33
NOTE SUR LES PROJETS DE
«
RÉNOVATION ))
DE LA TECHNOLOGIE
La commission chargée depuis 1972 de rénover les programmes de sciences physiques dans l'enseignement secondaire avait en même temps reçu pour mission de rénover' les programmes de technologie de premier cycle. Le moins qu'on puisse dire, est que les projets formés jusque là par
fe
groupe de travail à qui la commission a confié cette rénovation, n'ont pas été accueillis avec faveur par les professeurs enseignant la technologie dans les classes, tout particulièrement par ceux qui, formés ou recyclés à cette discipline, ont pu en apprécier la por-tée.Sans doute cherche-t-on à interpréter cela comme une marque de conservatisme ou une nouvelle manifesta-tion de l'inertie des enseignants. De quel conservatisme pourrait-il s'agir dans cette discipline toute nouvelle, à
laquelle la pl,upart des maîtres ont été initiés depuis quelques années à peine, et pour laquelle beaucoup d'entre eux se sont recyclés volontairment mais souvent hélas par leurs propres moyens.
Certes, il ne s'agit pas non plus, pour ces professeurs, de mettre en doute la qualité ou l'intérêt du travail ré-alisé dans la mise au point et l'expérimentation des modules proposés par le groupe de travail que dirige Mon-sieur Delacote et dont certains aspects ne sont pas inconciliables avec l'idéal pédagogique qu'ils entendellt cié-fendre.
Leur opposition a plus exactement pour origines les orientations adoptées dans ces projets, orientations dont le choix paraît inspiré de préoccupations plus aristocratiques que pédagogiques et qui, prenant pour pré-texte certaines erreurs ou maladresses autour desquelles il est fait grand tapage, conduiraient à rejeter tous les aspects de la technologie actuelle pour lui substituer un enseignement très différent dans son esprit et dans son contenu. Les auteurs de ces propositions, sans doute fort éloignés du contact journalier avec les classes de pre-mier cycle, paraissent mal informés sur leur diversité et sur les possibilités et les aspirations véritables des élèves de ces classes.
Rénover la technologie en lui substituant un enseignement constitué par les SEULS modules envisagés jus-que là (c'est ce jus-que laisse entendre le rapport d'étude du coût de la réforme) serait aux yeux de nos collègues, inacceptable pour des raisons qu'il est sans doute utile de rappeler:
1. Une telle conception de la technologie où l'ASPECT TECHNIQUE EST LE PLUS SOUVENT ABSENT (a) répond très mal aux finalités de cet enseignement. Finalités qui ont été exprimées dans de multiples occasions et par tous les courants de pensée (b) et que la technologie actuelle, malgré ses aspects critiquables serait mieux en mesure de sa-tisfaire.
2. - Limité à quelques thèmes très particuliers et sans liens véritables entre eux, cet enseigne-ment mériterait-il d'être qualifié d'initiation scientifique et surtout tèchnique ? Pour les élèves qui abandonneront leurs études à la fin de la classe de troisième, constitue-t-il une base convenable à leur formation professionnelle ou à la formation permanente? Cer-tains pensent qu'au contraire, un enseignement éparpillé sur des sujets tels que: astrono-mie, automatismes, électronique, hauts polymètres, photographie, ... est de nature à .n'ap-porter que de « PSEUDO-CONNAISSANCES Il peu' utiles à l'avenir de nos diff*tes
catégories d'élèves. .
3. - Le choix de ces thèmes dont nous craignons que les sujets aient été retenus, surtout pour SÉDUIRE (c), n'est-il pas en lui-même un danger? Ne faut-il pas craindre une grande déception pour bon nombre nos élèves quand ils seront aux prises avec le programme de physique de seconde ? Déception aussi pour ceux qui, ayant quitté l'école, seront con-frontés avec les problèmes beaucoup plus prosaïques de leur formation professionnelle. 4. - Il n'y a aucune raison pour que soient rejetés, comme ils le sont dans les modules actuel-lement expérimentés, certains aspects de la technologie dont l'intérêt et la valeur éduca-tive ont été largement appréciés. Par exemple, le dessin et le schéma techniques, les no-tions pratiques d'électricité, les et de mécanisme. Notons à ce sujet que le rapport préliminaire sur la technologie (rapport Hulin) prévoyait pourtant l'étude d'appa-reils techniques simples comme premier vol:t à conserver (d). .
5. - Il faut regretter enfin le caractère onéreux de ces projets et le fait qu'il ne soit tenu aucun compte d'un acquis, non négligeable, en professeurs, préparés ou recyclés à la technolo-gie, et en équipement pour les classes. Il n'est pas douteux que le gaspillage de ce poten-tiel pourrait difficilement se justifier.
34
'a) - Aspe\.:l technique absent dans les modules : Astronomie; Chimie; Photographie; Hauts polymètres. Quand cct aspect est present (modules: Electronique; Automatismes) la solution des problèmes reels dé-passe vite le niveau de nos élèves. Quant au module « Techniques de fabrication » créé pour faire contre-poids ou peut-être pour donner le change, sa mise en place dans les ètablissements poserait de tels problè-mes (en équipement et personnel), qu'il faut le considèrer comme tout à fait utopique.
(b) - Pour ne prendre qu'un exemple rècent, et qu'on ne peut taxer de conservatisme, quand la commission
« contenu ct finalités» des Etats Généraux pour la démocratisation des enseignements de second degré, déclare, sur la formation gènérale « qu'elle doit comporter dès le premier cycle une formation technologi-que en même temps technologi-que des enseignements artistitechnologi-ques, de travail manuel , etc ... ", on peut être assuré technologi-que ce n'est pas à rastronomie ou à ia photographie que l'on pense.
(c) - Comment justifier autrement l'introduction de l'èlectronique sans étude préal!ible d'électricité, ou des au-tomatismes avant toute étude de mécanisme. De même l'astronomie qui laisse espérer de larges débats d'astronautique, ct la photographie ètudiée en classe sous tous ses aspects.
(d) - Il y a un contraste très frappant entre, d'une part l'attachement qu'on manifeste à vouloir: promouvoir, ou maintenir, ou étendre .. . la « technologie» dans l'enseignement secondaire, et d'autre part l'orientation réelle que l'on entend donner à cet enseignement vidé de son contenu pratique et technique au profit de
. thèmes plus « nobles» ou à sensation. .
fischertechnik®
\\
L
Matériel polyvalent pour l'enseignement de la TECHNOLOGIE '
permet la réalisation de maquettes pour les études de mécanique, électricité, électro-mécanique, électronique, automatismes.
Robuste, de manipulation aisée, prévu pour le travail en groupe de 2
à
4 élèves, il favorise le goût de l'expérimentation en développant:la créativité,
le sens de l'organisation et du concret, car il correspond
à
une schématisation envolume du système étudié.
