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Rassembler nos forces

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N°591 - 13 SEPTEMBRE 2003 - L’HEBDOMADAIRE DU SYNDICAT NATIONAL DES ENSEIGNEMENTS DE SECOND DEGRE

SOMMAIRE : Page 2 Rassembler nos forces • Politique budgétaire • Page 3 Échos du 10 septembre • Pages 4-5 La rentrée du ministre • Une réalité calamiteuse • Page 6 Forum social européen • Page 7 Un contentieux très lourd • Les chômeurs de Luc Ferry • Un été meurtrier • Pages 8-9 Expression des courants de pensée • Pages 10-11 Métier

• Jeunes collègues, à vous la parole • Page 12 Stages syndicaux.

Édito

Étonnant entêtement que celui du gouvernement Raffarin ! Tenaillé d’un côté par Bruxelles, pressé de voir réduire un déficit budgétaire représentant 4 %, pressé de l’autre par un mécontentement grandissant de l’opinion soucieuse des questions de retraites, de santé, d’emploi, particulièrement chez les jeunes, que croyez-vous qu’il fasse ? Imperturbable, imperméable aux critiques avancées, y compris dans sa majorité, Raffarin annonce le 4 septembre son choix de poursuivre la baisse de l’impôt sur le revenu ; cette décision qui s’ajoute aux baisses de l’ISF, des charges patronales serait justifiée par la double préoccupation d’encourager le travail et de relancer la consommation ; or, l’expérience a montré l’inefficacité de ces mesures en termes de croissance comme d’emploi, l’accroissement des revenus résultant de la baisse de l’IRPP profitant essentiellement à l’épargne. Il s’agit bien d’un choix d’essence idéologique, coupé de la prise en compte des réalités économiques et sociales, dramatiquement lourd de conséquences puisque la diminution des recettes de l’État et la volonté conjointe de réduire les dépenses entraîneront de nouvelles dégradations, en réduisant encore les moyens de la solidarité et des services publics.

Le lamentable épisode de la canicule a pourtant montré les risques d’une diminution irréfléchie des capacités d’action des services publics et le besoin au contraire de renforcer ceux-ci, de même que l’urgence de la solidarité sociale.

Le mouvement social du printemps a illustré la hauteur des aspirations de la population, tout au long de l’été les personnels de l’Éducation nationale ont été présents dans les différentes luttes ; enfermé dans un carcan idéologique libéral, le gouvernement fait courir des risques décisifs pour l’avenir de notre société en tournant le dos à une véritable politique de l’emploi, de la formation et des qualifications, en reniant ses promesses d’ouvrir le dossier des rémunérations.

Les manifestations du 3 et du 10 septembre constituent une première étape ; très déterminés, les personnels réfléchissent aux modalités les plus aptes à convaincre, à rassembler ; partout, les débats fleurissent, les convergences se construisent. À nous de poursuivre les luttes afin de contrer l’offensive gouvernementale.

C’est une nécessité.

Frédérique Rolet cosecrétaire générale

En bref…

Politique budgétaire

Droit dans le mur

L e gouvernement applique son programme : baisse des impôts qui touchent les « forces vives » (apparemment, il faut un joli revenu pour être une force vive) ; et baisse des dépenses publiques « inutiles » et « impro- ductives » (toutes sauf la police, la justice et l’armée). Le problème est que ce programme, prévu pour une économie croissant au rythme de 3 % par an et où le chômage baisse, n’est guère adapté à l’en- vironnement actuel, marqué par un ralentissement sensible de la croissance et la remontée rapide du chômage.

Quand la conjoncture change aussi nettement, on s’adapte ou on va dans le mur. Le gouvernement a choisi : le mur est proche.

Beaucoup reprochent au gouver- nement de creuser le déficit bud- gétaire. Ce reproche est mal fondé : le déficit du budget de l’État n’est absolument pas un signe de mauvaise gestion ; c’est au contraire un instrument essen- tiel de politique économique lorsque la croissance est limitée par l’insuffisance de la demande, ce qui est le cas à l’heure actuelle.

À titre de comparaison, le déficit budgétaire atteint Suite p. 2

Retraits de salaires pour grève

Une grande campagne de solidarité

N os relevés bancaires du mois d’août ont confirmé ce que l’on pressentait : les retenues sont massives, jusqu’à 1 000

€ . Retraits inexpliqués, faute de feuille de paye, ce qui fait que les victimes ne savent pas s’il s’agit de retenues pour solde de tout compte ou bien s’il s’agit d’un premier prélèvement qui sera éventuelle- ment suivi de bien d’autres. Elles semblent aussi frapper à l’aveugle, tant les disparités sont grandes entre académies, secteurs d’ensei- gnement, entre établissements et parfois entre enseignants d’un même établissement.

Nous avons redit à plusieurs reprises au Premier ministre, comme à Luc Ferry combien cette

situation était intolérable. Nous n’avons eu pour toute réponse que des argumentations abasourdis- santes sur la volonté ministérielle de « préserver la dignité du gré- viste » et sur la pertinence de l’ar- rêt Omont qui n’a été utilisé qu’une fois dans l’histoire mais qui permettrait de traiter avec équité premier degré, second degré et enseignement supérieur.

Le ministre a finalement annoncé ce qu’il a présenté comme une concession. Les dimanches et jours fériés ne seront pas comptabilisés.

Ce qui ne fait évidemment pas le compte ! L’objectif reste donc bien toujours de faire passer aux gré- vistes le goût de l’action revendi- cative. Il en faudra

Suite p. 3

Après les 3 et 10 septembre

Rassembler nos forces

Q u elque dix mille collègues dans 60 villes de France ont répondu à l’appel du SNES, le 3 septembre, et à l’appel des 5 fédérations de l’éducation, le 9. Ce n’est pas l’échec que poin- tent certains médias souvent enclins à grossir le trait. Ce n’est pas non plus, il faut le reconnaître, un succès à la hauteur des enjeux.

On aurait tort cependant de se fier à ces seules initiatives pour se faire une juste idée de l’état d’esprit des personnels.

L’événement de la rentrée semble être plutôt du côté de ces milliers d’AG qui ont réuni dans l’unité des dizaines de milliers de col- lègues dans la quasi-totalité des établissements. De partout remon- tent les mêmes tendances :

• Une participation massive à ces AG des personnels de toutes caté- gories.

• Une profession déterminée à ne pas en rester là et qui se montre très attentive à l’évolution de toutes les grandes questions portées par le mouvement.

• De gros débats sur les meilleures modalités d’action dans cette période. Le recours à la grève est pour l’instant exclu, pas seulement sous l’effet des retenues de salaires

mais surtout parce que chacun aspire, après plusieurs mois de fortes perturbations, à reprendre contact avec les élèves et le métier dans les meilleures conditions pos- sibles.

• Le souci exprimé partout de poursuivre et d’approfondir le tra- vail amorcé en direction de l’opi- nion publique de plus en plus res- sentie comme un enjeu majeur.

Enfin l’idée que, face au caractère global des agressions gouverne- mentales et après l’échec sur les retraites, le mouvement ne pourra rebondir avec de vraies chances de l’emporter que s’il va bien au- delà de la seule Éducation natio- nale.

L’heure est donc à rassembler nos forces et à rechercher les moyens de préparer ce rebond du mouve- ment. Cette US montre en effet que, si le gouver- Suite p. 2

©THIERRY NECTOUX

Le monde n’est pas une marchandise

Après les grands mouvements sociaux du printemps et de l’été, le 6 septembre, nous étions nombreux dans les

rassemblements dans toute la France à dire « non » aux politiques néolibérales de l’OMC. Réunie à Cancún, l’OMC veut ouvrir les pays du Sud aux ambitions des sociétés transnationales et ressusciter le projet d’AMI au mépris des droits humains, sociaux, environnementaux et culturels.

Nous réaffirmons qu’un autre monde est possible qui refuse la marchandisation de l’école et de la culture.

Logement étudiant

C’était une erreur de parcours.

Les décrets allaient pourtant sortir. La crainte d’ouvrir un nouveau front avec les étudiants a sans doute ramené à la raison Luc Ferry qui a annoncé l’abandon de la réduction des allocations pour le logement étudiant. Sage décision. D’autres seraient bienvenues : par exemple, le recrutement de nouveaux MI-SE.

Le SNES présent aux côtés des intermittents

Les intermittents du spectacle apportent tous les jours des preuves de la détermination à s’opposer à la réforme de leur régime spécifique d’indemnités de chômage. Ils étaient 10 000 à Paris le 4 septembre, à l’appel de la CGT du spectacle et de FO et avec l’appui de la coordination des précaires et intermittents d’Ile-de-France. De nombreux enseignants se sont rendus sur le parcours de la manifestation.

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, est intervenu, après les responsables des organisations des intermittents, pour apporter le soutien des personnels de l’éducation.

Inscriptions concours 2004

Les modalités d’inscription sont contenues dans la note de service parue au BO spécial n° 4 du 4 juillet 2003

(http://www.education.gouv.fr/

bo/2003/special4/default.htm).

Nous y consacrerons un

supplément de 4 pages avec l’US Magazine du 24 septembre.

©THIERRY NECTOUX

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L ’ A C T U A L I T E

Droit dans le mur

4,6 % du PIB aux États-Unis et 7,7 % au Japon. D’autre part, s’il est vrai que le déficit gonfle la dette publique, celle-ci n’est pas à un niveau particulièrement inquié- tant en France : en gros, elle repré- sente 60 % du PIB, en ligne avec les critères du très frileux traité de Maastricht.

Le problème n’est donc pas dans le déficit mais dans les choix bud- gétaires. Le gouvernement est revenu sur toutes les mesures favo- rables à l’emploi prises précé- demment (emplois-jeunes, CES, loi de modernisation sociale, 35 heures). Il applique son enga- gement de réduction de l’emploi public. La politique gouverne- mentale contribue ainsi de manière importante à l’accroissement rapide du chômage, qui pourrait atteindre bientôt 10 % de la popu- lation active.

D’autre part, la politique de baisse des dépenses publiques compro- met la croissance à long terme, dans la mesure où des dépenses publiques accrues semblent indis- pensables, notamment dans les domaines vitaux de l’enseigne- ment supérieur et de la recherche, où la position internationale de la France est médiocre et s’érode rapidement. Le gouvernement est parti de l’idée qu’il est possible de réduire les dépenses de fonc- tionnement, notamment de per- sonnel, sans réduire la qualité des services. Mais comme il ne sait pas comment obtenir ce résultat miraculeux et qu’il se heurte à une résistance plus forte que prévue des personnels, il réduit les inves- tissements publics, ce qui aggrave la récession.

Quant à la baisse inique des impôts, elle est justifiée par le cli- ché libéral selon lequel l’impôt fait fuir les talents et décourage le travail. Mais qui croira qu’un PDG qui gagne deux millions d’euros net par an est découragé et ne se mettrait sérieusement au travail que s’il en gagnait trois ? Cette baisse profitera peu à la consom- mation, car les catégories supé- rieures épargneront une partie importante de ce cadeau fiscal.

Les mensonges éhontés du Pre- mier ministre (« les baisses d’im- pôt, c’est pour l’emploi ») ne trom- pent d’ailleurs personne.

Bref, dans un contexte plus défa- vorable que prévu, un programme purement idéologique est appli- qué par des autistes. ■

Arnaud Parienty PUBLICITÉ

nement est bien obligé de tenir compte de la force du méconten- tement social, il ne renonce pour autant à aucun de ses projets, dans un contexte économique qui se dégrade de jour en jour.

Au niveau interprofessionnel, la FSU prend tous les contacts néces- saires pour être partie prenante d’actions unitaires sur une question devenue aujourd’hui cruciale, de l’avis de toutes les forces syndi- cales, celle de l’emploi. Sur les retraites et alors que débutent les négociations sur les complémen- taires, une réunion d’Interréso avec la CGT et l’UNSA est prévue d’ici la fin septembre.

Au plan de la fonction publique, c’est aussi la question des salaires qui est posée avec force à un gou- vernement qui cherche à la

contourner. La FSU propose aux fédérations de fonctionnaires de se rencontrer pour discuter des ini- tiatives qu’il faut entreprendre sans tarder.

Au plan de l’éducation, le SNES a avancé l’idée d’une grande initia- tive pour l’éducation fin novembre, début décembre qui tiendrait à la fois du forum pour l’éducation et de la fête pour l’éducation. Parce que nous tenons à préserver la démarche unitaire, nous propo- sons qu’il s’agisse d’une initiative commune des 5 fédérations de l’éducation, mais qui serait ouverte le plus largement possible à tous ceux qui sont touchés par la ques- tion de l’école : jeunes, parents d’élèves, associations, confédéra- tions, etc. Il s’agirait de multiplier les débats en facilitant l’expres-

sion de chacun, sans chercher pour autant à faire émerger un bien hypothétique point de vue una- nime, tout en proposant à l’en- semble des acteurs du mouvement de se retrouver dans un cadre qui, selon nous, devrait avoir aussi une dimension de fête. Cette idée recoupe les principales préoccu- pations des syndicats de la FSU, certains souhaitant qu’elle soit accompagnée d’initiatives régio- nales du même type. Les fédéra- tions de l’éducation ont demandé à y réfléchir.

Les fédérations de l’éducation se sont en effet retrouvées le 9 sep- tembre. Elles ont décidé dans l’immédiat de s’adresser de nou- veau au Premier ministre, notam- ment sur la décentralisation des TOS, de dresser ensemble et avec

les établissements un état des lieux sur les questions d’emploi (sur- veillants, aides-éducateurs, assis- tants d’éducation, enseignants non titulaires, postes vacants, etc.) et de

se retrouver le 26 septembre, dès le lendemain de la présentation du budget en conseil des ministres.

Toutes ces questions seront évi- demment au centre des discussions du conseil national du SNES et du CDFN de la FSU qui vont se tenir dans les prochains jours. ■

Bernard Boisseau

Rassembler nos forces

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©THIERRY NECTOUX

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L’US N

O

580 - 13 JANVIER 2003 - 3

L ’ A C T U A L I T E L ’ A C T U A L I T E

DANS LES ACADÉMIES Montpellier

400 personnes à Montpellier le 3 sep- tembre devant le rectorat, auxquelles se sont joints des intermittents du spectacle, 150 à Perpignan, plus d’une centaine à Nîmes, de très fortes participations aux assemblées géné- rales qui se sont tenues dans la plu- part des établissements de l’acadé- mie. La profession reste toujours aussi mobilisée et la défense des ser- vices publics parait à tous plus que ja- mais d’actualité. Le recrutement d’as- sistants d’éducation repoussé par plus de la moitié des CA d’établisse- ment – CA appelés à revoter pour in- fléchir leur choix – les retenues sur salaire étaient aussi au cœur des conversations.

Les débats se poursuivent dans les établissements pour définir de nou- velles actions.

Calvados

Une centaine de participants au total aux AG avec un état d’esprit coincé entre amertume et colère. Les avan- cées obtenues sont trop techniques ou particulières pour satisfaire les collègues. La victoire pour les CO- Psy, assistantes sociales et méde- cins scolaires est reconnue.

Le 9 septembre rassemblement et délégation de l’intersyndicale devant le conseil régional réuni en séance extraordinaire pour examiner déjà le transfert des TOS.

À noter les initiatives locales avec les intermittents : ce vendredi ras- semblement à Deauville pour l’ou- verture du Festival international du cinéma américain.

Chartres

150 participants au rassemblement devant l’inspection académique.

CNDP

Les personnels ont manifesté à plu- sieurs reprises depuis début septembre leur refus déterminé au transfert-voyou du CNDP à Chasseneuil-du-Poitou.

Ils ont ainsi dénoncé à plusieurs re- prises les agissements scandaleux de la direction générale du CNDP qui a profité des vacances pour, entre autres méfaits, « casser » une direc- tion du CNDP, la direction des res- sources et de l’ingéniérie documen- taire, et mettre en place des groupes de travail sans aucune concertation avec les personnels. Cette délocali- sation du CNDP apparaît de plus en plus comme une liquidation pro- grammée de l’établissement.

Une assemblée générale des per- sonnels, qui a réuni environ 300 per- sonnes, a eu lieu le mercredi 10 sep- tembre et a réaffirmé massivement sa confiance à l’intersyndicale CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education.

Le dessin de la semaine

leur mission a changé. Ils se retrouvent donc de moins en moins proches des élèves ».

Isabelle, professeur de SVT au collège du Fort à Sucy-en-brie (94) se dit là pour défendre les retraites et dire sa colère face au montant trop élevé du rachat des années d’études. Plus loin, un jeune pro- fesseur se demande comment va se dérouler l’année dans son établis- sement avec dix assistants d’édu- cation pour 2 000 élèves.

Action de solidarité également pour cette jeune surveillante du collège George-Sand à Paris : « Je suis en poste, mais je viens soute- nir tous ceux qui viennent der- rière. C’est grâce à mon statut que j’ai pu continuer mes études. Com- bien d’étudiants n’auront plus la possibilité de le faire ? »

Sa voisine, surveillante comme elle, enchaîne : « on vient d’ap- prendre aujourd’hui même que l’on nous a retiré l’accès au concours interne qu’on venait de nous accorder. On veut nous faire avaler que c’est un problème de faute de frappe. »

Arrivés au coin de la rue de Gre-

À l’appel des fédérations de l’Éducation nationale (FSU, UNSA Éducation, FERC- CGT, FAEN, SGEN-CFDT), la première journée nationale d’ac- tion de l’année scolaire a eu lieu mercredi 10 septembre. À Paris, 4 000 personnes s’étaient rassem- blées. 15 heures. Départ des mani- festants, place de l’Odéon, direc- tion le ministère de l’Éducation nationale, rue de Grenelle. La foule est calme, mais déterminée. Un moment d’arrêt, place Saint-Sul- pice et les slogans reprennent de plus belle : « Y en a ras-le-bol de ces guignols, qui ferment les usines, ferment les écoles, cassent la culture, étranglent l’hôpital ». Le ton est donné. Retraites, statuts, assistants d’éducation. Si les ensei- gnants forment le plus gros de la troupe, ils n’entendent pas défendre que leur cause.

C’est le cas de d’Aurélie, profes- seur d’histoire et géographie au lycée Gaston-Bachelard à Chelles (77) : « Je viens en tant que per- sonnel de l’Éducation nationale.

Prenez le cas des CO-Psy, leur sta- tut n’est pas remis en cause, mais

bien plus pour intimider les per- sonnels !

Le SNES poursuivra ses actions à tous les niveaux pour obtenir une vraie négociation. Il multipliera aussi les contacts avec toutes les organisations du mouvement social qui, au travers du cas des person- nels de l’Éducation nationale, est pleinement concerné.

Dans l’attente de résultats tangibles, il n’est pas possible de laisser les collègues les plus pénalisés, souvent de jeunes collègues, affronter seuls leurs difficultés financières. C’est pourquoi le SNES en appelle à la solidarité d’abord des personnels de l’Éducation nationale les moins pénalisés (libeller les chèques à SNES Solidarité printemps 2003).

Ce gouvernement oublie aussi à quel point le mouvement a été soutenu par les parents et l’opinion publique, parce que porteur de valeurs d’inté-

rêt général tant sur les dossiers de l’éducation, de la décentralisation que des retraites.

C’est pourquoi le SNES propose d’étendre l’appel à la solidarité au-

société. Il a décidé d’une grande campagne de souscription dont les modalités seraient les suivantes :

• Encarts dans la presse syndicale.

• Modèles de lettres à disposition des S1, S2 et S3 à diffuser auprès des parents, des associations (fédé- rations de parents d’élèves, partis politiques, organisations syndi- cales d’autres secteurs...).

• Les sommes recueillies seront évidemment intégralement redis- tribuées vers les collègues les plus durement frappés.

• L’ensemble des éléments (liste des donateurs, montants recueillis, critères de redistribution, …) sera publié pour garantir la transpa- rence de l’opération, placée sous le contrôle de la « commission de contrôle financier du SNES », commission pluraliste élue par le congrès national. ■

Bernard Boisseau

Une grande campagne de solidarité

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©THIERRY NECTOUX

FORUMS SOCIAUX DÉPARTEMENTAUX

(première liste)

Essonne. Organisation d’un forum social départemental FSU, le samedi 11 octobre, de 9 h à 13 h, salle Sidney Bechet, à Grigny.

Thème : l’école n’est pas une marchandise.

Lille. Réunion au S3 de Lille, 209, rue nationale, le 17 septembre à 14 h 30.

Rouen. Un forum social sera organisé à la suite du FSE, les 27, 28 et 29 novembre. Une charte a été adoptée, le programme est en train d’être élaboré.

Le Forum social de l’agglomération rouennaise est un espace ouvert de débats, de rencontres, d’échanges et d’expériences, sans déci- sions ni déclarations, pour affirmer qu’un autre monde est possible et surtout nécessaire.

Val-d’Oise. Un collectif a été mis en place et a décidé de la tenue de 5 forums :

• Cergy : forum « Agir pour un autre monde », samedi 11 octobre, Esplanade de la Préfecture de 10 heures à 23 heures.

• Bezons : forum « Pour une mondialisation de la Paix », vendredi 17 octobre, Salle Aragon de 18 heures à 23 heures.

• Fosses : forum « Sur la marchandisation de notre société (OMC, AGCS, etc.) », samedi 18 octobre, Espace culturel Germinal.

• Groslay : forum « Sur la démocratie participative », samedi 25 octobre (lieu à préciser) de 13 heures à 20 heures.

delà des personnels de l’Éducation nationale, pour concrétiser cette sympathie, faciliter la poursuite des mobilisations et la construc- tion de larges convergences dans la

Pas un centime de trop pour Raffarin !

Nos collègues ont découvert avec leur paye des mois d’été la férocité du gou- vernement dans le décompte des retenues pour grève, cependant que Luc Ferry explique benoîtement qu’il ne fait qu’appliquer la loi.

Parlons-en, de la loi ! Il faudra attendre les feuilles de paye pour contrôler, mal- gré leur laconisme, certains détails qui ont leur importance. Mais il apparaît d’ores et déjà que le gouvernement a pris de larges libertés avec le décompte des jours de grève, avec l’assiette du calcul et avec les procédures applicables.

Nous pensons qu’il ne faut pas se laisser faire. Les S3 disposent de modèles de recours devant les tribunaux administratifs, disponibles pour les syndiqués sur simple demande. Il y a beaucoup d’argent à récupérer, les procédures sont assez simples à engager, et nous réservons quelques surprises à l’adminis- tration. Tous les militants de l’action juridique du SNES s’emploieront à conseiller les collègues.

À vos plumes !

Francis Berguin

Paris, 10 septembre Échos de la manifestation

tion comprenant Denis Paget, co- secrétaire général du SNES est cependant autorisée à le franchir. ■ Marie-Victoire Garcia nelle et de la rue Saint-Simon,

impossible d’aller plus loin. Un cordon de CRS bloque la rue qui mène au ministère. Une déléga-

©THIERRY NECTOUX

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L ’ A C T U A L I T E

Conférence de presse du ministre (extraits)

Au-delà des questions sur lesquelles des négociations ont d’ores et déjà été engagées par le gouvernement avec les organisations syndicales sur la décentralisation et sur les métiers de l’Éducation nationale, la diversité même des revendications qui se sont exprimées au cours des mois derniers renvoie à des interrogations plus profondes, auxquelles il ne peut être répondu simplement par des mesures ponctuelles et par les habituels compromis de sortie de crise. La situation appelle un vrai débat sur les missions de l’école, missions dont les contours ne sont plus toujours perceptibles, dont le sens se brouille et n’est plus toujours partagé. (...) En un premier temps le débat devra permettre d’aboutir à un diagnostic partagé. (...) Un document de base destiné à nourrir la discussion sera élaboré par le Haut Conseil de l’évaluation de l’école en prenant appui sur toutes les évaluations actuellement disponibles sur l’état de l’école en France. Ce premier diagnostic sera alors présenté et soumis (octobre 2003) à l’avis des différentes instances concernées, notamment le Conseil supérieur de l’Éducation qui sera appelé à jouer un rôle essentiel à toutes les étapes de ce débat national. (...)

À cette fin, une commission nationale sera constituée et installée dès la deuxième semaine de septembre. Placée auprès du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et de la recherche, et présidée par Claude Thélot, elle aura pour missions :

– de partir du premier diagnostic établi, de le compléter éventuellement ; – de cerner les questions essentielles qui structureront le débat (octobre 2003).

À partir de ce diagnostic, largement diffusé, sur l’état de l’école et sur les questions fondamentales, (document écrit, publication accessible par Internet, diffusion par le biais de partenariat avec la presse quotidienne régionale) la conduite du débat pourra prendre des formes variées : réunions publiques à l’échelon local, consultations de structures existantes (conseils économiques et sociaux régionaux), réunions dans les écoles et établissements scolaires au cours d’une journée banalisée tout en veillant à la participation des partenaires de l’école. (...) –une seconde phase de débat sur les enseignements tirés de ce diagnostic partagé pourra se situer en avril-mai 2003.

À l’issue de ce débat, les ministres et le gouvernement prendront les responsabilités qui sont celles de l’exécutif et prépareront un projet de loi d’orientation (automne 2004).

Enfin, comme c’est la règle en démocratie, il appartiendra à la représentation nationale, à travers le vote d’une loi d’orientation, d’affirmer les options retenues au nom de la nation (second semestre 2004). (...) Ouvrir un dialogue ne doit cependant pas constituer un prétexte à l’inaction. Il faut sans attendre mettre en œuvre, chacun en convient, toutes les mesures susceptibles de renforcer la légitimité de l’école, la liberté pédagogique et l’autorité des enseignants.

L’autorité des enseignants

Au lycée, le baccalauréat, dont les exigences sont connues de tous, guide les pratiques. Au collège, et davantage encore à l’école, il est plus difficile de situer l’action pédagogique et beaucoup de maîtres regrettent le manque de repères collectifs : ce vide bride parfois leurs initiatives. Or les actuelles évaluations nationales dont ils disposent sont conçues pour établir un diagnostic en début de cycle : si elles constituent une aide indéniable au point de départ elles ne fixent pas l’horizon du cycle.

À l’école, il est souhaitable que ces évaluations servent plus efficacement les maîtres et leurs projets pédagogiques. Davantage fondées sur des références nationales et placées au cours de la dernière année d’un cycle, elles permettraient d’organiser assez tôt des opérations de soutien ciblées et de prévoir, le cas échéant, le contenu d’une année supplémentaire au cycle correspondant. (...)

Au collège, une évaluation en fin de Sixième, également fondée sur des repères nationaux, serait plus utile aux professeurs que l’actuelle évaluation en classe de Cinquième qui sera supprimée.

L’autorité de l’école et du savoir appelle aussi l’autorité des maîtres. La représentativité des conseils de discipline doit sans doute être améliorée : il est en particulier nécessaire que les professeurs y retrouvent une place significative. Un projet de texte sera très prochainement proposé et fera l’objet d’une concertation.

L’autonomie des établissements et la liberté pédagogique

Depuis quelques années, notamment pour accompagner la mise en œuvre des programmes, les dispositifs pédagogiques innovants se sont multipliés. Les modules, il y a une dizaine d’années, les travaux personnels encadrés, les projets personnels à caractère professionnel et l’éducation civique, juridique et sociale plus récemment, sans oublier l’aide individualisée, ont été successivement et systématiquement mis en place au lycée. Il en est de même aujourd’hui pour les itinéraires de découverte au cycle central du collège.

Il ne s’agit pas de revenir sur l’existence même de ces dispositifs (...). Néanmoins, il ne faut pas confondre un dispositif avec son objet : la finalité est bien que les élèves s’approprient plus efficacement les contenus des programmes et qu’ils acquièrent de bonnes méthodes de travail. Ainsi, selon les lieux et les besoins des élèves, la marge de choix des équipes pédagogiques concernant la mise en place de ces dispositifs pourrait être accrue, par exemple par leur rapprochement (TPE et ECJS) ou par le passage de l’un à l’autre (des IDD à l’aide individualisée aux élèves), etc.

C’est pourquoi – sans préjuger des décisions qui pourront être prises sur l’autonomie des EPLE dans la future loi d’orientation – nous proposons de relancer la réflexion sur la création d’un conseil scientifique et pédagogique dans chaque établissement, collège ou lycée.

L’institution dans son ensemble doit pouvoir bénéficier des initiatives réussies : c’est pourquoi nous proposons d’étudier la création d’observatoires académiques des programmes et des enseignements qui, en relation avec les conseils scientifiques et pédagogiques des établissements, suivraient la mise en œuvre des programmes en faisant connaître les meilleures approches : lieu du partage des bonnes pratiques pédagogiques qui pourrait nourrir la formation continue des maîtres et des cadres de l’académie, ces observatoires formuleraient également des propositions sur les évolutions souhaitables du contenu des enseignements.

L’année scolaire 2003-2004 : la poursuite des grands chantiers

Vingt-cinq ans après la mise en place de ce qu’il est convenu d’appeler « le collège unique », plus de 160000 enfants quittent notre système scolaire sans qualification ou sans diplôme (si ce n’est parfois le certificat d’étude ou le brevet des collèges). C’est notamment pour lutter contre cette situation qu’il a été décidé de développer une véritable diversification au collège en proposant aux élèves qui le souhaitent des parcours scolaires alternant enseignement général et des séquences de découverte professionnelle réalisées en lycée professionnel et/ou en entreprise.

L’expérience montre que, pour des élèves très en retard, installés dans l’échec au collège, la découverte des métiers par un dispositif de formation en alternance permet souvent de retrouver le chemin du succès. De tels dispositifs existent maintenant dans la plupart des académies. Priorité de rentrée pour le collège, ils seront fortement développés : le nombre de collèges implantant des dispositifs en Quatrième passera de 480 à près de 1400 (soit plus du quart des collèges) et le nombre d’élèves passera de 2500 à environ 12000. En Troisième les classes préparatoires à la voie professionnelle connaîtront parallèlement un développement très significatif (de 820 établissements et 12000 élèves concernés à environ 1400 établissements et 21000 élèves environ). Ces classes sont appelées à s’inscrire dans le cadre de la nouvelle classe de Troisième qui sera installée à compter de la rentrée 2005.

Concevoir une nouvelle Troisième et un nouveau brevet

Des propositions pour la classe de Troisième, qui entrera en fonctionnement à la rentrée 2004, seront très prochainement formulées : elles feront l’objet d’une large consultation. Autour du noyau des enseignements communs à tous les élèves, cette nouvelle Troisième renforcera les enseignements choisis qu’une redéfinition du diplôme national du brevet valorisera. Elle permettra aux élèves de mieux se représenter les différentes voies de formation qui s’offrent à eux et de mettre en valeur tous les talents.

Rénover l’enseignement de la technologie au collège

L’enseignement de la technologie s’intègre dans l’enseignement commun au collège. Il doit aussi mieux contribuer aux choix d’orientation des élèves et permettre la découverte des métiers aussi bien que des formations technologiques ouvrant sur des poursuites d’étude supérieures. Il doit également accompagner plus efficacement le développement des dispositifs en alternance et, dans ce cadre, « coller » à la découverte des métiers vécue par les élèves.

Au lycée professionnel : le développement de l’expérience des baccalauréats en trois ans

Le lycée professionnel voit confirmer cette année la diversité de l’offre et de la durée des formations, notamment dans le cadre rénové du lycée des métiers.

Ainsi pour des élèves des voies générale et technologique qui rejoignent la formation professionnelle, des formations de durées adaptées seront proposées : préparation au BEP en un an au lieu de deux pour des élèves issus de Seconde; préparation au baccalauréat professionnel en un an pour des élèves de Terminale générale ou technologique.

Pour des élèves issus de Troisième qui en ont la capacité et pour certaines spécialités de baccalauréat professionnel, la préparation à ce diplôme pourra être réalisée en trois ans au lieu de quatre.

Au lycée d’enseignement général et technologique : la valorisation de la série littéraire

Afin de valoriser la série littéraire, les mathématiques retrouvent le statut d’enseignement obligatoire au choix en classe de Première et d’enseignement de spécialité en Terminale, à raison de trois heures hebdomadaires. Cette modification entre en application cette année en classe de Première.

Des leçons sont en train d’être tirées de la situation provoquée par l’épreuve de mathématiques des séries S et ES à la dernière session du baccalauréat dont la présentation et le contenu ont surpris les professeurs et les élèves. D’ores et déjà a été arrêté le principe de la rédaction de prototypes de sujets dans tous les cas de changement de programme ou de nature des épreuves.

L’accueil des élèves handicapés à l’école, au collège et au lycée

Afin d’assurer la continuité des parcours scolaires du premier degré (classes d’intégration scolaire) au second degré des élèves handicapés, 277 unités pédagogiques d’intégration (UPI) supplémentaires seront ouvertes en collège, soit un passage de 320 à 597.

Le recrutement et la formation des maîtres

Le concours de recrutement des professeurs des écoles est en cours de rénovation. Une réflexion d’ensemble est également entreprise sur les concours du second degré avec la perspective annoncée de prendre en compte les résultats positifs à ces concours sous forme de crédits valables dans le cadre de masters.

La question de la formation des maîtres en seconde année d’IUFM, articulée aux réflexions sur l’accompagnement pédagogique des enseignants au cours des premières années d’exercice, s’intégrera aux concertations ouvertes sur les métiers de l’Éducation nationale. Un groupe de travail spécifiquement consacré aux conditions d’entrée dans le métier sera créé.

Poursuivre les travaux d’actualisation de la filière technologique

Ceux de la filière tertiaire sont avancés : le projet, amendé après consultation, pourra être présenté au CSE au cours du premier trimestre. Il doit aboutir au renforcement du caractère technologique de la série et mieux s’articuler en conséquence avec les études supérieures correspondantes.

Ceux de la filière industrielle ont donné lieu à des propositions de l’inspection générale qui visent notamment à rendre plus lisible l’offre de formation et à donner aux jeunes filles toute leur place dans cette filière. Les propositions qui sont faites redéfinissent les champs des spécialités de la filière et en réduisent le nombre.

Elles donneront également lieu à des consultations.

V ous trouverez ci-dessous de larges extraits de la confé- rence de presse de rentrée de Luc Ferry. Le ministre a donné le calendrier et les modalités d’orga- nisation du « grand débat sur l’école » ; il a également passé en revue les chantiers qu’il comptait mener sans attendre les conclu- sions du débat.

Deux phases s’annoncent : l’une à l’automne sur le fameux « dia- gnostic partagé » qui mettra en jeu pour l’essentiel des groupes d’ex- perts ; l’autre en avril-mai, sous des formes inconnues, suivie de l’élaboration d’un projet de loi à l’automne 2004. L’absence de règlement du conflit de l’an dernier ne nous incite pas à accorder beau- coup de crédit à la volonté affi- chée du ministre d’ouvrir un débat franc et sincère. L’opération res- semble davantage à une esquive, voire à une manœuvre pour faire rentrer par la fenêtre ce que nous avons chassé par la porte, notam- ment sur le renforcement de l’au- tonomie des établissements. Cette

opération doit cependant nous inci- ter à mener une grande campagne sur l’avenir du système éducatif, dans l’esprit de ce qui a été amorcé au printemps dernier, pour dire ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas pour une école plus démocratique, plus soucieuse de qualité et d’égalité pour tous les jeunes. Nous devons le faire sans isoler la question scolaire des choix de société car on ne peut laisser penser que l’école pourrait être beaucoup plus juste dans une société qui ne l’est pas et avec des choix gouvernementaux qui accroissent les inégalités et les frac- tures au lieu de les réduire.

S’agissant des chantiers déjà annoncés et poursuivis tout au long de l’année, on notera une volonté de coller à certaines de nos demandes mais non sans ambiguï- tés. C’est le cas des dispositifs pédagogiques imposés par les réformes de ces dernières années.

Notre souhait qu’ils soient réexa- minés, revus ou abandonnés, se traduit par une volonté de laisser les

équipes faire des choix dans le cadre d’une autonomie renforcée.

Cette proposition risque fort de se traduire par une globalisation des moyens correspondants et leur rapide disparition partielle ou totale. De même, la création d’ob- servatoires des programmes répond à une demande du SNES depuis de nombreuses années mais le ministre en profite pour faire réfé- rence à de « bonnes pratiques ».

Nous ne souhaitons évidemment pas des structures normalisatrices des pratiques pédagogiques ; nous souhaitons des lieux d’échange et de réflexion collective.

S’agissant des collèges, le ministre anticipe largement sur le « grand débat » en proposant exclusivement la multiplication des classes en alter- nance et en grossissant le chiffre de ceux qui quittent le collège sans qualification ou sans diplôme ; il oublie de dire que sur 60 000 (et non 160 000) jeunes qui quittent leur scolarité avec un niveau VI ou V bis, beaucoup le font en cours de formation professionnelle ; ce qui

relativise beaucoup l’intérêt de concevoir la formation profession- nelle comme le remède unique de l’échec au collège. Enfin, l’accélé- ration de la mise en œuvre d’un bac professionnel en trois ans à l’issue

de la Troisième risque fort de priver de nombreux jeunes d’une année pleine de formation.

Autant de sujets sur lesquels il nous faudra argumenter et réagir sans attendre. ■ Denis Paget

Luc Ferry attendant la reprise de l’émission de France 2 en direct de la Sorbonne, interrompue par l’intervention d’intermittents et d’enseignants.

La rentrée du ministre...

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L ’ A C T U A L I T E

L’US N

O

591 - 13 SEPTEMBRE 2003 - 5

Assistants d’éducation

O n le sait, le gouvernement le martèle, la question des moyens – le quantitatif – n’influe par sur la qualité des enseignements et la prise en charge des élèves. Si l’on en croit Xavier Darcos, il suffirait d’avoir du cœur ; celui des personnels absents ?

Les échos de la rentrée 2003 sem-

blent offrir une contre-démons- tration à ces allégations et illustrer les conséquences de choix bud- gétaires qu’il nous faut rappeler.

Ce budget est d’abord celui de la remise en cause des engagements pris par l’ancien gouvernement au nom de l’État qui prévoyaient dans le plan pluriannuel 1 000 emplois nouveaux d’enseignant,

... et une réalité calamiteuse

1 000 transformations d’HS, 3 000 emplois pour résorber la préca- rité.

Ces renoncements, ainsi que la diminution des possibilités de titu- larisation (– 1 200) ont réduit le nombre de titularisations et main- tenu dans une situation de préca- rité de nombreux collègues.

La volonté, annoncée l’an dernier, de récupérer 5 000 ETP (équiva- lents temps plein) correspondant à des crédits sur lesquels étaient recrutés des contractuels aura de lourdes conséquences sur le rem- placement. Des TZR ont été affec- tés en établissement après mesure de carte scolaire, au prix de la mise au chômage de centaines de nos collègues contractuels, les zones ont été revues afin d’aug- menter leur « rendement », ren- dant parfois la mission des per- sonnels titulaires et non-titulaires, impossible.

En outre, le déficit de 2 400 sta- giaires – soit l’équivalent de 800 ETP – par rapport aux recrute- ments 2002 prive les établisse- ments de titulaires.

Là aussi, on a paré au plus pressé en affectant à l’année les titulaires

sur zone de remplacement et en s’apprêtant à recruter des vaca- taires. Quant à la vie scolaire, elle dépérit puisqu’il manque près de 20 000 jeunes adultes dans les éta- blissements pour encadrer les élèves.

L’ardoise commence à être lourde ! Et les conséquences de ces restrictions budgétaires évi- dentes dans les établissements.

Préoccupés de récupérer la moindre heure, les chefs d’éta- blissement, confrontés à la pénu- rie, n’hésitent pas à faire la chasse aux options, augmenter la taille des groupes, tenter d’imposer aux personnels des mesures aberrantes (appliquer les majorations de ser- vice pour effectifs faibles en cas de travail en groupes par exemple).

La dégradation des conditions de travail, de remplacement, d’enca- drement touche aussi bien les per- sonnels que les élèves, et la qualité du service public d’éducation. Fal- lait-il en arriver là pour illustrer le fait que rien ne se fait sans rien ? La question des moyens demeure incontournable. ■

Frédérique Rolet

Encadrement éducatif en danger

Les choix du ministère conduisent à un très lourd déficit.

Seulement la moitié des assistants d’éducation (8 000 sur 16 000) ont été recrutés à la rentrée. Ceci conduit à un effondrement de l’en- cadrement des élèves tant dans le premier degré du fait de la fin des contrats des aides-éducateurs que dans les collèges et les lycées dans lesquels les postes d’assistant d’éducation visent à remplacer, au mieux, uniquement 5 600 MI-SE.

Nous n’avons jamais été d’accord avec le statut d’aide-éducateur mais les personnels ont prouvé qu’il exis- tait des besoins réels et nous demandions que ces nouvelles mis- sions donnent lieu à un statut public.

Le statut des assistants d’éducation est certes meilleur que celui des aides-éducateurs mais très en deçà de celui des MI-SE.

Outre la précipitation dans laquelle le ministre a voulu faire passer la loi, nous pensons qu’il s’agit d’une des raisons pour lesquelles le recru- tement est difficile.

En effet, comment recruter des étu- diants à mi-temps, loin d’un centre universitaire ?

Les viviers qui avaient un sens au niveau académique sont parfois insuffisants au niveau local.

Les dossiers déposés dans les éta- blissements pour répondre au déve- loppement local se révèlent très insuffisants dans certaines zones.

La multiplication des mi-temps pour favoriser une flexibilité des services rend très difficile voire impossible le recrutement d’étu- diants qui poursuivent des études.

A notre opposition sur le fond (dégradation du statut, flou des mis- sions, horaires flexibles et annuali- sés, recrutement local, effectif insuf- fisant...) s’ajoute une contestation sur les procédures de recrutement, effectuées dans la négation même des textes instituant les assistants d’éducation (imposition des sup-

ports sans attendre les délibérations du CA) et des droits des étudiants- surveillants (mutés d’office, quotité non choisie ou en attente d’affecta- tion). Aujourd’hui les établissements connaissent deux types de situation.

Ceux qui ont voté pour le recrute- ment, souvent à l’issue de plusieurs réunions du CA, le chef d’établisse- ment a réussi à obtenir l’agrément : dans ce cas malgré l’accord, le pro- cessus est incohérent (absence de candidatures – recrutement de non- étudiants, moyens insuffisants, CPE confronté à l’« hétérogénéité » des personnels en charge de la vie sco- laire et des conséquences en résul- tant...).

Localement notre vigilance doit porter sur la définition par le CA des critères de recrutement étudiant, la nature des missions et du lieu d’exercice, l’effectivité d’une for- mation afin de limiter les risques de pression exercée pour rendre cor- véables ces nouveaux personnels.

De l’autre, ceux qui ont voté contre, signifiant qu’ils ont su imposer un large rapport de force, malgré cela ils connaissent une situation cri- tique en termes de surveillance et d’encadrement ; de plus ces éta- blissements sont l’objet de chan- tages inadmissibles à tous les niveaux de l’institution et de la part du gouvernement qui refuse de recruter des MI-SE pour assurer la surveillance, ne respectant pas ainsi l’expression locale des personnels.

Le SNES-FSU qui s’est clairement prononcé contre le recrutement d’assistants d’éducation, le maintien et l’amélioration du statut de MI- SE, appelle à la relance du débat collectif sur l’encadrement éduca- tif dans les établissements avec tous les partenaires, et à la solidarité de toute la communauté éducative pour dénoncer la disparité entre les établissements, le chantage inac- ceptable et la caducité du dispositif des A-E. ■

Gisèle Jean, Evelyne Salé

P our la première fois depuis 1938, cette rentrée ne verra pas l’arrivée de nouveaux MI- SE. Plus aucun recrutement en dépit de la mobilisation excep- tionnelle des étudiants-surveillants dans toute la France. Mais, trop pressés de mettre en place le nou- veau dispositif d’assistants d’édu- cation, les rectorats zélés ont inventé pendant l’été un nouveau sport : la chasse aux pions.

Blocage des postes en fin de délé- gation dès la fin mai, restriction des années dérogatoires (pour limite d’âge ou d’ancienneté), pres- sions répétées sur les CA pour qu’ils adoptent les nouveaux contrats, non-affectation des sta- giaires restés sur le carreau après le blocage des postes, affectation sur deux établissements, conseils appuyés aux MI-SE pour devenir assistants d’éducation, voire

« démissionnage » (licenciement sans droit au chômage) en masse des intérimaires gênants. Pour de nombreux étudiants va sonner la fin de la stabilité que des études supérieures exigent et le début de la galère. Étonnante volonté de faire

découvrir à la jeunesse une insé- curité sociale toujours accrue, qui résonne étrangement avec la hausse des tarifs des CROUS, la baisse des APL (à laquelle il renonce au final), la stagnation des bourses.

Dur d’être à la fois étudiant et issu des milieux populaires en 2003 ! Sans parler des milliers d’établis- sements sur lesquels on se livre à un chantage bien ciblé : le CA n’a qu’à voter pour l’embauche d’as- sistants d’éducation.

Et puis, pendant l’été, dans un coin du BO, la surprise : les concours internes sont ouverts aux MI-SE.

C’est évidemment une avancée due à la lutte menée l’année dernière.

Par en bas ou par en haut, c’est l’éradication totale d’une catégorie qui est visée. D’autant que tant qu’il restera des MI-SE, le statut, amélioré en 1968, ne sera pas abrogé.

Raison de plus pour nous de rester mobilisés pour son maintien et son amélioration.

Vincent Causse, Didier Dhuique

Des questions sur vos droits : mise@snes.edu et toujours le mémo en ligne www.snes.edu\memos\mi

MI-SE

I l n’y a plus de crédits affectés à la formation des aides-éducateurs!

C’est ce que s’entendent répondre les A-E lorsqu’ils interrogent les rectorats pour la poursuite ou la vali- dation d’un projet professionnel.

Les missions emplois-jeunes elles- mêmes sont réduites et les contrac- tuels qui s’en occupaient sont remer- ciés. Au ministère, plus personne au cabinet n’est en charge de ce dossier. Luc Ferry envisage donc sereinement de ne pas remplir les obligations de formation prévues par la loi, et de laisser les aides- éducateurs smicards la financer eux- mêmes! Le SNES intervient vigou- reusement au ministère sur cette

question, mais il faut exercer une pression plus importante à tous les niveaux, interventions dans les CA, au rectorat et au ministère (par télé- phone, fax, courrier pour exiger que les crédits soient réaffectés).

D’autre part, il faut veiller à ce que leur temps de formation prévu (au moins 200 heures annuelles) soit bien maintenu, même si leur projet, et pour cause, n’est pas validé.

Elisabeth Labaye

Aides-éducateurs

Aides-éducateurs en fin de contrat, liquidation accélérée des MI-SE, difficulté de recrutement des assistants d’éducation, les choix du ministère vident les établissements des jeunes qui encadraient les élèves.

ÉCHOS DES ACADÉMIES Somme

80 personnes environ au rassemble- ment devant le rectorat d'Amiens le 3 septembre pour soutenir les quelque 700 contractuels non affec- tés à cette rentrée ! Autant de parti- cipants (mais pas forcément les mêmes) à l'AG départementale qui a suivi.

Seine-et-Marne

En Seine-et-Marne entre les 5 ré- unions SNES du 2 septembre et les 3 AG du 4, nous avons pu toucher une cinquantaine d'établissements.

Nos décisions en AG vont vers le sou- hait :

•de tenir des AG intersyndicales et in- terpro régulièrement (les 1

er

mercre- di du mois à 18 heures pour Noisiel) ;

• de faire apparaître régulièrement des clignotants de mobilisation auprès des médias (distributions de tracts, péage gratuit, présence lors des dé- placements des politiques, manifs lo- cales en vélos, au flambeau etc.) ;

• D'organiser des réunions ou confé- rences de « dé-désinformation » ;

• de devancer le débat sur l'école pour ne pas avoir à entrer dans les cadres du débat sur l'école dans les- quels les collègues sont persuadés qu'ils seront piégés ;

• de manifester nationalement un di- manche quand ce sera « mûr... » ;

• d'arriver à désigner un jour comme la journée de la non-consommation et de la non-dépense pour montrer aux financiers, à l'OMC qui veulent nous imposer leur volonté que nous sommes aussi une force consom- matrice qui a voix au chapitre.

Paris

Nice

De nombreuses AG se sont tenues dans les établissements de l’acadé- mie à l’appel du SNES le jour de la pré-rentrée. La participation impor- tante de nos collègues à ces réunions montre, si besoin était, l’extrême vi- gilance de la profession et le besoin d’actes concrets de la part du gou- vernement sur l’ensemble des re- vendications portées par les person- nels au printemps 2003.

Mercredi 3 septembre à l’appel de l’intersyndicale de l’éducation (FSU, SGEN, CGT, UNSA-Education, FAEN) avec le soutien de la FCPE, plus de 500 collègues se sont rassemblés devant le rectorat de Nice et l’IA du Var à Toulon pour exiger un budget à la hauteur des besoins avec priorité à l’éducation, un arrêt de la précarité, une éducation qui reste nationale, pour un maintien de tous les person- nels dans l’éducation et pour une re- traite à 60 ans avec 37,5 annuités de cotisation et au moins 75 % du trai- tement. Dans le même temps nous avons dénoncé l’augmentation inad- missible des effectifs par classe à cette rentrée. Avec plus 2 200 élèves supplémentaires dans le second de- gré le nombre d’élèves par classe at- teint des niveaux insupportables.

Dans plus de la moitié des lycées de notre académie les Secondes sont à 38 élèves ! et les niveaux Quatrième et Troisième sont à 30 élèves dans de nombreux collèges. Face à cette si- tuation nous avons demandé au recteur d’obtenir des moyens supplémentaires pour diminuer ces effectifs et de rem- placer tout départ de MI-SE par le re- crutement d’un nouveau MI-SE.

©THIERRY NECTOUX ©THIERRY NECTOUX

©THIERRY NECTOUX

(6)

L ’ A C T U A L I T E

ENSEIGNANTS FRANÇAIS Un sort « enviable » ?

Alors même que devraient s’ouvrir des discussions sur le métier ensei- gnant, victime d’un manque d’at- tractivité et exclu de toute mesure d’amélioration depuis 1989, Le Mon- de titre de façon provocante sur le sort plutôt « enviable » des ensei- gnants français par rapport à leurs collègues européens. A partir d’un rapport rendu public le 8 septembre par Eurydice (le réseau d’information sur l’éducation en Europe financé par la Commission européenne) le jour- naliste mêle sans vergogne des com- paraisons entre statut – fonctionnai- re ou agent sous contrat –, conditions de travail et surtout temps de travail sans en interroger le contexte ni les finalités.

Le comble est atteint dans le domai- ne du temps de travail ; on sait que celui-ci est décompté chez nous en heures d’enseignement alors qu’il l’est en nombre global d’heures de travail couvrant différentes tâches dans d’autres. Cela impose la plus grande prudence méthodologique en termes de comparaison ; les enquêtes du SNES aboutissaient à un temps hebdomadaire de plus de 42 heures, entre 39 et 42 pour la DPD si l’on veut couvrir la réalité du métier en- seignant.

Nous reviendrons en détail sur le rap- port d’Eurydice.

Frédérique Rolet

ASSISTANTS D’ÉDUCATION Une affaire de famille

Il était une fois une gentille princi- pale qui pensait qu’un collège se di- rige comme une famille. Elle avait ainsi souhaité élargir le cercle fami- lial et avait convoqué le conseil de fa- mille pour recruter quatre assistants d’éducation. Las ! Le conseil en ques- tion, dit conseil d’administration, pol- lué par la mauvaise graine de la fa- mille, avait refusé cette généreuse proposition, d’abord en juin, puis fin août (quel dévouement !), au motif notamment que des surveillants in- térimaires n’avaient toujours pas d’af- fectation dans l’académie et allaient connaître l’angoisse du chômage.

Mais ils n’étaient pas de la famille.

Qu’à cela ne tienne. La gentille prin- cipale décidait de passer outre et d’élargir la famille à quatre assis- tants d’éducation, dont sa propre fille et, semble-t-il le fils d’un de ses col- lègues. Elle leur proposait deux sortes de contrats, 35 heures de travail par semaine pour deux d’entre eux, dont sa fille, et 40 heures pour les deux autres.

Il convient de saluer l’admirable sens de la famille ainsi manifesté par Ma- dame la principale du collège Louis- Guilloux à Plémet, en Bretagne, qui ne craint les foudres, ni des mauvais éléments de la famille du collège, ni du tribunal administratif, ni de la chambre régionale des comptes, ni même celles de la cour de discipline budgétaire. Ni celles du ministre, un parent lointain sans doute.

Francis Berguin

P our son bon déroulement, le Forum social européen s’appuiera sur le travail de plusieurs centaines de militant(e)s volontaires (environ 2 200) issus de toutes les organisations impli- quées dans la préparation et la réalisation de cet événement. La FSU, ses syndicats nationaux et ses sections départementales, est évidemment concernée et lance dès maintenant un appel à volon- taires.

Ces volontaires devront être dis- ponibles les 12, 13, 14 et 15 novembre, mais pas forcément

Appel à militants

FSE Saint-Denis

L’Europe sociale

s’invite

les trois jours pleins. Une partie d’entre eux sera sollicitée. Une présence militante sera également nécessaire pour la « grande parade » du samedi.

Les tâches qui incomberont à ces militants sont de nature diverse.

Beaucoup d’entre elles exigent du temps mais peu de compétences particulières. Il s’agira par exemple d’accueillir des participants sur les lieux d’arrivée à Paris ou sur le site, de veiller à la circulation du public, de remettre les salles en ordre à la suite des réunions...

D’autres tâches nécessitent par

contre une bonne connaissance de la région parisienne ou bien encore une bonne maîtrise d’une ou plu- sieurs langues et de l’informatique.

Le FSE prendra en charge les repas du midi (sur les lieux de restaura- tion installés sur les sites). Nous sommes également à la recherche de collègues de la région pari- sienne susceptibles d’accueillir ces

volontaires chez eux pendant cette semaine. Une partie des frais de déplacement et de restauration sera prise en charge par le FSE.

En ce qui concerne les modalités d’autorisation d’absence, nous poursuivons nos interventions auprès du Premier ministre pour favoriser la participation au FSE et son organisation. Nous vous communiquerons immédiate- ment toutes les informations supplémentaires dont nous dis- poserons.

Si vous souhaitez soit participer à l’organisation du forum, soit accueillir des volontaires veuillez nous retourner le coupon ci-joint. ■ F. D.

L e Forum social européen (Flo- rence en 2002, et bientôt Paris Saint-Denis les 13, 14 et 15 novembre) est la déclinaison du Forum social mondial en Europe.

Les Forums sont les lieux de ren- contres et d’échanges permettant de réunir des individus et des orga- nisations qui estiment qu’on ne peut se battre pour un autre monde qu’en rassemblant des forces d’inspira- tion et de culture diverses, mais unies dans la critique des dangers du libéralisme.

Le Forum n’est pas l’organisation qui va diriger les luttes altermon- dialistes, c’est un lieu où on se ren- contre, où on se parle, où on essaye de trouver des convergences pour

prendre des initiatives, entreprendre des actions.

En Europe, le Forum a la particu- larité de correspondre à un espace politique en construction, l’Union européenne. Les enjeux sont consi- dérables : quelle Europe voulons- nous ? Une Europe de la paix, une Europe des droits, sociale et démo- cratique, pour la justice sociale, la protection de l’environnement, pour des échanges plus justes avec les pays du Sud, contre la marchandi- sation des biens communs : éduca- tion, culture, santé, eau...

Des combats importants se sont développés dans de nombreux pays d’Europe. Faire le point, échanger nos analyses, réfléchir à des actions

communes : il y aura de quoi faire au FSE ! Le SNES, avec la FSU, s’est investi dans la préparation du Forum, jouant en particulier un rôle pivot entre les organisations syn- dicales et les autres composantes du mouvement social. Nouvel espace de débat, de confrontation et de construction collective, le FSE voit affluer les jeunes, curieux de com- prendre le monde, attirés par un nouveau rapport à l’engagement.

Le syndicalisme doit s’engager dans ces nouvelles formes de mobi- lisation. C’est d’ailleurs ce dont la Confédération européenne des syn- dicats et l’Internationale de l’éducation sont en train de prendre la mesure : la CES organise un forum

syndical les 11 et 12 novembre à Paris dans l’intention, entre autres, de faire venir de nombreux syndi- calistes au FSE.

Quant à l’IE, c’est la première fois qu’elle dépose un projet de sémi- naire (enseignement et formation professionnelle). Quasiment toutes les organisations syndicales étu- diantes européennes, tous les syn- dicats français (à l’exception de la CFDT) participent à l’organisation du FSE, d’où une configuration plus large qu’à Florence.

Après le mouvement social du prin- temps, après le Larzac, le FSE sera un temps fort auquel le SNES invite les enseignants à participer. ■

Dominique Giannotti

Où ? quand ? comment ? L e FSE de Saint-Denis sera

un espace de rencontres, d’échanges et de débats qui, à l’image de celui de Florence, regroupera des dizaines de milliers de citoyens, collectifs, associations, organisations originaires d’envi- ron 60 pays. Il se déroulera sur 4 lieux différents : Paris, Saint- Denis, Bobigny et Ivry selon le calendrier suivant :

Le 12 novembre : assemblée euro- péenne pour les droits des femmes.

Les 13, 14 et 15 au matin : un ensemble de débats avec des séances plénières, des séminaires et des ateliers répartis sur les diffé- rents sites.

Le 15 après-midi : grande mani- festation.

Par ailleurs, un forum syndical européen se tiendra à l’appel de la Confédération européenne des syn- dicats le 12 novembre. Une assem- blée générale des mouvements sociaux aura lieu le dimanche 16 novembre au matin.

Les séances plénières : 55 sont prévues. Chacune d’entre elles com- prendra un intervenant français.

30 d’entre elles se dérouleront autour de cinq axes : pour une Europe de la paix, pour une Europe des droits, pour une Europe de jus- tice sociale et du développement écologiquement soutenable, pour

une Europe démocratique de l’in- formation, de la culture et de l’édu- cation et enfin, pour une Europe accueillante aux migrants. Ces 30 grands débats seront complétés par 25 autres qui porteront notam-

ment sur le rôle du mouvement syn- dical et sur les droits des peuples dans les différentes parties du monde.

Les séminaires : les thèmes ont été proposés par divers collectifs ou associations. Pour leur part, la FSU et le SNES en animeront plusieurs : sur l’éducation bien sûr mais aussi sur d’autres thèmes comme l’Eu- rope, la politique sécuritaire, la laï- cité.

Séances plénières et séminaires seront en traduction simultanée, notamment en français.

Les ateliers : ils réuniront de petits groupes participants sur des thèmes ultérieurement définis. ■

Françoise Dumont

La FSU à Cancún et à Cancon

Le coup d’envoi des luttes altermondialistes a été donné par les manifesta- tions du 6 septembre auxquelles appelaient la FSU et le SNES. LA FSU est repré- sentée à Cancún par Louis Weber et Sophie Zafari, Roger Ferrari y représente le SNES dans la délégation de l’Internationale de l’éducation. Au « sommet»

de Cancon, Hubert Duchscher a pris la parole au nom de la FSU.

Il n’est pas admissible que la logique marchande et celle du profit l’emportent sur les droits humains, sociaux, environnementaux et culturels.

La FSU agit pour défendre les services publics en France et, au plan interna- tional, pour un meilleur accès des populations des pays du Sud à l’éducation, à la culture, à la santé, aux médicaments et à l’alimentation.

Le droit à l’éducation ne se marchande pas. L’éducation et la culture doivent être explicitement exclues des négociations de l’AGCS, comme plus généra- lement les biens publics comme la santé ou l’eau.

FSE Internet

Ouverture prochaine d’un site SNES-FSE,

le lien sera sur la page d’accueil :

ssnneess..eedduu

Vous pouvez aussi consulter :

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Florence, novembre 2002, premier Forum social européen, 300 000 manifestants dans la rue.

Nom :

...

Prénom :

...

Adresse complète :

...

...

Mél :

...

Tél. :

...

Se propose comme volontaire oui ■ ■ non ■ ■ Maîtrise une langue étrangère oui ■ ■ non ■ ■ Maîtrise l’informatique oui ■ ■ non ■ ■ Réservé aux collègues d’Ile-de-France

Propose d’héberger : 1 personne ■ ■ 2 personnes ■ ■ 1 couple ■ ■ Renvoyez votre coupon à Luc Muller - FSE-SNES - 1, rue de Courty - 75341 Paris Cedex 07

©AFP

Références

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