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Evolution des rapports sociaux dans l'industrie canadienne du cuir au tournant du 20e siècle

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(1)

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.

EVOLUTION DES RAPPORTS SOCIAUX

DANS L'INDUSTRIE CANADIENNE DU CUIR

AU TOURNANT DU 20eSIECLE

--,( JACQUES FERLAND

THESE PRESENTEE A LA FACULTE DES ETUDES AVANCEES

'.'

"

AOUT, 1985

ET DE LA RECHERCKE COMME EXIGENCE PARTIELLE

,',

l"~

AU TITRE DE OCX::TEUR EN PHILOSOPHIE

DEPARTEMENT

. UNIVERSITE McGILL D'HISTOIRE

;,. MONTREAL, CANADA " - 1 .J-i " " ,

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~~proche

structurelle utilisée dans

c~.t~~ '~ec:herche

sur' Il indus:'

tr-j'e:'c.an~<iienne 'du cuir se situe

à

l'antipode des p/lbli.càMons préçédente~

dan~ l~squ~lies

les- histonens se

so~t

pélkhës

s~r

une' seulé' branche

man~-

" factullière, dans une seule région; voîre, dans une seule viUe'.

S"i

certai-4 ", 1

'/' Res" c:UcqpstallCé's peuvent. la justifier, cette spécialisàtion spatiale de ,{a

'~eche'rche

. hf'st;.Qrique

n~a

plus' sa raison-d'être au tournant du

~Oesiè-:!<,

\, l , L ~ \ ~

. àe

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alorS' que la division du

~tràvail atteigna~t

une dimension

mulÜnatio-\ L ) , - \

nale '~t que les ,activités industrielÎes étaient de l'lus en plus scindées

"

'

en trois

seçtio~s pr~duét

iveS distinctes malS néanmoins'

1i~es

à

la même

J~ ... .. .. • , •

filière .tfj!chnico-économlqu~. La premlère étape d'~nalyse co~sis'te

à

cher-cher les

londeme~ts

objectifs 'de l' évolution

de~

rapports, soclaüx dans le dévelqppement du processus

~:

accuitlulàtion dU; capüal au niveau

d@!~

!?ections des biens intermédiaires •. des biens ,de- çonsontmation et des moyens. d'

équi-1 f ' . , .

pement, aflln ,de caracti!riser la si'f~ati~n l"espective des dIvers foyers d'ac-cumulation lors de la transition vers le capitalismè '''monopolistique'' "Nous .

7 , • 0;

y déC'ouvrons des rapports inter-si!c-tionne~s eJ.(trêmement inésaûx', le .contrôle

1 • ' "

croissant de quelques f'fictions du cap,i~,~l sur les mf!canismes du marché

,,'

ayant pour corollaire la détériorati~~, des options

à

la reproduction pour les autres fractions du capital_eng,~gées dans cette industrie. La seconde '. partie de cette' êiiès"ertéition examine l'impact de

çt

développement au sein 1

,"1 '"'

de trois- ensembles de rapports sociaux: les rIvalités inter-capitalistes, ..

_,~es

x:apports inter-ouvriers.fît les

aqtagonil?m~S

entre ces deux classes

50-~ • ~ 1 'Oz. l ..

cial-es. L t a~gument central cqui

y

est développé est que la dialectique

en-tre ces trois en$'em91E!6···p~,Y.t ab.out,ir

à

un rajustement significatif des

l ~ " .. , ,

rapports sectionnels dans cette indu!{rt1e, par le biais de l' ins~.tance

poli-~ .. '~. ~ <"

1, tiq1;Je, si la convergence entre'les rivalités inter-capItalistes ~t les

rap-1" ~ V ..

ports inter-ouvrj.el's' pt~nd la forme d'une, lutte de classes intensive et

gé-,*) r ~ .. i ._ ~«::, ... ~

néralisée, pbussant l'Etat a interJvenü' concretement contre les stratégies

}. y'!'"\.,

du capital monopo-.histe'1.Toutef~is, un tel dénouement reposé\d' abord et avant

y" .. ~ :f

"'-tout s~r 1 t attitude de la classe o~vrière face

à

la segmentation de la

for--t""'.

#

ce -de travail 'et

à

la

dis·~r.iJninat:i..on

cO!lséquente,

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~on:ttast

to .,privi9u$

'~uIHfcad.bns

in the

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th-.l{s studYl: is ",

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~' " • L\\) .; ~ r : , " : • ',,

',< -disrulgUished',oy l,tS. s'tructuralist 'approach'" to an economic sector,,,the:

l~'a'tt;tir~,~'i';~u~tty:;':

-'Ln" WhlCh 'by

t.h'~

t.urn

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,20t':lcentlJrt~

the divislOrl'

... i t , t t l 'V .\. l , ' - ' l ,1 . ) l ,

of" l'lWour"

hait

,S<Rt:.ead weIl l:ièyoJld" regionai al\d', natlotlal bounda rièS, and " ' 'primar-Y',an'd

se~orlbary

mànuf,acturrng

'a):tiv~ties h~d

become

incr~asin8ly

A~-lu ~ .t , ' "

\":Vlîded i,nto tttree, dist;inc.t, yet int~rtelated j ,prod\,1ctfve ede'partments (in- "

• ~ j

1-t;.'êtmed:1'aty g09d's, consul1)er

~oods

and

m~ans,

of production).

'Î'ije'Ji'r~t

stàge.

of

thi~ 'a~~lysi~'

·sets

out'

th~

obJective

fo~n~ations

of the

d~veIQPtDent'of

capit~i âc~~ù,~âtÙm'

in"'tne t.hree'

pr~uc~lV'e

'departmenls" thus 'al.lowlng;a " "

, , \ , ' '

r'Jnoie

a~cu;ate. characte~lzation

Qi the l'f't'Sl>ective

,pGlinti~n

of eac.h

u~itof

~. ,

acc~l!Iulat1ori

d\lr:!.ng the transitIon to '-monopoly capital. -What

stands~ôut

.'

.. ... " c~· Ii

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~a's

t"he ex,tt'.eme tloevtmness of the

ihterdepart:~ental

relations',' the.

incr~a--,-,

.

sl'ng con'trol exercised Over the ,market' conditlo'ns by a few fraglllents' of

"

.

,

.

capital lel:\ding 'to a deterioration 'of the a).. terhat 1 ves J~r the reproduc-

'.

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-Hon of the otne't-'

fragm~ts"oi

c,apit-al' bound tn this

indu$try~

The

'sec~nd

~

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J l

part "of t~~ dissertati,ol\, i~nvestigates thé impsc.t ~.f this, devel(jPJnen,t up~

.: :;,;,': .. :

,; tfiiee. sets"of soci~l relati6ns: t,he inter-càpÜalist;r~valries, thè re~a-.,

..

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ti~~~ W'ith~n'" !:h~' W~r'k-ing-cl~ss

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the' confllcts; bètweèN

t~.se'

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~ev.eloped

at this st.age is

t-ha~

the diÜectic at,

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,be~w~~ th~se

three sets may

l~ad

to' a

'signif~cant

readjustme')'It of the ~' ~,

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~.

" J '

d~pai,trneht'al

relat.ions, :through" the; State' apparatus. if tbe

inter-capit~-

V'

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r":

list',:r~vaÙ'ies

"and

~tle 'r~iations

wÙhio the

:vork~ng-cl~~~ ~c~nverge' i~

-;, ~~- ,~. ... J , . " " '

'-,Jo", ,,,: ... ; •

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,Silè'h':a vay 'as 'to, PtQdtlce l/ln

i'nte~sfve

and'

wtdespr~ad

class

$t'rti881~,

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com-~ 1 f'.- ~ ('_ ~ _L , \ : r \J ....J \ l ' 1 ,~ , . ' ' . : '

l, .,~'\ ' ; ' ' : • • p~llï~g th~ St;s'te ,te;> take çonçrete sanctions 8gainst the s.tràtegies of mo=- , •

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11~~~~'Y

'cspital

~ Ho~ever-,s~ch an,~~tcqme w~s e~senUal1y, g6verrH~d

by

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:'" '"': .,- . , ::, ..work'i'tig'-G1as$. lJbund by the segmentation and the fragR\~ntat'ion of t'hé 18- '

.-' ;I:' ..

'~.; ':',~': ,~'." ,:'I?Q'~r~proèe~s:' a~d it~- respo~se.

to 'the

di;çrimina~ton'

stemming-

fr~m

sucll a

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.,L'apprentiSsage

1:

h~~torien 'é~r'un ~œO.men~'

'cruciàl"

au

'CO'l,l.I:S

'd'uque,~

i l "

--\~ , i

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a~qui.e!t~ ~n 1jeUl~~lt

une

méth~d'-:

sci4tQtifique. mais surtout U.1'le

s~~r~e

d· ins::' ','

~ 1 ~ "

, piratio,n qU,i al1ment~a pendant :te res-te de s,, ,vie

"té

qu'li est et ce. qu

'fI

,. l ~ ~ f r

,'di~.

,Si

cette.sou~~e'~'est

qu'<lp'poTtune.et éphémère, elle

,ser~'

vite tari.e,

, nI!- lui lai'ssànt plus q1;le nIes t,erre$ ingrat:.es de ~'art 'ql,le ~ courant invis;i"·

\ ". l' ,

ble,'n'irrd.gue plus". Mais

si ..

par chance, i l

a

le bonhear de croiser sur son

'.

ch~in

des ihdividus

al1im~s

'par,

ée

$duffl~

créateur et par ,la p&saion de l'

his-:toire;

il

n'

au;a

·pl~s.

qu'à·

se.

l,aiss~r

porter par ce courant

~ussi

loin qu'il'

i - " ,. . t

1. ~ r

-. II! voodra-. Je désire rendre htlllUD8&E!

,.à

qu!!lque~-uns

de ces individus que je

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pan~e exceptionnels mais qui n~ sont tout.efoi$ aueunemetlt re,spons,allles des

_ , ;. , r .

nom"~euses mal-adtesses de 'cette oeuvre dê '~je,unesse". A Riçhard Rice, - pour

~è • ~ • r '\< , '

"

sa générosité sans' borbe.

sa'

plrtieru!~, son intégr:l,té,

et.

par.,.dessus toùt.' sa

t ' 1 ~ 1 . . J t~. '; . , ! ' l ~ J,. l ' • ~ l , ., > l ,r~

> .," \

'dis'ponib-ilité et ,son aide' judicieuse' ~ans ~es' pir,s moments de confu~ion. A

.... \ ; . . - , ,,'~ , \ . ' J. .... , ;: , - _ .:.- ,

1 1 - \" 1 1 ( , 1 .

-Brian Young 'Qui n'a jamais ées!;Ié, de ',IDe ~olDllluniquer ~an enthousiasme etr de me ' ..

.

,té~oi8n~r

st

çont~Mc'e"

et

à

~u1 j~: 4~is ~ 8ÙS~i

une

foul~

de rem:rques ins,i.rées'. '.

( , ...

, "

r <~. "A Robert Sweenj 'qui a 'contribu~ déc'isiv'e.aJeht

à·

i'

élabo:tati~n de ma probléma:.. ,l'

e: ,," _

-

~

-:

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1 ~ \ , • 1 ) "

,)l'

" Je

tique et qui m'a invité ~ joindre le! Ho~~r:eal, Buslaèss History Project

où·

j "ai. pU la, pl1rtagèr àvec

~pl~sieurs je\ln~s hi_tO[i(!~8'

tal.ntueux.' Je

tiens.~

"

, ~"". . . _ J ' t l ' ..

retnercl~r' é8~lenJent

Johtî· et.

~ü:.~.

Btadbùty, Wa'"rriç,k Armstrong .. R'ohere Nahue.t ',-.

\ . _~ • 'r f.."~ "r'-_ ' - ~ J O " , " .. ~ I I "'~ , .. _ - ..

et Claude Maire pou,!, leùr :ènèOtira8~Dfen,t ~i leurs conséils", 'Cette r,echerehe

~ > "J • {

,

.

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a

.ép'leln~m~ bénéf1c:i{'d~ souti~

.f;Lliancier des fonds

~.C~.C."I

,du iDinistère,'

1.

"

de 1 '.éducat.i9.À du

QL\~.~~c ~

. et

Ma~

Bell, de l' U';i versité

MC,~l1.

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~lJ)';r~

ea.itus.,

,i',~.

et

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~o.1J.~

GalÙma'rd, PariS.'

i958, , p.t

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riographlques, •. P, .'~J.''. • • '.

" '. '

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•••••• ',l, .- • , < , - ...

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Premièré partie

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Gl1api tre 1:/ Les producteurs et les pf>urvoyeuts .de. peaux

1 ( ! ~.... , . . . ~ . . . Il • 'i ~ 2I.·à 46, ... ' ... '47 a 109 • Lè's producteur$ I~

éuir

, ' - ..

.

. .

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.. 'f .... -.r-; ... • ' ... ~ ... ~., ..

.

~

Cha~üre 3~ Les prq~uçt'eurs de Il,Isrcll'andises ~n:'fuir

~'~ , .... ,

.

.

.

.. }";

110· ~150 •

,cha~it:re, 4:

, . , ~ Les produ~teurs de ptocédés, d·outil~ é't...d'e machines ' n '

.

151 >4 203.

"

Bilan <le la première partie

.

. . .

.. ,

... .

•••• ,.-- 204 a 207 •

Chapij:re 5: , , ,t' Rixalités ~ ,,- ,

-

' ' q"ues dans Tf

.

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-':

.. / r ,

inter-C~Pitalistes,

et

~nte~venÙ'on~s poJ~ti-~

l':ind.uStrie du cu~'

A-

"l'aube du capitaliSme

"mono~ol ~sti4~e"

,.

' ... ~

.

.

. ·

... .

J

~èhapitr,e

6,/'Esquisse

de~

,rapports inter':'ouvriers

dans.~'

indus;iide

~

, .. , ( du cuir

cah~dienne·.;

••••

~...

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, 1

, ' ,

:-};i3

f~~i.ique. et les' travài1léûrs(ses)

'

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, '-les: travailleurs des tanneries

J ~,.. ...

'-les

traviiiÙ~urs

sel~erie

••••••••

-

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" (, v :;.. J:. " ~ "

,-'. en chaussures •• II> . . . , • • • 4

...

...

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suitê - ) '. ,~ , J. '

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o 259 a

296.

. '. .263

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276-~ '290. 291

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~hayitre 7: Çtinflits ouvrier~' èt, lutte de c1as-ses .•••..•••••••..•••• 297

à

3'25 •

. '

-La fréqu'ence et

.

t

é!mpll tude des confl i ts de travail •••• 300

à

·307:

'

-La provenance .et;, l'orientation des confllts de' tYa~a~l~. 307 a 325.

"

" ~

'"

.. :

Conc1u~;'ion: En Quete d'une dYMmique générale de l' évOlution des

l ,,4' 1

rap-ports'rsociaux dans l',~ndustrie can~dienn(j! ~u cuir

-li

l' a'~be' dl:i"20esiècle ... , ... r' ••• 3Z6'

à

330 •

..

,

,Appendic"è! List'è des conflits de tra'Ç'all dans

l

t industrie du cuir au

d_~ Canada de 18S0

à

1914 .. , ... , ... . \ BiblIogr'aphie. . . . : • • • • • • • • • • • • • • • • • ,"'.,"1 . . . . "

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à

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1 ,(. -'

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LISTE DES TABLEAUX

1. l'évolution de la C1;>nSommatlOn annu.!'!lle des peaux dans les

tanne-,riés du CanadéJ: quelques cas sélëCtionnés en 1851 et en ,1871 •••••. 24-5.

~. EvolutIon, des importationr et des exp.ortat,ions totales de peaux

(brutes) 'au Canada de 1881 a 1914 ... ;:... 30.

, , d

3. Répartition des Lmportations et des exportatlons totales ~.

pèaux (brutes) au Canada en 1898 et 1928 ... " ... ,.... .. ••• 31. 14. Abattoirs et salaisons de vl.ande au Canada: évolution du capi':""

ta1 investl et ,de la valeur produ~te par établissement,J.90l-1921.. 39.

- c

5 " es L tanneurs et corr'"'oyeurs du Côteau Sainte-GenevIève ". . '

à

Québec

en 1842' •••• WI • • ~ ,"Or • • " , . . . . "51.

6. ,.

~"spér.ion

de. taoneur. Ot des corroyeurs rrenSéS dans les

prQvinces du Canada ~n 1860 .. ~; ... ' ..•...•...•.... '601

.-. 7.-. Les treize plus grandes f'~rmes productriées de cuu au Québec

en 1870-71 ...••.. 1\..' • • , • • • • • • • • .- . . . .

, l '

8. Les principales régions canaàiennes .produc~ri'ces de cuir en 1911. '>' 85.

~

9. La 'rép'artition inégale ~ capHal> fhe et flottant; dans, trois ca- . ' .... tékories de fabriques de

cha1Jssur~s

à'

Hon'tréal et

à

Québec,. en 1871:'

~ ' .

.

-~ .. ( ,

dix-huit cas sélectionnés ... ... ~ . •. AI • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • " . . . 114.

/

10. La (tépréc~~t ~ annuelle du capi t~l.fixe et le nombre de p~ires

de chaussures moyen par ouvrierCe) recensé(e) "dans les grandes

fa-briques de chaussures à:Montréal

"~t

à

Québ~è,

en 1871. . . '" .117. 11. Localisation et péripde de formation ,~es pr;incipales firmes

pro~uc-trices de chaussures ~n opéra'uon en 1885 • OA • • • • • • • • • • • • • • , • • • • • • • 127-'8.

-12. PriÂcipaux centres d'investis&ement de l'industrie de la chaussure, • en .1891, dans les tr~nte districts'de recensement o'~ l'on trQuvè 'dix

ouvrières de la chau'ssure ou plus

"

t

' .

.

'

.

,

,~ vii 1 • • • . • t ••••.•• ~ ••••.••••• ~ •. ~' ••.••• III 132 • , " " , ,-'"

.

(8)

J ,

l , ' ,1 .' viiI ,.

13. t'éy~ntail des unités prodû'ctlves dans l'industn,e de la

chaus-sure,en cuir ~u Canada. en 1921. d'après leur volume de

produc-tidlt annuelle tII • • '0 • • • • • • • • • • • • • • • • • • ~ . . . • • • • • 140-1.

14. Les pl'l:nc~paux

ct

istncts produc teurs d' artlcles en cui.r pour

les ch~vaux

au

Canada, en 1901 ... 148.

15. Schéma représentant le système de location en chaîne préconlsé"

par la United Shoe Machinery Co. au début du 20eslèc1e ... 183.

.

.

)

:. )6., Di.strtbution de la maIn-d'oeuvre dans une fabrique de

chaussu-!"e~

ai

300 employés d'après la répartIt ion du temps req,uIs pOUT

produire l,DO paIres de chaussures •...•...••...•.•. 27).

1? Comparalson dans la répartI tlOn des, salalres des ouvriers de

tannene

à

Osh~wa' et

à

Chicago, en 1902-03 ... ___ ... .... 285. 18. Distributi'on des conflits de travail.en fonction des clifférentes .

actiyités et de trois pério.des chrono,logiques

...

.

'

19. Faits saillants de l'évolutlon de l'amplitude des confll.ts de travaÙ dans 1 f industrie canadIenne du eUH de 1880

à

1914 ... .

....

20. Provenance des conflits, de travail dans l' ind~strie canadl~nne

301.

303.'

du cuir, de 1880

à

1914 .••••.•...• •.•..••••.•.•• ••.•••• ••••••••••. 309.

21. Distribûd.on spatiale d~s co~flits de travail dans les fabriques

de chaussures du Qué,~ec de,1880.à 1914 ... ~ .... ; ... ,1 323 •. L

' ..

"'-\ ' 1 .

LIST.E'·DE~,

CARtÈS-1. Le Côteau' Sainte-GenèVièvEt! et la rue Saint-VallièT: lieu .d' une trè.s

'vi,eille tradition de ta~na'ge en Nouvel1e ... Fr:.':mce et; ~u,Canada ... 49. 2', -La localisation et l" exp~nsio'n des principales tanneries' de cuir

lourd en Ontario ... ; ... .. .., •... " . . ... • 99.

.,

" I" - _, -~ 'l' ,",") , " " " ' ,'-" , " '< '1 ,,.(0.

(9)

.':-LISTE:

DES ILLUSTRATIONS

1. La tannerie de Jesse Ketchum en banlieue de Toronto .. vers 1834 ...••• 55.,

2. La peti te tannerie' de village: Steven' s Creek. Kars. Ont. 56.

.

,

3. La tannerie de John Logan

à

PlctOU, en Nouvelle-Ecos~e, à la

velile de la "PolItique Nationale" ... , ~ •.•••...••• 63. 4. La machi.ne

3

fendre les cuirs en usage aux Etats-Unis

à

partlr

des années 1850 ••....•...•...•..•.. a , • • • • • • '" • • • • • • • • • • • • • • • • :- • 65.

5. Plan d'un tnturateur d'écorce en usage dans les grandes tannenes

, ' "E! '

amérIcaines au milleu du 19 siecle . . . , . . . 65.

,

.

6. L e f otton l "h car,nol~eur ' " •...••• ,.. ••• , ...•••• ~ •••••.••.•••.••..••••••.•••• 67.

7-8. La manufacture de tannln convertit en tanner le; ~ar le~ fi'ères Shaw .• 73.

9. La t~hnerle du corrQyeur Henry Porter.

à

l'est de Montréal .•...••• 81.

"

.

10-1. Tannenes de Nazaire f~rtler et de LUCIen Borne ..•••• , ... 90.

12. Aspect~ exténeurs du capltal détenu par les frères ,Beardmore .•••••• 96.

13. Les installations de tannage des frères Brel thaupt en 1912 .• , •. '.' ••• 98.

.

, ,

14-7. Tannenes de la famIlle Davis de ,l~34

à

1903 ... r ~. -'J~ , • • • • • • • 104-5 .

.

'

18. L'édifice de la fogarthy & Bros. ~n '1870 ... 1l8 •

19. La machine

à

coudre les semelles McXay •.•••••• • ~~,.-"

.

' ... •• 123. ,

20-2.Appareils pour préparer les tal"ons de chausSures en 1873 •••• : •.••••• 124. 23. '. Atelier d'usinage c,lans une' fabrique de machines

à

cpu~re ... ' ••• ",163.

, ,

24-S.Les deux machines à~ôudre,~es semelles Goodyear •. ~ •••

:1 ... :- ... , . .' ....

~74.,

'* \ l' ~

26. L'ébarbeuse

à

talon inventée par Louis Côté ... :' ... ; ... ..

.

177 .•

\ ' . '

27. AEdifice de la Unlted Sho~ Machinery Co. de Montr,éa1.. 1900

à

1?1~ ,~ .• 185:

28.

Edifice de la United Shoe Mach1ner1 Co.

à

Maisonneuv~ ~~

.

1.91'2 ' ..

>

....

, 187.

, ,

29. Q\\elQue~-unes des machines louées par la United 'Shoé Machinery çQ'.'~

••

190. "

, ' , 8Ul::te - ' - '

>

' .. ' ' " J ( , ,

.

4.' • > ,'ix i ' • y. .... , r, " , f , .' .', "

(10)

x

.

,30. Le débourrage des peau,x .••...•..•••...•••••••.• ' • ...

Z78.

31. L'écharnage des peaux ... 4 • • • • • • • ., . . . . ." . . . ",.~,..

32. Le dérayage du CU1.r • • • • • • • • • • • • , •• ' • • • • • • • • • • • • , .. , • • • • • • • • : . . . 281.

33. Les machines

à

lIsser le CUlt',"" , k . . . ' . . . '> 282,_

34. Opérateurs de machines

à

VernIr le cuir d'empeIgne ••.••••.•••••.•.. 283.

LISTE DES DIAGRAMMES - \

1. Courbes des

~onflits

de travail dans l'indust"e canadlenne du

c~r,

,par

.

pénodes quinquennales. de 1880

à

1914 ... , ... ',:' •.

f::" ..

30l.

/

2, RépartitIon et évolution des conflits de travail

à

orienta~s

~le et ~ale dans l'industrie canadienne du cuir,

par périodes quinquennales, de 1880

à

1914 •••••• : ... 316.

*

.i • . \~ '. , , ,.' , ... .

,

., ,"

.

,

(11)

INTRODUCTION Questlons théorlques, méthodologlques et historlographiqu~s

1

Pendant ,que des dépouilles de bOV1ns étaient emmagasinées dans de vastei

entre~&ts'~

Chlcago,

i

Cincinnati,'

~

WinnIpeg ou

~ ~BIgarl~

des chaussures, des harnals, des selles, des sa~s; des gants et d'autr~s mar-chandises en CUIr trouvai~n~~n accès sur le marché par une foule de cir-CUIts commerClaux attelgnant les COIns les plus reculés du Canada. La

prem~ère s~tuatlon évoque le pOInt de départ de l'une des plus importantes

e ... .. ..

IndustrIes canadlennes au tournant du 20 slecle, la matiere premlere la plus indispensable

à

l'industrIe du CUIr. La seconde sItuation représentè son aboutlssement, le point flnal

à

une suite d'Interventions effectuées pendant une période de plusIeurs mois et ay)ht nécessité la SClence du ~ tanneur et du corroyeur, du manufacturier ou de l'artisan en produits de

cuir, de tous ceux qUI leur fournissaient de l'equipement productif et d'autres matières brutes, sans oublier la contribution fondamentale d'une

forc~ de travail is~ue de plusieurs milliers de travailleurs(ses) .

..

A cause de toutes ces étapes et de tous ces acteurs économiques et sociaux, l'analyse d'une branche d'activités comme celle de l'industrie du cuir ne peut pas, 'en toute logique, être confinée

à

une activité in-dustrielle particulière comme, par exemple, celle de la fab~ication

de~ chaussures en cuir. Une telle approche présuppose que les relations

~qui eXIstent entre les différents types d'entreprIses et les différentes

fractions du capital se résument,~ des transactions marchandes sans consé-qùence, ~es échanges qUI n'auralent eu aucune incidence sur les rapports

,r-

-1-.

"

.'

(12)

,

.

,-

2.

sociaux dans .cette

indust~ie.

Autant dire' qu'il s'agit

d~n

retour

à

la 'eh,orie de l'équilibre économique général par laquelle la séule histoir~

pOSsible demeure souvent celle des variations dans l'offl,'e:et la demande .. \.)

Avec l'avènement de l'ère des monopoles (et des oligopoles).~ la fin

e .. e .. '

du 19 siecle et au début du 20 'siec1e, les rapports dans l'industrie du cuir

,

..

cànadienne deviennent 1rès difficiles

à

circ,onscrire par les seuls biais

j

d' UM .

é~

ude por tant

~ur

une

e~treprise

ou d' une .n.1 ys. por tant'

s~r

une

~

act1v1te industrielle spécifique. L'ttistorien doit

s~

doter d'un champ

d'ana-l

,

..

lyse beaucoup plus vaste qui ne s'étend-pas uniquement aux autres activités groupées sou.s l' industrie d~ cuir (découpage en "br~nches"), mais aussi

à

tous ces éléments des trois granqes ~ections du systèm~ productif qui ont joué un rôle Cri~~qu~ au s~in de cette branche d~activités que l~on appè1le l'industrie du cuir. Ces trois grandes sections (découpage sect!onnel) soct

~

....

celles des moyens de p~oduction (systèmes de machines), des biens intermé- , diaires (produits semi-finis), et des biens de cQnsommati~n (pour la

consom-' . . >

matio~

finalel,la dernière

~unt

celle qui a fait l'

obje~

du plus grand

no~

bre d'étud~s dans l'historiographie canadienne.

Le fondement théorique' qui justifie une tells appro~he "glÇ>balisante".

pro~ient de la constatation que la croissance démesurée et inégale de

cer-taines entreprises et de cercer-taines activités industrielles au cours de ces-années a eu ,des réperc~ importantes sur l'auto~omie de l'ensemble des

t •

l

éhristi~n

Palloix,

7~ail

l

p~oductio~.

FM/petite collection

maspe~o,

Paris, 1978, pages 53

à

59.

"

t

( ' ,

.

(13)

...

"

.

,

-.

"

.

/ , d

.

-

'

3.

capitaux engagés dans le système" product~f et $ur la capacité relat:J.ve

des

différent~s fta~tions

du

ca~al

de diriger librement les forces

pro-,

ductives et de s'approprier sans heurt le produit du travail social.2

La raison principale de cette évolution réside, on s'en doute, dans les processus de concentration et de centra~isation des capitaux, processus qui ont déjà fait l'objet d'études significatives dans le contexte cana-" dien,au couts de la décennie précédente, par des àuteurs qui ont sign~lé ','

l'avène~ent

d'une nouvelle ère capitallste'à l'aube de ce sièc1e.3

.

"

En ce pays, comme'dans les autres pays occidentaux, la concentration

l '.." ... . .

des entreprises évo1ua·d~une maniere tres inégale au sein des différentes

~çtivités économiq~és. Certains domain~s dè la production industrielle

virent l'éclosion d'e~treprtse~ g~antes, des'sociétés par actionS dirigéès par les' membres les plus influents ~e_ la class&, capitaliste cana4ienne OU

.'

-amé~içaine et dont le capital atteignait les millions de dollars. Dans

d'autres domainés

indu~triel~.

l'expansion

signifi~avant'~out~ cho~~

., la

'

..

\

multiplication de petites èt de lJloyennes ent,reprises'. sou~ent des propriétés

/

, "

familiales limitées à un seul établissement. La centralisation des capita~x '. qui ést le fruit de

l"

absorption par fusion ou consolidation' d,' un grand

"

2 Michel Aglietta, Régu.4dùm d

CII..i.4~

du. ca'ûtal.i..Mù!.. L' ex.péA..i..en.u ri.tM

, é..t.a:U-IJJ1.i..6,

Cal~n.n-Lévy', Paris, 1976, pag~ 18S-192. ,'.

,

.

3 A.'

Erne~t

Epp, "Cooperation 'Among Capitaiists: The"-Canadi'an

Me~ger Move~

vement 1909-1913", thèse de doctorat, Univ.Johns Hopk~ns, Baltimore. 1973; Gilles Piédalue,

"La

bourgeoisie çanadienne et le pr~blème de la réalisation du profit au Canada", thèse de doctorat, Univ. de Montréal, Montréal,' 1977; Tom Nay1or, TAe ~o~ ot Canadian ~~ 1867-791~/_ 2 v01~,.J8mes Larimer & po., Toronto. 1975;" Wallace Clement, Co~ COltfloJUJÜ. POWiVU éeonofTÙ.c UnJca.g~

Bei::uxuJ1.

Canada. and tAe lJn..i..ted

Sta.t..v."

McClelland

and Stewart,' Toronto, 1977.

,"

;' ," ! , ,

(14)

.

;-'

4.

" J

nombre de eapitau~ ~ndividuels, se produisit évidemment là où la

concentra-tiO$~~es entreprises ~vait att~~nt

le

plus d'intensité. C'est'p,ar ce ~héno­

"mène de centralisation -, - ~n phénomène ,di~~ntinu dans le te~s et qui ne touç,tiè que, certaines activités précises dans les trois ~randes sectio~s du systènie prôduètif -

q"e

l'on vi,t., surgir des rapports ~e > concurrence ncltlveaux

non seulemen~entre les oligopol~s et les monopoles eux-mêmes,

mais

aussi

, '

entre ces géari~~ corporatifs et les petites et moyennes entreprises avec

,

lesquelle~ ils.faisaie~t affaires. L'organisation d'un tel capital

centra-~isé,impliquait' u~e transfprmation relativement brusque des notmeà

d'échan-\ ~i

f • , .

gé entre les ,di~férentes fract~ons juridiquemen~'autonomes du capital engagées dans une sphèJ'e d'activités donnée. parce qu'elle résultait en des .... relations

,

, f \'

d'influence asymétriqtle entre

la

fraction centralisée et la· fraction

non-•

" cén~ralirée du cap~ta,1. En co~entrant ~ans les mains d~ quelques individu~

~

ou de qlielques 'société,s la masse totale du capital engagé dans une activité

,"

industrielle particulière, le phénomène de la centralisation leu~ fournissait

Q

l'opportunité de créer des ré~mes de~rix qui tendaient fo p~rpétuer u~

,

.

,

, ,

répart~~io~ jn~gale du ~~ofie.global et derâevenir ainsi ~ne f~çtion

hégé-. ' 4'

lI!0nique dang'd~atftres aétivités situées en amont, en aval ou-ailleurs';"

,Ainsi, une. fols cett~ centralisation amorcée, les rapports intercapitalistes

ri' ét-aient plus des

rappo~ts

entr'e

~apitaux

autonomes

et

liés par leur seule

insert~on dans le cycle d~-capital-marchandise, mais des rapports' très , 1

inégau; entre quelques entreprises

géante~, parfa~tement ~îtres~es

de leur destinée et une multitude de petites entrepri~es captives de,condition~

4

Michel Aglietta. op.

cLt.

"

p.255;

Nieos Poulantzas,

~

~~~ ~~

cian..I.J le cqp~d'auJowui.'Iw.i..,Editions du S.euil. PJ1ris,~ 1974, p.147.

,

'

r

'. ' " .' l}' 11·

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D

.

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(15)

.~

.

,

...

\

If -' -, ,

,

.' ,i" ," '.

-< , .

5.

-

( ' " <\

-,'. technico-économiques -établies pà); les 4~'tenteurs du, capital centralisé

,

"

,o{' •

et incapables de s'orienter vers d'autres centres d'appropriation capita- J"

liste,d~ns des activités offrant'

upe

plus grande autonoini~.

, " <' J.} .~ " r > ~ ' . , . ' ; 1 1 1 / '~

C'est du moins l'image que' 1~ on peut obtenir de la concurren~e"

monQ- .

- \ 1 P ..~. '"

polis tique lorsqu'il est, questi~!1 d'un découp,age sectionnel du sf~tellle

pro-1 f ' • ;

ductif. Les.avantag~s de cette approche in~r~industrielle et

multi-se~tion-

<-nelle ~e se li~itent pas seulement

à

une meilleure compréhension de la trans~

~

formation 'des normes d'échange entre les

grand~s

et les petites entreprises

",

, ~ ,

industrielles. Si une entreprise'~st dite captive de conditions

technico-- 1 J' "",

éc~no!Diques, c~est

qu'elle n'exerce aucun contrale substantiel sur ses

nor-:

,

mes, de production qui sont de plus en plus intégrées

à

l'ensemble de,"l!l

---

\\

filière dominée par le ca~ital.centra~isé. En somme, même si elles sont .' , libres juridiquement et qu'aucun contrôle é{range~ n'est exercé par des

par-.;....

ticipations fin~ncières, 'ces petites entreprises ne sont plus des, C'apitaux

autono~es,du .point de

, ',

..

' ,

~I . . .

vue de la ~se en valeur du capital, mâis 'de simple~ intermédiaires. Elles ont du céder la propriété des conditions de profUction ,

au

~ême,

m?ment où elles se sont vues

im~!er

des normes d' échaftge et une

;~"'-- ~ , 5

clientele particulièrement puissante.

4

.

,

\ (

te$ implications sociales d'u~ telle évoluti9n demeurent p(ob8blemeq~

, ..Ç{ ,.;

. l'un des domaines, historiques lë~ moins bien explQrès

à

l'aube

«

du

26

èsièc1e •

,

,

.

9.

·

Comment se comparent les rappo~ts sociaux dans l'i6dustrie du cùir

canadien-, ' " j,~

ne de l'époque du'~apitalisme concurrentiel

à

l'~pbqu~ d~~fapitalisme

mono-5 Michel Agiietta, op.

cil ••

p.193.

n

...

.

,'<'"

Micos Poulantzas, op,

"1 '-00, ~...." ' . , ~.~~ ..

,

• :r'

.

, , .~ 'ô .'

..

1 ~, "'1'-',1 !

(16)

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.

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.

.1, , , '. ,~ ",' , " 1 .. ~. , ' ,x' i ,r

6.

"J., \ f -;..

po,listiqUef-~elles

furent ii:es'

principal,~,

zones de centralisation du

ca-. ~~~ ,

ptta)/~t

jusqu'à quel point ce phénomène s'est-il traduit par l'ascension

l,

d'u~e

ou de p1usieur-s fractions hégémoniques

'II - ,~

du capital dans cette

,~ .

~ranchE!dtacti~ités? ,

Quels furent l'influence et l'impact de cètte trac-

,

..-, ,

tion

centralisé~

du capital sur les

~ûtres détenteur~

de capitaux dans

. l ,

l'industrie du cuir? Comment

comprendr~'les rapports~ociaux

de production

~ ). l , \ ,

P' ,

et 1a lutte de classes

lorsqu~ils

sont analysés d'un point de vue

mult~-", ", \~ '

..

"

"

sectionnel? Faire

~e

analyse de cette lutte dans l'industrie du cuir au

,

:-C8nada

sans_t~ir cO~9te

de l'évolution des rapports sQciaux et

économi~

~

quès entre les trois grandes sections du système

producti~ n'est-ce pas

- 1 ~!

'.

'

al~é'guèr:

.'

i'mp1icitein~nt" "q~'

11

:~n,'

y a pas matière

à

confondre la

product~on

~~ ~

e~

la répartttion

,du

capital?

,,1

"

Comme nous le verrons au fil de cette

~isser-tat/f,QI). l' intensifi'ca\4.on des rapports antagoniques èntre le capital et le

~

f ~. .. . . '

, ,(travail

,,?~ur~'un

phénomène étroitement lié

,~.1'

accentuationr',des rivali- •

~ ~' ~.

tés irtter-dlpitalistes d'une section productive

à

une'"

autre.~et

qui se

l.~~

~~.. , • 1 T:

cali~

principalement au sein de ces entreprises

~,ptives,

ou de celles

'si-~ f

tuéea

d~S

la section productive ou le capital demeure

~~

plus dispersé

, et où lea unités

produc~ives

disposent de la,plus petiEe marge d'autonomiJ'

::..- l , L ..j

par ,rapport; au capital investi dans les

de'~x autres s~tions productives,"

~ , ",-" t

,

..

, .,~ ~" / J

-Auss~

'·1' ax:gumentation centrale de la

présent~ di~sertai:ion,

et son point.:.,

~~ t

;:

~c,:,lminan~. con~tstera,

à

étàbli,r:~.la

dynamique de la

lutt~

de classes des '

"

points de vue de la

p~od~c~on ~

de

~a répartiti~

du capital, en portant

1~ t·

une attention

par~icu1ière

à

la

fragment~~ion

et la polarisation

in~a1e

A. 1 ' . . . ' " : . " •

. da'

.capitaH.et a la

segme~tation

et la

locali~tJtion

spécifique

de

l'

off.en-~~ ~ 1 _ ' t ..

sive

ouvr~ère. " , " " '; ',' , t f

l,

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Histo'tiogI'ap~~eQtent, ~c:ette persp,èCtive multi.-sect~onnelle n'a pàs

; ' . : ' ' l l ... \.i .1 •

t.1 • " .,,)

fait beaucoup d'adeptes

,\l'

chez lea hi~tci.riens canadiens. '\En fait,

:n

e,s~ .1>os- ~

" '

sible·de discer,ner deux

.

" grandes- orient8t.iol,ls:che-z ceux qui ~se sont penchés " ,sur. le

do~aine

indust:riel. D'une part''' i l Y a la

H~icr~hi~tO'1re",

c'est-~":d'ire

celle, qui' s' intéréssè

.

à'

une seU v'ité industrieÙe précise dans' une ... ' ,

.

.

région donnée oû,'mieux ertc!ore, qui ne:por~e que sur une seule entreprise

~. . 6

ou ,un seUl,entrepren~ •.. Dans certa~ns cas, ces recherches sont très

..-/'

.

.'

• minutieuses- ayant

exploit~

une saurée

manus~rite

dans ses moindres

détaÙ~.

<, •

Malgré cela, elles demeurent généralement trop cen~rées sur ~~~es-mêmes

~pour être en mesure'

d'

articul.er ce~' quelques fragments dU""~~;pjtal

à

la'

.' , , '

ré,àlité'neaucoup plus complexe que constitue la concurrence monopolisti-que'au Canada ~ cette époque. n'~utre part, i l y a cette "macro-histoire"

., so~vent produite pàr des économiste$ ou'des socioloques et qui nqus brose~

un ~aste t~ble~u.du développement des systèmes ,productif et financier

."; au

Can~d~

êt de

.'1eu~

articulation au contexte illternati?nal. Au terme

~'I""

~'un~: ent~epr_ise.

aussi

coios~lé'.

l'

his~orien

qui

!'

intéresse ,aux

r:à:ppor~s

<

inter-ca~italistes et aux

,> bien mai'gre récolte et "il

relàt10ns inter-indtistrielles n' aura' amassé qu'une., è,

\ " ,

\,

conStatera que certaines

bran~hes in~J,ls\:r!eÙès

f

,~, " f •

,

..

~'"

..

comme celle de l'industrie 'du cuir, sont so'uvent

pà~sées

sous

si1f!nc~

4éQIii>

~ ,~

,

r

, " 7

ces gr,ands bilans de l'activité écono~ique canadienne.,

"

"

, \-On, trouvera plusieurs

réf~rences à

ee genre de

recherch~'

dans: Michael '

,~

Bliss., "Ec(:momic and Business Hlstory". J.L. Grartatste!ri and Paul Stevens',' . A iùuu:lvt.' ~ gu.itk'tt> CaUJ.ia,.H.idDtruI, ~ œ,"l'th!v. de

TOl'CI'li:o,

T~,

lCJ32,

76-95."

~

'.,

1 " ~ . . '

7 . . ' , . "

Tom Naylor. op.

c,.,i.;t.,

WallQce CleIDent; op.

cit.;

Joseph Smucker, I~-

'" '

l ~aliza~on in ~, ,Prentic~Hall, SCàrborough,

1980;

G:W. Bertt~,

~'~onomic Growth i". ~f1adian History la7(h~91.5: The Staple Model and the <.1'âke-Off Hypothesis", ''C.an.adi.on. Jowuud

01.

é.cononU~and P6./..it.ical. SCÜVLce,

vol. XXIX, no.2, Mai 1963,

162-184;

W. T. Easterorook ànd Hugh

C.J.

Ait-ken, ~ é.con.ouc ;~Oll!l, HacMillan~ Toronto,,19.$6'j Hubert- Mars,hall, FrEPIk 'Southard jr., Kenneth W. :Tâylor, Can,tu:J.i.an.-Am.eA.1dut Ind.u...6tJty,

McClel-land and Stewart, C,rleton Lib.rar)t, Tor,onto, 1976.'

l' _ . 1

.

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(18)

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8. ,

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,

. Ces

d.:X~:~~~.io:s~i:or~~Phl~~~~

ont

:po:r çatadéri.ti4ue de

.... ... ~ ~ . " ~

perpétuer Jll}, déc,oupag.e du S'ysteme productif par ."brart~he~" (aliments' et

~

.

.

"

.

,.

:~oiS4bns-~

.fer e:t

a.c.i~,

textlles,' etc.),

sOi~

'en

isol~ult

une'

e~trepr,iS~

"---,...

• li ~

ou une activité'pa!ticuliè!e

, '" 1 ~

de toUtes' c~Ùes'. aV'ec lesquelles elle fa i t

,. ' ; ' 'l

, , affaires J' Ott ~n agrégeant el: en comparant, les, différentes "branches" ~es

,

.

unes

~ux

autres. Cela

e~t

surprenant de l'app'roche "maçro-Mstorique"

" . ' I , • ~

'si l'on'gatde

l'èsprit,que la dynamiqu~,du'système productif passe d'une section productive ~ une autre, et non d'uae branche d'activités .

.

.

~omme celle

, ,

du cuir a une autre cQmme celles du tèxtile ou'd~s ~oduits du bois, Consé-quemmeqt., la sectiqn productive' qui a été 'pq>bablement la plus négli-gée

,

par l'histoire

canadienne'est,l~

section'des moyens

~

productlon.8 Comme'

, ~ , "

,dans l~s sta'tistiqu.es officielles celle-ci né' c?nstitue 9\1 t'une partie des .ptopuits du ,fer et

~-e"

i'

aci~r" ~lle

n'a, pas

r~çu'

d

"~ttention

particutère ..

t*'~,

,fabrication de

mac~!n~ri~

et ti'

é:Uip~ent, ,in~!l8fr'~el

au Canada

?

',étant

-

4u~

IV, une

de~

quelques trois cents' ac ti vltés

di~tinc te~~:~àp'p6rtées

par le

~ - \ '

J .'

~~d~n..èmen~

lndustriel

d~.

1901.

Ha~s

"d-P!t'-on s'é $8tïsfAite d'une: telle

clas-',siiicatiG~ seatis~iqu~?

Et

~me $i,~e Capad~ ét~it ~lors et.demeur~

'toujours

.. ,'~' -~ , - , ~ , ~ " 1 ~

,

-

.

' .' ~ , , " " '

: ,pq 'grànd ,illporta.t.,eûr 'de IJ18chinerle 8JIIeric;a,ine :et européenne cela signifie-t;...

.. ~ ! ~ , ~, " - ~.... ..

... • 1

. il

,~e 'les,f~liale$ é~rangèr~s ~4i s'impla~tèrah~

én ce

pays~doiveftt

être'

~"l~,l,/.., "~~ _ _ ~I. ... ,

.,

,

.' ,

dxclues d l'une 8JlalY$e 'du slsté,IDe prodUctif?

, "

, )

, ' H

i' ,

,;,~.

; ,

~ ~iusieurs his~o'r:ie~~ britanrli'qqe~,

et ,aà!éric.4in' se

~~p't' ilJt:éressé~

à'

la' ,

• ":"",, '. . , ~ '.qu~si:iQti' 'dè, la: t.echh~~ogié, au c.ours dlL 19~siècle, et ont iltsisté' sut' l 'émer- , " ,,,; :.'~, 'geDÇ~,a!unè' activité produ~tivè spécialis~, tmi.quemeht d~ns la fabrication

!, , ' , de',1~C::~~fl~::'d:e' Industrielle. A, part H .. J. ijaoakkukl D'oS'. Land~s~et S.B. Sau1,

" " '-. ,'. "':: .-,

'1:'

un d~s .auteU~s l:e$ pl,us ,prQll,fiqué:s .et; les plus ins~ructifs en ,ce domaine

\ ;.

" ' 1 deméUl'e .Nat-hari Rosenberg,: ·,"Tech.nological Change in' the Machine Tool

,Indus-';'c,try, f84a-:.19ÎO'(, ;'o~ ot .ê.cod.Cfrii.c ~OIl.!JI ,(nbc. ,1963); ll:uz. AnteIÜ:can.

, ; : ' ':' ': f .:; ,.S,U..dvt

'at:

l'Ianu.ta~, Edirtb'utgtl Uni v •. Pre,ss$dinburgh. ,1969; "Marx ,.'

.. ~ i, "'liscé. St.uaent, of Technology". 'f'tonVl1g Rtw~,' '(Juil.-Août 1976); lMi.de

,,-: :j,'

\::'.~~'~

"

~

iJla.Ck

,Box::

7e.c!ln-o..LogU:'and

~èon~nu.C6,'~~r1dge Uq:i,.v.'Pre~s, L~ndon. 198~.'

~.. - : ~ l ' ..

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"'J.o.

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(19)

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"," t- ... ~ 9. '

, ,

,

"Qù"

ils aient, été ou non des produits de l'économie,. can:adienne, res

sys-, '

t~m~s de ma'chines utilisés dans l'industrie de ce pays étaient issus d'une

.

~- ,

section du mode de production capitaliste qui était parvenue à se détacher parfaitement de toute branche industrielle particulière a~ cours

de

la

se-e , 9 '

conde'm9itié du 19 siecle. Cette section dite des moyens de

produt~ion--celle-là même qui était au coeur ~e 1 'hégémonie, technologique américaine .' au cours de ces années --- possédait ses caractéristiques propres. ~istinc:

tes de celles des sections des biens in~ermédiaires et, de~ biens de

con-sommation. D'abord elle répondait aux besoins d'industriels, non

à

ceux

de la masse des consommateurs~ Comme ces industriels étaient à la recherche , de machines

so~vi!rrtl

hautement spécialisées; la sect10n des ,moyens de, pro:' duction dUt ,t!'tendre ses ramifications dans une foule' (Je directions, diffé-rentes, offrant une gamme de plus en plu's diversifiée de produits.' Mais ces 'produits ne faisaient l'objet que d'une demande,très restreinte èt, par

sur-,

.

1 .1 f I . "

-- crote, ils étaient,généralement d'une constitution durable. Voilà pourquoi 1~ production de machines et d'équipement industriel pour les trais grandes , ~

, \

sections productives offrait l'oppor~un~té d'une c~tralisation tres ra~ '. p,ide des ca~itaux et d'un contrôle très efficace d'un marché régional,

, \

nationa! et même international. De'plus, cette section 9~frait pl~s que ' . toute autre la possibilitl€! de fixer av~nta8eusement les normes de la mise

en valeur'du capital puisq~e ,c'ést d'elle que provenait la planification

, )

9, Nathan Rosenberg, "Technological Change in the Machine Tooi Industry, - 1840-1910", JoLl./U1.a1. ot économi.c II..UJto4g, ,~ges 418-21; In.~.ide

JA.e

Black

: .Box. ••• ,

pages 43-46. --. / f ' J.'r r-.4. , .... " ,

..

" ,

.

, ,

(20)

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" " ,~ \

.

; " ,

1

" , , " , " -.'

.

-, --' ,u ) ' {' 10. ' , 6> ,

et la réalisation d'une innovation technoldgique. A ce chapitre, ell~_peut

être perçue comme le réservoir princi~a1 de toute la con~aissance technique

,

requise~ dans les diff~rentes ~ranc,hes ,industrielles ut,ilisant des systemes

de machines. 10 Tout

c~

que le capital centralisé pouvait soutirer 'de ce

po-~

tenUel technologique et les répercussions qui pouvalent en 'résulter, au ni-, ,\

veau ~es rapports sociaux dans une bradche industrielle, voilà ce qu'a jus-tement négligé de considêrer l'approche historiographique confinée au décou~ page par "branches":

Etant donnée cette énorme la~une historiographique, l'analyse des rap-ports sociaux dans l'industrie canadienne a porté surtoùt sur les relations bilatérales et antagoniques entte la classe capitaliste et la classe ouvrière,

"

c'est-~dil'e, entz:e deux ent1té~ soc.i~les que l'on a présumées~ ou, ,

,10 J.... . . . ,

t~ut

au moins, comme n'offrant pas de

stratification's~ffi~ant:

pour

justi-~

fier une analyse des

" ,

11

àntagon1ques.

.,

S'il n'est certes pas 'inutil,e d'insister sur la lutte

'inces-'

rapports

à

l'~ de chacune de ces deu*c1assès .

,

.

~ ..

':'

.

.

,

-J sante::. entrè fes deux classes et' sur leurs associa t.i 0 ns rèspecti ves, il ne

,

faudrait pas perdre de vue que, non ,

.

pa~ un, mais trois ènsémbles'de,rapports

"

-s~ia~~ péuvent a1ternativemertt ou simultanément influencer le développement

..

du procès de .travail et, par ce biais, modifier irréversiblement les rapports'

10

"Tecbnologic~l

Change in the Machine To01 Industry"",", p. 476.

/, -

',~~

'Concernant les publications sur le mouvement 'ouvrier au

Canad~,

le lecteur pourra se référer aux travaux bibliographiques suiv~nts: 'Bryan" D. Palmer, , ,,"Working-Clas$ Canada: Recent Historieal Writing".

Ou.eut'.6

a~,

86 .•

'(1979/80), 594-616; WOlllc.ing-ClCLM lx.petr.i.en.ce: 71te

R..W1l.

and.

KecoMti.tutl.on·

ot

Cahadi.an

LaiOU4~

1800-1980,

But~erworth

&

Co.,Tor~nt~, 19a3~ pages 321~ 336; David Bercuson, "Through the Looking Glass of C4lture: An'Essay on the New Labour Hi~tory and WorkingJClass Culture in Recent Canadian " ' Historieal Writing", Lai.owtJ.Le iA.a.va.iU..ewt, .7., 1981, pages 95-112; Gre-goh S'. Kesley., "Labour and Working-Çlass Histpcy- 'in Canada: I;>rospects in .. the J,980s(', La8.oUA.!Le~, 7.<1981. 'pages 67-94.

,,\ '.

.

.

", ,; -- ,.-('.01

-.

,..'

-

, " ...

(21)

-" l ' l ' , j "

Il:

'"

-SOC18UX de prodtlction. Eh plus. dè cette opposition fondament'ale èntre le

c~pl~aJ et le traviil, 11 y a! d'une part, des rapports lnter-cap1talisies

, '

de plus ~n ~lus complexes et dont l'étude.pe peut pius se limlter ~ la seule ~oncurrence entre quelques manufacturier$ pour l'obtéQtlon d'une plus grand"e part ,du matché. D'autre part, '11 y'a l'ensemble des"rapportS qui découlent des nombreuses "divlsions au sein du prolétar1at, la force de

travail étant de plus e,n plus s,egmentée et hiérarchisée au fur et

à

me-""' ,

sure que se développent les forces productlves et que se raffine l'admi-nistration capitaliste. 12 Car si Marx avalt antlcipé que l'une

d~s

prin-cipales conséquences du,dé~eloppement du, proc~s de travail serai~ la

for-'matio~ dtune main-d'oeuvre industrielle de plus en plus concentrée, unie

par les conditions mêmes de son assujettissemënt au capital, le

capit~-'"

"lisme mon~poÜstiqlJe:n~é1imina pas réellement toutes les divisions entre ouviers et ouvri~res e~, travailleurs ,quali(iés et non quallfiés, tout comme , , la'" concentration des

entr~pr-ises

n'

éli~ina

pas le travail

~

domicile et -', la sous-traitance entrè les géants corporat;i.fs et les

p~tits

ateliers. l?

La connaissance de cette fragmentation"du capital et de cette $egmentation au sein de la classe ouvri~re ~e peut pas appauvrir notre perception'de la

,

lutte de'classes dans l'industr.ie du cuir , ., canadienne. Au contraire, elle

. ,f'

'p'\>urrai~ permettre de substituer

à

une ~xp1icat.ion fondée sur un rap,port d~

12 'Bernard

Elba~m,

wntiam

L~zo~ick,

Frank Wilkinson et Jonathan Zeitlin" "Symp'l,sium, - The Labour Process, Market Structure and ,Marxist Theory".'

Cam~ge J~~l ot lconomic~1

3, 1979,

p~ges 227

à

231.

13 1~" p. 229. Les ~aisons de ée développement inégal remontent'~ lune

'~époq,u~ bien '~nténeure

à

cel:'le d,u capitalisme monopolistique. Il fa'ut

liTe a ce sujet ~ t article

d'e

Raphael Saliluels, "The Workshop of the World:

Steam Power an~ Hand Tèèhnol~gy iip .ljIid-Victoria~ Britain", &~ioIlY

bJo*-~hoPI 2, Priniemp~, 1'977, p.ag~'s .',6 a '72.

~ }

) ,

(22)

" ·r ' l i '

/

..

'

.

. '

l i

..

"

cause

à

effet parfois imprégnée d\ne interprétation conjoncturelle des ; -antagonismes s'ociaux, une approche plus' dialectiqu~ ,et qui

demeu-re plus at,teriti vè

à

certaines dimensions structurelles d~ cette qu~'si:ion._

Vue

à

la lumière de ces trois principaux ~nsembles de rap~ort~ sociaux .et des trois grandes sections du système productif, l'évolut~on -des rapports

1

sociaux dans lrindustrie du cuir canadienne au tournant du 20esiècie

ae~ra~t

nous apparaître

ment dans notre

sous un jour différent de ~ui que l'on trouve

présente-hi$tor~ographie.

Il s: agua

prem~èrement

de redéfinir l'

il\-dustrie du cu~r en f~nct~on d'un découpage sectl0nnel, c'est-à-dire de ses matlêres premières et ses produits seni-finis (sectlcn des biens intermédialres), de ~on outillage, de sa machinene et de ses tecbnigu9' (sectio~ des moyens

vde pl'oduction) et, bien sûr, de ses différents produits finis (section des

.

" ,

biens de conso~ation). A chaque section correspond différentes fractions ... '

-... '- 1 ~ \... ~

l ' " ,

.de capi~al ou, si l'on préfère. d4ffêrents grou~es d'entreprertéurs capi- "

, t:alistes, et différents fragments de

he

force de traval.l glQbale entrant '.... . dans, la f.ab~ication d'une marchandise' en cl.\ir. Comme chacune de ces

frac-\

.

tions'du capital constit~e un centre d'appropriation du produ~t du travail social, celles-ci doivent d'abord être examinées au niveau "micro-histo-rique". dans leur contexte prppre, afin. de' déçeler le rythme et 1 !~p+eur

de

l~accu~ulation capitalist~.

en

particul~er

de l'époque du

~apital~~me

"concurrentiel"

~

.l'époque du capitalisme

"monopol~~ùque".

Cela implique

"

..

~.

"

, " ' " . . . -,.. ' ...

une série d'esqui$ses historiques par lesquelles nouS pou~rons mieux carac- .

• f " .' • >l' .~

.

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.. ... ' !

(23)

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13.

"

.

)'.,

fériser l'évolution de ces différentes entreprises ,et, l'influenc~ relatiYe

.,. ~..,1 I~ ,

1 . . . , \.

de ces èntrepreneurs dans la société c~nadie?ne. Cette première démarçhe

;:1~ra donc 'principalement pour but" 'lit! cloC>U/lIeflte<l" aussi' uniformément que,

pos--l '

\, sible le développement des foyers d'accumq1a~ion qui entrent daRs cett~

dé-, '

finition ~ulti-sectionn~ll~ de l'ingustrie du cuir et~ue nous avons -jugé

<'.

~ignes d'intéi~t pou~'l'analy~e

.

de

l'év~lutio~

, des rapports sociaux. ,Elle

,

nou~ permet~ra de dagager l~s différentes stratégies d'accumulation et

sqr-... '" ..

!ira'de ~oint de départ

à

l'identifié~tion de raPRorts conflictuels entre' les tro15 sectlons prod~ctives.

' ...

Cette premlere partle comportera quatre c~apitres. Le chap~~re 1 trace~

ra l' historique des différentes sources d' approvlsi'onnement en peaux de'l'

in-" ,

dus,tue du cuir au Canada',

à

,parti~

de la seconda m6itié du 1gesiècle jusq,l/à l'époque

d~

la 'première' guerre

mond~ale. ~omme'le~ péau~ ~e

bovins

co~sti-. " '

'.

' ' . ,

.

tqaient la, principale matière première de

.

~tte ihdus~rie, une approche

sec-'

.

w • •

t:i.,onnelle ne débute donc

pas

avec cette branche d'activ{t~s, mais 'avec ce'lle

'"

. des ~Üments et boissons ou, Plus précisément, avec cette El,!:tivité industriel-'

o " " , , '. ~. , ' .. I l {' (

le que les recénsemènt's' dMugnent comme l~ produit;:s "4es "abatùürs et des ,sa-\

laisons de viandes"

( -,>.laughi.vi:i.ng

and~meaipa~g).Pour des raisons qUl tien-

'.

"

nent au dé~eloppement par~iculier de c.et'te activité au CEfnada, nous verrons que les sQur'Ces,

d\lpprovi~ü)Onement

de peaux doivent être perçues

à

l'échelle continelltale-, .plaçant

~!

indu;trie

èl~

cuir

"anadi~nne

sur une base identique

. à

ce~le, des Etat:~~!!Dis du poi'nt de, ~ue".de sa matière première. Le chapitre 2

, , 1 , , " ;

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.

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' , , ."~ .. '"

.

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..

, ' \ , "," \ '. " " ' '"

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Figure

Tableau  1.  L'évblution  de  la  co~sommation annueIÏ~'de  peaux  dans  les
Tableau  ~.  Evolut~on  des  importations  et  des  export~tjons  totalès ' de
Tableau  3.  Répartition  \  des  i~port~tions  et-des  exportations'totales  de
Fig.  '1.  La.,  tan~erie,  de..  Jesse  Ketchum  en  banheue  -de  TorQnt'o,  vers,  1834
+7

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