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Le Centre des Arts du Récit, une structure qui promeut l'art du conte dans ses spécificités et sa capacité d'ouverture sur la diversité culturelle

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Academic year: 2021

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Le Centre des Arts du Récit, une structure qui promeut

l’art du conte dans ses spécificités et sa capacité

d’ouverture sur la diversité culturelle

Anaïs Pouillaude

To cite this version:

Anaïs Pouillaude. Le Centre des Arts du Récit, une structure qui promeut l’art du conte dans ses spécificités et sa capacité d’ouverture sur la diversité culturelle. Littératures. 2019. �dumas-02395101�

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L’art du conte dans ses spécificités et son

ouverture interculturelle

Anaïs Pouillaude

Sous la direction d’Anne-Marie Monluçon

UFR LLASIC

Département « Arts, lettres et civilisations »

Mémoire de Master 2

Parcours : Diffusion de la culture

Année universitaire : 2018-2019

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L’art du conte dans ses speécificiteés et son ouverture interculturelle

Anaïs Pouillaude

Sous la direction d’Anne-Marie Monluçon

UFR LLASIC

Deépartement « Arts, lettres et civilisations » Meémoire de Master 2

Parcours : Diffusion de la culture Speécialiteé « Diffusion de la culture »

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« Il y a au fond du conte, continuant de reêver, en eétat de reébellion aà l’eétat pur, en eétat de splendeur aà l’eétat pur, un jadis animal aussi intraitable que l’enfant incorrigible. »

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Remerciements

Je souhaiterais remercier l’eéquipe du Centre des Arts du Reécit : Charlotte Teillaud, Barbara Jullien, Bertrand Huguenot, Martine Carpentier, Heéleàne Giraud ainsi que les membres du conseil d’administration pour leur accueil et leur bienveillance. Durant la reédaction de mon meémoire, j’ai pu eéchanger reégulieàrement avec Anne-Marie Monluçon, ma directrice de meémoire, et Martine Carpentier qui ont lu mes eécrits et m’ont conseilleée dans mes lectures. Cette aide m’a eéteé preécieuse. Graêce aux artistes et aux personnes passionneées par le conte qui ont reépondu aà mes interrogations, j’ai eétoffeé mon travail d’exemples concrets et approfondis. J’ai eu l’opportuniteé d’interviewer ou de participer aà des rencontres avec :

- Lisa Antoine-Peénelon et Elsa Vernay de la bibliotheàque Arlequin aà Grenoble ; - Pascal Dubois des EÉditions Oui’Dire installeées aà Valence ;

- Marie-Fleurette Beaudoin de la Maison d’eédition Planeàte Rebelle au Queébec ; - Les conteurs, conteuses et musiciens : Pacos, Oboreal, Matthieu Epp, Fred Duvaud, Cleélia Tavoillot, Catherine Gaillard, Amandine Orban de Xivry, Olivier de Robert, Leénaïïc Eberlin, Odile Kerckaert, Jihad Darwiche et Christian-Marie Pons. J’ai eégalement discuteé avec d’autres artistes venus au festival qui ont eéveilleé mon inteéreêt sur les enjeux de l’art du conte aujourd’hui.

J’ai eéteé nourrie par les seéminaires sur le conte de l’Universiteé Grenoble Alpes durant lesquels sont intervenues Mathilde Mougin, Aliette Lauginie, Natacha Rimasson-Fertin, Laure Thibonnier et Katia Vandenborre.

J’aimerais eégalement remercier Marie Mathieux et Giulia Aprile qui m’ont aideées pour la relecture de mon meémoire.

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Sommaire

Glossaire... 7

-I- Rapport de stage...11

Introduction geéneérale... 12

1) Une structure culturelle qui fait vivre l’art du conte aujourd’hui...13

A. L’association des Arts du Reécit... 13

a. L’objet du travail... 14

b. Les partenariats mis en place par le Centre des Arts du Reécit...18

B. Le festival... 20

b. La communication autour du festival...22

c. La communication papier... 24

d. La communication web et radiophonique...25

e. La diffusion... 26

C. Les aspects techniques... 28

D. L’administration et la comptabiliteé...29

E. Repreésentation de l’association durant le festival...30

F. Les actions d’eéducation et de meédiation culturelle...30

2) Compte-rendu des missions réalisées pendant le stage...33

A. Mes attentes en deébutant le stage...33

B. Mes missions en communication...34

C. La plaquette du festival... 36

D. Retours sur la 32e eédition du festival...38

E. La meédiation par les ateliers-contes...40

a. L’atelier d’Angelina Galvani dans un colleàge de la meétropole grenobloise... 40

b. L’atelier de Pacos dans un centre de formation d’apprentis...42

c. Toc toc toc Mr Pouce geéant – rencontre comptines...43

F. Rencontres et liens... 44

-II- Quelles sont les singularités de l’art du conte et en quoi peut-il ouvrir l’esprit sur la diversité des cultures ?...46

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A. Une histoire qui remonte aà la nuit des temps...47

B. L’aveànement du conte litteéraire... 49

C. Le renouveau du conte... 51

2) Les spécificités d’un genre... 52

A. Un art diffeérent de celui du theéaêtre...53

B. Le minimalisme... 55

C. Les theématiques et images reécurrentes...57

D. Les theéories et diffeérentes versions des contes...62

3) Un patrimoine écrit et oral... 65

A. Contes et oraliteé... 65

a. Les disques de contes : l’exemple des EÉditions Oui’Dire...67

B. Le traceé des contes... 70

C. Ouvrages de contes et illustrations...70

D. Adaptations et creéations cineématographiques...72

E. Tradition et moderniteé... 73

4) Une ouverture sur la diversité culturelle...75

A. Les contes et la couleur locale... 75

B. Voyager par le conte... 77

C. Contes et orientalisme... 80 D. Un art de l’inclusion... 82 Conclusion geéneérale... 86 Bibliographie... 88 Sitographie... 91 Discographie... 94 Filmographie... 94 Rencontres... 94 Spectacles de contes... 95 Annexes... 96

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Glossaire

Acculturation : Processus par lequel un groupe ou un individu assimile une

culture qui lui est eétrangeàre.

Aèdes : Dans la Greàce antique, les aeàdes sont des artistes qui transmettent les

eépopeées en les chantant et en s’accompagnant d’un instrument de musique.

Catering : Un repas preépareé aà l’attention des artistes.

Comité de pilotage : Groupe de dirigeants chargeés de veiller au bon

fonctionnement d’un projet au sein d’une entreprise. Pour ameéliorer le suivi d’un projet et valider les choix strateégiques, il se constitue d’une eéquipe aux compeétences transversales.

Comptines : Ce sont des formules enfantines courtes, chanteées, parleées ou

scandeées. Elles s’accompagnent de gestes avec les mains pour deésigner des parties du visage par exemple ou illustrer ce qui est dit. Elle permettent de passer un moment ludique avec les enfants qui y sont souvent treàs reéceptifs.

Contes enchâssés : Ce sont de nombreuses histoires qui deécoulent d’un reécit-meàre

ou conte principal.

Contes étiologiques : Comme certains mythes, ils nous racontent les origines d’un

pheénomeàne. Ils nous expliquent par exemple la raison pour laquelle les ours adorent le miel ou pourquoi les coccinelles sont rouges aà pois noirs.

Contes facétieux : Ils stigmatisent les deéfauts des humains par l’intermeédiaire de

l’humour. Les imperfections et les vices les plus couramment mis en avant sont la stupiditeé et la gourmandise.

Contes merveilleux : Ils font intervenir le surnaturel comme preésupposeé. La

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Contes-randonnée : Ces contes reprennent une meême formule en la compleétant aà

chaque fois. Ils sont treàs utiliseés pour l’apprentissage de la lecture car l’enfant reconnaïêt les mots pour les avoir deéjaà lu dans les pages preéceédentes.

Corporature : Neéologisme inventeé par le chercheur queébeécois Christian-Marie

Pons et qui signifie : « le corps qui parle ».

Feuille de salle : Document distribueé aux spectateurs avant la repreésentation. Il

deétaille le parcours des artistes, leur processus de creéation et propose un reésumeé du spectacle.

Folklore : Ensemble des productions collectives eémanant d’un peuple et se

transmettant d’une geéneération aà l’autre par voie orale et par imitation. Ces arts et traditions populaires comprennent la culture litteéraire (contes, reécits, chants, musiques et croyances), figurative (rites, costumes, danses, deécors, repreésentations), et mateérielle (habitation, outillage, techniques, instruments, etc.)

Griot ou djeli : Aussi appeleé barde, le griot est une personne qui officie comme

communicateur traditionnel et pacificateur en Afrique de l’Ouest.

Hégémonie culturelle : Concept qui deécrit la domination culturelle de la classe dirigeante, ainsi que le roêle que les pratiques quotidiennes et les croyances collectives jouent dans l'eétablissement des systeàmes de domination.

Légende : Reécit folklorique qui fait intervenir des eéleéments de fiction pouvant se

baser sur un eéveénement historique, mais qui, anneée apreàs anneée, s’est enrichi, au point de devenir fantaisiste. Exemple : le cheval de Troie.

Littérature viatique : Il s’agit de la litteérature du voyage.

Malentendu culturel : Un malentendu culturel est un impair reéaliseé par un

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parole interpreéteée comme blessante ou se comporter de façon inapproprieée dans un pays alors que sa culture ne condamne pas cette parole ou ce geste.

Menteries : Ce sont des contes qui mettent en relation des eéleéments incompatibles

entre eux pour un rendu absurde et droêle. Exemple : le cheval sans pattes galope sur l’oceéan.

Mythe : Narration aà caracteàre merveilleux qui cherche aà expliquer l’origine du

monde.

Orature : Neéologisme inventeé par le chercheur queébeécois Christian-Marie Pons qui

signifie : « la parole qui veut faire œuvre ».

Orientalisme : Le courant orientaliste ou orientalisme est un mouvement litteéraire

et artistique neé en Europe Occidentale au XVIIIe sieàcle. Il marque l'inteéreêt et la curiositeé des artistes et des eécrivains pour les pays du couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Moyen-Orient).

Patrimoine immatériel : Ce sont l’ensemble des pratiques, expressions ou

repreésentations qu’une communauteé humaine reconnaïêt comme faisant partie de son patrimoine. Ces pratiques concernent par exemple les traditions orales, musicales ou choreégraphiques, les langues en tant que supports de ces traditions, etc.

Primo-arrivants : Les primo-arrivants sont des personnes eétrangeàres arriveées sur

un territoire pour la premieàre fois et s’installant durablement dans ce pays.

Programme Culture et Santé : C’est un programme reégional qui permet, dans le

cadre d’appels aà projets, de reéaliser des partenariats entre des lieux de soin et des structures culturelles. Il s’appuie sur une convention signeée en 1999 par les ministeàres de la santeé et de la culture.

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Récital : Seéance musicale, artistique, consacreée aà un seul artiste et aà un genre. Récits de vie : Ils retracent la vie d’une personne ou s’en inspirent.

Récits épiques : Ces reécits racontent de façon eélogieuse les exploits d’un heéros, de

son peuple ou de son armeée. Ils portent souvent en eux l’importance du collectif et la force qui peut en surgir.

Vire-langues : Ce sont des exercices d’eélocution qui font fourcher la langue si l’on

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Introduction geéneérale

Dans le cadre de mon Master 2 en Diffusion de la culture aà l’Universiteé Grenoble Alpes, j’ai eéteé ameneée aà chercher un stage pour le deuxieàme semestre. Mon choix s’est porteé sur le Centre des Arts du Reécit aà Saint-Martin-d’Heàres qui soutient les arts de la parole et du conte1. Je ne connaissais pas vraiment cet art, venant moi-meême du milieu circassien et ayant fait des eétudes theéoriques et pratiques de cineéma et de theéaêtre. C’eétait donc l’occasion d’eélargir mes connaissances du spectacle vivant et enregistreé.

Mon stage a dureé quatre mois, de mi-feévrier aà deébut juin 2019, durant lesquels j’ai secondeé Bertrand Huguenot aà la communication. Le Centre organise un festival de quinze jours au mois de mai et une grande partie de mon travail eétait consacreée aà sa preéparation. Toutefois j’ai aussi mis aà jour des informations concernant les actions de meédiation culturelle meneées par le Centre toute l’anneée. Lors de mon stage, j’ai pu rencontrer de nombreux conteurs et conteuses et eéchanger avec eux autour des enjeux de cet art vivant. J’ai eégalement assisteé aà plusieurs rencontres, seéminaires et ateliers qui m’ont appris beaucoup, tant sur le plan professionnel que personnel. Plus qu’un simple stage dans une association culturelle, je dirais que cette expeérience releàve de l’immersion. J’ai choisi de m’interroger, dans le cadre de ce meémoire, sur les singulariteés de l’art du conte et la façon dont il peut ouvrir l’esprit sur la diversiteé des cultures. Je reviendrai tout d’abord sur les fondements du Centre des Arts du Reécit et le travail que j’ai effectueé pendant mon stage. J’aborderai ensuite les speécificiteés de cet art et l’ouverture qu’il peut donner sur la diversiteé culturelle.

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1) Une structure culturelle qui fait vivre l’art du conte aujourd’hui

A. L’association des Arts du Récit

Le Centre des Arts du Reécit doit sa creéation aà une initiative de quartier meneée par la MJC et la bibliotheàque de Saint-Martin-d’Heàres en 1986. La semaine consacreée au conte laissera place l’anneée suivante aà la creéation d’un festival deédieé aux arts de la parole. En 1993, le Ministeàre de la Culture s’inteéresse vivement au projet d’Henri Touati, le directeur de la MJC qui avait lanceé l’initiative de la semaine sur le conte, et lui commande une eétude sur ce sujet1. Cette meême anneée, la DRAC Rhoêne-Alpes demande aà ce qu’une association de loi 1901 soit creéeée pour une meilleure reconnaissance des actions reéaliseées autour du conte aà Saint-Martin-d’Heàres. Henri Touati s’engage comme directeur du Centre, qui deviendra sceàne conventionneée en 2000, puis sceàne reégionale six ans plus tard.

La creéation du Centre se fait en plein renouveau du conte2, dans les anneées 1980. Durant cette deécennie, une veéritable eémulation se deéveloppe en France autour des arts du reécit. Une nouvelle geéneération de conteurs (Bruno de La Salle, Catherine Zarcate, Peépito Mateéo, entre autres) trouve sa place et revendique l’importance de cet art. Pour eux, le conte est vecteur de lien social et permet de revaloriser la culture dite populaire dans laquelle il prend racine. Ce mouvement proêne une ouverture aux autres champs artistiques comme la musique, les arts plastiques et prend en compte les cultures des diffeérents pays. C’est une « peériode de deégel » pour les contes qui font leur apparition dans des festivals et des journeées de reéflexion. AÀ Grenoble, un fond de reéfeérence est creéeé dans les bibliotheàques, en partenariat avec le Centre des Arts du reécit et le Centre National du Livre. Cette collection se trouve actuellement aà la bibliotheàque Arlequin aà la Villeneuve.

1 TOUATI, Henri, « L’art du reécit en France. EÉtat des lieux, probleématique. », Ministère de la

Culture, 2000. URL : https://bit.ly/2TmcYJV

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L’association des Arts du Reécit rassemble aujourd’hui une eéquipe salarieée de quatre personnes : Martine Carpentier au poste de direction et aà la programmation, Charlotte Teillaud, chargeée des projets du Centre et de l’organisation du festival, Barbara Jullien aà l’administration et Bertrand Huguenot aà la communication. Heéleàne Giraud, reégisseuse geéneérale, les rejoint en mai pour le festival. Le Conseil Administratif est treàs dynamique avec ses dix-sept membres ( Marie-Claude Bajard, Seéverine Carpentier, Jean-Claude Carras, Christiane Collado, Martine Cribier-Kozyra (secreétaire), Caroline Cury, Daniel Estades, Pascal Estades, Simone Esteve, Katy Feinstein, François Goepfer, Catherine Grenet (treésorieàre), Arlette Mora, Monique Pallares, François Potet (preésident), Steéphanie Reymond, Ireàne Sagatichian). Certains d’entre eux sont beéneévoles pendant le festival et tous sont impliqueés dans la vie du Centre. Des beéneévoles exteérieurs au conseil d’administration viennent aussi consolider l’eéquipe en mai.

a. L’objet du travail

Le Centre des Arts du Reécit est un lieu de valorisation des contes, des reécits et de la tradition orale. Les spectacles programmeés et les ateliers organiseés ne se limitent pas qu’aux contes mais embrassent aussi les mythes, les leégendes et d’autres formes de reécits tant qu’ils ne releàvent pas du theéaêtre. Il y a ainsi une grande liberteé dans la forme de reécit choisie puisque les contes sont bien diffeérents des mythes et des leégendes. En effet, les mythes sont des reécits merveilleux qui expliquent l’origine du monde. Les leégendes, elles, sont des reécits folkloriques se basant sur un eéveénement historique reéel et dont la narration s’est enrichie anneée apreàs anneée, accentuant le coêteé spectaculaire de l’histoire. Elles sont lieées aà la tradition orale et au genre de l’eépopeée. Le Cheval de Troie par exemple est une leégende. Les contes utilisent, comme les leégendes et les mythes, le registre merveilleux mais ils portent, tel les reêves, une dimension symbolique. Ils parlent aà notre inconscient et nous permettent de mieux nous comprendre et d’appreéhender le monde dans ses parts d’ombre et de lumieàre.

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Les objectifs de l’association sont de soutenir les conteurs dans leurs creéations, de deémocratiser l’art du conte et de donner aux spectateurs l’envie d’arpenter ces univers. L’eéquipe souhaite montrer aà quel point les reécits peuvent eêtres varieés, modernes et toucher diffeérentes geéneérations. Ainsi, les spectacles de contes choisis pour le festival ne s’adressent pas qu’aux enfants. Parmi ceux programmeés aà l’occasion du 32e festival des Arts du Reécit, certains eétaient aà destination des nouveaux-neés et des treàs jeunes enfants comme Le Monde était une île. D’autres eétaient plutoêt pour les adolescents et les adultes comme Baba Yaga, territoire sacré. De plus, les meêmes contes reésonnent diffeéremment chez les adultes et chez les enfants, si bien qu’un spectacle consacreé aux enfants pourra tout aà fait plaire aux adultes.

Beaucoup de spectateurs ne connaissent que le coêteé traditionnel des contes. Par sa deémarche, le Centre des Arts du Reécit souligne la pluraliteé des estheétiques au sein meême de cet art : les contes contemporains coêtoient les histoires de reépertoire plus traditionnels et les reécits de vie. De plus les artistes peuvent nous narrer une seule histoire dans leur spectacle ou en transmettre plusieurs lors d’un reécital. Ce sont des seéances consacreées aà un seul conteur qui enchaïêne des histoires de son reépertoire sans qu’elles n’ait forceément de liens entres elles. On pouvait retrouver, lors du festival 2019, un spectacle qui employait des structures narratives varieées : Performance à deux voix autour de Barbe-bleue. Dans ce spectacle, deux histoires se juxtaposaient et l’on ne comprenait qu’aà la fin de la repreésentation qu’elles se suivaient chronologiquement.

Il existe de nombreux types de reécits deéfinis par leurs structures et leur contenus :

Les contes étiologiques, comme certains mythes, nous racontent les

origines d’un pheénomeàne. Ils nous expliquent la raison pour laquelle les ours adorent le miel ou pourquoi les coccinelles sont rouges aà pois noirs. Le livre de Rudyard Kipling, Comment le chameau acquit sa bosse1 fait partie des contes

eétiologiques.

1 RUDYARD, Kipling, ZWERGER, Lisbeth, Comment le chameau acquit sa bosse, Hachette Jeunesse,

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Les contes merveilleux font intervenir le surnaturel comme preésupposeé. La

plupart des contes ceéleàbres sont merveilleux. C’est le cas du Petit Poucet, de Hansel et Gretel, etc.

Les contes facétieux stigmatisent les deéfauts des humains par

l’intermeédiaire de l’humour. Les imperfections et les vices les plus couramment mis en avant sont la stupiditeé et la gourmandise. Les histoires de Nasreddin Hodja1 ainsi

que le conte : Les Sept Souabes2 sont des contes faceétieux.

Les récits épiques racontent de façon eélogieuse les exploits d’un heéros, de

son peuple ou de son armeée. Ils portent souvent en eux l’importance du collectif et la force qui peut en surgir. Parmi les reécits eépiques, on peut citer L’Épopée de Gilgamesh3 et l’Odyssée4 d’Homeàre.

Les récits de vie retracent la vie d’une personne ou s’en inspirent. Peau

d’âme de Gigi Bigot parle de femmes juives, tziganes ou allemandes et opposeées aà la dictature hitleérienne, interneées au camps de Rieucros pendant la Seconde Guerre Mondiale. La conteuse s’appuie, pour cette creéation, sur le teémoignage d’une femme ayant surveécu aà son internement mais prend aussi des liberteés dans l’eécriture afin de reproduire le langage symbolique des contes.

Les menteries sont des contes qui mettent en relation des eéleéments qui

s’opposent pour un rendu absurde et droêle. On peut raconter par exemple l’histoire d’une vache sans pattes qui galope sur un lac.

Les contes-randonnée reprennent une meême formule en la compleétant aà

chaque fois. C’est le cas du conte d’origine russe : La Moufle5 ouà des animaux de

1 DARWICHE, Jihad, B. David, Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage. Albin Michel, 1999.

2 BECHSTEIN, Ludwig, LECOUTEUX, Claude (trad.). Les Sept Souabes (Die sieben Schwaben) in Le

Livre des contes. Joseé Corti, 2010.

3 AZRIEÉ, Abed, (traduction et adaptation). L’Épopée de Gilgamesh. Albin Michel, 2015. Collection Spiritualiteés vivantes.

4 JACCOTTET, Philippe (traduction), CHABOT Julien (illustrations) d’apreàs le texte d’Homeàre.

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plus en plus grands viennent se reéfugier dans une moufle en plein hiver pour ne pas avoir froid. Au fur et aà mesure que les animaux se blottissent aà l’inteérieur du tissu, celui-ci se tend jusqu’aà ce qu’une fourmi y entre et qu’il explose. La meême phrase est prononceé aà chaque fois par les animaux : « J’entrerais bien me réchauffer. Mmmm quelle douceur… » Puis ils saluent tous les animaux deéjaà preésents dans la moufle. Ces contes sont treàs utiliseés pour l’apprentissage de la lecture car l’enfant reconnaïêt les mots pour les avoir deéjaà lu dans les pages preéceédentes.

Les contes enchâssés sont de nombreuses histoires qui deécoulent d’un

reécit-meàre ou conte principal. Le livre des Mille et Unes Nuits est un des contes les plus connus utilisant ce proceédeé narratif. En effet, l’histoire principale est celle de Sheéheérazade, la femme du roi Chahriar, qui conte chaque nuit une histoire aà son mari pour rester en vie. Apreàs s’eêtre fait tromper par son ancienne femme, le roi Chahriar n’a plus aucune confiance et souhaite eépouser une nouvelle femme chaque jour puis la tuer le lendemain. Par ses contes, dont la fin reste en suspens jusqu’au soir suivant, Sheéheérazade arrive aà le convaincre de la laisser en vie et, ce faisant, lui redonne confiance. Les diffeérents contes qu’elle lui narre sont, eux, les contes enchaêsseés.

Les comptines sont des « formules enfantines courtes, chantées, parlées ou

scandées ». Elles s’accompagnent de gestes avec les mains pour deésigner des parties du visage par exemple ou illustrer ce que l’on dit. Elle permettent de passer un moment ludique avec les enfants qui y sont souvent treàs reéceptifs. Une des comptines notoires en France est : « Bateau, sur l’eau, la rivière, la rivière, bateau sur l’eau, la rivière au bord de l’eau. Le bateau a chaviré, tous les enfants sont tombés, dans l’eau ».

Les vire-langues sont des exercices d’eélocution qui font fourcher la langue si

l’on ne s’entraïêne pas aà les reépeéter : « En aval du fleuve, la lave avale les flammes et ravive l’effluve ».

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b. Les partenariats mis en place par le Centre des Arts du Reécit

Le Centre des Arts du Reécit est aà preésent reconnu comme Sceàne d’inteéreêt national « Arts et creéation ». C’est un « lieu ressource » qui travaille eétroitement avec des structures comme la Maison du Conte de Chevilly-Larue, les eéditeurs de CD de contes Planète Rebelle au Queébec et Oui’Dire en France, ainsi que les eéditeurs de la revue La Grande Oreille. Il est subventionneé par le conseil deépartemental de l’Iseàre, la reégion Auvergne Rhoêne-Alpes, la DRAC, la ville de Saint-Martin-d’Heàres et la ville de Grenoble. Sa particulariteé est qu’il ne posseàde pas de salle de spectacle. Il est implanteé aà coêteé du couvent des Minimes de la plaine, dans une maison mise aà disposition par la ville de Saint-Martin-d’Heàres. Les quelques cent dix eéveénements qui ont lieu pendant le festival se deéroulent soit dans des salles partenaires (comme l’Heure Bleue), soit dans des salles mises aà disposition (l’Espace culturel Reneé Proby par exemple) ou dans des structures du « Grand Collectif » (MJC, bibliotheàques, centres de santeé etc). Le programme « Culture et Santeé »1, mis en place par l’Agence Reégionale de Santeé et le Ministeàre de la Culture, permet aà l’eéquipe d’organiser des seéances de contes dans les hoêpitaux. Le Centre des Arts du Reécit privileégie diffeérentes approches avec le public, dont une relation de proximiteé. Le choix de programmer eégalement les artistes dans ces espaces de vie quotidienne contribue aà creéer du lien entre les acteurs du territoire et permet de toucher un eéventail plus large de spectateurs.

Le rayonnement du Centre pendant et en dehors du festival se fait dans tout le deépartement de l’Iseàre, de Vienne aà La Mure. L’eéquipe est treàs attentive aà ce que la programmation des spectacles de contes soit en accord avec le projet des structures partenaires. En mai 2019, le Museée dauphinois a accueilli un spectacle de Fred Duvaud, nommeé Tanuki et Kitsuné, qui s’accorde parfaitement avec leur exposition temporaire sur le Japon : Des Samouraï au Kawaï. Tous les ans, de nombreuses salles de spectacles participent au festival en inteégrant un ou plusieurs spectacles de conte aà leur saison culturelle. Ces projets sont penseés de concert avec le Centre treàs en amont de l’eéveénement puisqu’ils figurent dans la programmation de la salle. Ce partenariat donne aux conteurs l’opportuniteé de se produire devant

1 Voir Glossaire page 9. Le programme culture et santeé a eéteé initieé par l’Agence Reégionale de Santeé Auvergne Rhoêne-Alpes. C’est une deéclinaison reégionale d’un programme national des ministeàres

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un nombre important de spectateurs et leur apporte une plus grande notorieéteé. C’est aussi, pour la salle partenaire, l’occasion de diversifier ses propositions sur l’anneée et de s’inscrire dans une dynamique festivalieàre.

Le Centre des Arts du Reécit a fondeé un comiteé de pilotage1 rassemblant des acteurs socio-culturels de la ville de Fontaine (MJC, salle de spectacle vivant, meédiatheàque, CCAS et services enfance et petite enfance). Son but est de coordonner des projets autour du conte aà Fontaine et d’eéviter la redite de programmation dans les salles de l’agglomeération. Une coheérence s’eétablit entre les propositions des structures : les seéances s’eétendent sur toute l’anneée et deux lieux ne programment pas de spectacle le meême jour ou la meême semaine. Ce comiteé de pilotage permet aussi de travailler sur le long terme avec de jeunes artistes et des conteurs amateurs en permettant aux compagnies de faire des reésidences de creéation. La Compagnie du grain de riz, qui regroupe des conteuses amateures, a pu, de cette façon, retravailler le spectacle Kam et Léon, Histoires de boutons aà la MJC Nelson Mandela. Cette reésidence a donneé lieu aà une repreésentation le 16 mars 2019 devant des colleégiens et des eéleàves de primaire.

Des actions de formation aà destination des conteurs vont eêtre mises en place par le biais de ce comiteé de pilotage. Leur ambition sera de donner aux conteurs des outils pour promouvoir leurs spectacles par des videéos de preésentation, des dossiers peédagogiques, etc. mais aussi de les informer sur les ressources qu’ils peuvent utiliser notamment aà la bibliotheàque Arlequin et au Centre des Arts du Reécit. Le comiteé de pilotage souhaite eégalement donner la possibiliteé aux animateurs des associations socio-culturelles de la ville de raconter pour que la transmission des contes ne passe pas uniquement par la parole des conteurs professionnels et amateurs. AÀ cette fin, des conteurs viennent confier histoires et rudiments de la parole conteée aux animateurs. Cela creée des passerelles entres les enfants, les animateurs et les parents. Ceux-ci pourront s’essayer aux arts du reécit et faire intervenir la magie dans leur quotidien.

Le Centre a aussi tisseé des liens avec l’Universiteé Grenoble Alpes. En effet, Martine Carpentier a eéteé solliciteée pour participer au conseil de perfectionnement du master mention arts-lettres et civilisation avec d’autres acteurs du monde

1 Voir Glossaire page 7. Un comiteé de pilotage est un groupe de dirigeants chargeés de veiller au bon fonctionnement d’un projet au sein d’une entreprise ou d’une association. Il se constitue d’une eéquipe transversale au projet.

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culturel grenoblois. Plusieurs fois dans l’anneée, ils prennent part aà des reéunions qui visent aà revoir l’intituleé et le contenu des cours dispenseés dans les masters litteéraires et artistiques. Ce travail permet d’avoir des enseignements coheérents qui serviront aux eétudiant pour leurs futurs emplois dans le secteur culturel. Ce partenariat avec l’Universiteé va permettre d’initier des projets autour du conte avec les eétudiants des diffeérentes filieàres, notamment par l’intermeédiaire des enseignants-chercheurs comme Anne-Marie Monluçon et Natacha Rimasson Fertin, speécialiste des contes de Grimm. L’anneée 2020 pourrait voir naïêtre un projet autour de la mythologie et du langage puisque que ce sera le fil rouge du festival.

B. Le festival

En France, avec le Renouveau du conte, les festivals fleurissent sur tout le territoire. Parmi ces « feêtes de l’oraliteé » nous pouvons mentionner le festival des Arts du Récit aà Grenoble, celui de Chahuts aà Bordeaux, Paroles de Conteurs sur l’ïêle de Vassivieàre (Nouvelle-Aquitaine), Amies voix dans le Loir-et-Cher, Grande Marée et Petite Marée aà Brest, etc. En tout, une quarantaine de festivals ont lieu chaque anneée. Chacun d’entre eux offre la possibiliteé de rassembler les passionneés de cet art, qui font parfois des deéplacements conseéquents pour venir. Creéer un festival et le faire perdurer permet aà la pratique du conte d’acqueérir une meilleure visibiliteé. Contrairement aà Amies voix qui choisissait « Contre vents et marées » comme sujet en 2017, le festival des Arts du Reécit n’a pas de theématique qui changerait d’une anneée sur l’autre mais plutoêt un fil conducteur. En 2019, il a une couleur francophone avec des conteurs venus de Belgique, Suisse, Queébec, France, Burkina Faso et Coête d’Ivoire. Si une orientation apparaïêt dans la programmation, comme par exemple « les mythologies et le langage » pour le festival 2020, ce n’est que par coïïncidence, apreàs avoir choisi les spectacles. Les membres de l’eéquipe ne restreignent pas le choix de spectacles aà un theàme qu’ils auraient deéfini au preéalable. Ils laissent les conteurs les eétonner par leurs creéations.

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a. L’organisation

Le festival des Arts du Reécit se deéroule aà grande eéchelle car il accueille une cinquantaine d’artistes chaque anneée dans une soixantaine de lieux du deépartement et sur une dureée de quinze jours. En 2019, il s’agissait de la 32e eédition. AÀ l’approche du festival, les membres du Centre voient arriver des eécheéances quant aà la finalisation de la programmation, l’impression des supports de communication et la mise en place du systeàme de billetterie par exemple. C’est pourquoi ils se basent sur un reétroplanning deétailleé qui leur permet d’eêtre dans les temps. L’organisation du festival est geéreée en grande partie par Charlotte Teillaud. C’est elle qui prend contact avec les artistes en amont pour se renseigner sur leurs preéfeérences en termes d’horaires pour leur trajet en train, leurs reégimes alimentaires, etc. Les eéleéments-clefs qui permettent de geérer la logistique sont les feuilles de routes attribueées aà chaque artiste et dont Charlotte garde une copie. Ces documents reprennent par jour et par heure le planning des artistes durant le festival. Il y est donc indiqueé l’heure aà laquelle ils doivent eêtre preêts pour se rendre aà la salle ouà ils jouent mais eégalement leurs possibiliteés durant leurs temps-libres. En effet, ils peuvent voir le spectacle d’un autre conteur ou deécouvrir la ville par exemple. Le second document qui est fourni aux artistes est le livret d’accueil. Celui-ci leur est transmis par mail quelques semaines avant le festival mais ils le retrouvent aussi aà l’hoêtel ouà ils seéjournent. Ce livret contient des cartes du reéseau de transport en commun de la ville, les numeéros de teéleéphone des membres de l’eéquipe et des tickets de tram. Pendant le festival, les conteurs sont tous heébergeés dans le meême hoêtel ce qui leur permet de se rencontrer et d’eéchanger avec les autres artistes.

Une seconde partie de l’organisation consiste aà geérer le transport des conteurs. Jean-Claude Carras, un des membres du Conseil d’administration, s’occupe essentiellement de conduire les artistes sur les lieux ouà ils sont attendus. Un fourgon est loueé aà une MJC pendant le festival pour pouvoir transporter plus de monde. En effet, il n’y a pas que le transport des artistes jusqu’aà leurs salles de spectacle aà geérer mais aussi l’arriveée et le deépart de conteurs aà Grenoble. EÉtant donneé que le festival accueille un grand nombre de conteurs, l’eéquipe doit toujours

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eêtre vigilante aà ne rien oublier jusqu’au moindre deétail pour que l’organisation se passe sans accroc. Pour exemple, le conteur Pierre Delye avait ameneé un tabouret de bar qu’il utilisait dans ses spectacles. Il nous fallait anticiper ses deéplacements en journeée pour qu’il puisse avoir cet accessoire de sceàne aà ses nombreuses repreésentations. La communication entre les organisateurs se faisait bien pendant le festival et il n’eétait pas difficile de trouver de la place pour aller au spectacle que l’on souhaitait voir. En ce qui concerne les repas, plusieurs options eétaient possibles pour les artistes : en fonction des jours et de ce qui eétait preévu par l’eéquipe, ils pouvaient manger aà l’hoêtel, au Centre, au restaurant ou nous pouvions leur livrer un catering1 sur leur lieu de reépeétition.

Chaque matin, nous commencions la journeée trente minutes plus toêt afin de faire une courte reéunion. Ce temps partageé eétait neécessaire pour faire le point sur l’organisation des prochains jours et faire circuler les informations. Il pouvait y avoir des changements de dernieàre minute ou des nouvelles donneées aà prendre en compte et c'eétait le moment d'en discuter. Plusieurs fois, des beéneévoles sont venus au centre pour prendre les reéservations teéleéphoniques, preéparer le repas du midi, etc. Leur aide eétait preécieuse.

L’organisation comprend aussi le choix du lieu et des eélus qui introduiront la soireée d’inauguration du festival. En 2018, cette deécision eétait complexe car des eélections municipales se preéparaient. Or, six mois avant leur reéeélection ou leur destitution, les eélus ne peuvent prendre la parole publiquement, et ne peuvent donc pas s’exprimer lors des soireées d’ouverture des festivals. Cette anneée, apreàs avoir longuement heésiteé, l’eéquipe a deécideé de faire l’ouverture du festival le 11 mai aà Saint-Martin-d’Heàres, soit une journeée apreàs le deébut du festival.

b. La communication autour du festival

Le roêle du chargeé de communication au Centre des Arts du Reécit est de superviser la creéation des supports de communication avec le graphiste, de mettre aà jour les informations sur le web, reéfleéchir aà de nouvelles strateégies de communication. C’est aussi l’interlocuteur principal des partenaires meédiatiques.

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Son activiteé s’intensifie quelques semaines avant le festival pour finaliser les supports de communication.

Pendant quinze ans et jusqu’aà la 30e eédition du festival (en 2017), les affiches du Centre avaient eéteé reéaliseée par Bruno Theéry, un dessinateur qui relayait bien le coêteé onirique des contes. L’affiche de 2017 repreésentait un lapin cosmonaute dans une fuseée1. En 2018, c’est le graphiste Herveé Frumy qui reprend le flambeau. L’affiche qu’il conçoit figure un cercle peint empli d’eétoiles sur un fond orange fluo.2 Le cercle symbolise l’attroupement des spectateurs autour d’un conteur et le ciel eétoileé nous parle de l’infini des histoires. Pour l’affiche du festival 2019, Herveé Frumy a repris la premieàre affiche en mettant cette fois un cercle orange fluo sur un fond eétoileé. Il a aussi ajouteé en bas de l’affiche la chaïêne de montagnes de Belledonne pour ancrer l’image dans le territoire iseérois. Ce changement d’identiteé a eéteé repris aussi pour le logo du Centre qui est aà preésent un cercle de peinture noire. Par la communication du Centre, l’eéquipe a toujours chercheé aà donner une vision moderne de l’art du conte. L’arriveée de Bertrand au poste de chargeé de communication est un atout pour le Centre puisqu’il ne vient pas du milieu des contes et ne peut donc pas reproduire les scheémas habituels. Il pose un regard neuf sur ce milieu et communique de façon aà ce que les neéophytes puissent s’y retrouver.

1 Voir annexe 2 page 97. 2 Voir annexe 3 page 98.

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c. La communication papier

Les supports imprimeés repreésentent une grande partie de la communication du festival. Des affiches de taille A4, 40×60 cm et 120×180 cm sont reéaliseées. L’impression du cercle fluo de l’affiche neécessite un traitement particulier et l’eéquipe a choisi de ne pas imprimer en fluo les affiches 120×160 cm. D’autres supports de taille plus reéduits ont eéteé conçus comme des marques-pages, des cartes postales, des cartes de correspondance de format A5 ou encore des flyers pour les spectacles dont la communication n’eétait pas deéjaà prise en charge par le lieu. Ces derniers font double emploi : ils sont distribueés en amont du spectacle pour informer et donner envie aux gens de venir mais ils peuvent aussi servir de feuilles de salle1 puisqu’ils donnent des deétails sur le spectacle. Le programme papier du festival, appeleé « plaquette »2, est reproduit aà quinze mille exemplaires. C’est un journal de quatorze pages comprenant un eédito, des articles sur les spectacles, des encadreés reprenant les nouveauteés de l’anneée et des entreées en matieàres par le biais des spectacles jeunes public, des lieux de repreésentation, etc. Un calendrier se trouve en pages centrales et on trouve eégalement des reésumeés de chacun des spectacles et des informations pratiques.

Environ un mois avant le festival, une confeérence de presse permet aà l’eéquipe de preésenter le Centre et la nouvelle eédition du festival aux partenaires meédiatiques. AÀ cette occasion, le programme du festival est donneé aux journalistes avec le dossier de presse ou, aà deéfaut, un reécapitulatif des actions du Centre et son historique. Martine Carpentier et Bertrand Huguenot preésentent brieàvement les spectacles avec l’appui de videéos et de photos. S’ensuit un moment durant lequel les journalistes posent leurs questions afin d’avoir les informations neécessaires aà la reédaction de leurs articles et reéalisent des photos et des interviews de l’eéquipe. En 2019, nous eétions quatorze personnes en tout aà la confeérence de presse, dont huit partenaires meédiatiques ou personnes repreésentant les lieux d’accueils (le Petit Bulletin, le Dauphineé Libeéreé, Minizou, le journal des Affiches, une radio du Greésivaudan, la MJC Nelson Mandela, la Bibliotheàque Arlequin et la Meédiatheàque de

1 Voir glossaire page 8. Une feuille de salle est un document distribueé aux spectateurs avant la repreésentation. Il deétaille le parcours des artistes, leur processus de creéation et propose un reésumeé du spectacle.

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Chanas). AÀ la fin du festival, une revue de presse est reéaliseée pour archiver tous les articles le mettant en valeur. On y retrouve des articles du Petit Bulletin, du Dauphineé Libeéreé, etc. SPOT, etc.

Certains journalistes prennent connaissance de la nouvelle eédition du festival lors de la confeérence de presse, quand d’autres fixent des rendez-vous avec l’eéquipe bien en amont. En effet, certains reédacteurs voulant parler du festival ne publient pas leurs articles dans des journaux quotidiens mais plutoêt dans des mensuels. C’est le cas pour Minizou, un magazine gratuit paraissant cinq fois par an et s’adressant aux parents. Il propose des activiteés et des eéveénements auxquels assister en famille, que ce soit en pleine nature ou pour des eéveénements culturels. Nous avons rencontreé la reédactrice en chef Heéleàne Jusselin mi feévrier pour discuter des spectacles aà mettre en valeur et de l’espace souhaiteé dans le journal1.

d. La communication web et radiophonique

La communication sur internet pendant le festival se fait, comme le reste de l’anneée, via les reéseaux sociaux (facebook et instagram), les deux sites web et les lettres d’informations ou newsletters. En compleément pour le festival, l’eéquipe acheàte des encarts et des bannieàres publicitaires sur des sites journalistiques comme Place Gre’net et Le Petit Bulletin. Sur facebook, des jeux-concours sont proposeés afin de faire gagner des places aux participants. Des publications informent les internautes de l’avanceée des preéparatifs : impression de la plaquette, nouveau site deédieé au festival, etc. Jusqu’aà fin avril, les newsletters eétaient conçues sur le logiciel d’emailing YMLP. Au moment du festival, l’eéquipe aà changeé d’outil au profil de MailJet. Hors festival, les lettres d’infos sont envoyeées aux inscrits aà raison d’une par mois. Elles parlent essentiellement des actions du Centre, des formations et stages aà venir. Une rubrique, nommeée « le coup de cœur de Lisa » met en valeur un livre de conte ayant plu aà Lisa Antoine-Peénelon, responsable du fond de conte aà la bibliotheàque Arlequin. Pendant le festival, sept lettres d’info sont creéeées. Elle abordent les spectacles aà venir et font un retour sur les eéveénements passeés du festival.

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Sur les ondes, la communication se fait graêce aux eémissions radiophoniques. L’eéquipe des Arts du Reécit s’est rendue aà plusieurs eémissions comme l’« Édition locale » de RCF (Radio chreétienne francophone), l’« Apérophonie » de Radio Campus Grenoble, « le café des artistes » de France Bleue Iseàre ainsi que sur les radio : Kaleéïïdoscope, TeéleéGrenoble et France 3 Alpes pour une interview plateau. J’ai pu assister aà la preéparation et l’enregistrement de l’eémission de RCF. Avant le rendez-vous, le journaliste s’eétait renseigneé sur le festival en lisant des supports de communication. Lors de la preéparation en studio, il nous a demandeé des preécisions sur le festival puis nous avons deéfini avec lui une approche du sujet. Celle-ci permet au preésentateur, comme aux inviteés, d’avoir un deérouleé geéneéral de la seéance, des repeàres pour ne pas reépeéter certains eéleéments ou en oublier. Pour la preésentation du festival, il eétait important de cibler nos propos car nous ne pouvions pas parler de tous les spectacles du programme en quinze minutes d’eémission. C’est pourquoi nous avons choisi de revenir sur l’histoire et les fondements de l’association des Arts du Reécit, l’ouverture et de la cloêture du festival, quelques spectacles ainsi que les informations pratiques comme les tarifs et le site web.

De son coêteé, le journaliste cherchait aà deégager les speécificiteés et incongruiteés du festival. Il avait remarqueé qu’un des spectacles de la programmation se passait aà Cluses en Haute-Savoie et non dans le deépartement de l’Iseàre. Il a ainsi pu dire que le festival se passait dans tout le deépartement de l’Iseàre sauf pour cette ville, forme d’exception aà la reàgle. Il est neécessaire pour l’eéquipe des Arts du Reécit que ce ne soit pas toujours les meêmes personnes qui preésentent le festival aà la radio afin d’en donner une vision singulieàre et de montrer que l’association feédeàre du monde autour d’elle. C’est pourquoi les membres du conseil d’administration et les artistes sont inciteés aà y participer. Lors de l’eémission de Radio Campus, le conteur Pacos eétait preésent pour parler de son spectacle et c’est François Potet qui s’est rendu au plateau teéleévision de France 3.

e. La diffusion

La diffusion des documents de communication se fait de plusieurs façons. Tout d’abord, l’eéquipe fait appel aà un prestataire exteérieur : BIP pour apporter les programmes, affiches et cartes postales dans une quarantaine de lieux, notamment

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les salles partenaires et lieux d’accueil de l’agglomeération grenobloise. La liste des lieux de diffusion comprend salles de spectacles, lieux de deétente comme les cafeés, librairies, bibliotheàques, offices de tourisme, etc. Cette liste sera reéorganiseée par secteurs ou quartiers pour la prochaine eédition. Ainsi, si une personne ameàne des documents de communication dans un cineéma, elle aura sous la main la liste des lieux environnants, aà l’inteérieur desquels il serait inteéressant de laisser aussi des programmes. Les eéquipes qui travaillent dans des villes d’Iseàre plus eéloigneées de Grenoble et qui accueillent des spectacles ont le choix entre venir reécupeérer les documents au Centre ou les recevoir par la poste. Enfin, les beéneévoles et l’eéquipe du Centre se deéplacent pour approvisionner certains lieux. AÀ plusieurs reprises, les anneées preéceédentes, le Petit Bulletin a eéteé solliciteé pour la diffusion. Tout comme BIP, il propose un devis en fonction du nombre de lieux aà desservir. La diffusion n’est jamais termineée et il est important de faire du reéassort durant le festival. J'ai eéteé deux fois en centre-ville pendant les quinze jours pour poser des plaquettes et c'eétait indispensable car il n’y en avait plus dans des lieux important : le theéaêtre municipal de Grenoble, le cineéma Juliet Berto, la librairie Arthaud, etc.

Une centaine d’affiches de dimension 40×60 cm sont diffuseées via le reéseau national Vue en ville et afficheées dans des commerces de proximiteé aà Grenoble pendant quatorze jours. La communication par ce reéseau me semble treàs pertinente car les affiches sont visibles dans tout le centre-ville. Je suis aussi convaincue de l’utiliteé des cartes postales qui peuvent eêtre poseées aà la place des plaquettes quand le preésentoir du lieu (cafeé ou autre) n'est pas assez grand. La premieàre semaine du festival, une baêche reprenant le visuel eétait tendue aà la gare basse du teéleépheérique ce qui donnait une grande visibiliteé aux eéveénements. De plus, l’affiche eétait reprise sur les eécrans numeériques de l’Office de Tourisme de Grenoble, tout comme sur les eécrans embarqueés dans les tramways. L’association fait le choix de ne pas coller d’affiches sur les panneaux de libre expression car ceux ci sont vite recouverts. Pour certains spectacles s’adressant aux treàs jeunes enfants comme Le Monde était une île, l’eéquipe s’adresse par mail aux creàches et eécoles maternelles.

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C. Les aspects techniques

Pendant le festival, la technique est prise en charge par Heéleàne Giraud qui s’associe aà des beéneévoles comme le conteur Marien Guilleé. Des techniciens et reégisseurs son et lumieàre sont preésent eégalement dans les salles partenaires. Il peut arriver qu’Heéleàne s’occupe de la reégie pendant le spectacle dans les salles mises aà disposition si les artistes ne sont pas venus avec leurs reégisseurs. C’est le cas au Museée dauphinois ou elle installe dans la chapelle les projecteurs, l’estrade et le fond de sceàne avant de geérer la reégie lumieàre lors du spectacle. Heéleàne fait le lien entre les salles, les artistes et le Centre. Elle est preésente aà un grand nombre de reépeétitions pour faire des reéglages, superviser le preêt de mateériel et s’assurer du bon accueil des artistes.

Le premier week-end du festival s’est deérouleé dans le jardin du Centre des Arts du Reécit pour plus de convivialiteé. Un chapiteau, monteé par des agents de la ville de Saint-Martin-d’Heàres, eétait loueé. Les repreésentations avaient lieu en son sein et une estrade deélimitait l’espace de sceàne. Il eétait impeératif d’avoir un lieu de repli en cas de mauvais temps. En effet, deux spectacles ont du eêtre deéplaceés : La Troisième oreille, de Francine Vidal et La rivière à l’envers, balade conteée de Virginie Komaniecki. Le premier qui devait se passer dans le jardin du Centre s’est deérouleé aà la maison de quartier Gabriel Peéri dans la meême ville. La rivière à l’envers a du eêtre raconteée dans une salle proche du point de rendez-vous.

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D. L’administration et la comptabilité

Barbara Jullien s’occupe de l’administration du Centre et de la comptabiliteé. Elle fait des bilans reéguliers avec le commissaire aux comptes et une comptable en free-lance. Tout au long de l’anneée, elle s’occupe entre autres des demandes de subventions, des contrats de cession avec les artistes, des devis, etc. Lors de la peériode qui preéceàde le festival, la billetterie est lanceée et doit donc eêtre geéreée. L’anneée de mon stage, un nouveau systeàme deémateérialiseé a eéteé mis en place sur le site web du festival. Les internautes peuvent doreénavant prendre leurs billets en ligne via Billetweb. Ils ont le choix entre imprimer leur ticket ou preésenter leur smartphone aà l’entreée de la salle pour que le billet soit scanneé. Barbara s’occupait sur place de la billetterie des spectacles que nous organisions. Elle vendait des tickets, distribuait les invitations et faisait de nouvelles adheésions.

Le festival est treàs accessible car la politique tarifaire est basse : beaucoup de spectacles sont gratuits et, pour les spectacles payants, il existe trois Pass qui diminuent le couêt des billets : le Pass 1 pour les adheérent, le Pass 2 en formule libre et le Pass 3 en formule deécouverte. Les adheérents soutiennent le projet de l’association en payant douze euros chaque anneée. Ils peuvent ensuite avoir droit aux reéductions du premier Pass sur douze spectacles au choix. La formule libre permet une certaine flexibiliteé puisqu’elle propose des tickets non-nominatifs. Les spectateurs peuvent ainsi deécider au dernier moment de les offrir aà des amis ou de les utiliser pour eux. La formule deécouverte a eéteé penseée pour les spectateurs non initieés afin qu’ils aient des repeàres dans la programmation. Ils peuvent choisir trois spectacles parmi les six proposeés. De plus, lors de l’achat de leurs places, les personnes ont la possibiliteé d’acheter un billet solidaire dont le tarif est voteé par le conseil d’administration. Ce « ticket suspendu » permettra aà des membres de l’APARDAP (Association de Parrainage Reépublicain des Demandeurs d’Asile et de Protection) d’assister aà des spectacles gratuitement. Certains d’entre eux ont eécrit des textes inspireés de ce qu’ils avaient vus et qui ont eéteé diffuseés sur le site du Centre des Arts du Reécit1.

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E. Représentation de l’association durant le festival

Lors du festival, les membres de l’eéquipe travaillent en grande partie au Centre pour avancer sur l’organisation, la communication, la billetterie. Il est tout de meême neécessaire qu’ils se rendent freéquemment aux repreésentations pour voir le travail des artistes et repreésenter l’association. Ils essayent donc de se relayer afin qu’il y ait au moins une personne au bureau pour reépondre aux appels, reéceptionner les repas, etc. Chaque personne de l’eéquipe porte un badge eépingleé sur sa veste pour eêtre identifiable par tous. Leur roêle est de voir si les artistes ne manquent de rien, d’informer les spectateurs au quotidien, de creéer du lien. Martine Carpentier et François Potet, en tant que preésident de l’association, se doivent d’eêtre preésent aà un grand nombre de repreésentations. Ce sont eux qui, avec les directeurs des lieux d’accueil introduisent la seéance par un discours.

F. Les actions d’éducation et de médiation culturelle

Le Centre des Arts du Reécit organise, durant l’anneée, des projets d’eéducation artistique et culturelle aà l’intention des scolaires. Entre 2018 et 2019, treize ateliers de plusieurs seéances chacun ont eéteé meneés. Comme pour le festival, la porteée de ces ateliers est deépartementale. Ils concernent aussi bien les eéleàves de Cycle 1 (petite, moyenne et grande section de maternelle), que les eéleàves de la primaire aà la terminale et meême les apprentis des Centres de Formation. La Direction Reégionale des Affaires Culturelles soutient le Centre dans ses actions d’eéducation artistique en lui accordant une subvention pour ses ateliers. Ceux-ci s’appuient sur les theàmes de preédilection des conteurs en lien avec les attentes des enseignants. Johanna Kravieàk a proposeé par exemple dans une eécole maternelle un atelier autour du conte traditionnel reéinterpreéteé avec musique, corps et voix pour deux classes aà triple niveau. Les seéances, alliant deécouverte du reépertoire et travail sur l’oraliteé, se sont deérouleées au mois de mars 2019.

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Un lyceée agricole a monteé un projet avec la conteuse EÉlisabeth Calandry autour des contes traditionnels des Alpes collecteés par Charles Joisten au cours des anneées 1950 aà 1970. La classe de 1eàre a abordeé plus particulieàrement les contes du bestiaire alpin. En mars et avril 2019, ils se sont entraïêneés aà parler avec conviction et passion tout en approfondissant, aà travers l’univers du conte, leur reéflexion personnelle.

Par ces ateliers, les jeunes acquieàrent des compeétences varieées allant de l’aisance aà parler en public aà la construction d’un fil narratif. Ces apprentissages se font de manieàre ludique puisque les eéleàves s’aventurent dans les meéandres de leurs imaginaires et jouent avec les mots et la syntaxe des phrases. En s’appropriant les histoires, ils ont le loisir de montrer leurs fantaisies, leur personnaliteé. Toutefois, l’art du conte demande aussi rigueur et perseéveérance, des qualiteés que les eéleàves peuvent deévelopper en travaillant sur un projet dans la dureée, meneé par un conteur qui les inspire. De plus, leur motivation ne peut que croïêtre lorsqu’ils entendent la qualiteé des reécits du conteur. Les ateliers alternent souvent des temps d’eélaboration de reécit avec des temps d’eécoute et de preésentation. Lors des premieàres seéances, c’est le conteur professionnel qui leur fait deécouvrir l’eétendue des formes que peuvent prendre les contes, puis les eéleàves s’y essaient apreàs quelques rencontres. Les membres de l’eéquipe du Centre essayent de se rendre au moins une fois aà chaque projet pour voir le travail effectueé. Ces visites se font souvent aux seéances de restitution mais elle peuvent aussi avoir lieu plus toêt.

Les conteurs qui se libeàrent pour faire des ateliers de plusieurs mois avec les classes sont appeleés « conteurs associeés ». La plupart habitent dans la reégion, ce qui rend plus facile leurs deéplacements. Un conteur qui s’engage pour faire des ateliers, comme Pacos ou Angelina Galvani, le fait avec un grand nombre de classes. Ce sont reégulieàrement des projets peédagogiques et artistiques aà l’eéchelle de l’eécole, ou au moins de plusieurs classes. Il permettent assez souvent aux eéleàves de classes ou de niveaux diffeérents de se rencontrer. Apreàs avoir travailleé avec un conteur en atelier, les eéleàves vont voir son spectacle lors du festival ; des seéances scolaires leurs sont reéserveées. Un autre projet nommeé « contes et maternelles » se fait en partenariat avec les bibliotheàques et les eécoles maternelles de

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Saint-Martin-d’Heàres chaque hiver. Tous les enfants de cycle 1 de la ville assistent, lors de cet eéveénement, aà des seéances de conte.

Pendant le festival, des actions de meédiation sont preévues, comme lors des rencontres-reécit ouà le conteur parle de son processus de creéation, des spectacles qu’il a creéeés et de l’eélan invisible qui l’a pousseé vers cet art. Cette anneée, ces rencontres eétaient au nombre de six dans des lieux comme la Maison de l’International, le Patio et la Meédiatheàque l’Odysseée. Les spectateurs pouvaient aussi poser des questions aux conteurs juste apreàs le spectacle lors de « bords de sceàne » ouà l’artiste venaient s’asseoir au devant du plateau pour converser avec eux. De plus, comme les artistes allaient voir les propositions des autres conteurs, le public les retrouvaient dans la file d’attente et pouvaient discuter avec eux de façon informelle.

Le spectacle La cascade du Yurei Daki de Fred Duvaud a donneé lieu aà deux propositions inteéressantes en termes de meédiation. Ces actions se sont deérouleées apreàs le spectacle alors que beaucoup d’ateliers meneés avec les conteurs avaient lieu en amont de leurs repreésentations. Or, il me semble inteéressant d’allier les deémarche de preéparation au spectacle avec celles de poursuite de l’expeérience. Apreàs son spectacle du 18 mai au Museée dauphinois sur les deémons et fantoêmes japonais, Fred Duvaud a donc proposeé aà l’assembleée de poursuivre sa narration en preésence d’un groupe restreint de personnes. Les curieux se sont rapprocheés de lui et il leur a adresseé aà chacun un conte court en puisant dans le meême imaginaire que celui de son spectacle. Cette proposition « aà chaud » permettait au groupe d’expeérimenter une autre parole, plus intime et prompte aà relayer les frayeurs du surnaturel. La deuxieàme proposition eétait, le lendemain, un atelier de fabrication d’un masque de Yokai. Les douze participants ont pu, au cours des deux heures, façonner leur creéature et s’entraïêner aà la preésenter.

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2) Compte-rendu des missions reéaliseées pendant le stage

A. Mes attentes en débutant le stage

Mes attentes par rapport aà ce stage eétaient tout d’abord de participer aà l’organisation d’un festival aà plus grande eéchelle que celui que j’avais mis en place avec mes colleàgues en master 1 Diffusion de la culture. En effet, nous avions preépareé une eédition du Printemps des Poeàtes 2018 aà Grenoble. Nous n’eétions pas la seule association aà avoir imagineé aà cette occasion des eéveénements sur la ville. La Maison de la Poeésie conçoit aussi chaque anneée une eédition puisque le printemps des poeàtes est un festival national qui se deécline localement. Nous eétions un groupe de quinze eétudiants, reépartis en trois commissions : la commission production, budget et communication et aideés de l’eéquipe peédagogique, d’un comptable et d’un juriste. Nous avions initieé la preéparation fin septembre pour un festival se deéroulant en mars. Cependant, nous ne travaillons pas aà temps plein sur ce projet puisque nous suivions des cours en paralleàle. En choisissant mon stage au Centre, j’eétais curieuse de vivre l’organisation d’un festival dans des conditions professionnelles. En effet, la porteée du festival des Arts du Reécit est impressionnante car une centaine d’eéveénements est organiseée dans tout le deépartement alors que l’eéquipe salarieée n’est composeée que de quatre personnes.

La temporaliteé neécessaire aà l’organisation du festival des Arts du Reécit est aussi de quatre mois environ, mais la programmation de certains spectacles peut s’eélaborer plusieurs anneées en avance, selon la disponibiliteé des artistes. En effet, le spectacle Contes et Complaintes de Michel Hindenoch et Michel Faubert, aà l’affiche du 32e festival, avait eéteé preévu cinq ans en avance !

Mon autre attente eétait de deécouvrir le reéseau du conte et de m’ouvrir aà une pratique artistique que je connaissais peu. J’avais pu eécouter des spectacles, eétant jeune, par le biais de l’association Le coq qui dit certes meneée par Ghislain Papin aà Recoubeau dans la Droême, ou rencontreé Catherine Zarcate, mais je n’avais aucune ideée du mode de fonctionnement et des enjeux de ce secteur. Graêce aà ce stage, aux nombreuses rencontres que j’ai faites et par le biais de mes lectures, j’ai pu eélargir ma conception de cet art vivant. Je souhaitais eégalement mieux maïêtriser les outils

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de communication et voir comment eétaient penseées les actions de meédiation du Centre.

B. Mes missions en communication

Lorsque j’ai deébuteé mon stage en communication au Centre des Arts du Reécit, l’identiteé visuelle du festival avait eéteé renouveleée l’anneée preéceédente par le graphiste Herveé Frumy. Le programme papier, nouveau lui aussi, avait eéteé penseé comme un journal posseédant de multiples entreées dans la programmation. J’ai pu prendre part aà ces changements en aidant aà la reéalisation d’un nouveau site Wordpress consacreé au festival1. Ce nouveau support de communication permet d’avoir une vision claire du deérouleé du festival et apporte des deétails sur les artistes, les spectacles et les lieux investis. Les spectateurs peuvent reéserver en ligne et avoir des preécisions sur les tarifs et les Pass. J’ai donc aideé aà l’inteégration de contenus sur ce site puis reéfleéchi avec Bertrand Huguenot aà des solutions pour favoriser la navigation des internautes. Nous avons entre autres dresseé la liste des questions que les personnes pourrait se poser et nous les avons inteégreées aà la foire aux questions du site. Parmi elles figurent : « Dois-je obligatoirement acheter mes billets par votre billetterie en ligne ou y a t-il des points de vente pour acheter des places pendant le festival ? » « Mon enfant a quelques mois de moins que les âges annoncés, puis-je tout de même accéder au spectacle ? ». En se mettant aà la place des internautes en queête d’informations, nous avons pu deétecter les zones floues de notre communication et les ameéliorer. Nous avons par exemple penseé aux personnes n’ayant pas l’habitude de deérouler la page aà l’aide de la souris et avons doubleé certaines informations pour qu’elles apparaissent avec et sans deéroulement de la page.

J’ai appris durant mon stage aà me servir du logiciel SPIP, pour actualiser le contenu du site du Centre2 des Arts du Reécit. Je connaissais deéjaà le fonctionnement de Wordpress pour avoir alimenteé le site de l’association des eétudiants du master diffusion de la culture, mais je n’avais jamais encore utiliseé SPIP, qui est un logiciel plus ancien. En passant par l’arborescence du site, j’ai pu mettre aà jour les donneées

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concernant la rubrique « EÉducation artistique et culturelle », celles concernant les partenaires et publier des actualiteés. J’ai mis des liens vers le nouveau site deédieé au festival car, comme il eétait reécent, les moteurs de recherche ne l’avaient pas encore pris en compte dans leur reéfeérencement. On ne pouvait y acceéder qu’en notant l’URL exacte dans la barre d’adresse.

Dans mon travail, je me suis reégulieàrement servie des logiciels de la suite Adobe comme Indesign et Photoshop. Mon tuteur de stage m’a aideé aà perfectionner l’utilisation que j’en avais en me donnant des conseils pour gagner du temps ou en m’expliquant des fonctionnaliteés que je ne connaissais pas. Pour preéparer le festival, j’ai reéaliseé, sur le logiciel Indesign, des flyers et des deépliants selon une maquette preéeétablie. Au recto se trouvait une photographie du spectacle ou du conteur, les informations importantes (titre du spectacle, dureée, nom du conteur, date et lieu de repreésentation, prix etc.) une phrase d’accroche imagineée, issue du spectacle ou du conteur comme « Les histoires que je raconte me harponnent le cœur parce qu’elles causent de la terre sous nos pieds, du brasier du cœur ou qu’elles portent une parole de femme » pour le spectacle Barbe-blues d’EÉlodie Mora. Au verso du flyer, on pouvait trouver un reésumeé du spectacle et des eéleéments de biographie. J’ai utiliseé Photoshop pour preéparer les photographies qui allaient eêtre publieées sur le web. Dans un premier temps je recadrait l’image et changeait sa reésolution en 72 dpi, puis je reéduisait sa taille en passant par un site speécialiseé. J’ai pu reéaliser des montages pour preésenter notamment les soireées theématiques du festival, durant lesquelles les spectateurs pouvaient assister aà deux spectacles d’affileée. Pour la soireée du 24 mai 2019, les spectacles Fleuve et Un siècle deux solitudes se succeédaient. J’ai conçu une image1 qui reprenait les visuels des deux spectacles pour communiquer sur cette soireée. J’ai eégalement repris les photographies pour ajouter les creédits photos.

Afin de donner la meilleure visibiliteé possible au festival, j’ai rempli des fiches informatiques sur la plateforme de reéfeérencement Apidae pour les spectacles que nous organisions. Les donneées renseigneées sur cette plateforme sont ensuite reprises par les agendas culturels en ligne. J’ai aussi veilleé aà la bonne reépartition des supports de communication (flyers, plaquettes, affiches, etc) en eétant en contact avec les lieux d’accueil de spectacles et en creéant un tableau des besoins en

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