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Essai de mesure d’une vitesse de signal
Jean Baurand
To cite this version:
ESSAI DE MESURE D’UNE VITESSE DE SIGNAL
Par M. JEAN
BAURAND,
Laboratoire de
Physique
del’École
Normale supérieure.
Sommaire. 2014 On
indique une nouvelle méthode de mesure de la vitesse de
« signal
» d’un train d’ondesliquides superficielles. Cette méthode permet de mesurer des vitesses pour des « signaux » définis de
diffé-rentes façons. Résultats relatifs à la fréquence de 50 p/sec.
Les ondes de très faible
longueur
d’ondequi
sepropagent
à la surface d’unliquide
ont une très fortedispersion.
Pourl’eau,
à lafréquence
50,
lalongueur
d’onde esto,59
cm et ladispersion
dV
A
est de l’ordre de 2o
cm/sec/cm.
Elleaugmente
quand
lalongueur
d’onde diminue.Dans ces
conditions,
si un train d’ondes limité sepropage
surl’eau,
on sait que le train se déformependant
lapropagation.
Peut-on mettre en évidence une vitesse designal ?
Une méthode
purement
optique (1)
m’a donné des résultatstrop
imprécis.
L’arrivée du «signal
»,étant
repérée
par le noircissement d’unpapier
photo-graphique,
est déterminée avec une sécuritéinsuffl-sante.
Principe
de la méthode utilisée. - Lapartie
optique
estidentique
à cellequi
a été décrite ailleurs(1)
: un faisceau lumineuxcylindrique
vertical
traverse
une fente très étroite(quelques
dixièmes de
millimètre) perpendiculaire
à un rayonde
propagation
des ondessuperficielles.
L’eau étantimmobile,
la lumière est arrêtée par un écran opaquede
largeur
trèslégèrement supérieure
à celle dufaisceau lumineux. Cet écran est
placé
devant la fenêtre d’une cellulephotoélectrique
à vide.Lorsque
l’ondesuperficielle
arrive sur lefaisceau,
elle ledévie et la
cellule,
impressionnée,
donne naissance à un courantqui
estamplifié.
La même
opération
sereproduit
à une distanceconnue de la
première
fente. Enenregistrant
surcylindre
tournant les instants de naissance descourants relatifs à
chaque
fente,
on en déduit la vitesse depropagation
du «signal
».Partie
électrique.
- Le courant de cellule traverseune résistance mise sur la
grille
d’unepremière
lampe amplificatrice.
Pour la détermination dudébut d’un
phénomène,
uneamplification
en courantcontinu semble
s’imposer.
Devant les difficultés de
montage
d’un telamplifi-cateur
(surtout
àgrand
coefficientd’amplification;
s(1) Journal de Physique, 7e série, t. 7, 1936, p. 215.
avec batterie de
compensation
pour lalampe
desortie),
j’ai préféré
construire unamplificateur
à résistances etcapacités
de liaison. Le courant deplaque
de lalampe
de sortie(6
C5)
traverse leprimaire
d’un transformateur BF abaisseur detension
(31I).
Le secondaire est fermé sur unoscil-lographe
Dubois
àpalette
de fer doux. Laréponse
de cetappareil
étant de l’ordre de1/1
5ooe de secondeil faudrait que les constantes de
temps
des circuits del’amplificateur
ne fussent passupérieures
à cettevaleur. La résistance de cellule est de 5 ~. La source
lumineuse est un arc. Le
système optique
est telque,
lorsque
la totalité de la lumière utile tombesur la
cellule,
le courant est d’environ1/2
millièmede
microampère.
Il en résulte que la tension degrille
de lalampe
d’entrée varie de2,5/1
oooe de voltquand
ledéplacement
du faisceau lumineux par l’onde est suffisammentgrand
pour amener toute la lumière sur la cellule.Cette tension d’entrée
d’amplificateur
estrelati-vement
grande;
mais il ne faut pas oublier que les«
signaux
» d’arrivéepeuvent
être très faibles et quele faisceau lumineux
pouvant
être très peudéplacé
de saposition
d’équilibre,
le courant de cellule résultant de l’arrivéedu
signal
peut
êtrebeaucoup
plus
faible que leprécédent,
parexemple
10 ou même 10o foisplus
petit.
On doit alors admettreque la tension
d’entrée,
àamplifier,
peut
être de l’ordre de 25 à 25oV-V.
Il semble donc nécessairede choisir la résistance en série avec la cellule assez
grande; j’ai
choisi 5 Q. Cette résistance élevéeprésente
par ailleurs un graveinconvénient
qui
est le bruit de fondqu’elle
peut
introduire dansl’ampli-ficateur.
Par suite de l’inertie relativement faible de
l’ap-pareil
de mesure(oscillographe Dubois),
ce bruit de fond est un inconvénient assez grave. Il estnéces-saire de demander au
spot
del’oscillographe
undéplacement
sous l’action dusignal qui
soit nota-blementplus grand
que celuiqui provient
du bruitde fond. Il faudrait au moins un
déplacement
de 5 mmcorrespondant
à un courant(continu
oupériodique)
de1/2
mA environ.Dans
l’amplificateur
construit,
c’est la résistanced’entrée seule
qui
estresponsable
du bruit defond,
421
mais pour le diminuer
sullisamment,
il faut utiliser des résistances de cellule très faibles : I o ooo rd parexemple.
La tension d’entrée serait alorsbeaucoup
trop
faible : il faudrait detrop
nombreuxétages
qui,
d’ailleurspourraient
introduire un autre bruit de fond.L’amplificateur
comportant
troislampes
6 F 5 etune
lampe
de sortie 6 C5,
l’amplitude
du bruit de fond est d’environ 2 mm et sa tension d’entrée est de l’ordre de la tension àamplifier.
J’aiessayé
de réduire le bruit defond,
sanstrop
diminuerl’amplifi-cation,
en shuntantl’oscillographe
par un conden-sateur.L’expérience
montreque i [.j- f
diminue considé-rablement le bruit de fond(amplitude
réduiteaui/4
ou au et laisse subsister une
amplification
suffi-sante.L’amplificateur
doit laisser passer une bande defréquence
assezlarge.
Letemps
que met le faisceaupour passer de l’écran sur la cellule
dépend
en effet del’amplitude
del’oscillation;
pour uneamplitude
de
régime
permanent
de 4
mm de la tachelumineuse,
ce
temps
est de l’ordre dey3
oooe deseconde;
l’ampli-tude tombant à
1,6
mm, letemps
passe à oooe de seconde. Mais lesignal
peut
mettre untemps
beau-coup
plus
grand
pour faire passer lefaisceau,
del’écran sur la
cellule;
ensupposant
cesignal
pério-dique (simple
hypothèse)
et de mêmefréquence
que lesoscillations,
cetemps
serait de l’ordrede
1/gooe
de seconde.C’est cette basse
fréquence qu’il
faudraamplifier
avec le
plus grand
coefficientd’amplification,
puisque
ce sont lessignaux
d’arrivée que l’on veut déceler.L’oscillographe
nerépondra
pas à1/3
oooe deseconde,
mais commencera àrépondre
pour1/1
5ooe deseconde. L’erreur
qui
en résulte sur la mesure dutemps
de parcours est assezpetite
pourqu’elle
n’affecte pas sérieusement la mesure des vitesses.
Chaque
cellule est évidemment sur une batterieséparée,
mais les deuxamplificateurs
sont alimentéspar les mêmes batteries de
chauffage
et deplaque;
mises à
part
cesbatteries,
tout le reste : cellules etleurs batteries et circuits des
amplificateurs
estsoigneusement
blindé.Malgré
l’identité des alimen-tations en tension etchauffage,
j’ai
vérifié que lesdeux
amplificateurs
neréagissent
absolument pasl’un sur l’autre.
Définition
du «signal
». - Lesignal
dont onenregistre
lespassages
en deuxpoints
à deux instants que l’ondétermine,
dépend :
io De
l’amplification
dusystème optique qui
précède
lacellule;
2~ De la sensibilité de la cellule
photoélectrique;
30 Del’amplification électrique
et de la sensibilité del’appareil
de mesure.On
pourrait
assez facilement déterminerl’ampli-tude de ce
signal
si l’on utilisait unamplificateur
à courantcontinu,
en vérifiant bien entendu quel’amplification
est linéaire. Maisl’emploi
d’unamplificateur
à courant alternatif etl’impossibilité
danslaquelle
on se trouve de connaître lafréquence
d’amplification
dusignal
nepermettent
pas de connaître cetteamplitude.
Par
ailleurs,
la mesure de vitesse ainsi effectuée donne une vitesse de« signal d’amplitude
constante »,les deux cellules et
amplificateurs
étantsupposés
identiques.
Mais les ondessuperficielles
utilisées étant des ondescirculaires,
s’amortissent. Si des«
précurseurs »
existent en avant du traind’ondes,
aupoint
leplus éloigné
de la source(et
d’amplitude
inférieure à
l’amplitude
des ondes dutrain)
onpourrait
définir une autre vitesse designal :
lesignal
aurait uneamplitude
égale
à1/n
del’amplitude
derégime
des ondessuperficielles
aupoint
considéré;
cette deuxième vitesse serait évidemmentplus
grande
que lapremière.
Modes de
production
des trains d’ondes. -- Pourproduire
des trains d’ondesidentiques, j’ai
repris
la méthode
indiquée
ailleurs,
avec les modificationssuivantes : le courant alternatif de
fréquence égale
à lafréquence
propre de lalame,
estenvoyé
dans les bobines d’excitation par l’intermédiaire d’unBaudot. Celui-ci est alimenté par le courant de
plaque
d’une
lampe
d’un multivibrateur. Au lieu d’alimenter lechauffage
des filaments et la tension desplaques
par
accumulateurs,
lechauffage
est réalisé enalter-natif
(les lampes
utilisées sont àchauffage direct)
et la tension desplaques
est obtenue par un redresseur à diode suivi de deux cellules defiltrage.
Les varia-tions de tensiongrille
parrapport
au filament sontsuffisantes pour que le multivibrateur fonctionne
en
démultiplicateur
defréquence
et il est ainsi« remis à l’heure a> par le secteur. Outre
l’avantage
de la
suppression
des batteriesd’accumulateurs,
ceprocédé
d’alimentation offrel’avantage
suivant : onsait que la
fréquence
d’un multivibrateur estcons-tante à condition que les tensions des batteries de
chauffage
et deplaque
soient elles aussi constantes.Dans le mode d’alimentation
indiqué
ici,
par suite de ladémultiplication
defréquence,
la tensiond’alimen-tation du transformateur commandant le
chauffage
et le redresseurpeut
varier notablement sans quela
fréquence
change :
j’ai
vérifiéqu’elle
restecons-tante
quand
la tension passe de io8V à 88 V(la
tension de
chauffage
passe alorsde 4
V à 3 V et le courant deplaque
de4,35
mA à3,3
mA).
Il faut toutefois remarquer que la
fréquence
dumultivibrateur a les mêmes variations relatives
que celle de la
fréquence
du secteur.Résultats. - Les mesures ont été faites
unique-ment sur la
fréquence
5o.La vitesse de groupe, calculée par la formule de
Rayleigh-Gouy,
est,
pour cettelongueur
d’onde,
422
ondes varie dans le train d’ondes comme un sinus. Avec des ondes de
grande longueur (~-voisin
de 4
cm et ~. = 8cm)
pourlesquelles
l’amortis-sement est trèsfaible,
j’ai
vérifié(2)
que la vitesse du « front » d’un train d’ondes est à très peuprès
égale
à la vitesse de groupe. Mais pour les ondes dont il estquestion
dans ceMémoire,
qui
sont detrès
petit a,
l’amortissement est assezgrand,
leshypothèses
nécessitées par la formule de LordRay-leigh
ne sont pas satisfaites.Sur les
enregistrements
obtenus,
il est difficilede déterminer sans
ambiguïté
l’arrivée et la fin dutrain
d’ondes,
par suite surtout de laprésence
d’unreste de bruit de fond. Suivant que l’on choisit
comme
temps
d’arrivée aupoint
considéré unepre-mière déformation nettement
visible,
ou uneplus
importante,
les vitesses mesuréespeuvent
différernotablement.
J’ai
retrouvé d’abord le résultatque j’avais
trouvépar
méthodeoptique,
à savoir la variation de vitessesavec l’amortissement des ondes est avec leur
am-plitude.
Mais les deux méthodes ne donnent pas
toujours
des résultats
identiques.
Jerappelle
que la méthodeoptique
donnetoujours
une vitesse de l’avant dutrain d’ondes
supérieure
à la vitesse de l’arrière du train et que, sauf raresexceptions,
la vitesse de groupecalculée à
partir
des formules de Lord Kelvin et deLord
Rayleigh-Gouy
seplace
entre les deux vitessesmesurées.
Deux séries
d’expériences
ont été faites. Lapre-mière à
amplitude
designal
constante,
ladeuxième,
à
amplitude
designal
même fraction del’ampli-tude de
régime.
Amplitude
designal
constante. - Suivantl’amor-tissement des ondes dans le
temps,
en unpoint
donné(amortissement
dû à celui de lasource)
les résul-tats sont différents comme onpeut
leprévoir
àpriori
Dans presque toutes les
expériences
on trouve que la vitesse de l’avant du train est inférieure à la vitesse de l’arrière. Dans certains cas la différence.
peut
êtregrande.
Parexemple
on trouve àl’avant lIJ’ = 35
cm/sec
et à l’arrière U = 56cm/sec.
C’est ce que l’on
peut
prévoir quand
l’amortissement(positif
àl’arrière,
négatif
à l’avant dutrain)
dureplus longtemps
àpetite
distancequ’à
grande
distance(2) Annales de Physiques, série, t. 18, y32.
de la source. Si l’on admet que le coeflicient
d’amor-tissement dans le
temps
reste constantpendant
lapropagation,
on arrive bienqualitativement
àl’iné-galité
des vitessesmesurées,
mais la différence nedevrait pas être aussi
grande.
Dans un
petit
nombre de cas,l’inégalité
desvitesses est inverse
(vitesse
de l’avantsupérieure
à la vitesse del’arrière).
Je ne pense pasqu’on
puisse
l’expliquer
autrement que par un amortissement de duréeplus
longue
àgrande
distancequ’à
faible distance.Amplitude
designal
même fraction del’ampli-tude de
régime.
- Dans leplan
desobstacles,
l’amplitude
desspots
lumineuxcorrespondant
àchaque
fente est mesurée et les obstacles ont deslargeurs
égales
à la moitié del’amplitude :
ampli-tudes de2,8
mm pour la fente à 5 cm de la source et ,de 1,2 mm pour la fente an cm. La vitesse d’avant
est alors
supérieure
à la vitesse de l’arrière : parexemple
C~6, 3 cm/sec
et3 ~, ~~ cm/sec.
*Comparaison
des vitesses àamplitude
constanteet à
amplitudes différentes.
-- Si l’obstacle sur letrajet
du faisceau de la deuxième fente conserve une
largeur
constante et si l’onaugmente
lalargeur
de l’obstacle relatif à lapremière
fente,
il est facilede voir que la deuxième vitesse mesurée doit être
plus
grande
que lapremière
pour l’avant dutrain,
plus petite
pour l’arrière. C’est bien ce que confirmel’expérience.
Les trains d’ondesproduits
étant aussiidentiques
quepossible,
àsignal d’amplitude
cons-tante,
on trouve -.:¡r = et U =3 g, z
cm/sec;
àsignal d’amplitude
moitié del’amplitude
derégime,
on trouve llr =
46,3
et U =3 7,4
cm/sec.
Conclusion. - Ces
premières
expériences
montrent que la méthodeproposée
permet
de déterminer la vitesse d’unsignal d’amplitude
trèspetite
parrapport
àl’amplitude
derégime
des ondes du train. Ellepermet également
d’étudier comment variecette vitesse
quand
on fait varier la définition dusignal.
Mais suivant le mode d’amortissement du traind’ondes,
les résultats sont assez différents. Ces résultats nepourront
êtreprécisés qu’en
étudiantdes trains d’ondes de