HAL Id: hal-00896069
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00896069
Submitted on 1 Jan 1993
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Effets de la réforme de la PAC sur les régions d’élevage
Y. Leon, M. Quinqu
To cite this version:
per ses
production
hors sol de porc et devolaille
grace
à la baisse duprix
de 1 alimenta-tionanimale,
et recentrer le soutien en viandebovine sur les zones
plus
extensives ?Compte
tenu de l’ensemble de ceselements,
l’augmentation
de la taille desexploitations
de viande bovine est une evolution nécessaire etineluctable pour les éleveurs de viande bovine. Plus de 56 % d’entre eux avaient
plus
de 50ans en 1990 contre moins de 50 % pour la moyenne des
exploitations.
Cette structure dela
pyramide
desages
pourrait
être un atoutdans ce secteur.
Ainsi,
àpartir
d’unehypothè-se de maintien des flux d’entrée annuels dans
la
profession,
le nombred’exploitations
pour-rait diminuer de 33 % entre 1990 et 1999(encart
3),
lesexploitations
restant enplace
ayant
alors une tailleéconomique qui
leurper-mettrait de mieux faire face à leur nouvel environnement. Cette
appreciation plutôt
encourageante
meritecependant
d’êtrenuan-cee par l’observation des évolutions de ces
der-nieres années. La
politique
de cessation d’acti-vite laitière a en effet conduit a uneaugmenta-tion du nombre d’éleveurs
specialises
envian-de bovine
depuis
1986.Plus que
jamais
1’evolution du secteur de la viande bovine sera donc difficile àgérer,
lesenjeux
des restructurations à venir pour les éleveurs 6tant semble-t-il bienplus importants
que ceux dans le domaine des céréales dont onparle
pourtant
beaucoup plus.
Y. LEON,
M. QUINQU
INRA Station d’Economie etSociologie
rurales 65 rue de St-Brieuc 35042 Rennes CedexEffets de la
réforme
de la PAC
sur
les
régions d’élevage
1
/ Tendances de 1’evolution
au
niveau
communautaire
Les estimations
qui
suivent sont d6riv6es de simulations réalisées à l’aide du modèle MISS. Mis aupoint
à la Station d’Economie etSociologie
rurales de 1’INRA deRennes,
MISSest un outil
d’exploration
desconsequences
deschangements
despolitiques agricoles
chez lesprincipaux
acteurs mondiaux. IIpermet
demesurer les effets de ces
changements
surdivers indicateurs :
budget,
revenuagricole,
balance
commerciale,
cout pour leconsomma-teur. Le modèle MISS est mondial. Il est
cen-tré sur la CEE et les Etats-Unis
(Guyomard
etal 1992).
Trois scenarios de simulation sont compa-rés. Chacun
correspond
à la simulation des effets d’une variante depolitique
agricole,
caractérisée par un ensembled’hypotheses
d’evolution des volumes et du
prix
desquanti-tes offertes et demand6es
(Guyomard
et al1992).
stric-te de 1990 à
1996,
lesprix
institutionnels évo-luent selon la tendance observée de 1988 à1992,
lequota
laitier est réduit de 2 % de 1990 à 1993puis
de 2 % de 1993 à 1996.Le scenario 2
correspond
à la réforme de la PAC. Dans cescenario,
les aides sont assimi-lees à descomplements
deprix
pour la viandebovine et les
grandes cultures,
et on fait1’hy-pothèse
que les tendances autonomes decrois-sance des rendements des céréales et des
oleo-protéagineux
diminuent.Dans le scenario
3,
scenario du GATT(pro-position
Dunkel de décembre 1991) leshypo-theses sont les suivantes :
- en
1996,
la mesureglobale
du soutien estde 90 (indice 100 en
1986-88) ;
- les
quotas
1993 pour lesproduits
laitierset le sucre sont maintenus en
1996 ;
- les taux nominaux de
protection
à la demande baissent pour les céréales et la vian-de bovine.Les
principaux
résultats des trois scenarios de simulationfigurent
au tableau 1.2
/ Les effets
surles
regions
!__
d’elevage
françaises
__Les
regions
6tudi6es sont celles dont la valeur totale des livraisons animalesdépasse,
pour
chacune,
la moitié du total des livraisonsagricoles
(tableau2),
c’est-a-dire :Basse-Normandie,
Lorraine,
Franche-Comté, Pays
de laLoire,
Bretagne,
Limousin etAuvergne.
2.
1
/
Méthodologie
Pour étudier les effets de la
réforme,
oncompare 1’evolution du compte de
production
del’agriculture
entre l’année de base et uneprojection
à un horizon de trois ans 111(tableau 3). La
projection prend
encompte
les mesures d6cid6es en mai 1992. Les effets surl’offre et la demande d6riv6e sont relies par des coefficients
techniques
fixes.On fait
1’hypothese
que les aides accordéescompensent
exactement lespertes
des recettessubies du fait de la baisse des
prix (céréales,
traitées comme des
complements
deprix.
Parsuite,
1’effet sur 1’offre devrait être limite à1’impact
dugel
des terres et d’unepossible
extensification.Les données utilisées pour les calculs sont
les
comptes
régionaux
del’agriculture
1990,
le RICA 1990 et1’enquete
structure 1990. Les variations deprix
et dequantités
utilisées sontd6riv6es des decisions de la Commission ou
issues des simulations de MISS. Le taux d’in-flation retenu est de 3 % par an. On suppose
que le
progrès technique
s’exerce sur les pro-ductions et les consommations intermédiaires.Les aides sont calculées par
grand
secteur :céréales et
ol6oprot6agineux,
maisfourrage,
gel
des terres, vachesallaitantes,
bovinsmales,
transformation des veaux, brebis.2.
2
/ Resultats
Les
projections
montrent que les effets de la réforme sur les valeursajoutées (figure
2) sont nettement défavorables en l’absence decom-pensations
(de -16,2
% enBretagne à -
35,8
%dans le
Limousin,
pour -22,4
% pour 1’en-semble de laFrance),
celles-ci permettantd’es-compter,
dans laplupart
desregions 6tudi6es,
une baisse
plus
modérée des valeursajoutées :
de
-5,0
% en Lorraine à -1,3
% enFranche-Comte. Dans le
Limousin,
lacompensation
permet
d’envisager
une croissance de la valeurajoutée
(+5,0
%)compte
tenu del’importance
des gros bovinsplus
fortementprimes.
Dans1’ensemble,
la situation desregions
d’élevage
évolue moins défavorablement que celle de la France.Toutefois,
ces résultats sont sensiblesaux
hypotheses faites,
il ne faut donc pas trops’attacher à leurs valeurs absolues.
Dans les
regions d’élevage,
les compensa-tionsjouent
donc le rolequi
leur estassigne
enamortissant sensiblement la
perte
de valeurajoutée
en termes reels à l’issue de laperiode
de transition. Lagrande majorité
desregions
françaises
connait une evolutionanalogue.
Les facteurs de variation d’une
region
à 1’autre sont les suivants :- la structure des livraisons et des
consom-mations intermédiaires : lait et viande bovine
pour la
Basse-Normandie,
laitpuis
viandebovine pour la Franche-Comté et la
Lorraine,
porcs,
volailles,
oeufspuis
lait et viande bovine pour laBretagne,
viandebovine,
lait,
porcs,volaille,
oeufs pour lesPays
de laLoire,
viande bovine pour leLimousin,
viande bovine et laitpour
1’Auvergne.
EnLorraine,
lepoids
desgrandes
cultures estimportant.
- lerythme
duprogrès
technique
sur lesproduits
et les intrants- la structure des
exploitations,
laposition
par rapport au seuil définissant la nature et le
montant des
compensations.
2.
3
/ Effets
surles
comptes
régionaux
Les effets de la réforme sur les
productions
animales
peuvent
êtreanalyses
par le biais dela combinaison de 1’effet volume (variation des
quantités
livrées sous 1’effet des mesuresprises)
et de 1’effetprix.
Les variations deprix
6tantsuppos6es
identiques
dans les diversesregions,
1’effetprix
résulte d’unesimple
pond6-ration par les volumesproduits.
Enrevanche,
1’effet volume
depend,
pour lesproductions
vegetales,
du taux degel
des terres etd’hypo-theses d’extensification
régionalisées,
et, pour 1’ensemble desproductions,
deshypotheses
régionalisées
deprogrès
technique
ainsi que de lapondération
des effets volume sur lesdiverses
productions.
L’effet volume sur les
productions
animales(tableau 4) est
positif:
de + 1 % à + 10%,
parti-culièrement
marqué
enBretagne
(+ 10 %) etPays
de la Loire (+ 7%),
cequi
semble conformeà la
specialisation
relative de ces deuxregions
enproduction
hors-sol. L’effetprix
estnegatif
partout
(de - 14 % à - 6 %). D’uneregion
à1’autre,
1’effet valeur est peu different pour lesproductions
animales (de - 4 % à - 7 %).Enfin,
les livraisons
perdent
de 11 %(Bretagne)
a 15 % (Limousin) en valeurréelle,
une fois introduit1’effet de l’inflation (tableau 4).
L’effet valeur sur 1’ensemble des livraisons
pour donner 1’effet sur la valeur
ajoutée :
lesdisparites
sont alorsbeaucoup plus
fortes,
enfonction de 1’evolution de la valeur des consom-mations
intermédiaires,
enparticulier
desali-ments du bétail (tableau 5).
Alors que le
prix
des aliments du betail diminuesensiblement,
entraine par celui desingredients
de laration,
leprix
des autresconsommations intermédiaires baisse
beau-coup moins voire
augmente,
cequi
a uneinci-dence forte sur la variation de valeur du total
de celles-ci.
La
perte
de valeurajoutée
estparticulière-ment forte dans le Limousin (hausse de la valeur des consommations intermédiaires) et
en Lorraine (forte baisse des livraisons). En
revanche,
enBretagne,
elle est réduite car lavaleur des livraisons baisse peu (- 4 %) tandis que celle des consommations intermédiaires ne
varie pas.
2.
4
/ Detail des
compensations
L’estimation des
compensations (figure
3)tient
compte
desdispositions
de la réformeconcernant les divers seuils (taille des trou-peaux,
chargement
àl’hectare,
petits
produc-teurs).
La
majeure partie
desprimes
vient,
dans laplupart
desregions d’élevage,
du secteurgrandes
cultures avec le maisfourrage :
de 66 % à 80 %. Mais lescompensations
animales sont lesplus importantes
enAuvergne
(52 %)et dans le Limousin (79 %).
Enfin,
pour desregions
comme laBretagne,
lesPays
de laLoire et la
Basse-Normandie,
le maisfourrage
apporte
entre unquart
et un tiers desprimes.
3
/
Conclusi_on __
Les
projections
descomptes
desregions
d’élevage
montrent que la réforme de la PAC les affecte defaçon
différenciée, compte
tenude leurs structures et de leurs orientations de
modérée de leur valeur
ajoutée. Toutefois,
cesrésultats
n’intègrent
quepartiellement
les reactions desproducteurs
à la baisse desprix
et devraient donc etre
completes
part
l’étude des effets induits sur les facteurs fixes(travail,
terre,
equipeents)
pourpermettre
uneévalua-tion
plus complete
desconsequences
de la réforme.Concernant les
regions d’élevage,
lescom-pensations
contribuent à réduire lesdisparites
constatées au niveau de la valeurajoutée
pro-jetée. L’avantage
relatif d’uneregion
comme laBretagne,
tire de ses orientations deproduc
-tion,
s’affaiblit à cause de laproportion
depro-ductions non
primables,
du caractère intensifde sa
production
animale et de la dimension deses
exploitations.
Le même raisonnementpourrait
être tenu pour lesPays
de la Loire. LaLorraine, quant
àelle,
b6n6ficie desprimes
grandes
cultures etgel
des terresqui
compen-sent la forte baisse de valeurajoutée
subie(provenant
d’ailleurs de ces memesproduc-tions).
Enfm,
le Limousin et1’Auvergne
bénéfi-cient du fortpourcentage
desproductions
pri-mables,
de 1’etroitesse de leurs structures etd’une faible intensite de leur
production.
References
bibliographiques
Guyomard
H., Leon Y.,Mahe L., 1992. La réforme de la PAC et les négociations du GATT : un pasnécessaire pour un compromis minimal ? Economie
et Statistique, 254-255, 41-61.
Leon Y., Quinqu M., 1993. Perspectives d’evolution de la valeur ajoutée des regions françaises et
réforme de la PAC. Communication à la session SFER "Les revenus agricoles", 13-14 mai 1993,
Montpellier.
J. CAVAILHES INRA-ESR
26 bd Dr
Petitjeart
21000
Dijon
Entre
réforme de la
PAC
et
entretien
du territoire :
Quelles
perspectives économiques
pour
les
systèmes
d’élevage
bovin extensifs ?
Les
exploitations spécialisées
dansl’élevage
et la
production
de viande bovine ouovine,
parfois
associés au lait (OTEX42,
43 et 44 dela nomenclature
statistique
Communautaire)représentent près
duquart
desexploitations
agricoles françaises
et mettent en valeurplus
de
6,5
millions d’hectares. Leurssystèmes
pro-ductifs sont, leplus
souvent, extensifs et ellessont situées en zones de
piémonts
ou demon-tagnes
humides et sèches. Peut-onprévoir
lesconséquences
des réformes despolitiques
éco-nomiques, politique agricole
communautaire(PAC) ou accord
général
sur le commerce et les tarifs douaniers(GATT),
sur cessystèmes
d’élevage
bovin extensifsfrançais ?
Cela estdifficile. Tout d’abord parce que rien n’est arrê-té au moment où est écrit cet article : les
négo-ciations du GATT sont en cours, et chacun sait
que la PAC va être réformée à
partir
de1996,
sans que l’onpuisse anticiper
les nouvelles mesuresqui
serontprises,
puisque
les discus-sions sur cette "réforme de la réforme" débu-tent àpeine.
C’estpourquoi,
pour éclairer uneréflexion
prospective,
il convient de ne pasres-ter le nez collé aux
conséquences
de la réformedécidée en mai 1992. Celles-ci seront
exami-nées à
partir
de modèles de simulation élabo-rés audépartement
Economie etsociologie
rurales (ESR) de l’INRA (deuxième
partie).
Mais, auparavant,
onévoquera
quelques
ten-dances lourdes des évolutions des
systèmes
deproduction régionaux (première partie), qui
sont le cadre dans
lequel
s’inscrit toutprojet
de réforme. On
élargira
ensuite le propos, enprenant
encompte
des élémentsplus
qualita-tifs,
résultant de demandes oud’aspirations
nouvelles (fonctions
récréatives,
résidentiellesou environnementales du
rural,
bien-êtreani-mal, etc.),
qui
contribuent à déterminer le devenir àlong
terme dessystèmes
d’élevage
extensifsfrançais
(troisièmepartie).
Les réflexions
proposées
se situent auniveau
macro-régional,
une réflexionprospecti-ve
pouvant
difficilement être menée à deséchelons
plus fins ;
larégion
charolaise estsouvent
privilégiée
dansl’analyse,
pour avoir étéplus particulièrement
étudiée par l’auteur mais aussi parcequ’elle représente
unefrac-tion