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Aux quatre vents de la Broyé

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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Le livre du mois Un cours, un film Enquête: qui détient le pouvoir? .

La restauration de la Collégiale d'Estavayer Fribourg aux quatre coins La démocratie suisse en vacances (pas

Grèce) Ivan Rebroff triomphe à Fribourg. . . Le poster Fribourg-lllustré Flash Jeunesse: La Maison des jeunes . Aux quatre vents de la Broyé ....

Au FC Amicale sportive fribourgeoise Genève Avec la Fanfare d'Ursy Le* Fribourgeois hors les murs ....

Avec la Caecilia de Saint-Aubin Le Groupe des Costumes de Gruyères: u

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78 dessins explicatifs

LE LIVRE

DU MOIS

L'Art des Fleurs en Europe

L'Art des Fleurs

en Europe

Comment composer vos bouquets

La fleur, comme objet décoratif, est partie intégrante d'un intérieur. Cet ouvrage émi¬

nemment pratique doit permettre à la maî¬

tresse de maison de recréer, quel que soit le style de son intérieur, les bouquets, les arrangements de fleurs et les décors de table, par rapport à leur différente fonction.

La présentation des bouquets est simple et claire. Des dessins explicatifs accompagnent

le plus souvent de très belles photos en cou¬

leurs ou en noir et blanc. La plupart de ces illustrations ont été réalisées pour cet ouvrage.

L'auteur, grand spécialiste d'ouvrages de décoration, s'est assuré la collaboration de M. Jacques Bédat, éminent floraliste, qui a réalisé une grande partie des arrangements reproduits, ce qui permettra à toute femme de goût d'embellir son intérieur.

Les chapitres principaux de ce volume sont:

Conseils techniques - Récipients et supports - L'art de traiter les fleurs - La forme - La couleur - Les formes de base - Bouquets de style - Houquets modernes - Bouquets d'am¬

biance - Fleurs et cheminée - Fleurs et biblio¬

thèque - Tables, fêtes, réceptions - Buffets - Fleurs des champs, des bois, des jardins - Fleurs séchées - Lexique des noms latins.

(4)

...UN FILM

« Dans les escaliers (Pun immeuble »

Qui prendra la caméra? 11 en faut quatre!

— Moi, si ça va...

— Ça ne ine déplairait pas

— A moi non plus

— S'il faut vin quatrième...

— D'accord, Jean-Paul et Dzaka à la ca¬

méra I, Michel et Claude la caméraII. Pour le « script », il nous faut 2 filles... Pas de pro¬

blème: Jacqueline et Suzanne.

— M. Cliablais, en plus de l'éclairage, vou¬

lez-vous vous occuper du matériel?... Bon!

— Pour le « rôle » on maintient donc Phi¬

lippe. lîeste à désigner le responsable du tour¬

nage. gui propose-t-onV

— Béatrice!... et son mari comme assistant!

— ... Bon... d'accord.

— Ils sont quinze. Quinze qui depuis le début de l'automne passé participent à un

cours de cinéma pratique. -Quinze jeunes, de 10 à 50 ans — apprentis, étudiants, serrurier, mécanicien-dentiste, institutrice, architecte, et professeur — qui bénéficient de l'initiative lancée par Pro-Fribourg offrant à celui ou celle qui le désire ce moyen de s'exprimer. Le cours comprend le tournage d'un court-mé- trage de fiction.

Sur orbite

Le scénario, choisi au vote entre cinq, est d'André et le tournage a commencé au début de mai pour prendre lin juste avant le début des vacances scolaires d'été. A la rentrée, et jusqu'à Noël, il faudra monter, titrer et sonoriser.

Avant de commencer le tournage, on le devine ou on ne le devine pas, il a fallu pas mal de réunions. Douze en tout. Cela peut paraître excessif, mais on ne devient pas cinéaste, même amateur, après lecture du mode d'emploi de la caméra, ni à la suite d'un exposé. C'est ce que les gens croient commu¬

nément... et une immense partie des 100 000 possesseurs de caméra en Suisse, « stimulés » par les grands fabricants d'appareils cinéma¬

tographiques. Donc, environ 25 heures ont été nécessaires pour se familiariser, non pas avec la caméra, mais avec le cinéma. Une sorte de placement du cerveau sur orbite. Un lilm était présenté puis discuté à chaque réunion, à la manière du retour en arrière.

A la fin du cours, dit « théorique » nos futurs cinéastes, sans être devenus des jongleurs de

« Le premier jour de tournage »

(5)

5 caméras, assimilaient un certain langage et les

termes « scénario », « découpage », « séquen¬

ce », « plan », « plongée », « contre-plongée »,

« pano », « ellipse », « rythme » et j'en passe, étaient devenus aussi clairs et familiers que

« récit », « chapitre », « alinéa », « phrase »,

« mot » et « ponctuation » pour un enfant.

Au passage, remercions la commune de Fribourg qui, spontanément, il faut le souli¬

gner, a mis à disposition une salle de classe de l'Ecole des Neigles, en attendant les 2 caves que les jeunes de l'Auge sont en train d'amé¬

nager.

Dans quel état d'esprit ces jeunes fribour- geois et fribourgeoises ont-ils participé à ce cours? Timides lors des tout premiers con¬

tacts, ils ne tardèrent pas à se dégeler pour former au gré des rencontres une véritable équipe de copains. Le sexe dit « faible » ne fut d'ailleurs pas étranger à la bonne entente qui se prolongea quelquefois sous les lumières tamisées de « La Girandole » ou dans le studio de notre architecte... Mais revenons à notre scénario.

Une histoire de portefeuille

Le thème du film: Jacques, étudiant, sort d'un cours et trouve sur la place un porte¬

feuille garni de billets de 100 francs. Va-t-il le garder, va-t-il le rendre ? C'est dans cette

« Conire-plonyée »

expectative que se situe tout l'intérêt et le déroulement du film. Sa conscience le tra¬

vaille, mais des projets mirobolants viennent entraver les bonnes intentions. Finalement, c'est le témoignage de spontanéité d'un gosse qui dicte sa décision: il va rendre le porte¬

feuille à sa propriétaire dont il découvre en quelques secondes sa nature: une jeune lille très snob et très riche, nullement affectée par la perte de son argent. Elle le reçoit avec la morgue que semble autoriser sa situation financière ù l'endroit, d'un jeune homme à l'apparence insignifiante. Cette petite his¬

toire ne propose pas de conclusion, niais sou¬

lève simplement un fait qui pourrait être vrai.

Des décors naturels

Quelques mots sur le tournage: les exté¬

rieurs ont été tournés devant les écoles pro¬

fessionnelles et les écoles secondaires des gar¬

çons de Fribourg, au jardin du funiculaire, à la rue de Romont, aux abords d'une somp¬

tueuse villa de Cormanon que nous ne dési¬

gnerons pas, sur une piste de karting et... à l'aéroport de Cointrin. Quant aux intérieurs, ils ont eu pour cadre une chambre d'éLudiant, les escaliers d'un immeuble, les vestiaires d'une halle de gymnastique, un grand maga¬

sin de la ville et un bureau de poste figuré par une salle de réception empruntée à l'Etat de Fribourg. Décidément, nous devons beau¬

coup aux administrations publiques...

Quatre journées (le samedi ou le dimanche) et autant de soirées ont été consacrées au seul tournage de ce film en couleur, dont la durée de projection est de l'ordre de 8 minutes.

Pellicule servie: 10 bobines, 8 mm, de 15 mètres.

Concluons en précisant (pie ce cours est gratuit pour les participants, qu'il a bénéfi¬

cié de l'aide de Pro-Fribourg qui en est le producteur, et de deux commerces spéciali¬

sés de Fribourg et de Bulle.

René Sudan

Photos: Denis Geinoz, Fribourg

i La séquence de la jeune fille mob

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6

QUI?

DÉTIENT LE POUVOIR

UNE ENQUÊTE DE

GENEVIÈVE JENNY ET MICHEL SUDAN

L'homme de la rue a depuis long¬

temps le sentiment confus de l'intru¬

sion de l'économique dans le politique.

Il explique cette intuition en décla¬

rant par exemple que rien ne peut se faire sans les commerçants et les in¬

dustriels. A la question : « Qui détient le pouvoir?», il ne peut apporter de réponse catégorique. Cette intuition de base, qui fut aussi la nôtre, a servi d'impulsion au travail qui suit. Com¬

ment déceler les implications juridi¬

ques de cette constatation de sens commun? En soulignant tout d'abord l'intervention de l'Etat dans des do¬

maines qui, par leur technicité, l'obli¬

geait à recourir aux spécialistes des groupes d'intérêt. Et le peuple d'ap¬

prouver cette pratique en acceptant les articles économiques dont l'un (art. 32 al. 3) fait des associations les partenaires officiels de l'élaboration des lois.

Nous nous proposons, ayant analysé le contenu juridique de l'article 32 al. 3 et fixé le fondement constitu¬

tionnel de la consultation, de soumet¬

tre les principes ainsi dégagés à l'épreuve des faits, au cours de la pro¬

cédure de préparation administrative et de la discussion parlementaire.

Cette confrontation révélera un cer¬

tain nombre de problèmes que plu¬

sieurs auteurs ont tenté de résoudre:

nous exposerons, dans une troisième partie les solutions qu'ils y ont appor¬

tées. Nous dirons, en conclusion, les implications dernières de ce'phéno- mène sur les fondements de notre démocratie.

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7

m 'Q.\j'E$l-CEQt£

(C'EST QU'UN DIRECTEUR ,f)'0R6ANl5AT7PA/

pflTgPN/VAILt

OH.'mr Î/A! MONSIEUR Qui A OE LMd&t)

ù£ COTE

OH'C'EST w Monsieur) QUI A ßESoiN) D'ARÇENFj

économique de l'article 31 bis. Ce qui revient à dire que, dans ce domaine privilégié des libertés individuelles, aucune loi d'exécution ne saurait être arrêtée par la Confédération sans le con¬

cours des groupements économiques.

Les conclusions de R. Rubattel, poussées jusqu'au bout, obligent à reconnaître deux degrés dans la consultation : le concours obligatoire pré¬

vu par l'article 32 pour les dispositions auxquelles il renvoie et une consultation facultative pour les nombreuses possibilités d'intervention de la Confédération en vertu d'autres textes consti¬

tutionnels tels les articles 23, 24 bis et ter, 64 etc. Cette distinction, fruit d'une interpréta¬

tion extensive de l'article 32, ne correspond pourtant pas à la pratique suivie, les autorités ayant pris l'habitude de la consultation pour l'en¬

semble des matières qui font l'objet de disposi¬

tions légales, comme le souligne J. Meynaud, dans son ouvrage Les organisations profes¬

sionnelles en Suisse. Selon lui, «l'article 32 al. 3 n'a d'autre effet que de consolider, dans un domaine particulier, une pratique déjà établie et que les autorités responsables ne songent nullement à transgresser». Donc, aucun travail d'élaboration législative ne saurait se concevoir en matière économique sans le concours des groupes d'intérêt. Reste à examiner si la réalité des faits confirme cette allégation.

I) L'analyse juridique de l'article 32 alinéa 3 de la Constitution fédérale :

l'historique de la disposition et son interprétation

De la figuration à l'action

L'influence croissante des facteurs économi¬

ques sur la vie du pays préoccupa les autorités fédérales bien avant l'instauration du régime

«des pleins pouvoirs», consécutive au deuxième conflit mondial. Dès 1931, date de la première intervention au Parlement sur le sujet, les pré¬

occupations de ce type resurgirent à intervalles réguliers pour subir une première cristallisa¬

tion lors d'une conférence d'experts réunie à Vevey au printemps 1933 qui discuta un premier avant-projet d'articles économiques présenté par le Département de l'économie publique.

Dès cet instant et jusqu'à la veille du vote par le peuple des articles économiques le 6 juillet 1947, une scission majeure se produisit au sein des commissions parlementaires et au Conseil Fédé¬

ral face à l'alternative suivante: faut-il sanction¬

ner la faculté ou l'obligation de consulter les groupements économiques? Le texte final con¬

sacra le principe du concours obligatoire préco¬

nisé pourtant par une minorité de la commission du Conseil National. En entrant de plain-pied dans la Constitution, les groupements économi¬

ques passaient de l'action occulte à l'action ou¬

verte. Voyons dans quelles proportions.

Consultation facultative et concours obligatoire

R. Rubattel, dans son ouvrage Les relations Confédération - Groupements intéressés, donne de l'art. 32 al. 3 l'interprétation qui sem¬

ble la plus généralement admise: «Le concours obligatoire se limite aux lois et arrêtés d'exécu¬

tion pris en vertu des articles 31 bis, 31 ter al. 2, 31 quater et 31 quinquies. La consultation reste facultative lorsqu'il s'agit de projets de lois ou d'arrêtés d'exécution à prendre en vertu d'au¬

tres textes que les économiques précités.»

Remarquons de prime abord que cette dispo¬

sition concerne exclusivement les actes législatifs édictés par la Confédération, à savoir les lois fédérales d'exécution. Aucune contrainte donc pour les cantons, mais la liberté pour eux de consulter, dans les limites du droit fédéral, les groupements économiques lors de l'élaboration des lois cantonales d'exécution.

Une seconde remarque s'impose: les dispo¬

sitions auxquelles renvoie l'article 32 al. 3 cou¬

vrent l'essentiel des restrictions constitutionnel¬

les à la liberté de commerce et d'industrie, notamment les mesures de police et de politique

ECONOMIE DISTRACno/vs POLITIQUE

(8)

8

II) L'état de fait

Dans le processus de l'élaboration législative plusieurs phases sont à distinguer: la procédure préparlementaire ou phase de préparation admi¬

nistrative, la discussion parlementaire, enfin la ratification populaire. A ces différents stades, il est certain que l'influence des groupements économiques se fait sentir, dépassant le cadre juridique fixé par l'article 32 al. 3. Pour les be¬

soins de l'exposé, nous nous bornerons à exami¬

ner les deux premiers temps de ce processus.

Procédure préparlementaire:

domaine réservé de la consultation économique

Rappelons quelles sont, à l'intérieur de ce premier moment du travail législatif, les démar¬

ches successives:

a) Consultation des Départements: il est normal que ceux-ci soient appelés à se prononcer sur un projet dont ils porteront solidairement la responsabilité devant le Parlement.

b) Intervention d'un expert appelé, entre autres, à donner son avis sur des questions préjudi¬

cielles.

c) Premiers contacts oraux avec les autorités cantonales et les groupements économiques susceptibles d'être touchés par le texte en voie d'élaboration. Ce contact peut s'effectuer par des discussions en groupe ou par des entre¬

tiens isolés.

d) Désignation d'une commission d'experts dont la mission consiste, selon Meynaud, soit à examiner et, au besoin, à compléter un texte déjà préparé, soit à rédiger un véritable avant-projet à partir d'un dossier contenant des matériaux plus ou moins élaborés.

e) Envoi de l'avant-projet pour consultation écrite aux instances cantonales et aux grou¬

pements économiques intéressés.

f) Rédaction du projet final: à ce niveau, les groupements ont encore la faculté de se pro¬

noncer sur les points qui provoquent leur mécontentement.

Ce qui précède amène deux types de remar¬

ques: il importe tout d'abord de reconnaître l'importance accordée ici au rôle des groupe¬

ments économiques. Il est fait deux fois appel officiellement à leur collaboration, et l'institu¬

tion de la commission d'experts leur offre un terrain d'action décisif, soit par sa composition qui reflète assez largement les intérêts écono¬

miques concernés, soit par la place privilégiée qu'occupent ces commissions dans la procédure préparlementaire puisque celles-ci établissent déjà le texte qui servira de base aux discussions futures. Plusieurs auteurs se sont inquiétés de cet état de fait dans lequel ils ont vu un danger pour l'objectivité des jugements. Force est de reconnaître en tous cas que les groupements économiques sont devenus des acteurs à part entière de l'élaboration législative.

Il existe pourtant des freins à ce que certains ont appelé «l'intrusion de l'économique dans le politique». Tout d'abord les associations sont contraintes au compromis. Compromis interne qui les oblige, dans la formulation de leur pro¬

pre politique, à tenir compte des avis souvent divergents de leurs membres. Compromis exter¬

ne lorsque, à l'intérieur d'une commission d'ex¬

perts, la rédaction d'un projet commun ne pour¬

ra se réaliser qu'au prix de concessions récipro¬

ques. On y reconnaît d'ordinaire un remède efficace contre lesabusde puissanceetd'influence.

Enfin l'Administration assume un rôle souvent

mésestimé: J. Meynaud se plaît à voir dans les fonctionnaires fédéraux des censeurs s'efforçant d'écarter toute disposition abusive.

La deuxième remarque concerne le mode de sélection des organisations consultées. Cette préoccupation se trouvait déjà dans les travaux préparatoires de l'art. 32 qui limitaient le systè¬

me tantôt aux «groupements nationaux» tantôt aux «groupements s'étendant à tout le terri¬

toire de la Confédération». On sait que ces res¬

trictions n'ont pas été maintenues et que le lé¬

gislateur s'est arrêté à l'expression «groupe¬

ment économiques intéressés», critère assez va¬

gue qui peut autoriser des pratiques fort diver¬

ses. Essayons d'en dégager les constantes.

Il faut dire tout d'abord que l'article 32 n'im¬

pose aucune limite de principe quant au type d'association consultée. L'Administration opère son choix sur la base d'une liste des organisations établie annuellement par l'O.F.I.A.M.T. Celles qui n'ont pas été retenues gardent la faculté de recourir au Département compétent. Ce der¬

nier a la possibilité d'opérer certaines compen¬

sations, en appelant à la consultation écrite les associations qui n'auraient pas participé à des commissions d'experts. Malgré l'empirisme qui régit ce domaine, deux principes sont générale¬

ment observés:

1. La consultation régulière des mêmes orga¬

nisations sur la plupart des matières qui ressortis- sent à la législation économique. A ce titre, on retrouve en permanence les grandes organisa¬

tions centrales (ou Spitzenverbände)telles l'Union Suisse du Commerce et de l'Industrie, l'Union Suisse des Paysans, l'Union Suisse des Arts et Métiers, l'Union Syndicale Suisse. L'Administra¬

tion s'efforce pourtant de ménager une certaine audience aux groupes minoritaires dont on com¬

pense l'exclusion d'une commission par la pré¬

sence dans une autre.

2. La volonté de ne pas limiter la consultation aux seuls organismes directement et principale¬

ment concernés par le problème en cause. Pré¬

caution capitale qui permet aux oppositions de se manifester et d'assurer une audience plus équitable des opinions.

Une dernière question retiendra notre atten¬

tion. On peut se demander si, au stade de la pro¬

cédure préparlementaire, les organisations éco¬

nomiques ne jouiraient pas, en plus de leur droit reconnu à la consultation, d'un certain pouvoir de décision. Force est de reconnaître en tous cas que l'Administration aurait mauvaise grâce de contrecarrer systématiquement les avis donnés par les milieux intéressés. Ce pouvoir de décision serait encore renforcé du moment que l'on

L'toMMf Df Lf\ A DEPUIS LObj^TEMK LE SENTIMENT CONFUS DE L'iHTRuSIOhi

DE L'ECONOMIE PANS LA POLITIQUE

-rmrrr/iti n iiti/ni i n "

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9 reconnaîtrait aux organisations économiques,

comme certains auteurs y inclinent, une manière d'initiative législative indirecte tenant à leur réseau de relations politico-administratives. A la limite, les associations ne seraient plus de sim¬

ples partenaires à l'élaboration des avant-pro¬

jets mais les inspirateurs réels du travail législa¬

tif, appelés à se prononcer sur l'opportunité d'une réglementation nouvelle. Si l'on admet ce postulat, on reconnaît du même coup l'impact des milieux intéressés sur le Parlement, qui voit remise en cause sa fonction d'initiateur légal sanctionnée par la Constitution. Il importe dès lors de mesurer l'intensité de cette influence.

La discution parlementaire:

amateurisme politique et empirisme des influences

On a souvent pu dire que les pressions exté¬

rieures exercées par les intérêts économiques sur le Parlement étaient inexistantes, ceux-ci étant déjà dans la place. Argument s'appuyant sur l'amateurisme de nos parlementaires qui cumulent fonction étatique et carrière profes¬

sionnelle. D'où l'intérêt qu'il y a à considérer la composition socio-professionnelle du Parlement.

Jean-François Aubert, dans son Traité de Droit Constitutionnel Suisse, après avoir examiné la physionomie politique et économique des Chambres, tire la conclusion qu'en 1966, il y avait au Conseil National environ 40 représen¬

tants d'intérêts économiques dont plus de 20 pour les travailleurs dépendants (secrétaires de syndicats) et plus de 10 pour les agriculteurs, monopolisant au total le cinquième des sièges.

Même si la composition du Conseil des Etats leur était moins favorable, elle en restait pourtant significative.

Quelle est la portée de cette influence? Le fait que les associations économiques puissent, par le truchement d'un parlementaire, déposer une motion servant leurs intérêts directs peut apparaître comme un avantage décisif. Il est évident, — citons Jean Meynaud — que les

«groupes mécontents ou insatisfaits d'un pro¬

jet ont la faculté d'utiliser le débat parlementaire, en commission ou en séance plénière, pour obtenir les améliorations recherchées. Il n'est pas rare qu'une judicieuse utilisation des appuis ou sympathies dont ils disposent leur vaille des avantages, spécialement sur des points secondai¬

res. Mais ils doivent pour cela vaincre une dou¬

ble opposition: celle de l'exécutif (comme par¬

tenaire au débat en commission) et aussi celle des groupements qui veulent conserver les avanta¬

ges acquis ou ne pas dépasser les concessions faites au cours de la phase préparlementaire (...)

L'Administration reste un facteur essentiel de continuité: son rôle est de défendre auprès des parlementaires, en s'efforçant de céder un mini¬

mum de terrain, le compromis intervenu après des négociations souvent longues et complexes avec les groupements intéressés». Si bien que, en dépit de collusions entre associations écono¬

miques et parlementaires échappant à une ana¬

lyse rationnelle de la situation, l'influence des milieux intéressés apparaît à ce niveau moins déterminante qu'elle ne l'était lors de la phase préparlementaire.

De ces deux moments de l'élaboration légis¬

lative — procédure préparlementaire et discus¬

sion parlementaire — il est possible de dégager une caractéristique commune: l'absence de régle¬

mentation qui permet, aux divers stades du processus un empirisme jugé souvent income patible avec les principes fondamentaux de l'Etat de Droit. Empirisme, nous l'avons dit, lorsqu'il s'agissait de sélectionner les organisations appe¬

lées au concours, empirisme aussi quant au mode de consultation, dans un domaine pourtant régi par une disposition constitutionnelle, empirisme enfin et surtout lors de la discussion parlementaire. Il est dès lors compréhensible qu'une telle situation ait suscité chez les auteurs et au Parlement de nombreuses réactions.

Examinons maintenant les tentatives de régle¬

mentation qui en ont résulté.

Ill) Les solutions proposées:

désirs et réalités

Disons le tout de suite: l'intention de ceux qui se sont attelés à cette tâche n'a jamais été de restreindre l'influence des associations économi¬

ques, profondément enracinée dans le contexte sociologique actuel, mais de clarifier une prati¬

que susceptible d'entraîner certains abus et de modifier les rapports de force qui font la stabi¬

lité de notre système démocratique. On peut distinguer deux catégories de solutions propo¬

sées: celles moins ambitieuses qui s'inscrivent dans le cadre de l'article 32 al. 3, celles plus au¬

dacieuses qui nécessiteraient, en principe, une révision constitutionnelle.

a) La nouvelle de 1966 revisant la LF de 1962 sur les rapports entre les Conseils :

L'affaire «des Mirages»]£déclenchée en 1964 par un dépassement inhabituel de crédit remit en lumière un problème fondamental de l'orga¬

nisation des pouvoirs: la primauté du législatif sur l'exécutif. Cette affaire avait révélé plusieurs imperfections dans le fonctionnement du régime actuel: d'une part, le pouvoir de haute surveil¬

lance sur le gouvernement attribué au Parle¬

ment par la Constitution (art 85 ch 11) avait été battu en brèche; d'autre part, l'autonomie de l'administration s'était dangereusement accrue au détriment du Conseil Fédéral. On décida de remédier à cet état de fait alarmant par la révi¬

sion de la LF de 1962 sur les rapports entre les Conseils. Il s'agissait de revaloriser le rôle du Parlement et de réglementer la procédure pré¬

parlementaire de manière à restaurer l'autorité du Conseil Fédéral vis-à-vis de ses services ad¬

ministratifs. Sur le point qui nous intéresse, les propositions de la commission de gestion du Conseil National étaient:

1. que le Conseil Fédéral reçoive mandat de régler par ordonnance la procédure préparle¬

mentaire.

2. que cette ordonnance soit soumise à l'appro¬

bation de l'Assemblée Fédérale.

3. que le Conseil Fédéral établisse ensuite les règles générales de la procédure préparlemen¬

taire.

Ces propositions devaient figurer dans l'arti¬

cle 42 revisé de la loi sur les rapports entre les conseils.

Cependant, le Conseil Fédéral s'opposa à ces diverses propositions en alléguant l'article 102 ch 4 CF et plus généralement le principe de droit constitutionnel non écrit de la séparation des pouvoirs. Ses principaux arguments étaient les suivants:

— Le Conseil Fédéral accomplit ses fonctions à l'aide d'un instrument qui est l'administration dont il est responsable.

— Il revendique donc la liberté d'action qui s'attache à cette responsabilité en particulier quant au choix des experts dans la procédure préparlementaire, choix qui est une affaire d'art gouvernemental.

— Il fait appel a l'interprétation de l'art. 32 al 3 par R. Rubattel (cf. supra) selon laquelle le constituant a voulu «une collaboration marquée, régulière avec les organisations économiques et professionnelles»; ce qui revient à dire qu'il faut leur accorder des possibilités de concours et non un pouvoir de décision. Il importe donc que cette consultation à but informatif se fasse

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(10)

10

dans l'intérêt commun et non par des pressions exercées en vue de fins particulières. Or l'in¬

formation n'est jamais exempte de subjectivité et les consultations à but informatif révèlent souvent des divergences de point de vue. D'où lafonction modératrice et arbitrale du Gouverne¬

ment. «L'essentiel est de faire de bonnes lois», dit R. Rubattel.

— Il affirme enfin avec R. Rubattel que la Cons¬

titution serait à dessein imprécise (il s'agirait alors d'une lacune volontaire) pour que le Conseil Fédéral puisse conserver toute liberté de procé¬

der selon la formule opportune.

— De plus, il conteste la forme juridique de cette ordonnance proposée par le Conseil Natio¬

nal dont le caractère hybride pose des problèmes de compétence quasi insolubles entre Conseil Fédéral et Assemblée en cas de révision et d'abro¬

gation.

En dépit'de ces arguments, la commission de gestion du Conseil des Etats reprend pour l'essentiel les solutions avancées par le Conseil National après avoir passé en revue d'autres possibilités comme la participation du Parlement aux travaux de préparation de projets de lois.

Elle s'écarte pourtant du Conseil National en déclarant que c'est à l'ordonnance et non à la Loi Fédérale sur les rapports entre les Conseils de fixer les moyens à utiliser pour réglementer cette procédure. Elle recommande en plus que le Conseil Fédéral maîtrise mieux ses services et permette aux parlementaires de s'informer plus amplement sur le déroulement de la phase préparlementaire.

Tous ces travaux aboutirent à la novelle de 1966 qui sanctionne un accroissement du pou¬

voir de surveillance du Parlement sur l'Adminis¬

tration, mais qui rejette toute ambition de régle¬

menter la procédure préparlementaire. Cette première tentative se solde donc par un échec.

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b) Les solutions qui nécessiteraient en principe une révision de la Constitution 1. Le hearing. S'inspirant de cette institu¬

tion américaine qui consiste en une large con¬

sultation des milieux intéressés par le Congrès et l'Administration, plusieurs auteurs ont pensé pouvoir l'adapter à notre système fédéral moyen¬

nant certains accommodements. Citons R. Ru¬

battel: «Sans le nom, le hearing pourrait, le cas échéant, être naturalisé suisse sous la forme très simple — tronquée, il est vrai — de convoca¬

tion par les commissions des deux Conseils des personnes qu'elles jugeraient assez libres d'atta¬

ches étroites, de savoir et d'expérience assez profonds, pour renseigner les commissaires sur tels points obscurs et contestés.» Ce sys¬

tème laisserait la porte ouverte à la consultation occasionnelle de groupements intéressés laissés de côté par l'Administration au cours des travaux préparatoires.

2. La Commission schaftsrat).

consultative (Wirt- L'idée de cette institution est née des craintes suscitées par le danger de voir les groupements économiques par le moyen de la consultation actuelle déterminer, dans une mesure incontrô¬

lable, l'orientation générale du pays. Cette commission recruterait ses membres parmi des personnes, indépendantes si possible, des orga¬

nisations économiques tels des représentants des Universités et des juristes authentiques. Elle pourrait être mise à contribution lors de la pré¬

paration de projets de lois importants et se pro¬

noncer sur l'orientation générale de la politique économique et sociale.

3. Le Conseil économique et social.

Conçu selon le modèle français, cette manière de «parlement économique» constituerait une troisième assemblée coiffant l'ensemble des sec¬

teurs économiques. R. Rubattel n'a pas manqué de soulever les graves problèmes que pose une telle institution, à savoir l'affaiblissement progressif du pouvoir du Conseil des Etats et partant la modification du rapport cantons-Confédération:

d'autre part, le déplacement décisif des influences du politique vers l'économique, entraînant un affaiblissement des partis politiques.

(11)

IV) Une démocratie

11 à visage homaia

Le conseiller national soleurois Leo Schur¬

mann, dans une motion déposée le 5 juin 1968, a remis ce problème à l'ordre du jour en évoquant à son tour la création d'un Conseil économique et social s'inscrivant cette fois-ci dans le cadre de l'art. 32, al. 3 et conçu à deux niveaux de consultation: une consultation scientifique et une consultation politique au plan économi¬

que et social. Interrogé à ce sujet, M. Schür¬

mann devait se montrer particulièrement sen¬

sible à l'aspect politique du problème: «Il s'agis¬

sait avant tout, devait-il déclarer, de compenser l'influence des milieux économiques par une revalorisation du rôle des partis politiques.

J'avais envisagé notamment l'introduction d'une

«Parteigesetz» analogue à celle qui existe en Allemagne, élevant les partis au rang d'institu¬

tion de droit public subventionné par l'Etat.

Le député Schürmann a cerné le danger qui pourrait remettre en cause le fondement de notre démocratie: la rupture de l'équilibre des forces entre les partis politiques et les groupesd'intérêt.

Examinons maintenant quelles sont les causes de ce péril et ses conséquences.

Nous avons vu plus haut les points de ratta¬

chement dont bénéficient les associations éco- nomiquent au niveau de la Constitution. A cet égard, la situation des partis est beaucoup moins favorable, puisqu'ils ne figurent nulle part no- mément.

Qui plus est, l'article 91 de la Constitution Fédérale tend à les priver d'une influence déci¬

sive lors des votes parlementaires. La procédure préparlementaire ne leur est guère plusfavora- ble, les partis ayant eux-mêmes sanctionné

l'influence décisive des groupes d'intérêt en approuvant l'insertion [des articles économi¬

ques dans la constitution. Mais, leur faiblesse tient encore des structures internes qui ne sou¬

tiennent pas la comparaison avec la solidité des bases financières, technologiques et administra¬

tives dont bénéficient les associations économi¬

ques. Jusqu'aux adhérents des formations par¬

tisanes qui n'offrent plus les garanties d'attache¬

ment d'autrefois. Autant d'indices qui apparais¬

sent comme les conséquences d'un déplacement sensible des valeurs vers des préoccupations exclusives de bien-être et de sécurité sociale, caractérisant les sociétés de consommation.

Quelques observateurs lucides ont stigmatisé la désaffection progressive des citoyens à l'égard des débats d'idées et la «baisse de tension idéo¬

logique» qui semble faire des partis une techni- nique pure et simple d'accession au pouvoir.

Dès lors l'enjeu de l'affrontement des forces en présence est le suivant: ce glissement de la société que d'aucuns considèrent comme irré¬

versible va-t-il substituer à l'individu, jusqu'ici base de notre système démocratique, la présence omnipuissante des groupes d'intérêt. En termes juridiques, un fédéralisme de type nouveau, dit

«fonctionnel» ou «professionnel va-t-il supplan¬

ter notre fédéralisme géographique traditionnel.

Si oui, c'est le triomphe du corporatisme in¬

féodé aux intérêts particuliers. Il faut souhaiter que le compromis helvétique, qui a rendu de grands services, au point d'être élevé à la hauteur d'une institution, suffira, cette fois encore, à conserver à notre démocratie son visage humain.

G. J. M. S.

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(12)

12

Une entreprise

de longue

haleine...

Les orques iTAloi/i Moser furent installées en

1811. ' Au 17e siècle, le maître autel gothique fut rem¬

placé par celui qui existe encore de nos jours.

ESTAVAYER-LE-LAC PRÉPARE

LA RESTAURATION DE SA COLLÉGIALE

L'idée do restaurer la collégiale Saint-I,au- rent d'Estavayer-le-Lac remonte à une ving¬

taine d'années environ. Vieillie par les siècles, rongée par la pluie et. le vent,, l'ancienne église méritait, bien que l'on s'intéressât à elle afin de lui redonner la beauté qui devait être la sienne il y a fort longtemps. L'usure impi¬

toyable des ans ne lui a" cependant rien enlevé de son aspect solide et équilibré, témoin du bon goût et de l'habileté des gens d'autrefois.

Quelqu'un disait un jour qu'Estavayer sans sa collégiale serait un peu comme un corps sans Ame. La [lèche élancée qui, du haut de la tour, surplombe la vieille cité médiévale, cons¬

titue en quelque sorte l'aboutissement symbo¬

lique de la volonté des gens de l'endroit à met¬

tre au service de leur foi un chef-d'œuvre d'une si pure beauté. La vie d'Estavayer et de son église se rejoignent constamment puisque le destin de la cité s'est maintes fois joué sous les voûtes même de la collégiale.

En remontant le cours des âges...

L'endroit sur lequel est bâtie l'église ac¬

tuelle fut vraisemblablement réservé à la célé¬

bration des oflices divins dès la fondation d'Estavayer. Une modeste chapelle y était Les stalles exécutées en 1522 par Jean Maltelin, de Genève.

érigée avant l'an mille déjà. L'histoire de la collégiale débute en 1370. C'est durant cette année-là que les Staviacois décidèrent de cons¬

truire le chœur ainsi que le tronçon de nef qui comprend les deux petites portes latérales et les grands piliers carrés. Le matériau utilisé, la molasse, était extrait d'une carrière située à Châbles, village éloigné de cinq kilomètres d'Estavayer. Les blocs étaient amenés sur place au' moyen de chariots tirés par des bœufs.

Le toit reçut sa charpente vers 1450. Petite merveille de construction artisanale, cette charpente arquée existe encore de nos jours.

Les deux premiers étages du clocher furent édiliés en 1391, le troisième, le toit et la flèche de 1524 à 1525. L'église d'Estavayer a cepen¬

dant la particularité de posséder une tour qui chevauche la nef et le chœur. On reconnaît d'ailleurs très distinctement au premier étage la différence entre les deux étapes de cons¬

truction.

On se battait autour d'Estavayer

On s'étonnera sans doute de la si longue épo¬

que (plus d'un siècle) qui précéda la consécra¬

tion de la collégiale. Vers l'an 1400 vivait à Estavayer Humbert le Bâtard dont le règne fut fortement ébranlé par de nombreuses guerres régionales. En homme soucieux de la défense de la ville, Humbert réclama aux gens de la cité la construction de tours, de remparts et de postes de guet avant celle de l'église. Ce souverain représentait la Savoie et habitait un château dont la tour subsiste encore dans l'en¬

ceinte du monastère des Dominicaines.

Curieux privilège de la noblesse

Pour en revenir à la collégiale, celle-ci subit au cours des siècles certaines transformations et réparations d'ordre mineur mais il apparaît qu'elle n'a pas été restaurée de manière géné¬

rale et complète depuis 1750. L'ensemble de l'édifice, notamment les maçonneries des murs et des voûtes, accuse un défaut d'entretien prononcé.

(13)

13 Au Moyen âge, la noblesse staviacoise avait

le privilège de se faire inhumer à l'intérieur même de l'église. Des centaines de squelettes reposent d'ailleurs vraisemblablement sous les dalles. A cette époque lointaine, soit vers la fin duXVIe siècle sans doute, le sol était simplement fait de terre battue. On imagine aisément l'odeur pestilentielle qui régnait dans le sanctuaire durant les grosses chaleurs!

Les cercueils entassés les uns sur les autres donnaient au sol un relief fortement bosselé et seuls quesques minces centimètres de terre recouvraient parfois la dernière bière. Ce droit fut supprimé par un décret épiscopal, que les nobles de l'endroit n'acceptèrent pas sans peine. Le pavage qui existe actuellement à l'intérieur de l'édifice date de cette époque, soit des années 1748-1752.

Hôtes illustres et journées historiques

Parmi les grands personnages qui vinrent se recueillir dans la collégiale d'Estavayer, citons saint Vincent Ferrier (1404), sainte Colette de Corbie qui par un baiser guérit de la lèpre une religieuse des Dominicaines, saint Pierre Canisius, saint Benoît Labre et sainte Marie-Sophie Barrat que la Révolution fran¬

çaise avait expulsée de son pays.

La cité vécut trois journées historiques durant le Moyen âge. En 1532, réunie dans le

Texte et photos:

G. Périsset

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sanctuaire, la population déclara vouloir con¬

server la foi catholique. Même assemblée quatre ans plus tard lorsque la ville décida de rallier à Fribourg afin d'être protégée contre les Bernois qui avaient imposé la Réforme au pays de Vaud. En 165G enfin, époque des guer¬

res de religion, Estavayer se consacra à Notre- Dame de la Présentation.

Des richesses à restaurer

La collégiale d'Estavayer abrite un mobilier liturgique d'une valeur inestimable. Le maî¬

tre-autel (1640), la grille du chœur (1505), les stalles (1522), la chaire (1710), les orgues...

On ne saurait passer sous silence les trésors de l'église bien à l'abri des voleurs dans un cof¬

fre-fort: les antiphonaires, les calices, les ostensoirs, les reliquaires...

El maintenant ?

Conscient du besoin de redonner à la collé¬

giale d'Estavayer sa beauté d'antan, le Con¬

seil paroissial se penche depuis 1Ü4'.) sur le problème de la restauration. Sous l'impulsion du chanoine Louis Brodard, un fonds spécial a été créé. La restauration coûtera forl cher puis¬

que le devis récemment présenté par M. Clau¬

de Jaccottet, architecte à Lausanne, prévoit une dépense de 2 433 000 francs. Il est bien entendu que la Confédération, l'Etat de Fri¬

bourg et la commune d'Estavayer subsidie- ront les travaux envisagés. Mais la charge financière de la paroisse sera très lourde.

Présidé par M° François Torche, député, le Conseil paroissial actuel espère mettre en chantier la première étape de la restauration au printemps prochain. Il s'agira de la partie extérieure de l'édifice: clocher, toitures, faça¬

des. Puis l'on s'attaquera à l'intérieur de la collégiale où les problèmes seront sans doute plus nombreux à résoudre.

La restauration de la collégiale d'Estavayer:

une entreprise de longue haleine qui mérite d'être soutenue de tous!

Vue partielle de l'escalier de pierre, au nord- ouesl de Védifice (19e siècle).

La collégiale d'Estavayer: une architecture harmonieuse el équilibrée.

(14)

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Fribourg

aux quatre

coins

Gaby Marchand, enfin, ça y est! Il y a belle lurette que l'auteur de « Gontran » défendait l'honneur de la bonne chanson en territoire fribourgeois. Victime du principe malheureux qui veut que le degré de talent soit inversé- ment proportionnel à celui de la consécration, Gaby est longtemps resté dans une ombre teintée de modestie.

Or, voilà qu'il vient de totaliser un nombre de points supérieur à 100 lors du dernier concours de « La grande chance » et que lui a été offerte, des mains mêmes de Bruno Cocatrix, grand patron de l'Olympia, la pos¬

sibilité de « monter » à Paris pour perfection¬

ner son métier. Bravo et lionne chance.

Serait-ce la lin des vitrines banales à Fri¬

bourg? lin effet, en regardant les diverses vitrines de notre ville, nous avons remarqué au magasin des Trois Tours une vitrine peu conventionnelle rappelant par sa conception très moderne les vitrines des grandes villes de Suisse alémanique.

Chauves et chevelus seront prêts à porter les chapeaux présentés de façon si originale sur cet, engin surréaliste nommé « Le Zamzi- me » par son créateur R. Aver qui, disons le, a su par son imagination nous représenter la conquête de l'espace.

Bravo pour cette heureuse initiative!

Sa

Du 4 au S juin, Place du comptoir; nous avons pu admirer un spectacle éblouissant produit par TRABER SCHAU, les plus hauts tunumbules du monde.

Encore jamais vu jusqu'ici, un artiste sur un 111 avec des écliasses.

t,

I

(15)

Dernièrement s'est déroulée au Lac-Noir la fête de lutte. C'est avec un réel succès que les prodigueurs de ce sport se sont battus dans trois pistes spécialement conçues à cet effet.

Ces combats folkloriques nous ont fait re¬

vivre l'époque de l'ancien sport suisse.

Rappelons que les organisateurs de cette ma¬

nifestation ont bénéficié de la présence du soleil.

Le comité du panneau qui représentera la jeunesse fribourgeoise au Comptoir de Fri- bourg, s'est réunit dernièrement afin de sélec¬

tionner la maquette. C'est avec un enthousias¬

me particulier que les jeunes ont participé au choix.

La maquette a été confectionnée par R.

Ayer et A. Wicht, décorateurs, tandis que les prises de vues qui illustreront les dessins graphiques seront exécutées par la Maison des Jeunes du Botzet qui d'ailleurs participe beaucoup à d'autres réalisations. La volonté et l'originalité ne font pas défaut, cependant la question financière laisse une tache au tableau.

Ce mois-ci les amateurs de boxe ont pu assister au meeting de la société Satus qui s'est produit au Cinéma Livio. Nous avons admiré Quaranta (espoir suisse d'après les connaisseurs) qui a confirmé ce qu'on atten¬

dait de lui.

Mais l'invité d'honneur, Fritz Chervet, a remporté une victoire de plus à son palmarès contre Berweger (Sg.)

Merci aux organisateurs de ce meeting...

(16)

16

ECUBLENS Auberge communale Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Jeu de quilles Grande Bénichon

Recrotzon : 28 septembre Menus de bénichon - Vins de choix Se recommande: Famille Vaucher

GRANDSIVAZ Hôtel communal Les 14 et 15 septembre

Grande Bénichon conduite par l'orchestre «Les Lémanian's»

Menus de Bénichon

Vins de 1er choix — Cantine couverte Recrotzon: Dimanche 28 septembre

Invitation cordiale: Fam. H. Bugnon

T0RNY-LE-GRAND Hôtel de l'Olivier Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Restauration

Orchestre excellent Vins de 1er choix Invitation cordiale : Famille Curty-Débieux

Auberge du Pont de la Glane — Fribourg

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Auberge-Restaurant des ARBOGNES Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre Danse libre - Bon orchestre

Menus de bénichon - Ses spécialités

Famille Stern

BARBERÊCHE Hôtel Saint-Maurice

Grande Bénichon Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Dîners et soupers de Bénichon

Invitation cordiale Famille G. Schmid-Meyer COUSSET Hôtel de la Gare

Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Menus et Spécialités de Bénichon Concert apéritif

La Jeunesse et famille Clément

LE CRÊT Hôtel de la Croix-Fédérale Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon conduite par l'orchestre Jules Pantet, de Lausanne

Bar — Entrée libre

Menus de bénichon - Vins des meilleurs crus Se recommande: Famille M. Favre

MONTAGNY-LA-VILLE Hôtel de l'Union Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon conduite par l'orchestre René Jean

Recrotzon: Dimanche 28 septembre Menus de Bénichon — Vins de 1er choix Se recommandent: la jeunesse et le tenancier

MARLY-LE-GRAND Hôtel de la Croix-Blanche Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Bon orchestre

Spécialités de Bénichon - Menu soigné Grandes attractions foraines

Se recommande: Famille Jungo POSIEUX Hôtel de la Croix-Blanche

Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Recrotzon: dimanche 28 septembre

Grands menus traditionnels de Bénichon DANSE dès 16 heures

Famille Buchilly

PREZ-VERS-NOREAZ Hôtel de la Cigogne Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre Une ambiance avec l'orchestre «Trio 54»

Concert apéritif le dimanche

Menus soignés de Bénichon et ses spécialités Invitation cordiale: Joseph Brülhart-Schorro PROMASENS Auberge de l'Étoile

Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: Dimanche 28 septembre Orchestre «Les 5 Jähnison»

Restauration de bénichon

Invitation cordiale: Famille Bersier-Gothuey

ROMONT Hôtel de la Belle-Croix Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Bénichon Gastronomique Recrotzon: dimanche 22 septembre Rendez-vous des gourmets

Spécialités fribourgeoises Se recommande: Famille Ecoffey

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17

Dans les Halles d'autrefois

un Hôlel-Restauranf lout neuf Les Trois Couronnes

Dimanche 14 septembre Menus de bénichon Vins de choix

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Samedi 13 et dimanche 14 sept.

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Sous les Halles, dès 21 h.

Invitation cordiale: Famille Louis Despont-Clément Tél. (029) 27256

Auberge de la POULARDE ROMONT Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon gastronomique Menus traditionnels: Soupe aux choux

Jambon de campagne Gigot et ragoût d'agneau Mignardises

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CHEYRES Hôtel de la Grappe Samedi 13 et dimanche 14 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Orchestre: «Les Play-Boys»

Dîners et soupers de bénichon Vins de 1er choix

Se recommandent: La jeunesse et la famille Monney-Rapo CORPATAUX Hôtel de l'Etoile Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Menus de Bénichon Réservez vos tables. Tél. (037) 31 12 27 Orchestre: Alphonse Haymoz

Famille Baeriswyl-Biirgy

Farvagny-le-Grand

Hôtel du Lion d'Or Grande salle

BÉNICHON: dimanche 14 et lundi 15 septembre Orchestre «Les Tziganes»

Dimanche et lundi concert-apéritif

Dîners et soupers de bénichon — Vins de '\<3r choix Invitation cordiale: famille Andrey

MÉZIÈRES (Romont) Café de la Parqueterie Dimanche 14 et lundi 15 septembre Nouvelle salle

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre Excellent orchestre

Menus de Bénichon — Vins de choix Invitation cordiale: Famille Roch

NEYRUZ Hôtel de l'Aigle-Noir Les 14 et 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Orchestre Alain Morro-Grande salle et cantine chauffée Concert-Apéritif - Menus de bénichon

Bar - Tir à fleurs

Invitation cordiale: Famille Dousse-Borgognon VUISSENS Hôtel de la Croix-Blanche Dimanche 14 et lundi 15 septembre

Grande Bénichon Recrotzon: dimanche 28 septembre

Dîners et soupers de bénichon - Véritable jambon de campagne - Les délices de la bénichon - Vins de choix Excellent orchestre «Gil-Max»

Famille Moret-Chatton

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Le Conseil fédéral

Photo J.-R. Seydoux à Moléson

Image rassurante d'une démocratie qui tient son souffle et ses promesses.

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La démocratie en vacances ou...

Col,to année, le Conseil fédéral a rompu avec la tradition. D'habitude, il fait sa « promenade d'école » annuelle dans le canton du président de la Confédération. Cette année, ç'aurait été Obwald Mais les membres du gouvernement helvétique se sont dirigés vers la Suisse ro¬

mande. Accompagnés de M. Karl Ilubcr, chancelier de la Confédération, ils sont arrivés le matin, fi la station touristique du Moléson, à la Chaux. Ils y ont été reçus par M. Paul Torche, conseiller aux états, président de la Société des téléphériques Gruyères-Moléson- Vudalla, par M. Jean Favre, vice-président, et par M. Victor Simonin, directeur.

I.es hôtes ont gagné la Vudalla en télébenne, l'uis sous la conduite de M. Jean Favre, ils ont fait à pied une course d'une heure et demie pour se rendre h Plan-Francey, admirant les troupeaux à l'alpage et les champs de rhodo¬

dendrons. Là, ils ont été accueillis par M.

Paul Genoud, président du Gouvernement, fribourgeois, et par M. Hobert Menoud, préfet do la Gruyère. Le téléphérique les a transpor¬

tés au sommet (lu Moléson où un vin d'hon¬

neur, offert par l'Ktat, leur a été servi. La descente sur Plan Francey s'est, faite en télé¬

phérique, sauf pour M. Hoger lîonvin qui, en alpiniste chevronné, est descendu « pedibus cum jambis ». Au restaurant de Plan Francey, le coi- des alpes de M. Félix Dal'llon jouait ses airs nostalgiques. Un excellent repas fut servi:

truite, jambon, fromage, crème au baquet et.

fraises. M. Oscar Anthamatten, membre du Conseil d'adminislralion du GMVV, veillait il ce que les convives fussent généreusement traités.

Au courant do l'après-midi, les conseillers fédéraux sont partis pour le canton de Vaud.

Ils ont été invités par M. Karl Burkhart, an¬

cien ministre et ancien président du Comité in¬

ternational de la Croix-Houge, dans sa proprié¬

té de La Hâtio, ù Vinxel. Puis après avoir passé la nuit dans un hôtel do Prangins, ils ont fait une promenade en bateau sur le Léman. A Chilion, ils ont parcouru le secteur de l'autoroute N° construit dans une portée aérienne. Ils ont terminé leur périple, au chft- leau d'Oron. Un ciel lumineux a favorisé cette excursion. Les voyageurs n'ont pas tari d'élo¬

ges sur les beautés de la Gruyère. Ils ont déci¬

dé d'y revenir. ■ ' ... **»■

Le Conseil fédéral pose in corpore pour la postérité.

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Ivan Rebroff

triomphe

à Fribourg

A l'ailla de l'université de Kribourg, c'est le silence, un silence pesant qui suit le brou¬

haha de l'entracte.

I,c public est là impatient, le regard rivé à la scène, on lui a volé la lumière pour la donner à... IVAN RliBROFFl

Le rideau s'ouvre sur un orchestre de bala¬

laïkas composé d'une charmante jeune femme et de doux jeunes hommes faisant très russes, l'un avec ses moustaches tombantes, l'autre par son visage osseux, son regard dur et clair de blond. Tous trois habillés de casaques blanches brodées rouge et, or. Leur musique est vivante, entraînante mettant tout de suite les spectateurs « dans le bain ». Mais la mélodie cesse, les gens restent suspendus; il n'est, pas encore là, le héros de la soirée se fait attendre; des rumeurs interrogatives s'élè¬

vent du public. A nouveau les lumières bais¬

sent, quelque peu, tout, le monde attend...

... Le voilà! C'est bien lui, tout y est,: la grandeur, la corpulence, la toque de fourrure, la barbe brune frisée, une casaque verte bro¬

dée or et. des bot tes de cuir noir. 11 salue, sou micro dans la main lui donnera l'occasion do présenter un certain jeu de scène.

Les lumières tournent au rouge, et Ivan Hebrolï commence à chanter tout en avant de la scène, face au public fribourgeois.

Mais, laissons Monsieur HebiolT clianter et, parlons un peu de son passé. Né à Herlin, d'une vieille famille russe, son cœur et son âme apparlieniionl à ce pays. Il apprit au cours d'une sévère instruction, la musique à Hambourg. Il s'engagea dans les cosaques du Don où il se lit remarquer par sa voix basse remarquable. Il remporta une victoire au concours de la musique à Munich ce qui lui valu d'obtenir sou premier engagement com¬

me chanteur d'opéra; métier qu'il pratiquera plus de trois ans. Mais Ivan Hebrol'f ne pourra se passer de la chanson, surtout de par sa voix qui peut couvrir quatre octaves et dont il est un des seuls au monde à pouvoir réaliser ce que l'on peut, appeler un exploit. Kl- très vite, notre homme, accompagné d'un ensemble balalaïka litconnailre, aux allemands d'abord puis en Kurope eut ière el au Nouveau-Monde, la musique et le folklore russes.

Ses premières chansons terminées, la lu¬

mière réapparaît sur le grand bonhomme el ses musiciens, il remercie, salue et s'en va;

pas longtemps rassurez-vous, le temps d'un morceau folklorique toujours aussi rythmée et le voici qui réapparaît. Mais cette fois son habit est d'un rouge foncé ce qui n'enlève rien à sou allure, il reste toujours aussi important, égal à lui-niènie dans son affrontement avec la salle qui retentit d'applaudissements mais qui se calme bien vite aux premières noies entamées d'une voix grave et bien timbrée.

Les chansons diffèrent légèrement, plus on avance dans le programme, plus elles sont rapides el gaies. L'éclairage est à nouveau rouge, selon les désirs de l'artiste qui le pré- l'ère ainsi pour une question personnelle.

Puis une autre interruption, changement de costume : cette fois c'est en brun qu'il appa¬

raît. Sous sa toque de fourrure, à la naissance de cheveux bruns frisés sur la nuque, appa¬

raissent des gouttes de sueur, puis sous la moustache. Ivan Kebroff a réussi à conquérir son public mais il est vaincu par la sueur que son mouchoir a bien de la peine a atténuer.

Notre chanteur laisse à nouveau la scène à ses musiciens el vient prendre son verre d'eau qui parait bien faible et inoffensif dans cette main: et pourtant, il prépare déjà sa revan¬

che. Le public qui n'en a pas assez rappelle sa voilette qui revient sur scène pour chanter un succès bien connu de tous « Kalinka », vraiment l'atmosphère est détendue, les chansons graves et sérieuses do tout à l'heure

(21)

21 Né à Berlin

d'une vieille famille russe: plus vrai que nature.

contrastent avec les dernières interprétées.

L'homme regarde le publie en l'ace, droit dans les yeux, il l'ait linéiques grimaces, rigole dou¬

cement puis aux éclats, son physique lui per¬

met sans effort, de montrer une présence étonnante sur scène; il fait signe à ses musi¬

ciens de se lever, les tenant par la main, il les présente aux fribourgeois qui applaudissent, en Suisse un Russe plutôt Allemand. Kt. dans son coin le verre se tient prêt., il veille, il se prépare.

Le chanteur quitte une fois encore la scène qui vibre de folklore, ça lui change des concerts symphoniques, elle a l'air d'apprécier la musi¬

que russe importée directement des liants plateaux de la Volga.

Pour sa dernière chanson, Ivan le terrible, s'empare du verre plein d'eau, alin de chanter des paroles clamant, les bienfaits de la « Vod¬

ka », il rentre en titubant sur la scène, fait, le saoul et, commence, un niic.ro dans une main, notre pauvre petit verre dans l'autre, i\ enta¬

iller ce morceau la gloire de cette liqueur renommée typiquement, russe niais distillée en Pologne.

Le verre ne se fait, pas d'illusion, il sait, ce qui l'attend et s'y prépare; comme tous ses camarades de l'Kst il sera jeté par terre de toutes forces après la chanson. Seulement, ce verre-là est suisse et il le prouvera.

La lin du spectacle approche et comme attendu à la dernière note, Ivan Rebrolï d'un geste rageur lance son verre sur la scène ; celui-ci rebondit, intact, malgré plusieurs ten¬

tatives de foutes sortes et de piétinements, le verre résistera bravement; et c'est en nage, l'aligné par l'effort, vaincu par la verrerie helvétique et, sous le rire niais aussi les applaudissements que le chanteur sortira de scène. Il n'a pas déçu, il a confirmé sa répu¬

tation très publicitaire.

Très sympathique, il reçoit ses admirateurs aux vest iaires et ne prend même plus le temps de se changer. C'est, avec, lionne humeur qu'il signe les autographes et, répond aux quest ions posées en allemand et en français, car il con¬

naît un peu notre langue.

C'est, avec plaisir (pie nous retrouverons ce grand bonhomme qu'est, Ivan RebrolT. Il reviendra cet, automne et nous sommes cer¬

tains qu'il sera aillant apprécié sinon plus.

Texte: l>. A. Duvoisin Photos: Cl. Presse

L'ensemble balalaïka qui /'accomptajne avec bonheur.

(22)

Georges

Mouslaki

(Photo Cleaver Presse)

POSTER

FRIBOURG-ILLUSTRÉ

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24

flash

Jeunesse

PAR CINÉFILM

Nous avons choisi de vous présenter une réalisation qui peut servir d'exemple, le centre de loisirs aménagé par des jeunes et

pour eux dans l'ancienne cure du Christ-Roi.

Vous connaissez peut-être cette vieille mai¬

son grise située entre deux immeubles- tours de la rue du Botzet, dans le quartier de Pérolles.

La Maison des Jeunes

du Botzet

Un peu d'histoire

En automne 1908, les autorités communales stimulées par le zèle de M. le Synclic, louent l'ancienne cure du Christ-Roi vouée sans cela à la démolition; une équipe de jeunes en¬

thousiastes se décident à la retaper tambour battant pour l'ouvrir dès que possible à la jeunesse de Fribourg. C'est sous l'égide de l'Association pour les maisons de jeunes de Fribourg (AMJF), présidée par M. II. Eisner un industriel ouvert aux problèmes « jeunes », que ces bonnes volontés ont été groupées.

Michel Grivel, un barbu de choc surnommé Mike, dirige les opérations. 11 va réaliser un vieux rêve: ouvrir la première maison de jeu¬

nes de la ville. Car tous, apprentis, jeune- ouvriers, étudiants, comment passent-ils leur temps libre, que la « civilisation des lois sirs » tend à augmenter? Les bars, les bandes oisives, le cinéma à haute dose? On sait que les actes de vandalisme, la délinquance juvé¬

nile en général, ont des causes bien précises.

Nous estimons pour notre part, que l'éduca¬

tion, pour constituer un bagage plus complet, doit comporter un apprentissage de la vie sociale. Pour l'adolescent pressé de « vivre sa vie »,d'afflrmer sa personnalité face au milieu familial, face à cet inquiétant et attirant monde des adultes, la rencontre avec les autres dans un cadre libéré des contraintes confor¬

mistes, porte ses fruits. La réfection des lo¬

caux envisagés allaient donner l'occasion d'une première mise en commun.

Le long hiver 68/69

On endosse donc l'uniforme, en l'occurence les salopettes. Armé de pinceaux et marteaux, sur les lèvres les refrains à la mode, on s'atta¬

que au grand chantier. L'ambiance qui naît du travail remplace le chauffage défectueux.

Mike, de la peinture jusqu'aux yeux, acceuille les nouveaux venus en leur fourrant un balai dans les mains, et allez-y! La résolution des jeunes comme des moins jeunes est mise à contribution. Une chaîne de solidarité se for¬

me: nous recevons de vieux meubles, un piano, de l'équipement électrique, des cou-

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