A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
D IMITRIOS P OULAKIS
Estimation effective des points entiers d’une famille de courbes algébriques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 5, n
o4 (1996), p. 691-725
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1996_6_5_4_691_0>
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- 691 -
Estimation effective des points entiers
d’une famille de courbes algébriques(*)
DIMITRIOS
POULAKIS(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. V, n° 4, 1996
RÉSUMÉ. - Soit C : : F(X, Y) = 0 une courbe algébrique, définie sur un
corps de nombres K. Soient K une clôture algébrique de K et K(C) le
corps des fonctions de C. Dans ce travail nous donnons des conditions suffisantes, sur la ramification de l’extension
K(C)/ K(X),
pour que l’équation F(X,Y) = 0 ne possède qu’un nombre fini de solutions enentiers de K. De plus, nous calculons un majorant explicite pour la taille des solutions de l’équation F(X,Y) = 0, en entiers algébriques de K .
ABSTRACT. - Let C : : F(X, Y) = 0 be an algebraic curve,
defined over
an algebraic number field K . Let ~i be an algebraic closure of K and the function field of C. In this work we give sufficient conditions, on the ramification of the extension
~i (C)/Îi (X ),
for the equation F(X, Y) = 0to have only a finite number of solutions in algebraic integers of K.
Also, we calculate an explicit upper bound for the size of solutions of the équation F(X, Y) = 0, in algebraic integers. of K. .
1. Introduction et énoncé du résultat
Soient ~~ un corps de
nombres, Oh
son anneau des entiers et ~i uneclôture
algébrique
de SoitF(X, Y)
unpolynôme
de, Y ~,
abso-lument irréductible. Notons C la courbe
algébrique
définie parl’équation F(X, Y)
= 0 et g son genre. Notons aussi le corps des fonctions de C.Lorsque
a E K(respectivement
a =oo)
ondésigne
par Ea(respectivement
l’ensemble des anneaux de valuation discrète de
Ii {C), qui
se trou-vent au-dessus de l’anneau de valuation discrète de associé à X - a
(respectivement 1/X).
{ * ~ Reçu le 31 mai 1994
(1) Université de Thessalonique, Département de Mathématiques, G-54006 Thessalo- nique (Grèce)
En
1929, Siegel [22]
a montré le résultat suivant.THÉORÈME. - Il n’existe
qu’un
nombrefini
de solutions del’équation F(X, Y)
=0,
en entiers deK, sauf peut-être
si g = 0 et l’ensemble~~
possède
auplus
deux éléments.Toutefois la démonstration de
Siegel
ne donne pas une méthode pourdéterminer de
façon explicite
les solutions del’équation F(X, Y)
=0,
en entiers de Dans
[13]
on donne une démonstration effective de cethéorème de
Siegel,
dans le casoù g =
0 et l’ensembleEoo
contient aumoins trois éléments. Le cas g =
1,
a été traité defaçon
effective par Baker et Coates[1]
et Schmidt[17].
Pour d’autres résultats effectifs onpeut consulter
[2], [5], [7], [11], [12], [14]
et[26].
Dans[2]
on donne desconditions
suffisantes,
sur la ramification de l’extension~~ (C)/.~i (X ),
pourque
l’équation F(X, Y)
= 0 nepossède qu’un
nombre fini de solutions enentiers de K. De
plus,
la méthode décrite dans[2],
permet le calcul d’unmajorant explicite
pour la taille des solutions del’équation F(X, Y)
=0,
en entiers de Notons que la famille des courbes étudiée dans
[2]
contientles courbes
C,
telles que l’extension soitgaloisienne.
Le butde notre travail est d’améliorer ce résultat
(théorème 1),
par une autreméthode,
et de legénéraliser (théorème 2).
Nous décrivons la méthode quenous avons
employée
dans la section 2.Soit
V(Q)
l’ensemble des valeurs absoluesde Q qui
contient la valeurabsolue ordinaire et les valeurs absolues
p-adiques |.|p
avec( pl p
=Notons : v E l’ensemble des valeurs absolues de
qui prolongent
les éléments deV(Q).
Si v Enotons dv
ledegré
local
correspondant.
Soit ~ une famillefinie,
nonvide,
d’éléments de Sicard ~ ~ 2,
onappelle
lesquantités :
"hauteur" de ~
(relativement
à et "hauteur absolue" de ~respective-
ment. Si ~ _
~x~,
on pose =~~)
etH(x)
=H (~ l, x~)
SoitP E ...,
, Xm ~
; par "hauteur"HK(P)
et "hauteur absolue"H(P)
de P nous entendrons la hauteur et la hauteur absolue de la famille des coefficients de P. Pour les
propriétés
deshauteurs,
on peut consulter[10, chap. 3], [19, chap. 2]
et[23, chap. VIII].
Soient d et
Dh
ledegré
et le discriminant de .~~respectivement.
PosonsN =
max{degX F , degy F}.
Notre résultatprincipal
est le théorème suivant.THÉORÈME 1. -
Supposons
que la courbealgébrique
G’ :Y)
= 0possède
une des deuxpropriétés
suivantes :~i~
il existe a, b E K tels que les indices deramification
des anneauxde
~i
sont tous divisibles par un entier ei, i = a,b,
avec ea > 2 et-
eb>3~
; _(ii)
il existe al, a2, a3 E ~~ tels que les indices deramification
desanneaux de , i =
1, 2, 3,
sont tous divisibles par 2.Alors si x, y E
Oh
avecF(x, y)
=0,
on a :COROLLAIRE 1. -
Supposons
que la courbe C :F(X, Y)
= 0 soit de genre g > 1 et l’extensiongaloisienne.
Alors si x, y E4h
avec
F{x, y)
=0,
lesquantités vérifient l’inégalité
donnéedans le théorème 1.
Dans
~2~,
on suppose queavec aij E On suppose aussi que la courbe C
possède
une despropriétés (i), (ii)
du théorème 1. Soient ... ,03C3d les
dplongements
de~i dans le corps des nombres
complexes
C. Si x EOK,
on note(
=, ... ,
I ~d(x) I ~
; lesquantités Hh-(x)
et( ( x ~ ~
vérifientl’inégalité Aussi,
on pose H = de même lesquantités HK(F)
et H vérifientl’inégalité H Hd. Alors,
si x, y EOK
avecF(x, y)
=0,
on montre dans[2]
par une autreméthode,
queLa constante ~ ne
dépend
que de d et deN ; elle
est effectivement calculable mais n’est pas donnéeexplicitement ;
deplus,
on a :Le théorème 1 donne une valeur
explicite pour ~
et améliore sensiblementl’exposant
deH,
maisl’exposant de
dans[2]
estlégèrement
meil-leur pour N >
6 ; alors,
dans le cas où le théorème 1 améliore sensiblement le résultat de.~2~ .
Notons aussi que dans~27~ ,
on donne unedémonstration effective du théorème de
Siegel,
dans le cas où l’extension estgaloisienne,
sans calculer unmajorant explicite.
La mé- ~thode
employée
dans[27]
est différente de la méthode de[2]
et de la nôtre.Enfin,
dans le dernierparagraphe
nousprésentons
des familles de courbesalgébriques qui
vérifient leshypothèses
du théorème 1 .Rappelons qu’un
diviseur sur C est un élément du groupe abélien libreengendré
par les anneaux de valuation discrète W de~’{C),
avec ~i C W( ~9~ ) .
Ondésigne
par M ledegré
total deF (X , Y)
En combinant le théorème 1 et le théorème 2 de~14~,
nous obtenons le résultatplus général
suivant.THÉORÈME 2. -
Supposons
que la courbe C :F(X, Y)
= 0 soit de genre g > 1 etqu’il
existe unefonction
h =Y)
de oùY), Y)
Eh’~ X , Y ~,
telle que l’extensionpossède
unedes
propriétés ~i~-(ii~
du théorème 1. Soient~1
et deux constantes telles queY)),
,Y))
et ledegré
total desY), Y)
soit
~2
. Soit{h) ~ - h1 ~1
+ ~ ~ +kr ~r,
, où les entiers , ...kr
sontpositifs
etV1
, ... ,Vr
E , le diviseur despôles
de h. . Notonsdeg(h)
= bet 0396 =
max{M , 2g+k1,
..., . Alors si x, y EOK
avecy)
=0,
on a :
COROLLAIRE 2. -
Supposons
que la courbe C :F(X, Y)
= 0 soit de genre g > 1 etqu’il
existe unefonction
h =Y)
deoù
Y)
E ,Y ~,
telle que l’extension soitgaloisienne.
Alors si x, y EQh
avecF(x, y)
=0,
lesquantités
Hh (y) vérifient l’inégalité
donnée dans le théorème 2.Dans
[14],
on étudie une famille de courbesalgébriques, qui
sont revête-ments
cycliques
de la droiteprojective
et on calcule unmajorant expli-
cite pour la hauteur de leurs
points entiers,
définis sur un corps denombres (théorème 3).
Le corollaire 2 est donc unegénéralisation
de ce résultat.2.
Principe géométrique
de ladémonstration
Le
principe géométrique
de la démonstration du théorème 1 est très bienexpliqué
par J .-P. Serre dans[20].
Dans ceparagraphe,
nous allons le décrired’une
façon plus générale.
Soit V une variété affine de Notons ... , xr les fonctions coordon- nées de V. Si E est un sous-ensemble de on
désigne
parV(E)
l’ensembledes
points
de V à coordonnées dans E. Onappelle
un ensemble ,S’C V(K), quasi-entier (relativement
à s’il existe un entier rationnel non nul a, tel que pour tout P E ,S’ on aaxi(P)
E =1,
? r. On note parV~
l’ensemble des
points
de la clôtureprojective
de Vqui
se trouvent à l’infini.Par courbe
algébrique
on entendra une variétéalgébrique
de dimension 1.Si C est une courbe
algébrique,
ondésigne
par~~ (C)
l’ensemble des an- neaux de valuation discrète V deIi(C),
avec ~i tel que pour tout V E il existe P ECoo
avec V DOp(C),
oùOp(C)
est l’anneaulocal de C en P.
Rappelons qu’un morphisme
de courbesalgébriques
affinesf
: C -~ E est non ramifié si l’extension est non ramifiée endehors
PROPOSITION 2.1.- Soit
~ :
: T --~ ~ unmorphisme fini
de courbesaffines, défini
sur K.(a) Si
,SC ~’(~~),
alors S‘ estquasi-entier
si et seulement~(,S’)
est unsous-ensemble
quasi-entier
de(b) Supposons
que lemorphisme ~
est nonramifié.
Alors si ,S’ est unsous-ensemble
quasi-entier
de il existe une extensionfinie K’
de K telle que l’ensemble
~-1 (S’)
est rationnel surOn peut consulter
[19,
pp.108, 109]
pour une démonstration de cesrésultats. Dans les énoncés
correspondants
de[19],
on suppose aussi que lemorphisme §
estsurjectif.
Ce n’est pasnécessaire,
card’après
le théorème 4 de[21,
p.48],
toutmorphisme
fini de variétés affines estsurjectif.
Notonsaussi que la
partie (b)
de laproposition
2.1 est une version affine du théorème deChevalley-Weil
pour les courbesalgébriques ([10,
p.44]
et[19,
p.50]).
Soit
F(X, Y)
unpolynôme
absolument irréductible de~[X , Y].
NotonsC la courbe définie par
l’équation F(X, Y)
= 0. On s’intéresse à déterminer lespoints
entiers surC,
rationnels sur Introduisons une courbe affineplane (irréductible) C’ :
:~~(X, Y)
=0,
définie sur un corps de nombres LD K,
telle que pour tout corps de nombres MD L,
on sait déterminerexplicitement
les sous-ensemblesquasi-entiers
deC~(M).
Supposons qu’il
existe urimorphisme
finif : C~ -->
Alors il existe uncorps de nombres
L’,
avec L’ DL,
et unpolynôme G(X, Y)
deL~~ X , Y~,
tel que
f (x, y)
=G(x, y),
pour tout(x, y)
EC~(~~ ).
Considérons une courbe Tqui
est une composante irréductible de l’ensemblealgébrique
défini dansl’espace
affineA 4
par leséquations :
Soient x, y, x’
et y’
les fonctions coordonnées surT, engendrées
parX, Y,
X~ et y’respectivement.
On a deuxmorphismes canoniques
: T ~ C et 7r’ : : T -~C’,
définis par(x(Q), y(Q))
et~r‘(Q) - (x‘(CL?), y‘(~))
.On a
supposé
que lemorphisme f
estfini;
il en résulte que l’anneauh’ ~ x‘ , y‘ ~
est entier sur l’anneauy)~
= . Parconséquent
l’anneau
est
entier sur, y ~,
d’où on a que lemorphisme
7r est fini. Comme x =
C(x‘, y‘),
on déduit que lediagramme
suivant estcommutatif :
Supposons
maintenant que lemorphisme
7r est non ramifié. Alorsd’après
la
proposition 2.1(b),
il existe un corps de nombresM,
avec MD .L‘,
tel que Ç
T (M)
; deplus, d’après
laproposition 2.1(a),
ona que
(C(OK))
est un sous-ensemblequasi-entier
deT (M). Ensuite,
la
proposition 2.1(a)
entraîne que(C(G~ )) )
est un sous-ensemblequasi-entier
deC’(M) (qu’on
sait déterminerexplicitement).
Si P Eil existe R E
~(?r’~(C(0~))), tel
quex(P)
=G (x‘(l~) , y‘(l~)) Donc,
dansle cas où on est muni d’une version effective de la
proposition 2.1(b),
on peut déterminerexplicitement
les éléments de .Récapitulant,
pourappliquer
cette méthode on a besoin de trois choses.D’abord,
d’une courbe affineplane (irréductible) C’,
définie sur un corps de nombres L Dh,
telle que pour tout corps de nombres M DL,
onsait déterminer
explicitement
les sous-ensemblesquasi-entiers
deC’(M).
Deuxième
chose,
d’unmorphisme
fini de courbes affinesf : C‘ -~
définisur un corps de nombres
L,
tel quemorphisme
fini 7r soit non ramifié(on
définit
T,
7r et 7r’ commeci-dessus).
Troisièmechose,
il faut connaître unevesion effective de la
proposition 2.1(b),
au moins dans le casparticulier auquel
on s’intéresse.A
notreconnaissance,
on aappliqué
cette méthode pour lapremière
.
fois dans
[8],
où on l’a utilisée pour réduirele problème
de déterminer les solutions entières del’équation hyperelliptique
etsuperelliptique,
au cas del’équation X3
+Y3
= 1. Dans[19],
on considère une famille de courbeshyperelliptiques F(X, Y)
= 0 et on utilise cette méthode pour réduire leproblème
de déterminer les solutions entières del’équation F(X, Y)
=0,
au cas d’une
équation elliptique. A
propos de laproposition 2.1(b),
laremarque 1 de
[8,
p.72], implique
que si on connaîtexplicitement
lemorphisme ~ : ~ ~ ~,
onpeut
déterminer(explicitement)
l’extension finiede Toutefois,
à notreconnaissance,
il n’existe pas dans la littératureune version effective
générale
de laproposition 2.1(b) (par exemple
unemajoration explicite
du discriminant de ~i en fonction des courbesT, ~*
dumorphisme §
et dePour démontrer le théorème 1 on utilise une courbe
C’, adaptée
auxpropriétés
de ramification dumorphisme
p : : C -~-> défini parp(x, y)
= ~.Dans le
premier
cas on utilise la courbe S’eb = Rea +(a
-b),
que l’onprojette
sur
~1
par(r, s)
--~ x = rea + a = seb + b. Dans le deuxième cas, on utilise la courbe~Z2
=(X - a1)(X - a2)(X
-a3),
que l’onprojette
sur~1
par(x, r)
--> x.Aussi,
il est bien connuqu’on
sait déterminerexplicitement
lesensembles
quasi-entiers
sur les deux courbes auxiliaires.Remarquons
que dans lepremier
cas onpeut remplacer
la courbe auxiliaire par leséquations
= X - a et = X - b. Alors la
proposition suivante, qui
est un casparticulier
effectif de laproposition 2.1 (b),
suffit pour la démonstration du théorème 1. .PROPOSITION 2.2.2014 Soit C :
F(X, Y)
= 0 une courbe(irréductible~, définie
sur ~ .Supposons qu’il
existe ai , ... , as E ~i et e EZ~,
avec e >2,
tels que les indices de
ramification
des anneaux de~~i
sont tous divisiblespar e, i =
1,
... s Notons T la courbealgébrique
dont le corps defonctions
est le corps
K(C)(R),
où Re =(X - al)
- -- (X
-as).
Soit03C6
: T ~ C laprojection définie
par~{x,
y,r)
=(x, y).
Si ~, y EO~
avecF{x, y)
=0,
notons L le corps
engendré
surh’(a1,
...as)
par les éléments de l’ensembley).
Alors le discriminantDL
de Lsatisfait l’inégalité:
:Le
morphisme § :
: T --~ C est non ramifié. Alors pour démontrer laproposition 2.2,
on détermine un ensemble fini S d’idéauxpremiers (entiers)
P de ...,
as),
tels que pour tout S lemorphisme ~ :
T 2014~ Cse réduit modP en un
morphisme
de courbes affinesCp
nonramifié. On en déduit que l’extension ...
, as)
est non ramifié endehors de S. Comme il n’existe
qu’un
nombre finid’extensions
d’un corps de nombresM,
dedegré borné,
non ramifiées en dehors d’un ensemble fini d’idéauxpremiers (entiers)
deM,
on en déduit le résultat.Dans les sections
3,
4 et5,
nous donnonsquelques
résultatsqui
serontutiles dans la démonstration de la
proposition
2.2 et des théorèmes 1 et 2.3. Sur la ramification des courbes
algébriques
Soit
F(X, Y)
unpolynôme
absolument irréductible de7~[X , Y].
NotonsC la courbe
algébrique
définie parl’équation F(X, Y)
= 0 et le corps des fonctions de C.Supposons
que au-dessus de X = a E Ii il y a de la ramification. Notons E = Posons m =degx F,
n =degy
F et~V ==
max~ m, n ~
. On considèreF(X, Y)
commepolynôme
à coefficients dansK[X]
et on noteD(X)
son discriminant. Alors ledegré
deD(X)
est 2m(n - 1).
Il existe doncAi,
...,À4N2
E2,
avec1 ai 6N2,
i =
1, ... , 4N2
telsqu’il n’y
a pas de ramification au-dessus de ~ X =03BB1,
... ,03BB4N2.
NotonsV01,
...,hor
les éléments de03A3a
etY21,
... les éléments Z =1,
...,4N2.
Considérons le diviseur :Si
f
est une fonction dansK(C)
et W un anneau de valuation discrète deK(C),
ondésigne
parordw( f)
l’ordre def
en W . On noteL(0394)
le K-espace des fonctions
f
EK(C),
telles queordVij ( f ) > -1,
pour touti, j
et0, lorsque
pour touti, j; la
dimension 6 deL(A)
estdeg 0394
+ 1 = r +.n4N2
+ 1.LEMME 3.1.2014 Il existe une base ,t3 = ...
, fs~
del’espace L(0),
telle que
où
ci(X, Y)
EE~ X , Y ~,
i =1, ... , b,
etq(X)
EE[X],
avecDe
plus,
pour touti, j,
il existe un indice~(i, j) 6,
tel que lafonction
est une
.uniformisante
en .Démonstration. . - Le théorème A2 de
~16~,
entraînequ’il
existe despoly-
nômes
q(X)
etci(X, Y) (i
=1, ... , b),
tels que les fractionsci(X, Y)~q(X),
i =
1, ... , b, représentent
une base del’espace L(A). D’après. [16,
p.186],
lediviseur A est défini sur le corps E.
Alors,
le théorème B2 de[16]
entraîneque
ci(X, Y)
EE[X , , Y ~ (i
=1,
...,8)
etq(X)
ELe théorème A2
implique
que les racines deq(X)
sontparmi
les racinesp1, ... pi de
D(X)
et les entiers ...,a4~2 ;
deplus
on a :Alors le théorème 5.9 de
[23,
p.211]
entraîne :On a
67V~ (~
=1, . ; . , 4~)
et les lemmes 3 et 4 de[15]
donnent :Donc il résulte :
D’après
le théorèmeA2,
on a :Soit
F(X, Y)
= + + - ’ +an(X).
Suivant la notation de[16],
on aoù
Y)
= + ... +aj-2(X)Y (j
=2,
..., n),
y1 =i ,
Pest un entier
positif :5
6 et unpolynôme
deE[X].
. On a =([16,
p.204])
et =03B4ij0
+03B4ij1X
+ ... +03B4ij03BDX03BD
avecv 14
N3 ([15,
p.209]).
Le lemme 15 de[16]
donne :et le lemme 26 de
[16]
entraîne que la hauteur du vecteursatisfait
l’inégalité :
Ona:
Alors on déduit- :
(pour
conclure cettemajoration
on asupposé qu’un
des coefficients deF(X, ~’)
est1,
cequ’on
peut faire sans restreindre lagénéralité). Enfin,
la
proposition
2.4 de[10,
p.57]
et lesmajorations
pour les hauteurs despolynômes £2 et 03A3nj=1 dijyj
entraînent :Soit g
le genre de la courbe C. Ledegré
dudiviseur 0394 - Vij
estr +
4nN2 -
1 >(2N~ 2 > 2g ;
alors le théorème de Riemann-Roch entraîne.~(~) - .~(0 -
+ 1. Parconséquent,
il existe un indicel~(i, j)
tel que_ -l.
Rappelons qu’un K-système
est une nombresréels > 1,
indexée parN~(~i),
tels queAv
= 1 presque pour tout v EM(K)
et
Av
est un élément du groupe des valeurs deI-Iv
pour tout v E . Onappelle
"norme absolue" du laquantité
où dv
note ledegré
localqui correspond
à la valeurabsolue |.|v
.LEMME 3.2.2014 Pour tout
j
=1,
..., r il
existe un corps de nombresEj
avec
[Ej
:E~
n, un élément non nul;Qj E Ej
avecet une
fonction h~
EEj (C) qui appartient
à l’idéal maximal de tels queoù ej est d’indice de
ramification
de d’anneauV0j.
Démonstration. . -
D’après
le théorème C2 de~16~,
ledéveloppement
dela fonction en
ho~
estles coefficients =
-1, 0, ..., engendrent
un corps de nombresEj
surE avec
[Ey :
:E] ~
n ;il
existe deuxE-systèmes
et~ Bv ~ définis
pour tout v EM(E),
tels queavec
Alors on a
où
hj
est une fonction deEj(C) qui appartient
à l’idéal maximal de ;comme
la
fonction(X - a)
est une unité dans il résulte que lecoefficient
est nonnul ;
aussi on a :4. Sur la réduction des courbes
algébriques
Soit C une courbe
algébrique (irréductible)
définie parl’équation
avec
ai(X)
E =0,
..., n. ConsidéronsF(X, Y)
commepolynôme
à coefficients dans et notons
D[X]
son discriminant.LEMME 4.1.2014 Notons S l’ensemble des idéaux
premiers
P deO~-
telsque P divise un
coefficient
deD(X)
ou deF(X,Y).
Alors pour toutP ~ S’,
la réduction mod P dupolynôme F(X, Y)
est unpolynôme F(X, Y)
absolument irr.éductible.
Démonstration. - Soit P un idéal
premier
deO~
avec P~
S. NotonsYI, ..., n
les fonctionsalgébriques (dans
une clôturealgébrique
detelles que
F(X, , 2 )
=0,
i =1,
..., n. Soient L un corps de nombres avecL et
O L
l’anneau des entiers de L. Soit P un idéalpremier
de~~
avecP n
4~~
= P. Notons vp la valuation discrète de Lqui
est associée à P. Sig(X )
= + ... + gn est unpolynôme
deL~X~,
posons :De cette
façon
on définit une valuation discrète wp sur le corps-L(~) ;
soncorps résiduel est
.~(X ),
où .~ =OL/P,
Notons A l’anneau de valuationdiscrète de
L(X) qui
est associé à wp etMp
son idéal maximal. Notons B la fermetureintégrale
de A dans le corps 1D~ =L(X )(y1,
..., yn)
etwi ..., wr les valuations discrètes sur M
qui prolongent
wp ; on note aussiMi
, ...Mr
les idéaux maximaux de Bqui
se trouvent au-dessus deMp
et sont associés aux valuations wi ... , wr
respectivement.
Comme
P ~ S,
on a =0, j
=0,
... n. Il en résulte quey2
est un élément deB;
donc0,
i =1,
..., n, h =1,
..., r.Supposons
que > 0. Alors on a :ce
qui
est contradictoire. On a donc =0,
i =1,
...,n , h
=1,
..., r.Notons G le groupe de Galois de l’extension et
Ii
le groupe d’inertie deMi,
i =1,
..., r. CommeP ~ S,
on a w~(D(X ))
=0,
d’oùil résulte que
yt)
=0,
pour tout(s, t)
avecs ~
t.Supposons qu’il
existe u
avec 03C3 ~
Id. Alors il existe un indice s tel que et E DoncYs)
>0,
cequi
n’est pas le cas: On endéduit =
1,
..., r. Cela entraîne que l’idéalMp
ne se ramifiepas dans B
[18, chap. I,
sect.7].
Parconséquent
la valuation discrète wpne se ramifie pas dans
Nous allons déterminer par la suite l’anneau E =
L(C)
n B. CommeNi , ... , y~,
sont toutes les fonctionsalgébriques
avecF(X,
=0,
il existeun
indice j
tel queL(C)
=L(yj ).
On peut donc supposer, sans restreindre lagénéralité
queL(C)
= Soitoù
bo(X), ... , L(X ),
un élément de l’anneau E. Notons (Ti,..., 03C3n les
L(X)-plongements
deL(C)
dans une clôturealgébrique
deL(X).
On a :
De cette
façon
il résulte unsystème
linéairequi
a comme inconnues les élémentsbo(X),
...(X ).
Le carré du déterminant de la matrice des inconnues est ausigne près
le discriminantD(X ) qui
est une unité dansA.
Aussi,
les éléments i =1,...,
n, sont entiers sur A. On endéduit que les éléments
bo(X),
..., bn_1 (X )
sont dans A. Donc on aE = Notons
Ni
..., Np
les idéaux maximaux de Equi
se trouventau-dessus de
N~~
et vi , ..., , vp les valuations discrètescorrespondantes
surL(C) qui prolongent
wp. Alors le Lemme 4 de[18,
p. 29],
entraînequ’il
existe des
polynômes F1 (X, , Y )
, ..., Fp {X Y)
de~ ~ X , Y ~ dont
les réduc-tions
F1{X, Y),
..., Fp(X, Y) mod Mp
donnentF1{X, Y)
~ ~F p(X, Y)
=F{X, Y)
et tels queNi = (Mp, Fi(X, y1 )) ,
i =1,
..., p. Soit 03C0 un élé-ment de L tel que =
1;
alors l’idéalMp
estengendré
parComme la valuation w~ ne se ramifie pas dans
E,
l’élément ~r est aussiune uniformisante pour toute valuation vi, i =
1,
..., p. Parconséquent
on a
.F1(X, Ni)
=Ni),
où r~ est un entierpositif
etG(X, Ni)
EL(X)(y1),
avec 271~~’.r{X, yl~~ -
~. PosonsG(X, y1)
= oùE E et
R(X)
E ~ avec v1~G~(X, y1 )~
= 0 = ilexiste un
polynôme J (X Y)
EL ~ X
tel que’
Comme wp
(R(X ))
=0,
la réduction deR(X ) mod MP,
est nonnulle;
il en résulte que la réductionJ(X, Y)
deJ{X, Y)
mod est unélément non nul de
B/Nl.
On adonc :
Cela entraîne
qu’au-dessus
deMp
il n’existequ’un
seul idéalpremier
de Bet le
polynôme F(X, Y)
est irréductible sur le corps fini .~. Comme L estun corps de nombres
arbitraire,
avec K CL,
on conclut que lepolynôme F(X, Y)
est irréductible sur toute extension finie du corps Alors lepolynôme F(X, Y)
est absolument irréductible.Considérons un idéal
premier
P deO~
tel queP ~
S. Alorsd’après
laproposition 4.1,
lepolynôme F(X, Y)
est absolument irréductible. Il définit donc une courbealgébrique
sur le corps finiOk/ P
que nous allons noterCp.
.Soit a E ~i et
(a,bi),
i =1,
..., s lespoints
sur la courbe Cqui
setrouvent au-dessus de X = a. Notons E =
K(a)
etOE
l’anneau des entiers de E. Soient~2,
i =1,
..., r, les éléments de~a
et e2(i
=1,
... ,r)
leursindices de ramification
respectifs. D’après
le lemme3.1,
pour touti,
il existeune
uniformisante t
définie sur E. On a :où ui
est une unité en définie surE,
i =1,
..., r.Aussi,
on a ui = ,où 03B2i
est un élément non nulde K
ethi
un élément de l’idéal maximal de il existe un corps de nombres avec E CEi
et[Ei
vE ~ n,
telque 03B2i ~ Ei
et lafonction hi
est définie surEi,
i =1,
..., r. Le lemme 3.2 fournit unemajoration
pour la hauteur absolue de,Q~ . Notons vi
leplus petit
entierpositif
tel que est un entier deEi,
i =1, ...,
r. Ondésigne
par E’ le
composé
des corpsEi ,
i =1,
..., r. .Notons L = ...
bs).
Considérons l’ensembleSa
des idéaux pre- miers entiers P de0 L qui possèdent
une despropriétés
suivantes :(i)
Pprolonge
un élément deS,
(ii)
la réduction de a modP est l’infini(ce
quel’image
de a par laplace
de L
qui correspond
à Pestl’infini),
(iii)
il existe des indicesj, k
distincts tels quebj
=bk modP, (iv)
il existe un indice i telque P divise 03BDi
ou .LEMME 4.2. - Sous les
hypothèses précédentes,
supposons que l’indice deramification
de tout anneau de~~
est divisible par un entier ea > 2.Soit P un idéal
premier
deOL
avec P~ Sa
. Notons k =OE/OE
n P eta la réduction de a modP. Alors l’indice de
ramification
de tout anneaude valuation discrète du corps des
fonctions k( Cp)
de la courbeCp
surk,
au-dessus de X = â, est divisible par ea .
Démonstration. Notons C la clôture
projective
de la courbe C.D’après
le théorème 3 de[4,
p.179],
il existe une variétéprojective,
nonsingulière V,
de dimension1,
dans un espaceprojectif
et unépimor- phisme
birationnel 03C6 : V ~ C. Soit V E03A3a.
Comme la variété V est nonsingulière
et birationnelle àC,
il résultequ’il
existe unpoint Q
surV,
telque V = où est l’anneau local de V en
Q. Aussi,
il existeun
point
P =(a, c)
surC,
tel que V domine l’anneau local de Cen P
(i.e. Ç
V et l’idéal maximal de V contient l’idéal maximal deEnfin,
on a =(a
: c: 1).
Notons M un corps de nombres tel que L C M et
et Q
sont définissur M. Notons
OM
l’anneau des entiers deM,
II un idéalpremier
deOM,
avec II n et wn la valuation discrète sur
M, qui
est associée àII. Considérons
l’unique prolongement w
dewn à M(C)
défini par(4.1).
La valuation discrète w n’est pas ramifiée. Soit 7r un élément de
OM
avec= 1. Alors ~r est aussi une uniformisante pour w. Si V = pour
simplifier
la notation posons t =tj , u
= Uj, , e = e~, ,~Q
=~3~
et h =hj.
.Supposons
quew(t) - ~c ~ 0;
alors on a = 0. On peut doncsupposer que
w(t)
=0 ; il
en résultew(u)
= 0. Notons t et u les réductions des fonctions t et u modP. Commew(t)
= 0 =w(u),
on at, 0, oo.
Soient
Q
et c la réduction deQ
et c modP. Notons~~
la réduction dela variété V modP et 03C6P la réduction de