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Stratégies et Plan de communication

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Programme d’appui à la santé sexuelle et

reproductive et à l’information sanitaire (P@SRIS)

Stratégies et Plan de communication

Pour le renforcement des droits et un changement de comportement en matière de santé sexuelle et reproductive dans le Couffo,

l’Atlantique et la zone para portuaire

2021-2023

Mars 2021

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2 Remerciements

L’élaboration de ce document de Stratégies et de Plan de Communication visant le renforcement des droits et un changement de comportement en matière de santé sexuelle et reproductive dans le Couffo, l’Atlantique et la zone para portuaire traduit la volonté de l’Agence belge de développement , Enabel, à travers le Programme d’@ppui à la Santé Sexuelle et Reproductive et à l’Information Sanitaire (P@SRIS) à accompagner le Ministère de la Santé du Bénin dans le but de doter les jeunes des connaissances, attitudes et valeurs dont ils ont besoin pour décider de leur sexualité et bien la vivre.

Le Programme P@SRIS adresse ses remerciements les plus sincères à :

Tous les cadres à divers niveaux du Ministère de la Santé, notamment les Directions départementales et les zones sanitaires de l’Atlantique et du Couffo et des autres ministères qui ont contribué à la réalisation de ce document ;

A toutes les ONG de développement, les mairies et les conseils communaux, les associations professionnelles, les acteurs de l’enseignement secondaire qui ont appuyé le processus par leurs contributions et suggestions de toutes sortes, nous disons notre reconnaissance ;

A l’équipe de consultants ayant élaboré ce document de Stratégies et de Plan de Communication, nous exprimons toute notre gratitude ;

Nos remerciements s’adressent également à toutes les personnes ressources et à tous les participants aux divers ateliers d’élaboration, de finalisation et de validation du document.

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3 Sommaire

I-ANALYSE DE LA SITUATION... 7

1-1 Présentation du programme P@SRIS et ses zones d’intervention ... 7

1-2 Présentation et définition de quelques concepts ... 7

1-3 Problématique des droits et santé sexuelle et reproductive au Bénin et dans les zones d’intervention de P@SRIS ... 11

1-4 Analyse des principaux groupes cibles ... 15

1-5 Priorisation des comportements et déterminants des comportements dans les zones d’intervention de P@SRIS ... 17

1-6 Comportements désirés en matière de DSSR ... 29

II- CADRES THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES DE LA STRATEGIE... 36

2-1 Modèle PRECEDE - PROCEED ... 36

2-2 Modèle socio-écologique ... 40

2-3 Cadre méthodologique d’élaboration du document de stratégies et du plan de communication ... 41

2-4 Axes et objectifs stratégiques ... 41

III-ELABORATION DU PLAN DE COMMUNICATION ... 49

3.1. Objectifs, thèmes et actions prioritaires liés à l’IEC/CCC .... Erreur ! Signet non défini. 3-2 Objectifs, thèmes et actions prioritaires liés à la Mobilisation Sociale ... 53

3-3 Objectifs, thèmes et actions prioritaires liés au Plaidoyer ... 55

3-4 Plan opérationnel budgétisé et de mise en œuvre de 2021 à 2023 ... 57

3-5 Proposition d’éléments des messages et présentation des canaux et supports 66 3-6 Mécanismes de coordination, mise en œuvre et suivi / évaluation du plan de communication ... 71

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4 Sigles et abréviations

ANSSP Agence Nationale des Soins de Santé Primaires

CCC Communication pour un changement de Comportement CIP Communication interpersonnelle

CU Contraception d’urgence CPS Centre de Promotion Sociale CAP Connaissances Attitudes Pratiques

DDESFTP Direction Départementale des Enseignements Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle

DDS Direction Départementale de Santé

DSSR Droits à la Santé Sexuelle et Reproductive des adolescents et jeunes ECS Education complète à la sexualité

EDS Enquête Démographique et de Santé ESS Education à la santé sexuelle

FIPF Fédération Internationale pour la Planification Familiale ICF Inner City Fund

IEC Information, Education, Communication

INSAE Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique IVG Interruption volontaire de grossesse

JIF Journée internationale des droits des femmes JIFi Journée internationale de jeune fille

LQAS Lot Quality Assurance Sample MS Ministère de la Santé

MCM Méthodes contraceptives modernes ONG Organisation Non Gouvernementale

P@SRIS Programme d’@ppui à la Santé sexuelle reproductive et à l’Information Sanitaire

PF Planification Familiale

PRECEDE Predisposing, Reinforcing and Enabling Constructs in Educational / Environment Diagnosis and Evaluation

PROCEED Policy, Regulatory and Organizational Contructs in Educational and Environmental Development

RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SSR Santé sexuelle et reproductive

SSRAJ Santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes TRaC Tracking Results Continuously

TS Travailleuse de sexe ZS Zone sanitaire

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INTRODUCTION

Le présent document de la stratégie de communication pour le renforcement des droits et un changement de comportement en matière de santé sexuelle et reproductive et son plan opérationnel (2021-2023) ont été élaborés sur la base du rapport de l’analyse de la Situation sur la DSSRAJ au Bénin. Ils envisagent de répondre aux défis majeurs en matière de DSSRAJ au Bénin et permettra d’une part le renforcement des capacités des adolescents et jeunes et de l’amélioration de l’environnement familial et social et d’autre part la promotion des comportements favorables pour une sexualité épanouie et responsable. Ce document, met aussi l’accent sur la participation communautaire dans la mesure où les adolescents et jeunes, les parents, les enseignants et les patrons d’ateliers, les agents de santé, etc. ont un rôle très important à jouer dans la mise en œuvre des stratégies de communication retenues.

La méthodologie utilisée a eu recours à une approche participative sous la coordination du P@SRIS et avec l’appui de la chargée de communication de l’Agence belge de Développement au Bénin. La rédaction du présent document s’est basée sur à une démarche méthodologique composée par la revue documentaire et les entrevues semi- dirigées comme techniques de collecte des informations sur les comportements clés tels que ( la précocité du premier rapport sexuel ; la non utilisation du préservatif lors du premier rapport sexuel ; la faible utilisation du préservatif ; le multi partenariat sexuel ; la non utilisation des méthodes contraceptives modernes ; la pratique de l’avortement; le non-respect des consultations prénatales ; la pratique du mariage forcé.

Les documents analysés ont été collectés notamment au P@SRIS, au Ministère de la Santé, Ministère des Affaires Sociales de la Microfinance, Ministère des Enseignements secondaire Technique et de la Formation Professionnelle, les partenaires techniques et financiers comme UNICEF, OMS, UNFPA, Banque Mondiale, Plan Bénin international, CARE International Bénin-Togo, Catholic Relief Services, etc.

Les données rassemblées lors de l’analyse de la situation portent sur les facteurs positifs à renforcer et les facteurs négatifs à changer relatifs aux connaissances, attitudes, croyances, normes, pratiques/comportements, disponibilité et accessibilité des produits et services et à la communication sur les Droits de la Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes. Une double analyse comportementale et environnementale des comportements prioritaires à promouvoir a été effectuée. Cela a été réalisé à l’aide du modèle PRECEDE-PROCEED de planification, de mise en œuvre et de suivi évaluation en promotion de la santé (Laurence W Green et Kreuter et Marshall W.

Kreuter, 1999).

Les déterminants communicationnels, comportementaux et environnementaux des comportements à promouvoir, inventoriés dans le rapport de l’analyse de la situation, constituent des piliers fondamentaux à partir desquels la présente stratégie de CCC pour

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6 le renforcement des droits et un changement de comportement en matière de santé sexuelle et reproductive et son plan opérationnel (2021-2023) ont été élaborés.

Ce document de stratégie est composé par trois chapitres interdépendants. Le premier portant sur la synthèse de l’analyse de la situation de la CCC pour le renforcement des droits et un changement de comportement en matière de santé sexuelle et reproductive, expose les différentes étapes empruntées pour mettre en évidence les déterminants comportementaux, environnementaux et communicationnels relatifs aux pratiques prioritaires.

Le deuxième chapitre explique les stratégies de CCC retenues pour répondre aux défis identifiés ainsi que les étapes méthodologiques nécessaires pour élaborer une stratégie nationale et un plan opérationnel de communication pour la période de 2021-2023.

Le plan opérationnel de la stratégie, objet du troisième chapitre, est composé des objectifs communicationnels et actions prioritaires, des plans opérationnels budgétisés et de mise en œuvre de 2021 à 2023, de la matrice de planification des messages, des canaux et des outils de communication, du mécanisme de coordination et de mise en œuvre ainsi que du contexte de suivi-évaluation et du cadre logique.

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I- ANALYSE DE LA SITUATION

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Présentation du programme P@SRIS et ses zones d’intervention

Prévu pour la période de 2019 – 2023, le Programme d’@ppui à la Santé Sexuelle Reproductive et à l’Information Sanitaire (P@SRIS) mis en œuvre par l’Agence belge de développement (Enabel) vient en appui au Ministère de la Santé. Ce programme a pour objectif général de contribuer à « la bonne gestion du dividende démographique, à la réduction de la mortalité maternelle et infantile et à l’amélioration de la productivité du capital humain ».

De façon spécifique, le programme vise à renforcer d’une part, les droits et l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, et d’autre part, la redevabilité sociale, la prise de décision informée et le pilotage stratégique sur la base d’un système digitalisé de données intégrées, accessibles et de qualité.

Les bénéficiaires de ce programme sont les populations des départements de l’Atlantique et du Couffo, soit plus de 2 millions de personnes, avec une attention particulière accordée aux femmes, adolescent.e.s et jeunes. Un volet « Communication pour le Changement du Comportement » de la composante DSSR sera développé également au niveau de la zone portuaire et para-portuaire de Cotonou.

Le Programme d’@ppui à la Santé sexuelle Reproductive et à l’Information Sanitaire (P@SRIS) couvre les départements de l’Atlantique et du Couffo et la zone para portuaire. Ils sont situés au sud du Bénin. Le département de l’Atlantique a une superficie de 3233 km². Il compte huit communes réparties dans trois (03) zones sanitaires à savoir Abomey-Calavi-So-Ava (AS), Ouidah-Kpomassè-Tori-Bossito (OKT) et Allada-Toffo-Zè (AZT). Le Couffo, du même nom que le fleuve qui le traverse, est un département du sud-ouest du Bénin, limitrophe du Togo à l'ouest, ainsi que des départements du Mono, du Zou et de l'Atlantique. Avec une superficie de 2 404 km², le département du Couffo comprend six (06) communes réparties en deux (02) zones sanitaires que sont Aplahoué-Djakotomey-Dogbo (ADD) et Klouékanmè-Tovilklin-Lalo (KTL). Les groupes sociolinguistiques dominants dans ces départements sont les Aja, Fon, Aizo, Mina, Toffin.

1-2

Définition de quelques concepts

Enfance : Sur le plan biologique l'enfance débute à la naissance et se termine à la puberté. Sur le plan légal, la définition de l'enfance peut toutefois inclure l'adolescence.

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Puberté : c'est la première étape de l'adolescence pendant laquelle apparaissent les changements physiques, physiologiques et psychiques, caractéristiques de la maturation sexuelle annonçant le passage de l'enfance à l'adolescence.

Adolescence : Selon l’OMS c’est une étape qui se situe entre 10 et 19 ans. Elle est marquée par l'apparition des caractères sexuels secondaires et de nouveaux comportements qui peuvent avoir des conséquences sur la santé sexuelle et reproductive de l'individu à court et à long terme. Il convient de souligner que les adolescents ne forment pas un groupe homogène. Leurs besoins sont fonction de leur sexe, du stade de développement, du contexte dans lequel ils vivent et de la situation socio-économique de leur environnement.

 Début adolescence = période de 10 à 14 ans

 Mi- adolescence = période de 15 à 18 ans

 Fin adolescence = 19 ans).

Jeunesse : Les « jeunes gens » sont définis comme ceux appartenant au groupe d’âge de 15-24 ans. Ces deux groupes d’âges qui se recoupent forment la tranche des « jeunes » qui rassemble les personnes appartenant à la catégorie des 10- 24 ans. (Stratégie Nationale Multisectorielle de santé sexuelle et de la reproduction des adolescents et jeunes au Bénin 2010-2020).

L'éducation complète à la sexualité (ECS), telle que définie par la Fédération Internationale pour la Planification Familiale (FIPF), vise à donner aux adolescents la possibilité d'explorer leurs connaissances et leurs attitudes à l'égard du sexe et de la sexualité, et à leur donner les moyens de prendre des décisions éclairées sur leur vie sexuelle. L'ESC, pour la FIPF, comprend 7 composantes de base :

o le genre,

o la santé sexuelle et reproductive et le VIH (SSR), o les droits sexuels et la citoyenneté sexuelle, o le plaisir,

o la violence, o la diversité et o les relations.

Premier rapport sexuel sûr et satisfaisant :

Il s’agit d’un rapport consensuel (les deux partenaires sont également consentants), protégé (la contraception a été utilisée), dans le temps souhaité et non regretté (son apparition n'a été considérée ni trop tôt ni trop tard) et décidé de manière autonome (sans être influencé par la pression des pairs ou par le fait d'être ivre ou défoncé) Source : Wellings, K., Mitchell, K., & Collumbien, M. (2012).

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La Communication : D’une manière générale, est l’ensemble des techniques et des moyens qui servent à se présenter soi-même, son activité, ses produits ou les services que l’on propose. Communiquer a plusieurs objectifs: transmettre des informations; améliorer son image ; accroître sa notoriété ; multiplier les contacts avec des clients potentiels. Ainsi, pour communiquer efficacement, il faut utiliser plusieurs outils: les médias: la télévision, la radio, la presse écrite, Internet;

l’organisation d’événements: journées portes ouvertes, festivals, conférences publiques etc…

Stratégie de Communication: C’est l’ensemble des décisions déterminant la communication d’une institution, d’un projet, notamment la définition des cibles à atteindre, les objectifs des différents types de communication mobilisés, les contraintes budgétaires, de temps, les calendriers pour les campagnes à mener… La stratégie de communication s’appuie sur les principaux types de communication :

- communication institutionnelle (interne & externe): elle contribue à renforcer la cohérence et l’identité d’une organisation. Elle vise principalement à faire connaître la mission et les activités d’une organisation, en veillant à ce que celle- ci parle toujours d’une même voix lorsqu’elle s’adresse au public. La communication institutionnelle se sert également des mass-médias pour sensibiliser le public aux questions de développement.

- La communication digitale ou numérique : Elle renvoie à l’utilisation du web et des réseaux sociaux et les terminaux mobiles (smartphone, tablette, aux fins de communiquer. Une diversité de canaux est utilisée dans ce sens. Les plus exploités dans notre contexte sont le Facebook, WhatsApp, YouTube, Instagram, etc. Cette approche communicationnelle est de plus en plus adoptée, notamment par les jeunes du fait de sa flexibilité, sa viralité et sa facilité dans l’envoi et la réception surtout des capsules vidéos qui facilite la diffusion de l’information avec les jeunes. Les deux conditions nécessaires pour que la communication digitale ou numérique s’établisse sont la disponibilité d’un téléphone de type Android, IPhone ou des ordinateurs et d’une connexion internet.

- la communication pour le Développement (C4D): Les Accords de Rome, signés par les participants du premier World Congress on Communication for Development, définissent la C4D comme : (…) un processus social basé sur le dialogue et faisant appel à une gamme étendue d’outils et de méthodes. Elle vise aussi à susciter le changement à différents niveaux, notamment par l’écoute, le développement de la confiance, le partage des connaissances et des compétences, l’élaboration de politiques, la discussion et l’apprentissage en vue de changements significatifs et durables. Elle se distingue complètement des relations publiques et de la communication des entreprises. C’est également est

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10 un processus de recherche et de planification visant la transformation sociale à travers quatre stratégies intégratives et complémentaires à savoir le plaidoyer, la mobilisation sociale dont la participation communautaire, la communication pour le changement social (CCS) et la communication pour le changement de comportement (CCC).

La communication de crise permet de maîtriser ou d’anticiper une crise.

Communication pour un Changement de Comportement (CCC) est, quant à elle, un processus consultatif basé sur la recherche pour changer les connaissances, les attitudes et les pratiques/comportements d’une catégorie de gens bien définis. Cette stratégie de communication fournit des informations appropriées et la motivation requise en utilisant une approche multimédia et des méthodes participatives. Elle s’adresse à un individu comme les parents d’enfants, les Jeunes filles et garçons adolescents dans le cadre de la promotion de la SSRAJ. Le changement sera perceptible à travers l’augmentation de la demande et/ou de l’utilisation des produits et services, l’adoption des méthodes appropriées en vue d’accélérer la réalisation des objectifs de la SSRAJ au Bénin, l’augmentation des pratiques recommandées, etc.

La communication pour le changement social et comportemental (CCSC) est composée par deux stratégies différentes mais complémentaires comme les deux faces d’une même médaille pour s’occuper respectivement des aspects sociaux et individuels. Le changement social est un processus de transformations de la distribution du pouvoir à travers des institutions sociales et politiques d’une communauté donnée. Dans ce contexte, la CCS entend identifier et modifier les pratiques culturelles néfastes et les normes sociales.

IEC/CCC : L’Information, Education et la Communication pour un Changement de Comportement (IEC/CCC) est un processus itératif et participatif, à double sens, permettant d'échanger des informations, des idées, des connaissances, des opinions et des décisions, en vue de favoriser chez les individus, des changements durables de comportement ou l'adoption de comportements nouveaux concourant à l'amélioration des conditions de vie de ces individus. Elle regroupe la communication interpersonnelle et la communication mass média. Il est important de noter que l’IEC fait partie intégrante de la CCC.

La mobilisation sociale : C’est un processus qui consiste à rassembler tous les partenaires et alliés sociaux et communautaires en vue de déterminer les besoins ressentis et de sensibiliser à un objectif de développement particulier et d’accroître la demande d’utilisation des services adaptés aux jeunes ainsi que la

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11 facilitation d’un environnement propice au développement des droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes.

Le plaidoyer : C’est un processus continu et adaptatif qui consiste à collecter, organiser et formuler des informations en vue de présenter des arguments au moyen de la communication interpersonnelle et des médias dans le but de mobiliser des ressources ou gagner l’acceptation et l’engagement des dirigeants politiques et sociaux en faveur d’un programme de développement, préparant ainsi la société à accepter le programme en question. Il permet de susciter l’engagement des autorités locales, des leaders religieux et traditionnels pour une promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Les actions de plaidoyer dans notre contexte vont s’adresser surtout aux leaders religieux et traditionnels et aux les autorités locales.

1-3

Problématique des droits et de la santé sexuelle et reproductive au Bénin et dans les zones d’intervention de P@SRIS

1-3-1 Situation au Bénin

A l’instar de plusieurs pays d’Afrique sub-Saharienne, le Bénin, est confronté à d’importants défis en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). Au plan démographique, la population est essentiellement jeune (65,5% ont moins de 25 ans et les jeunes de 15- 24 ans représentent 18% de la population totale, INSAE, 2016) . La santé sexuelle et reproductive en général, et celle des adolescents et jeunes en particulier est une préoccupation de santé publique. Les indicateurs de SSR restent encore à un niveau bas et en deçà des espérances. Le taux de mortalité infantile est de 96 décès pour 1000 naissances vivantes avant le 5ème anniversaire et 55 décès pour 1000 naissances vivantes avant le premier anniversaire en 2017-2018. Une fille sur dix a déjà donné naissance entre 15-19 ans traduisant ainsi un taux élevé de fécondité des adolescentes qui est de 100 pour mille naissances (UNDP, 2014-2017 op.cit.).

L’adolescence, comme indiqué plus haut, est une phase de transition entre l’enfance et l’âge adulte. C’est une étape de développement et de bouleversements psychique, physiologique et sociologique avec la transformation du corps, l’acquisition de l’indépendance sociale et économique et des compétences nécessaires pour faire face à la vie adulte de manière responsable et épanouie. C’est une période de découverte de la sexualité dans un contexte d’inaptitude plus ou moins marquée selon les soutiens parentaux ou communautaires disponibles pour les adolescents et jeunes. Cette inaptitude peut rendre les adolescents et jeunes vulnérables à l’exploitation sexuelle ou à des comportements à haut risque. Les lois, les coutumes et les pratiques peuvent aussi influencer les adolescents autrement que les adultes.

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12 En effet, l’âge au premier rapport sexuel est déterminant dans la conduite sexuelle de l'individu. Il peut être associé à l'éducation de base de l’individu et à l'environnement socio-économique et culturel dans lequel il vit. Le rapport de l’ESDG5 (PSLS, 2017) indique qu’en général 17,1% de jeunes ont eu leurs premiers rapports sexuels avant 15 ans. Le même rapport indique que les garçons (22,5%) sont deux fois plus nombreux que de filles (11,7%) à commencer précocement les rapports sexuels.

Les grossesses précoces accroissent les risques pour la mère comme pour l’enfant, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, tel que le Bénin où les décès néonataux sont 50 % plus nombreux parmi les enfants nés de mères âgées de moins de 20 ans que parmi ceux de mères âgées de 20 à 29 ans.

Pour ce qui est du multi-partenariat sexuel au niveau des jeunes, il est plus prononcé au sein des garçons scolarisés (0,29 partenaires commerciales et 2 partenaires non commerciales) comparés aux filles (0,26 partenaires commerciaux et 0,97 partenaires non commerciaux). Ce comportement est plus présent au sein des jeunes non scolarisés (1,1 partenaire sexuel commercial et 1,17 partenaire non commercial) notamment chez les garçons.

Par ailleurs, l’utilisation de la contraception varie selon le sexe et le département de résidence. Ainsi, les garçons de 15-24 ans (12,5%) sont plus nombreux que les filles de la même tranche d’âge (8,8%) à utiliser une méthode moderne de contraception au Bénin.

1-3-2 Dans les zones d’intervention de P@SRIS

Se référant aux différents rapports nationaux d’études et les rapports d’études réalisés par Enabel/P@SRIS, les données montrent à suffisance les problèmes relatifs aux DSSR avec les spécificités dans chacun des départements de l’Atlantique et du Couffo.

Ces spécificités sont réparties dans plusieurs thématiques :

a- SRAJ/ Pratiques sexuelles à risque

Les garçons ont eu un accès précoce au sexe comparativement aux filles, surtout chez les jeunes non scolarisés avec un multi partenariat sexuel plus poussé. Dans le Couffo, les garçons adolescents et filles peuvent avoir deux à trois partenaires sexuelles simultanément dans la recherche du plaisir et des ressources financières et matérielles pour satisfaire leurs besoins. Les filles en apprentissage sont plus enclines au multi partenariat sexuel que les filles élèves, selon les données de l’étude qualitative de décembre 2020.

Le rapport de l’Etude sur les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’Atlantique, le Couffo et la zone (para) portuaire au Bénin réalisé en avril 2021 a révélé

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13 que près de la moitié (46,34%) des adolescents et jeunes enquêtés avaient un petit ami/petite amie et 15,61% de ceux-ci pensent qu’on peut avoir au moins deux petits amis (es). Ce qui prouve encore que le multi partenariat sexuel est bien ancré dans le comportement des jeunes de ces départements.

Le rapport de l’ESDG-2017 réalisé par le PSLS indique que l’utilisation du condom au premier rapport sexuel est plus prononcée chez les filles que chez les garçons quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle considérée (milieu scolaire/universitaire : filles : 50,3% ; garçons : 34,2% ; milieu non scolaire : filles : 36,6% ; garçons : 28,8%). L’étude réalisée auprès des adolescents et jeunes dans la zone du projet PASS SOUROU (Enabel, 2019) a révélé que 36,3% des adolescents et jeunes ont utilisé les méthodes modernes de contraception, mais avec une proportion plus faible chez les filles laissant croire que ces dernières éprouvaient des difficultés à assumer pleinement leur capacité de négocier le port du préservatif au cours des rapports sexuels.

En qui concerne la survenue des grossesses précoces, les adolescentes de 15-19 ans des départements de l’Atlantique et du Couffo ont commencé leur premier rapport sexuel à 15 ans. Les jeunes femmes de 15-24 ans ont commencé les leurs à 16 ans.

La vie procréative a débuté en moyenne un an après le début des premiers rapports sexuels avec un retard des adolescentes de 15-19 ans de l’Atlantique (17,1 ans) sur celles du Couffo (16,2 ans). Ces dernières étant un peu plus précoces que la moyenne nationale (16,8 ans).

Pour ce qui est de la connaissance approfondie du VIH, les résultats de l’EDSB 2017- 2018 révèlent que les jeunes hommes de 15-24 ans du département de l’Atlantique (27,1%) sont plus nombreux à avoir une connaissance approfondie du VIH que ceux du Couffo (20,2%) et même plus que la moyenne nationale (21,2%). La même tendance est notée chez les jeunes femmes avec un niveau passant du simple à la moitié de l’Atlantique (15,9%) au Couffo (8,3%).

b- Perception et utilisation de la contraception moderne

Selon l’EDS-B 2017-2018, les femmes (9,2%) et les hommes (16,8%) actifs sexuels de 15-24 ans de l’Atlantique étaient plus nombreux à utiliser les méthodes modernes de contraception que leurs homologues du Couffo (3,2% et 15,0% respectivement) et par rapport à la moyenne nationale (8,8% et 12,5% respectivement). La même tendance est observée chez les adolescents de 15-19 ans. Mais, les garçons de 15-19 ans du Couffo ont été plus nombreux à utiliser lesdites méthodes comparées à ceux de l’Atlantique et à la moyenne nationale. On note aussi un faible accès à l’information sur la PF dans le Couffo comparativement à l’Atlantique. Les populations pensent aussi que l’utilisation des méthodes modernes contraceptives est plutôt appropriée aux

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14 femmes ayant fini la procréation et non adaptée aux jeunes du fait des effets secondaires.

Le rapport de l’Etude sur les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’Atlantique, le Couffo et la zone (para) portuaire au Bénin réalisé en avril 2021 indique que 42,25% des enquêtés ont déjà utilisé les méthodes contraceptives une fois et la méthode contraceptive la plus utilisée par la grande majorité (94,06%).de ceux-ci était le préservatif.

En ce qui concerne la contraception d’urgence, le même rapport souligne que 67,20%

des enquêtés pensent qu’elle permet d’éviter une grossesse après un rapport sexuel non protégé et 3,50% pensent qu’elle sert à avorter.

c- Violences sexuelles basées sur le genre (VSBG)

Selon, l’EDSB-V, les premiers actes de violence sexuelle à l’égard des femmes ont touché 4% de femmes avant 18 ans et 2% avant 15 ans (mariages forcés, rapts, viols, mutilations génitales féminines ; etc.). Les actes de violences sexuelles ont touché davantage les femmes dans les liens du mariage : un peu moins de la moitié (42%) des femmes de 15-49 ans en union ou en rupture d’union ont déclaré les avoir subis (violence émotionnelle, physique et/ou sexuelle) commis par leur mari/partenaire.

Les femmes victimes des violences du fait du refus des rapports sexuels avec le conjoint sont plus nombreuses dans le Couffo (10,8%) que celles de l’Atlantique (7,4%) et plus que la moyenne nationale (6,5%). Les agresseurs sexuels sont souvent les conjoints (71% des cas), les membres de la famille (19% des cas). L’inégalité de genre est récurrente et persistante entre les filles et les garçons. Ceux-ci sont beaucoup plus libres que les filles qui doivent s’occuper des travaux domestiques et autres tâches ménagères. Elles ont moins de temps libre et accèdent très peu aux informations fiables sur la SRAJ contrairement aux garçons.

Le rapport de l’’Etude sur les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’Atlantique, le Couffo et la zone (para) portuaire au Bénin réalisée en avril 2021 indique que 4,14% des adolescents et jeunes ont déclaré avoir subi une forme de violence sexuelle ou des propos sexistes dégradants. Certaines filles enquêtées ont déclaré avoir été violées par leur enseignant, patron ou conjoint de patronne d’ateliers ou par des voisins.

d- Perception des minorités sexuelles

L’acceptation et la reconnaissance des minorités sexuelles par les cibles sont très faibles. En effet, les minorités sexuelles sont négativement perçues aussi bien dans le département de l’Atlantique que du Couffo où les enquêtés refusent parfois d’aborder

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15 le sujet. D’après le rapport ci-dessus cité, et par rapport à la tolérance des adolescents et jeunes envers les minorités sexuelles, seulement 18,30% des enquêtés ont déclaré être tolérants vis-à-vis des personnes LGBTI, alors que la majorité (81,70%) ont affirmé ne pas être tolérants vis-à-vis de ces personnes.

1-4

Analyse des principaux groupes cibles

Au regard du contexte peu reluisant des DSSR dans les départements de l’Atlantique et du Couffo ainsi que la zone para portuaire, des cibles ont été identifiées. Elles sont regroupées en trois catégories :

Cibles primaires : Adolescents, jeunes scolaires et apprentis, les camionneurs et acteurs portuaire et para portuaire ;

Cibles secondaires : Parents et les éducateurs (enseignants et patrons d’ateliers, prestataires de santé) ;

Cibles tertiaires : Leaders religieux, leaders traditionnels et autorités locales Notons que les dockers et camionneurs et leurs partenaires sexuelles (TS affichées et clandestines) sont considérés également comme groupe primaire spécifique sur lequel des interventions seront menées pour ce qui est de la zone portuaire et para portuaire.

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16 Schéma illustrant les liens entre les différentes cibles

A travers ce schéma, on voit les relations d’influences qui peuvent exister entre les différentes cibles. Les adolescents et jeunes sont influencés aussi bien par les parents les éducateurs, les prestataires et même les leaders d’opinion. Il y a une forte influence des leaders sur les parents dans une moindre mesure sur les agents de santé. Une interaction indirecte existe entre les agents de santé et les éducateurs. Si les parents doivent créer l’environnement favorable à travers les dialogues parents-enfants, les éducateurs sont amenés à renforcer les capacités des adolescents et jeunes à travers le développement de l’approche ‘’Education Complète à la Sexualité’’.

En outre, les agents de santé et les prestataires des centres conviviaux sont aussi des acteurs importants pour l’offre des services de qualité en santé sexuelle et reproductive aux adolescents et jeunes.

Les leaders religieux et autorités locales, étant respectivement dépositaires des coutumes et traditions et des garants de l’application des lois et règlements édictés par l’Etat, constituent des acteurs de facilitation d’un environnement social favorable et de soutien aux parents et aux adolescents et jeunes.

Dialogue Parents- enfants

Ado et jeunes Parents

Leaders d'opinion (leaders religieux et

traditionnels)

Agents de santé

Educateurs (enseignants et patrons d'ateliers

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Priorisation des comportements et déterminants des comportements dans les zones d’intervention de P@SRIS

Les données issues de l’analyse situationnelle sur les DSSR réalisée dans les départements de l’Atlantique et du Couffo ont permis de ressortir les comportements à risque ainsi que les déterminants de comportements.

Huit (08) comportements clés en matière de santé sexuelle et reproductive ont été identifiés auprès des adolescents et jeunes. Ils sont répartis en trois catégories. Il s’agit de :

Utilisation des méthodes contraceptives modernes :

- La faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers;

- La non utilisation des méthodes contraceptives modernes - La non protection du premier rapport sexuel

Comportements à risque

- La précocité du premier rapport sexuel ; - Le multi partenariat sexuel ;

- La pratique du mariage forcé, et - La pratique de l’avortement.

Autres pratiques

- L’inégalité de Genre & inclusion.

Pour ce qui concerne la zone para portuaire, trois comportements ont été identifiés qui se retrouvent parmi ceux évoqués plus haut. Il s’agit de :

- Le multi partenariat sexuel ;

- La faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers;

- La non utilisation des méthodes contraceptives modernes ; - L’inégalité de Genre & inclusion.

Le critère de priorisation s’est essentiellement basé sur la récurrence avec laquelle chaque comportement est ressorti lors des entretiens avec les enquêtés. Les entretiens ayant été transcrits, le logiciel Nvivo a facilité cette priorisation. Ainsi, les comportements ont été classés sur une échelle de 1 à 3 ainsi qu’il suit :

1=faiblement important ; 2=moyennement important, et 3=très important.

(18)

18 1-5-1 Priorisation des comportements dans le Département du Couffo

Comportements Niveau

d’importance La précocité du premier rapport sexuel 3

La faible utilisation du préservatiflors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers

3 La non protection du premier rapport sexuel 3

Le multi partenariat sexuel 3

La non utilisation des méthodes contraceptives modernes 3

La pratique du mariage forcé 3

L’inégalité de genre & inclusion 2

La pratique de l’avortement 1

De ce tableau, il se dégage que les comportements les plus importants adoptés par les adolescents et jeunes du département du Couffo sont : la précocité du premier rapport sexuel, la faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers, la non protection du premier rapport sexuel, le multi partenariat sexuel, la non utilisation des méthodes contraceptives modernes et la pratique du mariage forcé.

1-5-2 Priorisation des comportements dans le département de l’Atlantique

Comportements Niveau

d’importance La non protection du premier rapport sexuel 3

La faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers

3 La non utilisation des méthodes contraceptives modernes 3

Le multi partenariat sexuel 3

La précocité du premier rapport sexuel 3

La pratique de l’avortement 3

L’inégalité de genre & inclusion 2

La pratique du mariage forcé 1

Dans le département de l’Atlantique, les comportements des adolescents et jeunes les plus importants sont : la non protection du premier rapport sexuel, la faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers, la non utilisation des méthodes contraceptives modernes, le multi partenariat sexuel, la précocité du premier rapport sexuel et la pratique de l’avortement.

(19)

19 1-5-3 Priorisation des comportements dans la zone para portuaire

Comportements Niveau

d’importance La faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels

avec les partenaires réguliers et non réguliers

3

Le multi partenariat sexuel 3

La non utilisation des méthodes contraceptives modernes 3

L’inégalité de Genre & inclusion 2

Dans la zone para portuaire, les comportements des dockers et camionneurs les plus importants sont : la faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers, le multi partenariat sexuel, et la non utilisation des méthodes contraceptives modernes.

En résumé, on constate que ce soit dans l’Atlantique, le Couffo ou la zone para portuaire, certains mêmes comportements importants apparaissent clairement. Toutefois, on note des différences. En effet, la pratique de l’avortement est ressortie comme l’un des comportements importants dans l’Atlantique alors que dans le Couffo, c’est plutôt la pratique du mariage forcé qui ressort.

1-5-4 Déterminants des comportements prioritaires

Les comportements prioritaires chez les adolescents et jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive sont presque les mêmes dans les départements de l’Atlantique et du Couffo. Ceux de la zone para portuaire sont séparés de ces deux départements.

Pour les départements de l’Atlantique et du Couffo - Déterminants de la précocité du premier rapport sexuel

Il se dégage des entretiens réalisés que l’âge pour commencer la sexualité varie entre 9 et 18 ans indépendamment du département. Le principal facteur explicatif de la précocité de l’acte sexuel chez les jeunes est lié à l’appréciation de l’âge. En matière de sexe, en effet, les jeunes raisonnent en fonction de l’âge physiologique déterminé par le développement des organes et du corps et non en fonction de l’âge à l’état civil ou de l’âge social. Certains interlocuteurs ont relevé également la pression parentale (1/5) et l’éducation sexuelle (1/3) comme facteurs explicatifs de la précocité de l’activité sexuelle chez les adolescents et jeunes aujourd’hui.

(20)

20 En effet, même si beaucoup de mères (2/3) ont affirmé apprécier le travail des ONG qui viennent parler, éduquer les enfants afin qu’ils n’attrapent pas des grossesses non désirées et des maladies sexuellement transmissibles, certaines (1/3) ont des réserves quant à l’efficacité de leurs approches. Elles pensent même que leurs actions ont entrainé des effets pervers sur la sexualité des enfants.

Selon certaines mères, l’éducation sexuelle est un couteau à double tranchant. Elle permet de donner des informations qui vont permettre à l’enfant d’éviter des grossesses et maladies mais en même temps, elle détruit leur mentalité sur le plan sexuel. Cette perception est également partagée par certains pères.

Pour de nombreux parents (2/3), pères comme mères, l’éducation sexuelle des adolescents et jeunes telle qu’elle est promue par les ONG et autres institutions depuis quelques années est une activité non pertinente qui créé plus de problèmes en réalité qu’elle n’en résout.

- Déterminants de non protection du premier rapport sexuel

Plus des trois quarts des jeunes interrogés n’ont pas fait usage du préservatif lors de leur premier rapport sexuel. Ceci est encore très remarquable chez les garçons en apprentissage. Les raisons évoquées sont que généralement les premiers rapports sexuels ne se préparent pas. Ils sont faits dans la précipitation sous l’effet de l’excitation.

Lorsque le premier rapport sexuel du garçon doit se faire avec une fille vierge, l’usage du préservatif ne facilite pas la défloraison selon les trois quarts des garçons interrogés.

En outre, chez environ la moitié des filles interrogées, obliger un homme à faire usage du préservatif lors du rapport sexuel, encore moins du premier rapport sexuel, n’est pas un signe d’amour et de fidélité.

Si on peut constater que la totalité des jeunes garçons et filles ont une certaine connaissance du préservatif masculin, ce n’est pas le cas du préservatif féminin qui est très peu connu. Ceux qui ont connaissance du préservatif féminin ne souhaitent pas en faire usage parce qu’il ne serait pas pratique.

L’usage du préservatif est considéré par la moitié des jeunes et adolescents comme diminuant le plaisir sexuel. Selon eux, cette diminution du plaisir sexuelle expliquerait la multiplication de partenaire sexuel aussi bien chez le garçon que chez la fille.

- Déterminants de faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers

Des échanges avec les enquêtés, il ressort que la disponibilité du produit dans toutes les localités et le prix de cession ne permettent aux jeunes d’avoir accès aux préservatifs. Mieux, la faible capacité de son utilisation et la non perception de son importance dans la prévention des grossesses non désirées et des IST/VIH et la valeur

(21)

21 de non jouissance associée au préservatif constituent des facteurs affaiblissent la volonté et l’utilisation des préservatifs par les adolescents et jeunes. Toutefois, la plupart de ceux-ci ont reconnu que la distribution gratuite de préservatifs de façon sporadique par les ONG et dans les centres amis des jeunes les amène à les utiliser.

- Déterminants de multi partenariat sexuel

Selon qu’il s’agisse des garçons ou des filles, le multi partenariat sexuel n’a pas le même visage. Chez les garçons, il s’agit essentiellement de la recherche de plaisir, des expériences nouvelles tandis que chez les jeunes filles, ce comportement découlerait principalement d’une recherche de ressources financières et/ou matérielles et secondairement d’une recherche de plaisir et de nouvelles expériences.

Pour certains parents interviewés, le multi partenariat est aussi la conséquence de l’éducation sexuelle telle que promue par les ONG dans leurs communautés. Ces activités auraient pour effet de faire disparaître chez les adolescents (garçons comme filles) la peur du sexe et les inciteraient à passer à l’acte précocement. Ils soutiennent leur argumentaire par le fait que si une fille maîtrise des connaissances (cycle des menstrues) et outils (préservatif, contraception) capables de lui éviter des grossesses, elle sera tentée de multiplier les partenaires sexuels comparativement à celle qui ne maîtrise rien et vit dans la crainte permanente de contracter une grossesse non désirée.

En définitive, le multi partenariat sexuel des garçons est perçu comme un signe de virilité, de dynamisme et est valorisé par la société tandis que celui des filles est considéré comme un vice.

- Déterminants de non utilisation de méthodes contraceptives modernes En dehors du préservatif masculin qui est connu de tous les interviewés, les autres méthodes contraceptives sont connues globalement et vaguement par 50% des interviewés. La matrice SWOT (voir en annexe) met en exergue l’hypertrophie des menaces (éléments extérieurs négatifs) comparé aux autres variables. Toutes ces menaces constituent des perceptions qui prennent leur source dans les rumeurs qui souvent prennent appui sur des expériences isolées de femmes. En se basant sur ces perceptions, les raisons qui amènent les filles et les femmes à être réticentes à l’utilisation des méthodes contraceptives sont : la prise du poids, l’amaigrissement, les menstruations abondantes, le dérèglement du cycle menstruel, la stérilité et l’infidélité.

Ces effets secondaires perçus par les acteurs interviewés sont à l’origine d’autres menaces telles que « l’opposition des parents à la possibilité pour la fille d’utiliser les méthodes contraceptives sans leur consentement », « méthodes contraceptives comme source de conflit dans les foyers » et « méthodes contraceptives modernes considérées comme réservées aux femmes ayant fini de faire des enfants ».

Cependant, la matrice a révélé qu’en dépit de toute cette défiance vis-à-vis des méthodes contraceptives modernes, les acteurs ont une préférence pour les méthodes

(22)

22 de collier et la pilule qui ont moins d’effets secondaires comparativement aux implants et injections. Par ailleurs, l’intérêt des femmes pour les méthodes contraceptives traditionnelles (sel, crabes, etc.) témoignent de l’existence du besoin et de la mentalité de planification. Ce qui constitue une opportunité à saisir par cette intervention.

Par ailleurs, le préservatif est la méthode la plus connue mais dans la réalité, peu l’utilisent convenablement.

Pour la majorité des acteurs interviewés (4/5), il n’est pas concevable de dire à sa fille adolescente d’utiliser une méthode contraceptive moderne. Dire à sa fille adolescente de le faire était comme si on lui donnait le feu vert pour mener une vie de débauche, car la seule chose qui fait peur aux enfants est la grossesse.

Beaucoup de parents n’apprécient pas non plus le fait que les filles aient la possibilité d’utiliser une méthode contraceptive sans leur consentement étant donné qu’ils sont responsables de la santé des enfants.

- Déterminants de pratique de l’avortement

La dureté des pères envers leurs enfants et plus particulièrement les filles, la fuite de responsabilité des auteurs de grossesses sont les motifs que les filles ont évoqués pour expliquer les interruptions volontaires de grossesse. Parfois, certaines mères contre la volonté de leur fille prennent des dispositions pour les faire avorter prétextant que l’avenir de la fille est menacé.

Le rapport de l’’Etude sur les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’Atlantique, le Couffo et la zone (para) portuaire au Bénin réalisée en avril 2021 montre que lorsque la grossesse survient, la majorité jeunes filles interrogées ont pensé qu’il faut en parler aux parents et une minorité a pensé qu’il faut avorter directement.

- Déterminants de pratique du mariage forcé

Les mariages forcés et les mariages des enfants sont une réalité dans la zone d’étude particulièrement dans le département du Couffo. Cependant, aucun des acteurs interrogés n’apprécie le phénomène. Les raisons évoquées qui justifient cette pratique sont la recherche d’argent par certains parents, « liquidation » des filles qui ne sont pas polies envers leurs parents ou qui sont tombées enceintes précocement et qui jettent du coup l’opprobre sur la famille. Certaines filles victimes de ses pratiques dénoncent les parents auprès des autorités compétentes, d’autres restent silencieuses de peur de se faire tuer par les auteurs de pratiques occultes. (La fille est perçue comme un objet de transaction pour les parents ; culture du silence).

Par ailleurs, les formalités pour prendre en charge les cas de violence sexuelle sur mineurs font que des parents se découragent ; cela nécessitant des moyens qui ne sont pas à la portée des victimes. La culture du milieu et les liens de familiarité constituent

(23)

23 aussi un handicap à l’aboutissement des plaintes au vue des nombreuses interventions qui font suite.

- Déterminant de l’inégalité de genre et inclusion

La majorité des jeunes interrogés pensent que l’égalité entre la femme et l’homme n’est que théorique. Dans la pratique l’homme est toujours supérieur à la femme. Cela se traduit déjà dans la répartition des tâches à la maison. La plupart des filles ont estimé que pour l’harmonie du couple, la femme doit se soumettre à son mari et le respecter.

Ceci étant, cela ne voudrait pas dire que la femme est esclave de l’homme. Ils estiment qu’on pourrait parler de l’égalité sur le partage de l’héritage, sur le droit d’aller à l’école (ancrage culturel de la supériorité de l’homme sur la femme-règle de la soumission de la femme)

Pour les parents, l’homme et la femme sont égaux, mais c’est l’homme le patron de la maison. Ceci est important pour l’éducation des enfants selon eux. Certains parents amènent les garçons à faire certains travaux domestiques qui étaient faits par les filles comme la cuisine, la vaisselle, etc. Mais la raison évoquée est surtout liée à l’autonomie des garçons et non l’égalité entre garçons et filles.

Pour les leaders religieux, la femme et l’homme ne sauraient être égaux. Vouloir instituer l’égalité entre l’homme et la femme est une manière pour l’Etat de détruire les foyers. Le plus important pour eux est que l’homme ne fasse preuve d’injustice envers sa femme et respecte cette dernière (culture de l’obligation du respect des femmes pour les hommes). Les enseignants ont observé qu’en milieu scolaire, les garçons font preuve d’autorité sur les filles qui considèrent cela comme normal. Les garçons n’aiment pas par exemple balayer la classe quand l’enseignant n’intervient pas (rôle social dévolu aux femmes). En résumé, l’organisation socio-politique et l’environnement culturel constitue les principaux déterminants de l’inégalité entre les deux sexes.

Se référant aux résultats du rapport de l’’Etude sur les Droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans l’Atlantique, le Couffo et la zone (para) portuaire au Bénin de avril 2021, « …certaines enquêtées ont déclaré avoir été violées par leur enseignant, patron ou conjoint de patronne d’ateliers ou par des voisins. D’autres filles ont affirmé qu’elles sont insultées par les hommes lorsqu’elles n’acceptent pas leurs avances.

Quant aux garçons, ils ont déclaré que les amis se moquent d’eux en disant qu’ils ne peuvent pas avoir des relations sexuelles. »

En ce qui concerne l’inclusion des LGBTI, les enquêtés lors de l’analyse de la situation considèrent les minorités sexuelles comme des personnes entièrement à part qui sont dans la curiosité, le suivisme, la déception amoureuse et la recherche d’argent facile par les hommes ou les femmes qui la pratiquent. Si dans l’Atlantique, les deux tiers des personnes enquêtées reconnaissent cette forme de diversité sexuelle, dans le Couffo, on note un déni de cette réalité au niveau de la plupart des enquêtés.

(24)

24 Selon le même rapport d’étude réalisée en avril 2021, plus de 80% des enquêtés, affirmaient ne pas être tolérants vis-à-vis de ces personnes LGBTI. Aussi, la proportion plus élevée de la faible tolérance sur les différences sexuelles est notée chez les adolescents et jeunes qui ont une absence d’accès à la télé, la radio, aux livres et de discussion sur la sexualité en famille, à l’école, au centre d’apprentissage et entres amis, de participation aux séances d’ESS en communauté et de fréquentation d’un centre convivial/centre de santé. Enfin, le rapport conclut : «Un adolescent ou jeune qui ne discute pas de sexualité en famille a deux fois plus de risque d’avoir une faible tolérance par rapport à un autre qui en discute. La discussion sur la sexualité en famille est un facteur protecteur de l’attitude faiblement positive sur les différences de sexualité. »

Pour la zone para portuaire de Cotonou

- Déterminants de faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers

Le contexte de tenue des rapports sexuels amène souvent les dockers et les camionneurs à ne pas user du préservatif. Le caractère imprévisible, le temps d’attente et la disponibilité du lieu d’achat proche contribuent à une faible utilisation du préservatif.

L’autre facteur important est la méconnaissance de son utilisation correcte par les cibles qui craignent tergiverser devant leur partenaire sexuelle. Toutefois, les travailleuses de sexe avisées ont souvent en leur possession des préservatifs et contraignent dans la mesure du possible leurs clients à les utiliser. Ce comportement de prévention est renforcé par leur aptitude à se faire dépister comme l’indique l’Enquête de surveillance de deuxième génération relative aux IST, VIH et Sida au Bénin où “Plus de neuf sur dix TS connaissent leur statut sérologique (94.0%) et 83.8% ont fait le dépistage’’.

Contrairement à ces TS professionnelles, bon nombre des serveuses de bar et restaurant qu’on peut mettre dans la catégorie des travailleuses de sexe clandestines semblent ne pas être aussi exigeantes dans l’utilisation des préservatifs. Tout cela contribue à la faible utilisation du préservatif par les dockers et les camionneurs.

- Déterminants de multi partenariat sexuel

Le multi partenariat sexuel au niveau des dockers et les camionneurs est fortement lié à leur activité professionnelle qui les amène à rester loin de leur famille durant des jours.

Pour les routiers, les partenaires sexuelles (clandestines ou affichées) constituent leur deuxième ‘’foyer’’ qui les entretient durant leur séjour plus ou moins long hors du ménage. Le risque ici est que les routiers ont souvent des partenaires sexuelles le long des axes routiers, notamment dans les villes d’escales jusqu’au port de Cotonou.

(25)

25 Au niveau des dockers, la variabilité des horaires de travail du fait de l’attente des chargements ou déchargements des navires au Port autonome de Cotonou les amène à se satisfaire auprès des travailleuses de sexe aux alentours de la zone portuaire. Il y a également qu’après le payement des salaires ou autres avantages pécuniaires, bon nombre de dockers pour compenser les efforts fournis, ont tendance à ‘’se défouler’’

avec les partenaires sexuelles de circonstances avant de rentrer chez eux.

Etant une zone à forte attractivité économique, bon nombre de travailleuses de sexe (clandestines et affichées) fréquentent davantage la zone para portuaire à la recherche de clients. Ce qui facilite favorise la multiplicité et le changement fréquent de partenaires sexuelles par les dockers et les camionneurs.

- Déterminants de non utilisation de méthodes contraceptives modernes Les rumeurs distillées dans la population générale n’épargnent pas les dockers et les camionneurs ainsi que leurs partenaires sexuelles. En effet, les nombreuses informations approximatives sur les effets secondaires liés à l’utilisation des méthodes contraceptives modernes amènent aussi ces acteurs portuaires à se montrer réticents.

A cela, s’ajoutent la disponibilité et l’accessibilité géographique et financière des produits contraceptifs qui limitent parfois l’utilisation de ces produits.

- Déterminant de l’inégalité de genre et inclusion

La majorité des dockers et camionneurs enquêtés estiment que l’égalité entre la femme et l’homme est encore loin pour être une réalité, car c’est l’homme qui a le dernier mot, même si la femme est incontournable dans le foyer. Mais ils reconnaissent que l’homme et la femme sont égaux devant la loi. La plupart reconnaissent qu’il faut donner la même chance aux filles et aux garçons, mais parfois le contexte les amène à agir autrement.

Le cas des ressources insuffisantes pour scolariser les garçons et les filles a été cité en exemple.

Pour ce qui est de l’inclusion des LGBTI, la majorité des enquêtés portuaires ont déclaré que ce phénomène est de plus en plus pratiqué par les jeunes en quête d’argent et de curiosité. Pour eux, c’est un fait à ne pas promouvoir car contraire aux bonnes mœurs.

1-5-5 Facteurs prédisposants, facteurs facilitants et de renforcement des comportements observés

Ces facteurs sont des éléments qui conditionnent et favorisent l’accomplissement ou non des comportements désirés au niveau des cibles primaires, secondaires et tertiaires comme le montre le tableau suivant :

(26)

26

Facteurs Cibles

Prédisposants Primaire

Renforcement Secondaire

Facilitants Tertiaire

a- Facteurs prédisposants

Ce sont : les connaissances, attitudes, croyances, valeurs, perceptions des adolescents et jeunes. Ils sont liés à la motivation d’agir d’un individu ou d’un groupe en relation directe avec l’individu ou le groupe d’individus dont on souhaite le changement ou le renforcement de comportement. Il s’agit ici des adolescents et jeunes qui sont nos cibles primaires dont les connaissances, les comportements, les croyances, attitudes seront influencés par les interventions en matière des DSSR.

Il s’agit de :

- La pauvreté ;

- La faible connaissance des droits sexuels et reproductifs ; - La culture non ouverte sur le dialogue sur le sexe ;

- Les croyances et les normes sociales ;

- La difficulté d’utilisation du préservatif par les jeunes lors du premier rapport sexuel ;

- L’absence de capacité/de confiance à négocier l’utilisation du préservatif lors de rapports sexuels par les filles;

- La perception des préservatifs vendus en pharmacie comme de bonne qualité ; - La fausse perception que la défloraison considérée comme un acte difficile et

douloureux ne favorisant pas l’usage du préservatif au premier rapport sexuel ; - La croyance/préjugé que l’utilisation du préservatif diminue le plaisir sexuel ; - La satisfaction des besoins matériels ou la recherche du plaisir amène les jeunes

à avoir plusieurs partenaires sexuels ;

- Les méthodes contraceptives considérées comme réservées aux femmes ayant fini de faire des enfants ;

- L’utilisation des méthodes contraceptives modernes entrainent des effets secondaires ;

- La perception des méthodes contraceptives implants et injectables comme source de stérilité ;

- L’utilisation des méthodes contraceptives modernes est perçue comme source de conflit et d’infidélité dans les foyers ou comme un acte de rébellion contre Dieu ;

(27)

27 - La crainte de voir l’égalité homme femme entraîner la destruction de l’harmonie

des foyers et la réduction des rapports de force ;

- La non connaissance de la contraception d’urgence par les jeunes ;

- La découverte des grossesses non désirées chez les adolescents encourage les Interruptions volontaires de grossesse clandestines ;

- Les interruptions volontaires de grossesses clandestines

- Les formalités administratives trop lourdes pour dénonciations des cas de mariages forcés et mariages des enfants ;

- La faible adhésion des leaders religieux et traditionnels à la promotion des DSSR ;

- La persistance de l’inégalité de genre (fille-garçon ; femme-homme) dans les communautés ;

- La faible vulgarisation et faible application des lois relatives aux DSSR ;

- La réticence des parents à parler du sexe (considéré comme un tabou) avec leurs enfants.

b- Facteurs facilitants

Ce sont les habiletés et ressources personnelles ou communautaires). Ils facilitent la motivation et la réalisation des actions individuelles, collectives ou organisationnelles.

Ils aident à l’accomplissement des actions à travers la disponibilité, l’accessibilité et la capacité d’offrir des services de qualité en DSSR par les agents de santé ou des centres conviviaux, par exemple. Ils sont aussi liés à l’environnement (application des lois, organisation communautaire, etc.), et encouragent par exemple, l’organisation des dialogues parents-enfants en famille, le soutien des leaders religieux aux communautés, etc.

Ce sont :

- Les interventions de certaines ONG sur les DSSR en milieu communautaire ; - La mauvaise qualité des services de santé aux adolescents et jeunes (mauvais

accueil, attitude moralisatrice des professionnels de santé à l’égard des jeunes, non disponibilité permanente des produits, etc.) ;

- La faible accessibilité géographique et financière des préservatifs par les jeunes ; - L’exposition aux nouvelles technologies de communication (téléphone, internet,

réseaux sociaux) ;

- Le faible accès des adolescents et jeunes aux structures de prise en charge sanitaire et sociale (centres de santé et conviviaux).

c- Facteurs de renforcement

Ce sont : les sanctions et rétroactions positives ou négatives qui contribuent soit à la persistance, soit à la disparition du comportement. Ils sont liés à l’attitude et au comportement d’approbation ou non d’individus ou groupes d’individus en rapport plus ou moins direct avec celui ou ceux (adolescents et jeunes) dont on cherche à changer

(28)

28 le comportement. Il s’agit ici des parents, des enseignants et des patrons d’ateliers, des agents de santé, qui sont essentiellement les cibles secondaires.

Ce sont :

- La faible capacité des parents qui ont décidé briser le tabou pour discuter de la sexualité avec leurs enfants ;

- La faible assistance des structures sociales (famille, école, religions) aux jeunes et adolescents ;

- La faible connaissance des droits à la santé sexuelle et reproductive par les parents ;

- La non connaissance de la contraception d’urgence par les parents ;

- La précarité des parents comme déterminant du mariage forcé et du mariage des filles ;

- La faible adhésion des enseignants à la promotion des DSSR

1-5-6 Analyse de la possibilité de changement des comportements priorisés

L’analyse de la possibilité de changement des comportements sexuels des adolescents et jeunes s’est basée sur l’analyse des déterminants, des facteurs facilitants, des facteurs prédisposants et des facteurs de renforcement. Ensuite, il a été tenu compte du nombre et de la nature des facteurs ou variables qui influencent chaque comportement.

Quand un comportement est influencé par plusieurs facteurs qui se présentent soit comme une tendance lourde (précarité des parents, réticence des parents à parler du sexe, mauvaise qualité des services de santé, pauvreté, croyances et normes sociales) ou une incertitude critique (exposition aux nouvelles technologies de communication, interventions des ONG, etc.), la possibilité de changement est plus faible par rapport à un comportement influencé par un ou deux facteurs liés à un déficit d’information et de communication.

Comportements Possibilité de changement

Analyse de risque Précocité du premier

rapport sexuel

Changeable Approche d’intervention/communication non maîtrisée ou sans encrage socio- culturel qui pourrait créer plus de problèmes qu’elle n’en résout (effets pervers).

Non protection du premier rapport sexuel

Changeable Banalisation de l’acte sexuel, incitation des adolescents et jeunes à la débauche Faible utilisation du

préservatif lors des rapports

Changeable L’indisponibilité fréquente du préservatif Mauvaise expérience de l’utilisation

(29)

29 sexuels avec les

partenaires réguliers et non réguliers

Le multi partenariat sexuel Changeable Comportement très ancrée et celui qui ne pratique pas est perçu comme un ‘’sous homme’’ dans certaines régions

Non utilisation des

méthodes contraceptives modernes

Changeable Banalisation de l’acte sexuel Incitation à la débauche

Conflits entre conjoints et fragilisation des foyers

La pratique de l’avortement Changeable Banalisation de l’avortement Incitation à la débauche La pratique du mariage

forcé

Changeable Conflits entre parents et enfants Inégalité de genre et

inclusion

Changeable Masculinité trop prononcée dans beaucoup de localités

Si la communication est ouvertement donnée sur les minorités sexuelles, cela pourrait entacher l’image du programme P@SRIS/Enabel au niveau des jeunes ayant une faible adhésion aux LGBTI

1-6 Comportements désirés en matière de DSSR

Se référant aux données ci-dessus, les comportements importants et changeables sur la période de 2021 à 2023 sont répertoriés et par zone d’intervention. Ensuite, les comportements désirés afférents seront formulés.

1-6-1 Les comportements importants et changeables dans le Couffo

+ Importance -

 Non protection du premier rapport sexuel

 Précocité du premier rapport sexuel

 Faible utilisation du préservatif lors des rapports sexuels avec les partenaires réguliers et non réguliers

 Multi partenariat sexuel

 Pratique de l’avortement

 Non utilisation des méthodes contraceptives modernes

 Pratique du mariage forcé

 Inégalité de genre & inclusion

Schéma de priorisation par importance et degré de changement dans le Couffo

- Chan geab ilit é +

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