A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
P. F OULON
Estimation de l’entropie des systèmes lagrangiens sans points conjugués
Annales de l’I. H. P., section A, tome 57, n
o2 (1992), p. 117-146
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117
Estimation de l’entropie des systèmes lagrangiens
sans
points conjugués
P. FOULON
Centre de Physique Théorique de l’École Polytechnique,
Laboratoire Propre LP 14 du C.N.R.S., plateau de Palaiseau, 91128 Palaiseau Cedex, France
Vo!.57,n"2,1992,] Physique théorique
RÉSUMÉ. - Nous
généralisons
aux flots déterminés par unlagrangien
convexe sans
points conjugués,
la formule del’entropie métrique
de Freireet Mané et dans le cas à « courbure
négative »
la minoration del’entropie
de Osserman et Sarnak.
ABSTRACT. - We extend to Finsler flows without
conjugale point
theFreire and Mané entropy formula and in the
negatively
curved case thesharp
entropy minoration of Osserman and Sarnak.En utilisant notamment des résultats de A. Freire et R.
Mané [6],
R. Osserman et P. Sarnak
[ 13]
ont récemment obtenu une nouvelle mino- ration del’entropie métrique
du flotgéodésique
des variétés riemanniennes compactes à courbure sectionnellenégative.
Il existe des foi-mules exactes pourl’entropie
mais enrègle générale
elles sont difficilementexploitables.
La minoration obtenue
s’exprime uniquement
en terme de courbure par le biais del’endomorphisme
de Jacobi et est laplus
fine connue à cejour.
Dans cet article nous
élargissons
le cadre riemannien pour nous inté-resser au flot déterminé par un
lagrangien
convexe. Nous montronsqu’il
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique - 0246-0211 Vol. 57/92/02/117/30/$5,00/B Gauthier-Villars
est alors
possible
degénéraliser
les résultatsprécédents
à une classe beau- coupplus large de systèmes compacts
à « courburenégative
», les preuves y prennant par ailleurs un caractère naturel.Ces résultats peuvent être obtenus
grâce
à de nouvellesgrandeurs
ciné-matiques
que nous avons attachées auxéquations différentielles
ordinairesdu second ordre
[5].
Nousprécisons
un peuplus
la nature de cesobjets, qui généralisent
à toutsystème,
mêmedissipatif,
unepartie
des notions fondamentales de lagéométrie
riemannienne comme la dérivation cova- riante et la courbure(notamment l’endomorphisme de Jacobi).
Si on se donne une variété M de dimension n
(non
nécessairementcompacte),
surlaquelle
aucunemétrique
g n’estprivilégiée,
le fibrequi remplace
naturellement le fibre unitaire UM est le fibre ensphères,
oufibre
homogène 03C3 :
HM -+M, quotient
du fibre tangentpointé tM
par les dilatationspositives.
Uneéquation différentielle
du second ordre surhomogène
est unchamp
de vecteurs surHM,
X : HM -~ THM tel que, sir : TM --+ HM
désigne l’application qui
a tout vecteur associe la demi- droitequ’il engendre,
alorsr°T03C3°X=IdHM.
Toute solution d’un
problème lagrangien régulier
peut êtrereprésentée
par un tel
champ
de vecteurs[4]. (Rappelons qu’un lagrangien
est unefonction au moins
C2,
L :tM
--+IR,
etqu’au
besoin enincorporant
le tempsparmi
les variables on peuttoujours
rendre Lpositivement homogène
dedegré
1 sur les fibres deTM,
choixqui
seratoujours
fait dans lasuite).
La donnée d’une
équation différentielle
du second ordre X sur lefibré homogène ( provenant
ou non d’unproblème variationnel)
permet dedécomposer l’espace
tangent au fibrehomogène
en trois sous-fibressupplémentaires :
VHM est le sous-fibre de rang
(n -1 ),
tangent auxfibres,
dit fibre verticalet
hXHM
est le sous-fibre horizontal de rang(n -1 )
associé à X.A l’aide de cette
décomposition
on peut construire deuxopérateurs :
-
l’endomorphisme de
Jacobi3x :
THM --+ THM- la dérivation
dynamique
yxqui
est unopérateur
différentiel d’ordre 1agissant
sur leschamps
de vecteurs surHM, qui généralise
la dérivationcovariante habituelle mais
uniquement
lelong
des orbites duchamp
X.Avant de décrire les
résultats,
donnonsquelques propriétés spéciales
aucas où X est déterminé par un
lagrangien
convexe L. On a alors uneAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
mesure diffuse invariante par le flot
(cpt)t
~R associé à X. On peut construire àpartir
de L unemétrique
riemannienne g sur HM(et
nonplus
sur M comme dans le casriemannien)
pourlaquelle
les sous-fibrés de Iadécomposition
sontorthogonaux,
par rapport àlaquelle 3x
estsymétrique
et telle queRappelons [3] qu’un
flotengendré
par unchamp
de vecteurs X sur unevariété riemannienne compacte
(ici HM)
est dit d’Anosov s’il donne naissance à unedécomposition
de THM en la somme directe de sous-fibrés p+
dilatant,
P- contractant et de la droite R. X.Les
principaux
résultats de l’article sont les suivants:THÉORÈME A..:- Sur une variété compacte
M,
leflot
d’uneéquation différentielle
du second ordre X provenant d’unlagrangien
L convexe àendomorphisme
de Jacobi3x négatif
est unflot
d’Anosov.De
plus
onpeut
considérer la distribution p+ de rang(n-l)
commeétant le
graphe
d’uneapplication
U + : VHM --+ VHM pourlaquelle
on aTHÉORÈME B. - Sur une variété compacte
M,
soit L unlagrangien
convexe dont
l’équation d’Euler-Lagrange
X est àendomorphisme
de Jacobi03B8X négatif. L’entropie métrique h L (cp)
duflot (tpt)r
~R de X est telle queet on a , la minoration
avec
égalité
si et seulement si c’est-à-dire sil’endomorphisme de
Jacobi est invariant par le
flot.
Les valeurspropres de 3x
sont alors desconstantes et les directions propres sont
Les espaces munis d’un
lagrangien
satisfaisantSx 0,
contien-nent notamment les variétés riemanniennes compactes localement
symétriques [13]. (L’existence d’exemples
non riemanniens est unproblème ouvert).
Par contre toute
perturbation lagrangienne C2
dulagrangien
de lalongueur
d’unemétrique riemannienne,
à courbure sectionnellenégative,
sur une variété
compacte,
est encore àendomorphisme
de Jacobinégatif,
ce
qui
assure la non-trivialité de lagénéralisation.
Pour obtenir ces résultats nous étendons au cas
lagrangien
convexe letrès intéressant théorème de A.
Freire,
R.Mané
pour les variétés rieman- niennescompactes
sanspoints conjugués.
Ce théorème relie lespropriétés ergodiques
abstraites déduites de la théorie d’Osseledec-Pesin-Ruelle auxsolutions-limites de
l’équation
deJacobi,
mises en évidence par L. W.Green
[8]
et P. Eberlein[3].
Nous obtenons ainsi leVol. 57, n 2-1992.
THÉORÈME C. - Sur une variété compacte
M,
soit L unlagrangien
convexe, sans
points con jugés,
dedynamique
X .(i)
pour presque tout z deHM, l’exposant
deLiapounov
x(z)
duflot (cpt)t
~R de X est donné par(ii)
si leflot (cpr)r
~R estergodique,
alorsl’entropie métrique h L (cp)
estdonnée par
Pour la convenance du lecteur un court résumé introductif à la
géométrie
de Finsler est fourni en annexe.
Je tiens à remercier tout
particulièrement
J. P.Bourguignon qui
aparticipé
à l’élaboration des concepts utilisés dans ce travail.1.
L’ÉQUATION
DE JACOBIOn suppose donnée une variété différentiable M de dimension n et une
équation
différentielle du second ordre X sur le fibrehomogène
HM. Parla suite
désignera
lepseudo-groupe
à unparamètre engendré
par X et T cpt : THM --+ THMl’application
dérivée.PROPOSITION 1.1. - S’oient z un
point de HM,
r l’orbite de X passantpar
z. ç
un vecteur de On pose~=T(p~(~),
c’est unchamp de
vecteurs
dé~ni
lelong
de l’orbite r. Lechamp
de vecteurs verticalsatisfait pour
toutl’« équation de
Jacobi »De
plus
Remarque :
Cetteéquation généralise l’équation
de Jacobiclassique
dela
géométrie
riemannienne.Cependant
elleagit
ici sur le fibre vertical aufibre
homogène.
Preuve : Sur
THM = R X ~ hXHM ~ VHM,
lechamp
devecteurs
admet pour tout t ~ R la
décomposition
La relation de définitionçt = T Pt (ç)
se réécrit localement[X,~]=0.
Utilisant les défini- tions de9v
et 03B3X on a’
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
dont on déduit les trois
équations
Pour
(iii),
la relation 0 permet d’écrirec’est-à-dire la deuxième relation de la
proposition. L’équation
de Jacobis’obtient en reportant cette relation dans
(iii).
Dans toute la suite de cet
article,
nous supposerons quel’équation
différentielle du second ordre X que l’on considère est la
dynamique
d’un
lagrangien
L :tM
--+ IRpositivement homogène
dedegré
1 strictementconvexe sur les fibres de
tM supposé
de classe au moins C2. Dans[4]
ona montré
qu’à
toutlagrangien
Lpositivement homogène
dedegré
1 sur Mest associé une forme
A ~ 03A91 HM, semi-basique (c’est-à-dire
nulle surVHM).
Onappelle
A lesemi-potentiel
de L. Grâce àlui,
onpeut
écriresimplement l’équation
fondamentale du calcul des variations. Considérons pour cela un intervalle réel 1 et un chemin nonsingulier
c : 1 -~ M. Sonrelèvement c’ : 1 --+
tM
se transporte sur le fibrehomogène
enc :
1 -~HM,
?==
r ~c’,
onpeut relever c
à nouveauen ? :
1 --+ THM.THÉORÈME
[4].
- Soit L unlagrangien positivement homogène de degré 1,
A sondemi-potentiel.
Pourqu’un
chemin c : 1 --+ M soit solution duproblème variationnel, il faut
que pour tout t dansI, c’ (t)
soit solution del’équation
d’Euler
Lagrange
Le
lagrangien
L détermine unproblème régulier
si A est une forme decontact sur HM. On supposera par la suite que c’ést
toujours
le cas.On
rappelle
les résultats suivantsqui
se trouvent tous dans[4] .
PROPOSITION
[4].
- Pour unlagrangien
Lpositivement homogène
dedegré
1définissant
unproblème régulier,
leschamps
de vecteursX’ : HM --+ THM solutions de
l’équation
sont des
équations différentielles
du second ordre surle fibré homogène.
La forme dA étant de rang
maximal,
les solutions X’ sont colinéaires et donc admettent les mêmes orbites sur HM. Par définition ladynamique
de L
(ou équation d’Euler-Lagrange
deL)
est lechamp
de vecteurs Xsolution de
iXdA = 0 qui
vérifie enplus
la condition de normalisationix A = 1.
Les formes
A, dA,
la forme volume et la distributionhx
HM Q VHM sont invariantes par cechamp
de vecteursparticulier
X[4].
On posera
03C4X=hXHM
Et) VHM.Vol. 57, n° 2-1992.
Les distributions
hXHM
et VHM sontlagrangiennes
pour dA. Lespropriétés précédentes
et la structurecomplexe
IX déterminée par X surhxHM
0153 VHM permettent de munir le fibrehomogène
HM d’unemétrique ( pseudo)-riemannienne g
donnée par :pour ç et ç’
danshX HM ~ VHM.
On remarque que par constructionhx
HM et VHM sontorthogonaux.
L’intérêt des
lagrangiens
convexesapparaît
dans laproposition
suivante.PROPOSITION
[4].
- Pour unlagrangien
Lpositivement homogène de degré 1, régulier
et strictement convexe sur lamétrique g
estriemannienne.
On notera
g (~, ~) _ ~ ~ ~ ~ ( 2 .
Rappelons quelques propriétés classiques
del’équation
deJacobi,
ayantnotamment pour
objectif
de fixerquelques
notations. Pourcela,
considé-rons z un
point
de HM etE 1 (z)
un sous-espace vectoriel de dimension n -1 de On peut associer à unopérateur jl (t) : El (z)
--+ HM défini parjl (t)
= vx TPt/El (z).
Il est solution del’équation
de Jacobi dans le sens suivant. Pour le vecteur vx 0 T cpt(ç) = jl (t) ~
de HM estd’après
laproposition
1.1 solutionde
l’équation
de JacobiDéfinissons j (t) : El (z)
--+ HM parj~ (t) (~) _
J’xUI (t) ~)).
Avec lamême notation
pour j"
on obtientToujours d’après ( 1.1 ),
on déduit queEn utilisant la
métrique g,
on peut définirji (t) :
~Z~ HM --+El (z)
par lediagramme
et b sont définis par g.
Si on considère au
point
z de HM deux sous-espaces vectorielsEl (z)
etE2 (z)
de dimension(n -1 ),
lasymétrie
deSx
permet pourAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
et ~ E
E2 (z)
d’écrire queMais g étant
03B3-parallèle,
on en déduitsoit,
pour tout 11et ç respectivement
dansEl (z)
etE2 (z),
L’opérateur j*2j’1 - j*2’j1 (t) : El (z)
--+E2 (z)
est doncindépendant
de t. Il nedépend
que deE 1 (z)
etE2 (z).
En l’évaluant à l’instantt=0,
et en utilisantT Po =
Id,
on obtient la relationUne autre version utile mais
équivalente
de ces relations consiste à écrire directement l’invariance de la 2-forme dA parD’où,
pour deuxvecteurs ç
et la relation et àutiliser la structure
complexe
associée à X(voir [4])
soit
Remarquons
encore que siE 1 (z) = E2 (z),
pourtout ç
et ~ dansE 1 (z),
car
Par
conséquent,
siE 1 (z)
estlagrangien,
2. LAGRANGIENS CONVEXES SANS POINTS
CONJUGUÉS -
ENTROPIEDans cette
partie
nous allons nous attacher à étendre auxlagrangiens
convexes le théorème II de A. Freire et R. Mane
[6].
Ce théorème fournitune formule exacte pour
l’entropie métrique
duflot géodésique
d’unevariété riemannienne compacte sans
points conjugués.
Songrand
intérêtprovient
du faitqu’il
relie les distributionsqui apparaissent
dans le théo- rème d’Osseledec etqui
sont déduites de la théorieergodique,
à dessolutions-limites de
l’équation
locale de Jacobi.Vol. 57, n° 2-1992.
Pour les
points conjugués
on retiendra dans le caslagrangien
la défini-tion suivante :
DÉFINITION
(2 .1 ). -
Soit X uneéquation
différentielle du second ordresur le fibre
homogène,
son flot. Deuxpoints
z etqB(z)
de HMsont
conjugués le long
duflot
s’il existe au moins un vecteur verticalY ~ VzHM
tel queT(p,(Y)
soit dansAinsi,
on diraqu’un lagrangien
estsans points conjugués
si sadynamique
X est sans
points conjugués (1).
Autrementdit, si,
pour tout z de HM et tout~0,
le sous-espace vectoriel est transverse à Dans unepremière étape,
nous allons construire les solutions-limites.Nous suivons la méthode de L. W. Green
[8]. Étant
donné unpoint
z dufibre
homogène,
l’orbite de X passant par z et ’t unréel,
nous considérerons[proposition (2 . 2)] l’espace vectoriel lagrangien Fz,03C4(0)
deTzHM tel,
que partransport
lelong
du flot deX,
on aitGrâce à l’absence de
points conjugués,
nous montrerons(proposition (2 . 3)
w l’existence des deux sous-espaces vectoriels
lagrangiens
Le
long
de l’orbite r les distributions p+ et F - sont partout transverses à VHM et invariantes par Nous pourrons alors les considérercomme étant les
graphes
de deuxapplications symétriques (relativement
à
g) Vz HM
--+VzHM
telles quee) Cette propriété est en fait vraie pour tous les champs de vecteurs solution de l’équation
du calcul des variations indépendamment de la normalisation.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ~ théorique -
Nous observerons que, si on se fixe un
point
z la famille est, pour tout tréel,
une solution del’équation
deRiccati ,
PROPOSITION
(2.2). -
Soit L unlagrangien
convexe dedynamique
Xsans
points conjugués,
z unpoint
deHM,
i un réel non nul. Alors(i)
la distribution de rang n -1est
lagrangienne,
transverse à VHM pour tout(ii)
elle détermine unopérateur Jz,03C4 (t) : VZ
HM -+V03C6t
(z) HM inversiblepour tout t ~ i,
qui
est une solution del’équation
de Jacobi etqui vérifie
(iii)
pour tout est legraphe de l’application symétrique
’(t)
de ~Z~ HM dans lui-même ’ donnée par(iv)
deplus, (t)
est solution del’équation de
RiccatiPreuve. -
(i )
pour i = t la distributionF~(~)
est telle que elle est donc obtenue parsimple transport
deLe fait que soit
lagrangien
pour dA et l’invariance de dA entraînent que pour tout z, i, t,(t)
estlagrangien.
D’autrepart
l’absence depoints conjugués garantit
que pour tout est transverse à(ii)
De la transversalité pour tout t ~ i de la distribution ausous-fibre vertical VHM et des
propriétés
del’endomorphisme
vertical ~ il résulte que la restriction est inversible pour tout Si nousparticularisons
maintenant l’instant pour tout i ~ 0 onpossède
un sous-espace vectorielF~(0)
dei2 HM qui
estlagrangien
donc de dimension or nous avons vuqu’on pourrait
luiassocier un
opérateur
que nousnoterons j03C4,z (t) : (0)
-+ (z) HMqui
est solution de
l’équation
de Jacobi pour tout t. Pour en utilisant laVol. 57, ri 2-1992.
transversalité,
onpeut
définir par le dia- grammeAvec ces
notations,
pourtout ç
dans,(0)
et tout~0,
Toujours d’après
la transversalité est inversible pour eton définit comme
précédemment
pourDès
lors,
comme pour(4) J~ ~ (t)
est une solution del’équation
de Jacobivérifiant
d’après ( 11 )
(iii) D’après (5),
pour et Parconséquent,
on peut écrireLa distribution
lagrangienne
estdonc,
pour tout t ~ i, legraphe
del’application (t) :
HM --+ HM donnée parD’après
la relation(8 bis), Uz, ~ (t)
estsymétrique.
(iv)
Pourtout ç
dansF~(0)
on peut,d’après
l’inversibilité de pour etl’équation
deJacobi,
écriresoit
Si on pose
U~(0=[yx,L~ ï~)],
il vientSoit
Mais,
pour toutJz, ’C (t) 0 Vx
est inversible et doncsurjective.
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique - théorique
Remarque. -
Pourï==0, l’application
de la définition donnée dans(i )
de la
proposition
conduit àFZ,
o(t) = T
9(VZ HM);
ils’agit
donc dusimple
transport de On considérera alors directementl’opérateur
donné pour tout vecteur vertical Y dans
V z
HM parPour tout les résultats de
proposition
sont alors évidemment satisfaits sauf en cequi
concerne les conditions initiales. On a maintenantJZ (0)
=0, Jz (0)
= Id(VZ HM).
On noteraUz (t)
la solution del’équation
de Riccaticorrespondante.
Suivant L. W. Green et P. Eberlein
([8], [3]),
nous pouvons alors énoncer laproposition
suivante pour les solutions-limites.PROPOSITION
(2 . 3). -
Soit L unlagrangien
convexe sanspoints conjugués
de
dynamique
X. Il existe enchaque point
z de HM deux sous-espaces vectorielslagrangien FZ
etFZ
dehX
HM E9 VHM(i ) FZ
= lim Fz,03C4(0), F;- =
lim(0);
~-++oo
(ii)
les distributionsF~t
~z~ etF;
~Z~ sont transverses à VHM et invariantes par leflot (cpt)t
E a~, c’est-à-dire(iii)
à ces deux espaces vectoriels sont associésrespectivement
lesopéra-
teurs
solutions partout inversibles de
l’équation de
Jacobisatisfaisant (iv)
les distributionsF~(~
pour t E f~ sont lesgraphes
desendomorphismes symétriques U~ (t)
de donnés par(v)
deplus UZ (t)
sontdes
solutions del’équation
de Riccati,définis
pour tout t EIR,
Nous allons donner une preuve de 2.3
qui
est trèsproche
de celle de L. W. Green. Nous faisons ceci pour mettre l’accent sur certaines pro-priétés géométriques
que nous utiliserons par la suite.Démonstration de 2.3. -
(i)
Donnons le schéma de la démonstration de l’existence de Celle-ci se fait en troisétapes.
Onremplace
toutd’abord des sous-espaces vectoriels par des
graphes d’applications.
Grâceà un lemme utilisant un argument de
wronskien,
on montre que lesVol. 57, n 2-1992.
applications
sont croissantes(leur
différence est unopérateur positif).
Dans un troisième temps on
majore
cette suite. On peut résumer formelle-ment ceci par le
pincement
Étudions FZ (la
démonstration estidentique
pourF~). D’après (iii)
de1. 3,
pour toutzeHM,
le sous-espace vectoriel est legraphe
del’application (0)
=Pour montrer que lim =
Fz, T (0)
=existe,
il suffit donc de montrerT -+ + 00
que lim
J, (0)
=(0)
existe ou de manièreéquivalente,
que pour s > 0T -> + 00
fixé lim existe.
T -+ + 00
LEMME. - Sous les
hypothèses
de 2. 3 pour toutpoint
z deHM, et
pourPreuve du lemme. - Pour
cela,
remarquons que le wronskien s’écrit pour tout t et ’t -# 0Comme pour est
inversible,
cela permetd’exprimer J~, z (t)
sousla forme
et conduit aux relations
avec
Puisque
par constructinA~(r)=0,
on déduit de( 16) l’expression
Toujours d’après ( 16)
estindépendant
de t et on obtient avec(15 bis) soit,
en tenant compte deJZ (0)
= IdHM),
la relation cherchée.Suite de la preuve de
(i).
- On a donc une familled’opérateurs
définispositifs
« croissante » en 1". Il nous reste àmajorer
cette famille. Consi- dérons pour celal’opérateur J~ -~(/).
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
Remarquons
que par construction(0) - (0)
= O. PosonsJZ, -c(0)~J~T(0)=B. Alors,
pour toutréel t,
on aUn nouveau calcul avec les wronskiens pour
(Jz, -E’ Jz, 1)’
permet de montrer que B est
symétrique,
Montrons d’autrepart
que B est défini
positif.
En faisant t = i, on obtientL’opérateur
donné parsatisfait à
B~(0)==0
et(B’ -1) (0)=Id(V,HM).
Il est donc définipositif
pour des t > 0 assez
petits, mais,
comme il estinversible,
ceci est vrai pour tout ~>0. Pour Te, nous avons donc obtenu lamajoration
ce
qui
achève de prouver l’existence de limJ;, ’r (o)
et parconséquent
l’existence de
FZ. Remarquons
au passage l’existence del’intégrale
fX) (1: (u) J z (u)) -1 du, que nous réutiliserons ultérieurement.
Étant
la limite d’une suite de sous-espaces vectorielslagrangiens, Fz
estnaturellement
lagrangien
danstx(z).
CommeF~
peut s’écrire comme legraphe
del’application symétrique
limJz,
T(o)
= limUZ,
T(0),
il est trans-verse à
VZ
HM.(ii)
Pour montrer l’invariance de la distribution ~Z~, il suffit de fixerun t et d’utiliser
l’application
linéaire T cptGrâce aux définitions
(i )
de2 . 2,
on obtientSi on pose
(iii) L’opérateur JZ (t)
associé àFZ
est donné par la constructiongénérale,
doncJZ (0) =
Id Son inversibilité est assurée par la transversalité de à VHM. En raison de ladépendance
continue des solutions del’équation
de Jacobi par rapport aux conditions initiales. nous Vol. 57, n° 2-1992.avons
(iv)
et(v)
sont évidents. Notonscependant
quel’application Uz (t)
estsymétrique puisque
estlagrangien.
DComme
propriété générale
deslagrangiens
sanspoints conjugués
on peut encore citer le lemme suivant :LEMME. - Sous les
hypothèses
de2. 3,
on a, pour tout z de HM Preuve. -Appliquons
le même raisonnement que pour(iii)
deEn posant
i 1= i + t,
on obtientd’où
l’égalité
’ cherchée par passage à la limite.Si on fait sur
l’endomorphisme de
Jacobil’hypothèse
,supplémentaire
,qu’il
existe ’ un nombre réel K
positif
tel que ’(qui signifie
que, pourtout 03BE
dans iX, g(03BE, 03B8X (03BE))
> - K2 g(03BE, 03BE))
on obtientcomme P. Eberlein et L. W. Green une
propriété géométrique importante
sur les distributions F + et F - .
(Bien
queplus générale,
la démonstration que nous donnonssimplifie quelque
peu celle de P.Eberlein).
PROPOSITION 2.4. - Soit L un
lagrangien
convexe sanspoints conjugués.
S’il existe un nombre réel K >
o,
tel que pour tout z deHM, 9~X > -
K2alors,
pour tous t et z,Remarque. -
Si M est compacte,l’hypothèse
estautomatiquement
vérifiée.
Sous cette
hypothèse,
pour tout z de HM ettout ç
dans en faisantt = 0 dans la formule du
(iv)
de laproposition
2 . 3 on voit quePreuve de 2 . 4. - Soit z un
point
de HM et Y EVz
HM avecIl
=1.Définissons le
long
de l’orbite r de X passant par z lechamp
de vecteursvertical
Yt
obtenu par transport03B3X-parallèle
deY,
c’est-à-dire yx(Yt)
= O.Considérons
I’expression g (Yi, UZ (t) (YJ). Elle
est définie pour tout tréel,
Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
donc si on choisit un d
réel,
pourto > d
suffisammentproche de d,
on aMontrons
qu’alors,
pour tout t> to> d, l’inégalité g (Yt, UZ (t) (Y,)) ~
K coth(K (t
-d))
est satisfaite. Rai-sonnons par l’absurde et
appelons tl
l’instant oùl’égalité
est réalisée pour lapremière
fois.Remarquons
que lafonction f(t) = K coth (K t - d)
estsolution de
l’équation
de quepuisque Yx(Yt)=0.
Comme U+ est solution d’uneéquation
deRiccati,
on a
d’après
la remarqueSoustrayons
les deuxéquations.
On obtientD’après
leshypothèses,
le troisième terme est >0. A l’instant tl,Utilisant ~~=1,
on a,d’après l’inégalité
deCauchy-Schwarz
et lasymétrie
de U +Donc
U+t(t)Yt)-f(t))t1
0 ceq ui
est contradictoire. Le choix de dtd a été arbitraire et
donc,
pour tout t et tout d t, on aSi on
prend
une suited,, -~ -
oo, on obtientPour la borne
inférieure,
choisissons un nombre réel t et supposonsqu’il
existe d>t tel
que g (Yt, UZ
Avec un raisonne-ment
identique
auprécédent,
on voit que ceci reste vrai pour tout d > t’ > t et doncdiverge quand
t’ --~ d au moins comme Kcoth (K (t - d))
cequi
est contradictoire. Donc pour toutd> t,
On conclut en prenant une suite
VoL57,n"2-1992.
Après
avoir étudié lespropriétés géométriques
deslagrangiens
convexessans
points conjugués,
pour faire le lien avec la théorieergodique
il estnécessaire de
rappeler quelques
résultats de la théorie d’Osseledec[16].
Nous supposerons maintenant que la variété M est compacte sans bord
et nous normalisons la mesure diffuse ilL par
ilL (16) = 1.
D’après
Osseldec pour un C1-flot p: IR x N --+N,
sur une variété com- pacte N sansbord,
il existe un sous-ensemble A de N satisfaisant~ (A)
= 0pour toute mesure de
probabilité ~
invariante par cp et tel que, pour tout zde
A,
il existe unedécomposition unique
de 0 Z +(z)
0153 Z’(z)
vérifiant
de
plus
la limiteexiste,
elle estappelée
«exposant de Liapounov»
et estindépendante
deS,
pour tous z ~ A et tout sous-espace vectoriel Z +
(z)
c S c Z°(z)
p Z +(z).
D. Ruelle
[ 16]
aprouvé
que,si
est une mesure deprobabilité
invariantepar 03C6,
l’entropie métrique
satisfaitSi le flot cp est C2 et
si Il
est absolument continue par rapport à la mesure deLebesgue,
alorsd’après
Ya. Pesin[Pn]
Nous sommes maintenant en mesure d’annoncer la
généralisation
duThéorème de Freire et Mané
[6].
THÉORÈME 2.5. - Sur une variété compacte
M,
soit L unlagrangien
convexe, sans
points conjugués,
dedynamique
X .(i ) L’éxposant
deLiapounov x (z)
duflot
de X est donné pour presque tout z E HM parAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique ’ théorique
(ii)
Si leflot (cpt)t
~ R estergodique,
alorsl’entropie métrique h L (cp)
esttelle que
Ce théorème montre le lien
profond qui
existe entre lespropriétés
demélangeabilité globale
dusystème
et lespropriétés géométriques
locales dela distribution F +
(z).
C’est aussi un intéressant pont entre deuxdisciplines,
théorie
ergodique
abstraite et calcul variationnel.Enfin,
dupoint
de vuedu
physicien,
bien que leslagrangiens
que l’on considère soient encoretrès
particuliers,
le faitqu’on puisse
s’affranchir du cadre riemannien faitespérer qu’il s’agira
là d’unpremier
maillon d’une série d’idées nouvelles utilisables dans le cadre dessystèmes dynamiques.
Démonstration du Théorème. - Nous allons tout de suite donner un
lemme.
LEMME 1. - Sur l’ensemble
A,
les distributions Z - et VHM sont transverses.Preuve. -
Supposons qu’en
unpoint
z deA,
il existe dansau moins un vecteur Y
avec ~Y ~=1.
Il y a un nombre0~ 1 tel que, pour E
choisi,
il existe Te M avecUtilisant on obtient pour t > T la
relation
soit aussi pour
Mais
l’opérateur (Jz (t) Jz (t)) -1
étantsymétrique,
définipositif
pour tout~>0,
on peut écrire pour t> TL’inégalité précédemment
obtenue est donc contradictoire avec l’existence~*00
(voir
preuve de1. 4)
del’opérateur (J~ (M) J~ (u)) -1
du.JT
Vol. 57, n 2-1992.
Suite de la preuve. - Les lemmes 2 et 3
qui
suivent sont lespoints
clefsde la démonstration. Ils mettent en évidence les relations
géométriques
liant les distributions
Z +, Z°,
Z aux solutions-limites F + et F - . LEMME 2. -Pour presque
tout z ~ ^ on a l’inclusionLa démonstration que nous donnons ici est très
proche
de celle de Freire etMané [6].
_ Première
étape. -
Associons à ladécomposition
invariante .les
projections +/~+/~. (Elles
sont aussiinvariantes,
c’est-à-dire par
exemple
Utilisons le lemme 1 pour remarquer
qu’il
existeE (z)
cZ° (z) Q
Z +(z)
tel que
VzHM
est legraphe
d’uneapplication L (z) : E (z)
--+ Z -(z)
suivantle
diagramme
La transversalité
implique
quep° + p +
estinjective
et donc inversible surNous
emploierons
par la suitel’espace F~ -~(0),
tE IR pour
lequel
on peut former lediagramme
commutatifAnnales de l’Institut Henri Poincaré - Physique , théorique .
et donc
Deuxième
étape :
Soit s>0. Prenons un sous-ensemblecompact K = A,
tel queu. (K) ~
1- E vérifiantpour tout
zeK,
etDans ces
conditions,
prenons une suite in -+ oo, alorsmais
Il
est borné d’oùlim Il L03C4n(Z)~
= o. Ceci prouven
Fz
=graphe (o)
cZ~
OZ: .
Le nombre s est
arbitraire; donc,
enprenant
une suite croissanteKn
decompacts
et enposant
n = UKn,
on a ~,L(Q)
=1. Lapropriété
est doncpresque
partout
vraie sur HM .LEMME 3. - Pour tout z E
A,
on a l’inclusionPreuve. - Considérons la
décomposition ~F+z (l’ortho- gonal
1 estpris
relativement àg)
et laprojection
associéepl (z).
Pouron
peut
trouver et TO tels que, pourtT,
~ ( T cpr (~) ~ ~ at ~ ~ r~ ~ ~ . Supposons
Grâceà la relation 7 on
peut
écriredonc
En utilisant
l’inégalité
deCauchy-Schwarz
et le fait queIXz
est une structurecomplexe compatible
avec g, on ace
qui
est contradictoire.Vol. 57, n° 2-1992.
Pour terminer la preuve du
théorème,
remarquons que,puisque
T
F;
~Z~, il faut faire attention à la définition du déterminant.Si on considère deux espaces vectoriels
W l’ W2
munis demétriques
et unopérateur 03A6: W1
--+W2 l’objet qui
satisfait lespropriétés
habituelles des déterminants est donné parLa transversalité de
Fi
àV z
HM permet d’écrire soitPar
construction,
vX est unopérateur
borné. Deplus,
pour zeHM etYeV.HM, (Y),
donc est borné.Par
conséquent,
pour t ~ 03A9 cHM,
mais en raison de l’identité
classique
d’où
(ii)
résulte du théorèmeergodique
et de la formule de Pesin-Ruelle pourl’entropie.
3. MINORATION DE L’ENTROPIE D’UN
SYSTÈME
LAGRANGIEN A ENDOMORPHISME DE JACOBINÉGATIF
Dans cette
partie,
nous considérons une variété M surlaquelle
onsuppose donné un
lagrangien
Lpositivement homogène
dedegré 1,
convexesur les
fibres,
tel quel’endomorphisme de Jacobi 03B8X
associé à sadynamique
X est
négatif.
Sous ceshypothèses plus restrictives,
nous allonspouvoir amplifier l’analyse précédente.
Nous prouverons dans le cas compact que, le flot de X est un nouvelexemple
de flot d’Anosov. Un tel flot est non seulement sanspoints conjugués
mais il est,d’après
Sinai mélan- geant. Nous pourrons donc luiappliquer
lapartie (ii)
du théorème 2 . 5.Annales de l’Institut Henri Poincaré - Physique théorique
Grâce à la formule
qu’elle
donne pour sonentropie métrique,
nous éten-drons au cas des
lagrangiens
convexes le théorème de minoration obtenu par R. Osserman et P. Sarnak[13]
dans le cas riemannien.Commençons
tout d’abord par laproposition
suivante :3.1. PROPOSITION. - Sur une variété M un
lagrangien
L convexe dontla
dynamique
X est àendomorphisme de
Jacobi9x~0,
est sanspoints conjugués.
Preuve. - La
proposition
est uneconséquence
immédiate du lemme suivant.LEMME. - Soit L un
lagrangien
convexe à3x 0,
z unpoint
deHM, ç
un vecteur de tx
(z).
La fonctiondéfinie,
pour toutréel t,
par est convexe.Démonstration du Le
champ
de vecteurs défini lelong
del’orbite r de X passant par z, par est pour tout réel t solution de
l’équation
de Jacobi.A l’aide des identités
et
on obtient en utilisant
l’équation
de Jacobila relation
Fin de la preuve. - Pour un vecteur vertical
Y~VzHM, fy (o) = 0
etd’après
lelemme, fY
ne peut s’annuler une deuxième fois.Écrite
dans le cadre du fibréhomogène
la définition d’un flot d’Anosov devient3 . 2. DÉFINITION. - Soit
(cpt)r
~ R unflot complet
sur une variété rieman- nienne HM dedimension ~
3. Ceflot
est dit d’Anosov si les conditionssuivantes sont
satisfaites:
1. le
champ
de vecteurs Xdéfinissant
cp~ n’estjamais nul;
2.
quelque
soit z dansHM, TZ
HM sedécompose
enet il existe trois nombres
positifs
a,b,
c tels que(i )
surFi :
Vol. 57, n° 2-1992.