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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Quelques conceptions de jeunes sahéliens sur la protection de la nature

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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QUELQUES CONCEPTIONS DE JEUNES

SAHELIENS SUR LA PROTECTION DE LA

NATURE

Mamadou SARR Université Paris 7 UER de Didactique des Disciplines Option Biologie et Education relative à l'Environnement

MOTS CLES: Conceptions - Protection de la Nature.

RESUME : La protection de la Nature au Sahel, et plus particulièrement au Sénégal, est très insuffisamment abordée dans l'éducation formelle.

Cette étude a pour but d'identifier les différentes conceptions d'élèves âgés de 12à14 ans du collège Fimela (implanté en milieu rural) en ce qui concerne les thèmes relatifs à la protection de la Nature. On peut ainsi déboucher sur des propositions concrètes quant àl'appropriation des concepts et l'acquisition de comportements viables vis-à-vis de la Nature.

ABSTRACT : The protection of Nature in Sahel, particularly in Senegal, is very inadequately dealt with in formal education.

This study aims at identifying the various conceptions of thirteen-fourteen years old pupils of Fimela College located in rural area, with regard to subjects concerning the protection of Nature. Thus, we can reach concrete proposaIs about the appropriation of concepts and the acquisition of viable behaviours towards Nature.

(2)

1. INTRODUCTION

Durant ces deux dernières décennies, le Sahel a été l'objet d'une désertification croissante dont les deux principaux agents incriminés sont la sécheresse et l'homme. Plusieurs actions de lutte contre ce fléau, parmi lesquelles l'éducation des populations, ont été menées tant au niveau régional que local. Au plan éducatif formel selon une étude de Bâ et coll. (1986), des efforts de sensibilisation aux problèmes environnementaux ont été faits, mais le phénomène de la désertification était soit occulté, soit abordé de façon trop générale voire superficielle, sans liaison avec ce qui se passe au Sahel.

Compte tenu de i2et état de fait, il nous est apparu nécessaire de faire des investigations sur les représentations des élèves de 6ème et 5ème (13-14 ans) du Sénégal de la protection de la Nature. Cette démarche procède d'un besoin de mieux centrer l'action éducative aussi bien sur l'élève que sur son milieu conformément aux remarques formulées aux rencontres internationales sur l'Education relative à

l'Environnement (colloque de Belgrade - 1975, colloque de Tbilissi 1977).

2. DEMARCHE

Nous avons organisé, pour les élèves de 6ème et 5ème du collège d'enseignement moyen de Fimela (centre du Sénégal), un concours sur la protection de la Nature ; collège qui a été l'un des premiers à êtreimplanté en milieu rural. Le concours consiste, pour les participants, à produire des productions écrites ou graphiques sur le thème. Les consignes données aux enseignants étaient de laisser s'exprimer librement les élèves par des dessins, des textes, des sketches .... et de leur donner un certain temps de réflexion.

3. DEPOUILLEMENT DES DONNEES

Nous avons recueilli 163 productions provenant des 3 classes de 6ème et des 2 classes de 5ème de l'établissement. Leur analyse a permis de dégager un certain nombre de sous-thèmes évoqués plus fréquemment à propos de la protection de la Nature. Ceux-ci peuvent être répartis en trois catégories suivant la nature du sujet.

1 - protection de ce qui existe déjà: création de parc (39,26%), rôle des agents de protection (7,97 %)ou reboisement (49,07 %).

2 - attitude de lutte ou de prévention vis-à-vis des atteintes à l'environnement: déboisement(12,88%), feux de brousse (25,15 %).

3 - aspects relatifs aux activités économiques des populations (agriculture, élevage). 3.1. LE REBOISEMENT (Fig 1)

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On le retrouve évoqué sous la forme de dessins ou de textes dans 80 copies, davantage en 6ème (68,75%)qu'en Sème. Il est matérialisé soit par l'acte de plantation d'arbres et souvent en plus par l'arrosoir ou le puits. la fréquence de cette action d'alimentation en eau (54copies) illustreàquel point l'idée de reboisement est associéà la maîtrise de l'eau souterraine (en aucun cas il n'est fait mention de la récupération et du stockage de l'eau de pluieà de telles fins). L'action d'un groupe ou d'une communauté en matière de reboisement est rarement invoquée: le plus souvent c'est à l'action d'un individu isolé qu'il est fait référence.

3.2. LE DEBOISEMENT (Fig. 2)

Il est représenté le plus souvent par l'acte de couper les arbres ou par des expressions du genre "évitons l'abattage des arbres d'une manière

abusive". Que l'expression soit graphique ou écrite, il apparaît toujours un sentiment d'indignation vis-à-vis du déboisement.

3.3. LES FEUX DE BROUSSSE (Fig 3)

Ils sont perçus tantôt comme le fait d'actes réfléchis (chasse), tantôt comme des gestes inconscients: Ex "échos (sic !) d'une cigarette jetée". Parfois ils sont l'objet de jugements sévères, comme en témoigne par exemple cette phrase: "...dans ce milieu, le feu de brousse massacre les animaux et détruit la végétation...".

3.4. AUTRES THEMES ET IDEES

*

Les enfants jugent que ce sont les populations, elles-même, qui sont les plus aptes à prendre en charge la protection de la Nature.

*

L'image positive de parcs vus comme lieux de conservation du patrimoine génétique animal et végétal et comme lieux de récréation;

"c'est la flore qui embellit mon pays" dit un élève.

*

Le peu de présence de thèmes liés à l'activité humaine (agriculture et élevage) et le fait que leurs impacts sur l'environnement ne sont pas explicitement dégagés (sauf dans quelques cas ; Fig 4).

*

L'absence presque absolue de référence au domaine aquatique alors que la pêche est très active dans la localité et que la mangrove est en voie de disparition.

*

La tendance des élèvesà aborder les problèmes dans leur généralité, conséquence d'un enseignement peu centré sur l'environnement immédiat (aucun écosystème local, mangrove, roneraie, ...n'est pris comme exemple).

4. ANALYSE DES REPRESENTATIONS

Cette analyse met en évidence un certain nombre de difficultés.

- A propos du concept de"Nature" on note que pour beaucoup d'enfants, la forêt est ce qui représente le mieux la Nature au point qu'ils sont tentés d'y voir une synonymie. L'homme et les animaux ne sont pas toujours perçus comme éléments de la Nature.

(4)

- L'usage du mot"Forêt" fait lui aussi l'objet de confusions. Ceci provient du fait que dans les références dialectales de la région, toute la nature non située dans les abords immédiats des habitations est désignée sous le même vocable de brousse qu'elle soit forêt, savane ou tout autre écosystème non aquatique.I1 serait souhaitable que le maître apporte des clarifications sur ces différents écosystèmes, tant au niveau de leur composition, de leur structure que de leur fonctionnement (mouvements de matières et d'énergie dynamique).

- Les effets de la sécheresse ne sont pas le plus souvent perçus concrètement. Il s'agira en outre pour l'enseignant de montrer que ces effets sont aggravés dans bien des cas par l'activité de l'homme: ex. certaines pratiques culturales, surpâturage, etc .... - Le cycle de l'eau semble mal connu des élèves. Ceci nous amèneà nous demander s'il ne serait pas plus utile de faire réaliser aux élèves des cycles moins généralistes que ceux proposés par les manuels scolaires, mais plus proches de leurs réalités quotidiennes: cycle de l'eau àla maison, àl'école... ; on pourrait aussi montrer les liaisons entre ces cycles et l'activitéhumaine et les possibilités d'interventions sur eux pour une meilleure gestion.

5. CONCLUSION

De l'étude qui vient d'être faite, il ressort que les élèves ont des conceptions très partielles de la protection de la Nature. Une action éducative dans ce domaine suppose que:

- l'enseignant soit convaincu de la nécessité de la protection de la Nature.

- la compréhension de cette protection soit liée à la clarification de certains concepts et des conséquences des comportements, soit basée sur l'étude du fonctionnement des écosystèmes sources de richesses et sur des modes d'exploitation de ces ressources qui ne pertubent pas fondamentalement leur pérennité.

Il serait donc souhaitable d'aider l'enseignant dans ce sens et d'élaborer des fiches pédagogiques qui tiendraient compte des lacunes, des obstacles des élèves et des suggestions qui viennent d'être avancées.

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Fig 1 :Lereboisement Fig 2 :Ledéboisement Fig 3 : Les feux de brousse

Fig 4 : Environnement et Agriculture

BIBLIOG RAPHIE

BA , A. T et AI : La contribution de l'Education à la lutte contre la sécheresse et la désertification dans les pays du CILSS. Le cas du Sénégal: Ministère de l'Education nationale - Ministère de la protection de la Nature. 1986.

UNESCO: Colloque international sur l'Education relativeàl'Environnement Belgrade (Yougoslavie). UNESCO-PIEE-PNUE. 13-22 octobre 1975.

UNESCO Conférence intergouvernementale sur l'Education relative à

Figure

Fig 1 : Le reboisement Fig 2 : Le déboisement Fig 3 : Les feux de brousse

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