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Un exemple de gestion de systèmes de polyculture élevage à l’échelle de territoires : le cas des protéagineux et de l’élevage de monogastriques en Bourgogne

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Academic year: 2021

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élevage à l’échelle de territoires : le cas des protéagineux et de l’élevage de monogastriques en Bourgogne

M.S. Petit, C. Challan-Belval, N. Blosseville, Stéphane Blancard, Thierry Castel, Christophe Lecomte, Gérard Duc

To cite this version:

M.S. Petit, C. Challan-Belval, N. Blosseville, Stéphane Blancard, Thierry Castel, et al.. Un exemple de gestion de systèmes de polyculture élevage à l’échelle de territoires : le cas des protéagineux et de l’élevage de monogastriques en Bourgogne. Innovations Agronomiques, INRAE, 2012, 22, pp.135-157.

�hal-02642483�

(2)

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157

Un exemple de gestion de systèmes de polyculture élevage à l’échelle de territoires : le cas des protéagineux et de l’élevage de monogastriques en

Bourgogne

Petit M.-S.

1

, Challan-Belval C.

1

, Blosseville N.

2

, Blancard S.

3

, Castel T.

4

, Lecomte C.

5

, Duc G.

5

1

- Chambre régionale d’Agriculture de Bourgogne, 3 rue du Golf, F-21800 Quétigny, France

2

- UNIP, 12 avenue Georges 5, F-75008 Paris, France

3

- AgroSup Dijon, UMR 1041 CESAER, 26 Bd Dr Petitjean, F-21000 Dijon, France

4

- Centre de Recherches de Climatologie, UMR 5210 CNRS/Univ. Bourgogne, F-21000 Dijon, France

5

- INRA, UMR 1347, Agroécologie, BP86510, F-21065 Dijon Cedex, France Correspondance : duc@dijon.inra.fr

Résumé :

Même si sont présentes en Bourgogne des zones importantes de grandes cultures, les protéagineux y sont néanmoins peu développés. Concernant l’élevage de monogastriques, la région se caractérise par une activité volaillère de taille moyenne comparée au niveau national, orientée vers des productions sous signes d’identification de la qualité et de l’origine (SIQO) et une activité porcine peu conséquente.

Malgré i) une tendance à la colocalisation des productions de protéagineux et de viandes blanches à l’échelle du territoire et des exploitations et ii) une utilisation prépondérante des protéagineux par les élevages monogastriques bourguignons, il n’y a toutefois pas de lien fonctionnel fort entre ces deux activités, et la région est même exportatrice de protéagineux alors qu’elle importe beaucoup de tourteaux de soja. Dans ce travail, nous nous interrogeons sur les conditions d’un renforcement du lien entre activités sur protéagineux et monogastriques. En matière de production de protéagineux, les innovations variétales (notamment en types hiver) et en nouveaux systèmes de culture, permettent d’identifier des possibilités d’extension de surfaces et volumes produits. Les préoccupations environnementales et l’augmentation des productions animales sous SIQO peuvent participer à l’accentuation de ce lien fonctionnel, mais à condition de bien identifier, maîtriser et valoriser ces contributions aux impacts environnementaux et aux qualités. En outre, un tel contexte renforcera une logique de circuits courts amplifiant le lien entre acteurs d’amont et d’aval, et cela d’autant plus que les cahiers des charges appelant à la traçabilité et à des qualités certifiées seront contraignants. Dans cette concurrence entre une demande sociétale et une logique mondiale de prix de matières premières, de simplification et massification des systèmes, les politiques publiques et la réglementation joueront un rôle majeur. C’est ainsi que dans le domaine des productions biologiques en fort développement en Bourgogne, on voit actuellement s’amplifier une logique de territoire et des interactions entre acteurs qui se structurent autour de la définition de zones de production, d’objectifs quantitatifs et de cahiers des charges sur la qualité des productions.

Mots-Clés : Protéagineux, cultures d’hiver, pois, Pisum sativum, féverole, Vicia faba, élevages monogastriques, porcs, volailles, polyculture-élevage, idéotypes, agriculture biologique, qualité, environnement, filières, territoire, Bourgogne

Abstract: The management of crop-livestock systems at a territory level: the example of grain legume crops and of monogastric livestock in Burgundy, France

Although cereals and oil seed crops are very developed in Burgundy, the area of grain legumes

cultivation is small. Concerning monogastric livestock, the region is characterised by a medium size

poultry production focussed on markets under quality and origin signs (SIQO) and a relatively small pig

production. Although a tendency of co-location of these productions can be observed (at territory and

farm scales) and some animals consume locally-produced proteins, there is no strong functional link

(3)

136 Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157

between these crops and animal activities. This situation is confirmed by the fact that a significant proportion of produced grain legumes are exported by Burgundy, while large quantities of soybean meal are imported. The aims of our study were to analyze i) the link between the cultivation of protein crops and the monogastric livestock and ii) the possibilities of strengthening this link thanks to innovations. On this last point, the innovations in terms of varieties (particularly in winter types) and the new cropping systems make it possible to identify new production areas and additional volumes. Moreover, environmental requirements and increase of SIQO productions may amplify the functional links on the condition of identifying, monitoring and highlighting the benefits of protein crops from environmental and quality viewpoints. This context can also help to develop mechanisms of local circuits and to strengthen the link between upstream and downstream stakeholders - all the more so as traceability criteria and quality certification will be constraining. However, these trends which answer to the new societal requirements will compete with world prices of raw agricultural products and the world tendency toward simplified and massive systems and homogenized practices. Thus, public policy and regulation have a crucial role. The development of organic production activity in Burgundy, in which we observe some interactions between stakeholders structured around the definition of production zones, quantitative targets and quality criteria can illustrate these trends.

Keywords: grain legumes, winter crops, pea, Pisum sativum, fababean, Vicia faba, monogastric livestocks, pig, poutry, crop-livestock systems, ideotypes, organic farming, quality, environment, stakeholders, territory, Burgundy

Introduction : Historique et nouvelles attentes sur la filière protéagineuse

Pois et féverole sont les principales légumineuses à graines protéagineuses françaises utilisées depuis longtemps en alimentation animale et humaine. L’historique bourguignon du début du XX

ème

siècle a été marqué par le développement d’une production de farines de fèves destinées à la panification, qui quitta la région dans les années 1950. La filière protéagineuse à destination de l’alimentation animale est une filière jeune née en France et en Europe de la crise de fourniture du soja en 1973. Les progrès génétique et agronomique, combinés aux aides communautaires, ont permis un rapide et fort développement des productions jusqu’en 1993, pour culminer à cette date à 750 000 ha en France, dont 30 000 ha en Bourgogne, surtout positionnés dans l’Yonne et la plaine de la Saône. A cette époque, les cultures de printemps représentaient 90% des surfaces de protéagineux françaises. Depuis cette date, et sous l’effet de la réduction des aides et des effets négatifs de stress biotiques et abiotiques qui ont affecté les rendements (impact négatif fort du pathogène racinaire Aphanomyces euteiches sur pois, qui a rendu impossible des retours de cette culture sur de nombreuses bonnes terres), les surfaces en collecte se sont fortement réduites (atteignant 270 000 ha en France en 2010, dont 16 000 ha en Bourgogne). Même si les protéagineux en Bourgogne ont suivi les tendances nationales, ces dernières années sont marquées par un développement plus important de cultures d’hiver (les surfaces en cultures d’hiver approchent 27% de l’ensemble des protéagineux, alors qu’elles sont proches de 20% au niveau national).

Les préoccupations environnementales et de nouvelles attentes sociétales sont récemment venues renforcer l’intérêt pour les protéagineux européens (Guéguen et al., 2008) dont notamment :

- une recherche d’autonomie et de sécurité alimentaire. Les crises de la fourniture et du prix du soja en 1973, puis de la vache folle en 2000, ont bien souligné l’importance de construire une ressource propre de protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale à visée sécuritaire, à la fois pour la quantité et la qualité des approvisionnements. En effet, une production de proximité renforce les possibilités de traçabilité, et de convergence production/usages sur des normes et étiquetages de la qualité.

- des attentes environnementales liées aux risques du changement climatique (protocole de Kyoto et

en France, Grenelle de l’Environnement). La culture de légumineuses s’accompagne d’empreintes

(4)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 137

environnementales favorables (Munier-Jolain et Carrouée, 2003 ; AEP, 2004 ; CGDD, 2009 ; Duc et al., 2011) dont notamment celles liées à l’azote : en effet l’utilisation des engrais azotés en agriculture entraîne d’importantes émissions de CO

2

notamment lors de la fabrication des engrais, et de N

2

O par les sols fertilisés. Les émissions de ces gaz à fort pouvoir à effet de serre sont significativement réduites par l’introduction de légumineuses dans les systèmes de culture, car, par leur capacité à établir au niveau de leurs racines une symbiose fixant l’azote de l’air, ces espèces ne nécessitent pas de fertilisation azotée. Mais cette qualité environnementale intrinsèque aux légumineuses ne peut être bien valorisée, si l’ensemble du système de production n’est pas cohérent, ainsi que l’illustre le cas du soja. En effet, la source majeure de protéines pour les élevages mondiaux est actuellement apportée par des cultures de soja concentrées sur le Brésil et les USA qui engendrent la déforestation de certaines zones du globe et des besoins de transports de matières premières sur de longues distances. Ainsi le développement de systèmes de productions et d’élevages moins dépendants du soja et intégrant davantage dee protéagineux en Europe, présente des atouts environnementaux reconnus.

- un besoin mondial pour l’alimentation humaine croissant et déficitaire. La bonne valeur nutritionnelle des graines de légumineuses pour l’homme est établie. Elle résulte notamment de leur richesse en protéines (GEPV, 2012), même si d’autres constituants de la graine ont aussi une valeur nutritionnelle et santé (Champ et al., 2002). La production de protéines animales est facteur de pertes et une part des matières premières utilisées dans l’alimentation des animaux monogastriques pourrait être utilisée directement dans l’alimentation humaine. A titre d’exemple, un porc à l’engraissement recevant une ration de base de céréales et tourteaux de soja, retient environ 32% de l’azote qu’il ingère (Dourmad et al., 1999). Ainsi, face aux besoins d’une population humaine mondiale estimée prochainement à 9 milliards d’individus, il y a actuellement une remise en cause des régimes alimentaires très carnés des pays développés pour revenir à des régimes davantage basés sur les végétaux (Prospective AgriMonde, INRA-CIRAD, 2009 ; EU, The 3

rd

SCAR Foresight exercise, 2011).

Dans cette étude, nous caractériserons les productions de protéagineux en Bourgogne, leur utilisation par les élevages monogastriques, et nous examinerons les possibilités d’évolution et d’interfaçage de ces deux activités au niveau des acteurs du territoire.

1. La production actuelle de protéagineux en Bourgogne

1.1. La Bourgogne, une région à potentiel réel pour développer les cultures protéagineux

La Bourgogne compte parmi les premières régions de France productrices de grandes cultures. Ces

productions y sont concentrées sur les plaines alluviales de Côte d’Or et Saône et Loire, sur les

plateaux calcaires de l’Yonne, de Côte d’Or et de Bourgogne nivernaise. Depuis 1970, les surfaces en

grandes cultures ont augmenté et les exploitations se sont spécialisées (Figure 1). Aujourd’hui, le

nombre d’exploitations productrices a diminué (3 894 exploitations contre 4 098 en 2000), alors que les

surfaces de ces exploitations ont plutôt augmenté (en 2010, la taille moyenne d’une exploitation à

dominante céréalière est de 163 ha en Bourgogne, soit + 18 ha par rapport au recensement agricole de

2000 et contre 117 ha au niveau national). Les systèmes céréaliers à base de colza-blé-orge sont

largement pratiqués, excepté dans la Bresse, le Val de Saône, le Val de Loire et le Val d’Allier où les

systèmes à base de maïs ou de monoculture de maïs sont dominants (Figure 2).

(5)

138

Figure 1

Source : A Figure 2

Avec une environ 1,6% de supplém moyenne du nivea d’exploita d’azote d gérer les expérime dominan plus sup meilleur printemp

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Agreste Bourgog : La répartitio

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157

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(6)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 139

production de protéagineux d’hiver, déjà mieux adaptés aux situations continentales et de plateaux, a été permise par des nouveautés variétales récentes suffisamment tolérantes au gel, comme Isard, Cartouche, Cherokee, James et dans une moindre mesure Enduro.

Les rendements moyens en pois et féverole (années 1983 à 2012, source UNIP) sont respectivement de 41,8 q/ha et 32,6 q/ha en Bourgogne, contre 45,8 q/ha et 42,4 q/ha en moyenne nationale (soit -4 q/ha pour le pois et -10 q/ha pour la féverole), mais y apparaissent plus réguliers. Dans certaines zones bourguignonnes, les protéagineux sont mieux adaptés, montrant de réels potentiels agronomiques et de développement (Figure 3).

Figure 3 : Potentiel de rendement attendu des protéagineux en diverses situations pédoclimatiques bourguignonnes

Champagne crayeuse Basse

Yonne Gâtinais

Pauvre

Puisaye

Bourgogne Nivernaise

Centre Nivernais

Entre Loire et Allier

Morvan Pays

d'Othe

Vallées Tonnerrois

Plateaux de

Bourgogne Plateaux

Langrois

Vingeanne

La Plaine

Côte

viticole Terre

Plaine Auxois

Autunois Côte chalonnaise

Chalonnais

Brionnais Charollais

Clunysois Mâconnais

Bresse Louhannaise

Bresse Chalonnaise

Val de Sâone

Sologne Bourbonnaise

La Vallée

Plateaux de Bourgogne

Pois d’hiver Pois de

printps

Féverole d’hiver Féverole de printps

Lupin Colza

RU < 50 mm Cultures déconseillées, car risque de rendement trop faible (déficit hydrique) et problème de récolte

(cailloux) Cultures déconseillées, car risque de

rendement trop faible (déficit hydrique)

Culture impossible car présence de calcaire actif

20-25 q

50 < RU < 80 mm 30-35 q Culture envisageable mais attention aux conditions de récolte

25-30 q

80 < RU < 120 mm

40-50 q 40-50 q

30-40 q Culture envisageable et profondeur de semis 7-8 cm pour repartir si gel

30-40 q 30-35 q

RU > 120 mm 45-55 q 45-55 q 35-45 q 35-45 q 35 q ou +

Senonais, Champagne jovienienne, Basse Yonne Pois d’hiver Pois de printps

Féverole d’hiver

Féverole de

printps Lupin Colza

Sols argilo-limoneux Argileux profonds

45-55 q 45-60 q 30-50 q 40-55 q Déconseillé en

sols calcaires

35-40 q

Pois déconseillé si parcelle contaminée par Aphanomyces euteiches. Le cas échéant, faire une analyse préalable.

Puisaye, Pays d’Othe,

Gâtinais Pois d’hiver Pois de printemps Féverole d’hiver Féverole de printps Lupin Colza

Limons profonds 40-55 q 45-60 q 30-50 q 30-50 q 20-40 q 35-40 q

Limons à silex 35-45 q Culture possible mais risque de problème de récolte (cailloux)

40-50 q Culture possible mais risque de déficit hydrique et problème de récolte (cailloux)

30-40 q Culture possible si profondeur de semis 7-8 cm pour repartir si gel

30-45 q

Risque de mauvais rendement (déficit hydrique), résistance à la verse avec meilleure récoltabilité

Faible rendement 30-35 q

Pois déconseillé si parcelle contaminée par Aphanomyces euteiches. Le cas échéant, faire une analyse préalable.

Les cultures d’hiver sont déconseillées dans les sols trop engorgés en hiver.

Plaine dijonnaise Pois

d’hiver Pois de printps

Féverole d’hiver

Féverole de printps

Lupin Soja Colza

Sols argilo-limoneux profonds 45-55 q 45-60 q 40-50 q 40-50 q Déconseillé

en sols calcaires

30-35 q 35-40q

Limons battants hydromorphes 45-50 q 45-55 q 40-50 q 40-50 q 30-35 q 35-40q

Bresse Pois

d’hiver Pois de printps

Féverole d’hiver

Féverole de printps

Lupin

printps Soja Colza

Limons battants hydromorphes drainés 25-45 q 30-50 q 25-35 q 30-40 q 20-30 q 20-30 q 30-40q

Alluvions hydromorphes 25-30 q

Source : Chambres d’Agriculture de Bourgogne, 2012

Concernant la production biologique, la Bourgogne est la troisième région de France pour la production biologique en grande culture. En 2010, 13 000 ha de production de grandes cultures biologiques étaient recensés, soit 1,6% des surfaces de grandes cultures bourguignonnes (cette proportion est estimée à 1,2% au niveau national) (Agence Bio, 2012 ; Agreste Bourgogne, 2010). En Bourgogne, comme au niveau national, dans les systèmes en agriculture biologique de grandes cultures ou de polyculture- élevage, les protéagineux occupent environ 10% de l’assolement.

1.2. De réels avantages pour les systèmes de culture bourguignons avec protéagineux

De manière complémentaire à l’approche globale de la production de protéagineux en Bourgogne,

l’étude de 28 systèmes de culture avec et sans protéagineux chez 15 agriculteurs bourguignons a eu

(7)

140 Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157

pour objectif de répondre à la question sur les intérêts et limites des protéagineux dans les systèmes de culture bourguignons. Ce travail a été réalisé sur 3 années (Dumas, 2009 ; Mabire, 2010 ; Duc et al., 2010 ; Payot, 2011) dans le cadre du programme Pour et Sur le Développement Régional – PROFILE (PSDR PROFILE, 2012), par la Chambre Régionale d’Agriculture de Bourgogne, en lien avec l’INRA, les Chambres départementales d’Agriculture, les coopératives, les instituts techniques et en s’appuyant sur la méthodologie développée par le RMT (Réseau Mixte Technologique) « Systèmes de culture innovants » (RMT SdCi, 2012).

Dans le cadre de cette étude, les objectifs ont été de décrire des systèmes de culture actuels avec et sans protéagineux dans les principaux contextes pédoclimatiques de Bourgogne et de caractériser leurs résultats et performances de durabilité, aux niveaux agronomique, technique, économique, environnemental (y compris énergétique) et social. Pour cela, la méthodologie utilisée s’est articulée en 4 étapes :

`

Etape 1 : Recensement des outils et démarches d’évaluation de systèmes de culture, sélection des critères d’évaluation pertinents (Bockstaller et al., 2008 ; Debaeke et al., 2008 ; Sadok et al., 2009).

`

Etape 2 : Identification et choix des types de systèmes de culture à étudier par le comité de pilotage de l’étude, en fonction des principales petites régions agricoles productrices de protéagineux (zones de plateaux à faibles potentiels vs. zones de plaine à plus forts potentiels agronomiques), des principaux systèmes de culture présents et des différents types de protéagineux (pois/féverole, printemps/hiver, luzerne, soja) ou de conduites culturales (Figure 4).

`

Etape 3 : Enquête auprès des agriculteurs mettant en œuvre les systèmes de culture sélectionnés :

o 3.a. Identification dans l’assolement des principaux systèmes de culture présents sur l’exploitation

o 3.b. Choix du système de culture à étudier et identification des parcelles associées dans la sole de ce système

o 3.c. Description du système de culture pratiqué (Le Gal et al., 2010 ; Reau et al., 2010 ; Reau et al., 2012 ; Petit et al., 2012)

`

Etape 4 : Caractérisation des performances des systèmes de culture pratiqués, à l’aide des 34 critères sélectionnés à l’étape 1

Pour aller plus loin, une étape supplémentaire consisterait à évaluer en multicritère les performances des systèmes de culture étudiés, à l’aide du modèle MASC® 1.0. (Sadok et al., 2008, 2009) et de la caractérisation des 31 critères d’entrée de MASC® à partir du système pratiqué décrit en 3.b. Ce travail a été pour partie réalisé sur les 12 systèmes de culture étudiés en 2009, mais n’a pas pu être mené sur les suivants, compte-tenu de la durée de l’étude.

Les 28 systèmes de culture identifiés et choisis au cours de l’étape 2 sont présentés dans la figure 4.

On peut noter l’absence de systèmes en agriculture biologique, du fait de la difficulté à trouver des

systèmes de culture biologiques sans protéagineux.

(8)

Figure 4

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157

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Bourgogne

141

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157

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(10)

Figure 6

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novations Agro

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onomiques 22

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2 (2012), 135-

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157

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protéagineux

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Bourgogne

143

de culture mes avec

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otéagineux

(11)

144 Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157

Des marges souvent équivalentes pour les systèmes avec et sans protéagineux

Au niveau économique, les systèmes avec protéagineux présentent des niveaux de marges semi- nettes

1

relativement équivalents, variant de – 50 à + 50 €/ha dans 29 situations (SdC x hypothèse de prix) sur 42 (Figure 8). Dans 4 comparaisons, les marges semi-nettes des systèmes avec protéagineux sont supérieures, généralement en hypothèse de prix de vente hauts et prix des engrais hauts (Tableau 1). Dans les sols à bon potentiel agronomique comme à Bazolles, Jully, Brannay P et Demigny, la nature des cultures du système sans protéagineux a des conséquences sur la marge : en effet, les rendements des céréales supérieurs à ceux des protéagineux permettent d’atteindre dans les hypothèses de prix retenues (tenant compte des équilibres de prix des marchés) des marges semi- nettes à la culture supérieures et de facto supérieurs à l’échelle du système de culture.

Figure 8 : Marges semi-nettes (aides supplémentaires protéagineux comprises) des 28 systèmes de culture étudiés, avec et sans protéagineux, selon 3 hypothèses de prix (H1 : prix de vente et prix des engrais bas ; H2 : prix de vente hauts et prix des engrais bas ; H3 : prix de vente et prix des engrais hauts)

Tableau 1 : Détail des scénarios de prix de vente pour les productions et de prix des engrais

Hypothèse 1

Prix de vente et prix des engrais bas

Hypothèse 2 Prix de vente hauts et prix des

engrais bas

Hypothèse 3 Prix de vente et prix des

engrais hauts Prix de vente des productions pour les principales cultures

Prix de vente Blé 100 €/T 160 €/T 160 €/T

Prix de vente Colza 250 €/T 350 €/T 350 €/T

Prix de vente Pois 130 €/T 180 €/T 180 €/T

Prix de vente Féverole 190 €/T 250 €/T 250 €/T

Prix de vente des engrais

Prix de l’azote N 0,6 €/kg 0,6 €/kg 1,2 €/kg

Prix du phosphore P 0,6 €/kg 0,6 €/kg 1,2 €/kg

Prix de la potasse K 0,5 €/kg 0,5 €/kg 0,8 €/kg

Les performances des systèmes de culture étudiés invitent les agriculteurs et les agronomes à revisiter les systèmes de culture avec protéagineux pour optimiser leurs résultats et leurs performances, notamment en intégrant les effets précédents des protéagineux en particulier pour la gestion de la fertilisation et de facto pour l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi en raisonnant leurs marges non pas à la culture mais à l’échelle du système de culture pour intégrer les effets et synergies du système.

1 La marge semi-nette permet d’apprécier la rentabilité du système de culture à court terme. Elle se définit ainsi : produit brut + aides couplées (y compris aide supplémentaire protéagineux) – charges opérationnelles – charges de mécanisation.

(12)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 145

2 L’utilisation actuelle des protéagineux dans les élevages de monogastriques en Bourgogne

2.1 Vision territoriale

2-1-1 la production porcine bourguignonne

La Bourgogne ne produit que 1,1% du porc français alors que la Bretagne en produit 58%, suivie par les Pays de la Loire (11%) et la Normandie (4%). En Bourgogne, la production de porcs est traditionnellement située dans des exploitations de polyculture-élevage de Saône et Loire et dans les exploitations céréalières de l’Yonne (Figure 9).

Globalement, le nombre d’exploitations porcines, ainsi que le cheptel porcin bourguignon ont fortement chuté entre 2000 et 2010. Ainsi, en 10 ans, le nombre d’éleveurs s’est réduit de 73% pour atteindre 461 éleveurs, le cheptel de truies a régressé de 35% pour atteindre 15 100 animaux et le cheptel de porcs à l’engrais a baissé de 20% pour atteindre 215 000 porcs charcutiers. Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs défavorables qui se sont cumulés ces dix dernières années :

• la part des charges liées à l’aliment a augmenté dans le coût de revient du porc dépassant les 60% depuis 2007, suivant la flambée du cours des matières premières,

• dans le même temps, le prix du porc n’a pas suivi l’évolution du coût des matières premières dans un contexte de forte concurrence européenne et mondiale.

Ces deux facteurs ont entraîné une forte dégradation de la trésorerie des éleveurs et nuit aux investissements destinés à l’amélioration des performances techniques et économiques et aux adaptations d’ordre réglementaire (environnement, bien-être animal).

Figure 9 : Répartition des élevages de porcs en Bourgogne

Malgré la très faible densité des élevages porcins en Bourgogne (8,7 porcs/km

2

de SAU contre 49,9/km

2

de SAU au niveau national), la région Bourgogne est pénalisée par la constitution d’associations opposées à l’élevage porcin.

Pourtant, face à ce constat pessimiste, la filière porcine possède aussi de nombreux atouts en Bourgogne. Ainsi, des gains de compétitivité sont possibles grâce :

• à la situation des élevages porcins sur des exploitations céréalières ou polyculture- élevage pouvant valoriser les effluents d’élevage,

• à la possibilité de réduire le coût alimentaire par l’utilisation de céréales et protéagineux de proximité mais aussi des coproduits de l’industrie agro-alimentaire.

Source : BRAAF Bourgogne – SRISE – RGA 2010

132 ha / exploitation

103 ha / exploitation 109 ha /

exploitation

146 ha / exploitation

(13)

146

Figure 10

Source : IN

Sur la m fabricatio mais elle 122 ha e ha/explo ces deux en 2011 hausse d 2-1-2 la La produ quand la majoritai

Figure 11

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novations Agro

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onomiques 22

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157

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en 2008, ages sont

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ctrices, ce

s ateliers

(14)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 147

bovins notamment en Saône et Loire. Dans les départements à plus grande vocation céréalière, l’atelier avicole est une source complémentaire de revenu par rapport à l’atelier céréales, contribuant à la fertilisation. La diversification permet aussi une meilleure organisation du travail avec l’installation d’un jeune agriculteur dans le cadre familial et hors cadre familial.

Sur la majorité des élevages, les grandes cultures sont présentes. Sur 528 exploitations détenant plus de 1 000 volailles, 118 possèdent moins de 1 ha de SAU, mais elles détiennent 32% des volailles. Les autres unités, soit 410 élevages exploitent 39 498 ha, soit 96 ha en moyenne. Des protéagineux sont produits par 37 de ces exploitations et sur 421 ha, soit 11,40 ha/exploitation (Agreste – recensement agricole 2010).

La filière volailles de chair en Bourgogne. En 2010, selon le recensement général agricole, 2 191 exploitations détiennent des volailles pour 2 700 exploitants. Le nombre d’exploitations retirant un revenu conséquent de l’activité volailles de chair est plus modeste, soit 399 élevages. Sur la période 2000-2010, la production globale toutes volailles connaît une hausse de près de 10% en Bourgogne.

Alors que la production de poulets de chair augmente de 21%, les productions de dindes, canards, pintades enregistrent respectivement des baisses de 73, 41 et 45%.

Une forte proportion d’élevages se situe sous signes officiels de qualité avec 81 AOC Bresse, 136 Label rouge et 62 sous Critères de Qualité Certifiés, pour 120 conventionnels. Pour 25,2 millions de têtes totales produites en Bourgogne on recense 3,8 millions de volailles sous signes d’identification de la qualité et de l’origine SIQO (Label Rouge, AOC et Bio) et 11,6 millions en Certification de conformité des produits avec alimentation sans OGM. La production Bio est encore marginale mais elle progresse.

On dénombre 40 exploitations Bio avec un atelier volailles produisant 50 000 volailles de chair et 23 000 poules pondeuses.

La filière œufs en Bourgogne. Avec un effectif de 0,55 millions de poules, la région produit environ 1%

de la production nationale d’œufs avec une majorité de la production localisée en Saône et Loire (Figure 12). La production en agriculture biologique est en expansion en Bourgogne depuis fin 2011, date de l’échéance de la mise aux normes bien-être des poules pondeuses.

Figure 12 : Répartition des poules pondeuses et de la production d’œufs entre les 4 départements bourguignons (Source : AGRESTE – mémento de la statistique 2010)

47 000 poules pondeuses 3 680 000 œufs 

55 000 poules pondeuses 3 640 000 œufs 

40 000 poules pondeuses 6 216 000 œufs

396 000 poules pondeuses 108 080 000 œufs 

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CDPO

21 89

58

71

CHAROLLES 1 centre de conditionnement

(15)

148

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Figure 13

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3 : Production

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novations Agro

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onomiques 22

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2 (2012), 135-

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157

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(16)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 149

Tableau 2 : Teneur en acides aminés en % de la protéine brute des pois et féverole en comparaison aux tourteaux de colza et soja, et relation aux besoins en acides aminés essentiels du porc et poulet

Teneur en acides aminés en % de la protéine brute

Matière 1ère Lysine Méthionine Méth. + cystine Thréonine Tryptophane

Pois 7,3 1 2,3 3,8 0,9

Féverole 6,4 0,7 2 3,6 0,8

T. Colza 5,3 2 4,5 4,3 1,2

T. Soja 6,1 1,4 2,9 3,9 1,3

Blé 2,9 1,6 4 3,1 1,2

Besoins alimentaires pour porc engraissement et poulet de chair en g/kg Porc

Poulet 9,2

11,0 2,6

5,5 6

9 6

7 1,85

2,30 Source : IFIP

3. Les perspectives d’évolution et les leviers possibles

La Bourgogne est une terre d’élevage et de productions végétales. Cependant, à l’image de l’UE, les surfaces de protéagineux y sont inférieures à 2% des surfaces arables et une grande partie de l’alimentation animale repose sur des utilisations de tourteaux de soja conventionnels ou biologiques.

L’intérêt des protéagineux dans les formules d’aliments porcs (quelle que soit l’orientation, SIQO ou conventionnelle) et volailles (pondeuses et chair à croissance lente), ainsi que l’intérêt agronomique notamment en production biologique ne sont plus à démontrer techniquement. Mais les cultures de protéagineux sont concurrencées par des cultures plus rémunératrices avec un itinéraire technique plus simple. Une aversion au risque de rendement et de prix, ainsi qu’une recherche de simplification de la part des agriculteurs, un besoin de rentabilité qui passe par des masses critiques de la part des collecteurs et l’absence de stratégie construite entre les fabricants d’aliments, les éleveurs et les producteurs, représentent les principaux grands freins (Druot, 2011). En fait, ce sont surtout le prix et la disponibilité des matières premières sur les marchés qui font loi. Autour du grand enjeu d’amélioration de l’autonomie protéique des élevages et de la recherche d’impacts environnementaux positifs en agriculture, nous avons analysé le potentiel et les conditions du développement des protéagineux dans les systèmes de culture et dans les élevages monogastriques bourguignons.

Des éléments de contexte national et international tels que les prix (d’énergie, engrais, protéines) et les réglementations (environnementales, diversification, qualité) vont bien entendu être décisifs. Ces éléments vont croiser avec des logiques de territoire ou d’exploitations agricoles plus spécifiquement bourguignonnes, et ce sont ces leviers que nous avons tenté d’identifier.

Levier 1. Pour le climat continental bourguignon et ses tendances d’évolution, développer de nouvelles variétés d’hiver plus résistantes au gel et plus performantes.

Si des variétés de printemps à bon potentiel de rendement restent intéressantes pour des zones à

terres profondes, telles qu’en 21, 89 et 71, le développement de variétés d’hiver permettra un

développement de la culture dans des sols peu profonds et très répandus dans le nord de la

Bourgogne. La culture d’hiver doit permettre un échappement aux stress de fin de cycle (notamment de

sécheresse) par un enracinement plus profond et une période reproductrice plus précoce. Une bonne

résistance au gel est un prérequis incontournable pour ces variétés d’hiver et doit anticiper les

évolutions du climat. L’évaluation des risques climatiques a conduit à mettre clairement en évidence

(17)

150

une rupt régulière une plu l’augmen annuelle 2008 ; R Le risque prendre PROFILE hivernal dans la p de tempé de gel ne périodes désendu associer sécheres s’appliqu

Figure 14

Figure 15 croisant d

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5 : Estimation des statistique

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novations Agro

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onomiques 22

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2 (2012), 135-

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157

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de 1961 à 200

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07 (Cuccia, 20

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008)

obtenu en l)

(18)

Protéagineux et élevage de monogastriques en Bourgogne

Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157 151

Levier 2. Faire évoluer les systèmes de culture pour amplifier les surfaces de protéagineux Le programme Européen GL-PRO (2006) avait confirmé l’intérêt et la possibilité d’une introduction plus importante des protéagineux dans les systèmes de culture européens. Pour la Bourgogne, l’introduction de protéagineux en précédent au blé ou au colza (résultats du CASDAR pois–colza-blé

2,

), et l’adoption de cultures en associations protéagineux–céréales sont des pistes prometteuses, notamment pour améliorer les bilans azotés, sanitaires et environnementaux (Corre-Hellou et al., 2006 ; Louarn et al., 2010). Pour l’exploitant, nos résultats ont montré la rentabilité de rotations incluant des protéagineux dès lors qu’elle est estimée à l’échelle du système et non uniquement de la culture annuelle. La culture de protéagineux apporte aussi des avantages : le colza, semé en août, récupère l’azote du pois, aspect non négligeable car la fumure est alors nulle. Néanmoins, tant que des variétés résistantes ou tolérantes à Aphanomyces ne seront pas disponibles, la vigilance par rapport au développement du champignon pathogène doit rester une précaution majeure. Il faut ainsi respecter un retour à 6 ans minimum du pois, et encourager des alternances pois-féverole quand cela est possible. En effet, la plupart des variétés de féverole n’étant pas hôtes du pathogène, le potentiel infectieux du sol diminue après cette culture. Cette diminution n’est cependant pas plus importante qu'avec une autre culture non-hôte (Moussart et al., 2012).

Pour construire une masse significative de protéagineux pour la collecte bourguignonne, tout en intégrant les précautions sanitaires précédemment soulignées, un doublement des surfaces en les faisant passer de 2 à 4% de la surface arable parait réaliste. Il permettrait de retouver le pic de surfaces de protéagineux de 1993. Cette production supplémentaire serait utilisable en intra-Bourgogne pourl’alimentation des monogastriques, des polygastriques et de l’homme, et exportable. Des effets environnementaux associés seraient non négligeables puisque dans son rapport 2009, le Commissariat Général au Développement Durable estime que le passage de 4% à 7% des surfaces arable française en légumineuses cultivées, économiserait environ 10% d’épandages d’engrais minéraux et réduirait les émissions de gaz à effet de serre d’environ de 1,8 Mteq CO

2

(CGDD, 2009). A partir du diagnostic et de l’évaluation multicritère des SdC étudiés dans le programme PSDR PROFILE un groupe de travail a été organisé, associant des conseillers en productions végétales des Chambres d’Agriculture, afin de proposer des évolutions de 2 systèmes de culture étudiés avec protéagineux visant à améliorer leurs performances économiques et environnementales. Cet exercice a mis en évidence une marge de progrès en matière de performances environnementales (vis-à-vis de l’impact des phytosanitaires avec l’indicateur Iphy, de la balance azotée, de l’impact des pertes d’azote avec l’indicateur I

N

) avec des changements que les agriculteurs seraient prêts à envisager dans leurs pratiques (alternance du labour, réorganisation de la rotation). Une large diffusion des références acquises sur protéagineux, et sur les systèmes de culture avec protéagineux, et un bon interfaçage des acteurs, figurent parmi les leviers nécessaires pour développer une production durable et l’utilisation des protéagineux en Bourgogne, avec la formation des agriculteurs pour maîtriser ces nouvelles cultures et stabiliser les rendements et de la qualité.

Levier 3. Augmenter les taux d’incorporation des protéagineux dans les élevages

Le pois protéagineux présente l’avantage de diversifier les sources de protéines et ne présente pas de problèmes de mycotoxines au champ. En alimentation porcine, il est complémentaire au tourteau de colza. Le passage d’un taux d’incorporation de protéagineux fréquent de 25% à 30% permettrait d’incorporer 4 500 t de plus chez le porc. Ce tonnage serait conforté par le développement de la

2 Co-financé par les pouvoirs publics (Casdar AAP 7175) de janvier 2008 à avril 2011, le projet Pois-Colza-Blé (Amélioration des performances économiques et environnementales de systèmes de culture avec Pois, Colza et Blé ) associait les partenaires suivants : INRA (Grignon, Dijon), CETIOM (Grignon, Mons, Bourges), ARVALIS – Institut du Végétal, Chambres d’agriculture de Mayenne, Moselle, Nièvre et Yonne, Agroscope Reckenholz –Tänikon (Zurich, Suisse), ESA (Angers), UNIP (Paris) (coordinateur).

(19)

152 Innovations Agronomiques 22 (2012), 135-157

fabrication d’aliments à la ferme dont les équipements pourraient être accompagnés par des aides publiques, notamment dans le cadre du futur Contrat de Projet État-Région. Dans un contexte de flambée des prix des matières premières, les ratios de prix pois/soja et pois/blé sont de plus en plus favorables à l’introduction du pois pour les volailles. Selon les orientations, un passage 15 à 20% du taux d’incorporation de protéagineux permettrait d’incorporer 7 000 t de protéagineux de plus. C’est donc environ 12 000 t supplémentaires qui pourraient être consommées par les monogastriques. Dans une hypothèse où des productions en association pois-blé, féverole-triticale ou autres se développeraient, elles pourraient être facilement utilisées en aliments de monogastriques, avec la demande a priori de mieux maîtriser la composition des mélanges récoltés. Mais dans tous les cas, l’introduction de protéagineux en Label Rouge restera dépendante des cahiers des charges.

Levier 4. Donner une valeur économique aux services environnementaux

L’engrais azoté, via son procédé de fabrication et son épandage sur les cultures, est de loin le principal facteur explicatif des impacts environnementaux de la production agricole. Les protéagineux, autonomes vis-à-vis des engrais azotés et fournisseurs d’azote pour les autres cultures, sont un atout pour le bilan carbone des systèmes de cultures, de l’empreinte des filières de l’alimentation animale et de la durabilité de l’exploitation agricole. Dans le cadre d’une approche inter-instituts, le programme de recherche et développement Casdar 7-175 « Pois Colza Blé »

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, de multiples mesures au champ dans un même site sur trois campagnes de 2007 à 2010 ont permis de comparer les flux azotés selon les cultures en jeu cultivées dans les mêmes conditions agro-pédo-climatiques. Des mesures au champ ont apporté des éléments de quantification des émissions de protoxyde d’azote (N

2

O), ce puissant gaz à effet de serre, sur des sols occupés par plusieurs grandes cultures dans des conditions similaires. Sur la base d’études récentes d’ACV (Analyses des Cycles de Vie, réalisées par l’ART de Zürich, avec la base de données Eco-Invent, pour trois régions différentes) dans différents systèmes de culture français, comparativement à des cultures recevant 160 à 190 kg/ha d’azote, les cultures de protéagineux permettent de réduire d’environ :

- 50% la consommation d’énergie fossile,

- 70% les émissions de gaz à effet de serre (GES), en particulier le protoxyde d’azote (N

2

O), - 85% les émissions des gaz acidifiants, en particulier l’ammoniac (NH

3

),

- 30% les émissions de gaz photo-oxydants en particulier les oxydes d’azote (NO et NO

2

).

En réduisant la quantité moyenne d’azote apportée sur l’exploitation, les protéagineux apportent des solutions aux problèmes d’eutrophisation ou de qualité de l’eau, notamment dans les zones soumises à des réductions réglementaires d’utilisation en azote (bassin d’alimentation de captage). Ainsi, sur une année, les émissions sous pois représentent moins d’1/4 des émissions sous blé ou colza. Et une succession comportant 1 pois permet de réduire de 20% les émissions de N

2

O sur 3 ans, La composition de la succession de 3 ans a un effet marqué sur les émissions N

2

O.

3 Co-financé par les pouvoirs publics (Casdar AAP 7175) de janvier 2008 à avril 2011, le projet Pois-Colza-Blé (Amélioration des performances économiques et environnementales de systèmes de culture avec Pois, Colza et Blé ) associait les partenaires suivants : INRA (Grignon, Dijon), CETIOM (Grignon, Mons, Bourges), ARVALIS – Institut du Végétal, Chambres d’agriculture de Mayenne, Moselle, Nièvre et Yonne, ART Agroscope Reckenholz –Tänikon (Zurich, Suisse), ESA (Angers), UNIP (Paris) (coordinateur).

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