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Submitted on 1 Jan 1988
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Elevage et alimentation du cerf
M. Thériez
To cite this version:
M. Thériez. Elevage et alimentation du cerf. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1988, 1 (5),
pp.319-330. �hal-00895844�
M.
THÉRIEZ
INRA
Laboratoire de la
production
et du métabolisrne minéral l des
petits
ruminants Theix 63122Ceyrat
tElevage
et alimentation du cerf
(Cervus Elaphus).
1. Caractéristiques physiologiques,
besoins alimentaires
et élevage des adultes.
L’élevage des cervidés
sedéveloppe actuellement
enFrance
commele
montrent la création récente de syndicats
oud’associations d’éleveurs de cervidés et
uneenquête de l’Office National de la Chasse selon laquelle le
tiers des élevages enquêtés
en1986 avait moins de 6
ans.Un premier troupeau de cerfs et de biches ayant été introduit
aucentre INRA de Clermont-Ferrand Theix
en1988, l’établissement d’un programme de recherches
surl’élevage de cette espèce
anécessité
uneétude des données
bibliographiques disponibles. Cette étude est présentée
en3 parties dont la première fait l’objet de cet article, les deux suivantes : Croissance des
jeunes et production de viande et Physiologie de la reproduction des
cervidés seront publiées dans les prochains numéros de
«Productions Animales ».
Espèce
laplus fréquemment présente
dans lessites
archéologiques
duPaléolithique
et du Méso-lithique
del’Europe Occidentale,
le cerfrepré-
sentait une ressource
importante
pour l’hommepréhistorique (viande,
peau mais aussi bois utili- sés commeoutil).
Si certaines
espèces
ont étédomestiquées (bovin
et porc enEurope,
mouton et chèvre auMoyen-Orient),
il n’en n’a pas été de même pour le Cerfqui
est resté ungibier.
Sa raréfaction pro-gressive
a modifié son statut, il est devenu le«
gibier
des rois » et toute unelégislation
com-plexe
a été mise enplace
pour leprotéger
du bra-connage. De nos
jours
encore, le cerf et le che- vreuil demeurent des «espèces
nobles ».Le marché de la venaison ou la nécessité de mieux
exploiter
les ressources naturelles ont entraîné la création de stationsexpérimentales
destinées à étudier les
possibilités d’élevage
ducerf au
Royaume-Uni
et en Nouvelle-Zélande.Dans ce pays,
l’élevage
du cerf est devenu uneactivité
agricole
à part entière et letroupeau
néo- zélandaisqui
atteint en 1988 un million de têtesenviron est en
développement régulier.
Un telélevage
sedéveloppe
en France où le cerf se subs- titue aux bovins et aux ovins pour laproduction
de
viande,
voire aux vaches laitières chez les éle-veurs
dépassant
leursquotas
laitiers. Le cerf offreen effet de nombreux avantages par rapport aux
autres ruminants : pour
l’éleveur,
unprix
devente
supérieur
à celui desproduits
tradition-nels ;
pour le consommateur, un choix accru et surtout une viandemaigre répondant
aux recom-mandations du corps médical.
Dans le texte
qui
suit, les donnéesdisponibles
sont
présentées
en deuxparties
regroupant lesRésumé
_ --L’élevage
du cerf pour laproduction
de viande sedéveloppe
actuellement en France,après
l’Ecosse et la Nouvelle-Zélande où lespremiers élevages
ont été créés il y a unevingtaine
d’années.Cette
espèce
se différencie des ruminantsdomestiques
traditionnels par un certain nombre depoints
dont enparticulier
une variation trèsimportante
de lacapacité
d’in-gestion
avec la saison(elle
varie dusimple
au double entre l’hiver et l’été sous l’effetdes variations de la
photopériode)
et une moindredigestibilité
desfourrages grossiers (5
à 7 % de moins que lemouton).
Les besoins d’entretien des cerfs sont voisins deceux des
bovins ; s’y ajoutent,
chezle mâle,
des besoinsspécifiques pour la croissance
annuelle des bois
(énergie
et surtout minéraux dont unepartie provient
d’une démi- néralisation dusquelette).
Les naissances
gémellaires
sont très rares chez la biche dont la fertilitédépend
essen-tiellement du
poids
au moment du rut(les
biches doivent peser 60kg
ouplus).
Lepoids
des faons à la naissance est voisin de 8-9kg,
il varie avec leur sexe et selon leniveau alimentaire moyen du troupeau. La
production
laitière des biches varie entre 120 et 200 litres en 100jours
selon laqualité
dupâturage.
Leur lait est très riche enlipides
et enprotéines (respectivement
10,3 et 7,6 % au cours du second mois de lacta-tion)
soit deux foisplus
que le lait de vache.L’appétit
des cerfsdépend beaucoup
dela
saison : il est maximal en été et minimal enhiver,
l’écart étant
plus
accentué chez le mâle.
particularités physiologiques
del’espèce
et lesbesoins alimentaires
correspondants puis
les résultatsd’élevage.
Ces données sont rappro- chées de celles concernant les animaux domesti- ques(ovins,
bovins ouchevaux).
1 / Caractéristiques physiologiques
et besoins alimentaires
__
1.
1
/ Consommation volontaire et utilisation digestive des aliments
La consommation volontaire de
fourrage
par les cerfs varie, comme chez les autres ruminants,avec le
poids
de l’animal et son étatphysiologi-
que, mais
également
selon la saison. Ainsi,d’après
Adam(1986),
une biche adulteconsomme en moyenne 1,7
kg
de matière sèchede
fourrage
enseptembre (biche tarie),
2,0kg
ennovembre
(début
degestation),
2,3kg
en avril(fin
de
gestation)
et 3,0kg en juin (début
delactation).
Le
cerf présente
des variations encoreplus impor-
tantes
puisque
sa consommation est voisine de zéro en octobre(période
derut),
s’élève à 3,0kg
en décembre et 4,0
kg
enjuin.
Ces fortes varia-tions de consommation
dépendent
de laphotopé- riode,
comme l’activité dereproduction,
la chutepuis
la croissance ultérieure des bois et la mue.Cette variation de la
capacité d’ingestion
sousl’effet de la
photopériode
est illustréeparla figure
1. Les auteurs,
qui
ont offert à volontépendant
3ans un
régime
trèsingestible
à based’orge
à 6cerfs
âgés
de 4 mois en débutd’expérience,
ontobservé une variation
cyclique
de la consomma-tion avec un niveau élevé en été et réduit en hiver.
Les chutes de consommation en automne corres-
pondent
à lapériode
du rut el sont suivies par despériodes d’ingestion
accrue.Les traitements
photopériodiques
artificiels : simulation en 6 mois des variations annuelles de la durée dujour (Suttie
etSimpson
1985,Kay 1985)
ou succession depériodes
d’éclairement fixe de 2 mois(16
heures de lumière et 8 heures d’obscurité oul’inverse,
Suttieeta11984)
ont per-mis de confirmer l’effet de la
photopériode
sur lacapacité d’ingestion
du cerf. Ces essais ont mon-tré en outre que les animaux ont un
rythme régu-
lateur
endogène
que laphotopériode
artificiellene peut annuler et
qui
entraîne un retard de 2 à 3mois entre les
pics
d’éclairement ou leschange-
ments de traitement et les
pics (ou
lesminima)
deconsommation. Dans de tels essais, les maxima de consommation se
produisent
en effet enjours
courts et les minima en
jours longs.
Les bichesprésentent
les mêmes variations de lacapacité d’ingestion
que les cerfs(Suttie
etSimpson
1985, Suttie etal 1987)
mais avec moinsd’amplitude
etavec un retard
plus important
par rapport aucycle photopériodique :
la consommation atteint son maximum 7 semainesaprès
le solstice d’été pour lesmâles ;
10,3 pour les femelles(Suttie
etSimp-
son
1985).
De telles variations de consommation s’obser-
vent
également
chez lesjeunes
en croissance.Suttie
et al (1987)
ont distribué à desjeunes
mâleset
femelles,
àpartir
del’âge
de 5 mois, unrégime broyé
etaggloméré
à based’orge.
Ils ont observédes consommations de 1,42
kg
versl’âge
de 5mois
(en automne) qui
ont diminuéjusqu’à
1,14kg
àl’âge
de 7 mois(hiver)
pour augmenterensuite
régulièrement
avec un maximum de 2,07kg
en mai pour les femelles et 2,71kg
enjuillet
pour les mâles.
L’ensemble des
expériences précédentes
a étéréalisé avec des animaux recevant, à
volonté,
desrégimes broyés
etagglomérés
contenant 70 % environ de céréales et de tourteau afind’amplifier
les variations de consommation. De telles varia- tions s’observent
également
avec desrégimes
moins concentrés ou avec des
fourrages.
AinsiMilne et al
(1978)
ont distribué à volonté diffé- rents aliments à des cerfs et ont observé une aug- mentation de consommation de 43 % de novem-bre à
juillet
avec des bouchons d’herbedéshydra-
tée
(57
et 82 g de matièreorganique/kg pu &dquo; /j),
de83 % avec un
mélange agrostis-fétuque (38,3
et70 g
MO/kg prJ 75/j)
et de 61 % pour de labruyère (34,1
et 54,9 g deMO/k! pll!71/j).
Consommation volontaire et
digestibilité
compa- rées derégimes
offerts à des cerfs et à des moutons.Les mesures de consommation et de
digestibi-
lité d’aliments sur cerfs sont rares alors
qu’elles
sont très nombreuses sur moutons
(INRA 1988).
C’est
pourquoi
un certain nombre d’auteurs ontcomparé
lacapacité d’ingestion
et ladigestion
deces 2
espèces (tableau 1).
Leurs résultats permet-tent de mettre en évidence un certain nombre de différences entre
espèces :
- la
digestibilité
d’une même ration est, à l’ex-ception
de labruyère, toujours plus
faible chez le ecerf que chez le mouton
(figure 2).
L’écart entreles 2
espèces
est trèslimité,
1 à 2points,
pour lesrégimes
trèsdigestibles (digestibilité
de 70 % etplus),
de l’ordre de 5points
pour lesrégimes
dontla
digestibilité
est voisine de 60 % et peut attein- dre 7points
pour lesfourrages
pauvres(digestibi-
lité inférieure à 50
%).
A ce titre le cerfpeut
êtrerapproché
du chevalqui digère
de manière analo-gue au mouton les rations de très bonne
qualité
etbeaucoup
moins que ce dernier lesrégimes
demauvaise
qualité (Martin-Rosset 1984).
- la consommation volontaire de matière sèche des cerfs et des moutons est
analogue
pour desrégimes
de bonnequalité (digestibilité
de 60 %ou
plus),
elle estsupérieure
chez le cerf pour desrégimes
de mauvaisequalité (digestibilité
de50 % et
moins)
et la différence estbeaucoup plus importante
auprintemps
et en étéqu’en
hiver(figure 3). ).
L’origine
de ces différences entreespèces
estreliée à l’anatomie et à la
physiologie digestive
dechacune d’elles. Selon leurs
préférences
alimen- taires, les ruminants peuvent, eneffet,
être clas-sés en consommateurs d’aliments riches
(Concentrate Selectors), qui
trient lesparties
lesplus digestibles
desplantes disponibles
et dont lechevreuil constitue le
modèle,
ou en consomma- teurs d’alimentsgrossiers (Grass-Eaters)
beau-coup moins sélectifs tels les ovins et les
bovins,
avec des
types intermédiaires,
tels la chèvre et lecerf,
qui s’adaptent
à différentsrégimes.
Ces dif-férences de
préférence
alimentaires entraînent(ou
sont duesà)
desspécificités anatomiques
du tubedigestif.
Selon Hofmann(1985),
lespremiers
se caractérisent par un rumen
simple
et peu déve-loppé,
une caillettepetite,
un intestingrêle
court(12
à 15 fois lalongueur
ducorps)
et un caecumrelativement
important.
Cesparticularités
entraî-nent un passage
rapide
des aliments dans le tubedigestif
avec untemps
deséjour
bref dans lerumen et une vitesse de fermentation élevée.
Chez les consommateurs de
fourrages grossiers
le rumen est au contraire formé deplusieurs
sacset leur intestin
grêle représente
25 à 30 fois la lon- gueur du corps. Le transit des aliments et leur fer- mentation dans le rumen sont lents. Lecomporte-
ment alimentaire de ces 2 typés de ruminants est
également
différent : de nombreux repas courts chez les consommateurs d’alimentsriches,
desrepas
plus longs
etplus espacés
dans le tempspour les consommateurs de
fourrages grossiers.
La flore et la faune du rumen sont
adaptées
à cesparticularités :
si les mêmesespèces
de bactérieset de
protozoaires
se retrouvent dans les diffé- rentstypes
de ruminants, lesproportions
rela-tives des bactéries
amylolytiques
etcellulolyti-
ques et la densité de
protozoaires
sont par contre variables(Hobson
1976, cité parKay
et Staines1981 ).
Le
cerf,
intermédiaire entre ces 2 types extrêmes, se différencie du mouton par son com-portement
alimentaire : de 5 à 8périodes d’inges-
tion par
jour
etjusqu’à
11 avec desfourrages
demauvaise
qualité,
soit 2 à 3 foisplus
que le mou- ton. La durée de transit des aliments dans le tubedigestif
du cerf est réduite par rapport à celle dumouton
(7,3
h au lieu de 9,4 h avec des bouchons d’herbedéshydratée
etbroyée ;
9,6 vs 10,8 h avecl’herbe
déshydratée hachée ;
6,9 h vs 14,9 h avec unmélange agrostis-fétuque
et 10,7 vs 15,2 hpour la
bruyère,
selon Milne et al1978). Kay
et Goodall(1976)
ontégalement
observé un temps de rétention des aliments inférieur chez le cerf parrapport
au mouton( 54
h au lieu de 62 h avec du foin et 56 h au lieu de 64 h avec de l’herbe dés-hydratée)
alors que Sanchez-Hermosillo etKay (1979)
ont observé l’inverse avec du foinbroyé
finement
(51
h chez le mouton, 63 h chez lecerf)
ou haché
(53
h chez le mouton, 72 h chez lecerf)
bien que dans cet essai la
digestibilité
dufourrage
soit
supérieure
chez le mouton.Une vitesse de transit
élevée,
l’éliminationrapide
des résidusindigestibles
et une faiblevariation de la
capacité d’ingestion
selon la qua-lité des
fourrages
peuvent traduire une formed’adaptation
aux conditions naturelles d’alimen- tation. Le cerf sauvagequi dispose,
en hiver enparticulier,
d’une masseimportante
devégéta-
tion de mauvaise
qualité,
peut ainsiingérer plus
de matière sèche
digestible
que le mouton, mal-gré
une moindre utilisationdigestive
de sonrégime (Kay
et Staines1981).
Si l’écart de
digestibilité
desfourrages
entrecerf et mouton est d’autant
plus grand
que ceux- ci sont moinsdigestibles,
les résultats du tableau1 montrent que l’inverse s’observe avec la
bruyère.
En fait celle-ci est unfourrage
trèsparti- culier,
riche encomposés phénoliques.
Or lesrésultats de Hobson
(1969)
ont montré que la flore microbienne du cerf est moins sensible que celle du mouton à l’action inhibitrice de ces com-posés.
1.
2 / Besoin d’entretien
a / Besoins
énergétiques
Selon les auteurs, le besoin d’entretien des mâles et des femelles sous abri est
compris
entre99
(Simpson
et al1978)
et 136 kcald’énergie
métabolisable par
kg
depoids métabolique
et parjour (EM/kg P 075 /j) (Fennesy
et al1981).
Cesvaleurs sont voisines de celles retenues pour les bovins et pour les chevaux
(115
à 120 kcalEM/kg P
I
,7’)
etsupérieures
d’environ 30 % à celles desovins
(95
kcalEM/kg pll!71). Compte
tenu du faiblenombre
d’expériences
réalisées et des effectifs limités utilisés pour chacune d’elles(tableau 2),
ilest difficile de
dégager
des facteursqui
modifientce besoin. On peut
cependant
relever les élé- ments suivants :- les biches auraient un besoin d’entretien
légère-
ment inférieur à celui des cerfs : 124 kcal
EM/kg pO
’&dquo;/j au
lieu de 136(Suttie
etal 1987).
- le besoin d’entretien des
jeunes augmenterait
avec
l’âge, passant
de 99 à 122 kcalEM/kg pO 7 5 /j
entre novembre et
juin
chez des faonspesant
alorsrespectivement
35 et 50kg (Simpson
et al1978).
Cetteaugmentation pourrait cependant correspondre
aussi à un effet de la saisonpuisque
les auteurs,
qui
ont réalisé aux mêmes dates desmesures
analogues
sur des agneaux, animauxmoins sensibles à la
photopériode,
ont observéune diminution du besoin d’entretien de ces der- niers avec
l’âge (85
kcalEM/kg pO ’&dquo;/j
en novem-bre,
77 enavril).
- la
température extérieure, qui
peut fortement augmenter les pertes de chaleur(+
13 % entre +18° C et + 8° C,
Brockway
etMaloy 1968),
entraînede très fortes variations du besoin d’entretien.
Selon
Fennessy
et al(1981)
celui-ci s’élèverait à 136 et 203 kcalEM/kg pO ’’’/j
pour des cerfslogés
en bâtiment ou hivernant en
plein
air(tempéra-
tures non
précisées).
Cet accroissement de 50 % observé en Nouvelle-Zélande avec des hivers peurigoureux
doit vraisemblablement êtrebeaucoup plus important lorsque
latempérature
descenden-dessous de 0&dquo; C. Ces fortes variations des pertes de chaleur et donc du besoin d’entretien selon la
température proviennent
de la faible iso- lationthermique
des cerfsqui déposent
très peu degraisse
sous-cutanée. Latempérature critique
inférieure d’un faon de 8 moispesant
46kg
seraitde + 5&dquo; C avec un vent de 10 m/min alors
qu’elle
serait de
0° C pour un
agneau de36 kg
et de - 5° Cpour un taurillon de 220
kg
dans les mêmesconditions
(Simpson et al1978 b). Cette tempéra-
ture
critique
serait de + 10° C pour le cerf adulteau
jeûne (Kay
et Staines1981).
Le rendement d’utilisation de
l’énergie
méta-bolisable pour l’entretien
(km)
a été mesuré parSimpson
et al(1978 b)
avec 4 cerfs recevant unrégime composé
de 20 % d’herbedéshydratée
etde 80 % de concentrés dont le
rapport
q = EM/EBLes rations sont t
toujours
moins biendigérées
par le cerfque par le
mouton,
surtout
lorsque
lesfourrages
sont demauvaise
qualité.
Les bois
des cerfs
chutent tous les ans et se reforment taussitôt. Leur poids
est très
dépendant
du
poids
del’animal
et
peut atteindre 8 kg.
était de 0,63. Ces auteurs ont obtenu une valeur du km
(0,75)
trèsproche
de celleprévue
pour les ovins et pour les bovins(0.73).
b / Besoins azotés
Très peu d’essais ont été réalisés sur la nutri- tion azotée des cerfs, on ne
dispose
que de résul-tats sur la
digestion
des matières azotées.Simpson
et al(1978 a), qui
ont distribué à 3faons et à 3 agneaux en croissance un
régime
à base d’herbedéshydratée (20 %)
et de concentré(80 %),
ont observé la mêmedigestibilité
del’azote dans les 2
espèces.
LIn résultatanalogue
aété
également
obtenu parMaloy
et al(1970)
avecdes biches adultes.
c / Besoins en minéraux
Il existe
également
peu depublications
sur lesbesoins en minéraux des cervidés. Des cas
d’inappétence
ontcependant
été observés chez des animaux recevant desrégimes
pauvres enphosphore
et en calcium oudéséquilibrés
en ceséléments
(tels
lespâturages
debruyère
d’Ecossequi
contiennent 4,2 g de Ca mais1,2
g seulement deP/kg
deMS).
Ces troublesapparaissent
leplus
souvent en hiver et accentuent les effets
négatifs
de la
photopériode
sur la consommation des ani-maux. Un essai réalisé en Ecosse
(Blaxter
et al1988)
avec desrégimes semi-synthétiques
conte-nant 4,7 g de
Ca/kg
MS et 1,3 ; 1,9 ou 2,2g de P/kg
MS, offerts à volonté à dejeunes
mâles en crois-sance, a montré que ces trois niveaux
d’apport
n’avaient pas d’effet sensible sur la consomma-
tion et la croissance des animaux
pendant
les 6premiers
mois(novembre
àavril).
Par contre, lesfaons
qui
recevaient lepremier régime (1,3
g deP/kg MS)
ont souffertd’inappétence
àpartir
d’avril. Abattus en août à 13 mois, ilspesaient
13kg
de moins que les animaux des autres lots et delégers
défauts de minéralisation dusquelette
ontété mis en évidence.
D’une manière
générale, du
fait de leur faibleproductivité
et de l’effet limité de ladigestibilité
de la ration sur leur consommation, les cervidés semblent moins sensibles que les ovins aux carences en minéraux
(éléments majeurs
etoligo- éléments).
1.
3
/ Les bois
Les cervidés se caractérisent par la
production
de
bois,
caractère sexuel secondaire des mâles de toutes lesespèces
àl’exception
du renne(Rangi-
fer
taran d l 1 s)
chezlequel
les femelles enportent également.
Les bois sont
composés
de deuxparties :
lepivot, appendice pérenne
des os frontaux,long
d’environ 5 cm, et les bois proprement dits
qui
sont
caduques.
La croissance dupivot
seproduit
au cours de la
puberté
parmultiplication
de laface inférieure du
périoste
d’uneprotubérance
du crâne
qui
s’écarteprogressivement
de l’os frontal. Lepivot poursuit
sa croissancejusqu’à
la formation despremiers
bois versl’âge
de 12 à 15mois. Au cours des années suivantes de nou-
veaux bois se
développent
de manièreanalogue
à àpartir
dupivot.
Au cours de leur croissance, les bois sontprotégés
etirrigués
par une peau d’as- pectparticulier,
le velours. Les bois chutent tousles ans pour se reformer aussitôt. Leur durée de
croissance varie de 140 à 180
jours, période
aucours de
laquelle
un cerf peutdévelopper
de 2 à 8kg
de bois dont la structure et lacomposition
minérale sontidentiques
à celle des oscompacts.
La vitesse
d’élongation
des bois est faible aucours du
premier
mois, elle augmente du 28eau112‘’
jour (elle
peut alors atteindre 0,62 cm parjour
chez des adultesproduisant
des bois de 71 cm delong)
pour diminuer au-delà(Muir
et al1987).
Selon ces auteurs, la croissancepondérale
est linéaire et atteint 13,7
g/j jusqu’à
112jours (avant
la chute duvelours),
date àlaquelle
lepoids
atteint un maximum pour diminuer par la suite de 20 % environ.Le
poids
total des bois d’un cerfdépend
forte-ment de son
poids
vif.L’équation qui
relie ces deuxcaractéristiques
de l’animal est du typeexponentiel :
Y = aXboù Y est lepoids
des bois etX celui de l’animal
(X
et Y enkg).
Le coefficientb,
ou coefficient
d’allométrie,
est voisin de 2(1,61
selon
Huxley (1931)
et 2,07 selonHyvarïnen
et a](1977).
a /
Composition
La teneur en matière sèche des bois serait de 81 %
après
la chute des velours(Muir et al 1985).
Leur teneur en cendres varie selon les auteurs de 51,7 %
(Kay eta11982)
à 55,3 - 59,0 %(Hyvarïnen
et al
1977)
et 63,0 %(Muir
et al1985).
Ces diffé-rences entre auteurs traduisent un effet de
l’âge
etde l’état nutritionnel des animaux. Les cerfs
âgés
et bien nourris au cours des 16 à 20 semaines de
développement
ont des boisplus
riches en cen-dres que les
jeunes
mâles ou les cerfs élevés surparcours pauvres.
Ces cendres sont
composées
essentiellement dephosphates
de calcium avec un rapport Ca/P de 1,8 à2,0.
Le calciumreprésente
35 à 39 % descendres et le
phosphore
de 18 à 22 %.Selon
Hyvarïnen
et al(1977),
lacomposition
minérale des bois serait la suivante(par kg
deMS) :
cendres 571 g, calcium 226 g,phosphore
106 g, et
magnésium
3 g. Les teneurs en autres minéraux : zinc, cuivre etmanganèse
s’élève-raient
respectivement
à 77 ; 3 et 7mg/kg
de MS.b / Les
besoins
alimentaires pour laproduction
de bois
Energie :
laproduction
de bois nécessite un apportsupplémentaire d’énergie
métabolisablequi
est utilisée avec un rendement queFennessy
et al
(1981)
estiment à 33 %. Selon ces auteurs laproduction
de 2,4kg
de bois en velours(soit
2kg
de bois
durs)
nécessiterait 120 kcald’EM/jour pendant
100jours.
Protéines : il n’existe pas de données
expéri-
mentales permettant d’estimer un besoin
spécifi-
que en
protéines
pour la croissance des bois.Cependant
Adam(1987)
recommande une teneur de 120 g deMAT/kg
de MS de la ration auprintemps
et en été alorsqu’en
hiver la teneurpréconisée
n’est que de 90 à 100g/kg
de MS.Minéraux :
composés
essentiellement dephosphore
et decalcium,
les bois d’un cerf néces- sitent pour leur croissance la fourniture de quan- titésimportantes
de ces deux éléments. Selon Blaxter et al(1988)
la chut de bois de 2kg
corres-pond
à laperte
de 400 g de Ca et 200 g de P Cesquantités
ne sont pasdéposées régulièrement
tout au
long
des 140jours
de croissance mais essentiellement à la fin. La vitesse maximum dedépôt s’observe
entre le 91e et le112&dquo; our, période
au cours de
laquelle
estdéposé
le tiers de la quan- tité totale de minérauxprésente
dans les bois(Muir
et al1987a).
Ledépôt
atteindrait alors 8,4 g de calcium(et
donc 4,2 g dephosphore)
parjour
chez un animal de 170kg
depoids
vifproduisant
3
kg
de bois durs.Compte
tenu des pertes endo-gènes
de calcium(16 mg/kg
depoids vif/j,
valeuridentique
à celles observées sur les ovins et lesbovins),
le besoin en calciumdisponible
seraitalors de 11,1
g/j
ou 16,3g/j
de besoin total en cal- cium(disponibilité
estimée à 68%,
ARC1980).
Des mesures
complémentaires
utilisant du cal-cium
marqué ( 45 Ca)
ont montré que la perte endo-gène
de calcium ne serait que de 6 ou 7mg/kg poids vif/j (Muir
et ai1987b)
et que les besoinstotaux seraient inférieurs aux valeurs
précé-
dentes. Les besoins enphosphore
n’ont pas faitl’objet
de tellesexpériences.
Le
développement
des bois semble refléter l’état nutritionnelgénéral
de l’animalplutôt
que les seuls apports de minéraux. Si desrégimes
pauvres en Ca et P entraînent une réduction de la taille des
bois,
cet effet résulteplus
d’une diminu- tion del’appétit
de l’animal que d’une carencespécifique.
Des animaux recevant desrégimes équilibrés
en minéraux mais enquantité
limitéeont des bois peu
développés (Kay
et Suttie1981). ).
En
effet,
unepartie
des minérauxdéposés
dansles bois
provient
de la déminéralisation du sque-lette,
même en casd’apport
suffisant en miné-raux. Muir et al
(1987)
ont montré que chez descerfs recevant du
fourrage
vert(avoine)
en quan- tité suffisante pour couvrir 110 % de leurs besoinsénergétiques
et 40 à 60 mg deCa/kg
depoids
vif/jour,
seuls 25 à 40 % des besoins totaux étaient couverts parl’apport
alimentaire soit 11 à 24 mgCa/kg poids vif/jour.
Dans ce même essai, des animauxanalogues qui disposaient
d’unmélange
de ray-grass et de trèfle blanc apportant de 110 à 130 mg deCa/kg poids vif/j)
fixaient 32 à à46
mg/kg poids vif/j
de Cad’origine
alimentaire soit 60 à 80 % de leurs besoins totaux. Dans les deux cas ladisponibilité
nette du calcium s’éle-vait à 40 %.
Les mises
bas
ont lieu de fin mai à finjuillet.
Lepoids
desfaons
à la naissance est en moyennede
8kg,
ildépend
essentiellement du
poids de
leur mèreau moment
du
rut.1.
4 / La fécondité
Les naissances
gémellaires
étantexception-
nelles chez labiche,
le taux de fécondité d’un troupeau(nombre
de faons nés de 100 bichespré-
sentes au
rut) dépend uniquement
du taux de fer- tilité(nombre
degestations
pour 100 bichespré-
sentes au
rut).
Ce taux de fécondité varie forte-ment d’un
élevage
à l’autre et d’une année surl’autre. Ainsi Asher et al
(1981)
ontrelevé,
dans97 fermes situées dans l’Ile du Nord en Nouvelle-
Zélande,
des taux de féconditécompris
entre 84et 93 %. De même Asher et Adam
(1985)
ont suivide manière détaillée les
performances
de repro- duction de 6élevages
et observent des taux de fécondité variant de 86 à 100 %. Blaxter et al(1988)
ontanalysé
les résultats de 10 annéesd’élevage
sur la fermeexpérimentale
de Glen-saugh (Ecosse),
ils ont relevé des taux de fécon- ditécompris
entre 57,8 % et 95,9 %.L’analyse
des facteursqui
modifient la fertilité(et
lafécondité)
d’untroupeau
seraprésentée
dans l’article de Thimonier et
Sempéré (à paraî- tre).
Nousrappellerons
seulementqu’une jeune
biche estpubère
au cours de sa seconde année(vers
16-18mois)
et que la fertilité d’un troupeaudépend
essentiellement dupoids
des animaux aumoment du rut,
quel
que soit leurâge.
1.
5
/ La gestation
La durée de la
gestation
est de 233jours
enmoyenne
(de
226 à 238, Fletcher1986).
Le rut alieu
à partir d’octobre
et les mises bas de la fin mai à la finjuillet.
Le
poids
moyen des faons à la naissance est de 7,5kg
pour les femelles et 8,0kg
pour les mâlesmise bas
respectivement
pour la biche et la bre-bis,
les croissances relatives du faon et des deux agneaux sont de 2 et 4 %.- le
poids
relatif du foetus par rapport à l’utérusplein
esttoujours plus
faible chez la biche que chez la brebis au même stade de lagestation (figure 4).
Il nereprésente
que 51 % de cepoids
àla mise bas chez la biche contre 63 % chez la bre- bis. Cette part relativement
plus
faible du foetusprovient
del’importance
desliquides
dans l’uté-rus :
plus
de 60 % à la moitié de lagestation
et30 % à terme chez la biche contre
respectivement
30 et 20 % chez la brebis.
- la croissance du
placenta
sepoursuit
tout aulong
de lagestation
chez la biche(6
à 7g/j
pen- dant le dernierquart
de lagestation),
alorsqu’elle
est nulle chez la brebis à la même
période.
-
enfin, compte
tenu de la vitesse de croissance des différents composants de l’utérusplein
et deleur
composition,
laquantité
deprotéines,
delipides
etd’énergie déposée
par une biche en fin degestation
reste inférieure à celle d’une brebis : 24,5 g deprotéines,
2,4g de lipides
et 0,16 Mcal/jour
pour lapremière
contrerespectivement
38,8 ; 6,5 et 0,28Mcal/jour
pour la seconde(Mac
Donald et al
1979).
1.
6 / La lactation
La
production
laitière des biches n’a que rare- ment été mesurée. La durée d’une lactationpeut dépasser
150jours
etpourrait
même sepoursui-
vre
jusqu’à
260jours (Blaxter
et al1988).
a /
Production laitière
Loudon et al
(1984
et1985)
ont mesuré la pro- duction laitière de 17 biches parpesée
des faonsavant et
après
tétée. Les deux courbesreprésen-
tées sur la
figure
5correspondent
à 2 environne-ments différents : une
prairie productive
et uneprairie
naturelle de collines d’Ecosse. Laproduc-
tion laitière au cours des 100
premiers jours
delactation s’est élevée
respectivement
à 172 et 121 litres pour les deux lots dont 60 %pendant
les 50premiers jours
dans les deux cas. Les courbes de lactation sont en outre très différentes : surprai-
rie
améliorée,
lepic
de lactationapparaîtvers
la 5&dquo;semaine et atteint 2,2
1/j ;
iln’y
a pas depic
chez les biches élevées surcollines,
leurproduction
est maximum
(1, 61)
dès lapremière
semaine. Cesniveaux de
production
confirment les valeurs retenues par Arman et al(1974) qui
avaientobservé,
sur 6 biches nourries à volonté en bâti- ment, unpic
deproduction
de 1 400 à 2 000g/j,
6à 36
jours après
la mise bas et uneproduction
de140 à 180 litres de lait en 150