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Taux d intérêt et taux de change: le pays de la soif

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Academic year: 2022

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Taux d’intérêt et taux de change:

le pays de la soif

A l’IDL, nous avons beau être une petite équipe à taille humaine, il n’en reste pas moins que des « souhaits » sont exprimés et qu’il vaut mieux les entendre et les satisfaire faute de quoi une certaine mauvaise humeur pourrait apparaitre. Ainsi m’a t’« on» fait comprendre que consacrer l’une de ces chroniques à ce qu’étaient les taux d’intérêts et les taux de change était…souhaitable car la demande en provenance des lecteurs apparaissait forte. J’ai bien essayé de botter en touche, tant le sujet est complexe, mais «on» m’a fait comprendre que l’«on» n’était pas dupe.

Et donc voila cette chronique sur les deux sujets qui ont mené le plus d’économistes à l’asile de fous. Et je vais essayer de faire la chose la plus difficile au monde, être court, aller à l’essentiel sans dénaturer la réalité…Mais je ne cache pas que cette chronique risque d’être un peu…aride. Comme le disait le Capitaine Haddock dans le crabe aux pinces d’or (où il rencontre Tintin)… « Le pays de la soif, le pays de la soif » Commençons donc notre marche Saharienne par les taux d’intérêts.

Imaginons que j’ai un revenu de 100. A chaque fois que je le perçois, j’ai la possibilité de le consommer dans sa totalité ou d’en mettre une partie « de coté».

Si je suis une fourmi craintive, je vais mettre le maximum de coté. Si je suis une cigale, rien du tout. La somme de toutes les craintes et de tous les espoirs de toutes les fourmis et de toutes les cigales me donne un « stock d’épargne » c’est- à-dire les montants que la population, en France par exemple, est prête à ne pas consommer.

De l’autre coté, vous avez toute une série de gens qui ont une idée très nette de ce qu’ils pourraient faire avec cette épargne s’ils y avaient accès. Citons les entrepreneurs, toujours à court d’argent, les jeunes qui veulent se loger, l’État qui

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sait mieux que vous ce que vous devriez faire de votre argent, vos enfants qui ont besoin de s’installer…

Ce stock d’épargne, dans un monde idéal, se mettrait en face de cette demande d’épargne et un grand marchandage aurait lieu pour déterminer le PRIX auquel le stock d’épargne serait égal à la demande d’épargne. Si les taux baissent, j’épargne un peu moins et j’emprunte un peu plus, si les taux montent j’épargne un peu plus ou j’emprunte un peu moins jusqu’à ce que l’on arrive au moment magique ou l’offre d’épargne = la demande d’épargne.

Et le Suédois Wicksell, l’un des plus grands économistes de tous les temps appelait ce taux d’équilibre entre l’offre et la demande d’épargne le « taux d’intérêt naturel »

Mais disait Wicksell qui était tout sauf naïf, ce taux naturel est en fait un taux

«théorique» qui peut ne rien avoir à voir avec le taux que chacun peut observer dans le marché aujourd’hui. Après tout, les entrepreneurs peuvent se tromper sur leurs espérances de gains futurs, l’État peut essayer de manipuler ce taux en donnant par exemple des avantages fiscaux à ses propres emprunts, les épargnants peuvent paniquer d’un seul coup tous ensemble, la banque centrale ou les banques commerciales peuvent faire n’importe quoi.

Donc, nous dit Wicksell, le taux observable sur le marché et qu’il appelle «le taux de marché» peut être complètement différent du « taux naturel », et ce pendant de longues périodes. Et d’après Wicksell, si le taux de marché est trop bas par rapport au taux naturel, cela mène toujours à des spéculations financières débridées qui se terminent en général par des Krachs (c’est un peu la situation actuelle).

Si l’argent est trop cher, avec le taux de marché au dessus du taux naturel, la croissance s’arrête nette et l’économie rentre en dépression. C’est un peu le scenario dont le fossoyeur de l’économie Française Monsieur Trichet a fait bénéficier notre pays pendant la période ou il sévissait à la banque de France avec sa politique débile du franc fort.

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Résumons-nous :

Dans le fonds il y a DEUX taux d’intérêts à tout moment.

-Le taux naturel où l’épargne = l’investissement

-Le taux de marché, le taux auquel vous et moi allons avoir accès pour prêter ou emprunter de l’argent…

Plus les deux sont proches l’un de l’autre et plus la croissance économique est à la fois stable et forte.

Plus les deux s’éloignent l’un de l’autre et plus les variations cycliques deviennent fortes, la croissance faible et le chômage élevé, comme on le voit depuis que les banques centrales ont décidé de manipuler les taux de marché pour «stimuler la croissance», avec le succès que chacun peut constater tous les jours.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que plus les deux sont loin l’un de l’autre et plus le déséquilibre entre l’offre d’épargne et la demande d’épargne devient fort.

La différence ne peut être comblée que par une destruction ou une création de crédit et de dette qui risque de déstabiliser le système a terme.

Ces déséquilibres un jour ou l’autre doivent en effet être corrigés et cela se fait en général assez brutalement dans des crises financières énormes qui ne sont que la manifestation de l’offre et de la demande d’épargne redevenant équivalentes.

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Et donc, chacun des lecteurs de l’IDL quand il pense « taux d’intérêts » doit penser à trois choses

La ou les taux d’intérêts sont.

La ou ils devraient être, à son avis (qui vaut bien le mien).

La différence entre les deux.

Car plus l’écart entre les deux premiers est grand, et plus méfiant il doit devenir tant la mesure ou le système dans lequel il opère est par nature de plus en plus instable au fur et à mesure que le temps passe…

C’est vous dire si je suis méfiant en ce moment tant cette différence a été manipulée depuis 15 ans et ce dans tous les pays du monde…Jamais l’écart entre le taux de marché et le taux naturel n’a été aussi élevé partout et depuis aussi longtemps.

Le retour sur terre risque d’être agité

Et si le lecteur me demande d’où vient le désir forcené que tous les hommes politiques, tous les banquiers centraux et tous les économistes ont de manipuler sans cesse cet écart puisque toutes les analyses historiques montrent que ces manipulations se terminent toujours mal, et bien la réponses est simple : les effets à court terme d’une telle manipulation sont souvent heureux et permettent donc de rester au pouvoir.

Et après eux, le déluge…

Passons à notre deuxième sujet, les taux de change.

Le taux de change n’est rien d’autre qu’un PRIX de marché entre deux monnaies.

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J’ai beaucoup écrit sur ce site sur ce qu’était une monnaie et je vais essayer de résumer en quelques phrases ces réflexions.

Une Nation c’est une volonté de vivre ensemble qui s’exprime par un contrat social accepté par l’ensemble de la population. Ce contrat social implique des transferts à l’intérieur de cette Nation, organisés par un État à qui est consenti le monopole de la violence légitime. Pour assurer ses missions Régaliennes et procéder aux transferts requis cet État prélève des impôts, ce qui requiert qu’il dispose d’une monnaie.

La monnaie n’est donc que l’expression financière de cette volonté de vivre ensemble.

La volonté de vivre ensemble et la monnaie sont donc l’envers et l’endroit d’une même réalité.

Le Ratio entre deux monnaies s’appelle le taux de change.

Imaginons que nous ayons deux pays et que l’un des deux décide de ne plus avoir d’enfants tandis que l’autre maintient sa fécondité à deux enfants par femme, ce qui permet à la population de se maintenir à un niveau à peu prés constant.

Que va-t-il se passer dans le taux de change entre leurs deux monnaies ?

Le premier pays, celui qui ne fait plus d’enfants, va se retrouver avec une population jeune et en âge de travailler sans être « encombré » par tous ces enfants qui dans le fond coutent très cher.

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Sa balance commerciale va exploser à la hausse par rapport à celle du pays qui continue à faire des enfants et l’on peut penser qu’il n’y aura pas de déficits budgétaires dans le premier pays.

Et donc la monnaie du premier pays va monter pendant un grand moment par rapport à la monnaie du deuxième pays et tout le monde vantera la qualité de la gestion du premier pays et condamnera l’incompétence des hommes politiques du deuxième.

Avançons de trente ans.

Ceux qui n’ont pas fait d’enfants prennent tous leurs retraites en même temps et la question se pose: qui va payer leurs retraites ?

Car les retraites d’aujourd’hui ne peuvent être payées que par du travail d’aujourd’hui, ce qui veut dire que ceux qui n’ont pas fait d’enfants doivent s’être constitué une espèce de créance sur le travail du pays d’à coté en y achetant par exemple des entreprises ou des obligations d’État.

Et au fur et à mesure que ces créances se liquideront, la monnaie du premier pays baissera par rapport à celle du deuxième.

Et donc nous aurons un cycle démographique du taux de change, d’abord en hausse pour le premier, ensuite en baisse, d’abord en baisse pour le premier , ensuite en hausse.

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Imaginons qu’au début de la période, de puissants génies décident de bloquer le taux de change entre les deux pays.

La compétitivité « anormale » du premier pays au début de la période ne pourra être compensée par son taux de change qui monte, et donc l’économie du deuxième pays sera détruite et il n y aura rien a acheter quand le basculement démographique se produira.

Bloquer le taux de change, c’est donc bloquer, une fois encore, les mécanismes d’ajustement qui permettent aux économies de s’ajuster harmonieusement en fonction de ce que font les pays voisins.

C’est l’exemple parfait du lit de Procuste, ce brigand Grec qui allongeait ses prisonniers sur un lit. Ceux qui étaient trop grands, on leur coupait ce qui dépassait, ceux qui étaient trop petits, on les allongeait grâce aux efforts de chevaux commis à cet effet.

Et tout le monde en crevait, sauf ceux qui avaient la même taille que Procuste.

Quand on connait les milliards de transactions qui se passent sur les marchés des changes tous les jours, on ne peut qu’être stupéfaits de la vanité des hommes politiques qui prétendent savoir ou devrait être le taux de change entre deux Nations, c’est-à-dire deux volontés de vivre ensemble.

Fixer le taux de change est vraiment le degré ultime non seulement de l’incompétence en économie mais de la suffisance intellectuelle la plus extrême, qui ne peut se produire que si vous avez toujours été premier de classe et que vous n’ayez jamais travaille dans la vraie vie.

Conclusion

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Beaucoup de gens me demandent pourquoi les choses vont aussi mal, partout.

La réponse est toute simple.

Manipuler le taux d’intérêt, c’est intervenir dans le rapport que j’ai avec le temps et donc détruire ma Liberté Individuelle puisque je n’ai plus la libre disposition de mon temps.

Manipuler le taux de change, c’est attenter à ce qui m’unit au reste de mon pays, c’est-à-dire la volonté de vivre ensemble. Sans liberté des taux de change pas de Souveraineté Nationale et donc pas de Démocratie

Si je n’ai plus de Liberté Individuelle et si je ne peux plus choisir librement avec qui je veux vivre, pourquoi l’économie de mon pays, ou de tout autre pays devrait elle fonctionner ?Car une économie prospère n’existe que s’il existe des prix libres et tous les prix trouvent leur origine dans la combinaison entre taux d’intérêts et taux de change.

Nos économies implosent parce que nous ne sommes plus libres, et voila tout.

NDLR: Toute reprise des articles du présent site devra, sans exception aucune (pour tous les articles du site présents et à venir)

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1/ faire l’objet d’une demande acceptée en amont

2/porter la mention en amont de l’article « un Article publié par Charles Gave pour le site Institut des Libertés«

On ne change pas une équipe qui gagne

Mythes Economiques et Taux de change.

« L’ennui avec les banquiers centraux est que ce sont toujours des vieux messieurs et qu’ils prennent le taux de change pour un symbole de virilité. »

Margareth Thatcher.

Le taux de change est un PRIX, mais ce n’est pas un prix tout à fait comme un autre.

Si je suis un consommateur, Il me permet de savoir s’il vaut mieux acheter des produits étrangers ou nationaux.

Si je suis un producteur, il me permet de savoir si je dois produire à l’étranger ou à la maison.

Si je suis un investisseur, il me permet d’essayer de comprendre où je dois investir (dans une monnaie sous évaluée par exemple) ou ne pas investir.

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Si je suis un emprunteur, ou je dois emprunter (le conseil étant d’emprunter plutôt dans une monnaie surévaluée).

Dans un monde rationnel, ce prix devrait être laissé libre de fluctuer librement, en fonction des besoins et des ressources des uns et des autres, pour que les intérêts du consommateur, du producteur de l’investisseur ou de l’emprunteur se conjuguent harmonieusement. Et pourtant s’il y a UN prix que les hommes politiques s’acharnent à manipuler sans cesse depuis toujours c’est bien le taux de change. Et l’imagination des politiques et des banquiers centraux étant à peu prés infinie, il n’y a pas une seule manipulation de ce prix qui n’ait été essayée, le résultat final étant toujours le même, une catastrophe. Essayons de répertorier quelques unes de ces tentatives faites par les génies qui nous dirigent pour

« améliorer ‘’un système qui fonctionne beaucoup mieux quand ils ne s’en occupent pas (voir la Suisse par exemple).

La plus redoutable passe par le contrôle des changes. Le citoyen de base ne peut pas «sortir » son argent de son pays ou dans le fond il est retenu financièrement prisonnier. Détenir un compte à l’étranger est un crime. Il n’y a pas de transactions libres entre la monnaie nationale et les autres monnaies, toute transaction devant passer par un organisme d’état qui fixe un prix qui lui convient à lui mais certainement pas au citoyen. Dans ce genre de pays, la quasi totalité des prix sont faux et en général, la pénurie y règne avec le marché noir et la corruption. Le Venezuela en est un bon exemple aujourd’hui.

La plus ancienne est sans doute le droit de douane, dont le but est de subventionner le producteur national au détriment du consommateur national. Il s’agit donc d’un merveilleux exemple du capitalisme de connivence qui toujours et partout a amené tout le monde à la ruine.

Bastait a dit tout ce qu’il y avait à dire sur le sujet. Si j’instaure un droit de douane sur les voitures produites à l’extérieur, je rends les voitures étrangères plus chères en France et les Français en achèteront moins, ce qui vaudra certes aux politiciens la reconnaissance éternelle des producteurs de voitures chez nous. Mais deux choses se passeront : d’abord les autres pays vont coller des droits de douane sur les voitures Françaises, ce qui fait qu’ils n’en vendront pas plus et sans doute moins, et ensuite la qualité des voitures produites chez nous va baisser puisqu’elles ne seront plus concurrencées et donc très rapidement plus

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concurrentielles. Et comme le consommateur Français paiera plus cher pour des voitures moins efficientes, il aura moins d’argent à dépenser par ailleurs et l’économie en souffrira. Ce que l’on voie et ce que l’on ne voit pas, encore une fois. Le Droit de douane n’est en fait rien d’autre qu’un impôt prélevé par l’Etat, sur le consommateur, qui paye la note au final, au profit d’incompétents bien en Cour.

La plus dangereuse à long terme c’est le maintien du taux de change à un niveau « sous évalué » que l’on obtient par une série de

« dévaluations compétitives», le but étant d’arriver à un excédent des comptes courants (la vieille balance commerciale). Encore une fois, il s’agit de subventionner la production locale au détriment de la consommation locale, ce qui revient à sous valoriser le travail local. Entreprendre une telle politique c’est suivre ce qu’il est convenu d’appeler une politique mercantiliste. Imaginons que cette politique réussisse, le pays aura des balances commerciales excédentaires, ce qui veut dire qu’il vendra plus à l’étranger qu’il ne lui achète. Ce pays vendra donc par exemple plus de voitures à l’étranger qu’il n’en achète et recevra en échange des effets à recevoir de ses clients extérieurs. Il échange donc un vrai produit contre du papier puisque la balance des paiements s’additionne à zéro : Comptes courants+ balance des capitaux =0, c’est même pour ca qu’elle s’appelle une balance. Beaucoup de gens pensent que la balance commerciale est l’équivalent du compte pertes et profits pour une société industrielle ou commerciale. Rien n’est plus faux. Il s’agit purement et simplement d’une tautologie comptable nécessaire pour équilibrer les comptes la comptabilité nationale.

Deux questions doivent être posées ici : La première :

Vaut-il mieux être le Grec qui achète une Mercedes ou l’Allemand qui reçoit une promesse du Grec qu’il sera repayé un jour par la vente d’un produit Grec ?

La deuxième : Tout le monde ne peut pas avoir des excédents à la fois puisque mon surplus est le déficit de quelqu’un d’autre. Il s’agit donc d’un système totalement instable, les pays mercantilistes se trouvant ruinés eux-mêmes une fois qu’ils auront acculé à la faillite leurs concurrents dont ils découvrent avec horreur

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en fin de parcours qu’ils étaient aussi leurs clients et leurs débiteurs..

La plus stupide, c’est bien sur les taux de change fixes entre les monnaies de deux pays. De deux chose l’une : ou ces deux pays ont des productivités du capital et du travail équivalentes, et le taux de change entre ces deux pays ne bougeront que très peu, ou ce n’est pas le cas, et le pays le plus efficace acculera à la ruine le pays le moins efficace et tout cela se terminera par une crise financière monstrueuse quand le taux de change fixe sautera. Prenons l’exemple de l’Allemagne depuis les débuts de l’Euro. Ce pays a accumulé environ mille milliards d’euro de créances sur les pays de la zone euro depuis l’an 2000, en raison de ses excédents extérieurs sur eux. Ces créances se retrouvent dans le bilan des institutions financières allemandes. En aucun cas elles ne pourront être remboursées car elles sont beaucoup trop importantes, comme le montre fort bien la Grèce. Imaginons qu’elles vaillent tout au plus 500 milliards. Le système financier Allemand devra donc prendre une perte de 500 milliards. Les fonds propres des banques et des compagnies d’assurance locales sont de 350 milliards. Couvrir une perte de 500 milliards avec des fonds propres de 350 milliards pourrait se révéler difficile… Les Allemands auraient pu mettre leurs voitures sur un bateau et le couler au large de Hambourg, cela aurait été une aussi bonne affaire.

A la lumière de ces évidences, passons en revue la situation actuelle un peu partout dans le monde, en commençant, à tout Seigneur tout honneur, par le Dollar US.

Avec le redoutable monsieur Bernanke, les USA se sont essayés à une politique de dévaluation compétitive, et les effets n’ont pas tardé à se faire sentir. Comme le dollar n’est pas à un prix de marché, plombé qu’il était par des taux d’intérêts a zéro, le commerce international qui est libellé en dollar ne connait plus aucune croissance tandis que les entrepreneurs cessent tout investissement puisqu’ils savent que tous les prix sont faux. Et tout le monde de se demander pourquoi les taux de croissance de nos économies sont aussi faibles.

Venons en à l’Euro qui accumule toutes les erreurs : On commence par des taux de change fixes entre des pays ayant des productivités différentes,

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ce qui amène à un effondrement des productions industrielles dans les pays à faible productivités et donc à une explosion de leurs déficits budgétaires et donc de leur dettes, conséquences logiques de la hausse du chômage. Cette hausse des dettes amène les allemands à demander des politiques restrictives en Italie, en France, en Grèce, alors que le problème vient d’un faux taux de change.

La solution que l’on nous offre est à la fois simple et stupide : puisque l’on ne peut pas dévaluer la monnaie Italienne, on va dévaluer l’euro .Et donc, pour remédier à la non compétitivité de l’appareil productif Italien vis-à-vis de l’appareil productif Allemand, on dévalue l’Euro, ce qui fout en l’air les concurrents non Européens de l’Allemagne, et les travailleurs des pays touchées par la dévaluation de l’Allemagne ne peuvent plus du coup aller passer leurs vacances en Italie. La dévaluation de l’Euro renforce donc l’Allemagne et pénalise l’Italie. Exactement le contraire de ce qu’il fallait faire. Dur, dur…

La politique de gribouille dans toute son horreur.

Ce qui se passe en Grèce n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg. Il est craindre que le Titanic zone Euro ne se fasse éventrer par l’iceberg taux de change fixe. Terminons par la zone Asiatique où les deux géants suivent une politique fort différente.

Le Japon, dont la monnaie était grotesquement surévaluée il y a trois ans suit une politique de dévaluation compétitive, alors que la puissance dominante en Asie, la Chine, suit une politique de retour à la normale pour ses taux d’intérêts et ses taux de change, après avoir pratiqué pendant des années un mercantilisme fort agressif.

La Chine, comme je ne cesse de l’écrire depuis des mois , est donc le seul grand pays au monde à avoir aujourd’hui une politique des changes rationnelle puisque s’appuyant sur des prix de marché .

Nous sommes donc en train d’assister a l’émergence d’une zone « Yuan » (la

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monnaie Chinoise) en Asie, et le Japon s’est positionné pour en bénéficier.

Ce qui veut dire en termes simples que la seule zone de stabilité monétaire et donc de stabilité tout court dans le monde sera l’Asie.

Aux USA, les distorsions créées par les faux taux d’intérêts et les faux taux de change ne peuvent pas ne pas amener à de fortes turbulences quand les prix reviendront à l’équilibre, comme ils le font toujours.

Mais là ou les choses vont être le plus difficile, c’est certainement dans la zone euro puisque derrière les faux prix qui y sévissent, il y a un projet politique portée par une classe qui préfère voir mourir les peuples que reconnaitre qu’elle a eu tort. Que les citoyens périssent plutôt que mes idées était l’un des leitmotiv aussi bien des nazis que des staliniens ou des Maoïstes …

On peut craindre donc des Jacqueries des peuples, engendrés par des tentatives de contrôle des changes, d’appropriation illégitime des dépôts par mes Oints du seigneur, accompagnés d’interdictions de toute transaction en cash ou que sais je encore…

Conclusion

D’après le grand philosophe Popper si un pays essaie de bloquer les ajustements nécessaires qui se font petit à petit et pour ainsi dire sans douleur, alors, lorsque la volatilité réapparait, l’ajustement peut être sanglant et d’une brutalité inouï, comme nous l’avons vu en Asie lors de la crise 1997-1998.

C’est ce qui attend certainement l’Europe, et peut être les USA, mais dans une moindre mesure. . . Ceux qui comme moi pensent que moins les hommes politiques manipulent les prix , mieux tout le monde se porte doivent continuer à privilégier les placements en Asie.

Le reste du monde apparait de plus en plus comme une situation du style : « Pile,

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je me gagne pas, face je perds ».

Pas bien intéressant comme choix.

Parité des Pouvoirs d’achat, Elections Européennes et Oints du Seigneur

Les économistes ont une grande qualité. Ils ont une capacité remarquable à créer des noms compliqués pour décrire des choses simples, le but étant bien sur de faire croire au ‘’ vulgum pecus” qu’ils savent des choses importantes.

L’un de ces mots, qu’il m’est arrivé, hélas, d’utiliser sans le définir (mea culpa) est la “parité des pouvoirs d’achat”. Cette chronique va donc commencer par une espèce de “fiche” que le lecteur pourra garder dans un coin pour l’utiliser lorsque qu’un quelconque Diafoirus prononcera le mot dans une émission télévisée.

La notion est simple.

Imaginons deux pays, le premier avec un taux d’inflation de zéro, le deuxième avec un taux d’inflation de 10 % par an. Pour que les entrepreneurs du deuxième pays restent concurrentiels avec ceux du premier pays, il va falloir que le taux de change du pays « inflationniste » baisse de 10 % par an en moyenne pour que le système reste à l’équilibre.

La parité des pouvoirs d’achat c’est donc le taux de change corrigé du taux

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d’inflation et c’est tout. Il s’agit bien sur d’un prix “théorique”, censé représenter l’endroit où le taux de change devrait se trouver s’il s’ajustait parfaitement à la réalité.

L’étape suivante consiste bien sur à comparer le taux de change de “marché” au taux de change « théorique « pour voir laquelle des monnaies est surévaluée -ou sous évaluée- par rapport à l’autre.

Voici un exemple de parité des pouvoirs d’achat entre l’Italie et l’Allemagne.

Explications

La ligne verte, c’est notre taux de change théorique calculé à partir de la différence des prix de détail entre les deux pays. Comme le lecteur peut le voir, les prix en Italie ont cru cinq fois plus vite qu’en Allemagne depuis 1967.

Quant à la ligne jaune, c’est le taux de change de « marché » entre la Lire et le DM

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s’ils existaient toujours. Quand la ligne jaune monte, cela veut dire que le DM monte (la Lire baisse). On voit que sur le long terme, ligne jaune et ligne verte suivent la même évolution et que donc le prix de marché a suivi le prix théorique, sauf bien sur depuis 2000 et l’introduction de l’Euro. Dans l’ensemble, les marchés ont très bien fait le boulot qui leur avait été confié.

Quand la ligne jaune est en dessous de la ligne verte, l’implication est que le DM est sous évalué et si la ligne jaune est au dessus de la ligne verte, la Lire est sous évaluée.

La ligne rouge (graphique du bas) est simplement le rapport entre la production industrielle Italienne et la production industrielle Allemande base 100 en 2000. Si la ligne rouge monte cela veut dire que la croissance Italienne en volume est supérieure à la croissance Allemande, le contraire étant également vrai.

Comme le lecteur peut le constater

de 1967 à 1973, l’Italie n’est pas compétitive et sa production croit moins que la production en Allemagne.

De 1974 à 1985, la Lire est » sous évaluée ». Et fort normalement la production Italienne croit plus vite que la production Allemande.

De 1986 à 1992, la lire, redevient sur évaluée et re belote, l’Italie fait moins bien que l’Allemagne. Sortie fracassante par la Lire du SME en 1992, la Lire redevient compétitive et hop ! L’économie Italienne fait à nouveau mieux que l’économie Allemande. Vient le drame final : la rentrée de la Lire dans l’Euro et depuis l’économie Italienne ne cesse de s’effondrer…et va continuer de s’effondrer puisque coût du travail et coût du capital sont plus élevés en Italie qu’en Allemagne…et que les Italiens ne peuvent plus dévaluer.

Ce qui m’amène à la deuxième partie du papier de cette semaine, la différence entre une analyse pragmatique et une analyse normative lorsqu’il faut faire des recommandations de politique économique.

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Le taux de change n’est qu’un prix de marché parmi d’autres mais pour certaines personnes, la volatilité des taux de change est une très mauvaise chose, ce qui m’a toujours paru idiot.

Bloquer le taux de change est aussi imbécile que bloquer le prix des loyers. Mais enfin je peux admettre qu’une décision « « politique » soit prise de réduire, puis de supprimer cette volatilité -à terme- entre deux pays qui commercent beaucoup entre eux.

Le fait indiscutable est que l’Italie a une inflation structurelle plus élevée que l’Allemagne et ce depuis 1945 au moins, ce qui rendait nécessaire de constantes dévaluations de la Lire contre le DM.

La question posée est donc : comment arriver à stabiliser le taux de change entre les deux pays ?

Que va dire l’économiste « pragmatique »? Sa recommandation sera : Il va falloir que l’Italie fasse des réformes de structure pour que son taux d’inflation converge vers le taux Allemand et cela va prendre un temps fou. Quand les deux taux d’inflation auront convergé de façon durable, on pourra alors fixer les deux taux de change l’un par rapport à l’autre…ce qui d’ailleurs ne sera plus nécessaire puisque les taux de change de marché ne bougeront presque plus l’un par rapport à l’autre (voir la Couronne Suédoise et l’Euro).

Que va dire l’économiste « normatif » que j’appelle toujours « oint du Seigneur » 1 parce qu’il sait mieux que moi ce qui est bon pour moi.

Voila ce qu’il va dire. L’Italie est un pays gouverné par des démagogues, incapables d’effectuer la moindre réforme. Il faut donc bloquer le taux de change entre l’Italie et l’Allemagne pour FORCER ces incompétents notoires à faire les réformes nécessaires. On remarquera que l’oint du Seigneur de base (Delors ou Trichet par exemple) n’a jamais été élu par personne, mais cela ne le dérange guère puisqu’il a une ligne directe de téléphone avec Dieu. Le blocage a lieu, l’économie Italienne s’effondre et mes oints du Seigneur d’expliquer que

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décidément les Italiens, qui se débrouillaient très bien sans eux, puisque la croissance Italienne et la croissance Allemande avaient été la même de 1945 à 2000 sont encore plus nuls qu’ils ne le pensaient et qu’il faut leur envoyer un Gauleiter de toute urgence (un autre oint du Seigneur). Ce qui est fait (Monti) et bien sur, la détérioration s’accélère.

Le résultat net de leur intervention est simple : Avant les deux économies ne divergeaient jamais et le prix à payer pour cette convergence perpétuelle était une dévaluation Italienne de temps en temps, ce qui me permettait d’aller passer des vacances à Rome à bon compte.

Maintenant, elles divergent constamment et de plus en plus et nous allons vers un défaut de paiement inéluctable de l’Italie.

Il n’y a pas de solution médiane, car on ne peut reformer un pays en dépression.

Mes oints du Seigneur ont remplacé la probabilité de dévaluations Italiennes par la certitude d’une faillite de l’Etat Italien.

En fait, ils ont mis la charrue avant les bœufs, ce qui rend difficile de tirer son sillon. Mais tout cela va finir bien sur par exploser à la figure des Oints du Seigneur, et sans doute pour des raisons politiques.

Ils ont méprisé la Démocratie, elle va se venger.

Ce qui m’amène bien sur à terminer par quelques réflexions « politiques », ce qui est loin d’être mon domaine de compétence.

La première sera que c’est un Droit essentiel pour un Pays Souverain d’être mal géré si la majorité de la population le souhaite.

Par exemple, les Français souhaitent avoir 40 % de fonctionnaires de plus que les Allemands et si le maintien de la cohésion nationale est à ce prix, eh bien ils

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doivent pouvoir le faire. Entre la cohésion nationale et le taux de change, je choisirai toujours la cohésion nationale. La réalité cependant est que nous ne pouvons avoir 40 % de fonctionnaires en plus ET un taux de change fixe avec l’Allemagne sans tuer tout le tissu industriel Français, ce qui est en train de se passer.

La deuxième sera que nous allons avoir des élections au Parlement Européen l’an prochain.

Que va-t-il se passer si un ou plusieurs pays envoient à Strasbourg une majorité de députés hostiles à l’Euro et qui donc voteraient à Strasbourg pour sortir de l’Euro ?

Que voila une question intéressante, à laquelle je n’ai pas de réponses et les oints du Seigneur à Bruxelles ou là Paris encore moins !

En fait, les élections au Parlement Européen représentent la première possibilité qui va être donnée aux Peuples Européens de donner leur avis sur l’Euro, ce Frankenstein financier qui a détruit leurs vies. Il va donc s’agir d’un referendum, pour ou contre l’Euro et C’EST TOUT.

Dieu, que ces élections, pour une fois, vont être passionnantes !

Les Peuples vont pouvoir enfin donner leur avis.

Saloperie de Démocratie !

1/ « Oint du seigneur » est une traduction de Thomas Sowell « the anointed »

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