APPEL A COMMUNICATION
Violences au sein des organisations du secteur sanitaire et social
Colloque international
Les 12 et 13 mai 2015
Université d’Artois - Arras - France
www.violences-organisations.neowordpress.fr
Université d’Artois
Laboratoire LEM (Lille économie Management) - UMR 8179 CNRS Laboratoire Ethique et Procédures – EA 2471
SEPIA
FORMATION CONTINUE
Depuis quelques années des discours sur la violence dans le secteur sanitaire et social montent progressivement. Au point, d’en devenir aujourd'hui l'une des préoccupations majeures pour ceux qui y interviennent.
Or, ces discours sur les violences sont loin d'être univoques et cohérents. La mise en débat d'un texte législatif, le traitement médiatique d'un fait divers, la publication des résultats d'une étude, ou encore la médiatisation d'inquiétudes professionnelles, agissent comme des révélateurs. Les figures de l'usager, des professionnels, et des institutions, prennent alors tour à tour celles des victimes de violences ou au contraire celles des auteurs, oscillants entre fantasmes et réalité, déni et stigmatisations, questionnements et accusations…
Les discours sur les violences charrient un vocabulaire spécifique qui se diffuse dans les champs concernés en empruntant, plus ou moins rigoureusement, à des terminologies scientifiques ou en forgeant pour la circonstance des néologismes : bientraitance, violence en creux, bonnes pratiques, mode d'intervention dégradé, burn-out, dissonance cognitive, seuil d’agressivité, contention protectrice, incasables… L’élucidation des phénomènes de violences et le traitement des problèmes posés n’y gagnent pas nécessairement.
Si les discours sur la violence heurtent parfois les professionnels, ils les questionnent surtout. En effet, le sanitaire et le social s’organisent, et mobilisent des praticiens, en référence à une éthique de la rupture avec la violence sociale.
Reprendre ce questionnement, le conforter et le développer, c'est donc tenter de rompre avec des représentations et des évidences, c'est se risquer à déconstruire et à analyser des phénomènes complexes, c'est vouloir s'ouvrir à des expérimentations et des innovations…Diverses démarches peuvent y contribuer pour éclairer trois niveaux de la réflexion et de l'action.
AXE 1 : Violences et relations de service
Le premier niveau relève de l’étude des interactions entre professionnels et usagers. Il importera ici de s’ancrer sur les difficultés effectives rencontrées au sein des établissements ou services, d’explorer les situations concrètes dans lesquelles ces difficultés prennent sens, de se référer aux contextes où elles se développent ainsi qu’aux significations que les sujets – professionnels et usagers – leur confèrent. Comment, finalement, les violences dénoncées de part et d’autre interrogent-elles les relations de service dans ce secteur ? Quels en sont les spécificités et les enjeux ?
AXE 2 : violences et identite professionnelle
Il s’agira également d’analyser les évolutions du travail dans ce secteur, en lien avec l’évolution des politiques sociales et l’exercice même du métier.
Comment se caractérise le « cœur de métier » pour les professionnels ? En quoi ce « cœur de métier » peut-il constituer une dimension permettant
d’éclairer ce que les professionnels vivent comme des violences ? On pourra ainsi interroger le lien entre violence et confrontation de cultures professionnelles spécifiques (dans le cadre, par exemple, d’un travail en partenariat) ou encore la victimation et les enjeux pour l’identité professionnelle.
AXE 3 : Violences et organisation
Le secteur sanitaire et social est pris dans des logiques complexes, voire contradictoires : missions publiques, politiques associatives, services destinés aux bénéficiaires… Il possède des caractéristiques structurelles et culturelles qui distingue les organisations qu’il regroupe de celles s’inscrivant dans d’autres secteurs. Mais, quel que soit le secteur, toutes les organisations sont soumises aujourd’hui à des logiques de rationalisation économique et le développement de nouvelles formes de management. La logique d’acteur est fonction de l’organisation et de ce qu’elle propose aux individus. Que révèle la dénonciation de la violence par les individus (professionnels ou usagers) de l’organisation (établissement ou service), et plus précisément de la façon dont chaque organisation résout ou exacerbe les tensions et les contradictions à l’intérieur et vis-à-vis de l’environnement extérieur.
Cet appel à communication s’adresse aux chercheurs de différentes disciplines susceptibles d’éclairer le phénomène à partir de ces différentes dimensions, la sociologie, la psychologie, les sciences de gestion, les sciences politiques, l’économie, l’histoire ou encore le droit. Il s’adresse également aux professionnels et responsables d’organisation dans le secteur sanitaire et social pouvant rendre compte de leur expérience, de leur analyse de situations problématiques et également d’innovations.
Les actes seront publiés dans un numéro de la revue sociographe.
Calendrier :
Remise des propositions de contribution : le 5 janvier 2015 au plus tard Sélections du comité scientifique : le 27 janvier 2015
Nature de la réponse souhaitée :
Résumé de la proposition en 400 à 500 mots ; axe retenu et titre de l’intervention,
Présentation de l’auteur : Nom/Prénom ; titre ou statut institutionnel ; adresse professionnelle postale et électronique ; numéro de téléphone.
Les propositions sont à envoyer à l’adresse suivante : - relation.intervenants@gmail.com
Comité scientifique :
Christel Beaucourt, MCF en sciences de gestion, IAE de Lille, Université de Lille 1, LEM (UMR 8179 CNRS)
Cécile Carra (présidente), PR en sociologie, Université d’Artois, LEM (UMR 8179 CNRS)
Philippe Duez, MCF HDR en aménagement de l'espace et urbanisme, Université d’Artois, LEM (UMR 8179 CNRS)
Didier Morel, Docteur en science de l’éducation, Directeur du site de Maubeuge ESTS Sambre-Avesnois
Ioan Radu, PR, Faculté de Management, Université de Bucarest
Fanny Vasseur, MCF HDR en droit, Université d’Artois, Ethique et procédures (EA 2471)
Comité de pilotage :
Daniel Faggianelli, sociologue, ESPE Lille Nord de France, RECIFES (EA 4520)
Cécile Lanciaux, directrice de l’IFCS de Douai, Croix Rouge
Eric Marteau, directeur du site Lille-Métropole, ESTS
Comité d’organisation :
Master Cadres du secteur sanitaire et médico-social – UFR EGASS – Université d’Artois. Coordonnateurs (M2) :
Francoise Aitamir
Maxime Cnockaert
Dominique Laude
Nathalie Marchant
Isabelle Plouvier