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Texte intégral

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L1-AES Semestre 2

Information Économique et Sociale

Cours de J. Bouchoux S2-2020

Sommaire

Introduction : L’information statistique à travers un exemple ……… 2

Le circuit économique………...4

La comptabilité nationale………..6

La productivité……….26

Revenus, inégalités consommation, épargne………30

La population active……….44

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2

Introduction : L’information statistique

Conditions de travail : amélioration ou détérioration ?

Horaires de travail, rythmes, possibilités d’initiative, exposition à des contraintes, à des risques ou à des nuisances, mais aussi sécurité ou insécurité de l’emploi, et rémunérations : le champ des « conditions de travail » est extrêmement vaste. Est-ce que les chercheurs parviennent à synthétiser ces différents aspects, pour définir des « emplois de qualité », ou tout simplement pour savoir si les conditions de travail s’améliorent ou se détériorent ? Sur quels types d’informations statistiques s’appuient-ils ? Et, finalement, qu’en est-il ?

1. Définir les conditions de travail ?

Il s’agit d’autre chose que du travail en lui-même, lequel pourrait être effectué dans d’autres conditions.

Elles sont en quelque sorte détachables du travail, extérieures. Et, à ce cadre dans lequel le travail est exécuté, s’ajoute l’idée d’une menace sur la santé. Or, une telle définition évolue comme évolue aussi ce qu’on entend par santé. La délimitation des conditions de travail change donc. Jadis, par exemple, le risque de tomber, pour un maçon, faisait partie du métier. Puis, on a découvert qu’on peut être maçon sans tomber ! Mais, mettre des protections (garde-corps, baudrier, …) rend visible le risque. On a alors conscience d’un risque à côté du métier et non plus comme en faisant partie. De même, la santé a longtemps été vue comme l’absence de maladie : aujourd’hui, on la définit comme “complet bien-être physique, mental et social”. Ou encore, on la considère non comme un état, mais comme un processus.

Ainsi, potentiellement, toute caractéristique pourrait devenir une condition de travail : pénibilité, horaire, autonomie, stress, … Et, ces attributs du travail sont aussi en lien avec la santé. On en vient à définir les conditions de travail comme ce qui caractérise le travail du point de vue de celui qui le fait. Elles se situent dans l’interaction travail-travailleur. Et, ceci va renvoyer à des éléments subjectifs.

Dès lors, on voit qu’il est facile à l’employeur de créer de mauvaises conditions de travail ; mais en quoi peut consister d’en créer de bonnes ? Car, dans les faits, il appartient à chaque travailleur de se construire un compromis acceptable entre les exigences de la tâche, ses ressources personnelles et la préservation de sa santé. L’employeur peut seulement y contribuer en lui offrant la capacité effective à aménager son environnement physique et relationnel.

2. Mesurer les conditions de travail ?

Beaucoup de choses sont déjà mesurées pour les besoins de la gestion (horaires, rétribution, cadences, …), mais des aspects essentiels ne le sont pas. On a trois façons de les observer : via le jugement d’experts, par ce que les intéressés disent eux mêmes, d’après les effets.

Commençons par cette dernière.

Les effets.

C’est ce qui existe le plus dans les entreprises (scores, panneaux, …) : accidents, maladies professionnelles, absentéisme, turn-over, etc. Mais (comme souvent en statistique !) on ne mesure pas toujours ce qu’on voudrait. De plus, ces enregistrements peuvent être l’objet de manipulations (on décide ou non de déclarer un accident peu grave). Enfin, l’interprétation est brouillée par des causalités multiples (quitte-t-on l’entreprise à cause de mauvaises conditions de travail ou parce qu’on a trouvé ailleurs un meilleur salaire ou une meilleure localisation ?) Même les accidents du travail ou les maladies professionnelles, qui semblent mieux circonscrits, font problème : par exemple, rétrospectivement, une ambiance avec présence d’amiante

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3

apparaît beaucoup plus nocive en Grande-Bretagne ou en Finlande qu’en France… Au total, mesure-t-on les conditions de travail en elles-mêmes ? ou l’activité du système d’enregistrement ?

Des experts.

C’est une bonne méthode, dès lors qu’on dispose de bons observateurs (compétents, neutres), mais c’est souvent une méthode longue et coûteuse. Ne pas confondre cette appréciation objectivée par un expert extérieur avec l’existence d’indicateurs quantifiés (température, charge exprimée en kilos, …). Par exemple, une ambiance chaude est plus ou moins supportable selon d’autres interactions (durée, humidité, nature de la tâche) ou : lever cinq fois 10 kg n’équivaut pas à lever 50 kg.

Ces appréciations ou enquêtes par avis d’expert ne sont pas toujours praticables à grande échelle (ou alors posent des problèmes de comparabilité). Cependant l’enquête “Sumer” du Ministère du travail repose essentiellement sur l’expertise des médecins du travail.

L’avis des intéressés.

Il existe beaucoup d’études par interrogation directe. En France – qui a à cet égard un des meilleurs systèmes nationaux – ont été faites diverses enquêtes : de l’organisation des entreprises à la perception subjective du travail. Certes, cette mesure dépend de la subjectivité des personnes interrogées. Mais les conditions de travail n’existent pas indépendamment des particularités physiques et psychologiques des travailleurs puisqu’elles résultent de l’interaction entre travail et travailleurs. Il est donc assez vain d’en rechercher une mesure objective. Une difficulté de l’interrogation directe réside cependant dans la sensibilité de la mesure à la formulation des questions et au protocole d’interrogation.

3. Quelle évolution ?

Qu’il y ait eu de gros progrès dans le passé est évident. Pourtant, depuis le milieu des années 1980 années, l’opinion des travailleurs s’est détériorée. Et ce, malgré la tertiarisation de l’économie, malgré l’automatisation, malgré les efforts de sécurité et salubrité. Pourquoi ces indéniables progrès ne sont-ils pas vus ? Il semble qu’il faille rapporter cela à la modification des organisations de travail.

D’abord aux Etats-Unis, puis en France à partir des années 1980, on a eu des réorganisations complexes, mal maîtrisées. Cela a créé une très forte pression et sollicité trop fortement les capacités personnelles d’adaptation. Face à cette intensification et cette complexification, on peut comprendre une perception moins bonne des conditions de travail : une intensité excessive du travail peut obliger tout le monde à travailler de la façon qui permet de faire face à l’urgence, mais pas forcément à chacun de préserver sa santé.

Cela est souvent dénié par les entreprises, conscientes des améliorations qu’elles font, mais sans doute moins du stress induit. Lorsque l’existence des problèmes est admise, celle des solutions est souvent mise en doute : dans les conditions très concurrentielles actuelles, on ne pourrait pas faire autrement.

Pourtant – c’est là l’intérêt d’avoir des statistiques – on constate que ce n’est pas pareil partout : ce qui montre qu’il serait possible de faire autrement. Mais, reste la question : comment amener à faire quelque chose ? Réglementation ? Incitation ? Négociation ? Probablement une combinaison de ces trois démarches.

Michel Gollac, responsable du laboratoire de sociologie quantitative au CREST-INSEE.

Exercice N°1 : Commenter l’ensemble des passages soulignés

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Le circuit économique

Exercice : Distinguer marchand et non-marchand

1- Distinguer dans les cas suivants la production marchande/production non-marchande a) La production de bouteilles de bière assurée par l’entreprise Kroamstel et payée par les

demandeurs au prix du marché est une production marchande/non marchande.

b) Les services offerts par une médiathèque municipale dont l’entrée est quasi-gratuite est une production marchande/non marchande.

c) On appelle le consommateur d'un produit marchand un client/un usager ? Exercice : Classement selon la CN

1- Affecter les exemples suivants à un secteur institutionnel de la CN : Un entrepreneur individuel

La boulangerie « pomme de pain » L’entreprise « Peugeot SA » Une famille de 5 enfants

La caisse nationale d’assurance maladie Les personnels d’une entreprise.

L’UNESCO La SNCF

La mairie de Paris Le PSG

L'UMP,

La Société Générale, Mon voisin de palier La piscine municipale, Les « restos du cœur » General Motors.

Exercice : Flux réels et flux monétaires

1- Indiquer la nature du flux ainsi que sa contrepartie réelle ou financière quand cela est possible.

a) Le travail des salariés d’une entreprise

b) Les ressources de la vente de vêtements dans un grand magasin c) Le service gratuit d’une administration publique

d) Les services offerts par un syndicat

e) La location d’une machine par une entreprise f) Un don effectué par un ménage à la croix rouge.

Exercice : Représenter le montant des flux monétaires

Dans une économie, les entreprises ont vendu, en un an, 3640 Milliards d’€ aux ménages,

1130 Milliards d’€ aux administrations, exporté 400 Milliards d’€ et importé la même somme. Elles ont versé 3240 Milliards d’€ de revenus aux ménages et 1560 des prélèvements obligatoires aux administrations.

Les ménages ont, pour leur part, versé 1800 de prélèvements obligatoires, épargné 100, reçu 800 de salaires des administrations et 1500 de transferts.

Les crédits nets (après retrait des remboursements) ont représenté 30 pour les entreprises et 70 pour les administrations.

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5 Exercice : Représentation d’un circuit

1- Représenter sur un circuit simplifié les agents et les flux indiqués

Soit une économie dont on peut représenter les principales opérations de la façon suivante :

Les entreprises (non financières) ont vendu aux ménages pour 4700 milliards de biens et services marchands, et aux administrations pour 1000 milliards de biens et services marchands. Elles ont versé 5000 milliards de salaires aux ménages et 1200 milliards de prélèvements obligatoires aux administrations. Elles ont exporté pour 300 milliards tout en important 200 milliards de biens ou de services marchands. Les administrations ont versé pour 800 milliards de salaires et 1400 milliards de prestations sociales aux ménages, et elles ont perçu 1700 milliards d’impôts de ceux ci. Les sociétés financières ont reçu 1800 milliards d’épargne des ménages ont versé 1200 milliards de salaires. Leur production (400 milliards) de services marchands est consommée par les ménages. Le montant des crédits s’est élevé à 1000 milliards au total, dont 300 à destination des administrations, 200 pour les ménages, 400 pour les entreprises (non financières) et 100 pour le Reste du Monde.

Le circuit économique : Les effets d'une hausse du revenu.

Dans une économie simplifiée, les salaires versés par les entreprises et les administrations augmentent de 5

%.

Pour étudier les effets de cette hausse de salaire nous supposons que les ménages gardent la même proportion de leur revenu consommé.

Traitements des ménages fonctionnaires = 800 + Transferts sociaux reçus = 1500

1- Quel est le revenu total perçu par les ménages ?

2- Quelle est la proportion du revenu des ménages affecté à la consommation avant toute augmentation ? 3- Quelle est l’augmentation totale des salaires versés par les entreprises et les administrations ?

4- En supposant que les ménages gardent la même proportion de leur revenu consommé après augmentation, quelle sera l’augmentation de la production des entreprises pour répondre à cette nouvelle demande ?

5- De quelle somme le budget direct des administrations sera augmenté, sachant que le taux de prélèvement est de 38% sur les revenus des ménages et de 30% sur la production ?

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6

La comptabilité nationale

Exercice :

Associer les opérations suivantes à un secteur institutionnel a) Produire des services non marchands

b) Gérer, collecter et transformer des ressources financières pour les prêter ou les investir c) Consommer

d) Produire des services non marchands et des services marchands mais sans but lucratif e) Redistribuer des revenus

f) Produire des biens et des services marchands non financiers

g) Produire des biens et des services pour les entreprises individuelles

Exercice

Ressources et emplois de biens et services à prix courants (Milliards d'€)

2000 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Produit intérieur brut (PIB) 1 439,60 1 718,00 1 886,80 1 933,20 1 885,80 1 937,30 2 001,4 2 032,3 Valeur ajoutée au prix de

base 1 289,10 1 539,90 1 689,80 1 735,10 1 701,20 1 741,50 1 793,8 1 820,9

Impôts sur les produits 167,9 196,3 209,5 210,6 200,9 210,9 222,7 227,1

Subventions sur les

produits -17,4 -18,2 -12,5 -12,5 -16,3 -15,1 -15,1 -15,7

Importations 400,5 463,8 535,9 561,7 475,1 537,4 597,6 602,6

Consommation finale 1 138,90 1 385,80 1 501,60 1 549,60 1 562,90 1 606,20 1 645,2 1 675,0 Dépense de consommation

des ménages 782,2 946,1 1 030,50 1 063,70 1 057,70 1 084,60 1 113,9 1 129,8

Dépense de consommation des administrations publiques (APU)

329,9 408,1 435,7 449,9 467,2 481,8 490,0 502,7

Dépense de consommation des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)

26,8 31,6 35,5 36 37,9 39,8 41,4 42,5

Formation Brute de Capital

Fixe (FBCF) 272 332,3 394,6 411,9 367,5 376,7 490,0 401,8

Acquisitions, nettes de

cessions, d'objets de valeur 1 1 1,1 0,9 0,5 0,7 0,7 0,7

Variations de stocks 13,4 9,8 18,7 11,5 -10,7 -4,2 14,8 -0,1

Exportations 414,8 452,9 506,7 521 440,7 495,3 538,3 557,6

Source : comptes nationaux

1- Écrire l’équilibre emplois-ressources pour l’année 2012.

2- Déterminer en % les différentes composantes des emplois et des ressources pour 2012

3- Faites le même calcul pour l’année 2000 et l’année 2007. Lire et interpréter les principales évolutions observées.

4- Que signifie à prix courants ? Quel problème cela pose t’il pour l’analyse du tableau ?

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7

PIB et ses composants : Équilibre emplois-ressources - volumes aux prix de l'année précédente chaînés (données CVS-CJO) (en milliards d’€)

2009T1 2009T3 2009T4 2010T1 2010T3 2010T4

Produit intérieur brut 398,27 399,62 401,88 403,01 406,34 407,78

Importations 121,52 117,09 120,43 122,76 132,66 131,06

Dépenses de consommation des ménages 233,29 234,43 236,75 236,86 238,74 240,84

Dépenses de consommation des ISBLSM 5,60 5,62 5,64 5,68 5,75 5,78

Dépenses de consommation individualisables des APU 61,25 62,01 62,45 62,42 62,92 63,04 Dépenses de consommation collectives des APU 34,06 34,75 34,88 34,91 34,92 34,98 FBCF des entreprises non-financières (y.c. EI) 45,93 44,48 43,98 43,71 44,45 44,68

FBCF des entreprises financières (y.c. EI) 3,40 3,03 2,95 2,95 2,98 2,99

FBCF des administrations publiques 12,54 12,61 12,63 12,46 12,52 12,41

FBCF des ménages (hors EI) 19,83 19,08 18,82 18,71 18,95 19,08

FBCF des ISBLSM 0,61 0,64 0,65 0,67 0,69 0,70

Variations de stocks -0,9 -0,3 0,6 -0,3 0,2 -0,9

Exportations 106,03 106,69 107,64 112,80 119,23 120,45

Demande intérieure finale totale hors stocks -0,30 0,00 0,50 -0,10 0,40 0,60 Demande intérieure finale totale hors stocks 416,3 416,3 418,4 418,0 421,6 424,1

Solde du commerce extérieur (en contribution) -0,3 0,4 -0,5 0,6 -0,4 0,6

Source : Comptes nationaux - Insee

1- Quelle différence peut-on faire entre un raisonnement « en volume » et un raisonnement « en prix » ? 2- Déterminer les taux de croissance des composantes de l’équilibre emplois-ressources du premier

trimestre 2009 au quatrième trimestre 2010

3- Quelles sont les principales évolutions que l’on peut repérer entre 2009 et 2010 ? 4- Déterminer le solde du commerce extérieur au premier puis au dernier trimestre 2010 Exercice : Les contributions à l’évolution du PIB au prix de l’année précédente

En points de pourcentage

2009 2016 2017

Dépense de consommation finale 0,7 1,5 0,8

Ménages 0,1 1,1 0,5

Administrations publiques 0,5 0,3 0,3

Institutions sans but lucratif au service des ménages 0,1 0,0 0,0

Formation brute de capital fixe -2,1 0,6 1,0

Sociétés et entreprises individuelles non financières -1,5 0,4 0,5

Sociétés et entreprises individuelles financiËres -0,1 0,1 0,1

Administrations publiques 0,2 0,0 0,0

Ménages hors entrepreneurs individuels -0,7 0,1 0,3

Institutions sans but lucratif au service des ménages 0,0 0,0 0,0

Solde des Échanges extérieurs de biens et services -0,3 -0,5 0,1

Exportations de biens et de services -3,1 0,5 1,3

Importations de biens et de services 2,7 -0,9 -1,2

Acquisitions moins cessions d'objets de valeur 0,0 0,0 0,0

Variation des stocks -1,1 -0,4 0,2

Produit intérieur brut -2,9 1,2 2,2

Source : comptes nationaux – Base 2014 - Insee

1- Faire une lecture et un commentaire pour l’année 2009.

2- Faire une comparaison entre les deux années 2016 et 2017.

(8)

8 Exercice : Construire un TES

Soit une économie nationale dont les activités de production sont regroupées en trois branches : l'agriculture, l'industrie et les services.

Voici les principaux résultats (en milliards d'€) publiés par les comptables nationaux pour l'année qui vient de s'écouler.

L'agriculture a réalisé une production de 122, en utilisant 6 au titre des intraconsommations, 35 d'engrais et pesticides fournis par l'industrie chimique et aussi des services. La FBCF réalisée par cette branche représente 17,4% de sa production. Pourtant, la production agricole ne couvre pas les besoins de la population: il a fallu importer pour 9 de produits agricoles, bien que l'agriculture soit aussi exportatrice (45).

La production de l'industrie se monte à 326 et sa valeur ajoutée à 240. Cette production a été réalisée grâce aux apports des autres branches (13 de produits agricoles, quelques milliards de services), aux intraconsommations et à l'investissement (26.7% de la valeur de la production). Les ménages ont consommé 161 de produits industriels. La production de services (332) a été utilisée au titre de la consommation finale des ménages (252), mais aussi comme consommation intermédiaire (8 ont été fournis à l'agriculture, 32 à l'industrie et 50 à la branche des services elle-même). Précisons que le secteur des services n’exporte pas.

Seuls les ménages ont une consommation finale. Elle s'élève à 478, dont 45 de biens industriels achetés à l'étranger. Elle est en hausse, ce qui a entraîné une baisse des stocks de produits agricoles (-27) de produits industriels (-18). Les services ne se stockent pas... Les importations s'élèvent à 82 et les exportations à 81.

1- Construire le TES simplifié correspondant aux informations ci-dessus.

2- Calculer le PIB.

Exercice : Le modèle de Léontieff

Soit le TES simplifié d’une économie fermée (montants en milliards d’ €) :

Ressources Emplois

Production Total Agriculture Industrie Services Total CF FBCF Total

Agriculture 1000 1000 100 300 400 500 100 1000

Industrie 4000 4000 200 500 50 750 2350 900 4000

Services 2000 2000 100 200 100 400 1600 0 2000

Total 7000 7000 400 1000 150 1550 4450 1000 7000

VA

Production 1000 4000 2000 7000

Source : Insee

1- Calculer les VA de l’agriculture, de l’industrie, des services et la VA total.

2- Déterminer les coefficients techniques de production en complétant le tableau suivant :

(Les coefficients sont obtenus en divisant chaque poste par la valeur de la production. Ils représentent la part de chaque poste de coûts dans le total de la production)

(9)

9

Agriculture Industrie Services

Agriculture

Industrie

Services

VA

Total

3- Supposons que la demande de produits industriels augmente de 400. Pour la satisfaire l'industrie devra augmenter sa production de 400. Si on suppose que les coefficients techniques restent constants, modifier le compte de production ci-dessous de la branche industrielle :

4- On remarque qu’un accroissement de la production se traduit par une augmentation des consommations intermédiaires des différents produits, c'est-à-dire par une demande supplémentaire qui doit être, elle aussi, satisfaite par un accroissement de la production des branches. Ainsi, la CI de produits de l’agriculture implique que cette branche augmente sa production. Cette augmentation nécessite une augmentation des CI de cette branche que vous reporterez ci-dessous dans le compte de production de la branche :

Branche agriculture CI agriculture CI industrie CI services Valeur ajoutée Production

Branche Industrie CI agriculture CI industrie CI services Valeur ajoutée Production

(10)

10 Exercice :

1- Compléter le Tableau Économique d’Ensemble ci-dessous.

Emplois Biens et Ressources Biens et

Entreprises Ménages services Total Opérations Entreprises Ménages services Total

Production 1200 0

500 0 Consommation

intermédiaire

Valeur ajoutée

400 0 Rémunération des

salariés

Excédent brut

d'exploitation 0

0 Intérêts 0 50

100 Dividendes 0

Revenu disponible brut

400 Consommation finale

Épargne brute

Variation des actifs Compte de capital

Variation des

passifs

Épargne brute

0 Formation brute de

capital fixe

Capacité de

financement

Variation des actifs Compte financier

Variation des

passifs

Capacité de

financement

-100 Monnaie

0 Crédits 0

Exercice Éléments du TEE (comptes base 2014) (à prix courants, en milliards d’€, en %)

Évolution en % (sauf italiques) Niveau

2015 2016 2017 2017

Produit intérieur brut, dont : 2,3 1,4 2,8 2 291,70

Valeur ajoutée au prix de base 2,1 1,2 2,6 2 042,10

Impôts sur les produits nets des subventions sur les

produits 3,8 2,7 5,2 249,6

Revenu national brut 2,3 1,3 3,2 2 348,50

Revenu disponible brut de l'ensemble de l'économie 2,5 1,3 3,3 2 302,80

Valeur ajoutée brute des secteurs

Valeur ajoutée des entreprises 2,5 1,1 2,5 1 399,70

Sociétés non financières 3 1,9 3,7 1 186,00

(11)

11

Entreprises individuelles - 1,3 - 0,1 0,2 131,6

Sociétés financières 1,1 - 6,7 - 9,0 82,1

Valeur ajoutée des administrations publiques 0,6 1 2,2 374,6

Éléments de partage de la valeur ajoutée

Rémunération des salariés des entreprises 1,4 1,9 3,6 850,4

Excédent brut d'exploitation et revenu mixte des

entreprises 5,7 - 0,4 1 512,9

Rémunération des salariés des administrations 1 0,9 2,2 290,1

Sociétés non financières

Excédent brut d'exploitation 8,8 1,6 3,6 378,1

Revenus de la propriété nets versés 23,6 6,7 - 33,3 33

Épargne brute 9,7 - 1,2 8 266,3

Formation brute de capital fixe 3,2 3,7 5 278,8

Variation des stocks 7,4 - 8,8 5,5 21,9

Capacité (+) ou besoin (-) de financement 8 - 3,3 5,1 - 10,2

Taux de marge 1,7 - 0,1 0 31,9

Taux d'autofinancement 5,8 - 4,6 2,7 95,5

Sociétés financières

Excédent brut d'exploitation - 2,0 - 24,0 - 28,8 19,6

Formation brute de capital fixe 8,5 6,5 17 24,1

Capacité (+) ou besoin (-) de financement 8,3 - 1,9 - 18,1 - 3,2 Ménages, y compris entreprises individuelles (EI)

Excédent brut d'exploitation et revenu mixte hors EI 2,2 1,9 3,7 192

Revenu mixte net des EI - 0,2 1,2 - 0,3 87

Salaires nets reçus 1,5 1,8 3 761,7

Prestations sociales hors transferts sociaux en nature 1,5 1,8 1,9 495,4

Revenus de la propriété nets reçus - 0,8 - 5,2 4,9 80,3

Impôts courants 1,7 1 2,3 226,7

Revenu disponible brut 1,2 1,7 2,6 1 389,00

Dépense de consommation finale 1,7 2 2,2 1 191,00

Revenu disponible brut ajusté 1,3 1,6 2,5 1 790,80

Consommation effective des ménages 1,7 1,8 2,2 1 592,80

Épargne brute - 1,9 0 5 198

Formation brute de capital fixe - 1,0 3,6 7,2 130,8

Capacité (+) ou besoin (-) de financement - 3,7 - 5,6 1,9 61

Taux d'épargne - 0,5 - 0,2 0,3 14,3

Taux d'épargne financière - 0,3 - 0,5 0 4,4

Relations avec le reste du monde

Exportations de biens (FAB) 5,3 - 0,5 6 495,3

Importations de biens (FAB) 1,6 0,4 8,2 536,2

Exportations de services - importations de services - 3,9 - 1,1 5,4 15,7 Solde des opérations de répartition en provenance du

reste du monde 4,6 - 1,4 12,2 12,5

Capacité (+) ou besoin (-) de financement de la

Nation 16,7 - 7,2 5,1 - 12,8

1- Commenter les principales évolutions depuis 2015

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12 Exercice : La FBCF par secteur institutionnel

1- Calculer les parts respectives de la FBCF par secteur institutionnel.

2- Calculer rétrospectivement le montant de la FBCF en volume pour les années 2008 et 2009.

3- A quoi correspond la FBCF des ménages ?

4- De 2008 à 2010, commenter les évolutions en volume de la FBCF secteur par secteur.

Exercice : Partage de la Valeur Ajoutée à prix courants (en %)

1990 2000 2008 2009 2010 2011

Rémunération des

salariés 57,5 57,5 59,4 59,3 59,7

Salaires et traitements

bruts 41,7 42,4 42,4 43,7 43,7 43,8

Cotisations sociales à la charge des

employeurs 15,5 15,1 15,7 15,6 15,9

Impôts dur la

production 3,8 4,7 4,7 5,2 4,7 4,9

Subventions

d'exploitation -1,1 -1,1 -1,4 -1,4 -1,5 -1,3

EBE 30,2 30,7 30,1 30,7 30,0

Revenu mixte brut 9,6 7,8 7,3 6,8 6,8 6,8

Valeurs ajoutée brute

en Mds d'€ 924,1 1290,7 1752,4 1701,2 1741,5 1789,0

Source : Insee, comptes nationaux-base 2000 1- Compléter les pourcentages manquants

2- Calculer le montant en milliards d’€ des salaires et traitements bruts versés pour l’année 2011 3- Commenter les évolutions de la répartition de la VA depuis 1990.

(13)

13 Exercice : Évolution du PIB en France

Évolution du PIB en France évolution par rapport à l'année

précédente en %

en valeur en volume

1997 3,3 2,2

1998 4,4 3,5

1999 3,3 3,3

2000 5,4 3,9

2001 3,9 1,9

2002 3,4 1

2003 3 1,1

2004 4,1 2,5

2005 4 1,9

2006 4,7 2,2

2007 4,9 2,4

2008 2,8 0,2

2009 -2,5 -3,1

2010 2,7 1,7

2011 3,1 1,7

Source : Insee, comptes nationaux - base 2005.

1- Faire une représentation graphique des données du tableau en valeur et en volume.

Exercice : PIB et évolution des prix

PIB français et évolution des prix

.... 2008 2009

PIB en milliards d'euros courants 1 948,50 1 907,10 Indice des prix base 100 en 2000 118,7 119,3 PIB en volume milliards d'euros de

2000 1 641,70 1 598,60

Source : Insee

1- Peut-on dire que les prix ont augmenté de 19,3% entre 2000 et 2009 ? (Vrai ou Faux) 2- Le PIB en volume est égal au PIB courant moins la hausse des prix (Vrai ou Faux) Exercice : Évolutions du PIB en volume et contributions à cette évolution

2013 2014 2015 2016 2017

Produit intérieur brut (PIB) 0,6 1 1,1 1,2 2,2

Consommation (ménages et

APU*) 0,6 0,8 1 1,5 0,8

Investissement - 0,2 0 0,2 0,6 1

Solde du commerce extérieur - 0,1 - 0,5 - 0,4 - 0,5 0,1

Variation de stocks 0,2 0,7 0,3 -0,4 0,2

(14)

14 Source : Insee

1- Quel constat peut-on faire quant à la contribution du solde du C.Ext ?

2- Pour chaque année, repérer les deux principales contributions. Comment évoluent-elles depuis 2013 ? Exercice : Taux de croissance du PIB français en volume et en valeur.

1- La production a-t-elle baissé à certaines dates ?

2- Quels sont les cycles que l’on peut mettre en évidence depuis 1960 ?

Exercice : Décomposition du PIB de trois manières différentes : PIB de la France (année 2000)

Md € %

Produit Intérieur Brut : optique des dépenses

Dépense de consommation finale 78%

- Dép de consommation finale des ménages 760 54%

- Dép de consommation finale des ISBL au service des

ménages 9 1%

- Dép de consommation finale des administrations

publiques 327 23%

Formation brute de capital

- Formation brute de capital fixe, total 277 20%

(15)

15

- Variations des stocks et acquisitions moins cessions

d’objets de valeur 12 1%

Solde des échanges extérieurs de biens et de services 1%

- Exportations de biens et de services 403 29%

- Importations de biens et de services 383 27%

Produit Intérieur Brut 1405 100%

Produit Intérieur Brut : optique de la production

Valeur ajoutée brute, total 1288 92%

- Agriculture, chasse et sylviculture ; pêche 37 3%

- Industrie, y compris l’énergie 269 19%

- Construction 58 4%

- Commerce de gros et détail, réparations ; hôtels 240 17%

- Intermédiation financière ; immobilier, location et

services aux entrep. 381 27%

- Autres activités de services 303 22%

SIFIM (Services d’Intermédiation Financière

Indirectement Mesurés) 35 2%

Valeur ajoutée brute, à l’exclusion des SIFIM 1253 89%

Impôts moins subventions sur les produits 11%

Produit Intérieur Brut aux prix du marché 100%

Produit Intérieur Brut : optique des revenus

Rémunération des salariés 734 52%

Excédent brut d’exploitation et revenu mixte brut

Impôts moins subventions sur la production et les

importations 199 14%

Produit Intérieur Brut 1405 100%

1- Compléter les données manquantes en utilisant les relations appropriées entre les 3 manières d’envisager le PIB.(optique dépenses, optique production, optique revenus)

Exercice : Taux de croissance du PIB

Produit Intérieur Brut

2004 2005 2006 2007 2008 2009

En valeur (en milliards d'euros

courants) 1 660,2.... 1726,1 1806,4 1895,3 1 948,50 1 907,10

Taux de croissance en

valeur (%) 4,1.. 4 4,7 4,9 2,8 -2,1

PIB en volume milliards

d'euros de 2000 1 536,30 1 565,50 1 600,20 1 638,20 1 641,70 1 598,60

Taux de croissance en

volume (%) 2,5 1,9 2,2 2,4 0,2 -2,6

Source : Insee

1- Calculer le taux de croissance du PIB entre 2004 et 2009 en utilisant la première ligne du tableau.

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2- En utilisant la deuxième ligne du tableau, calculer le taux de croissance du PIB en valeur entre 2004 et 2009 (vous utiliserez les coefficients multiplicateurs)

3- En utilisant la troisième ligne du tableau, calculer le taux de croissance du PIB en volume entre 2004 et 2009.

4- En utilisant la 4ème ligne du tableau, calculer le taux de croissance en volume du PIB entre 2004 et 2009.

5- Comment peut-on passer du taux de croissance global au taux de croissance moyen ?

Exercice : Évolution du PIB et de l’indice des prix

Niveau du PIB en milliards d’€

Comptes nationaux, Insee

1- Calculer le taux de croissance économique du PIB courant de la France sur la période 2015-2017 2- Peut-on déduire le rythme d’augmentation des prix de ce tableau ?

Exercice : Comparaison internationale

Taux de variation du PIB en volume pour différents pays

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

France 3,6 3,2 4,1 1,8 1,1 1,1 2,2 1,9 2,4 2,1 1,8

Zone Euro 2,7 2,9 4 1,9 0,9 0,8 1,8 1,7 2,9 2,6 1,7

USA 4,2 4,4 3,7 0,8 1,6 2,5 3,6 3,1 2,9 2,2 1,2

Source : OCDE

(17)

17

1- Calculer les indices du PIB en volume pour les années 2000 à 2005, base 100 l’année précédente.

2- Calculer les indices du PIB en volume pour la France pour les années 1998 à 2008 base 100 en 2000.

3- Les données vous permettent-elles de calculer le niveau du PIB en volume des USA en 2005.

4- Calculer le taux annuel moyen de variation du PIB en volume de la France, de la zone Euro et des USA entre 1998 et 2008.

Exercice : Taux de croissance en volume dans quelques pays du monde

Source : Insee, TEF, 2012

En 20109, quels sont les pays de l’UE qui connaissent un taux de croissance positif ? même question en 2010 ? Comment peut-on expliquer la convergence des évolutions constatées ?

Exercice : La croissance est-elle encore mesurable?

La mesure des richesses créées par le produit intérieur brut (PIB) soulève bien des critiques.

Certaines ne sont pas nouvelles: le PIB recense des productions dont la consommation n'apporte guère de satisfactions (l'essence consommée dans les embouteillages, par exemple) et omet de prendre en compte les conséquences négatives de l'activité économique telles que la pollution. Le niveau du PIB n'est donc qu'un indicateur bien imparfait du bien-être ou de la qualité de vie dans une société. Par ailleurs, il n'est pas simple de définir la notion de production: le repas familial en est-il une? Et l'éducation des enfants?

D'autres difficultés surgissent lorsqu'il s'agit de saisir la croissance. Comme on le sait, il est bien délicat d'additionner des pommes et des poires. La seule mesure possible de productions hétérogènes est leur prix. La production est alors définie de manière arbitraire, mais claire, comme la production marchande (la seule qui ait un prix). Une fois les productions additionnées, il "suffit" d'en calculer le taux de variation d'une période à l'autre pour mesurer la croissance. Mais, du fait de l'inflation, la valeur de l'unité de mesure n'est pas constante. Toute comparaison dans le temps implique donc de construire un indice des prix, afin de permettre un calcul de l'augmentation de la production "en volume" (ou en euros constants), libérée de l'influence de l'inflation.

L'opération est plus compliquée qu'elle n'en a l'air: si le prix de la baguette passe de 80 cents à 1 euro, cela signifie qu'il a augmenté de 25%. Mais la baguette d'aujourd'hui est-elle la même que celle d'hier? La farine est-elle toujours de qualité équivalente? Autrement dit, le changement de prix traduit-il de l'inflation ou un changement de qualité du produit (qu'il resterait à quantifier)? Et si la

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18

baguette est progressivement supplantée par le pain de campagne, comment comparer les deux produits? L'apparition de produits nouveaux ou de qualité différente complique donc le calcul d'un indice des prix.

Les statisticiens utilisent deux méthodes principales pour résoudre le problème. La première consiste à estimer directement l'amélioration apportée. Par exemple, pour une automobile, un catalogue permet de chiffrer la valeur ajoutée par un airbag. Dans d'autres cas, on se fonde sur une "variable privilégiée": lorsqu'un aspirateur de 1 200 watts est remplacé par un de 1 500 watts, l'amélioration de la qualité est estimée à 25%. Cependant, le nouvel aspirateur est peut-être également moins bruyant ou le surcroît de puissance inutile.

La seconde méthode est le chaînage: si le produit qui va disparaître et celui qui va le remplacer sont présents simultanément, on considère que la différence de leur prix mesure une différence de qualité.

Ces méthodes sont incertaines: fin 1996, aux Etats-Unis, le rapport de la commission Boskin citait une enquête sur les biens durables selon laquelle la surestimation de l'évolution des prix dans ce secteur (et donc la sous-estimation de la croissance de la production) dépassait 1% par an.

Inversement, le remplacement d'un bien par un autre, prétendument nouveau, permet de camoufler une augmentation de prix.

Du fait de ces incertitudes, la mesure de la production présente un caractère éminemment conventionnel. Néanmoins, l'idée que, dans le cadre des règles retenues, les résultats ont une portée significative dominait jusqu'ici. Aujourd'hui, pourtant, les certitudes s'effritent. Dans une économie de services à changement technique rapide, où la production est toujours plus immatérielle et les améliorations qualitatives, savoir ce qu'il faut mesurer et comment le faire devient de plus en plus hasardeux.

La prise en compte de l'innovation est au cœur des difficultés de calcul d'un indice des prix et, donc, de la croissance. Or les techniques permettant de prendre en compte l'innovation dans la comparaison des produits entre deux périodes de temps atteignent rapidement leurs limites: plus le produit est complexe, plus il est difficile de trouver une variable qui synthétisera la qualité du produit et permettra de le comparer à celui qu'il remplace. Ce type de comparaison est particulièrement aléatoire dans le domaine des services, où la notion de qualité est difficile à prendre en compte.

La méthode du chaînage est également difficile à appliquer à des secteurs en mutation rapide. Par exemple, les études mesurant directement le changement de qualité des micro-ordinateurs ont montré que la méthode du chaînage sous-estimait fortement les améliorations de ces produits, et donc leur valeur réelle.

Une année où la hausse des prix avait atteint 3,4% aux Etats-Unis, on a calculé qu'elle n'aurait été que de 0,14% en excluant les produits remplacés en cours d'année. Actuellement, 30% des produits suivis pour l'indice des prix à la consommation sont supprimés ou remplacés chaque année. Et ces changements sont de plus en plus fréquents. La durée de vie des produits diminue parce que l'appareil productif est de plus en plus flexible, ce qui permet de multiplier les versions et les changements de modèles. Ainsi, sous l'influence japonaise, un modèle de voiture, autrefois modifié au bout de six à huit ans, ne vit plus que quatre ans, avec un premier lifting au bout de deux ans. Ces changements sont devenus un atout essentiel dans la concurrence.

L'évolution de la production est au contraire sous-estimée pour bien des services, dès que le progrès technique permet de rendre le même service en moins de temps: dans la réparation automobile ou les consultations juridiques, la production est évaluée par le nombre d'heures de travail facturées aux clients. Imaginons que le progrès technique permette de faire en une heure ce qui auparavant en prenait deux. Comme le prix de l'heure de travail ne sera pas pour autant doublé, l'évolution de la production sera sous-estimée. Ces dernières décennies, cette sous-estimation s'est probablement accrue, car le progrès technique, notamment l'informatique, touche de plus en plus les services. Une sous-estimation très gênante, car les services pèsent de plus en plus lourd dans la production.

Le problème se pose d'ailleurs dans les mêmes termes pour tous les services non marchands rendus par les administrations (santé, éducation, sécurité). Les systèmes de comptabilité nationale leur attribuent une valeur, supposée égale au coût de production: on additionne les salaires, le coût

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d'usage des locaux, les achats, etc. Cette méthode est évidemment imparfaite, car elle ne tient pas compte de la demande des consommateurs. Il est vrai que la notion même de production est très floue dans certains cas: un hôpital produit-il des journées d'hospitalisation? des admissions? des guérisons?

Même lorsque le produit n'est pas nouveau, sa qualité varie dans le temps. Dans une économie de services en changement rapide, cette variation devient très difficile à appréhender. Le plus souvent, l'erreur est dans le sens d'une sous-estimation des gains de qualité. Ainsi, un abonnement téléphonique donne aujourd'hui accès à de nombreux services qui n'existaient pas précédemment, l'amélioration des soins dispensés dans les hôpitaux grâce aux progrès de la médecine n'est généralement pas prise en compte non plus.

Malgré le recours à des normes de référence, la mesure de la qualité des services pose des problèmes non résolus. Ainsi, des études comparant les services fournis par des banques de données mesurent les temps d'accès à l'information, mais ne disent rien de l'intérêt des informations récoltées. Les entreprises, à leur niveau, ont pu trouver des solutions, par exemple en procédant à des enquêtes de satisfaction auprès de leur clientèle. Mais ces méthodes, d'ailleurs approximatives, ne sont pas généralisables.

C'est donc la possibilité même de calculer une valeur qui est en cause. Les économistes considèrent que la valeur est subjective: dépendant de l'offre et de la demande, elle est correctement exprimée par le prix, à condition que le marché soit concurrentiel. Mais il suffit qu'un marché devienne moins concurrentiel, notamment grâce à l'innovation, pour que les prix augmentent. De même, l'effet d'un gain de productivité sur le prix de vente dépend du rapport de forces entre acheteurs et vendeurs.

Les statisticiens peuvent donc regretter le temps où la croissance venait principalement de l'accumulation de biens homogènes: davantage d'acier, de logements, de textile. La dématérialisation de la production la rend insaisissable et la multiplication des innovations complique les comparaisons. La mesure de la croissance est de plus en plus incertaine. S'il y a des risques d'erreurs dans les deux sens, toutes les études concluent à la sous-estimation. Aux Etats-Unis, la commission Boskin avançait une surestimation de la hausse des prix de 1,1% par an, dont 0,6% dû aux nouveaux produits; mais ce chiffre très élevé est loin de faire l'unanimité. Dans tous les cas, les conséquences sont réelles.

Si la mesure de l'évolution des prix est un sujet brûlant pour diverses raisons, les incertitudes entourant la croissance posent d'autres problèmes. Pour commencer, le chiffre de la croissance a une portée symbolique indéniable: les chiffres sont dits "encourageants" ou "inquiétants", termes qui reflètent un certain fétichisme. Le taux de croissance publié influe sur le climat des affaires, dont on sait depuis Keynes qu'il a une grande importance. Ensuite, une mauvaise évaluation de la croissance pourrait aider à expliquer le paradoxe de Solow selon lequel "la microélectronique est partout, sauf dans les statistiques de productivité". En effet, si la croissance est sous-estimée, la productivité l'est également, ce qui permettrait de résoudre ce paradoxe. Cependant, le ralentissement du progrès technique se retrouve aussi dans les statistiques de brevets et de rendement des dépenses de recherche, qui ne dépendent pas de l'indice des prix. Il s'agit donc d'une explication partielle.

Plus généralement, la difficulté grandissante éprouvée par les statisticiens à appréhender la croissance révèle bien que celle-ci change de nature; elle ne se traduit plus par l'augmentation de la quantité physique de biens disponibles. Ce n'est pas seulement la croissance qui est touchée, mais toute l'économie: le capital ne consiste plus seulement en bâtiments et en machines, mais prend la forme de marques ou de savoirs; les flux commerciaux ou financiers sont complétés par des flux d'information, etc. De même, sans y prendre garde, nous utilisons fréquemment des données relatives à l'industrie comme si elles étaient représentatives de l'ensemble de l'économie. Discipline de chiffres, l'économie risque de souffrir de la fragilité croissante des données sur lesquelles elle s'appuie.

Une autre conséquence est qu'il nous faut repenser certaines relations trop vite tenues pour acquises.

Par exemple, il n'est plus possible d'assimiler croissance et productivisme prédateur: la production a pu doubler en France depuis trente ans sans qu'augmente le nombre de tonnes de pétrole ou d'acier

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utilisées par l'économie. A l'évidence, les indicateurs économiques de la société postindustrielle restent à construire.

Arnaud Parienty

Alternatives Economiques Pratique n° 046 - novembre 2010

1- Comment la comptabilité nationale mesure t-elle la production marchande ?

2- Quels sont les problèmes posés par la modification des prix pour l’évaluation de cette production ? 3- Quelles sont les deux méthodes utilisées pour tenir compte des innovations et quelles sont les limites

de ces méthodes ?

4- Comment mesure t-on la production non-marchande ? Quelles critiques de cette méthode ?

Exercice : L’économie souterraine

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1- Quelles sont les diverses activités qui composent l’économie souterraine ? 2- Peut-on déceler des caractéristiques communes à l’ensemble de ces activités ?

3- Comment peut-on mesurer l’économie souterraine ? Recenser les différentes méthodes

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23 Exercice : La mesure de la production domestique

Source : Jean-Paul Piriou ; La comptabilité nationale. Repères La découverte 1996

1- Qu’est-ce qu’un coût d’opportunité ? Quels sont les avantages et les inconvénients de cette méthode de comptabilisation appliquée à la production domestique ?

2- Qu’est-ce que la méthode « au prix du marché du travail équivalent » ?

3- Commenter la phrase d’A Sauvy « épousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB 4- Commenter les résultats obtenus avec ces 2 méthodes.

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24 Exercice : Le « Halo » du travail domestique

Définir le travail domestique peut sembler aller de soi, mais s’avère complexe dans les faits. On retient généralement trois critères : être productif, non rémunéré et pouvoir être délégué à quelqu’un d’autre.

Certaines activités sont à la frontière du loisir (jardinage, bricolage...) et, plus généralement, la question se pose de savoir quelles tâches pourraient être déléguées. Il y a donc un « halo » du travail domestique, comme on peut parler de « halo » du chômage. Mais il n’existe pas, actuellement, de norme internationale qui donnerait une interprétation unique des critères ci-dessus, d’une façon comparable à la définition du Bureau international du travail pour le chômage. On envisage donc trois périmètres du travail domestique, selon une interprétation plus ou moins restrictive des critères qui le définissent. Ceci permet d’obtenir une première estimation et, en même temps, de rendre compte de la sensibilité de la mesure à la définition du travail domestique que l’on retient.

Le périmètre restreint correspond au coeur des tâches domestiques (cuisine, ménage, soins matériels aux enfants, entretien du linge, gestion du ménage). Accompagner ses enfants ou une autre personne fait aussi partie du périmètre restreint. Le périmètre intermédiaire y ajoute des activités à la frontière du loisir (courses, jardinage, bricolage, jeux avec les enfants). Le périmètre le plus large y ajoute le fait de promener un animal et les trajets en voiture effectués pour se déplacer soi-même (encadré ci-dessous).

Source : Delphine Roy ; le travail domestique, 60 milliards d’heures en 2010

1- Quelles sont les différentes manières de définir le travail domestique ? 2- Pourquoi peut-on parler d’un « halo » ?

Exercice : La valorisation du travail domestique

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Pour évaluer la valeur du travail domestique, par exemple pour la comparer au produit intérieur brut du pays sur la même période, il faut pouvoir attribuer un prix à ces heures de travail. Ce prix ne peut être que fictif puisque les heures de travail ne reposent pas sur une transaction marchande. Une première solution consiste à leur imputer la rémunération minimale qu’aurait touchée une personne employée à cette tâche et donc de les valoriser au Smic net (6,95 euros de l’heure au 1er janvier 2010). Cette référence est naturelle car le Smic constitue en pratique la borne inférieure pour les salaires horaires mais elle peut être discutée dans la mesure où certaines tâches domestiques peuvent être réalisées moins rapidement ou moins efficacement par les ménages qu’elles ne le seraient par une personne rémunérée pour cela. Une autre solution consiste à considérer ce qu’il aurait fallu payer pour faire réaliser ce travail, et ainsi retenir un coût horaire qui inclut les cotisations salariales et patronales qu’il aurait alors fallu verser (tout en tenant compte des allégements de cotisations sociales). On peut, là encore, choisir le coût horaire d’un salarié payé au Smic (méthode dite du « substitut généraliste »), ou bien prendre, pour chaque tâche domestique, le coût horaire moyen d’une personne exerçant la profession à laquelle il faudrait recourir (méthode du « substitut spécialisé »). Une heure de garde d’enfant est alors valorisée au coût horaire moyen d’une assistante maternelle, une heure de ménage à celui d’une femme de ménage, etc. Avec le périmètre restreint et valorisé au Smic net, la valeur du travail domestique atteint 292 milliards d’euros en 2010, soit 15%du PIB À titre de comparaison, il s’agit de l’ordre de grandeur de la part dans la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière en France (13 %). Avec le périmètre intermédiaire et une valorisation au Smic super-brut, soit une évaluation intermédiaire sur tous les plans, on atteint un tiers du PIB. Enfin, la valorisation au coût des « substituts spécialisés » du travail domestique dans son acception la plus large (qui reste dans les critères généralement admis au niveau international) porterait sa valeur à 71 % du PIB.

1- Comment peut-on évaluer la valeur du travail domestique ?

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