HAL Id: jpa-00208754
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Submitted on 1 Jan 1978
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Comportement type Josephson d’un alliage eutectique lamellaire In 2Bi-In(Bi) formant une structure S.N.S.
périodique
V.K. Truong, J. Baixeras
To cite this version:
V.K. Truong, J. Baixeras. Comportement type Josephson d’un alliage eutectique lamellaire In 2Bi- In(Bi) formant une structure S.N.S. périodique. Journal de Physique, 1978, 39 (2), pp.195-203.
�10.1051/jphys:01978003902019500�. �jpa-00208754�
COMPORTEMENT TYPE JOSEPHSON D’UN ALLIAGE EUTECTIQUE
LAMELLAIRE In2Bi-In(Bi) FORMANT UNE STRUCTURE S.N.S. PÉRIODIQUE
V. K. TRUONG et J. BAIXERAS
Laboratoire de Génie
Electrique
des Universités Paris VI et Paris XI(*) 33,
avenue duGénéral-Leclerc,
92260Fontenay-aux-Roses,
France(Reçu
le9 juin 1977,
révisé le 17 octobre1977, accepté
le 20 octobre1977)
Résumé. 2014 La solidification
dirigée
d’unalliage eutectique
In-Bi permet d’obtenir une structure lamellaire spatialementpériodique.
Les lamelles sont formées d’une part par le composé inter-métallique
In2Bi et d’autre part par une solution solide In(Bi). On peut ainsi réaliser une série dejonctions S-N-S au S-S’-S selon la
température.
Le présent article décrit le comportement de la densité de courantcritique
d’un tel système en fonction de la température duchamp magnétique
et dela
période spatiale
aE (4 03BCm ~ aE ~ 13 03BCm). L’influence de latempérature
peut être décrite par deux relationsempiriques
valables l’une près de Tc et l’autreprès
de TcN; lesexpressions
corres-pondantes
sont des comportementsasymptotiques
de loisprévues théoriquement
auparavant. La variation en fonction de aE est conforme aux prévisionsthéoriques,
pourvu qu’on prenne en consi- dération la variation du libre parcoursélectronique
moyen dans les lamellesIn(Bi)
d’un échantillon à l’autre. Enfin les courbes de courantcritique
en fonction duchamp magnétique
montrent que nos échantillons se comportent comme des jonctionsJosephson larges
danslesquelles plusieurs
modes devortex peuvent exister.
Abstract. 2014 By directional solidification we have obtained
samples
of a lamellarIn2Bi-In(Bi)
eutectic
alloy.
This structure leads to a séries of S-N-S or S-S’-Sjunctions according
to theworking
temperature. In this paper we describe the behaviour of the critical currentdensity
of oursamples
as afunction of temperature,
magnetic
field and lamellarspacing
aE (4 03BCm ~ aE ~13
03BCm). The effect of temperature can be accounted forby
two laws valid near TcS and near TcNrespectively :
both expres- sions areasymptotic
forms of theoretical lawsreported previously.
The variation as a functionof aE agrees well with theoretical
predictions, provided
the scatter in the mean fréepath
of the In(Bi)lamellae from one
sample
to another is taken into account. TheIc(H) dependence
shows that oursamples
behave likelarge Josephson junctions,
in which different vortex modes can exist.Classification Physics Abstracts
74.50 - 74.70D
1. Introduction. -
Depuis
laprédiction théorique
de
Josephson,
lesjonctions Supraconducteur-Isolant- Supraconducteur (S-I-S)
ont été étudiées intensive- ment. L’intérêt s’est ensuiteporté
sur d’autressystèmes présentant
uncouplage
faible entre deuxsupraconducteurs,
enparticulier
les contacts supra- conducteur-métalnormal-supraconducteur (S-N-S).
Les calculs
théoriques
concernant la densité de courantcritique
dans ce derniersystème
n’ont été effectués que dans deux cas trèsrestrictifs ;
lepremier
concerne lalimite sale
[1, 2] (libres
parcours moyens dans les deux matériauxpetits
devant les autreslongueurs
caracté-ristiques),
le deuxième au contraire a trait à la limite propre[3, 4, 5] (libres
parcours moyens trèsgrands
parrapport
aux autreslongueurs caractéristiques).
Les(*) Associé au C.N.R.S. n° 127.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 39, ? 2, FÉVRIER 1978
expériences,
peunombreuses,
ontporté
sur des sys- tèmes serapprochant
soit de la limite sale[6, 7],
soitde la limite propre
[8, 9],
encore que la distinction nesoit pas
toujours
évidente. Il a été montré récem- ment[9]
que lesalliages eutectiques
Pb-Sn solidifiéssous forme
lamellaire,
forment unsystème
S-N-Spériodique
etprésentent
descaractéristiques
du typeJosephson.
Leprésent
article est consacré à lapré-
sentation des
propriétés
d’un autrealliage, l’eutectique In2Bi-In.
Dans le deuxièmeparagraphe
sontexposées
la méthode de
préparation
et lescaractéristiques physiques
de ce matériau. Le troisièmeparagraphe
décrit le
comportement
du courantcritique
en fonc-tion de la
température.
Lequatrième paragraphe
estconsacré à l’étude de l’influence de
l’espacement inter- lamellaire,
c’est-à-dire del’épaisseur
du métal normal.Enfin dans le
cinquième paragraphe
est montréel’action d’un
champ magnétique
externe sur le courant .critique.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01978003902019500
196
2. Echantillons
eutectiques In2Bi-In.
- Latechnique
de solidification
dirigée
en filmsminces,
mise aupoint
par Racek et Favier
[10],
peut êtreappliquée
ausystème métallurgique
Indium-Bismuth pour obtenirun
eutectique
lamellaire orienté. Des zones à structure lamellaireparfaite (lamelles parallèles, période
eutec-tique
aEconstante) peuvent
être obtenues sur une étendue de l’ordre de 1mm2 (photo 1). Cependant
des
contraintes, plus
sévères que dans le cas del’alliage Pb-Sn,
limitentl’épaisseur
des films à 15 J.1m etrestreignent
la variation de lapériode eutectique
aE àune
plage
de 4 J.1m à 13 J.1m. Lafigure
1 montre schéma-tiquement
la forme des échantillons.Les deux composants de
l’eutectique
sont d’une part lecomposé intermétallique In2Bi
et d’autre part unePHOTO 1. - Zones parfaites de films minces d’alliage eutectique
lamellaire In2Bi-In(Bi) : la) Période eutectique aE = 4 um, gros- sissement 120 ; lb) Période eutectique aE = 10 Jlm, grossisse-
ment 240.
[Perfect area in a thin film of In2Bi-In(Bi) lamellar eutectic alloy : la) lamellar spacing aE = 4 gm, x 120; lb) lamellar spacing
aE = 10 pm, x 240.]
FIG. 1. - Représentation schématique de l’eutectique et de la découpe des échantillons. Les parties sombres ou hachurées corres- pondent aux lamelles In(Bi), les parties claires aux lamelles
In ,Bi.
[Schematic view of the samples. The dark or hatched regions correspond to the In(Bi) lamellae.]
solution solide
In(Bi),
dont la concentration enbismuth
dépend
des traitementsthermiques ;
à latempérature eutectique (72 OC)
cette concentration est de12,4
at% Bi,
en revanche si l’échantillon est maintenulongtemps
à latempérature ambiante,
laconcentration en bismuth n’est
plus
que de 4 at% [11].
Cet
appauvrissement
en Bi de laphase
Ins’accompagne
corrélativement d’un enrichissement en Bi de la
phase In2Bi, qui
parconséquent s’éloigne
de la stoe-chiométrie. Les
épaisseurs
des lamellesIn2Bi
etIn(Bi)
sont
respectivement
3aE/4 et aE/4.
L’étude
cristallographique
de cematériau,
effectuée par Favier et al.[12],
a montré que les lamellesIn2Bi
et
In(Bi)
sont monocristallines etpolygonisées.
Les
échantillons, après
avoir étépolis chimiquement
et
mécaniquement
defaçon
à bien révéler la structurelamellaire,
ont étédécoupés
à l’aide d’outilsspéciaux adaptés
à unmicroscope métallographique.
Afin de savoir si l’échantillon
peut
se trouver effectivement dans laconfiguration S-N-S-N...,
il faut connaître lestempératures critiques
des deuxphases, qui
toutes les deuxprésentent
une transition normal-supraconducteur.
Latempérature critique
ducomposé
défini
ln2Bi
à lacomposition stoechiométrique
étantconnue et
égale
àTcIn2Bi
=5,8
K[13],
nous avonsmesuré les
températures critiques
dequelques
solutionssolides
In(Bi)
à différentes concentrations enBi,
lesdiverses valeurs de
Tcin(Bi)
sontreportées
dans letableau I. En
particulier
pour une concentration de 4 at% Bi, correspondant
à celle de laphase In(Bi)
d’un échantillon
eutectique ayant séjourné longtemps
à la
température
ambiante nous avons pu ainsi estimerTcin(Bi) ~- 4,4
K. Ilapparaît
donc que, dans cecas, pour les
températures supérieures
à4,4
K et inférieures àTcIn2B¡’ l’eutectique In2Bi-In(Bi)
se trouvebien dans la
configuration S-N-S-N...,
le métal normal étantreprésenté
par laphase In(Bi).
Pour les
températures
inférieures àTcIn(Bi)
on setrouve en
présence
d’unsystème
S-S’-S-S’ ... Nousverrons par la suite que la valeur
expérimentale
de
TcIn2Bi
pour nos échantillons(5,15
K à5,35 K)
estdifférente de la valeur observée pour un échantillon
TABLEAU 1
Température critique Tr
et résistivité normale pn, à T = 6K,
de la solution solideIn(Bi)
en échantillonmassif
enfonction
de la concentrationatomique
enbismuth.
[Critical température Tc
and normal state resis-tivity
p.(at
T = 6K)
for various bulksamples
ofIn
(Bi)
solid solution as a function of Biconcentration.]
massif
stoechiométrique,
nous attribuons ce désaccordaux écarts à la stoechiométrie existant dans la
phase In2Bi
del’eutectique.
Il reste à déterminer à
quelle
classe de matériaux(sale
oupropre) appartiennent
nos échantillons.N’ayant
pas le moyen de déterminerexpérimentale-
ment les libres parcours moyens et nous basant sur le fait que nous sommes en
présence
d’unepart
d’une solution solide assez riche en Bi et d’autre part d’uncomposé intermétallique
dont lacomposition
est fortéloignée
de lastoechiométrie,
nous avonssupposé
quel’eutectique In2Bi-In(Bi)
peut être rattaché à la limitesale ;
nousjustifierons
aposteriori
cettehypothèse.
Le montage
expérimental
detype classique
comporteune
régulation
detempérature
dont laprécision
estde ±
0,01
K pour lestempératures supérieures
à4,2
Ket de ±
0,02
K pour lestempératures inférieures ;
lestensions sont mesurées à l’aide d’un nanovoltmètre et la résolution est d’environ 5 x
10-9
V.3. Influence de la
température.
- 3.1 TEMPÉRA-TURE
CRITIQUE. -
Pour mettre en évidence lecouplage
entre les lamelles
supraconductrices
au travers deslamelles
normales,
il suffit de montrerqu’un
supercou- rantpeut
circulerperpendiculairement
aux lamelles.Nous avons donc mesuré le courant
critique
d’échan-tillons
eutectiques,
de diversespériodes eutectiques
aE,en fonction de la
température.
La valeur du courantcritique
est déterminée parl’apparition
d’une. diffé-rence de
potentiel A V = 5 X 10-9 Vaux
bornes del’échantillon ;
afin d’éviter des effetsparasites
liés à unéventuel
piégeage
de fluxmagnétique,
les échantillons ont été rendus normaux, parchauffage,’
avantchaque
mesure. Ces
expériences
nous ont tout d’abordpermis
de déterminer la
température critique Ti
corres-pondant
àl’apparition
d’un courantçritique
supra- conducteur mesurable(le
= 50uA).
Sur lafigure
2on constate que la transition est étroite
(AT ~ 0,03 K)
et
qu’il n’y
a pas trace d’une autre transition. Ceci nous a conduits à penser que cettetempérature
est en fait latempérature critique Teln2Bi
des lamellesIn2Bi,
bienFIG. 2. - Allure typique de la vanation de la résistance d’un échantillon en fonction de la température.
[Typical behaviour of the sample résistance as a function of tempe- rature.]
que les valeurs de
Tc* reportées
dans le tableau II(5,15
K à5,30 K)
soient inférieures àTcIn2Bi
du maté-riau massif. Comme nous l’avons
indiqué précédem-
ment les écarts à la stoechiométrie dans
l’eutectique expliquent
vraisemblablement cet écart.Une autre
explication pourrait
être que le contact des lamellesln2Bi
avec un métal normal(lamelles In(Bi))
provoque une diminution de latempérature critique
del’ensemble; cependant
lalargeur
deslamelles
In2Bi,
de l’ordre dequelques
gm, étant trèssupérieure
à lalongueur
de cohérence dans ce maté-riau,
cet effet nous semblenégligeable.
Il faut noter que dans les études
expérimentales
menées par Clarke
[6]
sur desjonctions Pb-Cu-Pb,
TABLEAU II
Caractéristiques géométriques
etphysiques
des échan-tillons étudiés. La résistivité à l’état normal p. a été mesurée à T = 6 K. La valeur du libre parcours moyen
lN
dans les lamellesIn(Bi)
a été calculée ensupposant que la vitesse des électrons au niveau de Fermi est
égale
à VFN =108
cmS-’-
[Geometrical
andphysical
parameters of the diffe- rentsamples.
The normal stateresistivity
pn was measured at T = 6 K. TheJosephson penetration depth Âj
was calculated from relations(1)
and(2).
For the calculation of the mean free
path lN
in theIn(Bi) lamellae,
we havesupposed
the Fermivelocity
of theelectrons to be vFN =
108
cms-1.]
198
Romagnan et
al.[7]
sur des ponts à effet deproximité
Pb-Sn-Pb et par
Dupart et
al.[9]
sur deseutectiques
lamellaires
Pb-Sn,
la valeur deTc*
necorrespond
pas à latempérature critique
de laphase
laplus
supra- conductrice. Nous pensons que cette différence avec nosexpériences provient
du fait que dans notre casl’écart entre les
températures critiques
des deuxconstituants
(ATc ~
1K)
est nettementplus
faible que pour lessystèmes
Pb-Cu(A Tc ~
7K)
ou Pb-Sn(ATc
=3, 5 K).
Par la suite nous posons3.2 CALCUL DE LA DENSITÉ DE COURANT CRITIQUE.
- Pour comparer valablement nos résultats
expéri-
mentaux avec les
expressions théoriques existantes,
nous devons
pouvoir
passer du courantcritique
mesuré à la densité de courant
critique.
Ce passage estdifférent suivant le cas considéré :
a)
Si les dimensions L et W de lajonction (cf. Fig. 1)
sont
supérieures
à 4À, (À,
=longueur
depénétration
de
Josephson) la jonction
est ditelarge,
et onpeut
supposer avec une bonne
approximation [6]
que lecourant circule uniformément sur une bande de
largeur
2À,
sur le pourtour de lajonction.
b)
Au contraire si L ou W sont inférieurs à 4À,
onpeut
supposer[6]
que le courant serépartit
unifor-mément dans toute la section de
la jonction.
Ceci se traduit par les
expressions
suivantes de la densité de courantcritique jj
en fonction du courantcritique Ij :
avec
où
ÂL
est lalongueur
depénétration
de London dans lesupraconducteur
et 2dN l’épaisseur
du métal normal(ici
celle de la lamelleIn(Bi)
c’est-à-direaE/4).
Enpratique ÂL (de
l’ordre de 1000Á) peut
êtrenégligé
devant
dN
sauf auvoisinage
immédiat deTes. L’expres-
sion
(2)
deÀ,,
bien que nonrigoureuse
dans le caspré-
sent, est vraisemblablement une
bonne,approximation
pour T >
.TcN [6]. Compte
tenu du faitque
intervientdans
l’expression
deAj,
on doit faire audépart l’hypo-
thèse d’une
jonction large
ou étroite et ensuite vérifiersa validité.
, Pour nos échantillons
eutectiques,
nous avonstrouvé que dans la
plupart
des cas lesjonctions
étaientlarges, sauf pour aE >
11J.1m et Tes -
T0,6
K.Dans notre cas, L étant très
supérieur
àW,
ilpourrait
y avoir accumulation de courant
près
des bords de lajonction ;
laconséquence
en serait une sous-estimation dejj.
Toutefois lesvariations de jj
en fonction de T et dedN
n’en seraient pas affectées.3. 3 VARIATION DE LA DENSITÉ DE COURANT CRITIQUE
EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE. - La
figure
3 donneun
exemple pique
des courbesjj(T)
que nous avonsdéterminées. n particulier
l’existence d’un accident àune
température
que nous noteronsTCN
voisinede
4,4
K estsystématique
et sembleindiquer
un chan-gement
decomportement
à latempérature critique
deslamelles
In(Bi), qui,
nous l’avons vu, estproche
de 4.4 K. Le bien-fondé de l’assimilation de
TCN
àT.I.(Bi) a
été confirmé par desexpériences
sur deséchantillons ayant subi un
recuit,
dont nousparlerons plus
loin.FIG. 3. - Variation de la densité de courant critique en fonction
de la température pour l’échantillon B8 (aE = 4 gm). On notera
l’accident au voisinage de 4,5 K, que nous attribuons à la transition à l’état supraconducteur des lamelles In(Bi).
[Critical current density versus temperature for sample B8 (aE = 4 gm). Thé anomaly near 4.5 K is assigned to the super-
conducting transition of In(Bi) lamellae.]
L’anomalie observée
près
deTCN
est vraisemblable-ment liée à des effets de saturation
lorsque
la lamellenormale est très
proche
de satempérature
de transition à l’étatsupraconducteur :
eneffet,
il a été montré[14]
que
près
deTCN la
variationspatiale
duparamètre
d’ordre dans N cesse d’êtreexponentielle
pourprendre
une forme en1/(x
+x 1),
cequi
conduit à une augmen- tationplus rapide
du courantcritique.
Cecin’explique
toutefois pas
pourquoi,
si on abaisse encore la tem-pérature,
il y a unelégère
diminution de ce courantcritique, qui correspond
alors à unsupraconducteur hétérogène
massif. Nous ne pensons pas que des effetscoopératifs
liés augrand
nombre dejonctions
en sériepuissent
êtreinvoqués,
car ils ne se manifestent paspar
ailleurs,
de mêmequ’ils
ne sont pas apparus dans lesexpériences
effectuées surl’eutectique
Pb-Sn[9].
Les échantillons se trouvant
dans
laconfiguration
S-N-S-N... pour les
températures comprises
entreTcN
et
Tes?
c’est dans cette gamme detempérature
que nousanalysons
nos résultats.Rappelons
que de Gennes[1]
a établil’expression
suivante de
ii(T)
dans la limitesale,
pour lestempé-
ratures
roches
deTcs (Tcs - T )
et pour desratures
Proches
deTes Tcs s 1
et pour des
jonctions
ayant desépaisseurs
de lamelles supra- conductrice et normaleimportantes
devant les lon- gueurs de cohérence relatives aux mêmes lamelles :KN
étant donné parl’expression
avec
03C8(x)
=r’(x)/r(x).
Enpratique
on utilise pourKN
une
expression approchée, qui
resteacceptable [1]
jusqu’à
destempératures
trèsproches
deTCN :
Ds
etDN
sont les coefficients de diffusion relatifs auxlamelles
supraconductrice
etnormale,
D= i VF l,
VF étant la vitesse des électrons au niveau de Fermi et l le libre parcours moyen ;
Ns et NN
sont les valeurs de la densité des étatsélectroniques
au niveau de Fermi relatives aux lamellessupraconductrice
etnormale;
KB
est la constante de Boltzmann.Dans notre cas la relation
(3)
n’est pas strictement valableprès
de latempérature TeN
car lerapport
TcT -T
n’est pasnégligeable (L-- 0,2). Néanmoins, Tcs
nest pasnegligeable (~’ 0,2) ’Neanmions.
nous avons
essayé
de rechercher par la méthode des moindres carrés une courbe dont lecomportement
en fonction de latempérature
obéirait àl’expression (3)
et
qui pourrait
rendrecompte
despoints expérimen-
taux dans tout l’intervalle de
température [TcN? Tes].
Nos essais limités à deux
échantillons,
B7 etB8,
ontéchoué,
cequi
confirme bien que le calcul de de Gennesne
peut
pass’appliquer
loin deTes.
Aslamazov et al.
[2]
ont effectué un autretype
de calculqui peut
en théorie donner lecomportement
de jj (T)
sur tout l’intervalle detempérature TeN
àTcs.
On
peut
en tirer deuxcomportements
limites :pour T -
Tes,jj(T)
varie enpuissance
de(Tes - T) ;
pour T ~
TeN,jj(T)
estproportionnel
àC étant une constante. Le
premier
de ces compor- tements n’est pas contradictoire avec le calcul dede
Gennes,
en effet trèsprès
deTes l’expression (3)
conduit à
Nous avons examiné dans
quelle
mesure nos résultatsexpérimentaux pouvaient
confirmer cesprévisions’
théoriques.
Pour cela nous avonsporté
d’unepart
Logjj(T)
en fonction deT1/2
et d’autrepart ji/2(T)
en fonction de T. Les
figures
4 et 5 montrent que la loiexponentielle
est bien vérifiée dans un intervalle de7cn
à
TeN
+0,4
à0,5 K
alors que la loiparabolique
rendbien compte de nos résultats sur
0,35
K à0,5
Ken dessous de
Tcs
suivant les échantillons(noter
toutefois que, tout
près
deTcS, jj(T)
semble décroîtreplus rapidement).
Ilapparaît
donc le faitremarquable
suivant : la variation du courant
critique
en fonctionde la
température
peut être décrite presque dans toute laplage
detempérature
entreTeN et Tes
par deuxlois, qui
enprincipe
ne sont que desdéveloppements asymptotiques.
Il faut toutefois noter que l’accident observéprès
deTcN
resteinexpliqué,
ainsi que la transition d’unrégime
de variation à l’autre pour unetempérature
voisine de4,8
K.Comparons
maintenant nos résultats à ceux obtenus par les auteursayant précédemment
travaillé sur desjonctions
sales. Sur dessystèmes Pb-Cu-Pb,
Clarke[6]
a
également
observé une variationparabolique dejj(T)
près
deTes
sur un intervalle detempérature
compa- rable au nôtre et une loiexponentielle
enT 1/2
auxbasses
températures.
Il faut noter toutefois que contrai- rement à notre cas, il subsiste un assezlarge
intervallede
température
surlequel
aucune de ces deux lois nerend compte des résultats
expérimentaux,
ceci est vrai-semblablement à
rapprocher
de la valeur très faible deTcN
pour le cuivre. Lesexpériences
deRomagnan
et al.
[7]
sur desjonctions évaporées
Pb-Sn-Pb condui- sent à la loi suivanteau
voisinage
de latempérature Te*
pourlaquelle
s’annule le courant
critique ;
dans leur casTy
estplus proche
de7cn
que deTcs.
Comme par ailleurs il estpratiquement impossible,
pour lestempératures
consi-dérées,
dedistinguer
la loi décrite parl’expression (4)
d’une loi en
exp(- CT1/2),
on peut considérer que les résultats deRomagnan et
al.rejoignent
ceux de Clarkeà basse
température
et les nôtresprès
deTeN’
par contre ils ne peuventapporter
aucunrenseignement
sur lecomportement près
deTes.
Unaspect
intéressant des résultats deRomagnan et
al.[7]
concerne la confirma- tion de la valeur del’exposant
del’exponentielle, identique
à celleprévue
par de Gennes.L’ensemble de ces résultats nous conduit donc à poser
près
de7cn
la loiempirique
200
FIG. 4. - Variation de la densité de courant
critiquer
en fonctionde T1/2 montrant le comportement exponentiel au-dessus de TeN’
Les valeurs correspondant aux échantillons B5 et B15 ont été
multipliées respectivement par 100 et 10 pour plus de clarté.
B[Critical current density, jj, versus T1/ showing the exponential
behaviour above TcN’ The values corresponding to samples B5 and
B15 have been multiplied by 100 and 10 respectively.] ]
FIG. 5. - Variation
dejj1/2
en fonction de la température, montrantla loi parabolique de la densité de courant critique près de Tes.
Sur la figure 5a l’échelle de droite
de jj1 l2
se rapporte à l’échantillon B 10 ; sur la figure 5b les valeurs correspondant à l’échantillon B 15 ont été multipliées par 10. Les valeurs de Tes utilisées sont cellesobtenues par l’extrapolation des droites.
[jj1/2
versus temperature, showing the parabolic variation of the critical current density near Tcs. On figure 5a) the right scale ofjj1/2 corresponds
to sample B 10 ; on figure 5b) the values corres-ponding to sample B 15 have been multiplied by 10. The values of Tes have been obtained by extrapolation of the straight lines.]
Ci ne dépendant
que de la naturedés
matériaux for- mantla jonction.
Pour lestempératures proches
deTcS’
l’étude de
jj
en fonction de lapériode eutectique
nouspermettra également
de proposer une loi de variation.La relation
(5) indique
un moyen de déterminer la valeur du coefficient de diffusionDN
dans les lamellesIn(Bi).
Il suffit en effet pour cela de calculer la pente des droites donnantLog jj
en fonction deT 1/2
auvoisinage
deTcN. Ayant
ainsi obtenuDN
etpostulant
que la vitesse de
Fermi,
VFN, est environ106
ms-1 (ordre
degrandeur
pour lesmétaux),
onpeut
calculer le libre parcours moyen,lN
= 3DN/vFN’
Les valeursde
lN
ainsi déterminées sontreportées
sur le tableauII ;
si on les compare à la valeurÇON
=0,35
lim de l’indium pur on constate quel’hypothèse,
que nousavons
faite,
du caractère sale des lamellesIn(Bi)
estassez bien vérifiée par tous les échantillons.
Les valeurs de
DN
ainsi déterminées nous ontpermis
de vérifier que la condition 2
dN KN
> 1 est vérifiée dès que Testsupérieur
àTcN
de deux ou trois centièmes deKelvin, ainsi,
dans toute laplage
detempérature
que nous avons
explorée,
nos échantillons se trouvent bien dans la limite ducouplage
faible.La seule anomalie
qui apparaît
à la lecture du tableau II concerne les échantillons B2 etB10,
de mêmepériode,
pourlesquels DN
est lemême,
alors que les résistivités sont fortement différentes. Nous verronspar la suite que l’échantillon B10 semble avoir un
comportement différent de celui des autres échantil-
lons,
sans que nous ayons pu en déceler la cause.3.4 EFFET D’UN RECUIT DE
L’EUTECTIQUE.
- Nosavons dit
précédemment
que l’examen de l’effet d’un recuitpermettrait
dejustifier
l’identification deTCN
à
TcI.(Bi) ;
en effet si on soumet à un recuit un échan-tillon
d’eutectique In2Bi-In(Bi),
ayantséjourné long-
temps à la
température ambiante,
on provoque uneaugmentation
de la concentration en bismuth des lamellesIn(Bi)
et par suite un accroissement de la tem-pérature critique
de celles-ci. Parconséquent
la tem-pérature TCN après
recuit doit êtresupérieure
à celle del’échantillon non recuit. Sur la
figure
6 sontreportées
FIG. 6. - Variation de la densité de courant
critique jj
en fonctionde TI/2 avant et après recuit à 45 °C pour l’échantillon B8 et à 58 °C pour l’échantillon B15. La variation de TCN déterminée par la
variation de régime
de jj(T)
est très nette pour B15.[Critical current density,jj’ versus T 1/2 before and after annealing at
45 °C for sample B8 and at 58 °C for sample B15. The shift of TCN
appears clearly for sample B15.]
les courbes
jj (T)
pour les deux échantillons B8 et B15 ayant subi des recuitspendant
4 heuresrespectivement
à 45 OC et 58
OC.
On constate effectivement un accrois- sement deTeN
dans les deux cas,plus important
pour l’échantillonB15,
comme onpouvait
leprévoir, puisque
la concentration en Biaugmente
avec latempérature
de recuit. Nous pensons que ce résultat est une bonne vérification de notrehypothèse.
Par
ailleurs,
lors durecuit, l’augmentation
de laconcentration en Bi des lamelles
In(Bi) s’accompagne
corrélativement d’un
appauvrissement
en Bi deslamelles
In2Bi,
dont lacomposition
serapproche
de lastoechiométrie.
D’après
notre raisonnement condui- sant à assimilerTes
àTelo2Bb
le recuit devrait donc conduire à uneaugmentation
deTes;
c’est effective- ment ce que nous avons observé :Tes
passe de5,26
K à5,30
K et de5,25
K à5,50
Krespectivement
pour les échantillons B8 et B15.4. Influence de la
période eutectique
aE. - Les rela- tions(3), (4)
ou(5)
ainsi que les calculs de Azlamazov et Larkinprévoient
une variationexponentielle de jj
en fonction de la
largeur
2dN
du métal normal(pour l’eutectique In2Bi-In(Bi),
2dN
=aE/4)
dans lagamme de
température
oùjj(7J
varieexponentielle-
ment en
T 1/2 .
Toutefois pour vérifier si nos échan- tillons suivent bien une telleloi,
il faut tenir compte du fait que la valeur deDN
varie d’un échantillon àl’autre,
ces valeurs de
DN
étant connuesgrâce
àl’analyse pré-
cédente des variations en
température.
Nous avonsdonc
porté
sur lafigure
7aLog jj
en fonction deaE DN 1/2
pour latempérature
T =4,60
K. On voitque la loi
exponentielle
est assez bien vérifiée mis àpart
l’échantillon B10 pourlequel
nous avionsdéjà
noté une anomalie. Ce résultat confirme la validité de la relation
(5).
Par ailleurs l’examen des différentes théories montrequ’il n’y
a aucune raison pour que l’influence de 2dN change
suivant la gamme de tem-pérature.
Dans ces conditions nous avonsdépouillé
de la même
façon
les résultatscorrespondant
à latempérature
T =5,05 K,
située dans larégion où j(T)
varie en
(Tes - T)2.
Lafigure
7b montre que l’accordavec la loi
exponentielle
est aussi bonqu’à 4,60
K.Ceci nous amène donc à proposer la loi suivante de variation
de jj près
deTes:
C2
etC3
étant des constantesdépendant
des matériaux.Sur les
jonctions Pb-Cu-Pb,
Clarke aégalement essayé
de vérifier la
dépendance exponentielle de jj
en fonc-tion de 2
dN,
toutefois ses conclusions sont peu nettes,car il n’a pu tenir
compte
de la variation du libre parcours moyen dans le cuivre d’un échantillon à l’autre. Par contre cettedépendance
a été bien mise enévidence dans le cas des
jonctions
propres de l’eutec-tique
Pb-Sn parDupart et
al.[9].
202
FIG. 7. - Variation de la densité de courant critique jj en fonction
de a,
DÑ 1/2 à
une température fixe : a) T = 4,60 K ; b) T = 5,05 K.[Critical current density j versus a- DN 1/2 at a given temperature : a) T = 4.60 K ; b) T = 5.05 K.]
5. Influence du
champ magnétique
continu. - Lescouplages
dutype Josephson
sont enparticulier
caractérisés par une variation non monotone du cou-
rant
critique
en fonction duchamp magnétique appliqué,
la forme de la courbedépendant
du carac-tèro
large
ou étroit de lajonction [15].
Pour noséthantillons le
champ magnétique
estappliqué
per-pendiculairement
à lagrande
surface de l’échantillon etparallèlement
aux interfaces deslamelles, In2Bi
et
In(Bi) (cf. Fig. 1).
Dans ce cas, pour lesphénomènes magnétiques,
lajonction
estlarge
si L > 4À,
etétroite si L 4
À, ;
les valeurs de L et deÀ, reportées
dans le tableau II montrent que nos échantillons sont
toujours
dans la limitelarge.
Lecomportement typique
des courbes
Ic(H)
est celuiindiqué
sur lafigure
8 pour deuxéchantillons;
comme onpouvait s’y attendre,
FIG. 8. - Courant critique en fonction du champ magnétique continu appliqué à T = 5,15 K pour les échantillons B7 et B8.
[Critical current as a function of d.c. applied magnetic field at
T = 5.15 K for samples B7 and B8.]
.l’allure
des courbes estcaractéristique
desjonctions larges.
Lapartie
linéaire deIc(H) près
de H = 0permet
enprincipe
de déterminer lechamp critique
correspondant
à lapénétration
dupremier
vortexdans la
jonction,
enpratique,
dans notre cas, cette,détermination est
trop imprécise
pour que la compa- raison avec la valeurthéorique
soitsignificative.
Nousavons
simplement
pu vérifierqualitativement
queH,,, augmente lorsque
latempérature
ou aEdiminuent,
ce
qui
est conforme auxprévisions théoriques.
6. Conclusion. - L’étude de
l’alliage eutectique
In2Bi-In(Bi)
nous apermis
de montrer que ce maté-riau se comporte comme une structure
périodique
S-N-S-N... pour les
températures comprises
entre latempérature critique
de laphase In(Bi) (Teln(Bi) ~ 4,4 K)
et la
température critique
des lamelles-in2(Bi) (Tcln
2Bi ~5,3 K).
Nous avons pu rendrecompte
de la variation entempérature
de la densité de courantcritique grâce
à deux loisasymptotiques
extraites des théoriesexistantes,
et ceci dans tout l’intervalle detempérature, TcN
àTes,
Grâce à laprise
en considé-ration de la variation du coefficient de diffusion
DN
dans les lamelles
In(Bi)
d’un échantillon àl’autre,
nousavons pu confirmer la variation
exponentielle
du cou-rant
critique
en fonction del’épaisseur
des lamelles dumétal normal.
Remerciements. - C’est avec
plaisir
que nous remercions le Pr Fournet pour les utilescritiques qu’il
a
apportées
à notre manuscrit et le DrDupart
pour les discussions fructueuses que nous avons eues. L’aidetechnique, apportée
par M. Bodin au cours de cetteétude,
nous a étéprécieuse
ainsi que celle du Dr Favier et de M. Massol pour lapréparation
des échantillons.Bibliographie
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