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L'investissement régional en matériel de l'agriculture : la Bretagne par rapport à la France

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L’investissement régional en matériel de l’agriculture : la

Bretagne par rapport à la France

Francois Bonnieux, Jean-Paul Fouet, Pierre Rainelli

To cite this version:

Francois Bonnieux, Jean-Paul Fouet, Pierre Rainelli. L’investissement régional en matériel de l’agriculture : la Bretagne par rapport à la France. Cahiers Economiques de Bretagne, 1989, pp.1-11. �hal-01595305�

(2)

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I.N.R.A.. REiIlriES

?

JUIL 1989

ÉCONOMIE RURALE ~.§gàbt,}niMvE._

L'INVESTISSEMENT REGIONAL EN MATERIEL

DE L'AGRICULTURE:

LA BRETAGNE PAR RAPPORT A LA FRANCE

par

F. BONNIEUX, JP. FOUET, P. RAINELLI

INRA Economie Rurale - Rennes

L'accumulation rapide du capital a joué un rôle déterminant dans la croissance de l'agriculture dans les diverses régions françaises et, en particulier, en Bretagne depuis les années cinquante (1). La réussite de ce modèle de développement, fondé sur une substitution accélérée du capital au travail, a été facilitée par des débouchés assurés pour les produits agricoles et aussi parce que la main-d'oeuvre agricole en excès trouvait un emploi dans les autres secteurs de l'économie. Cette mobilité du travail de l'agriculture vers des branches à plus forte productivité, a contribué àla croissance globale de l'économie. Par ailleurs, le poids sans cesse croissant des investissements productifs nécessaires à la croissance agricole a fait du machinisme agricole la première industrie de biens d'équipement de la France dans les années soixante.

Mais depuis 1975, la formation brute de capital fixe (FBCF) connaît en agriculture, un retournement de tendance prononcé, et plus encore pour le matériel que pour les bâtiments. Ainsi pour les machines, dès 1980-81, le montant des amortissements dépasse-t-il celui des investissements. Ce décalage n'apparaît que plus tard, en 1984-85, pour les bâtiments.

Ce recul des achats de matériel au plan national a de sérieuses conséquences pour une industrie du machinisme agricole qui a vu ses effectifs chuter de 44 600 emplois en 1975à28 700 en 1985. La Bretagne a-t-elle connu des évolutions particulières ou a-a-t-elle suivi la moyenne nationale? C'est à cette question que nous voudrions répondre après avoir précisé notre méthodologie.

(3)

-2-1 - LES SOURCES ET LA METHODE DE DECONTRACTION PAR REGION

DE L'INVESTISSEMENT MATERIEL DANS L'AGRICULTURE

Avant d'examiner la méthode de décontraction retenue, il convient de voir quelles sont les sources disponibles.

A • LES SOURCES

Si des informations concernant le capital matériel existent à l'échelon régional, et même départemental (2) les sources directes relatives aux flux d'investissement en matériel sont très limitées. Sur la période ancienne, à notre connaissance, seul le Recensement Général de l'Agriculture de 1955 donne une évaluation des achats de matériel neuf et d'occasion cette année-là et par département.

Plus récemment, un dépouillement spécifique du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA) donne une estimation de l'investissement matériel par région pour la période 1979·1985. Plus précisément, on dispose d'informations sur les achats de matériel (qu'il soit neuf ou d'occasion), et sur les

cessions.

A côté de ces sources, il existe pour la période 1954·1968 une possibilité de chiffrer au plan régional et départemental les achats en neuf en se basant sur les subventions qui étaient alors versées en vue de favoriser l'équipement de l'agriculture. Malheureusement, au-delà de 1968, ces ristournes ne sont plus représentatives en raison de l'introduction de la TVA. Notons par ailleurs, qu'à partir de 1957, un plafond

fut institué. L'usage de cette source conduirait doncà sous-estimer les achats des régions qui investissaient en matériel coûteux.

Au plan du contenu, l'investissement régional inclut aussi bien les achats en neuf que les achats d'occasion. Mais pour ces derniers, ilya lieu de comptabiliser les acquisitions en provenance de l'extérieur de l'unité géographique retenue comme base, ainsi que les marges prises par les revendeurs pour les

échanges intra-régionaux. On remarquera qu'aucune des deux sources évoquées précédemment ne permet

de cerner très précisément ces deux éléments: les achats en provenance d'une autre région et la question des marges. En effet, lorsqu'on interroge l'exploitant sur le montant de ses acquisitions d'occasion, on ne se

préoccupe pas de l'origine géographique des machines.

B -LA METHODE

En l'absence de sources directes, autres que ponctuelles, on est conduit à chercher les indicateurs d'investissement suffisamment fiables pour permettre une décontraction des résultats nationaux. Parmi les indicateurs, le premier qui vient à l'esprit est le tracteur en raison de son poids intrinsèque dans le total de la valeur des équipements. En outre, il s'agit dans une exploitation d'un matériel central autour duquel s'articulent de nombreux outils. Dans ces conditions, il apparaît intéressant de tester de manière

systématique les liaisons pouvant exister entre cet indicateur exprimé sous diverses formes, et

l'investissement. L'annexe 1 présente les liaisons les plus significatives obtenues par régions pour deux périodes 1955 et 1979-1985.

Globalement les tracteurs constituent un indicateur d'investissement satisfaisant (le carré du coefficient R de corrélation entre les tracteurs et l'investissement matériel global varie de 0,82 à 0,90 selon les régions et de 0,80 à 0,92 par département). Plusieurs points sont néanmoins à préciser:

En premier lieu, les résultats sont assez proches quand on utilise le nombre de tracteurs, leur puissance exprimée en CV, ou leur valeur. Toutefois, pour les indicateurs physiques, la puissance convient mieux dans la période récente. Cela semble lié à la très forte différenciations entre modèles intervenue au milieu de la décennie 60. Ainsi entre 1950 et 1960, la puissance moyenne par tracteur neuf reste à 26,0 ou

(4)

·3 .

26,5 CV ; mais dès 1965 on està39,2 CV (3). Concrètement, on peut donc décontracter l'investissement sur la base du nombre de tracleurs pondéré par la puissance moyenne.

En second lieu, les achats de matériel neuf sont un peu mieux retracés, à l'aide des achats de tracteurs neufs, que les achats totaux de matériel (neuf et occasion) ne le sont à partir des immatriculations totales de tracteurs (neuf et occasion). Celle observation vaut pour 1955 seulement, puisqu'il est impossible de faire le même type de comparaison à d'autres dates. A ce titre ce constat n'est pas forcément probant, d'autant plus que le Recensement Général de l'Agriculture de 1955 a connu des difficullés d'exécution dans

certaines régions.

Enfin, on remarque que les liaisons sont toujours plus satisfaisantes lorsqu'on raisonne sur des

valeurs cumulées plutôt que sur des données annuelles. Ceci est particulièrement vrai pour la période 1979-1985.

Au total, les tracteurs constituent un indicateur d'investissement correct, d'autant plus que les

écarts entre valeur observée el valeur estimée ne sont pas tous imputables à l'indicateur retenu. Outre les biais venant de certaines sous-estimations en 1955, les résultats du RICA semblent, eux, discutables en

termes de représentativité dans certaines circonscriptions, nmamment en Haute Normandie.

En conclusion, on admettra que le nombre total de tracteurs immatriculés pondéré par la puissance moyenne, ce qui revient à raisonner sur la puissance totale disponible, constitue un indicateur correct de

l'équipement en matériel. La définition même de la Formation Brute de Capital Fixe régionale fait qu'il est

impossible de chercher à corréler cet agrégat à un quelconque indicateur, puisqu'en toute rigueur, on n'observe jamais les achats de matériel d'occasion en provenance d'autres régions,ni les marges concernant

les transactions intra-régionales. Les sources utilisées (RGA 1955 el RICA) ne donnent aucune indication

sur la provenance des équipements d'occasion. Et réciproquement, les immatriculations de tracteurs

d'occasion ne reflètent que les achats de matériel originaire d'autres départements.

Compte-tenu de l'équivalence notée entre achat de matériel neuf et valeur des tracteurs achetés

neufs, on pourrait envisager une stratégie indirecte d'estimation de l'investissement régional. Pour cela on

pourrait comparer, pour une certaine période, les flux cumulés de matériel neuf et la structure réelle constatée à un mnment donné. A un solde positif (plus de matériel neuf qu'en réalité) correspond une

situation exportatrice, el inversement. On peut donc corriger les valeurs annuelles pour approcher la Dation d'investissement régional.

Mais une telle comparaison n'est possible que dans la mesure où l'on connaît la loi de survie physique des matériels et la pyramide aussi complète que possible des tracteurs à diverses pêriodes afin de chiffrer correctement la valeur du parc présent. En se basant sur diverses enquêtes spécifiques, cela est faisable; mais on peut s'interroger sur la précision de la méthode, et donc sur le gain par rapport à une décontraction directe de la FBCF nationale sur la base des immatriculations totales.

(5)

·4·

Il - LA BRETAGNE ET LA FRANCE DE 1950 A 1985 :

A· QUELQUES RAPPELS CONCERNANT L'AGRICULTURE BRETONNE

Les observations nationales de l'agriculture révèlent des différences considérables de systèmes productifs régionaux.

En particulier, la combinaison des facteurs de production est étroitement liée à la spécialisation de l'agriculture et obéit donc à une géographie régionale très spécifique. Ainsi, la Bretagne, où les produits de type hors-sol (porcs, oeufs, volailles) et le lait représentent la majeure partie de la production, a-t-elle suivi un modèle de développement quiàcertains égards s'écarte de la moyenne nationale.Laforte augmentation de la production y apparaît davantage assise sur celle des consommations intermédiaires que sur le capital dont la contribution est relativement plus modeste que dans d'autres régions. En Bretagne, le capital par tête, inférieur à la moyenne nationale en 1970, tend à rester relativement faible. Le modèle de développement suivi par l'agriculture en Bretagne, a été fortement conditionné par des structures agraires défavorables caractérisées par une valeur peu élevée du rapport terre-homme. S'il a bien autorisé une croissance rapide de la production qui, rapportéeà l'hectare est supérieureàla moyenne, il n'a pas permisà

l'agriculture bretonne de remonter ses handicaps en termes de productivité et par conséquent de revenu. L'analyse sur une longue période (4) de la valeur ajoutée par travailleur, montre que l'agriculture en Bretagne est caractérisée par une productivité apparente du travail relativement faible (80 à 90% de la moyenne nationale selon les années), ce que semble allester la persistance d'un excès relatif de main-d'oeuvre. Celle position modeste dans la hiérarchie régionale est confirmée par une analyse centrée sur 1980 de la productivité totale des facteurs (5). Elle permet de mettre en lumière la relation entre efficacité

et spécialisation de l'agriculture, mais ne nous renseigne pas sur les enchaînements à l'origine de la situation

observée à partir d'une coupe régionale. Une meilleure compréhension passe donc par une analyse dynamique de l'ensemble de la combinaison productive, ce qui nécessite des séries chronologiques régionales pour l'ensemble des facteurs de production. Pour le capital, il n'existe que des informations limitées. Nous comblons ici celle lacune statistique pour le matériel en proposant des séries régionales homogènes entre elles et cohérentes avec les données de la comptabilité nationale.

B • L'EVOLUTION DU MATERIEL DE 1950 A 1985

1) France entière

Les évolutions de la FBCF matériel en volume et la puissance en chevaux des tracteurs, pour la France entière, sont représentées au graphique n'l. Les deux indicateurs sont assez proches, au moins jusqu'en 1974.

Après celle date, il y a rupture. On notera également certaines discordances entre les séries à la fin des années 60. On ne peut conclure trop rapidement à l'inadéquation de l'indicateur de puissance pour exprimer les achats de matériel, car le niveau de FBCF de 1969 et celui de 1974 sont difficilesà expliquer (1). Dans la période récente, les séries "puissance" ont un caractère plus lissé que les séries FBCF. Celle comparaison montre malgré tout la pertinence de l'indicateur d'autant plus qu'il sert uniquement à la décontraction des chiffres nationaux.

(6)

-S'

Graphique DOl

EVOLUTION FRANCE ENTIERE DE LA FBCF MATERIEL EN VOLUME ET DE LA PUISSANCE EN CV DE 1950 A 1985 (OriQine 100 en '960) 120 110 '00 90 80 70 60 50

'"

JO 20 10 50 55 60 65 70 75 BO B5

o PUISSANCE (en CV) + FBCF (Materiel)

2 -La Bretagne et les régions: l'Ouest plus dynamique

Au plaD régioDaI, le tableau DOl fournit les résultats bretoDs et autres pour la période 1950-1985. Si l'on excepte la Corse, dont la faible taille ne permet pas de compenser certaines fluctuations locales liéesà

UDe mise eD valeur intensive après l'installation des rapatriés d'Afrique du Nord, ilapparaît que les taux de croissaDce de FBCF les plus élevés se reDcontreDt dans l'Ouest.

Tableau nOl

L'EVOLUTION DE LA FBCF EN MATERIEL PAR REGION (taux aDnuel moyen de croissance sur la période 1950-1985)

TAUX ANNUEL PRECISION FBCF MOYEN DE AJUSTEMENT PART EN X CROISSANCE MAX : 1 DU TOTAL ILE DE FRANCE 1,6 0,67 2,86 CHAMPAGNE 3,1 0,88 4,73 PICARDIE 2,5 0,77 5,42 HAUTE NORMANO 1E 2,8 0,75 3,11 CENTRE 3,1 0,72 7,73 BASSE NORMANOIE 5,7 0,78 4,05 BOURGOGNE 4,1 0,84 4,57 PAS DE CALAIS 4,3 0,75 4,14 LORRAINE 3,2 0,89 3, lB ALSACE 4,9 0,75 l,59 FRANCHE COMTE 4,1 0,87 2,20 PAYS OE LOIRE 5,8 0,79 7,33 BRETAGNE 5,7 0,76 7,26 POITOU CHARENTE 3,6 0,78 5,94 AQUITAINE 4,4 0,77 7,67 MIDI PYRENNEES 3,6 0,70 9,67 LIMOUSIN 5,2 0,75 2,49 RHONE ALPES 3,7 0,85 6,15 AUVERGNE 5,5 0,79 3,99 LANGUEOOC ROUSSILLON 3,7 0,75 3,15

PROVENCE COTE D'AZUR T,9 0,71 2,62

CORSE 7,6 0,67 0,13

(7)

-6-Ces résultats globaux concernent des situations o~ les évolutions peuvent fortement varier. La

précision de l'ajustement qui ligure dans le tableau n0

1 (le R ) traduit la plus ou moins grande régularité des sérieschr~nologiques. Si Lorraine, Champagne et Franche Comté (avec respectivement 0,89, 0,88 et 0,87) ont un R assez élevé, il n'en va pas de même pour Pays-de-Loire (0,79), Basse Normandie (0,78) et Bretagne (0,76) qui se situent en-dessous de la moyenne nationale (0,81).

Pour clore la présentation des résultats globaux, on peut relever le poids élevé de la Bretagne dans les investissements nationaux entre 1950 et 1985, avec une part de7,2i>% atteignant presque celle des Pays-de-Loire (7,33%). Seules les régions Midi-Pyrénées (9,67%), Centre (7,73%) et Aquitaine (7,67%) ont un poids supérieur. Maisil s'agit là de circonscriptions pour lesquelles joue un effet de taille non négligeable. En effet, les taux annuels moyens de croissance les plus forts sont de 5,8% pour les Pays de la Loire, et de 5,7% pour la Bretagne et la Basse Normandie, pour une moyenne nationale de 3,9%.

L'lIe-de-France et la Provence-Alpes·Côte d'Azur se situent à l'autre extrémité avec respectivement 1,6% et 1,9%. On notera que les deux régions, bien que toutes deux orientées vers les productions végétales, correspondent à des systèmes très différents: grandes cultures pour l'lIe-de-France avec un rapport terre-homme favorable ; fruits et légumes pour Provence-Alpes-Côte d'Azur avec peu de surface par travailleur. On a donc une combinaison productive très différente. De plus, le processus de mécanisation dans le Bassin Parisien a démarré entre les deux guerres; au début des années 50, on avait donc déjà un stock d'immobilisations plus fort que dans d'autres régions.

Les régions de l'Ouest orientées vers les productions animales, cela dans des structures faibles ou moyennes, sont plus homogènes. Dans des systèmes caractérisés par un fort recours à la main·d'oeuvre, il est normal que sous l'effet du progrès technique, et compte-tenu de l'évolution du rapport entre le prix des facteurs, la substitution du capital au travail soit importante. L'évolution de l'investissement traduit ce dynamisme plus marqué dans l'Ouest. On rappellera ici la différence entre "systèmes végétaux" et "systèmes animaux" du point de vue du poids du travail dans la combinaison productive en milieu de période (années 1962-1967 cumulées) (tableau nOZ).

Tableau nOZ

COEFFICIENTS TECHNIQUES (travail par unité de produit)

SELON LES SYSTEMES DE PRODUCTION EN 1962-1967

SYSTEMES TRAVAIL PAR UNITE DE PROOUIT

Céréales et grandes cultures 0,32

LégLnes, fruits, horticulture 0,43

vin 0,48

Pol ycul ture 0,68

Hors sol (porc - aviculture) D,58

Bovins - viande 0,76

lait D,57

Source: BONNIEUX, 1986. pl44. (4)

La simple visualisation graphique des séries FBCF des régions de l'Ouest et de la France entière met en évidence la rupture de 1974. Notons simplement que pour la Basse Normandie le retournement de tendance est moins net, alors que les Pays·de-la-Loire et la Bretagne connaissent un mouvement très proche dans son allure générale de celui de la France.

Toute périodisation doit donc tenir compte de la rupture de 1974. Par ailleurs, pour des raisons purement statistiques, 1959 s'impose, car c'est seulement à partir de ceUe date qu'existent les comptes régionaux de production agricole. Ceux-ci ont été obtenus en rétropolant les séries en base 1971 estimées pour la période 1961-1969. L'existence des comptes de production de 1959 à 1985 permet de calculer un taux d'investissement apprécié par le ratio FBCF/Production et FBCF/valeur ajoutée.

(8)

·7·

C· LES RESULTATS PAR SOUS PERIODES: LA BRETAGNE S'ESSOUFFLE

Dans la graphique n"2 on a fait figurer les séries de FBCF concernant les trois régions de l'Ouest et l'ensemble national

Graphique n"2

EVOLUTION DE LA FBCF DES TROIS REGIONS DE L'OUEST ET FRANCE ENTIERE

(en volume au prix 1970)

600 (M;Uions frones 1970) 500 0

,

'00 ~

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-

z Q '00

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100 85 80 75 70 65 60 o+-.-~~..-~--.-,~~..,--~~-,.-~~..-~--.-,~~~ 50 o 8NORl.l ANNEES ... PLOIRE o BREl 6 0

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2 (UiUiQrds froncs 1970) 50 55 60 65 70 75 80 85 A.NNEES LEGENDE:

BNDRM :BasseNormandie, PLOIRE: Pays de Loire, BRET: BREfAGNE ; Graphique inrérieur : France enlièn:

(9)

·8·

Letableau n"3 montre une très forte croissance de l'investissement matériel entre 1950 et 1958 en Bretagne. C'est même un des plus élevés; seuls l'Alsace et le Limousin font mieux. Mais dès 1959-1974, la situation de la Bretagne se dégrade, même si le taux est supérieur à la moyenne nationale. Durant cette sous-période, les Pays de Loire font mieux. EnOn, entre 1975 el1985, la Bretagne enregistre le plus Cori taux de diminution des 22 régions de programme. Des trois régions de l'Ouest, c'est la Basse-Normandie qui est la moins affectée avec un taux de diminution très proche de la moyenne nationale.

Letableau n04 exprime le taux d'investissement par rapport à la Product,on Agricole Finale (PAF) et par rapportàla Valeur Ajoutée Brute (VAB), et ce, uniquement pour les deux dernières sous-périodes.

Tableau n04

TAUX D'INVESTISSEMENT DES TROIS REGIONS DE L'OUEST POUR LES PERIODES 1959·1974 ET 1975-1985

1959·1974 1975-1985 FBeF/PAF FBeF/VAB FBeF/PAF FBeF/VAB BASSE NORMANDIE 7,2 10f1 7,2 12,0

PAYS DE LA LOIRE 7,2 10,7 6,2 10,8

BRETAGNE 6,2 9,6 4,8 11,4

TOTAL 7,6 11,1 7,2 12,6

PAF=Production Agricole Finale;VAB= ValeurAjout~eBrute; FBCf= Formation Brute de CapitalFaxe.

Letaux d'investissement des trois régions apparaît toujours inférieur à la moyenne nationale, ou au mieux égal. On remarque aussi une position relative de la Bretagne plutôt déravorable, surtout pour ee qui est du rapport FBCF/PAF.

Rappelons néanmoins que l'étude de ces ratios a des limites dans la mesure où l'on a un raisonnement partiel. En premier lieu, on ne prend ici en compte que le matériel. Or, selon les systèmes productifs, l'investissement peut être basé sur les améliorations foncières ou les plantations, comme dans le cas des productions végétales, ou sur les bâtiments, comme dans le cas des productions animales qui dominentàl'Ouest. Ce dernier point explique sans doute en partie la faiblesse des taux d'investissement de la Bretagne. En second lieu, il faudrait considérer l'ensemble de la combinaison productive et ne pas se limiter à un seul facteur. Une appréciation correcte des modalités de la croissance régionale agricole passerait par une meilleure connaissance de l'investissement productif sous toutes ses formes. D'où la nécessité d'évaluer l'investissement en bâtiments, ce qui est en bonne voie. Reste l'estimation des plantations et améliorations foncières au niveau régional qui pose plus de problèmes.

(10)

J

-9-ANNEXE 1

LES RELATIONS STATISTIQUES ENTRE TRACTEURS ET INVESTISSEMENT EN MATERIEL

On ne donnera ici que le carré des coefficients de corrélation (R2) 1 - Relations pour 1954 et 1955 :

- Au plan département:

Valeur des tracteurs neufs achetés - investissements en matériel neuf: R 2 = 0,86 - Au plan régional :

Nombre des tracteurs neufs en 1955 - investissements en matériel neuf: R2 = 0,87

Immatri~ulationsen tracteurs (neuf et occasion) - investissements en matériel (neuf et occasion) en 1955 : R = 0,82

2 - Relations pour les années 1979-1985 (au plan régional)

- Achats de matériel (neuf et occasion) - immatriculations de tracteurs (neuf et occasion) R2 = 0,76

- Achats de matériel (neuf et occasion) - puissance des tracteurs (neuf et occasion) immatriculés: R2 = 0,87

- Achats de matériel (ne'1 et occasion) diminué des cessions - puissance des tracteurs (neuf et occasion) immatriculés: R = 0,90.

ANNEXE Il 1 -La FBCF matériel durant la sous période 1950-1958

TAUX DE PRECISION FBCF CROISSANCE AJUSTEMENT PART EN X

MOYEN (R2) REGION ILE DE FRANCE 1,0

-

4,47 CHAMPAGNE 2,8 0,71 5,81 PICARDIE 6,1 0,64 6,95 HAUTE NORMANDIE 9,4 0,93 3,90 CENTRE , 0, , 0,85 8,81 BASSE NORMANDIE 15,3 0,88 2,74 BOURGOGNE 10,3 0,92 4,43 PAS DE CALAIS 10,5 0,76 3,56 LORRAINE 4,9 0,65 4,06 ALSACE 18,2 0,83 , ,46 FRANCHE COMTE 11,8 0,95 2,33 PAYS DE LOIRE 12,8 0,82 4,95 BRETAGNE 17,2 0,96 4,95 POITOU CHARENTE 9,3 0,85 6,13 AQUITAINE 13,7 0,88 6,85 MIDI PYRENNEES 14,9 0,97 10,09 LIMOUSIN 18,8 0,97 2,00 RHONE ALPES 6,0 0,66 6,44 AUVERGNE 16,4 0,97 2,95 LANGUEOOC ROUSSiLLON 8,8 0,49 3,26

PROVENCE COTE D'AZUR 3,2

-

3,81

CORSE 8,0

-

0,05

FRANCE 9,9 0,89 100,00

(11)

-

10-2 - La FBCF matériel durallt la sous-période 1959-1974

TAUX DE PRECISION FBCF PF VAB CROISSANCE AJUSTEMENT PART EN X FBCF/PF FBCF/VAB PART EN X PART EN X

MOTEN (R2) REGION REGION REGION

-1LE DE FRANCE 2,7 0,42 2.73 6,2 8.7 3,34 3,50 CHAMPAGNE 5,4 0,93 4,49 7,4 16,6 4,57 2,95 PICARDIE 4,0 0,87 5.43 7,5 10.7 5,55 5,66 HAUTE HORMANDIE 4,6 0,89 3.08 7,6 10,9 3,10 3,14 CENTRE 4,4 0,84 8.01 8,4 12,7 7.29 7,00 BASSE NORMANDIE 7,2 0,86 4,16 7,2 10,1 4,43 4,58 BOURGOGHE 5,7 0,90 4,52 8,3 12,0 4,17 4,19 PAS DE CALAIS 4,B 0,76 4,28 6,1 8,8 5,37 5,38 LORRAINE 5,3 0,87 2.82 8,0 Il,3 2,69 2,77 ALSACE 4,8 0,72 l,53 6,9 9,2 1,69 1,85 FRAHCHE COI4TE 5,3 0,92 2,00 9,1 12,7 1,68 1,75 PAYS DE LOIRE 8,8 0,92 7,53 7,2 10,7 8,00 7,81 BRETAGNE 7,4 0,92 7.38 6,2 9,6 9,14 8,56 POITOU CHARENTE 5,3 0,93 6,08 8,7 12,3 5.36 5,50 AQUITAINE 5,1 0,88 7.81 9,6 13.7 6,21 6,35 MIDI PYRENNEES 3,6 0,85 9.89 13,0 19.4 5,83 5,69 LIMOUSIN 11,2 0,88 2,55 10,5 15,3 1,87 1,86 RHONE ALPES 5,2 0,85 5,96 7,2 10,2 6,29 6,53 AUVERGNE 10,4 0,91 4,01 9,5 13,3 3,22 3,35 LANGUEDOC ROUSSILLON 6,5 0,74 3,16 4,6 5,9 S,3D 6,01

PROVENCE COTE D'AZUR 2,7 0,62 2,53 4,2 5,4 4,59 5,23

CORSE 14,2 0,77 0,15 3,7 4,9 0,31 0,34

-FRANCE 5,4 0,94 100,00 7,6 11,1 100,00 100,00

3 -La FBCF matériel durant la sous-période 1975-1985

TAUX DE PRECISION FBCF PF VAB CROISSANCE AJUSTEMENT PART EH X FBCF/PF FBCF/VAB PART EN X PART EN X

MOYEN (R2) REGION REGION REGION 1LE DE FRANCE 0,9

-

2,51 6,3 9,4 2,87 3,34 CHAMPAGHE 0,3

-

4.79 6,4 22,7 5,46 2,65 PICARDIE

-

0,2

-

4.95 6,8 1l ,3 5,24 5,50 HAUTE NORMAHDIE

-

1,3 0,52 2.90 7.5 13,0 2,78 2,80 CENTRE 0,1

-

7.07 7.4 12,1 6,94 7,33 BASSE NORMANDIE

-

1,1 0,42 4.34 7,2 12,0 4,36 4,55 BOURGOGNE 0,5

-

4.69 7,8 12,1 4,36 4,89 PAS DE CALAIS

-

1,5 0.39 4.16 6,5 12,0 4,61 4,37 LORRAINE 0,6

-

3.34 9,3 15,2 2,59 2,76 ALSACE

-

0,3

-

1.71 7,0 9,7 1,75 2,21 FRANCHE COI4TE

-

1,2

-

2.39 10,3 17,5 1,67 l,n PAYS DE LOIRE

-

1,9 0,63 7.85 6,2 10,8 9,17 9, Il BRETAGHE

-

3,8 0,84 7,83 4,8 11,4 1l ,80 8,64 POITOU CHARENTE 0,0

-

5,70 8,0 13,3 5,14 5,40 AQUITAINE

-

0,6

-

7.75 9,4 15,5 5,94 6,28 MIDI PYRENNEES

-

1,2

-

9,28 10,9 18,6 6.13 6,27 LIMOUSIN 0,3

-

2,57 1l, 5 16,9 1,61 1,91 RHONE ALPES

-

0,9

-

6,28 7.7 12.8 5.91 6,20 AUVERGNE

-

2,2 0,73 4,29 10,6 17,1 2,92 3,16 LANGUEDOC ROUSSILLON

-

2,0 0,48 3, ID 5,2 7.~ 4,30 S,51 PROVENCE COTE D'A2UR

-

2,5 D,59 2,37 4,2 5.9 4,10 5,02 CORSE

-

0,5

-

0,13 2,9 4,1 0,32 0,39

FRANCE

-

1,0 0,35 100,00 7,2 12,6 100,00 7,5

(12)

..,.

1 .

;

·11·

NOTES

1· GUYOMARD H., 1988. Investissement et choix technique du secteur agricole français. Etude économétrique. Thèse soutenueà

l'Université de Rennes 1. 429p.

2 - STEPHANJM.,CûLONNlERR. 1981. Estimation des amortissements départementaux de "agriculture. SCESS, Série S, 0°35,

Déc.1981.49p.

3 - BONNY S.etDAUCE P., 1988.Les tracteursdans les exploitations agricoles françaises. Cahier de Statistique AgricolenO} Janv-Fév.

198!i.

pp 57-81.

4 - BONNIEUX F. 1986. Elude économétrique des disparités départementales de l'agriculture française sur la base de données départementales. Economie et Sociologie Rurales - Rennes 401p.

5 - FOUETJP..,BONNIEUX F., RAlNELLI P., 1985.Les comptesdépartementaux de 1962à1969. SCEES série S nC

6S, aoûl 1985, 99p.

(13)

Figure

Graphique DOl
Tableau nOZ

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