnes de 10 nationalités différentes, nous avons étudié le cycle évolutif de Leishmania infantum chez un de ses vecteurs naturels – Phlebotomus ariasi. Ceci était le travail que j’avais initialement prévu de réaliser en Cévennes.

Nous avons marqué et relâché dans leur habitat naturel plus de 2 000 femelles qui s’étaient préalablement gorgées sur un chien leishmanien et recapturé 253 d’entre elles du 6e au 29e jours ; 124 de ces femelles étaient infestées, ce qui nous permit de suivre le cycle évolutif complet du parasite. J’envoyais un rapport de ce travail à l’OMS qui le rejeta immédiatement car il était contraire à l’éthique de relâcher des phlébotomes infec- tés dans l’environnement. Lorsque nous avions commencé ce travail, il était universellement admis que les phlébotomes étaient de faibles voiliers qui ne se déplaçaient pas au-delà d’un ou deux cents mètres de leur gîte ; en admettant que cela était vrai, nous étions les seules personnes qui risquions d’être infectées dans le hameau isolé où nous opérions. Nous savons à présent que les distances parcourues peuvent être au moins dix fois supérieures à celles estimées auparavant. Dans les années qui ont suivi notre expérience, je suis heureux de dire qu’il n’y a eu aucune épidémie dans la population humaine ou une augmentation sensible des cas de leishmaniose canine.

Je ne peux évoquer mes collaborations françaises en omettant de parler de celle, fort agréable, qui a permis d’obtenir des informations nouvelles sur les leishmanioses du bassin médi- terranéen. C’est à dire les mémorables missions à Corfou et à Malte avec Bernard PESSON et Nicole LÉGER.

Il y a quelques années de cela, alors que j’identifiais un para- site rare dans un frottis sanguin pour un visiteur du labora- toire, celui-ci me demanda comment se faisait-il que je sache ce qu’était ce parasite. Je répondis « Si vous êtes aux côtés de GARNHAM pendant quarante ans et n’apprenez rien, c’est que vous êtes vraiment stupide ». Il était mon principal professeur, mais j’ai aussi beaucoup appris d’autres collègues anglais.

La dernière photo met en scène GARNHAM et de ses qua- tre assistants. BRAY a été le premier, suivi par LAINSON puis BAKER et finalement moi. J’ai envers ces trois collègues une

dette particulière de gratitude pour leur stimulante camara- derie et leurs encouragements.

Il y a également quelques autres chercheurs anglais qui doivent être mentionnés. Tout d’abord le regretté David GODFREY, mon ami et compagnon de terrain pendant de nombreuses années en Afrique. Lorsqu’on peine ensemble circulant dans la brousse africaine et partageant la même hutte en terre avec quelqu’un, des liens spéciaux se forgent. C’est ce qui s’est passé avec David. Et je n’oublierai jamais toute la générosité de Liz CANNING en particulier lorsque je vins m’installer à l’Imperial College en 1969 où le Directeur du département, le regretté Sir Richard SOUTHWOOD, n’a cessé de soutenir et encourager mes recherches. Enfin, au tournant crucial de ma carrière, lorsque je me métamorphosais de malariologiste en leishmaniaque, les sages conseils de Len GOODWIN furent pour moi d’un prix inestimable. J’allais remercier également mon épouse, Mireille, pour son soutien, encouragements et camaraderie. Mais John a si bien parlé d’elle que je ne veux pas l’embarrasser davantage.

Enfin, je voudrais exprimer ma reconnaissance, tout d’abord, à Madame et Messieurs les Membres du Jury du Prix Émile- Brumpt pour l’honneur qui m’est accordé, et pour terminer, à mon ami John BAKER pour ses paroles très aimables.

Références bibliographiques

1. BOURG DE BOZAS DE. (1906). Mission scientifique de Bourg de Bozas de la mer Rouge à l’Atlantique à travers l’Afrique tropicale (octobre 1900 – mai 1903). Paris, Rudeval, 443 pp.

2. GARNHAM PCC (1979). The importance of field work in biology.

Perspectives in Biology and Medicine, 22, 480-493.

Photo 8.

P.C.C. Garnham et ses quatre principaux assistants.

De gauche à droite debout : R.S. BRAY, J.R. BAKER & R. KILLICK-KENDRICK. De gauche à droite assis : P.C.C. GARNHAM & R. LAINSON.

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